Revue de presse – octobre 2008


Source Mediscoop

6 10 08

« Ce médecin cobaye qui a vaincu son alcoolisme »
Le Point, numéro 1881
Le Point consacre 4 pages au livre qu’a écrit le cardiologue Olivier Ameisen, qui « a réussi à sortir de l’alcoolisme, après avoir essayé en vain tous les traitements, grâce à un médicament miracle, le baclofène, […] bien connu des neurologues pour son action contre les spasmes musculaires ». (« Le dernier verre », éd. Denoël)
Le magazine livre les propos du médecin, qui déclare : « Je suis le premier malade souffrant d’un alcoolisme très sévère qui soit devenu complètement indifférent à cette drogue. Et ce après seulement quelques semaines de traitement. Je peux prendre un verre, mais cela ne me fait rien. Et ne réveille surtout pas mon ancienne envie irrépressible de boire ».
Olivier Ameisen explique : « J’ai mis au point [en 2004] un protocole thérapeutique rigoureux qui me permettrait d’expérimenter sur moi-même ce médicament à haute dose. Seul et contre l’avis de mes médecins, mais je n’avais pas le choix ».
« Depuis, je vis un conte de fées : plus d’attaques de panique et surtout une indifférence totale à l’alcool. Je me sens sûr et confiant en moi », poursuit le praticien, qui ajoute : « Il faut que mon expérience serve à ceux qui souffrent ».

9 10 08

« Rachida Dati s’oppose à une dépénalisation de l’euthanasie »
La Croix, Libération
C’est ce que remarque La Croix, qui retient qu’« auditionnée hier par la mission Leonetti, la garde des Sceaux a promis une circulaire pour «sensibiliser les magistrats» aux enjeux de la loi sur la fin de vie ».
Le journal relève que « la ministre de la Justice a appelé le législateur à s’en tenir à la loi de 2005, un texte «excellent» qui «se caractérise par une grande humanité» ».
Le quotidien note par ailleurs que « la dépénalisation de l’euthanasie en France ferait, selon la garde des Sceaux, courir le risque de graves «dérives». […] Cependant, le texte est encore mal connu, même au sein du monde judiciaire, a-t-elle reconnu ».
La Croix remarque que « pour remédier à cette méconnaissance, Rachida Dati propose de «renforcer l’information et la formation des magistrats» ».
Le journal ajoute qu’« en ce qui concerne le champ médical, où la loi est également mal connue, la garde des Sceaux a suggéré plusieurs pistes », telles qu’« adapter le code de déontologie médicale pour renforcer l’information des patients mais aussi des familles et des proches ».
Libération retient de son côté que « lors des auditions, [l’ex-garde des Sceaux Robert Badinter] a insisté sur un point du droit français », déclarant qu’« on ne saurait poursuivre pour complicité au suicide ».
Le journal cite ainsi Robert Badinter, qui a déclaré : « Chacun est libre de disposer de son corps et de sa vie. Le suicide, depuis la Révolution française, n’est ni un crime ni un délit. […] Il y a, certes, dans le droit pénal, un délit, instauré en 1988, celui de la provocation au suicide. Qu’est-ce que cela veut dire ? La provocation au suicide, je la comprends mal, sauf pour les mineurs ou les personnes fragiles, ou les malades mentaux ».
Et d’ajouter : « Est-ce que l’existence d’un service médical qui permettrait d’aider les gens à se suicider serait une provocation, et donc susceptible de poursuites ? Je ne sais, j’ai peur que cela soit quand même une incitation ».
Libération remarque que « le droit pénal français reste, pour autant, clair : l’aide au suicide, fût-elle médicale, n’est pas un délit », puis note également que la garde des Sceaux est « satisfaite de la loi Leonetti ».

