Revue de presse – Janvier 2010


Source Mediscoop

01 01 10
« Un lien entre des nuits courtes et les penchants suicidaires des ados »
L’Humanité
L’Humanité indique que « des chercheurs de la Columbia, à New York (Etats-Unis), ont pu établir un lien entre des nuits courtes et les penchants suicidaires des ados ».
Le journal explique que selon ces travaux parus dans Sleep, « les informations recueillies auprès de 15 659 collégiens et lycéens montrent que le risque de dépression chez ceux qui vont se coucher habituellement après minuit est supérieur de 24% à celui des enfants envoyés au lit avant 22 heures. Et leur penchant pour les «idées suicidaires» supérieur de 20% ».
Le Dr Gangwich, qui a mené cette étude, observe qu’« on pense communément que les adolescents ont moins besoin de dormir que les préadolescents, (…) alors que des études montrent que les adolescents pourraient bien avoir en fait besoin de davantage de sommeil ».
L’Humanité note que « d’après les chercheurs, un manque de sommeil pourrait affecter la capacité du cerveau à répondre à des stimuli négatifs et à lutter contre le stress quotidien. Il pourrait aussi handicaper le jugement ou encore la concentration ».

06 01 10
« Stress et empathie : nous ne sommes pas égaux »
Pour la Science, numéro 387
Pour la Science note qu’« une variation du gène codant le récepteur de l’ocytocine – la «molécule du bonheur» – module notre aptitude à éprouver de l’empathie et notre réactivité face au stress ».
Le mensuel rappelle que « ce gène existe sous deux formes – les allèles – notées A et G – qui ne diffèrent que par un maillon de la chaîne de nucléotides, une adénine A ou une guanine G. Un individu, qui hérite d’un allèle de chacun de ses parents, peut présenter l’une ou l’autre des trois combinaisons possibles : AA, AG ou GG ». Le magazine précisant que « la présence de l’allèle A augmenterait les risques d’autisme ».
Pour la Science aborde les études de psychologues américains, menées par Sarina Rodrigues, de l’Institut de recherche sociale et de la personnalité et Laura Saslow, du Département de psychologie de l’Université de Californie, et parues sur le site des Pnas.
Le magazine explique que « les chercheurs ont décidé de répartir les 200 sujets testés en deux groupes : d’une part les individus AA ou AG, d’autre part les sujets GG. L’empathie a été évaluée par le test dit de la «lecture dans les yeux» ».
Pour la Science retient que « tous sexes confondus, les sujets GG devinent mieux les sentiments que les individus AA et AG ».
Le mensuel ajoute qu’« exposés à une situation stressante, les sujets GG se révèlent plus calmes et contrôlent mieux leur rythme cardiaque ».
Le magazine souligne cependant qu’outre les facteurs génétiques, « les facteurs sociaux et environnementaux sont aussi essentiels à la construction de l’empathie et de la confiance, ainsi qu’à la communication ».

07 01 10
« Les antidépresseurs utiles seulement pour les dépressions sévères »
Le Figaro
Le Figaro observe que « les antidépresseurs sont probablement inutiles chez la grande majorité des patients à qui ils sont prescrits ».
Le quotidien aborde ainsi une étude parue dans le Jama : « Jay Fournier (université de Pennsylvanie) et ses collègues ont repris 6 essais thérapeutiques comparant les effets d’un antidépresseur à ceux d’un placebo. Au total, leur analyse a inclus plus de 700 malades, atteints d’une forme plus ou moins grave de dépression ».
Le Figaro indique que ces patients « étaient traités soit par imipramine, soit par la paroxétine », puis note que « pour les patients avec une dépression très sévère, l’efficacité des antidépresseurs est bien supérieure à celle du placebo. En revanche, les bénéfices de ces molécules apparaissent minimes, voire inexistants, chez les personnes avec une dépression d’intensité légère ou modérée ».
Les auteurs de l’étude écrivent que « les prescripteurs, les décideurs et les consommateurs ne sont peut-être pas conscients du fait que l’efficacité de ces médicaments a été en grande partie établie sur la base d’études incluant exclusivement des patients avec des formes sévères de dépression. Ce fait important n’apparaît pas dans les messages de promotion de ces médicaments auprès des médecins et du public ».
Le Figaro livre la réaction de psychiatres français. Le Pr Chantal Henry (hôpital Chenevier, Créteil), note que « dans les dépressions sévères, ces médicaments sauvent des vies, il ne faut pas les stigmatiser ».
De son côté, le Pr Jean-Pierre Olié (hôpital Sainte-Anne, Paris), remarque que « nos outils cliniques de diagnostic de la dépression sont fragiles, et il peut y avoir une réelle difficulté à discriminer des symptômes dépressifs d’une dépression d’intensité légère ».
« Dans le doute, selon lui, il est préférable de ne pas prescrire d’antidépresseur d’emblée lors d’une première consultation », relève le journal.
Le quotidien rappelle qu’« en France, les prescriptions se sont stabilisées ces dernières années, après plusieurs décennies d’envolée ».

