03 04 2017

« Une IRM pour diagnostiquer l’autisme avant l’âge d’un an »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir que « les premiers signes cliniques du développement de l’autisme seraient visibles par IRM avant l’âge d’un an, c’est-à-dire avant le début des symptômes comportementaux », selon une étude américaine parue dans Nature.
Le journal explique que 
« la surface et le volume du cerveau des bébés autistes auraient une taille supérieure par rapport aux enfants ayant un développement normal. Grâce à des examens par Imagerie par résonance magnétique, […] cette différence pourrait permettre de diagnostiquer l’autisme avant l’apparition des symptômes comportementaux, qui commencent à être visibles aux alentours de 2 ans ».
Le quotidien indique ainsi que
 « les 148 enfants participant à cette étude ont été répartis en deux groupes : le premier comprenait 106 enfants qui avaient un haut risque de développer un autisme, du fait d’antécédents familiaux. Dans le second groupe (contrôle), 42 enfants présentaient un faible risque familial. Chaque enfant a passé à la fois des tests IRM à 6, 12 et 24 mois, et des tests comportementaux à 24 mois ».
Le Figaro relève que
 « chez 15 enfants du 1er groupe qui ont fini par développer une forme d’autisme, les chercheurs ont observé que la surface du cerveau était significativement plus étendue entre 6 et 12 mois ».
Le quotidien ajoute qu’« 
à 24 mois, ces mêmes enfants présentaient un volume global du cerveau plus important ainsi que des symptômes comportementaux. Chez les 91 autres, la surface du cerveau n’était pas plus étendue et les enfants n’ont finalement pas développé de symptômes comportementaux. Idem pour les enfants du groupe contrôle ».
Les auteurs écrivent que 
« cela suggère qu’il y a tout d’abord une hyperexpansion de la surface corticale, qui est un événement précoce menant à la surcroissance du cerveau et à des déficits autistes émergents ».
Le Figaro ajoute que 
« les chercheurs ont essayé de voir si, grâce à des modélisations mathématiques, il était possible de calculer, à l’âge d’un an, le risque pour l’enfant de devenir autiste. Dans près de 90% des cas, ils ont réussi à prévoir, en fonction des résultats de l’IRM, du sexe de l’enfant et de ses antécédents familiaux, si le bébé allait développer une forme d’autisme ».
Les chercheurs précisent toutefois que 
« cet algorithme décrit dans ce papier, nécessitera d’être répliqué pour être considéré comme un outil clinique ».
Charles Laïdi, interne en psychiatrie, rattaché à l’Unité Inserm (U955) et membre de la fondation FondaMental, réagit :
 « Cette étude représente un espoir pour améliorer la prise en charge des jeunes patients. Elle ne se cantonne pas simplement à reproduire un diagnostic qui aurait pu être fait par une équipe de pédopsychiatrie. L’IRM pourrait permettre de prévoir beaucoup plus tôt quels enfants peuvent développer des troubles ».
Il ajoute que 
« cela pourrait permettre d’envisager des interventions thérapeutiques précoces, à un âge où le cerveau a une très grande plasticité et où les déficits sociaux de l’autisme ne se sont pas encore totalement installés ».

 

06 04 2017

« Sabrina, internée et attachée de force »

