Revue de presse – Novembre Décembre 2008


Source Mediscoop

03 11 08

« Un médicament anti-torticolis soignerait l’alcoolisme »
Le Parisien
Le Parisien revient sur « la thèse explosive développée par le Dr Olivier Ameisen dans un ouvrage qui vient de paraître et qui fait débat dans le monde médical » (« Le Dernier Verre », Ed. Denoël).
Le journal rappelle que le cardiologue, « alcoolique depuis 10 ans, s’est guéri de cette addiction avec un médicament contre… le torticolis », le baclofène, prescrit également chez des patients atteints de sclérose en plaques.
« Et voilà cinq ans qu’il est déclaré guéri sous traitement », remarque le quotidien.
Le Parisien indique que « c’est en feuilletant les études scientifiques internationales menées sur différentes addictions qu’Olivier Ameisen tombe sur une expérience américaine, menée sur du baclofène administré à des rats rendus dépendants à différentes drogues, dont l’alcool. En 2002, après avoir interrogé des amis neurologues sur l’innocuité du médicament, il décide de tester l’effet de cette molécule sur lui. […] En 5 semaines, le baclofène stoppe l’addiction ».
Olivier Ameisen déclare notamment : « J’ai été effaré par la simplicité du traitement. Comment les spécialistes de la dépendance ont-ils pu passer à côté d’une telle possibilité ? ».
Le journal relève que « depuis, des études sur l’homme ont été menées aux Etats-Unis, en Italie et en Suisse », le praticien observant : « Les résultats sont identiques. Mais le nombre de personnes sur lesquelles le médicament a été testé n’est pas suffisant. C’est pourquoi je demande une étude plus vaste ».
Le Parisien constate que « les alcoologues, eux, sont déjà assaillis de demandes de la part des patients. Pour l’instant, rares sont ceux qui ont décidé de prescrire la molécule, car les effets secondaires d’une utilisation du baclofène à haute dose et sur le long terme ne sont pas connus ».
Le quotidien note ainsi que « les médecins restent prudents ».

6 11 08

« Quand l’infertilité déprime »
Sciences et Avenir, novembre 2008
Sciences et Avenir note que « la dépression majeure est particulièrement fréquente chez les couples faisant appel aux techniques de procréation médicalement assistée », selon une information parue dans Human Reproduction.
Le mensuel relève en effet que « selon une enquête suédoise menée pendant 2 ans, [la dépression] touche environ 11% des femmes et 5% des hommes, avec des idées récurrentes de suicide dans 10 à 15% des cas ».
« Or, à peine 20% de ces couples bénéficient d’une prise en charge pharmacologique associée ou non à une psychothérapie », observe Sciences et Avenir.

7 11 08

« Les placebos font de l’effet »
L’Express, numéro 2992
C’est ce que remarque L’Express, qui note que « de plus en plus de médecins les prescrivent pour soigner les «malades imaginaires» ».
Le magazine se penche sur une étude de l’Institut américain de la santé, parue dans le BMJ, qui « montre que la moitié des médecins interrogés aux Etats-Unis prescrivent régulièrement – et sciemment – des placebos ».
L’hebdomadaire précise qu’« il ne s’agit pas à proprement parler de médicaments sans produit actif, mais, par exemple, de vitamines, de sédatifs ou de pilules contre la migraine, sans rapport avec la pathologie réelle de leurs patients ».
L’Express aborde d’autres études du même genre, et retient que « les généralistes interrogés justifient cette stratégie par un souci d’efficacité, invoquant souvent le nombre élevé de «malades imaginaires», qui consultent notamment pour des problèmes de dépression ou pour des affections reconnues comme «psychomatiques» ».
Le magazine rappelle que « des essais rigoureux ont montré que les placebos avaient un effet bénéfique chez 30 à 40 % des déprimés, un taux bien plus élevé que celui qui est généralement obtenu par les antidépresseurs ».

10 11 08

« Détecter Alzheimer plus tôt, c’est possible »
Le Parisien
Le Parisien observe en effet qu’« on peut désormais fournir un diagnostic très précoce au patient qui commence à souffrir de troubles de la mémoire, grâce à un dosage de biomarqueurs dans le liquide céphalo-rachidien ».
Le journal indique que « présentée lors des Journées internationales de biologie, cette découverte devrait s’étendre à tous les hôpitaux et aux 400 consultations mémoire dans les années à venir ».
Le quotidien cite ainsi Bernard Sablonnière, professeur de biochimie et de biologie moléculaire au CHU de Lille, qui remarque qu’« il n’y a pas de raison pour que cela ne se développe pas rapidement, car c’est très simple ».
Le Parisien explique qu’« il s’agit de mesurer dans le liquide céphalo-rachidien les taux de protéine tau et de peptide amyloïde A bêta, respectivement responsables de l’apparition d’agrégats filamenteux et de plaques séniles dans les neurones ».
Le journal note que « ce dosage est aujourd’hui obtenu par ponction lombaire. Mais […] les chercheurs espèrent à l’avenir parvenir aux mêmes résultats avec une simple prise de sang ».
Le quotidien précise que ces nouveaux dosages « ne peuvent pas pour autant prédire l’apparition de la maladie. […] En revanche, ils vont permettre de déterminer si la maladie risque d’être grave d’évoluer rapidement ».
Bernard Sablonnière déclare que « savoir le plus tôt possible qu’on est atteint se révèle très précieux. Car le diagnostic arrive beaucoup trop tard, en moyenne 7 à 8 ans après le début des troubles ».

« Les Français sous psychotropes »
Le Monde
Sandrine Blanchard constate dans Le Monde que « les Français sont les champions d’Europe de la consommation de psychotropes. Ce constat a beau avoir été maintes fois dressé, la tendance ne s’est jamais inversée ».
La journaliste remarque que « le décalage reste profond entre la population prise en charge par le biais de ces médicaments qui agissent sur le système nerveux central et la population « réelle » qui aurait besoin de ce type de traitement ».
Sandrine Blanchard rappelle ainsi que selon l’Invs, « les épisodes dépressifs majeurs touchent, suivant les études, entre 5 % et 7 % de la population. Soit un taux de prévalence très inférieur aux taux de consommation ».
La journaliste observe que « les psychotropes ont été détournés de leur usage premier (l’épisode dépressif majeur) pour soigner le mal-être, « l’anxiété sociale » et en devenir l’unique réponse ».
« Résultat : des personnes véritablement déprimées sont sous-diagnostiquées, et de nombreux malades imaginaires, surmenés, fatigués, consultent en mettant sur le compte de la dépression les difficultés du quotidien », note Sandrine Blanchard.
La journaliste ajoute que « les psychotropes coûtent une fortune à la Sécurité sociale. Or une analyse publiée en début d’année conclut que, en dehors des dépressions sévères, les antidépresseurs les plus prescrits ne sont pas plus efficaces qu’un placebo… ».
Sandrine Blanchard parle de « gabegie médicamenteuse », « à l’image de l’engouement suscité dans notre pays par le médicament ».
« Cette gabegie est aussi favorisée par le système du paiement à l’acte des médecins libéraux, qui engendre un manque de temps et d’écoute ; par le réflexe quasi systématique de l’ordonnance ; par une formation médicale initiale et continue insuffisante en pharmacologie et trop souvent assurée par l’industrie pharmaceutique sans information universitaire contradictoire », continue la journaliste.
Sandrine Blanchard écrit en outre qu’« un malentendu s’est installé dans la relation médecin-patient. Une enquête européenne réalisée en 2005 pour l’assurance-maladie montre que, pour les troubles du sommeil, 92 % des médecins disent ressentir « une attente de prescription », alors que seuls 27 % estiment que ce problème nécessite forcément un médicament ».
La journaliste conclut qu’« il manque cruellement d’études épidémiologiques sur les consommateurs de psychotropes. Entre la psychothérapie, difficilement accessible, et des médecines alternatives souvent méprisées par l’establishment médical, le marché des psychotropes ne connaîtra pas la crise ».

12 11 08

« La psychiatrie appelle à désobéir »
Libération
Libération note en effet que « plus d’une centaine de professionnels de la psychiatrie viennent de rendre publique une pétition, où ils refusent la «perpétuité sur ordonnance» ».
Le journal explique que « les signataires affirment «qu’ils ne participeront pas à la mise en place du dispositif de rétention de sûreté prévu par la loi du 25 février», dont les décrets d’application ont été publiés le 5 novembre ».
Le quotidien rappelle que « cette loi marque une rupture dans la tradition juridique française, permettant l’incarcération de personnes ayant purgé leur peine du fait de leur «particulière dangerosité» ».
Libération cite ces pétitionnaires « très en colère », qui écrivent notamment : « Alors que sa mission est de porter secours et de soigner, la médecine se trouve ici instrumentalisée dans une logique de surveillance et de séquestration. C’est le savoir psychiatrique qui légitimera l’incarcération d’individus au motif d’un diagnostic de particulière dangerosité ».
« Au nom de notre éthique et de la nécessaire séparation des domaines, […] nous professionnels de la psychiatrie déclarons publiquement refuser de participer à la mise en place de ce dispositif de rétention de sûreté », ajoutent les auteurs.
Le journal remarque qu’« il n’est pas fréquent que des psychiatres appellent à la désobéissance. D’autant que cet appel est loin d’être marginal. Il est signé aussi bien par des responsables médicaux travaillant en prison que par des psychiatres de renom, des psychanalystes, des sociologues, des chercheurs et des professeurs de santé publique ».
Le quotidien livre les propos du psychanalyste Franck Chaumon, qui déclare : « On a le sentiment que le monde de «1984» d’Orwell est à nos portes ».
De son côté, la psychiatre Catherine Paulet parle de « malhonnêteté intellectuelle que de vouloir prédire un acte criminel ».

« La génétique perce les secrets du cerveau »
Les Echos
Les Echos indiquent sous leur rubrique « sciences » qu’« une équipe de chercheurs suisses et israéliens ont fait le pari insensé de modéliser l’activité neuronale du cerveau humain ».
Le journal livre ainsi les propos d’Idan Segev, spécialiste des neurosciences de l’Université hébraïque de Jérusalem, qui, lors d’un colloque franco-israélien sur le cerveau qui s’est tenu à Paris, a déclaré : « Le cerveau est un organe extrêmement plastique qui change tout le temps. Quand on lit un livre ou quand on écoute un orateur, les réseaux cérébraux se réorganisent en permanence. Une seule mutation peut entraîner des changements très rapides dans la structure neuronale ».
Le quotidien note que les premiers résultats de cette « tâche colossale qui paraît hors de portée des techniques existantes […] pourraient être disponibles en 2015. […] Mais il faudra attendre quelques dizaines d’années supplémentaires pour connaître la fin de l’histoire ».
Le chercheur israélien estime que « c’est là que se trouve le futur des neurosciences ».
Les Echos relèvent qu’« à l’hôpital de la Salpêtrière, à Paris, Alexis Brice travaille sur les bases génétiques des troubles neurodégénératifs et notamment la maladie de Parkinson ».
Le chercheur français observe ainsi qu’« une surexpression de la protéine alpha-synucléine favorise le déclenchement des troubles et le nombre de copies détermine l’âge de démarrage ».
Le quotidien précise cependant que « ces mutations individuelles sont loin de tout expliquer », et relève que « pour Arnold Munnich, professeur de génétique à l’hôpital Necker Enfants malades à Paris, l’engouement actuel pour les tests génétiques est une aberration dangereuse. […] En revanche, ce spécialiste prédit un brillant futur à ces techniques quand elles sont bien encadrées par le monde médical ».

« Jeunesse bipolaire » aux Etats-Unis
La Recherche, novembre 2008
La Recherche relève que selon un article de Science, « entre 1996 et 2004, le nombre de jeunes de moins de 20 ans hospitalisés parce qu’ils étaient atteints de troubles bipolaires a été multiplié par 5 aux Etats-Unis ».
Le magazine note que « ce chiffre suscite une vive polémique car on a longtemps considéré la maniaco-dépression comme une pathologie de l’adulte ».
Le mensuel indique ainsi que « des psychiatres accusent l’industrie pharmaceutique de faire pression sur les médecins pour qu’ils prescrivent des médicaments régulateurs de l’humeur aux adolescents à problèmes ».
La Recherche observe cependant que « d’autres se récrient, arguant que de nombreux enfants diagnostiqués comme hyperactifs ou atteints de troubles du comportement sont en fait des «bipolaires» ». (Bipolar Disorder: Poles Apart ; C. Holden ; Science 2008; 321, 193 – 195)

13 11 08

« Des électrodes pour soigner les TOC »
Le Parisien, Le Figaro
Le Parisien fait savoir qu’« une expérience de l’Inserm menée en France sur 16 personnes et publiée dans le New England Journal of Medicine pourrait apporter un espoir dans les cas les plus graves [de troubles obsessionnels compulsifs], ceux pour lesquels les traitements habituels ne peuvent rien ».
Le journal note ainsi que « ce nouveau traitement a montré des résultats spectaculaires ».
Le quotidien explique que « les chercheurs de l’Inserm se sont demandés si l’apparition de cette pathologie ne pouvait pas être liée à une cause biologique, c’est-à-dire un dysfonctionnement dans le cerveau ».
« S’inspirant d’une expérience menée sur des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, ils ont testé sur 16 malades atteints de TOC sévères un traitement neurochirurgical consistant à introduire des électrodes dans le cerveau afin de lancer une stimulation électrique dans une zone précise, celle des «noyaux sous-thalamiques» », poursuit Le Parisien.
Le journal relève que « plus de 7 patients sur 10 ont montré une nette amélioration et 25 % de leurs symptômes ont disparu, après seulement 3 mois ».
Le quotidien précise que « ce traitement nécessite de plus amples essais afin d’être validé. Par ailleurs, il ne dispense pas d’un accompagnement psychiatrique ».
Le Parisien note enfin que « cette technique neurochirurgicale pourrait aussi être efficace contre la maladie de Gilles de la Tourette ».
Le Figaro consacre également un article à cette technique de « stimulateur cérébral contre les troubles obsessionnels », expérimentée par l’équipe de Luc Mallet (CNRS-Inserm) à la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Le journal s’interroge : « Quelle est la meilleure cible de stimulation dans le cerveau pour lutter contre les TOC ? D’autres techniques non mutilantes ont-elles une place ? Comment sélectionner parmi les 12 000 TOC résistants en France les meilleures indications ? ».

« Ecouter les malades, c’est l’affaire de tous »
La Croix
C’est ce que remarque La Croix sur sa Une.
Le journal consacre une double page aux Assises nationales de la santé, qui « rassemblent à Lourdes 2 000 acteurs pastoraux venus de tous les diocèses. Comme eux, de nombreux bénévoles – chrétiens ou non – s’engagent auprès des malades et des personnes âgées », relève le quotidien.
La Croix note qu’« à l’hôpital, on n’a plus le temps de prendre la main d’un patient. Beaucoup d’infirmier(e)s ou d’aides-soignant(e)s sont accaparés par les soins techniques au détriment de l’écoute du patient, qui peut alors être assurée par des bénévoles ».
Le journal observe en outre qu’en Italie, « la famille joue un rôle irremplaçable », les parents « se substituant très souvent aux aides-soignants ».