08 01 10
« Les téléphones portables bénéfiques contre Alzheimer ? »
Le Figaro
Sandrine Cabut note dans Le Figaro que selon des travaux sur des souris, parus dans le Journal of Alzheimer’s Disease, « une exposition prolongée aux ondes électromagnétiques émises par les téléphones mobiles pourrait prévenir la maladie d’Alzheimer, et même faire régresser ses lésions ».
Sandrine Cabut explique que Gary Arendash, et son équipe du Centre de recherche sur la maladie d’Alzheimer de Floride (Etats-Unis), ont « mené des expériences chez 96 souris, dont beaucoup étaient génétiquement modifiées pour déclarer une maladie d’Alzheimer. Deux heures par jour pendant 7 à 9 mois, ces animaux ont été soumis […] à une antenne émettant des ondes électromagnétiques de haute fréquence ».
La journaliste remarque que « les souris génétiquement prédisposées à l’Alzheimer mais exposées précocement et longtemps ont été protégées de la maladie. Leurs performances aux tests de mémoire se sont révélées comparables à celles d’animaux sains ».
« Plus étonnant encore, les souris déjà malades ont aussi retrouvé leur mémoire. Et dans leur cerveau, les plaques amyloïdes ont régressé », poursuit Sandrine Cabut, qui ajoute que pour les souris non génétiquement modifiées, « leur mémoire a aussi été boostée par l’exposition prolongée aux ondes ».
La journaliste relève que selon Gary Arendash, « les effets protecteurs des ondes sur la mémoire pourraient en partie s’expliquer par une augmentation du débit sanguin dans le cerveau. Pendant les périodes d’exposition au portable, les chercheurs ont relevé une légère élévation de la température cérébrale chez les cobayes ».
Sandrine Cabut précise que « ce phénomène, qui aurait peut-être un rôle dans la régression des plaques amyloïdes, a été noté uniquement chez les souris malades ».
La journaliste relève néanmoins que ces résultats « paraissent spectaculaires, mais ils sont très préliminaires et restent à confirmer ».
Le Pr Philippe Amouyel (Inserm) remarque notamment que « les effectifs de souris sont assez faibles et sont divisés en plusieurs sous-groupes soumis à de nombreux tests. Du coup, certains résultats observés pourraient être le fait du hasard ».

« L’INRS estime à au moins 2 ou 3 milliards d’euros le coût social du stress »
Les Echos, La Tribune, Le Parisien
Les Echos fait savoir que selon une étude de l’Institut national de recherche et de sécurité et Arts et Métiers ParisTech, « le stress au travail aurait coûté, en France, de 1,9 milliard à 3 milliards d’euros en 2007, en incluant les «dépenses de soins, celles liées à l’absentéisme, aux cessations d’activité et aux décès prématurés» ».
Le journal précise que selon l’INRS, « la source principale de coût du stress est l’absentéisme et les cessations d’activité qu’il entraîne, très loin devant les soins de santé qu’il occasionne ».
Le quotidien souligne en outre que « «ces résultats ne sont qu’une évaluation minimale d’une réalité bien supérieure», car certains types de stress ou de pathologies n’ont pas été inclus dans l’analyse ».
Le Parisien aborde brièvement cette étude, et note aussi qu’elle « ne prend en compte que les situations «de travail tendues», celles-ci ne représentant qu’un tiers des situations ».