Le Parisien

Le Parisien indique sur une double page qu’« une ex-anorexique dépose un recours contre l’hôpital Paul-Guiraud de Villejuif pour «traitements inhumains». L’isolement et la contention sont encore trop répandus, s’insurge la Haute Autorité de santé ».
Le journal livre ainsi les propos de Sabrina, 36 ans : 
« «J’ai toujours la cicatrice», murmure-t-elle, le regard froncé. Son poignet gauche porte encore les marques de contention, trace indélébile de son année de psychiatrie à l’hôpital Paul-Guiraud de Villejuif (Val-de-Marne). C’était il y a dix ans. Pourtant, la jeune femme […] n’a jamais oublié ses conditions d’hospitalisation, semblables, dit-elle, à «un emprisonnement» ».
Le quotidien relève qu’
« elle vient de déposer un recours pour «traitements inhumains et dégradants» contre l’établissement devant le tribunal administratif de Melun. «Contre une forme de psychiatrie», insiste-t-elle ». Son avocat, Raphaël Mayet, déclare : « La France doit évoluer. Les taux d’isolement sont 2 à 3 fois supérieurs aux pays voisins ».
Le Parisien explique qu’«
 à l’époque, Sabrina, brillante étudiante en marketing et athlète de haut niveau, est internée sans son consentement, à 25 ans, à la demande de son père. Après un régime, elle s’est enfoncée dans la spirale de l’anorexie. Et pèse 30 kg, parfois 27 ».
« A son arrivée, en juillet 2006, à Paul-Guiraud, Sabrina partage une chambre double. Mais elle refuse de guérir, se montre ingérable. Elle ne reprend pas de poids. Le médecin remplaçant s’agace. «Il a dit pyjama et chambre d’observation d’un ton froid» », 
note le journal.
Le quotidien indique ainsi que 
« c’est l’isolement. Des infirmiers l’emmènent dans une petite pièce aux murs blancs. Un pot, un lit, rien d’autre, «comme dans les années 1950». Elle y passera un an, avec peu de sorties. Sans heure ni conscience du temps, juste avec le cliquetis de la sonde nasogastrique qui la nourrit ».
Le Parisien souligne que 
« si la jeune femme ne remet pas en cause son hospitalisation – «ma vie était en jeu» – elle fustige un rapport de force permanent. Surtout les moments où 5 infirmiers l’attachent au lit avec des sangles. La scène se répète, et dure à chaque fois «un, deux jours» ». Sabrina précise : « J’avais encore arraché ma sonde. Je me suis sentie tellement humiliée. […] On ne m’a jamais rien expliqué ».
Le journal note qu’
« au bout d’un an, Sabrina atteint les 48 kg et peut sortir. Mais la nuit, dans ses cauchemars, elle entend encore les hurlements des patients, revoit les infirmiers agressés à coups de chaises. «Les soignants souffrent aussi», concède-t-elle. Plusieurs psychothérapies la tirent enfin d’affaire », ajoutant que la jeune femme publie en mai un livre sur son expérience (« Troubles alimentaires : mieux comprendre pour mieux guérir », Ed. La Providence).
Le Parisien cite un responsable de l’hôpital psychiatrique Paul-Guiraud, qui réagit : «
 Nous ne sommes pas au courant de ce recours. Jusqu’à présent nous n’avions aucun contentieux avec cette patiente. C’est quelqu’un de très courageux ».
Le journal rappelle en outre que 
« la Haute autorité de santé (HAS) a formulé le 20 mars des recommandations pour encadrer les pratiques d’isolement et de contention dans les hôpitaux psychiatriques ».
Le Dr Cédric Grouchka explique :
 « Notre rôle, à la HAS, n’est pas de prendre position. On est là pour aider les professionnels à améliorer leurs pratiques. Mais, de toute évidence, ce cas ne correspond pas à nos recommandations. En France, 400.000 personnes sont hospitalisées chaque année dans des établissements et services psychiatriques. On estime que 25.000 à 28.000 personnes sont concernées par les mesures d’isolement, soit une hausse de 27% en 5 ans. C’est trop ».
Concernant la contention, le médecin remarque : 
« On a quelques études parcellaires mais on ne sait rien de précis. On manque de données. Des signaux montrent toutefois que cette pratique est également en augmentation. Il faut absolument limiter ces mesures. D’ailleurs, les professionnels de santé eux-mêmes nous disent parfois qu’ils sont démunis ».
Le Dr Grouchka explique : 
« On donne des repères concrets même s’il s’agit d’un sujet difficile qui concerne à la fois le respect des libertés individuelles, la dignité et la sécurité des personnes : pas plus de 12 heures d’affilée pour l’isolement, 6 heures pour la contention, avec toujours une explication donnée au patient, une prescription et des visites médicales. Ces mesures doivent être appliquées uniquement aux malades hospitalisés sans consentement et en dernier recours ».
Il ajoute qu’
« en aucun cas le manque de personnel ne peut être un prétexte pour priver quelqu’un de liberté. Il faut limiter les abus, les différences des méthodes utilisées. L’isolement et la contention sont des mesures de soin, de thérapie, qu’on applique uniquement lorsque les professionnels ont tout essayé. Uniquement si le patient a un épisode de violence et qu’il présente un danger immédiat grave. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de problème : une baisse des effectifs, un manque de place dans les locaux… On peut en avoir conscience, mais c’est aux pouvoirs publics d’agir ».
Dans un autre entretien, un infirmier psychiatrique observe que 
« l’isolement et la contention ne sont pas une punition mais un soin. On utilise parfois ces pratiques en prévention. Mais on a souvent la main lourde ».
« Avant, on pouvait être 10-15 pour maîtriser un seul homme, désormais, on doit chercher des renforts dans tous les services même pour donner un repas. Nous sommes aussi moins bien formés depuis la suppression du statut d’infirmier psychiatrique en 1992. On travaille parfois la peur au ventre, certains collègues se plaignent de patients ingérables. Les médecins choisissent alors de les mettre à l’isolement pour être tranquilles », 
ajoute-t-il.