La gentillesse, « c’est bon pour la santé »
Le Parisien
Le Parisien consacre pas moins d’une page à la Journée de la gentillesse, aujourd’hui.
Le journal remarque qu’« un médecin suédois, dont l’ouvrage s’arrache, l’affirme. Tenir la porte, sourire à son voisin : tous ces — petits — gestes permettent d’être en meilleure forme ».
Le quotidien s’intéresse ainsi au « best-seller » du cancérologue Stephan Einhorn, qui « a déjà séduit plusieurs centaines de milliers de Suédois avec un slogan improbable : «Osez la gentillesse !» ». (« L’art d’être bon », Editions Belfond)
Le Parisien note qu’« études scientifiques à l’appui, Stephan Einhorn démontre qu’être bienveillant envers les autres n’est absolument pas un aveu de faiblesse ou de niaiserie mais, au contraire, la clé d’une vie réussie et, par extension, d’un monde meilleur ».
Le journal explique que « la bonne action gratuite entraîne une libération d’endorphines, des hormones de bien-être qui annihilent la douleur, puis un sentiment durable de «plénitude» dont l’effet peut durer toute une journée ».
« Répétés, les gestes de bonté sont donc de puissants anti-stress », continue le quotidien, qui relève que « plusieurs études américaines très sérieuses le confirment : les personnes gentilles souffrent moins d’anxiété, de dépression et ont des meilleures défenses immunitaires. Résultat : elles vivent plus longtemps que la moyenne ».
Le Parisien précise que « 2 études concluent même que le risque de mortalité est entre 3 et 4 fois moins élevé chez les gentils ».

14 11 08

Vers une réforme de l’hospitalisation d’office en psychiatrie ?
Le Parisien, Libération, La Croix
Le Parisien observe que « la mort mercredi à Grenoble d’un étudiant tombé sous les coups de couteau d’un déséquilibré [souffrant de schizophrénie] échappé d’un hôpital psychiatrique a suscité une vive émotion ».
Le journal indique qu’« hier, Nicolas Sarkozy a demandé aux ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé «de préparer sans délai une réforme en profondeur du droit de l’hospitalisation psychiatrique afin d’améliorer la surveillance des patients susceptibles de représenter un danger pour autrui» ».
Le quotidien ajoute que « cette réforme devrait permettre, entre autres, de «mieux encadrer les sorties des établissements, améliorer la surveillance des patients, créer un fichier national des hospitalisations d’office» ».
Le Parisien relève par ailleurs qu’« une enquête interne a été lancée au sein de l’hôpital pour comprendre comment la fugue a été possible et le procureur a ouvert une information judiciaire pour meurtre ».
Libération aborde également ce « fait divers aussi dramatique qu’insensé », et revient sur la législation actuelle.
Le journal note que « les sorties accordées sont fiables, avec peu d’accidents », et cite le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, qui remarque : « Bien sûr, quand il y en a un c’est tragique, c’est spectaculaire et on en parle beaucoup. Mais si on empêchait les gens de sortir on ne soignerait personne ».
Libération rappelle qu’« il y a déjà un fichier des malades en hospitalisation d’office » et note qu’« après le double meurtre en 2004 à l’hôpital psychiatrique de Pau, ce furent les mêmes réactions. Avec, au final, un retour encore plus systématique à des pratiques d’enfermements ».

17 11 08

« Voyage au centre du cerveau »
Le Parisien
Dans le cadre des premières Journées de la Fondation pour la recherche médicale, Le Parisien publie un reportage réalisé au Neurospin, « le tout récent centre de neuro-imagerie cérébrale par résonance magnétique en champ intense », à Saclay, dans l’Essonne.
Le journal note que ce centre « vise à repousser les limites actuelles de l’IRM pour observer le cerveau et ses lésions dans ses plus grandes profondeurs ».
Le quotidien observe qu’« ici, le plus «petit» des IRM est doté d’une puissance de 3 teslas », et cite le directeur du Neurospin, le Pr Denis Le Bihan.
Ce dernier déclare qu’« on n’a jamais disposé d’images du cerveau aussi précises. Avec ce genre de machines, on va pouvoir utiliser les signaux émanant du cerveau pour piloter des instruments. Peut-être un jour pourra-t-on recâbler certaines parties du cerveau pour remplacer des fonctions perdues lors d’un infarctus cérébral ».
Le Parisien s’intéresse notamment à la MEG, magnétoencéphalographie, qui « sera inaugurée le mois prochain » et qui « permet de mesurer l’activité cérébrale avec des signaux magnétiques bien plus finement que ne le fait l’encéphalographie ». (Plus de détails sur les Journées de la Fondation pour la recherche médicale sur www.frm.org)

18 11 08

« L’amalgame «maladie mentale-violence» »
Libération
Eric Favereau revient dans Libération sur ce patient schizophrène qui, la semaine dernière, « fugue de son hôpital psychiatrique. Et dans une rue de Grenoble, il poignarde au hasard un étudiant ».
Le journaliste note qu’« aussitôt, le président de la République saute sur l’affaire. Et réclame une réforme, visant «à améliorer la surveillance des patients susceptibles de représenter un danger pour autrui» ».
Eric Favereau livre la réaction d’un psychiatre : « Peut-être y a-t-il eu mauvaise appréciation des médecins ? Peut-être y a-t-il eu un manque de surveillance, mais la réaction du président est totalement déplacée. Et surtout, elle ancre cette idée que maladie mentale égale violence, et qu’il faut donc ficher tous ces fous dangereux ».
Le journaliste observe que « bien sûr, il y a quelques gestes insensés, aussi terrifiants qu’imprévisibles. Mais la nouveauté est plutôt dans la violence faite aux malades ».
Eric Favereau relève qu’« en 2003, sur 47 655 personnes mises en examen dans des affaires jugées, seules 0,002 % des personnes ont été déclarées irresponsables ».
« A l’inverse, la prévalence des crimes violents envers les patients psychiatriques est 11,8 fois plus importante que dans la population générale », poursuit le journaliste.

19 11 08

« La situation de l’offre de soins en psychiatrie publique est catastrophique »
L’Humanité
C’est ce que note L’Humanité, qui rend compte d’une manifestation hier à Paris de « la communauté psy d’Ile-de-France, pour alerter l’opinion publique sur les difficultés de cette spécialité ».
Le journal remarque : « Suppression de milliers de postes, baisse constante des budgets, fermetures de centaines de lits, durée d’attente exponentielle aux consultations… […] Aucun personnel, qu’il soit soignant, technique ou administratif, ne s’y retrouve aujourd’hui ».

20 11 08

« Troubles chez les directeurs d’hôpitaux psychiatriques »
Libération, Le Parisien
Libération note à son tour que « le responsable de l’établissement d’où a fugué le meurtrier d’un étudiant a été suspendu par Roselyne Bachelot ».
Le quotidien relève que les directeurs d’hôpitaux psychiatriques sont « en colère, et ils ne le cachent pas ».
Le journal observe ainsi qu’aujourd’hui, « fait rarissime, les syndicats de médecins et de psychiatrie signent un texte commun avec les directeurs pour dénoncer cette mesure ».
Libération cite notamment Gérard Vincent, délégué général de la FHF, qui déclare que « si chaque fois qu’il y a une faute supposée dans un service, le directeur est suspendu, il n’y pas un directeur qui va pouvoir rester en place ».
Le quotidien estime que « la décision de la ministre de la Santé est, en tout cas, hâtive et opaque », notant que « peu après la mort de cet étudiant dans une rue de Grenoble, la ministre annonçait une enquête immédiate de l’Igas. […] Le rapport n’a pas été rendu public ».
Le journal remarque qu’« en fait, l’Elysée a géré en direct cette histoire, exigeant une enquête administrative, mais aussi une réforme des règles de l’hospitalisation en psychiatrie ».
« Plusieurs sources ont fait part de la colère de Nicolas Sarkozy, demandant une sanction contre le directeur de l’hôpital mais aussi contre le préfet », poursuit Libération.
Le Parisien indique de son côté que « le schizophrène [est] entendu par le juge ce matin ».
Le journal note lui aussi que « 7 syndicats du secteur psychiatrique ont dénoncé » la suspension du directeur de l’hôpital.
Le quotidien cite par ailleurs l’avocat des parents de la victime, Me Hervé Gerbi, qui déclare que ces derniers « veulent savoir pourquoi le meurtrier présumé a échappé au contrôle de l’hôpital psychiatrique ».

« Des députés proposent d’élargir l’accès à la procréation assistée »
La Croix, Libération, Le Parisien
La Croix revient sur le rapport de l’OPECST (Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques), qui a « décerné hier un bon point à la loi sur la bioéthique d’août 2004 ».
Le journal indique que les rapporteurs, les députés Alain Claeys et Jean-Sébastien Vialatte, « se prononcent pour une nouvelle loi «cadre», qui fixerait de grands principes et énoncerait des interdits, sans entrer dans les détails techniques ».
Le quotidien note que « de fait, les médecins, soumis à des demandes croissantes, attendent aujourd’hui du législateur qu’il fixe les limites de ce qui acceptable ».
La Croix retient que « l’assistance médicale à la procréation pourrait être ouverte aux femmes célibataires [infertiles], mais pas aux couples homosexuels », l’OPECST « estimant qu’il faut réserver l’AMP aux stérilités médicalement constatées. […] Tout en prônant un débat approfondi lors de la révision de la loi ».
Le journal relève en outre que « les rapporteurs parlent de «revendication légitime» à propos du souhait des enfants issus d’une insémination avec donneur de connaître leur origine, [et] suggèrent de s’inspirer soit de la loi espagnole, qui permet l’accès à certaines informations sur le donneur à la majorité, soit de la loi britannique, qui autorise la levée totale de l’anonymat à la majorité si l’enfant le demande ».
Le quotidien ajoute qu’en matière de gestation pour autrui, « les rapporteurs s’expliquent longuement sur leur conclusion, qui est de ne pas l’autoriser, tout en estimant que le débat doit avoir lieu ».
Le Parisien aborde aussi ce rapport, qui « prône le maintien de l’interdiction » des mères porteuses, ou encore recommande « le transfert d’embryon post mortem », lorsque l’homme est décédé.

« Les Japonais traitent leur dépression par psychothérapie au téléphone »
Le Figaro
Le Figaro indique en effet qu’au Japon, « les personnes dépressives vont pouvoir suivre une sorte de psychothérapie gratuite via leur téléphone portable, grâce au nouveau service inventé par un célèbre professeur de l’Archipel ».
Le journal explique que « ce site Internet pose un certain nombre de questions à l’utilisateur, sur son sommeil, ses habitudes alimentaires, ses changements de poids éventuel ou son étal moral. Il propose ensuite une thérapie consultable depuis son portable ».
Le quotidien cite ainsi le Pr Yutaka Ohno, de l’Université Keio, qui déclare que « c’est un moyen de prévention au quotidien contre la dépression en quelque sorte ».

21 11 08

« Grenoble : le déséquilibré poursuivi pour meurtre »
Le Figaro, Libération, Le Parisien, Le Monde, L’Express numéro 2994
Le Figaro indique en effet que « «cohérent» et «très lucide», le malade mental a été mis en examen pour «homicide volontaire» et placé en détention provisoire ».
Le journal observe que « ces 20 dernières années, Jean-Pierre Guillaud a tenté de tuer par 5 fois », puis note que « le témoignage du meurtrier présumé relance les doutes sur une éventuelle responsabilité de l’hôpital de Saint-Egrève ».
Le quotidien conclut qu’« une expertise psychiatrique se prononcera dans les semaines à venir sur la responsabilité pénale [du schizophrène], afin de déterminer s’il peut être jugé devant une cour d’assises ».
Libération relève de son côté que l’homme « a été placé en détention à l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève où il séjournait et où il est soumis au régime de l’hospitalisation d’office ».
Le Parisien relate pour sa part « l’effarant récit du meurtrier schizophrène », tandis que Le Monde constate sur sa Une que « les soins psychiatriques se dégradent en France ».
Le journal note ainsi que « faute de traitements appropriés, trop de malades mentaux se retrouvent en prison », et explique que « la psychiatrie française va de plus en plus mal. […] Injonctions sécuritaires et manque de moyens plongent dans le désarroi les équipes soignantes ».
L’Express se penche également sur ce fait divers qui « relance le débat » sur la schizophrénie, et publie un reportage réalisé dans l’hôpital psychiatrique de Rouffach (Haut-Rhin), qui « dispense des cours aux familles des patients ».
Le magazine indique que « selon les médecins, ce programme de soutien et de conseils diminue les risques de rechute ».

« L’Espagne va tester un vaccin contre la cocaïne »
Le Parisien
C’est ce que note Le Parisien sur quelques lignes.
Le journal indique que ce vaccin « sera administré au premier semestre 2009 sur 164 personnes dépendantes, dans ce pays d’Europe où la consommation de cocaïne est la plus élevée ».
Le quotidien explique que « plus qu’un vaccin, c’est d’un traitement qu’il s’agit. Celui-ci supprime les effets euphorisants de la drogue ».
Le Parisien observe que « l’essai clinique, approuvé par l’Agence européenne du médicament, pourrait être élargi à d’autres pays européens ».

25 11 08

« Un quart des centenaires souffriraient de dépression »
Le Figaro
Le Figaro rend compte d’une étude de chercheurs de l’université de Temple, à Philadelphie (Etats-Unis), qui « ont interrogé 244 centenaires et notamment ont analysé les différents critères définissant la dépression ».
Le journal note que « leurs résultats présentés la semaine dernière lors du congrès annuel de la Société américaine de gérontologie montrent que beaucoup reste à faire pour améliorer le bien-être des personnes très âgées ».
Le Figaro observe que les chercheurs « ont ainsi pu évaluer qu’un centenaire sur quatre souffrait de troubles dépressifs, alors que seulement 8 % [des personnes interrogées] avaient eu auparavant un diagnostic de dépression ».

« Hospitalisation d’office : les pistes de la réforme »
Le Figaro
Le Figaro consacre deux articles aux « pistes de la réforme » en matière d’hospitalisation d’office.
Le journal retient que « mieux encadrer les sorties des malades pour éviter des drames comme le récent meurtre d’un étudiant à Grenoble est l’un des axes du projet ».
Le quotidien indique notamment que « les préfets vont recevoir dans les jours qui viennent une lettre d’instruction de Michèle Alliot-Marie, leur enjoignant de ne pas déléguer leur signature dans les dossiers d’hospitalisation d’office ».
Le Figaro ajoute que « les experts veulent durcir le régime des sorties d’essai, l’un des maillons les plus faibles de la chaîne, notamment pour les malades mentaux déclarés irresponsables pénalement ».
« D’abord, parce qu’une seule expertise suffit à autoriser les sorties. Deux certificats, sans doute de praticiens extérieurs, seraient exigés. Ensuite, parce qu’un patient qui ne se présente pas à l’heure ou au jour dit devant ses soignants devient en théorie fugueur mais ces derniers ne sont pas contraints de diffuser un signalement ou de lancer des recherches », explique le journal.
Le quotidien relève en outre que « l’alerte n’est pas systématiquement donnée, loin de là, lorsqu’un patient s’évade de son unité de soins », note que « les ministères envisagent encore de limiter les déplacements des irresponsables pénaux dans l’hôpital », ou encore remarque que « les fugues des malades sont fréquentes ».

26 11 08

Un pédiatre qui « soigne aussi les parents »
Libération
Libération livre un reportage réalisé au CHU de Dijon, plus précisément au sein de « la plus importante des consultations d’orientation et de conseil pour l’adoption » de France.
Le journal suit ainsi la journée du pédiatre Jean-Vital de Monléon, à la tête de cette consultation, qui « soigne aussi les parents ».
Le médecin déclare notamment que « la société est impressionnante de maltraitance vis-à-vis des familles d’adoption. Quand on dit à un enfant «ce ne sont pas tes vrais parents», c’est un déni de l’adoption, de la filiation ».
Libération note que le pédiatre « constate aussi ce qu’il appelle «des erreurs de cigogne : des enfants qui n’auraient pas dû être adoptés, car ils n’ont plus confiance en les adultes». […] Il y a également des parents «psychorigides» qui n’auraient jamais dû adopter ».

27 11 08

Hôpital de Saint-Egrève : « Demande de réintégration du directeur »
La Croix
La Croix note brièvement que « le conseil d’administration de l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève (Isère) a voté, à l’unanimité, une motion demandant la réintégration du directeur de l’hôpital ».
Le journal rappelle que ce dernier avait été « suspendu, pour une durée indéterminée, après le meurtre d’un étudiant par un patient schizophrène échappé de l’établissement ».