10 10 08

« Dans la peau d’un schizophrène »
Sciences et Avenir numéro 740
Sciences et Avenir note sur une double page que « voir le monde avec les yeux d’une personne schizophrène : c’est ce que permet une cabine itinérante de simulation », actuellement en Belgique.
Le magazine indique ainsi que « pendant 5 minutes, les soignants peuvent se mettre dans la peau d’un patient schizophrène; ils vont percevoir les hallucinations visuelles et sonores spécifiques dont il est régulièrement la proie ».
Le mensuel explique que le but est de « mieux comprendre et donc mieux traiter une maladie psychiatrique fréquente, puisqu’elle touche 1% de la population mondiale ».
Sciences et Avenir relève qu’« en entrant dans la pénombre de ces 5 mètres carrés, on distingue un écran sur le mur. Il faut se placer face à lui debout sur une plateforme métallique, les mains posées sur une balustrade. Puis des images défilent et une petite voix nous interpelle par notre prénom. Elle nous demande d’aller acheter du pain à la boulangerie la plus proche ».
« Mais très vite, tout bascule. Cet acte banal se transforme en cauchemar. […] Cadrages bancals, images déformées. Tous les bruits sont exacerbés, voire agressifs. Dehors, la rue se fait de plus en plus menaçante. […] Pendant le trajet, tout est tordu, bizarre. Les passants et les automobilistes nous jettent un regard hostile. Même leurs gestes sont potentiellement malveillants », continue le magazine.
Sciences et Avenir relève que « le camion, basé en Hollande, s’est déjà rendu en Pologne et en Belgique, et il est prévu qu’il sillonne l’Europe au gré des colloques médicaux pour aller à la rencontre des psychiatres ou des familles de malades ».
Le mensuel cite notamment le Dr Marc de Hert, concepteur médical du programme et psychiatre au centre psychiatrique de l’Université catholique de Kortenberg (Belgique), qui remarque : « Nous voulions montrer que lors d’une crise, c’est le monde extérieur qui devient dangereux, pas le patient. L’objectif de ce programme est avant tout de dé-stigmatiser les malades. […] Il s’agit aussi de mieux faire comprendre aux psychiatres ce que leurs patients endurent, pour mieux les traiter ».

14 10 08

« Un médicament contre l’alcoolisme en débat »
Le Figaro
Martine Perez aborde à son tour dans Le Figaro le livre du Dr Olivier Ameisen, dans lequel il « raconte comment il a utilisé le baclofène, un myorelaxant destiné à traiter les spasmes musculaires des personnes atteintes de sclérose en plaques ou de paraplégie, pour en finir avec l’alcool » (« Le Dernier verre », éd. Denoël).
La journaliste relève qu’« après des articles publiés par Olivier Ameisen dans des revues scientifiques, quelques médecins ont prescrit à des patients alcooliques ce médicament, avec des résultats plutôt probants ».
« Mais la preuve scientifique est plus exigeante et demanderait de vrais essais thérapeutiques comparant deux groupes d’alcooliques prêts à arrêter de boire : les uns traités par le baclofène et les autres non », explique Martine Perez.
La journaliste note ainsi que « des experts demandent un essai thérapeutique », alors que d’autres « sont plus réservés, sans être hostiles ».
Le Pr Renaud de Beaurepaire, chef du service de psychiatrie (hôpital Paul-Guiraud, Villejuif), déclare que « l’alcoolisme est un gros problème en France. C’est dommage de botter en touche avec le baclofène. Il n’y a rien d’absurde à vouloir faire des essais thérapeutiques d’autant que l’on dispose d’une expérimentation animale encourageante chez le rat ».
Le Pr Xavier Laqueille, chef de service (Sainte-Anne, Paris), remarque de son côté : « Je ne sais pas trop quoi en penser car il y a peu d’observations cliniques. Les doses proposées sont très nettement supérieures à celles utilisées en neurologie. Et l’alcoolisme est une maladie complexe, mettant en jeu à la fois des facteurs neurobiologiques et psychosociaux ».

15 10 08

« Les personnes âgées consomment trop de psychotropes »
La Croix, Libération
La Croix indique en effet que selon une enquête de la Haute autorité de santé, « 32 % des plus de 65 ans et près de 40 % des plus de 85 ans se sont vu prescrire un hypnotique ou un anxiolytique entre septembre et décembre 2007 ».
Le journal constate en outre que « 13 % des plus de 65 ans et 18 % des plus de 85 ans se sont vu prescrire régulièrement des antidépresseurs, sans qu’il soit établi qu’il y ait une «dépression caractérisée» ».
Libération note également que « les Français de plus de 65 ans consomment trop de médicaments : somnifères, tranquillisants, neuroleptiques ».
Le quotidien précise que « cet état des lieux chiffré [de la HAS] porte sur 97 % des plus de 65 ans, soit près de 10 millions de personnes ».