13 01 10
« Se coucher tard favoriserait la dépression chez les ados »
Le Figaro
Dans Le Figaro, Jean-Luc Nothias note à son tour que selon une étude américaine, parue dans Sleep, « se coucher tard favoriserait la dépression chez les ados ».
Jean-Luc Nothias relève que « menée à la Columbia University de New York, l’étude a porté sur 15 659 adolescents, entre 1994 et 1996. Près de 54% des parents indiquaient que leurs enfants allaient se coucher à 22 heures en semaine, 21% à 23 heures et 25% à minuit ou au-delà. Pour leur part, 70% des adolescents déclaraient aller au lit à l’heure voulue par leurs parents ».
Le journaliste note que « le temps moyen de sommeil calculé était de 7 heures et 53 minutes. Un peu loin des 9 heures recommandées couramment ».
Jean-Luc Nothias indique que « les chercheurs ont constaté que le risque de subir un état dépressif était de 24% supérieur chez les enfants se couchant après minuit. Le surcroît de risque était de 20% pour les pensées suicidaires ».
Le journaliste précise qu’« un autre facteur intervient également : la perception de la durée du sommeil et la «satisfaction» apportée. Les adolescents disant ne dormir que 5 heures ou moins étaient à 70% plus exposés aux états dépressifs que les autres et à 48% pour ce qui est des pensées suicidaires ».
James Gangwisch, auteur principal de l’étude, écrit : « C’est pourquoi nous pensons que la qualité du sommeil pourrait être une mesure, parmi d’autres, de prévention de la dépression chez l’adolescent ».

21 01 10
« Consulter un psychologue par téléphone »
L’Express, numéro 3055
L’Express remarque sur une page : « Consulter un psychologue par téléphone ? De plus en plus de Français sont séduits par ce type de thérapie, importé des Etats-Unis ».
Estelle Saget note en effet que « ce mode de consultation, simple et immédiat, séduit des femmes et des hommes de tous horizons, déballant leurs problèmes de couple autant que leurs difficultés avec leurs adolescents ».
La journaliste observe que « certains psychologues crient à la thérapie fast-food. Mais les représentants de la profession, eux, ne s’y montrent pas hostiles ».
Christian Ballouard, vice-président de la Fédération française des psychologues et de psychologie, note ainsi que « les thérapeutes installés craignent, à tort, de voir leurs cabinets désertés. En revanche, le concept séduit la jeune génération ».

25 01 10
Stress : « La prise en charge doit être autant médicale que sociale »
Le Monde
Le Monde publie un entretien avec le neuropsychiatre Michel Le Moal, qui a récemment a tenu, à l’Institut de France, une conférence sur « le stress dans le cadre du cycle « Les défis du XXIe siècle » organisé par l’Académie des sciences ».
Le professeur de neurosciences à l’université Bordeaux-II rappelle que « le stress, c’est la vie, le moteur de nos pensées et actions. […] Mais si les stresseurs (les événements qui agressent) perdurent ou sont trop violents, ils peuvent occasionner des menaces ingérables, des douleurs subjectives, voire des humiliations ».
Michel Le Moal explique ainsi que « les systèmes biologiques sont en état d’activation élevée et permanente. Certains individus trouveront les ressources pour évaluer et faire face, d’autres vont entrer dans un stress chronique avec des transformations biologiques durables ».
Le spécialiste précise que « tous les systèmes biologiques sont touchés : nerveux, cardio-vasculaire, gastro-intestinal, musculo-squelettique, immunologique, respiratoire, dermatologique… ».
Le neuropsychiatre indique que « dans nos sociétés occidentales, les agressions sont moins de nature physique que psychique. Elles touchent plus à la subjectivité des individus. […] Les Américains parlent de « pathologies sociales chroniques », lesquelles pèsent de plus en plus sur les systèmes de santé ».
Michel Le Moal conclut que « les pathologies sociales chroniques obligent à la convergence des sciences biologiques, sociales et médicales. Un nouveau paradigme émerge ».