28 11 08

« La bioéthique au quotidien dans un service de procréation assistée »
Libération
Libération publie un reportage effectué dans le service de maternité de l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart (Hauts-de-Seine), « en pointe depuis le premier bébé-éprouvette, il y a 26 ans », et dirigé par le Pr René Frydman.
Le journal se penche notamment sur Laurence, 41 ans, qui « s’apprête à faire appel à un don d’ovocytes. Elle est allée tâter le terrain en Espagne, où l’accès est plus facile. Mais elle est revenue avec «beaucoup de questions». Elle dit : «Je ne veux pas foncer tête baissée» ».
Libération observe par ailleurs que « la révision des lois sur la bioéthique est bel et bien lancée, mais on ne peut pas dire que le tempo soit encore très vif ».

03 12 08

« Psychiatrie : Sarkozy veut sécuriser les hôpitaux »
Le Figaro, Libération, La Croix, L’Humanité
Le Figaro note en effet que « lors d’une visite hier à l’unité de soins spécialisés d’Antony (Hauts-de-Seine), le président a présenté les réformes visant à mieux contrôler les patients dangereux ».
Le journal cite Nicolas Sarkozy, qui a déclaré qu’« il faut trouver un équilibre entre la protection de la société et la réinsertion du patient. […] Les malades potentiellement dangereux doivent être soumis à une surveillance particulière afin d’empêcher un passage à l’acte ».
Le quotidien aborde une « mesure phare : le renforcement de l’encadrement des sorties des patients. […] Elles feront l’objet d’un avis d’un groupe comprenant le médecin traitant, un cadre infirmier qui connaît le patient et un psychiatre extérieur à l’hôpital ».
« La décision finale appartiendra au préfet, une réforme qui sera assurément très discutée », remarque Le Figaro.
Le journal ajoute que « deux autres réformes vont être lancées. La première concerne l’internement d’office. […] La deuxième réforme concerne l’instauration d’une obligation de soins «effective» pour toute personne présentant des problèmes mentaux ».
Nicolas Sarkozy a ainsi déclaré : « De même qu’il existe l’hospitalisation sans consentement, il faut qu’il y ait des soins ambulatoires sans consentement ».
Le quotidien s’interroge : « Comment convaincre un malade de se soigner alors qu’il ne veut pas le faire ? », puis indique que « l’Etat devrait investir 30 millions d’euros pour la sécurisation des établissements psychiatriques. […] Par ailleurs, 40 millions d’euros vont être consacrés à la création d’une unité fermée dans chaque établissement qui le nécessite et à l’aménagement de 200 nouvelles chambres d’isolement à la sécurité renforcée. […] Quatre unités supplémentaires de 40 lits pour malades difficiles vont être créées ».
Le Figaro observe que « les soignants s’interrogent sur la mise en œuvre de la réforme », et note que « leurs positions se résument à deux points : donnez-nous plus de moyens, et attention à ce que le soin psychiatrique ne se résume pas au tout-sécuritaire ».
La Croix indique également que « Sarkozy veut mieux «sécuriser» les hôpitaux psychiatriques », et note que ces annonces « ont suscité la consternation de nombreux professionnels de la psychiatrie ».
Libération remarque pour sa part que « Sarkozy veut enfermer l’hôpital psychiatrique à double tour ».
Le journal note ainsi que « le président a déconcerté les médecins », relevant qu’« en plus de 50 ans de politique de santé mentale, jamais l’Etat n’a prononcé un discours aussi sécuritaire ».
De con côté, L’Humanité titre un article : « Les préfets nommés psychiatres en chef ! ».
Le quotidien retient que « surfant sur l’émotion suscitée par le meurtre d’un étudiant par un malade mental, Nicolas Sarkozy veut modifier les règles de l’hospitalisation d’office ».

« La fin de l’évolution de l’espère humaine » ?
Courrier International, numéro 943
Courrier International indique en effet qu’« un généticien britannique annonce la fin de l’évolution de l’espèce humaine ».
L’hebdomadaire publie un article du Times, qui explique que selon le Pr Steve Jones, de l’University College London, « l’évolution humaine est aujourd’hui paralysée à cause du manque de procréateurs masculins âgés en Occident ».
Le journal britannique précise que « les hommes de plus de 35 ans sont les plus susceptibles de transmettre des mutations », ajoutant que « pour Jones, l’évolution comprend 3 composantes : la sélection naturelle, les mutations et le hasard ».
Steve Jones déclare ainsi que « les changements dans les schémas de reproduction ont fait baisser le taux de mutations au sein de l’espèce humaine de façon tout à fait inattendue ».
Le chercheur explique que « les changements sociaux modifient souvent notre avenir génétique », citant en exemples le mariage et la contraception.
Le Times indique qu’« un autre élément freine l’évolution humaine : la disparition du hasard ».
Steve Jones remarque que « l’agriculture a permis à l’être humain d’être 10 000 fois plus nombreux qu’il ne le devrait selon les règles de règne animal. […] En outre, si des petites populations isolées évoluent parfois au hasard, parce que des gènes disparaissent accidentellement, aujourd’hui, toutes les populations du monde sont reliées et la possibilité de changements dus au hasard diminue ».

5 12 08

Les médias auraient des « effets négatifs » sur la santé des enfants
La Croix
La Croix note en bref que « selon une étude menée par l’école de médecine de l’université Yale, les National Institutes of Health et le Pacific Medical Center de Californie, il y aurait une corrélation entre l’exposition aux médias et les problèmes de santé des enfants et des adolescents ».
Le journal relève que « l’obésité et le tabagisme viennent en tête de ces problèmes liés à la surexposition aux médias ».
Le quotidien indique que « les auteurs recommandant que les parents fixent des limites à la consommation médiatique de leurs enfants et qu’ils les encouragent à passer plus de temps à jouer dehors ».

8 12 08

« Le retour de la « psychochirurgie » »
Le Monde
Le Monde constate en effet que « l’introduction d’électrodes dans les profondeurs du cerveau permet de soulager une gamme de troubles de plus en plus étendue ».
Le journal revient sur les travaux de l’équipe du Dr Luc Mallet (Inserm, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris) qui, « au terme d’un essai clinique sans précédent, mené dans 10 services hospitalo-universitaires français de neurochirurgie, a publié dans le New England Journal of Medicine les résultats spectaculaires induits par des stimulations intracérébrales profondes » pour traiter des troubles obsessionnels compulsifs.
Le quotidien cite le Pr Alim-Louis Benabid, conseiller de la recherche et de la technologie du CEA, qui remarque que « ces résultats fournissent de nouvelles et solides données laissant penser que les personnes souffrant des formes les plus graves de TOC pourront bientôt être prises en charge en routine, comme dans le cas de la maladie de Parkinson, des tremblements essentiels ou de la dystonie ».
Le Monde ajoute que « d’autres indications sont d’ores et déjà très sérieusement à l’étude, en France ou à l’étranger », le Pr Benabid précisant qu’« il s’agit notamment des tableaux dépressifs sévères ou de formes rebelles d’épilepsie. Cela concerne aussi des crises hautement douloureuses dites de « migraines en grappe », qui affectent de manière récurrente des personnes présentant alors des déformations du visage ».
Le quotidien relève que « la stimulation cérébrale profonde pourrait aussi s’attaquer, sur la base de résultats expérimentaux obtenus sur des rongeurs et des singes, à des pathologies contemporaines répandues telles que la boulimie et l’anorexie ».
« En France, des essais pourraient bientôt être lancés chez des personnes souffrant de formes débutantes de la maladie d’Alzheimer pour obtenir une prévention de la perte des fonctions mnésiques », poursuit le journal.

9 12 08

« Les pistes des chercheurs pour «réparer» le cerveau »
La Croix
La Croix consacre son cahier « sciences & éthique » aux « pistes des chercheurs pour «réparer» le cerveau ».
Le journal observe en effet que « biologistes et médecins cherchent à réparer le cerveau lésé au moyen de greffe de cellules souches ou par stimulation profonde ».
Le quotidien note que « depuis quelque temps, on assiste à une intensification des travaux de recherche dans ce domaine », et indique qu’un colloque international sur la « Plasticité synaptique et réparation du cerveau » se tiendra les 11 et 12 décembre à Gif-sur-Yvette (Essonne).
La Croix cite Pascale Durbec, de l’Institut de biologie du développement de Marseille Luminy, qui indique notamment à propos des cellules souches : « Notre objectif est de comprendre les messages biochimiques que peuvent s’échanger les niches de cellules souches et les zones lésées, de façon à pouvoir, un jour, maîtriser le comportement de ces cellules de secours ».
Le journal aborde aussi les « résultats probants de l’électrostimulation », rappelant qu’« à la mi-novembre, le Dr Luc Mallet (Inserm-hôpital Pitié-Salpêtrière) et son équipe ont montré, de manière fortuite, que l’électrostimulation donnait des résultats spectaculaires contre les troubles obsessionnels compulsifs ».

11 12 08

« Alzheimer : enfin une formation pour aider les familles »
Le Parisien, La Croix
Le Parisien se penche sur le « lancement mardi [à Montpellier] d’une formation spécifique et gratuite destinée aux proches des 800 000 personnes malades d’Alzheimer ».
Le journal rappelle en effet qu’« en France, 7 victimes de cette pathologie sur 10 vivent à domicile. La plupart du temps, ce sont leurs conjoints qui s’occupent d’eux ».
Le quotidien note que pour ces derniers, « la vie quotidienne est souvent une suite de sacrifices », et indique que cette formation « va pouvoir les aider à mieux accompagner leur malade… et à prendre soin d’eux-mêmes ».
Le Parisien précise que cette formation « financée par la Fondation Novartis, […] conçue en partenariat avec l’association France Alzheimer et les spécialistes de l’hôpital Bretonneau à Paris » et « composée de 5 modules de 2 heures et demie chacun », sera « bientôt proposée partout en France ».
La Croix consacre également un article à cette formation, dont « l’objectif est aussi d’aider les familles à prendre conscience de ce que signifie ce rôle d’aidant. Et des limites à ne pas dépasser ».
Le journal relève notamment qu’« aider au quotidien un malade, c’est souvent une occupation à temps plein. Avec le risque de s’épuiser physiquement et psychologiquement ».
Le quotidien ajoute qu’il s’agit d’une « formation pour les professionnels aussi », qui peuvent la télécharger sur le site www.proximologie.com.

12 12 08

« La recherche à la peine contre l’addiction à la cocaïne
Le Figaro, Libération
Jean-Michel Bader observe dans Le Figaro qu’« au colloque européen organisé cette semaine à la Sorbonne par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie, une session complète a fait le point sur la recherche de traitements dans la lutte contre la cocaïne ».
« L’enjeu est de taille : 1,5 million d’Européens de 15 à 34 ans en a consommé le mois dernier, et 3,9 % des Français de 26 à 44 ans l’ont expérimenté », remarque le journaliste.
Jean-Michel Bader constate cependant qu’« alors que la méthadone et la buprénorphine sont aujourd’hui très efficaces pour lutter contre l’addiction à l’héroïne, il n’existe toujours pas de médicaments ou de produits de substitution qui permettent au cocaïnomane de devenir et de rester abstinent ».
Le journaliste rappelle que « la cocaïne est probablement la substance la plus toxique pour le cerveau : elle agit sur tous les systèmes de neurotransmission, aussi bien sur les neurones qui véhiculent les émotions que sur ceux qui filtrent les agressions du milieu extérieur », provoquant des « ravages durables ».
« Aucun cocaïnomane n’a le même profil psychologique, les motivations pour se soigner sont «variables» et les médecins manquent cruellement d’outils », ajoute Jean-Michel Bader.
Le journaliste relève toutefois que « plusieurs pistes sont poursuivies : le vaccin contre la cocaïne, imaginé en 1996 par Immunologic Pharmacological Corporation, et mis au point par le groupe britannique Xenova, entre dans sa dernière phase d’essais humains ».
Jean-Michel Bader indique que « 75 % des sujets vaccinés sont restés «propres» pendant les 12 semaines de l’étude, 88 % des sujets ont explicitement rapporté une réduction des effets euphorisants de la coke ».
De son côté, Libération s’intéresse à la « tactique des communautés thérapeutiques », notant que « le gouvernement redonne sa chance à cette méthode de traitement hors hôpital [de la toxicomanie], longtemps décriée ».
Le quotidien indique en effet que « le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les toxicomanies prévoit la création de 3 communautés [encadrées par des médecins] d’ici à 2011, en plus des 4 structures expérimentales qui existent déjà ».

13 12 08

« La colère des psys »
Libération
C’est ce que titre Libération sur sa Une.
Le quotidien note ainsi sur 3 pages que « la psychiatrie publique est en pleine ébullition après le discours sécuritaire du président de la République sur les hôpitaux psychiatriques ».
Libération rappelle que « le 2 décembre, le chef de l’Etat avait parlé de réformes de la loi d’hospitalisation ; demandé la création de 200 chambres d’isolement ; exigé le contrôle des permissions de sortie ; proposé la systématisation des soins sous contrainte. […] Un discours perçu comme un terrible retour en arrière ».
Le quotidien indique qu’« un appel de 39 soignants vient d’être lancé, […] demandant aux soignants de «sortir de la résignation» », et en publie des extraits.
« Va-t-il provoquer une réaction salutaire dans un milieu habitué au repli ? », s’interroge le journal.
Libération précise que ces 39 psychiatres, psychologues, psychanalystes, infirmiers… « sont réunis à l’initiative d’Hervé Bokobza, psychiatre à Montpellier, à l’origine des Etats généraux de la psychiatrie en 2003 ».
Le journal remarque qu’« au sein de la psychiatrie française, la situation reste un brin confuse. Entre les tenants d’une réponse forte et ceux qui ne veulent pas se laisser enfermer dans un discours «pour ou contre la sécurité» ».
Le journal rappelle que « la psychiatrie va mal. […] En 20 ans elle a perdu plus de 100 000 lits. […] Pendant ce temps-là, les malades sont pris en charge, parfois avec chaleur, d’autres fois avec des pratiques inhumaines ».
« Souvent, ils attendent des semaines avant d’obtenir une consultation. Et nombre d’entre eux sont renvoyés dans la rue ou en prison », conclut Libération.

« Garçon ou fille ? Les gènes du père le diront »
Le Monde
Le Monde se penche en bref sur des travaux parus dans Evolutionary Biology (Gellatly, 11 décembre), réalisés d’après « l’étude de 927 arbres généalogiques regroupant 556 387 personnes d’Amérique du Nord et d’Europe et couvrant 4 siècles ».
Le journal indique ainsi que « si vous êtes un homme entouré de frères, vous aurez plus de chance d’engendre des garçons que si vous avez de nombreuses sœurs ».
Alors que « si vous êtes une femme, le sexe de votre descendance ne sera pas influencé par celui de votre fratrie », poursuit le quotidien.
Le Monde explique que « cette propension masculine à avoir des enfants d’un sexe déterminé est régie par des combinaisons particulières d’allèles. Ces combinaisons influeraient sur la proportion de spermatozoïdes porteurs du chromosome X ou Y ».
Le quotidien remarque cependant que « le ou les gène(s) en question reste(nt) à découvrir ».

