« Covid-19, la fatigue pandémique prend de l’ampleur »

C’est ce que constate La Croix, qui note qu’« évoqué par l’OMS à l’automne, le syndrome de fatigue pandémique désigne une forme de lassitude liée aux aspects anxiogènes de la crise sanitaire, plus manifeste chez les jeunes et les personnes âgées ».
France Lebreton observe ainsi : « Lassitude, anxiété, insomnies… Ces symptômes ne sont pas nouveaux mais ils se seraient accentués sous l’effet de la crise sanitaire. Au point que l’OMS a publié, en octobre 2020, un document intitulé «Lassitude face à la pandémie. Remotiver la population pour prévenir le Covid-19» ».
La journaliste relève que « cette fatigue pandémique serait, selon l’OMS, «une réponse naturelle et attendue à une crise de santé publique prolongée», marquée par un «sentiment de détresse» voire de «désespoir», un sentiment d’isolement et une dévalorisation de soi. Autant d’éléments pouvant miner l’adhésion des populations aux mesures permettant de lutter contre la pandémie, prévient l’OMS ».
Nicolas Franck, psychiatre, chef de pôle au centre hospitalier Le Vinatier à Bron (Rhône), explique en effet que « le bien-être mental de la population s’est trouvé altéré au printemps 2020, lors du premier confinement, qui a provoqué un stress majeur, mais aussi suscité un sursaut de créativité pour rebondir ou se reconstruire. À l’automne suivant, le second confinement, bien que moins strict, a été vécu plus difficilement : par effet d’accumulation, le poids des contraintes, le sentiment d’être enfermé chez soi, la limitation des contacts sociaux, l’accès à la culture entravé, ont fait prendre conscience que les besoins fondamentaux n’étaient pas comblés ».
« Résultat, le sentiment d’une grande fatigue, au sens, définit-il, d’une «usure due à la répétition des épreuves», l’a emporté. Et depuis le début de l’épidémie, il y a un an, une succession d’épreuves s’est enchaînée, imposant à chacun de tenir dans la durée : couvre-feu, menace d’un troisième confinement… », remarque France Lebreton.
La journaliste souligne : « Parmi les catégories concernées par ce syndrome, les personnes âgées, premières cibles du virus, qui ne sortent plus de chez elles, parfois n’en ont même plus le désir. Et, paradoxalement, les jeunes qui, moins touchés par le virus, en subissent les contraintes de plein fouet ».
Elle indique que « pour faire diminuer ce mal-être, le Pr Nicolas Franck propose d’associer les jeunes aux mesures mises en place en faveur des aînés – leur donner un rôle social, les impliquer dans la solidarité intergénérationnelle… – et de sensibiliser les personnes âgées à ce qu’est une bonne hygiène de vie psychique, en leur prodiguant des conseils pour rester en lien, conserver un rythme régulier d’activités physiques, etc. ».

Date de publication : 9 février 2021

« La crise sanitaire, une pente dangereuse pour les addictions »