Drogue : Roselyne Bachelot « va lancer des mesures de réduction des risques »
Libération
Libération indique en effet que « demain, lors des Rencontres nationales de la réduction des risques, [la ministre de la Santé] annoncera des «programmes d’éducation aux risques liés à l’injection» ».
Le journal cite Mme Bachelot, qui déclare que « la lutte contre les addictions doit être humaniste mais aussi pragmatique ».
Le quotidien parle de « bonne nouvelle, car il ne se passait plus grand-chose dans ce domaine », et remarque que « la politique de réduction des risques, c’est une politique de bon sens : il s’agit […] d’éviter les dommages collatéraux, surtout le risque du sida et des hépatites ».
Libération note que « Roselyne Bachelot semble décidée à avancer. Aussi a-t-elle décidé de demander à l’Inserm une expertise sur les politiques […] actuelles, centrées sur l’interdit et la répression ».
Le journal relève en outre que « sont relancées les initiatives pour intégrer les pharmaciens dans cette politique ainsi qu’une «recherche-action» pour déterminer comment intégrer des généralistes dans la prescription de la méthadone, aujourd’hui réservée aux centres » d’accueil et d’accompagnement.

16 10 08

Euthanasie : « Le parquet de Dijon s’apprête à «classer sans suite» l’enquête » dans l’affaire Sébire
Libération, Le Parisien, La Croix, L’Humanité
Libération note en bref que « le parquet de Dijon s’apprête à «classer sans suite» l’enquête pour «provocation au suicide » ouverte en juin, 3 mois après le décès de Chantal Sébire, […] atteinte d’une tumeur incurable et qui demandait l’euthanasie ».
Le journal relève que « selon le procureur de la République, «rien n’a pu être découvert, ni comment, ni par qui Mme Sébire s’est procuré le produit» [du pentobarbital] qu’elle a absorbé pour se donner la mort ».
Le Parisien cite lui aussi le procureur de la République, Jean-Pierre Alacchi, qui a déclaré : « Je vais très probablement prononcer la clôture » de l’enquête.
La Croix relève également que « l’enquête sur le décès de Chantal Sébire [devrait être] classée sans suite ».
Le quotidien indique sur la même page que « la mission d’évaluation de la loi sur la fin de la vie a terminé ses travaux mardi avec l’audition de la ministre de la Santé ».
Le journal retient que Roselyne Bachelot « a clairement indiqué qu’elle n’était pas favorable à une dépénalisation de l’euthanasie ».

17 10 08

« Du nouveau dans la recherche sur la dégénérescence du cerveau »
La Croix
Denis Sergent indique dans La Croix que l’équipe de Marc Peschanski, au centre de recherche I-Stem à Evry (Essonne), « a publié dans les comptes rendus de l’Académie des sciences américaine (Pnas) un article annonçant le succès de la première greffe de cellules souches embryonnaires humaines » chez des rats atteints de la maladie de Huntington.
Le journaliste précise que ce travail a été « financé par l’AFM grâce aux dons du Téléthon », et cite Anselme Perrier, chargé de recherche à l’Inserm.
Le chercheur indique que « dans un premier temps, nous avons mis au point un protocole permettant de spécialiser ces cellules souches en neurones du striatum ».
Denis Sergent ajoute qu’« à l’aide d’une seringue et d’un appareil permettant de viser une zone à 0,1 millimètre près, [les chercheurs] ont injecté les greffons dans le cerveau de rats ».
Anselme Perrier déclare que « ces travaux constituent une première étape réussie dans la mise au point d’un éventuel traitement de la maladie de Huntington chez l’homme ».
Denis Sergent relève toutefois que « les chercheurs ont au moins 3 ans d’études devant eux afin d’évaluer chez le singe les risques de prolifération et de formation de tumeur associés à ce genre de greffe ».
Le journaliste observe en outre que « si ces travaux sont respectueux de la loi française de bioéthique, ils soulèvent un problème éthique dans la mesure où ils font appel à des cellules souches embryonnaires humaines ».