« Les maux d’enfants mal entendus »
Libération
Libération indique qu’« à Paris, un colloque [à l’Unesco] invite à mieux prendre en compte la douleur des petits ».
Le journal observe que « de nombreux praticiens ont pris la parole devant une salle comble. Visiblement, le sujet passionne toujours autant. C’est qu’après 20 ans de bataille, il reste encore des poches de résistance ».
Le quotidien remarque ainsi que « dans la formation des médecins, la douleur est toujours à peine évoquée ».
« Aujourd’hui pourtant, il arrive que des soignants refusent de pratiquer certains gestes si les conditions antalgiques ne sont pas réunies. Mais beaucoup s’abritent encore derrière un discours fataliste », continue Libération.
Le journal constate que pour Daniel Annequin, pédiatre à l’hôpital Armand-Trousseau à Paris et président de l’association Pediadol, « si l’on s’accommode de la souffrance des enfants, c’est uniquement parce qu’«ils sont vulnérables, exactement comme les personnes âgées et les handicapés» ».
Le quotidien remarque : « On se doute que les médecins ne sont pas intentionnellement sadiques. Mais leurs méthodes sont parfois musclées. Les Anglo-Saxons ont donné un nom à ces pratiques : brutacaine. Soit le recours à la force, à une forme de violence que les équipes jugent nécessaire pour pouvoir pratiquer un soin douloureux. Comme lorsqu’on utilise des sangles pour attacher un enfant qui se débat ».
« En France, on commence à s’inquiéter d’éventuelles plaintes que des parents pourraient déposer », note Libération.
Le journal relève que « la difficulté pour des médecins serait d’évaluer la douleur «invasive» : celle qui n’est pas liée à la pathologie mais générée par le soin médical », puis explique entre autres que « pour les tout-petits, on privilégie l’observation des gestes et expressions ».

« Santé et génétique : attention au simplisme »
Prescrire, numéro 302
Prescrire remarque que « la génétique moléculaire, couplée à la génétique épidémiologique, permettent aujourd’hui de localiser et de caractériser la structure moléculaire d’un nombre grandissant de gènes, dont certaines variantes se révèlent statistiquement associés à des maladies ».
La revue note cependant que « la seule présence de gènes altérés chez un individu ne suffit pas, en général, à déterminer à coup sûr la manifestation des signes et des symptômes d’une maladie. D’autres facteurs sont en jeu, engageant des mécanismes complexes dont on ignore encore beaucoup ».
Prescrire note ainsi que « les maladies à fort déterminisme génétique sont pour la plupart des maladies rares, voire très rares », et rappelle que « les gènes déterminent le plus souvent une vulnérabilité accrue ou diminuée selon les personnes et les affections considérées, et non pas un destin ».
« Une notion à ne pas perdre de vue, à l’heure où sont commercialisés de plus en plus de tests génétiques », observe le mensuel.
La revue note en outre qu’« il y a très loin entre l’identification d’un gène lié à une maladie, et la prévention ou le traitement de cette maladie ».

16 12 08

« Le malade mental, cet inconnu »
Les Echos
Alain Perez constate dans Les Echos que « les maladies psychiatriques demeurent mal comprises par les scientifiques et leur prise en charge continue de soulever des polémiques ».
Le journaliste note que « la prise en charge des malades mentaux est une source d’interrogation permanente dans tous les pays développés. En France, un nouvel état des lieux est en cours de finalisation ».
Alain Perez indique que « le rapport demandé à Edouard Couty, conseiller maître à la Cour des comptes et président de la commission sur l’organisation des prises en charge en psychiatrie et santé mentale, sera prêt dans les prochaines semaines. Ni médecin ni psychiatre, cet expert porte un diagnostic mitigé sur la situation actuelle ».
Le rapporteur observe que « le nombre de psychiatres rapporté à la population est satisfaisant en France, mais nous en manquons incontestablement dans les structures publiques. Il ne peut pas y avoir de politique de santé sans un volet important consacré à la santé mentale ».
Alain Perez cite en outre Jean-Luc Roelandt, qui dirige le centre collaborateur de l’OMS pour la recherche et la formation en santé mentale à Lille, qui note pour sa part que « nous avons 22 psychiatres pour 100.000 habitants, contre 9 en Italie et 12 au Royaume-Uni. […] Le Royaume-Uni consacre 14 % de son budget de santé, qui est équivalent à celui à la santé mentale et la France 11,5 % ».
Le spécialiste relève toutefois que « l’Angleterre a investi massivement dans des équipes qui maintiennent les gens à domicile, quitte à passer trois fois par jour. Des équipes mobiles de crise ont été mises en place dans tout le pays ».
Alain Perez note ainsi que selon ce responsable, « la meilleure solution ne fait aucun doute : il faut soigner les gens chez eux tant que c’est possible ».
Le journaliste remarque cependant qu’« en attendant un hypothétique redéploiement «à l’anglo-saxonne», qui se heurterait en France à d’énormes résistances du monde hospitalier, les enjeux scientifiques et sanitaires restent gigantesques ».
Alain Perez cite en conclusion la psychanalyste Elisabeth Roudinesco, qui déclare : « Après le fanatisme du «tout-psychique» et du «tout-social», nous sommes dans une période de croyance dans le «tout chimique», le «tout-biologique» et le «tout-génétique», qui risque d’entraîner une augmentation des pathologies ».

17 12 08

« Les mères porteuses veulent la reconnaissance du ventre »
Libération
Libération consacre plus d’une page à la création de l’association les Mères porteuses, « destinée à «promouvoir par tous les moyens […] la modification de la loi afin que soit reconnu légitime l’usage de la maternité par substitution» ».
Le journal note que « leurs efforts complèteront ceux de certains psys ou professeurs de médecine, d’associations d’usagers et de familles qui aident les personnes infertiles, et informent sur la gestation pour autrui, une question en débat, à l’approche de la révision des lois de bioéthique ».
Le quotidien cite entre autres le président de cette association, Jean-François Marchi, qui déclare : « On ne cherche pas à conférer des droits à ceux dont les mœurs innovent, mais à réparer un préjudice et à porter secours à ceux qui n’ont pas la possibilité d’avoir un enfant ».

« Corps à vendre en pièces détachées »
L’Express, numéro 2997
L’Express observe dans une enquête que « des organes au sang en passant par les tissus et les fameuses cellules souches, les éléments du «kit» humain font l’objet d’un étonnant commerce à travers la planète ».
Le magazine remarque que « ce marché en pleine expansion pose bien des questions éthiques, à l’heure où la science peut régénérer des pans entiers du vivant ».
L’hebdomadaire se penche ainsi sur les cellules souches, « le réparateur universel », « une substance précieuse dont on ne cesse de trouver de nouveaux gisements ».
« Du coup, des sociétés américaines se sont lancées dans l’exploitation de ces filons, parfois très inattendus. Cryo-Cell propose ainsi aux femmes de conserver le sang… de leurs règles ! », remarque notamment L’Express.
Le magazine ajoute qu’« une société texane, BioEden, invite quant à elle les parents à congeler les dents de lait de leurs enfants : les cellules souches qu’elles renferment peuvent aider à soigner les caries ou à faire repousser les quenottes cassées ».
L’hebdomadaire constate par ailleurs que « désormais, on récupère, dans les blocs opératoires, des «déchets» autrefois destinés à la poubelle : peau, vaisseaux, tendons, têtes fémorales, prépuces ou valves cardiaques… une fois traités et conditionnés, ils sont utilisés lors d’autres interventions ».
L’Express se penche sur les « questions éthiques » : « A-t-on le droit de faire commerce de ces produits ? Qui y a accès ? A quel prix ? ».
Le Pr Claude Huriet, président de l’Institut Curie, déclare que « tout se passe comme si les lois du marché et de la mondialisation étaient en train de s’imposer à la matière vivante. Mais le corps humain n’est pas une matière première ! ».
L’Express constate néanmoins que « la logique de marchandisation du corps paraît sans limites », ou encore relève que « la Sécurité sociale paie à prix d’or des greffons étrangers ».

18 12 08

Neurologie : « Des chercheurs favorables au dopage de «l’intellect» »
Le Figaro
Le Figaro note que selon des travaux d’universitaires américains parus dans Nature, « les médicaments qui stimulent les fonctions intellectuelles pourraient être autorisés sous certaines conditions ».
Le journal cite ainsi un des auteurs, Henry Greely, professeur de droit à Stanford, qui écrit que « dans un monde où la durée de la vie professionnelle et l’espérance de vie augmentent, les outils – y compris pharmacologiques – qui stimulent les capacités cognitives seront de plus en plus utiles pour améliorer la qualité de vie et la productivité au travail, au même titre que la lutte contre le vieillissement normal et pathologique ».
Le quotidien observe que selon ces universitaires, « la consommation de psychostimulants [modafinil, Ritaline…] hors prescription médicale est déjà une réalité. […] De plus en plus d’étudiants se procurent illégalement des médicaments pour booster leurs performances au moment des examens. […] Sur certains campus américains, plus d’un étudiant sur quatre y aurait recours ».
Le Figaro indique que pour ces auteurs, « la société doit répondre à la demande croissante de la population, en l’encadrant pour minimiser les risques ».
Le journal livre la réaction du Pr François Chast, chef du service de pharmacie-pharmacologie de l’Hôtel-Dieu, à Paris, qui note qu’« il est intéressant que ce soient des scientifiques de haut niveau qui brisent le tabou. Toutefois, […] le recours à des dopants pose deux problèmes essentiels ».
« Sur le plan éthique, cela peut mettre en cause l’égalité des chances. Quant aux conséquences sanitaires, elles sont mal connues à moyen et long terme », remarque le spécialiste.

« Alzheimer : les premiers signes de la maladie seraient repérables au moins dix ans avant le diagnostic »
Le Monde
Jean-Yves Nau indique dans Le Monde que « les premiers signes de la maladie [d’Alzheimer] seraient repérables au moins 10 ans avant le diagnostic », selon une étude menée par Hélène Amieva et Jean-François Dartigues (Inserm U 897, département de neurologie, CHU de Bordeaux), et publiée sur le site des Annals of Neurology.
Le journaliste explique que ce travail, réalisé dans le cadre des recherches sur la cohorte Paquid, « porte sur 3 777 personnes qui ont pu être suivies sur une période de 14 ans. Parmi elles, 350 ont été atteintes par la maladie d’Alzheimer. Les médecins et chercheurs ont comparé un ensemble de données dont ils disposaient à celles provenant de 350 autres non atteintes et issues du même échantillon de départ ».
Jean-Yves Nau note que « l’équipe a, de manière prospective, procédé à une série de tests d’évaluation des performances cognitives, psychologiques et fonctionnelles. Les résultats ont ensuite été passés au crible de la machinerie statistique. Conclusion : les premiers stigmates psychologiques et intellectuels pourraient être repérés à partir de ces tests entre 10 et 12 ans avant que le diagnostic de maladie d’Alzheimer soit officiellement posé ».
Le journaliste ajoute que « les premiers signes avant-coureurs n’ont pas besoin des nouvelles techniques de l’imagerie des structures et des fonctions cérébrales pour être identifiés ».
Jean-Yves Nau observe que « ces résultats viennent compliquer la donne médicale et scientifique dans la mesure où ils font suite à ceux, publiés il y a 18 mois, d’une équipe internationale de spécialistes en neurologie » coordonnée par le Pr Bruno Dubois (Inserm, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris).
« Cette publication plaidait aussi en faveur d’une redéfinition des critères permettant de poser, de la manière la plus précoce possible, le diagnostic », rappelle le journaliste.
Jean-Yves Nau remarque que « les tentatives visant à un diagnostic précoce de cette maladie neurodégénérative […] se heurtent à l’absence de thérapie préventive ou médicamenteuse ayant fait la preuve d’une véritable efficacité ».
Le journaliste estime que « dans le meilleur des cas, ces avancées diagnostiques, parce qu’elles ne pourront qu’aider à l’évaluation de futurs traitements, soulèveront immanquablement de nouvelles questions éthiques ».

22 12 08

« Un médecin américain sur deux prescrit des placebos »
La Recherche, numéro 425
La Recherche livre un court entretien avec Jon Tilburt, médecin à la Mayo Clinic de Rochester, qui a publié dans le BMJ une étude sur la prescription de placebos aux Etats-Unis. (Tilburt J et al., BMJ, 337 : a1938, 2008)
Le praticien observe que « depuis 2006, l’utilisation de ces substances dénuées de principe actif, mais qui peuvent agir positivement sur le psychisme du malade, est très suivie ».
Jon Tilburt explique : « Nous avons envoyé un questionnaire assez général à 1 200 spécialistes de médecine interne et de rhumatologie. […] Près de 700 médecins ont répondu. Et à notre grand étonnement, près d’un médecin sur deux (46 %) nous a avoué prescrire un placebo régulièrement, plusieurs fois par mois ».
Le médecin précise que « pour 2 % des placebos prescrits ce sont des cachets de sucre, 3 % des solutions salines. Mais les médecins prescrivent également comme tel des vitamines, des analgésiques, et même des antibiotiques qui ne sont en principe pas indiqués pour la maladie de leur patient ».
Jon Tilburt ajoute que « seuls 5 % des médecins [évoquent la question du placebo avec leurs patients]. Les autres disent qu’il s’agit d’un «médicament qui n’est pas prévu pour la maladie dont le patient souffre, mais qui pourrait tout de même avoir un effet positif» ».
Le praticien précise : « La plupart des médecins considèrent l’utilisation de placebos comme une pratique éthique ».

« Manger sans plaisir favorise l’obésité »
Science et Vie, numéro 1095
Science et Vie relève que selon des travaux d’Eric Stice, de l’université du Texas (Etats-Unis), « les personnes en surpoids seraient victimes d’un déficit d’activation des centres cérébraux du plaisir et augmenteraient leur prise alimentaire pour combler ce manque ».
Le magazine indique que « grâce à des techniques d’imagerie cérébrale, [le chercheur] a suivi la réponse du circuit de récompense de jeunes femmes en train de siroter un milk-shake au chocolat. Cette zone du cerveau sécrète de la dopamine, neurotransmetteur provoquant une sensation de plaisir proportionnelle à la quantité d’aliments ingérés ».
Le mensuel note que « chez certaines jeunes filles, cette molécule était sous-sécrétée et les récepteurs de la dopamine présents en moins grande quantité ».
« Or ce sont elles qui avaient l’indice de masse corporelle le plus élevé au terme d’un an d’expérience », remarque Science et Vie.
Le magazine conclut qu’il s’agit là d’« une piste vers de nouveaux traitements de l’obésité ».

23 12 08

Alzheimer : « Les spécialistes sont divisés sur l’intérêt d’un dépistage précoce »
Le Figaro
Le Figaro relève à son tour que selon une étude menée par le Pr Jean-François Dartigues et le Dr Hélène Amieva (Inserm, université de Bordeaux), publiée dans les Annals of Neurology, « des signes de déclin des performances intellectuelles sont déjà présents 10 à 13 ans avant le diagnostic d’une maladie d’Alzheimer ».
Le journal relève notamment que « les 4 tests neuropsychologiques commencent à décliner dès 10 à 13 ans avant le diagnostic. Des plaintes concernant la mémoire et des sentiments dépressifs sont exprimés dans les 8 à 10 ans précédant le diagnostic formel ».
« À première vue, de tels résultats ont de quoi inquiéter les quinquagénaires victimes de petits coups de blues, trous de mémoire, ou autres sensations de détérioration des capacités intellectuelles… Cependant, la tranche d’âge des 55-65 ans n’est aucunement concernée par les résultats de cette étude qui a porté sur des personnes de plus de 65 ans », précise le quotidien.
Le Figaro s’interroge : « Quel est l’intérêt de ces résultats, sachant que pour l’instant aucun traitement n’a prouvé d’efficacité pour bloquer ou ralentir significativement l’évolution de l’Alzheimer ? ».
Le journal cite un des signataires de l’étude, le Pr Orgogozo, qui indique que « si l’on peut poser un diagnostic beaucoup plus tôt, […] les lésions cérébrales seront nettement moins évoluées et les traitements auront d’autant plus de chances d’être efficaces ».
Le Figaro ajoute que « selon ce spécialiste, les échecs récents de certains essais thérapeutiques pourraient s’expliquer par une prescription à des phases trop tardives de la maladie ».
Le quotidien remarque toutefois que « pour l’heure, en l’absence d’une prise en charge susceptible d’inverser l’histoire naturelle de la maladie, les spécialistes restent divisés sur l’intérêt d’un repérage précoce ».
Le journal note néanmoins que « les neurologues estiment que les recherches sur un dépistage précoce fiable doivent continuer afin qu’il puisse être immédiatement mis en pratique le jour où une molécule efficace existera ».