Jeanne Ferney remarque en effet dans La Croix que « les études sur l’impact du confinement ne traduisent pas une explosion des addictions. Mais la crise sanitaire qui dure, et les conséquences économiques qui vont en découler, pourraient exposer les plus fragiles à une surconsommation d’alcool et de drogues illicites ».
La journaliste observe qu’« au printemps dernier, les associations alertaient sur le risque de surconsommation d’alcool et de drogues illicites. «Rester à la maison, ne pas faire grand-chose, cela représentait un contexte favorable», souligne le Pr Laurent Karila, psychiatre et addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, dans le Val-de-Marne. Près d’un an plus tard, les études sur l’impact du confinement semblent indiquer que l’explosion tant redoutée n’a pas eu lieu ».
Bernard Basset, président de l’association Addictions France, indique ainsi que « les consommations sont globalement restées stables. […] Certains facteurs, comme une consommation excessive antérieure ou l’isolement, ont pu conduire à une consommation plus grande. À l’inverse, des consommateurs d’alcool qui buvaient essentiellement lors de rencontres entre amis ou au restaurant, ont diminué leur consommation car ces occasions avaient disparu ».
Jeanne Ferney souligne que « les premiers temps de la pandémie sont en revanche allés de pair avec une hausse notable de la consommation de benzodiazépines, des anxiolytiques. […] Les Français ont globalement délaissé les «drogues stimulantes», comme l’alcool et la cocaïne, pour les drogues à visée apaisante ».
Marie-Jauffret Roustide, sociologue et chercheuse à l’Inserm, indique que « les usagers disent y avoir eu recours contre l’angoisse, la déprime ou un sentiment de solitude ». Le Pr Karila remarque quant à lui : « Pendant le premier confinement, certains de mes patients addicts à la cocaïne ou au cybersexe ont stoppé net. Mais cela n’a pas tenu sur le long terme ».
La journaliste note que « selon lui, la période actuelle, qu’il qualifie de «pseudo-confinement», reste à haut risque. Dans son hôpital, il a constaté «20 à 25% de nouvelles demandes. Certains patients étaient déjà addicts, d’autres viennent pour la première fois après une consommation excessive d’alcool ou de cannabis», détaille le médecin, qui s’inquiète d’un «boom inexpliqué de la consommation de cocaïne, qui a donné lieu à plus d’hospitalisations ces derniers mois» ».
Jeanne Ferney conclut qu’« au-delà de l’épidémie, la crise économique à venir pourrait faire des dégâts », Marie Jauffret-Roustide soulignant : « On sait d’expérience que les crises économiques ont tendance à entraîner une augmentation problématique des usages ».

Date de publication : 17 février 2021

« Covid-19 : les états anxieux et dépressifs en nette hausse entre janvier et février »

Le Parisien note en effet que « la hausse est jugée «significative» par Santé publique France. Le pourcentage de personnes disant ressentir un état anxieux ou dépressif est passé de 29 à 34% en un mois, d’après les nouveaux résultats de l’enquête CoviPrev ».
Le journal rappelle que « cette enquête est menée une ou deux fois par mois, depuis un an, auprès d’un panel représentatif de 2000 adultes. Dans le détail, en vague 21 (du 15 au 17 février), 11% des personnes interrogées présentaient un état anxieux seulement, 11 % un état dépressif seulement et 12% un état à la fois dépressif et anxieux. Un mois plus tôt, ces taux étaient respectivement de 10%, 10%, et 9% ».
« 23% des sondés se disent cette fois anxieux et 23% ressentent des symptômes de dépression. Ces taux n’ont jamais été atteints depuis fin mars 2020, en plein confinement. Si l’on regarde uniquement la part de ceux qui se sentent dépressifs, elle avait doublé à la rentrée de septembre dernier », explique Le Parisien.
Le quotidien souligne que « plusieurs profils sont particulièrement associés à ces états de souffrance psychique. Santé publique France mentionne notamment les étudiants, les personnes sans activité professionnelle ou celles en situation de précarité ».
Le Parisien rappelle que « d’après un sondage Ipsos pour la Fondation FondaMental, […] 40% des 18-24 ans ont rapporté un trouble anxieux généralisé, soit 9 points de plus que l’ensemble des Français. Ces jeunes souffrent souvent de l’interruption des cours en présentiel et des fortes perturbations qui impactent la vie sociale et étudiante depuis près d’un an de pandémie en France. Sans surprise, l’inquiétude «à l’égard de la situation» ainsi que le sentiment de solitude sont aussi des facteurs régulièrement liés à l’anxiété ou à la dépression ».
Le quotidien observe que « cela fait plusieurs mois que médecins et autorités mettent en garde contre le risque d’une «troisième vague mentale», pour reprendre l’expression d’Olivier Véran utilisée en novembre dernier. En cas de souffrance, Santé publique France recommande de se rapprocher de son médecin ou d’appeler le 0 800 130 00 «pour demander à être orienté vers une écoute ou un soutien psychologique» ».

Date de publication : 26 février 2021

 


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