« Psychotropes : désintoxiquer la France »
Prescrire, octobre 2008
Prescrire remarque que « l’imprégnation des patients par les médicaments psychotropes, sous l’influence de firmes pharmaceutiques, n’a pas de cesse ».
« Même quand la balance bénéfices-risques est clairement défavorable. Même quand l’emploi d’un psychotrope est une erreur manifeste », poursuit la revue.
Le mensuel remarque qu’« en septembre 2008, la duloxétine est autorisée (dans certains pays, et peut-être bientôt en France) dans une nouvelle indication, le syndrome polyalgique idiopathique diffus, alias « fibromyalgie » ».
Prescrire note que « les essais cliniques ont montré que la duloxétine ne permet pas de soulagement tangible et durable des patients. Par contre, [elle] expose les patients à de nombreux effets indésirables neuropsychiques, digestifs, urinaires, etc., auxquels s’ajoutent des augmentations dose-dépendantes de la pression artérielle, et des atteintes hépatiques ».
La revue ajoute qu’« on ne sait rien sur un éventuel effet tératogène (malformations chez l’embryon) de la duloxétine dans l’espèce humaine, mais un syndrome de sevrage est à craindre chez les nouveau-nés en cas d’exposition au troisième trimestre de la grossesse ».
Prescrire se penche en outre sur la desvenlafaxine, « dont les essais cliniques montrent une efficacité marginale dans les bouffées de chaleur de la ménopause, au prix d’effets indésirables importants ».
Le mensuel note que « dans ces deux cas, l’autorisation de mise sur le marché n’est pas acquise en Europe en septembre 2008, mais les firmes y poussent fortement », et conclut qu’« il faut beaucoup de constance aux agences, aux soignants, et aux patients, pour réussir à désintoxiquer la société de ce flux existant et annoncé de psychotropes visant tous les aspects de l’existence humaine ».

22 10 08

« Le tabagisme progresse chez les jeunes »
Libération
C’est ce que relève Libération, « malgré la prévention ».
Le journal aborde la nouvelle campagne antitabac lancée dans les écoles primaires et les collèges par la Fédération française de cardiologie, intitulée « Pour une génération sans tabac ».
Le quotidien indique que selon la Fédération française de cardiologie, « 12 % des 9-10 ans et 34 % des 11-15 ans ont déjà essayé de fumer, dont un sur deux va continuer par la suite ».
Libération cite le Pr Thomas, auteur d’une enquête sur le sujet, qui remarque que « le nombre de jeunes qui expérimentant la première cigarette et ceux qui restent fumeurs après est sensiblement le même d’année en année ».
Le journal note « la seule évolution notable : sur les années précédentes, «la consommation quotidienne [était] moins importante. Mais sur le dernier baromètre, elle augmente de nouveau» ».
Libération livre le témoignage de plusieurs adolescents, dont Pierre-Henri, 18 ans, « ex-anticlope » qui déclare : « C’est mon grand-père qui m’a fait fumer ma première taffe ».

« Les écrans perturbent le sommeil des adolescents »
Le Figaro
Le Figaro remarque que « pour lutter contre les nuits écourtées [des adolescents], nocives tant pour la santé que pour l’apprentissage scolaire, l’Unaf (Union nationale des associations familiales), le Réseau Morphée, spécialisé dans le sommeil, et l’académie de Paris ont décidé de réagir en faisant front commun ».
Le journal aborde ainsi la présentation hier d’un « DVD interactif à destination des familles, des enseignants et des professionnels de santé pour tout savoir sur le sujet ».
Le quotidien note que « ce support […] sera diffusé gratuitement. On y apprend notamment que la lumière des écrans d’ordinateur dérègle la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil, et retarde l’endormissement ».
Le Figaro cite notamment Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, qui observe que « tout le monde – et pas seulement les adolescents – a vu la durée de son sommeil diminuer. La raison est simple : le nombre d’activités qui ont le pouvoir de nous réveiller s’accroît avec les nouvelles technologies ».
Le spécialiste ajoute que « c’est parce qu’ils n’ont pas envie d’aller se coucher que certains d’entre nous, et notamment les adolescents, vont surfer le soir tard sur Internet. On vit dans une société d’insécurité psychique qui fait que l’on a des angoisses face au sommeil ».

23 10 08

« Les psys arrivent dans les commissariats » parisiens
Le Parisien
Le Parisien constate en effet dans ses pages locales que « 6 commissariats et 2 divisions de police judiciaire accueilleront au cours des 2 prochaines années des psychologues, qui seront recrutés dans le cadre de la révision du contrat de sécurité parisien ».
« Accueil des victimes, prise en charge des auteurs de violences, formation des policiers », le journal note que cette « triple mission [est] destinée à améliorer la compréhension mutuelle dans des situations souvent douloureuses, où la gestion des traumatismes est une affaire de professionnels ».
Le quotidien rappelle qu’« aujourd’hui, seules deux psychologues sont affectées à Paris », l’une prenant en charge les mineurs, et l’autre, les femmes victimes de violences et d’abus sexuels.
Le Parisien cite Renaud Vedel, du cabinet du préfet de police, qui indique que ces psychologues « offriront un soutien ponctuel, et passeront ensuite la main en orientant leurs patients vers la structure appropriée, à l’extérieur du commissariat ».