Revue de presse santé psy
Source Mediscoop
novembre décembre 2008

03 11 08

« Un médicament anti-torticolis soignerait l’alcoolisme »
Le Parisien
Le Parisien revient sur « la thèse explosive développée par le Dr Olivier Ameisen dans un ouvrage qui vient de paraître et qui fait débat dans le monde médical » (« Le Dernier Verre », Ed. Denoël).
Le journal rappelle que le cardiologue, « alcoolique depuis 10 ans, s’est guéri de cette addiction avec un médicament contre… le torticolis », le baclofène, prescrit également chez des patients atteints de sclérose en plaques.
« Et voilà cinq ans qu’il est déclaré guéri sous traitement », remarque le quotidien.
Le Parisien indique que « c’est en feuilletant les études scientifiques internationales menées sur différentes addictions qu’Olivier Ameisen tombe sur une expérience américaine, menée sur du baclofène administré à des rats rendus dépendants à différentes drogues, dont l’alcool. En 2002, après avoir interrogé des amis neurologues sur l’innocuité du médicament, il décide de tester l’effet de cette molécule sur lui. […] En 5 semaines, le baclofène stoppe l’addiction ».
Olivier Ameisen déclare notamment : « J’ai été effaré par la simplicité du traitement. Comment les spécialistes de la dépendance ont-ils pu passer à côté d’une telle possibilité ? ».
Le journal relève que « depuis, des études sur l’homme ont été menées aux Etats-Unis, en Italie et en Suisse », le praticien observant : « Les résultats sont identiques. Mais le nombre de personnes sur lesquelles le médicament a été testé n’est pas suffisant. C’est pourquoi je demande une étude plus vaste ».
Le Parisien constate que « les alcoologues, eux, sont déjà assaillis de demandes de la part des patients. Pour l’instant, rares sont ceux qui ont décidé de prescrire la molécule, car les effets secondaires d’une utilisation du baclofène à haute dose et sur le long terme ne sont pas connus ».
Le quotidien note ainsi que « les médecins restent prudents ».

6 11 08

« Quand l’infertilité déprime »
Sciences et Avenir, novembre 2008
Sciences et Avenir note que « la dépression majeure est particulièrement fréquente chez les couples faisant appel aux techniques de procréation médicalement assistée », selon une information parue dans Human Reproduction.
Le mensuel relève en effet que « selon une enquête suédoise menée pendant 2 ans, [la dépression] touche environ 11% des femmes et 5% des hommes, avec des idées récurrentes de suicide dans 10 à 15% des cas ».
« Or, à peine 20% de ces couples bénéficient d’une prise en charge pharmacologique associée ou non à une psychothérapie », observe Sciences et Avenir.

7 11 08

« Les placebos font de l’effet »
L’Express, numéro 2992
C’est ce que remarque L’Express, qui note que « de plus en plus de médecins les prescrivent pour soigner les «malades imaginaires» ».
Le magazine se penche sur une étude de l’Institut américain de la santé, parue dans le BMJ, qui « montre que la moitié des médecins interrogés aux Etats-Unis prescrivent régulièrement – et sciemment – des placebos ».
L’hebdomadaire précise qu’« il ne s’agit pas à proprement parler de médicaments sans produit actif, mais, par exemple, de vitamines, de sédatifs ou de pilules contre la migraine, sans rapport avec la pathologie réelle de leurs patients ».
L’Express aborde d’autres études du même genre, et retient que « les généralistes interrogés justifient cette stratégie par un souci d’efficacité, invoquant souvent le nombre élevé de «malades imaginaires», qui consultent notamment pour des problèmes de dépression ou pour des affections reconnues comme «psychomatiques» ».
Le magazine rappelle que « des essais rigoureux ont montré que les placebos avaient un effet bénéfique chez 30 à 40 % des déprimés, un taux bien plus élevé que celui qui est généralement obtenu par les antidépresseurs ».

10 11 08

« Détecter Alzheimer plus tôt, c’est possible »
Le Parisien
Le Parisien observe en effet qu’« on peut désormais fournir un diagnostic très précoce au patient qui commence à souffrir de troubles de la mémoire, grâce à un dosage de biomarqueurs dans le liquide céphalo-rachidien ».
Le journal indique que « présentée lors des Journées internationales de biologie, cette découverte devrait s’étendre à tous les hôpitaux et aux 400 consultations mémoire dans les années à venir ».
Le quotidien cite ainsi Bernard Sablonnière, professeur de biochimie et de biologie moléculaire au CHU de Lille, qui remarque qu’« il n’y a pas de raison pour que cela ne se développe pas rapidement, car c’est très simple ».
Le Parisien explique qu’« il s’agit de mesurer dans le liquide céphalo-rachidien les taux de protéine tau et de peptide amyloïde A bêta, respectivement responsables de l’apparition d’agrégats filamenteux et de plaques séniles dans les neurones ».
Le journal note que « ce dosage est aujourd’hui obtenu par ponction lombaire. Mais […] les chercheurs espèrent à l’avenir parvenir aux mêmes résultats avec une simple prise de sang ».
Le quotidien précise que ces nouveaux dosages « ne peuvent pas pour autant prédire l’apparition de la maladie. […] En revanche, ils vont permettre de déterminer si la maladie risque d’être grave d’évoluer rapidement ».
Bernard Sablonnière déclare que « savoir le plus tôt possible qu’on est atteint se révèle très précieux. Car le diagnostic arrive beaucoup trop tard, en moyenne 7 à 8 ans après le début des troubles ».

« Les Français sous psychotropes »
Le Monde
Sandrine Blanchard constate dans Le Monde que « les Français sont les champions d’Europe de la consommation de psychotropes. Ce constat a beau avoir été maintes fois dressé, la tendance ne s’est jamais inversée ».
La journaliste remarque que « le décalage reste profond entre la population prise en charge par le biais de ces médicaments qui agissent sur le système nerveux central et la population « réelle » qui aurait besoin de ce type de traitement ».
Sandrine Blanchard rappelle ainsi que selon l’Invs, « les épisodes dépressifs majeurs touchent, suivant les études, entre 5 % et 7 % de la population. Soit un taux de prévalence très inférieur aux taux de consommation ».
La journaliste observe que « les psychotropes ont été détournés de leur usage premier (l’épisode dépressif majeur) pour soigner le mal-être, « l’anxiété sociale » et en devenir l’unique réponse ».
« Résultat : des personnes véritablement déprimées sont sous-diagnostiquées, et de nombreux malades imaginaires, surmenés, fatigués, consultent en mettant sur le compte de la dépression les difficultés du quotidien », note Sandrine Blanchard.
La journaliste ajoute que « les psychotropes coûtent une fortune à la Sécurité sociale. Or une analyse publiée en début d’année conclut que, en dehors des dépressions sévères, les antidépresseurs les plus prescrits ne sont pas plus efficaces qu’un placebo… ».
Sandrine Blanchard parle de « gabegie médicamenteuse », « à l’image de l’engouement suscité dans notre pays par le médicament ».
« Cette gabegie est aussi favorisée par le système du paiement à l’acte des médecins libéraux, qui engendre un manque de temps et d’écoute ; par le réflexe quasi systématique de l’ordonnance ; par une formation médicale initiale et continue insuffisante en pharmacologie et trop souvent assurée par l’industrie pharmaceutique sans information universitaire contradictoire », continue la journaliste.
Sandrine Blanchard écrit en outre qu’« un malentendu s’est installé dans la relation médecin-patient. Une enquête européenne réalisée en 2005 pour l’assurance-maladie montre que, pour les troubles du sommeil, 92 % des médecins disent ressentir « une attente de prescription », alors que seuls 27 % estiment que ce problème nécessite forcément un médicament ».
La journaliste conclut qu’« il manque cruellement d’études épidémiologiques sur les consommateurs de psychotropes. Entre la psychothérapie, difficilement accessible, et des médecines alternatives souvent méprisées par l’establishment médical, le marché des psychotropes ne connaîtra pas la crise ».

12 11 08

« La psychiatrie appelle à désobéir »
Libération
Libération note en effet que « plus d’une centaine de professionnels de la psychiatrie viennent de rendre publique une pétition, où ils refusent la «perpétuité sur ordonnance» ».
Le journal explique que « les signataires affirment «qu’ils ne participeront pas à la mise en place du dispositif de rétention de sûreté prévu par la loi du 25 février», dont les décrets d’application ont été publiés le 5 novembre ».
Le quotidien rappelle que « cette loi marque une rupture dans la tradition juridique française, permettant l’incarcération de personnes ayant purgé leur peine du fait de leur «particulière dangerosité» ».
Libération cite ces pétitionnaires « très en colère », qui écrivent notamment : « Alors que sa mission est de porter secours et de soigner, la médecine se trouve ici instrumentalisée dans une logique de surveillance et de séquestration. C’est le savoir psychiatrique qui légitimera l’incarcération d’individus au motif d’un diagnostic de particulière dangerosité ».
« Au nom de notre éthique et de la nécessaire séparation des domaines, […] nous professionnels de la psychiatrie déclarons publiquement refuser de participer à la mise en place de ce dispositif de rétention de sûreté », ajoutent les auteurs.
Le journal remarque qu’« il n’est pas fréquent que des psychiatres appellent à la désobéissance. D’autant que cet appel est loin d’être marginal. Il est signé aussi bien par des responsables médicaux travaillant en prison que par des psychiatres de renom, des psychanalystes, des sociologues, des chercheurs et des professeurs de santé publique ».
Le quotidien livre les propos du psychanalyste Franck Chaumon, qui déclare : « On a le sentiment que le monde de «1984» d’Orwell est à nos portes ».
De son côté, la psychiatre Catherine Paulet parle de « malhonnêteté intellectuelle que de vouloir prédire un acte criminel ».

« La génétique perce les secrets du cerveau »
Les Echos
Les Echos indiquent sous leur rubrique « sciences » qu’« une équipe de chercheurs suisses et israéliens ont fait le pari insensé de modéliser l’activité neuronale du cerveau humain ».
Le journal livre ainsi les propos d’Idan Segev, spécialiste des neurosciences de l’Université hébraïque de Jérusalem, qui, lors d’un colloque franco-israélien sur le cerveau qui s’est tenu à Paris, a déclaré : « Le cerveau est un organe extrêmement plastique qui change tout le temps. Quand on lit un livre ou quand on écoute un orateur, les réseaux cérébraux se réorganisent en permanence. Une seule mutation peut entraîner des changements très rapides dans la structure neuronale ».
Le quotidien note que les premiers résultats de cette « tâche colossale qui paraît hors de portée des techniques existantes […] pourraient être disponibles en 2015. […] Mais il faudra attendre quelques dizaines d’années supplémentaires pour connaître la fin de l’histoire ».
Le chercheur israélien estime que « c’est là que se trouve le futur des neurosciences ».
Les Echos relèvent qu’« à l’hôpital de la Salpêtrière, à Paris, Alexis Brice travaille sur les bases génétiques des troubles neurodégénératifs et notamment la maladie de Parkinson ».
Le chercheur français observe ainsi qu’« une surexpression de la protéine alpha-synucléine favorise le déclenchement des troubles et le nombre de copies détermine l’âge de démarrage ».
Le quotidien précise cependant que « ces mutations individuelles sont loin de tout expliquer », et relève que « pour Arnold Munnich, professeur de génétique à l’hôpital Necker Enfants malades à Paris, l’engouement actuel pour les tests génétiques est une aberration dangereuse. […] En revanche, ce spécialiste prédit un brillant futur à ces techniques quand elles sont bien encadrées par le monde médical ».

« Jeunesse bipolaire » aux Etats-Unis
La Recherche, novembre 2008
La Recherche relève que selon un article de Science, « entre 1996 et 2004, le nombre de jeunes de moins de 20 ans hospitalisés parce qu’ils étaient atteints de troubles bipolaires a été multiplié par 5 aux Etats-Unis ».
Le magazine note que « ce chiffre suscite une vive polémique car on a longtemps considéré la maniaco-dépression comme une pathologie de l’adulte ».
Le mensuel indique ainsi que « des psychiatres accusent l’industrie pharmaceutique de faire pression sur les médecins pour qu’ils prescrivent des médicaments régulateurs de l’humeur aux adolescents à problèmes ».
La Recherche observe cependant que « d’autres se récrient, arguant que de nombreux enfants diagnostiqués comme hyperactifs ou atteints de troubles du comportement sont en fait des «bipolaires» ». (Bipolar Disorder: Poles Apart ; C. Holden ; Science 2008; 321, 193 – 195)

13 11 08

« Des électrodes pour soigner les TOC »
Le Parisien, Le Figaro
Le Parisien fait savoir qu’« une expérience de l’Inserm menée en France sur 16 personnes et publiée dans le New England Journal of Medicine pourrait apporter un espoir dans les cas les plus graves [de troubles obsessionnels compulsifs], ceux pour lesquels les traitements habituels ne peuvent rien ».
Le journal note ainsi que « ce nouveau traitement a montré des résultats spectaculaires ».
Le quotidien explique que « les chercheurs de l’Inserm se sont demandés si l’apparition de cette pathologie ne pouvait pas être liée à une cause biologique, c’est-à-dire un dysfonctionnement dans le cerveau ».
« S’inspirant d’une expérience menée sur des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, ils ont testé sur 16 malades atteints de TOC sévères un traitement neurochirurgical consistant à introduire des électrodes dans le cerveau afin de lancer une stimulation électrique dans une zone précise, celle des «noyaux sous-thalamiques» », poursuit Le Parisien.
Le journal relève que « plus de 7 patients sur 10 ont montré une nette amélioration et 25 % de leurs symptômes ont disparu, après seulement 3 mois ».
Le quotidien précise que « ce traitement nécessite de plus amples essais afin d’être validé. Par ailleurs, il ne dispense pas d’un accompagnement psychiatrique ».
Le Parisien note enfin que « cette technique neurochirurgicale pourrait aussi être efficace contre la maladie de Gilles de la Tourette ».
Le Figaro consacre également un article à cette technique de « stimulateur cérébral contre les troubles obsessionnels », expérimentée par l’équipe de Luc Mallet (CNRS-Inserm) à la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Le journal s’interroge : « Quelle est la meilleure cible de stimulation dans le cerveau pour lutter contre les TOC ? D’autres techniques non mutilantes ont-elles une place ? Comment sélectionner parmi les 12 000 TOC résistants en France les meilleures indications ? ».

« Ecouter les malades, c’est l’affaire de tous »
La Croix
C’est ce que remarque La Croix sur sa Une.
Le journal consacre une double page aux Assises nationales de la santé, qui « rassemblent à Lourdes 2 000 acteurs pastoraux venus de tous les diocèses. Comme eux, de nombreux bénévoles – chrétiens ou non – s’engagent auprès des malades et des personnes âgées », relève le quotidien.
La Croix note qu’« à l’hôpital, on n’a plus le temps de prendre la main d’un patient. Beaucoup d’infirmier(e)s ou d’aides-soignant(e)s sont accaparés par les soins techniques au détriment de l’écoute du patient, qui peut alors être assurée par des bénévoles ».
Le journal observe en outre qu’en Italie, « la famille joue un rôle irremplaçable », les parents « se substituant très souvent aux aides-soignants ».