26 01 10
« Alzheimer : l’espoir donné par des recherches françaises »
Le Figaro, Le Parisien
Le Figaro indique qu’« une protéine naturellement présente dans le cerveau, appelée FKBP52, pourrait peut-être permettre de lutter contre la maladie d’Alzheimer, selon des travaux préliminaires publiés dans les comptes rendus de l’Académie américaine des sciences par l’équipe du Pr Étienne-Émile Baulieu ».
Le quotidien explique que ces chercheurs « démontrent, sur des cellules, que le FKBP52 peut bloquer les développements délétères de la protéine tau (qui s’accroche aux microtubules cérébraux). Pour le Pr Baulieu, c’est un nouvel espoir pour tenter de freiner ou de corriger les anomalies des protéines tau ».
« Il envisage maintenant de tester cette approche sur des modèles animaux de la maladie d’Alzheimer, grâce à des collaborations avec des équipes britanniques et australiennes », poursuit Le Figaro, qui note que « le Pr Baulieu en appelle à des financements privés ».
Le Figaro livre la réaction du Pr Philippe Amouyel (Inserm) : « Ces travaux, très fondamentaux, ne constituent pas une démonstration d’un effet de cette protéine sur la maladie d’Alzheimer ».
Le journal note que « le Pr Jean-Marc Orgogozo (neurologue, Bordeaux), estime toutefois «qu’a priori, c’est une voie qui mérite d’être explorée» ».
Le Parisien relève également que le Pr Baulieu est « sur la piste d’un traitement contre Alzheimer ».
Le journal remarque que si le chercheur « parle aujourd’hui, alors que son article va être publié et que les essais in vivo n’ont pas commencé, c’est parce qu’il a besoin d’argent ».
Étienne-Émile Baulieu déclare ainsi que « dans 2 ou 3 ans, si on obtient les 5 millions d’euros nécessaires, on saura si ça marche ! ».

27 01 10
« Les omégas 3 sont vraiment une arme antidépression »
Le Parisien
Le Parisien indique en effet que « deux chercheurs de l’Inra viennent de révéler que [les omégas 3] aideraient notre cerveau à lutter contre la dépression et les troubles de l’humeur ».
Le journal relève notamment qu’« une étude, parue dans Life Science en 2003, s’est penchée sur plus de 10 000 femmes enceintes. Celles qui ont développé une dépression post-partum avaient un niveau moins élevé de DHA dans les lipides du plasma prélevé le jour de la naissance ».
Le Parisien note qu’« en prévention des troubles dépressifs, Pierre Astorg [co-auteur de l’étude] conseille à chacun de «manger du poisson gras deux ou trois fois par semaine, et de ne pas hésiter à consommer des compléments alimentaires riches en omégas 3, à raison de 1 à 2 g par jour ».
Concernant un « risque de surdose », le chercheur précise que « le seul souci pourrait être un trouble de la coagulation, mais il faudrait dépasser les 5 à 10 g par jour, ce qui est énorme ».

28 01 10
« La semaine de 4 jours nuit à la santé des enfants »
Le Parisien
C’est ce que note Le Parisien, qui indique que « l’Académie de médecine relance le débat sur le bien-fondé de la semaine de 4 jours à l’école ».
Le journal explique que « l’Académie vient d’adopter un rapport assassin sur le rythme scolaire des petits Français : 864 heures de classe en 36 semaines, 144 jours, 4 jours par semaine, ce n’est pas bon pour les enfants ».
Le Parisien relève que « 8 h 30, c’est trop tôt. L’enfant arrive à l’école fatigué «quelle que soit la durée de son sommeil» ». Les médecins « insistent sur la nécessité de se coucher à heure régulière en évitant les variations et les emplois du temps de «ministre» après l’école », poursuit le journal.
« Sport, musique, devoirs… si les enfants, «en dehors de toute maladie», se traînent en classe, c’est qu’ils en font trop, au risque de somnoler en plein jour, développer des troubles de l’attention, voire de l’anxiété ou de l’hyperactivité », continue le quotidien.
Le Parisien ajoute que « la semaine de 4 jours, c’est ce qui se fait de pire, selon tous les scientifiques. Les enfants sont fatigués le lundi et le mardi. Le mieux pour eux, c’est étaler la classe sur 4 jours et demi ou 5 jours ».

29 01 10

« Alzheimer : de nouvelles pistes et encore peu de médicaments »
Les Echos
Alain Perez remarque dans Les Echos que « près de 70 nouvelles molécules sont en développement pour soigner une des maladies les plus craintes par les Français : Alzheimer ». Le journaliste observe ainsi que « le nouveau concept annoncé par Etienne-Emile Baulieu cette semaine s’ajoute à la liste des pistes prometteuses ».
Alain Perez revient sur les travaux du Pr Baulieu : « En théorie, cette approche «anti-tau» pourrait trouver des applications dans de nombreuses pathologies. […] En attendant, le portefeuille des médicaments contre la MA reste limité à 4 traitements dont l’efficacité est considérée comme «modérée» par les spécialistes ».
Le journaliste ajoute que « dans les 2 ans qui viennent, l’arsenal thérapeutique devrait s’enrichir de 2 ou 3 nouveautés. Pour de nombreux experts, des traitements réellement efficaces devraient être disponibles dans moins de 10 ans ».


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