24 10 08

« Les embryons hybrides bientôt autorisés en Grande-Bretagne »
La Croix
La Croix remarque sur près d’une page que « dans la quasi-indifférence générale, les députés britanniques ont autorisé mercredi des scientifiques à créer des embryons hybrides, issus de l’intégration d’ADN humain dans des ovules d’animaux, dédiés à la recherche médicale ».
Le journal indique que « le texte […] pourrait entrer en vigueur en novembre. La Grande-Bretagne accentuera alors sa distinction du reste de l’Europe ou des États-Unis, en permettant aux scientifiques des expériences interdites ailleurs ».
La Croix précise que « la recherche sur les embryons hybrides sera très contrôlée. […] L’objectif scientifique avancé est de pousser la recherche sur des maladies génétiques comme Alzheimer ou Parkinson ».
Le journal rappelle en effet que « pour créer des embryons, il faut des ovules. Mais les scientifiques en manquent ».
Le quotidien explique que « les scientifiques ont donc eu l’idée d’utiliser des ovules d’animaux en substitut. Leur noyau est complètement vidé et l’embryon résultant possède, à terme, 99,8 % d’ADN humain. Les scientifiques peuvent alors récolter les cellules souches et étudier leur comportement ».
Le quotidien précise que « la loi autorise trois changements particulièrement controversés : les expériences sur les embryons hybrides, la naissance de «bébés médicaments» et l’autorisation de fécondation in vitro pour les femmes célibataires et les couples de femmes homosexuelles ».
La Croix observe que « les opposants […] sont scandalisés », mais note que « le paradoxe de cette loi est qu’elle ne va quasiment rien changer puisqu’elle ne fait qu’entériner des pratiques déjà en place ».

27 10 08

La « quête génétique » de « l’enfant parfait »
Le Monde
Jean-Yves Nau indique dans Le Monde que, selon The Times, « une équipe britannique annonce être parvenue à améliorer considérablement les techniques de sélection d’embryons et espère commercialiser un test de diagnostic préimplantatoire en 2009 ».
Le journaliste s’interroge : « Va-t-on très bientôt franchir une nouvelle étape dans la sélection génétique des embryons humains conçus par fécondation in vitro ? ».
Jean-Yves Nau explique que cette équipe de chercheurs, menée par le Pr Alan Handyside (Bridge Centre de Londres), « a mis au point une technique permettant de déterminer de multiples caractéristiques de prédispositions à de nombreuses affections à partir de l’analyse d’une seule cellule embryonnaire ».
Le journaliste remarque « cette perspective vient bouleverser le cadre dans lequel la sélection génétique embryonnaire avait jusqu’à présent été développée et autorisée. Elle relance aussi de manière spectaculaire la controverse éthique sur l’usage qui peut ou non être fait de cette pratique, que certains qualifient d' »eugéniste », et sur la quête de l' »enfant parfait » ».
Jean-Yves Nau indique que « l’autorité britannique chargée de surveiller les activités de procréation médicalement assistée devrait prochainement dire si elle autorise ou non la commercialisation de ce procédé ».
Le journaliste précise cependant que « cette nouvelle possibilité technique se heurte à un obstacle pratique : le nombre limité des embryons pouvant, dans un couple, être conçus par fécondation in vitro, soit en moyenne moins d’une dizaine par tentative ».

« Deux médecins jugés après le décès d’un enfant martyr »
Le Parisien, L’Humanité
C’est ce que retient Le Parisien dans l’affaire du petit Marc, 5 ans, « décédé en janvier 2006, victime d’actes de torture répétés ».
Le journal indique que le procès s’ouvre aujourd’hui, notant que le beau-père de l’enfant « comparaît pour «actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner» et «défaut de soins», avec sa complice présumée, mère de l’enfant ».
Le quotidien remarque que « fait rarissime, deux médecins qui avaient vu le jeune garçon peu de temps avant son décès sont jugés pour le délit de «non-assistance à personne en péril» ».
Le Parisien relève que « les deux généralistes sont soupçonnés de ne pas avoir su protéger l’enfant », expliquant notamment que l’un des praticiens, quelques jours avant la mort du garçon, « adresse l’enfant à un confrère pour des gestes d’automutilation dus à la séparation parentale. Il conseille à la mère de voir un pédopsychiatre ».
« Or, selon l’instruction, Marc, à l’époque de cette visite, présentait «nécessairement des fractures et de multiples lésions traumatiques» », poursuit le journal.
Le quotidien indique que « les médecins risquent 5 ans de prison. Le couple, lui, encourt la perpétuité ».
L’Humanité consacre également un article à l’ouverture de ce procès, relevant, entre autres, que « la mère et 7 autres personnes devront s’expliquer sur leur silence ».
Le journal ajoute que « pour leur incompétence, les deux médecins seront jugés pour «non-assistance à personne en danger» ».