La gentillesse, « c’est bon pour la santé »
Le Parisien
Le Parisien consacre pas moins d’une page à la Journée de la gentillesse, aujourd’hui.
Le journal remarque qu’« un médecin suédois, dont l’ouvrage s’arrache, l’affirme. Tenir la porte, sourire à son voisin : tous ces — petits — gestes permettent d’être en meilleure forme ».
Le quotidien s’intéresse ainsi au « best-seller » du cancérologue Stephan Einhorn, qui « a déjà séduit plusieurs centaines de milliers de Suédois avec un slogan improbable : «Osez la gentillesse !» ». (« L’art d’être bon », Editions Belfond)
Le Parisien note qu’« études scientifiques à l’appui, Stephan Einhorn démontre qu’être bienveillant envers les autres n’est absolument pas un aveu de faiblesse ou de niaiserie mais, au contraire, la clé d’une vie réussie et, par extension, d’un monde meilleur ».
Le journal explique que « la bonne action gratuite entraîne une libération d’endorphines, des hormones de bien-être qui annihilent la douleur, puis un sentiment durable de «plénitude» dont l’effet peut durer toute une journée ».
« Répétés, les gestes de bonté sont donc de puissants anti-stress », continue le quotidien, qui relève que « plusieurs études américaines très sérieuses le confirment : les personnes gentilles souffrent moins d’anxiété, de dépression et ont des meilleures défenses immunitaires. Résultat : elles vivent plus longtemps que la moyenne ».
Le Parisien précise que « 2 études concluent même que le risque de mortalité est entre 3 et 4 fois moins élevé chez les gentils ».

14 11 08

Vers une réforme de l’hospitalisation d’office en psychiatrie ?
Le Parisien, Libération, La Croix
Le Parisien observe que « la mort mercredi à Grenoble d’un étudiant tombé sous les coups de couteau d’un déséquilibré [souffrant de schizophrénie] échappé d’un hôpital psychiatrique a suscité une vive émotion ».
Le journal indique qu’« hier, Nicolas Sarkozy a demandé aux ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé «de préparer sans délai une réforme en profondeur du droit de l’hospitalisation psychiatrique afin d’améliorer la surveillance des patients susceptibles de représenter un danger pour autrui» ».
Le quotidien ajoute que « cette réforme devrait permettre, entre autres, de «mieux encadrer les sorties des établissements, améliorer la surveillance des patients, créer un fichier national des hospitalisations d’office» ».
Le Parisien relève par ailleurs qu’« une enquête interne a été lancée au sein de l’hôpital pour comprendre comment la fugue a été possible et le procureur a ouvert une information judiciaire pour meurtre ».
Libération aborde également ce « fait divers aussi dramatique qu’insensé », et revient sur la législation actuelle.
Le journal note que « les sorties accordées sont fiables, avec peu d’accidents », et cite le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, qui remarque : « Bien sûr, quand il y en a un c’est tragique, c’est spectaculaire et on en parle beaucoup. Mais si on empêchait les gens de sortir on ne soignerait personne ».
Libération rappelle qu’« il y a déjà un fichier des malades en hospitalisation d’office » et note qu’« après le double meurtre en 2004 à l’hôpital psychiatrique de Pau, ce furent les mêmes réactions. Avec, au final, un retour encore plus systématique à des pratiques d’enfermements ».

17 11 08

« Voyage au centre du cerveau »
Le Parisien
Dans le cadre des premières Journées de la Fondation pour la recherche médicale, Le Parisien publie un reportage réalisé au Neurospin, « le tout récent centre de neuro-imagerie cérébrale par résonance magnétique en champ intense », à Saclay, dans l’Essonne.
Le journal note que ce centre « vise à repousser les limites actuelles de l’IRM pour observer le cerveau et ses lésions dans ses plus grandes profondeurs ».
Le quotidien observe qu’« ici, le plus «petit» des IRM est doté d’une puissance de 3 teslas », et cite le directeur du Neurospin, le Pr Denis Le Bihan.
Ce dernier déclare qu’« on n’a jamais disposé d’images du cerveau aussi précises. Avec ce genre de machines, on va pouvoir utiliser les signaux émanant du cerveau pour piloter des instruments. Peut-être un jour pourra-t-on recâbler certaines parties du cerveau pour remplacer des fonctions perdues lors d’un infarctus cérébral ».
Le Parisien s’intéresse notamment à la MEG, magnétoencéphalographie, qui « sera inaugurée le mois prochain » et qui « permet de mesurer l’activité cérébrale avec des signaux magnétiques bien plus finement que ne le fait l’encéphalographie ». (Plus de détails sur les Journées de la Fondation pour la recherche médicale sur www.frm.org)

18 11 08

« L’amalgame «maladie mentale-violence» »
Libération
Eric Favereau revient dans Libération sur ce patient schizophrène qui, la semaine dernière, « fugue de son hôpital psychiatrique. Et dans une rue de Grenoble, il poignarde au hasard un étudiant ».
Le journaliste note qu’« aussitôt, le président de la République saute sur l’affaire. Et réclame une réforme, visant «à améliorer la surveillance des patients susceptibles de représenter un danger pour autrui» ».
Eric Favereau livre la réaction d’un psychiatre : « Peut-être y a-t-il eu mauvaise appréciation des médecins ? Peut-être y a-t-il eu un manque de surveillance, mais la réaction du président est totalement déplacée. Et surtout, elle ancre cette idée que maladie mentale égale violence, et qu’il faut donc ficher tous ces fous dangereux ».
Le journaliste observe que « bien sûr, il y a quelques gestes insensés, aussi terrifiants qu’imprévisibles. Mais la nouveauté est plutôt dans la violence faite aux malades ».
Eric Favereau relève qu’« en 2003, sur 47 655 personnes mises en examen dans des affaires jugées, seules 0,002 % des personnes ont été déclarées irresponsables ».
« A l’inverse, la prévalence des crimes violents envers les patients psychiatriques est 11,8 fois plus importante que dans la population générale », poursuit le journaliste.

19 11 08

« La situation de l’offre de soins en psychiatrie publique est catastrophique »
L’Humanité
C’est ce que note L’Humanité, qui rend compte d’une manifestation hier à Paris de « la communauté psy d’Ile-de-France, pour alerter l’opinion publique sur les difficultés de cette spécialité ».
Le journal remarque : « Suppression de milliers de postes, baisse constante des budgets, fermetures de centaines de lits, durée d’attente exponentielle aux consultations… […] Aucun personnel, qu’il soit soignant, technique ou administratif, ne s’y retrouve aujourd’hui ».

20 11 08

« Troubles chez les directeurs d’hôpitaux psychiatriques »
Libération, Le Parisien
Libération note à son tour que « le responsable de l’établissement d’où a fugué le meurtrier d’un étudiant a été suspendu par Roselyne Bachelot ».
Le quotidien relève que les directeurs d’hôpitaux psychiatriques sont « en colère, et ils ne le cachent pas ».
Le journal observe ainsi qu’aujourd’hui, « fait rarissime, les syndicats de médecins et de psychiatrie signent un texte commun avec les directeurs pour dénoncer cette mesure ».
Libération cite notamment Gérard Vincent, délégué général de la FHF, qui déclare que « si chaque fois qu’il y a une faute supposée dans un service, le directeur est suspendu, il n’y pas un directeur qui va pouvoir rester en place ».
Le quotidien estime que « la décision de la ministre de la Santé est, en tout cas, hâtive et opaque », notant que « peu après la mort de cet étudiant dans une rue de Grenoble, la ministre annonçait une enquête immédiate de l’Igas. […] Le rapport n’a pas été rendu public ».
Le journal remarque qu’« en fait, l’Elysée a géré en direct cette histoire, exigeant une enquête administrative, mais aussi une réforme des règles de l’hospitalisation en psychiatrie ».
« Plusieurs sources ont fait part de la colère de Nicolas Sarkozy, demandant une sanction contre le directeur de l’hôpital mais aussi contre le préfet », poursuit Libération.
Le Parisien indique de son côté que « le schizophrène [est] entendu par le juge ce matin ».
Le journal note lui aussi que « 7 syndicats du secteur psychiatrique ont dénoncé » la suspension du directeur de l’hôpital.
Le quotidien cite par ailleurs l’avocat des parents de la victime, Me Hervé Gerbi, qui déclare que ces derniers « veulent savoir pourquoi le meurtrier présumé a échappé au contrôle de l’hôpital psychiatrique ».

« Des députés proposent d’élargir l’accès à la procréation assistée »
La Croix, Libération, Le Parisien
La Croix revient sur le rapport de l’OPECST (Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques), qui a « décerné hier un bon point à la loi sur la bioéthique d’août 2004 ».
Le journal indique que les rapporteurs, les députés Alain Claeys et Jean-Sébastien Vialatte, « se prononcent pour une nouvelle loi «cadre», qui fixerait de grands principes et énoncerait des interdits, sans entrer dans les détails techniques ».
Le quotidien note que « de fait, les médecins, soumis à des demandes croissantes, attendent aujourd’hui du législateur qu’il fixe les limites de ce qui acceptable ».
La Croix retient que « l’assistance médicale à la procréation pourrait être ouverte aux femmes célibataires [infertiles], mais pas aux couples homosexuels », l’OPECST « estimant qu’il faut réserver l’AMP aux stérilités médicalement constatées. […] Tout en prônant un débat approfondi lors de la révision de la loi ».
Le journal relève en outre que « les rapporteurs parlent de «revendication légitime» à propos du souhait des enfants issus d’une insémination avec donneur de connaître leur origine, [et] suggèrent de s’inspirer soit de la loi espagnole, qui permet l’accès à certaines informations sur le donneur à la majorité, soit de la loi britannique, qui autorise la levée totale de l’anonymat à la majorité si l’enfant le demande ».
Le quotidien ajoute qu’en matière de gestation pour autrui, « les rapporteurs s’expliquent longuement sur leur conclusion, qui est de ne pas l’autoriser, tout en estimant que le débat doit avoir lieu ».
Le Parisien aborde aussi ce rapport, qui « prône le maintien de l’interdiction » des mères porteuses, ou encore recommande « le transfert d’embryon post mortem », lorsque l’homme est décédé.

« Les Japonais traitent leur dépression par psychothérapie au téléphone »
Le Figaro
Le Figaro indique en effet qu’au Japon, « les personnes dépressives vont pouvoir suivre une sorte de psychothérapie gratuite via leur téléphone portable, grâce au nouveau service inventé par un célèbre professeur de l’Archipel ».
Le journal explique que « ce site Internet pose un certain nombre de questions à l’utilisateur, sur son sommeil, ses habitudes alimentaires, ses changements de poids éventuel ou son étal moral. Il propose ensuite une thérapie consultable depuis son portable ».
Le quotidien cite ainsi le Pr Yutaka Ohno, de l’Université Keio, qui déclare que « c’est un moyen de prévention au quotidien contre la dépression en quelque sorte ».

21 11 08

« Grenoble : le déséquilibré poursuivi pour meurtre »
Le Figaro, Libération, Le Parisien, Le Monde, L’Express numéro 2994
Le Figaro indique en effet que « «cohérent» et «très lucide», le malade mental a été mis en examen pour «homicide volontaire» et placé en détention provisoire ».
Le journal observe que « ces 20 dernières années, Jean-Pierre Guillaud a tenté de tuer par 5 fois », puis note que « le témoignage du meurtrier présumé relance les doutes sur une éventuelle responsabilité de l’hôpital de Saint-Egrève ».
Le quotidien conclut qu’« une expertise psychiatrique se prononcera dans les semaines à venir sur la responsabilité pénale [du schizophrène], afin de déterminer s’il peut être jugé devant une cour d’assises ».
Libération relève de son côté que l’homme « a été placé en détention à l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève où il séjournait et où il est soumis au régime de l’hospitalisation d’office ».
Le Parisien relate pour sa part « l’effarant récit du meurtrier schizophrène », tandis que Le Monde constate sur sa Une que « les soins psychiatriques se dégradent en France ».
Le journal note ainsi que « faute de traitements appropriés, trop de malades mentaux se retrouvent en prison », et explique que « la psychiatrie française va de plus en plus mal. […] Injonctions sécuritaires et manque de moyens plongent dans le désarroi les équipes soignantes ».
L’Express se penche également sur ce fait divers qui « relance le débat » sur la schizophrénie, et publie un reportage réalisé dans l’hôpital psychiatrique de Rouffach (Haut-Rhin), qui « dispense des cours aux familles des patients ».
Le magazine indique que « selon les médecins, ce programme de soutien et de conseils diminue les risques de rechute ».

« L’Espagne va tester un vaccin contre la cocaïne »
Le Parisien
C’est ce que note Le Parisien sur quelques lignes.
Le journal indique que ce vaccin « sera administré au premier semestre 2009 sur 164 personnes dépendantes, dans ce pays d’Europe où la consommation de cocaïne est la plus élevée ».
Le quotidien explique que « plus qu’un vaccin, c’est d’un traitement qu’il s’agit. Celui-ci supprime les effets euphorisants de la drogue ».
Le Parisien observe que « l’essai clinique, approuvé par l’Agence européenne du médicament, pourrait être élargi à d’autres pays européens ».

25 11 08

« Un quart des centenaires souffriraient de dépression »
Le Figaro
Le Figaro rend compte d’une étude de chercheurs de l’université de Temple, à Philadelphie (Etats-Unis), qui « ont interrogé 244 centenaires et notamment ont analysé les différents critères définissant la dépression ».
Le journal note que « leurs résultats présentés la semaine dernière lors du congrès annuel de la Société américaine de gérontologie montrent que beaucoup reste à faire pour améliorer le bien-être des personnes très âgées ».
Le Figaro observe que les chercheurs « ont ainsi pu évaluer qu’un centenaire sur quatre souffrait de troubles dépressifs, alors que seulement 8 % [des personnes interrogées] avaient eu auparavant un diagnostic de dépression ».

« Hospitalisation d’office : les pistes de la réforme »
Le Figaro
Le Figaro consacre deux articles aux « pistes de la réforme » en matière d’hospitalisation d’office.
Le journal retient que « mieux encadrer les sorties des malades pour éviter des drames comme le récent meurtre d’un étudiant à Grenoble est l’un des axes du projet ».
Le quotidien indique notamment que « les préfets vont recevoir dans les jours qui viennent une lettre d’instruction de Michèle Alliot-Marie, leur enjoignant de ne pas déléguer leur signature dans les dossiers d’hospitalisation d’office ».
Le Figaro ajoute que « les experts veulent durcir le régime des sorties d’essai, l’un des maillons les plus faibles de la chaîne, notamment pour les malades mentaux déclarés irresponsables pénalement ».
« D’abord, parce qu’une seule expertise suffit à autoriser les sorties. Deux certificats, sans doute de praticiens extérieurs, seraient exigés. Ensuite, parce qu’un patient qui ne se présente pas à l’heure ou au jour dit devant ses soignants devient en théorie fugueur mais ces derniers ne sont pas contraints de diffuser un signalement ou de lancer des recherches », explique le journal.
Le quotidien relève en outre que « l’alerte n’est pas systématiquement donnée, loin de là, lorsqu’un patient s’évade de son unité de soins », note que « les ministères envisagent encore de limiter les déplacements des irresponsables pénaux dans l’hôpital », ou encore remarque que « les fugues des malades sont fréquentes ».

26 11 08

Un pédiatre qui « soigne aussi les parents »
Libération
Libération livre un reportage réalisé au CHU de Dijon, plus précisément au sein de « la plus importante des consultations d’orientation et de conseil pour l’adoption » de France.
Le journal suit ainsi la journée du pédiatre Jean-Vital de Monléon, à la tête de cette consultation, qui « soigne aussi les parents ».
Le médecin déclare notamment que « la société est impressionnante de maltraitance vis-à-vis des familles d’adoption. Quand on dit à un enfant «ce ne sont pas tes vrais parents», c’est un déni de l’adoption, de la filiation ».
Libération note que le pédiatre « constate aussi ce qu’il appelle «des erreurs de cigogne : des enfants qui n’auraient pas dû être adoptés, car ils n’ont plus confiance en les adultes». […] Il y a également des parents «psychorigides» qui n’auraient jamais dû adopter ».

27 11 08

Hôpital de Saint-Egrève : « Demande de réintégration du directeur »
La Croix
La Croix note brièvement que « le conseil d’administration de l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève (Isère) a voté, à l’unanimité, une motion demandant la réintégration du directeur de l’hôpital ».
Le journal rappelle que ce dernier avait été « suspendu, pour une durée indéterminée, après le meurtre d’un étudiant par un patient schizophrène échappé de l’établissement ».