« De nombreux pesticides pourraient affecter le développement cérébral »
Le Monde
Le Monde fait savoir que selon des chercheurs de Harvard et de l’université Sud-Danemark, « une étude de la littérature scientifique suggère que nombre de pesticides autorisés en Europe pourraient avoir une incidence sur le développement du cerveau du fœtus et du jeune enfant ».
Le journal cite l’un des signataires de l’article paru dans Environmental Health, Philippe Grandjean, qui remarque que « la toxicité sur le cerveau en développement ne fait pas partie des tests de routine pour les pesticides ».
« Dans la mesure où beaucoup d’entre eux sont toxiques pour le cerveau des insectes, il est très probable qu’ils le soient également pour celui de l’homme », poursuit le signataire.
Le quotidien note que « les chercheurs recommandent davantage de tests et de précaution dans la délivrance des autorisations ».

28 10 08

« La recherche sur les neurones avance »
La Croix
La Croix indique que le neurobiologiste Pierre-Marie Lledo et son équipe de l’unité « perception et mémoire » (Institut Pasteur-CNRS) « ont découvert une nouvelle zone du cerveau humain dans laquelle sont rassemblées des cellules souches adultes capables de former des neurones ».
« Une piste pour traiter les maladies neurodégénératives qui ne pose pas de problème éthique », observe le journal, qui relate ainsi une publication parue dans le Journal of Neuroscience.
Le quotidien cite Pierre-Marie Lledo, qui remarque que « ces travaux donnent un nouvel éclairage sur les fonctions réparatrices du système nerveux central ».
« En détournant des neurones nouvellement formés depuis leur berceau d’origine vers les régions lésées, […] on pourrait espérer contribuer à élaborer de nouvelles stratégies thérapeutiques, pour le traitement des maladies neurodégénératives comme la chorée de Huntington, les maladies de Parkinson ou de Creutzfeldt-Jakob », explique le chercheur.

29 10 08

« Un nouveau vaccin contre Alzheimer à l’essai »
Sandrine Cabut indique en effet dans Le Figaro qu’« un vaccin, destiné non pas à prévenir mais à traiter la maladie d’Alzheimer, pourrait être prêt dans les 5 prochaines années ».
La journaliste rend compte du colloque qui s’est tenu à Montpellier, « qui a fait le point sur tous les essais de médicaments testés actuellement contre cette forme de démence », et explique que « 3 essais cliniques de phase II sont en cours dans le monde, et notamment en France avec un produit développé par Wyeth et Elan Pharmaceuticals ».
Sandrine Cabut note qu’« au total, pas moins d’une quinzaine d’essais cliniques explorent la piste vaccinale ou de l’immunisation passive ».
« Ces molécules ouvriront peut-être l’ère des «disease-modifying drugs», une nouvelle génération d’anti-Alzheimer qui seraient enfin capables de ralentir, voire de stopper les dégâts cérébraux de la maladie », remarque la journaliste.
Sandrine Cabut ajoute que « d’autres chercheurs espèrent modifier le cours de la maladie en bloquant l’accumulation des protéines tau dans les neurones », et revient notamment sur « les résultats d’un essai de phase II avec un médicament anti-tau, le Rember (methylthioninium), [qui] ont fait sensation cet été ».
La journaliste note qu’« au bout de 19 mois, les patients traités par cette molécule étaient toujours stables sur le plan neurologique, alors que ceux sous placebo continuaient de décliner ».
Sandrine Cabut relève toutefois que « les spécialistes restent prudents », rappelant que « des nouveaux médicaments jugés prometteurs en phase précoce se sont révélés décevants par la suite ».
De son côté, Martine Perez indique sur la même page que selon des chiffres de l’assurance-maladie, en France « fin 2007, près de 400 000 personnes de plus de 60 ans étaient suivies en affection de longue durée et traitées par médicaments contre une maladie d’Alzheimer ou apparentée ».
La journaliste ajoute que « l’âge moyen est de 82 ans et il s’agit le plus souvent de femmes ».
« L’étude a également mis en évidence l’importance de la prescription de médicaments spécifiques contre la maladie d’Alzheimer en France : 69 % des patients pris en charge à 100 % prennent de tels médicaments, alors que ces produits ont une efficacité très modeste et même contestée par certains experts », poursuit Martine Perez.