28 11 08

« La bioéthique au quotidien dans un service de procréation assistée »
Libération
Libération publie un reportage effectué dans le service de maternité de l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart (Hauts-de-Seine), « en pointe depuis le premier bébé-éprouvette, il y a 26 ans », et dirigé par le Pr René Frydman.
Le journal se penche notamment sur Laurence, 41 ans, qui « s’apprête à faire appel à un don d’ovocytes. Elle est allée tâter le terrain en Espagne, où l’accès est plus facile. Mais elle est revenue avec «beaucoup de questions». Elle dit : «Je ne veux pas foncer tête baissée» ».
Libération observe par ailleurs que « la révision des lois sur la bioéthique est bel et bien lancée, mais on ne peut pas dire que le tempo soit encore très vif ».

03 12 08

« Psychiatrie : Sarkozy veut sécuriser les hôpitaux »
Le Figaro, Libération, La Croix, L’Humanité
Le Figaro note en effet que « lors d’une visite hier à l’unité de soins spécialisés d’Antony (Hauts-de-Seine), le président a présenté les réformes visant à mieux contrôler les patients dangereux ».
Le journal cite Nicolas Sarkozy, qui a déclaré qu’« il faut trouver un équilibre entre la protection de la société et la réinsertion du patient. […] Les malades potentiellement dangereux doivent être soumis à une surveillance particulière afin d’empêcher un passage à l’acte ».
Le quotidien aborde une « mesure phare : le renforcement de l’encadrement des sorties des patients. […] Elles feront l’objet d’un avis d’un groupe comprenant le médecin traitant, un cadre infirmier qui connaît le patient et un psychiatre extérieur à l’hôpital ».
« La décision finale appartiendra au préfet, une réforme qui sera assurément très discutée », remarque Le Figaro.
Le journal ajoute que « deux autres réformes vont être lancées. La première concerne l’internement d’office. […] La deuxième réforme concerne l’instauration d’une obligation de soins «effective» pour toute personne présentant des problèmes mentaux ».
Nicolas Sarkozy a ainsi déclaré : « De même qu’il existe l’hospitalisation sans consentement, il faut qu’il y ait des soins ambulatoires sans consentement ».
Le quotidien s’interroge : « Comment convaincre un malade de se soigner alors qu’il ne veut pas le faire ? », puis indique que « l’Etat devrait investir 30 millions d’euros pour la sécurisation des établissements psychiatriques. […] Par ailleurs, 40 millions d’euros vont être consacrés à la création d’une unité fermée dans chaque établissement qui le nécessite et à l’aménagement de 200 nouvelles chambres d’isolement à la sécurité renforcée. […] Quatre unités supplémentaires de 40 lits pour malades difficiles vont être créées ».
Le Figaro observe que « les soignants s’interrogent sur la mise en œuvre de la réforme », et note que « leurs positions se résument à deux points : donnez-nous plus de moyens, et attention à ce que le soin psychiatrique ne se résume pas au tout-sécuritaire ».
La Croix indique également que « Sarkozy veut mieux «sécuriser» les hôpitaux psychiatriques », et note que ces annonces « ont suscité la consternation de nombreux professionnels de la psychiatrie ».
Libération remarque pour sa part que « Sarkozy veut enfermer l’hôpital psychiatrique à double tour ».
Le journal note ainsi que « le président a déconcerté les médecins », relevant qu’« en plus de 50 ans de politique de santé mentale, jamais l’Etat n’a prononcé un discours aussi sécuritaire ».
De con côté, L’Humanité titre un article : « Les préfets nommés psychiatres en chef ! ».
Le quotidien retient que « surfant sur l’émotion suscitée par le meurtre d’un étudiant par un malade mental, Nicolas Sarkozy veut modifier les règles de l’hospitalisation d’office ».

« La fin de l’évolution de l’espère humaine » ?
Courrier International, numéro 943
Courrier International indique en effet qu’« un généticien britannique annonce la fin de l’évolution de l’espèce humaine ».
L’hebdomadaire publie un article du Times, qui explique que selon le Pr Steve Jones, de l’University College London, « l’évolution humaine est aujourd’hui paralysée à cause du manque de procréateurs masculins âgés en Occident ».
Le journal britannique précise que « les hommes de plus de 35 ans sont les plus susceptibles de transmettre des mutations », ajoutant que « pour Jones, l’évolution comprend 3 composantes : la sélection naturelle, les mutations et le hasard ».
Steve Jones déclare ainsi que « les changements dans les schémas de reproduction ont fait baisser le taux de mutations au sein de l’espèce humaine de façon tout à fait inattendue ».
Le chercheur explique que « les changements sociaux modifient souvent notre avenir génétique », citant en exemples le mariage et la contraception.
Le Times indique qu’« un autre élément freine l’évolution humaine : la disparition du hasard ».
Steve Jones remarque que « l’agriculture a permis à l’être humain d’être 10 000 fois plus nombreux qu’il ne le devrait selon les règles de règne animal. […] En outre, si des petites populations isolées évoluent parfois au hasard, parce que des gènes disparaissent accidentellement, aujourd’hui, toutes les populations du monde sont reliées et la possibilité de changements dus au hasard diminue ».

5 12 08

Les médias auraient des « effets négatifs » sur la santé des enfants
La Croix
La Croix note en bref que « selon une étude menée par l’école de médecine de l’université Yale, les National Institutes of Health et le Pacific Medical Center de Californie, il y aurait une corrélation entre l’exposition aux médias et les problèmes de santé des enfants et des adolescents ».
Le journal relève que « l’obésité et le tabagisme viennent en tête de ces problèmes liés à la surexposition aux médias ».
Le quotidien indique que « les auteurs recommandant que les parents fixent des limites à la consommation médiatique de leurs enfants et qu’ils les encouragent à passer plus de temps à jouer dehors ».

8 12 08

« Le retour de la « psychochirurgie » »
Le Monde
Le Monde constate en effet que « l’introduction d’électrodes dans les profondeurs du cerveau permet de soulager une gamme de troubles de plus en plus étendue ».
Le journal revient sur les travaux de l’équipe du Dr Luc Mallet (Inserm, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris) qui, « au terme d’un essai clinique sans précédent, mené dans 10 services hospitalo-universitaires français de neurochirurgie, a publié dans le New England Journal of Medicine les résultats spectaculaires induits par des stimulations intracérébrales profondes » pour traiter des troubles obsessionnels compulsifs.
Le quotidien cite le Pr Alim-Louis Benabid, conseiller de la recherche et de la technologie du CEA, qui remarque que « ces résultats fournissent de nouvelles et solides données laissant penser que les personnes souffrant des formes les plus graves de TOC pourront bientôt être prises en charge en routine, comme dans le cas de la maladie de Parkinson, des tremblements essentiels ou de la dystonie ».
Le Monde ajoute que « d’autres indications sont d’ores et déjà très sérieusement à l’étude, en France ou à l’étranger », le Pr Benabid précisant qu’« il s’agit notamment des tableaux dépressifs sévères ou de formes rebelles d’épilepsie. Cela concerne aussi des crises hautement douloureuses dites de « migraines en grappe », qui affectent de manière récurrente des personnes présentant alors des déformations du visage ».
Le quotidien relève que « la stimulation cérébrale profonde pourrait aussi s’attaquer, sur la base de résultats expérimentaux obtenus sur des rongeurs et des singes, à des pathologies contemporaines répandues telles que la boulimie et l’anorexie ».
« En France, des essais pourraient bientôt être lancés chez des personnes souffrant de formes débutantes de la maladie d’Alzheimer pour obtenir une prévention de la perte des fonctions mnésiques », poursuit le journal.

9 12 08

« Les pistes des chercheurs pour «réparer» le cerveau »
La Croix
La Croix consacre son cahier « sciences & éthique » aux « pistes des chercheurs pour «réparer» le cerveau ».
Le journal observe en effet que « biologistes et médecins cherchent à réparer le cerveau lésé au moyen de greffe de cellules souches ou par stimulation profonde ».
Le quotidien note que « depuis quelque temps, on assiste à une intensification des travaux de recherche dans ce domaine », et indique qu’un colloque international sur la « Plasticité synaptique et réparation du cerveau » se tiendra les 11 et 12 décembre à Gif-sur-Yvette (Essonne).
La Croix cite Pascale Durbec, de l’Institut de biologie du développement de Marseille Luminy, qui indique notamment à propos des cellules souches : « Notre objectif est de comprendre les messages biochimiques que peuvent s’échanger les niches de cellules souches et les zones lésées, de façon à pouvoir, un jour, maîtriser le comportement de ces cellules de secours ».
Le journal aborde aussi les « résultats probants de l’électrostimulation », rappelant qu’« à la mi-novembre, le Dr Luc Mallet (Inserm-hôpital Pitié-Salpêtrière) et son équipe ont montré, de manière fortuite, que l’électrostimulation donnait des résultats spectaculaires contre les troubles obsessionnels compulsifs ».

11 12 08

« Alzheimer : enfin une formation pour aider les familles »
Le Parisien, La Croix
Le Parisien se penche sur le « lancement mardi [à Montpellier] d’une formation spécifique et gratuite destinée aux proches des 800 000 personnes malades d’Alzheimer ».
Le journal rappelle en effet qu’« en France, 7 victimes de cette pathologie sur 10 vivent à domicile. La plupart du temps, ce sont leurs conjoints qui s’occupent d’eux ».
Le quotidien note que pour ces derniers, « la vie quotidienne est souvent une suite de sacrifices », et indique que cette formation « va pouvoir les aider à mieux accompagner leur malade… et à prendre soin d’eux-mêmes ».
Le Parisien précise que cette formation « financée par la Fondation Novartis, […] conçue en partenariat avec l’association France Alzheimer et les spécialistes de l’hôpital Bretonneau à Paris » et « composée de 5 modules de 2 heures et demie chacun », sera « bientôt proposée partout en France ».
La Croix consacre également un article à cette formation, dont « l’objectif est aussi d’aider les familles à prendre conscience de ce que signifie ce rôle d’aidant. Et des limites à ne pas dépasser ».
Le journal relève notamment qu’« aider au quotidien un malade, c’est souvent une occupation à temps plein. Avec le risque de s’épuiser physiquement et psychologiquement ».
Le quotidien ajoute qu’il s’agit d’une « formation pour les professionnels aussi », qui peuvent la télécharger sur le site www.proximologie.com.

12 12 08

« La recherche à la peine contre l’addiction à la cocaïne
Le Figaro, Libération
Jean-Michel Bader observe dans Le Figaro qu’« au colloque européen organisé cette semaine à la Sorbonne par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie, une session complète a fait le point sur la recherche de traitements dans la lutte contre la cocaïne ».
« L’enjeu est de taille : 1,5 million d’Européens de 15 à 34 ans en a consommé le mois dernier, et 3,9 % des Français de 26 à 44 ans l’ont expérimenté », remarque le journaliste.
Jean-Michel Bader constate cependant qu’« alors que la méthadone et la buprénorphine sont aujourd’hui très efficaces pour lutter contre l’addiction à l’héroïne, il n’existe toujours pas de médicaments ou de produits de substitution qui permettent au cocaïnomane de devenir et de rester abstinent ».
Le journaliste rappelle que « la cocaïne est probablement la substance la plus toxique pour le cerveau : elle agit sur tous les systèmes de neurotransmission, aussi bien sur les neurones qui véhiculent les émotions que sur ceux qui filtrent les agressions du milieu extérieur », provoquant des « ravages durables ».
« Aucun cocaïnomane n’a le même profil psychologique, les motivations pour se soigner sont «variables» et les médecins manquent cruellement d’outils », ajoute Jean-Michel Bader.
Le journaliste relève toutefois que « plusieurs pistes sont poursuivies : le vaccin contre la cocaïne, imaginé en 1996 par Immunologic Pharmacological Corporation, et mis au point par le groupe britannique Xenova, entre dans sa dernière phase d’essais humains ».
Jean-Michel Bader indique que « 75 % des sujets vaccinés sont restés «propres» pendant les 12 semaines de l’étude, 88 % des sujets ont explicitement rapporté une réduction des effets euphorisants de la coke ».
De son côté, Libération s’intéresse à la « tactique des communautés thérapeutiques », notant que « le gouvernement redonne sa chance à cette méthode de traitement hors hôpital [de la toxicomanie], longtemps décriée ».
Le quotidien indique en effet que « le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les toxicomanies prévoit la création de 3 communautés [encadrées par des médecins] d’ici à 2011, en plus des 4 structures expérimentales qui existent déjà ».

13 12 08

« La colère des psys »
Libération
C’est ce que titre Libération sur sa Une.
Le quotidien note ainsi sur 3 pages que « la psychiatrie publique est en pleine ébullition après le discours sécuritaire du président de la République sur les hôpitaux psychiatriques ».
Libération rappelle que « le 2 décembre, le chef de l’Etat avait parlé de réformes de la loi d’hospitalisation ; demandé la création de 200 chambres d’isolement ; exigé le contrôle des permissions de sortie ; proposé la systématisation des soins sous contrainte. […] Un discours perçu comme un terrible retour en arrière ».
Le quotidien indique qu’« un appel de 39 soignants vient d’être lancé, […] demandant aux soignants de «sortir de la résignation» », et en publie des extraits.
« Va-t-il provoquer une réaction salutaire dans un milieu habitué au repli ? », s’interroge le journal.
Libération précise que ces 39 psychiatres, psychologues, psychanalystes, infirmiers… « sont réunis à l’initiative d’Hervé Bokobza, psychiatre à Montpellier, à l’origine des Etats généraux de la psychiatrie en 2003 ».
Le journal remarque qu’« au sein de la psychiatrie française, la situation reste un brin confuse. Entre les tenants d’une réponse forte et ceux qui ne veulent pas se laisser enfermer dans un discours «pour ou contre la sécurité» ».
Le journal rappelle que « la psychiatrie va mal. […] En 20 ans elle a perdu plus de 100 000 lits. […] Pendant ce temps-là, les malades sont pris en charge, parfois avec chaleur, d’autres fois avec des pratiques inhumaines ».
« Souvent, ils attendent des semaines avant d’obtenir une consultation. Et nombre d’entre eux sont renvoyés dans la rue ou en prison », conclut Libération.

« Garçon ou fille ? Les gènes du père le diront »
Le Monde
Le Monde se penche en bref sur des travaux parus dans Evolutionary Biology (Gellatly, 11 décembre), réalisés d’après « l’étude de 927 arbres généalogiques regroupant 556 387 personnes d’Amérique du Nord et d’Europe et couvrant 4 siècles ».
Le journal indique ainsi que « si vous êtes un homme entouré de frères, vous aurez plus de chance d’engendre des garçons que si vous avez de nombreuses sœurs ».
Alors que « si vous êtes une femme, le sexe de votre descendance ne sera pas influencé par celui de votre fratrie », poursuit le quotidien.
Le Monde explique que « cette propension masculine à avoir des enfants d’un sexe déterminé est régie par des combinaisons particulières d’allèles. Ces combinaisons influeraient sur la proportion de spermatozoïdes porteurs du chromosome X ou Y ».
Le quotidien remarque cependant que « le ou les gène(s) en question reste(nt) à découvrir ».