« Les mystères du déni de grossesse »
L’Humanité
L’Humanité fait savoir que « le premier colloque en Europe sur ce phénomène encore mal connu s’est tenu ce week-end à Toulouse ».
Le quotidien livre un entretien avec le psychiatre Noé Guetari, qui aborde « la difficulté d’établir un diagnostic. Dans les enquêtes effectuées, aucune maladie mentale, aucune catégorie sociale, aucune tranche d’âge n’est surreprésentée ».
Noé Guetari ajoute que « la grossesse physiologique s’accomplit sans la grossesse psychologique. Le fœtus ne se développe pas en avant du corps, il s’allonge contre la colonne vertébrale. J’explique ces phénomènes par la force du psychisme ».
« Mais quand la femme est informée de son état, parfois à l’occasion d’une échographie, d’une radio ou d’un test de grossesse fortuit, se met alors en place la grossesse psychique », poursuit le psychiatre.
Noé Guetari relève en outre que « le déni de grossesse n’est pas une pathologie répertoriée et les experts peinent à dire s’il y a eu abolition du discernement. […] La femme en déni de grossesse est victime. Il lui faut une prise en charge médico-psychologique et non des mesures coercitives, inadaptées et injustes », estime le psychiatre.

« Internet, nouveau supermarché des drogues douces »
Le Parisien
C’est ce que titre Le Parisien, qui remarque sur une double page qu’« utilisant un vide juridique, de plus en plus de sites Internet proposent d’acheter des graines de cannabis ou des herbes exotiques aux effets hallucinogènes ».
Le journal observe que « ce nouveau commerce inquiète les autorités françaises ».
Le quotidien indique qu’« Etienne Apaire, président de la Mission de lutte contre la drogue et la toxicomanie, veut faire évoluer la législation dans le cadre du plan gouvernemental 2008-2011 ».
Le Parisien remarque en effet que « ce flou juridique sur la vente de graines entraîne une préoccupante explosion de l’autoproduction de cannabis, qui a atteint, selon une étude de la Mildt à paraître prochainement, 50 tonnes en France en 2007 ».
Le journal publie un entretien avec le président de la Mildt, qui déclare : « On veut interdire les graines de cannabis les plus dangereuses ».
Le Parisien s’interroge : « Que contiennent vraiment les sachets d’herbes vendus » sur le Net ?
Le quotidien relève que « les autorités sont d’autant plus vigilantes qu’il y a 2 ans la plante à la mode sur Internet était l’Iboga, cultivée en Afrique de l’Ouest ».
Nathalie Richard, chef du département des stupéfiants à l’Afssaps, indique que « des données sur ses effets neurotoxiques sont apparues et elle a été classée en stupéfiant. Elle a provoqué 10 décès dans le monde et 1 en France ».

30 10 08

Ados et alcool : « Les saoûleries ponctuelles ne cessent de progresser »
L’Express, numéro 2991
L’Express note sur une double page qu’« un atlas détaille, pour la première fois, la consommation [d’alcool par les adolescents] région par région ».
Le magazine indique qu’« il confirme des tendances comme les beuveries à répétition, mais il remet aussi en question quelques préjugés tenaces ».
L’hebdomadaire se penche ainsi sur cet atlas publié par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, avec l’aide de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, notant que « les deux régions où les jeunes de 17 ans boivent le moins d’alcool » sont l’Ile-de-France et le Nord – Pas-de-Calais, et « celle où ils boivent le plus », les Pays de la Loire.
L’Express cite François Beck, statisticien et sociologue à l’Inpes, qui remarque à propos des jeunes du Nord : « Ils voient bien les dégâts causés chez leurs aînés : les hospitalisations, les décès par cirrhose et les accidents de la route. Leur génération se montre plus méfiante à l’égard de la boisson ».
Le magazine relève qu’« en Bretagne, en revanche, les jeunes ne se distinguent pas de leurs aînés. Comme les adultes, ils restent dans la moyenne nationale pour l’usage régulier d’alcool ».
L’hebdomadaire remarque que dans cette région, « les boit-sans-soif sont d’abord considérés comme de bons vivants. Les actions de sensibilisation se sont multipliées ces dernières années mais leur effet, s’il existe, ne peut pas se manifester sur les instantanés de l’Atlas, relevés en 2005 ».
L’Express précise que « sur le fond, pourtant, les adolescents bretons ne font que suivre la tendance de l’ensemble de la France. Dans la plupart des régions (à l’exception notable de la Bourgogne), la proportion de jeunes de 17 ans buvant régulièrement du vin ou d’autres boissons titrées est en diminution sur 3 ans ».
« A l’inverse, les beuveries occasionnelles ne cessent de progresser. Et même les beuveries à répétition. Un phénomène qu’il n’est plus possible d’ignorer », conclut le magazine.

« Soins palliatifs, des médecins s’engagent »
La Croix
C’est ce qu’annonce La Croix sur sa Une, indiquant que « des personnalités du monde médical publient un appel en faveur d’une formation universitaire à l’accompagnement en fin de vie ».
Le journal publie ainsi « l’appel de 6 médecins reconnus, tous convaincus de l’urgence qu’il y a à développer en France l’offre de soins palliatifs » : Régis Aubry (CHU de Besançon); Louis Puybasset (Pitié-Salpêtrière); Sadek Beloucif (Avicenne); François Goldwasser (Cochin); Robert Zittoun; Didier Sicard.
Les praticiens écrivent que « demain, tout acteur de santé va devoir intégrer les soins palliatifs dans sa pratique professionnelle », et indiquent que « pour qu’un tel changement s’opère sur le terrain, il est absolument nécessaire d’actionner le levier de la formation et de la recherche et de créer de véritables chaires de médecine palliative, comme il en existe dans les pays anglo-saxons ».
« Une formation universitaire devra permettre aux médecins et soignants d’acquérir de nouvelles compétences. Outre le contrôle des symptômes et la lutte contre la douleur en phase palliative, les enseignants devront aborder la relation et la communication avec la personne malade et son entourage », poursuivent les médecins, qui ajoutent qu’« il faut mettre en route le cercle vertueux : recherche clinique – mise en place des structures universitaires –, modification des pratiques cliniques ».
La Croix publie en outre un entretien avec le député Jean Leonetti, président de la mission parlementaire sur la fin de vie, qui déclare : « Vouloir contrôler la vie et la mort est une erreur ».
Jean Leonetti remarque que « la liberté, c’est celle de pouvoir changer d’avis, alors que l’euthanasie, elle, est irréversible », puis note que « la légalisation de l’euthanasie est inutile. Toutefois, dans un souci de pédagogie, […] on pourrait proposer une modification du code de déontologie médicale, afin de bien préciser ce qu’est un traitement d’accompagnement, comme la sédation. L’arrêt de traitements n’est en aucun cas l’arrêt de soins ».
Le député estime que « le «prendre soin» est la véritable attitude de modernité. […] En légalisant l’euthanasie, on se place sur le terrain de la certitude, de l’individu, de la rupture ; avec les soins palliatifs, on est sur celui du doute, du collectif, du lien. La société ne peut porter ces deux conceptions fondamentales en même temps en son sein ».
La Croix remarque par ailleurs que « l’Association pour le droit de mourir dans la dignité cherche à mobiliser ».
Le journal note que « le 17ème congrès mondial de l’association s’ouvre aujourd’hui à Paris. […] Se faire connaître du grand public, tel est le souhait affiché par l’ADMD ».

31 10 08

« Prendre la pilule influence le choix du partenaire »
Science et Vie, octobre 2008
Science et Vie remarque qu’« instinctivement, les femmes se dirigent vers des hommes génétiquement différents pour assurer la diversité biologique favorable à l’espèce ».
Le magazine indique cependant que selon des chercheurs britanniques, « la pilule change la donne ».
Le mensuel explique ainsi brièvement qu’« une centaine de femmes volontaires ont indiqué leurs odeurs préférées parmi 6 tee-shirts portés par des hommes ».
Science et Vie note que « les femmes qui ont commencé à prendre la pilule ont recherché un homme dont les gènes étaient proches des leurs ».


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