« Les maux d’enfants mal entendus »
Libération
Libération indique qu’« à Paris, un colloque [à l’Unesco] invite à mieux prendre en compte la douleur des petits ».
Le journal observe que « de nombreux praticiens ont pris la parole devant une salle comble. Visiblement, le sujet passionne toujours autant. C’est qu’après 20 ans de bataille, il reste encore des poches de résistance ».
Le quotidien remarque ainsi que « dans la formation des médecins, la douleur est toujours à peine évoquée ».
« Aujourd’hui pourtant, il arrive que des soignants refusent de pratiquer certains gestes si les conditions antalgiques ne sont pas réunies. Mais beaucoup s’abritent encore derrière un discours fataliste », continue Libération.
Le journal constate que pour Daniel Annequin, pédiatre à l’hôpital Armand-Trousseau à Paris et président de l’association Pediadol, « si l’on s’accommode de la souffrance des enfants, c’est uniquement parce qu’«ils sont vulnérables, exactement comme les personnes âgées et les handicapés» ».
Le quotidien remarque : « On se doute que les médecins ne sont pas intentionnellement sadiques. Mais leurs méthodes sont parfois musclées. Les Anglo-Saxons ont donné un nom à ces pratiques : brutacaine. Soit le recours à la force, à une forme de violence que les équipes jugent nécessaire pour pouvoir pratiquer un soin douloureux. Comme lorsqu’on utilise des sangles pour attacher un enfant qui se débat ».
« En France, on commence à s’inquiéter d’éventuelles plaintes que des parents pourraient déposer », note Libération.
Le journal relève que « la difficulté pour des médecins serait d’évaluer la douleur «invasive» : celle qui n’est pas liée à la pathologie mais générée par le soin médical », puis explique entre autres que « pour les tout-petits, on privilégie l’observation des gestes et expressions ».

« Santé et génétique : attention au simplisme »
Prescrire, numéro 302
Prescrire remarque que « la génétique moléculaire, couplée à la génétique épidémiologique, permettent aujourd’hui de localiser et de caractériser la structure moléculaire d’un nombre grandissant de gènes, dont certaines variantes se révèlent statistiquement associés à des maladies ».
La revue note cependant que « la seule présence de gènes altérés chez un individu ne suffit pas, en général, à déterminer à coup sûr la manifestation des signes et des symptômes d’une maladie. D’autres facteurs sont en jeu, engageant des mécanismes complexes dont on ignore encore beaucoup ».
Prescrire note ainsi que « les maladies à fort déterminisme génétique sont pour la plupart des maladies rares, voire très rares », et rappelle que « les gènes déterminent le plus souvent une vulnérabilité accrue ou diminuée selon les personnes et les affections considérées, et non pas un destin ».
« Une notion à ne pas perdre de vue, à l’heure où sont commercialisés de plus en plus de tests génétiques », observe le mensuel.
La revue note en outre qu’« il y a très loin entre l’identification d’un gène lié à une maladie, et la prévention ou le traitement de cette maladie ».

16 12 08

« Le malade mental, cet inconnu »
Les Echos
Alain Perez constate dans Les Echos que « les maladies psychiatriques demeurent mal comprises par les scientifiques et leur prise en charge continue de soulever des polémiques ».
Le journaliste note que « la prise en charge des malades mentaux est une source d’interrogation permanente dans tous les pays développés. En France, un nouvel état des lieux est en cours de finalisation ».
Alain Perez indique que « le rapport demandé à Edouard Couty, conseiller maître à la Cour des comptes et président de la commission sur l’organisation des prises en charge en psychiatrie et santé mentale, sera prêt dans les prochaines semaines. Ni médecin ni psychiatre, cet expert porte un diagnostic mitigé sur la situation actuelle ».
Le rapporteur observe que « le nombre de psychiatres rapporté à la population est satisfaisant en France, mais nous en manquons incontestablement dans les structures publiques. Il ne peut pas y avoir de politique de santé sans un volet important consacré à la santé mentale ».
Alain Perez cite en outre Jean-Luc Roelandt, qui dirige le centre collaborateur de l’OMS pour la recherche et la formation en santé mentale à Lille, qui note pour sa part que « nous avons 22 psychiatres pour 100.000 habitants, contre 9 en Italie et 12 au Royaume-Uni. […] Le Royaume-Uni consacre 14 % de son budget de santé, qui est équivalent à celui à la santé mentale et la France 11,5 % ».
Le spécialiste relève toutefois que « l’Angleterre a investi massivement dans des équipes qui maintiennent les gens à domicile, quitte à passer trois fois par jour. Des équipes mobiles de crise ont été mises en place dans tout le pays ».
Alain Perez note ainsi que selon ce responsable, « la meilleure solution ne fait aucun doute : il faut soigner les gens chez eux tant que c’est possible ».
Le journaliste remarque cependant qu’« en attendant un hypothétique redéploiement «à l’anglo-saxonne», qui se heurterait en France à d’énormes résistances du monde hospitalier, les enjeux scientifiques et sanitaires restent gigantesques ».
Alain Perez cite en conclusion la psychanalyste Elisabeth Roudinesco, qui déclare : « Après le fanatisme du «tout-psychique» et du «tout-social», nous sommes dans une période de croyance dans le «tout chimique», le «tout-biologique» et le «tout-génétique», qui risque d’entraîner une augmentation des pathologies ».

17 12 08

« Les mères porteuses veulent la reconnaissance du ventre »
Libération
Libération consacre plus d’une page à la création de l’association les Mères porteuses, « destinée à «promouvoir par tous les moyens […] la modification de la loi afin que soit reconnu légitime l’usage de la maternité par substitution» ».
Le journal note que « leurs efforts complèteront ceux de certains psys ou professeurs de médecine, d’associations d’usagers et de familles qui aident les personnes infertiles, et informent sur la gestation pour autrui, une question en débat, à l’approche de la révision des lois de bioéthique ».
Le quotidien cite entre autres le président de cette association, Jean-François Marchi, qui déclare : « On ne cherche pas à conférer des droits à ceux dont les mœurs innovent, mais à réparer un préjudice et à porter secours à ceux qui n’ont pas la possibilité d’avoir un enfant ».

« Corps à vendre en pièces détachées »
L’Express, numéro 2997
L’Express observe dans une enquête que « des organes au sang en passant par les tissus et les fameuses cellules souches, les éléments du «kit» humain font l’objet d’un étonnant commerce à travers la planète ».
Le magazine remarque que « ce marché en pleine expansion pose bien des questions éthiques, à l’heure où la science peut régénérer des pans entiers du vivant ».
L’hebdomadaire se penche ainsi sur les cellules souches, « le réparateur universel », « une substance précieuse dont on ne cesse de trouver de nouveaux gisements ».
« Du coup, des sociétés américaines se sont lancées dans l’exploitation de ces filons, parfois très inattendus. Cryo-Cell propose ainsi aux femmes de conserver le sang… de leurs règles ! », remarque notamment L’Express.
Le magazine ajoute qu’« une société texane, BioEden, invite quant à elle les parents à congeler les dents de lait de leurs enfants : les cellules souches qu’elles renferment peuvent aider à soigner les caries ou à faire repousser les quenottes cassées ».
L’hebdomadaire constate par ailleurs que « désormais, on récupère, dans les blocs opératoires, des «déchets» autrefois destinés à la poubelle : peau, vaisseaux, tendons, têtes fémorales, prépuces ou valves cardiaques… une fois traités et conditionnés, ils sont utilisés lors d’autres interventions ».
L’Express se penche sur les « questions éthiques » : « A-t-on le droit de faire commerce de ces produits ? Qui y a accès ? A quel prix ? ».
Le Pr Claude Huriet, président de l’Institut Curie, déclare que « tout se passe comme si les lois du marché et de la mondialisation étaient en train de s’imposer à la matière vivante. Mais le corps humain n’est pas une matière première ! ».
L’Express constate néanmoins que « la logique de marchandisation du corps paraît sans limites », ou encore relève que « la Sécurité sociale paie à prix d’or des greffons étrangers ».

18 12 08

Neurologie : « Des chercheurs favorables au dopage de «l’intellect» »
Le Figaro
Le Figaro note que selon des travaux d’universitaires américains parus dans Nature, « les médicaments qui stimulent les fonctions intellectuelles pourraient être autorisés sous certaines conditions ».
Le journal cite ainsi un des auteurs, Henry Greely, professeur de droit à Stanford, qui écrit que « dans un monde où la durée de la vie professionnelle et l’espérance de vie augmentent, les outils – y compris pharmacologiques – qui stimulent les capacités cognitives seront de plus en plus utiles pour améliorer la qualité de vie et la productivité au travail, au même titre que la lutte contre le vieillissement normal et pathologique ».
Le quotidien observe que selon ces universitaires, « la consommation de psychostimulants [modafinil, Ritaline…] hors prescription médicale est déjà une réalité. […] De plus en plus d’étudiants se procurent illégalement des médicaments pour booster leurs performances au moment des examens. […] Sur certains campus américains, plus d’un étudiant sur quatre y aurait recours ».
Le Figaro indique que pour ces auteurs, « la société doit répondre à la demande croissante de la population, en l’encadrant pour minimiser les risques ».
Le journal livre la réaction du Pr François Chast, chef du service de pharmacie-pharmacologie de l’Hôtel-Dieu, à Paris, qui note qu’« il est intéressant que ce soient des scientifiques de haut niveau qui brisent le tabou. Toutefois, […] le recours à des dopants pose deux problèmes essentiels ».
« Sur le plan éthique, cela peut mettre en cause l’égalité des chances. Quant aux conséquences sanitaires, elles sont mal connues à moyen et long terme », remarque le spécialiste.

« Alzheimer : les premiers signes de la maladie seraient repérables au moins dix ans avant le diagnostic »
Le Monde
Jean-Yves Nau indique dans Le Monde que « les premiers signes de la maladie [d’Alzheimer] seraient repérables au moins 10 ans avant le diagnostic », selon une étude menée par Hélène Amieva et Jean-François Dartigues (Inserm U 897, département de neurologie, CHU de Bordeaux), et publiée sur le site des Annals of Neurology.
Le journaliste explique que ce travail, réalisé dans le cadre des recherches sur la cohorte Paquid, « porte sur 3 777 personnes qui ont pu être suivies sur une période de 14 ans. Parmi elles, 350 ont été atteintes par la maladie d’Alzheimer. Les médecins et chercheurs ont comparé un ensemble de données dont ils disposaient à celles provenant de 350 autres non atteintes et issues du même échantillon de départ ».
Jean-Yves Nau note que « l’équipe a, de manière prospective, procédé à une série de tests d’évaluation des performances cognitives, psychologiques et fonctionnelles. Les résultats ont ensuite été passés au crible de la machinerie statistique. Conclusion : les premiers stigmates psychologiques et intellectuels pourraient être repérés à partir de ces tests entre 10 et 12 ans avant que le diagnostic de maladie d’Alzheimer soit officiellement posé ».
Le journaliste ajoute que « les premiers signes avant-coureurs n’ont pas besoin des nouvelles techniques de l’imagerie des structures et des fonctions cérébrales pour être identifiés ».
Jean-Yves Nau observe que « ces résultats viennent compliquer la donne médicale et scientifique dans la mesure où ils font suite à ceux, publiés il y a 18 mois, d’une équipe internationale de spécialistes en neurologie » coordonnée par le Pr Bruno Dubois (Inserm, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris).
« Cette publication plaidait aussi en faveur d’une redéfinition des critères permettant de poser, de la manière la plus précoce possible, le diagnostic », rappelle le journaliste.
Jean-Yves Nau remarque que « les tentatives visant à un diagnostic précoce de cette maladie neurodégénérative […] se heurtent à l’absence de thérapie préventive ou médicamenteuse ayant fait la preuve d’une véritable efficacité ».
Le journaliste estime que « dans le meilleur des cas, ces avancées diagnostiques, parce qu’elles ne pourront qu’aider à l’évaluation de futurs traitements, soulèveront immanquablement de nouvelles questions éthiques ».

22 12 08

« Un médecin américain sur deux prescrit des placebos »
La Recherche, numéro 425
La Recherche livre un court entretien avec Jon Tilburt, médecin à la Mayo Clinic de Rochester, qui a publié dans le BMJ une étude sur la prescription de placebos aux Etats-Unis. (Tilburt J et al., BMJ, 337 : a1938, 2008)
Le praticien observe que « depuis 2006, l’utilisation de ces substances dénuées de principe actif, mais qui peuvent agir positivement sur le psychisme du malade, est très suivie ».
Jon Tilburt explique : « Nous avons envoyé un questionnaire assez général à 1 200 spécialistes de médecine interne et de rhumatologie. […] Près de 700 médecins ont répondu. Et à notre grand étonnement, près d’un médecin sur deux (46 %) nous a avoué prescrire un placebo régulièrement, plusieurs fois par mois ».
Le médecin précise que « pour 2 % des placebos prescrits ce sont des cachets de sucre, 3 % des solutions salines. Mais les médecins prescrivent également comme tel des vitamines, des analgésiques, et même des antibiotiques qui ne sont en principe pas indiqués pour la maladie de leur patient ».
Jon Tilburt ajoute que « seuls 5 % des médecins [évoquent la question du placebo avec leurs patients]. Les autres disent qu’il s’agit d’un «médicament qui n’est pas prévu pour la maladie dont le patient souffre, mais qui pourrait tout de même avoir un effet positif» ».
Le praticien précise : « La plupart des médecins considèrent l’utilisation de placebos comme une pratique éthique ».

« Manger sans plaisir favorise l’obésité »
Science et Vie, numéro 1095
Science et Vie relève que selon des travaux d’Eric Stice, de l’université du Texas (Etats-Unis), « les personnes en surpoids seraient victimes d’un déficit d’activation des centres cérébraux du plaisir et augmenteraient leur prise alimentaire pour combler ce manque ».
Le magazine indique que « grâce à des techniques d’imagerie cérébrale, [le chercheur] a suivi la réponse du circuit de récompense de jeunes femmes en train de siroter un milk-shake au chocolat. Cette zone du cerveau sécrète de la dopamine, neurotransmetteur provoquant une sensation de plaisir proportionnelle à la quantité d’aliments ingérés ».
Le mensuel note que « chez certaines jeunes filles, cette molécule était sous-sécrétée et les récepteurs de la dopamine présents en moins grande quantité ».
« Or ce sont elles qui avaient l’indice de masse corporelle le plus élevé au terme d’un an d’expérience », remarque Science et Vie.
Le magazine conclut qu’il s’agit là d’« une piste vers de nouveaux traitements de l’obésité ».

23 12 08

Alzheimer : « Les spécialistes sont divisés sur l’intérêt d’un dépistage précoce »
Le Figaro
Le Figaro relève à son tour que selon une étude menée par le Pr Jean-François Dartigues et le Dr Hélène Amieva (Inserm, université de Bordeaux), publiée dans les Annals of Neurology, « des signes de déclin des performances intellectuelles sont déjà présents 10 à 13 ans avant le diagnostic d’une maladie d’Alzheimer ».
Le journal relève notamment que « les 4 tests neuropsychologiques commencent à décliner dès 10 à 13 ans avant le diagnostic. Des plaintes concernant la mémoire et des sentiments dépressifs sont exprimés dans les 8 à 10 ans précédant le diagnostic formel ».
« À première vue, de tels résultats ont de quoi inquiéter les quinquagénaires victimes de petits coups de blues, trous de mémoire, ou autres sensations de détérioration des capacités intellectuelles… Cependant, la tranche d’âge des 55-65 ans n’est aucunement concernée par les résultats de cette étude qui a porté sur des personnes de plus de 65 ans », précise le quotidien.
Le Figaro s’interroge : « Quel est l’intérêt de ces résultats, sachant que pour l’instant aucun traitement n’a prouvé d’efficacité pour bloquer ou ralentir significativement l’évolution de l’Alzheimer ? ».
Le journal cite un des signataires de l’étude, le Pr Orgogozo, qui indique que « si l’on peut poser un diagnostic beaucoup plus tôt, […] les lésions cérébrales seront nettement moins évoluées et les traitements auront d’autant plus de chances d’être efficaces ».
Le Figaro ajoute que « selon ce spécialiste, les échecs récents de certains essais thérapeutiques pourraient s’expliquer par une prescription à des phases trop tardives de la maladie ».
Le quotidien remarque toutefois que « pour l’heure, en l’absence d’une prise en charge susceptible d’inverser l’histoire naturelle de la maladie, les spécialistes restent divisés sur l’intérêt d’un repérage précoce ».
Le journal note néanmoins que « les neurologues estiment que les recherches sur un dépistage précoce fiable doivent continuer afin qu’il puisse être immédiatement mis en pratique le jour où une molécule efficace existera ».


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