 

« Sous-diagnostiquée, la dépression est aussi sous-traitée »

Le Figaro

Martine Lochouarn se penche dans Le Figaro sur la dépression, « une des maladies les plus fréquentes, au nom si banalisé qu’on oublie parfois ce qu’il signifie vraiment ».
La journaliste souligne qu’
« en France, une personne sur dix souffre au cours de sa vie d’un épisode dépressif caractérisé – une dépression vraie – qui peut être unique ou récidiver. Et environ 30% des patients en médecine générale présentent à un moment un ou plusieurs symptômes dépressifs : ceux cités, mais aussi fatigue matinale, troubles du sommeil, troubles alimentaires, sentiment de culpabilité, difficulté à se concentrer, idées noires… ».
Le Pr Pierre-Michel Llorca, psychiatre (CHU Clermont-Ferrand), explique que 
« pour le médecin, parmi les symptômes de la dépression, deux ont une sensibilité et une spécificité telles que leur présence continue pendant plus de 15 jours suffit à repérer de façon fiable une authentique dépression : l’humeur dépressive, c’est-à-dire la tristesse que rien n’arrive à distraire, et l’anhédonie, la perte de la capacité à éprouver du plaisir avec ce que l’on aime faire en temps normal ».
Le Pr Christophe Lançon, psychiatre (hôpital Sainte-Marguerite, Marseille), indique pour sa part qu’
« il est important de consulter alors son médecin en raison des conséquences possibles de la dépression. On sait qu’un suicide sur deux survient chez quelqu’un qui fait ou a fait une dépression. Même si la dépression n’est pas directement responsable du suicide, elle est un facteur de risque important qu’on peut réduire en la soignant ».
Martine Lochouarn souligne en outre que 
« des facteurs de vulnérabilité au suicide permettent de repérer un risque accru de passage à l’acte », le Pr Philippe Courtet, psychiatre au CHU de Montpellier, indiquant : « Une tentative de suicide antérieure ou des antécédents familiaux de suicide, la maltraitance précoce augmentent ce risque et doivent être recherchés. Plus le risque est imminent et le soutien de l’entourage faible, plus le médecin aura tendance à hospitaliser ».
La journaliste remarque ainsi que 
« mieux former les médecins généralistes au diagnostic, à l’évaluation de la gravité et au traitement de la dépression est efficace dans la prévention du suicide ». Elle constate que « la dépression reste cependant très sous-diagnostiquée, et pas uniquement en médecine générale ».
Le Pr Llorca explique que 
« dans des maladies inflammatoires comme la sclérose en plaques ou les rhumatismes, la dépression, beaucoup plus fréquente, semble favorisée par l’inflammation chronique. Un événement de vie grave comme un infarctus peut déclencher une dépression qui est un facteur de moins bon pronostic d’évolution de l’infarctus. Des cardiologues américains prescrivent d’ailleurs à titre préventif des antidépresseurs après un infarctus. […] Il faudrait systématiser la détection de la dépression dans ces pathologies graves ».
Martine Lochouarn ajoute que 
« la dépression est aussi sous-traitée. Si l’intensité de la dépression le justifie, le médecin peut prescrire un antidépresseur choisi en priorité parmi ceux qui ont le moins d’effets secondaires notamment comme les inhibiteurs de recapture de la sérotonine. Mais il faut suivre de près les malades en début de traitement, et commencer à faibles doses pour réduire ces effets secondaires ».
Le Pr Llorca souligne qu’
« il n’y a pas d’outil pour prédire si un patient va mieux répondre à tel ou tel antidépresseur et le choix reste assez empirique. Souvent, la dose ou la durée de prescription sont insuffisantes. […] Il est irréaliste de demander à un patient d’attendre 4 à 6 semaines avant une amélioration. Il faudrait pouvoir réévaluer le traitement après 3 ou 4 jours pour mieux adapter les doses ».

Date de publication : 7 Avril 2017

« Mémoire : le cerveau livre ses secrets »

Les Echos

Paul Molga remarque dans Les Echos : « Elon Musk prendra-t-il de vitesse les chercheurs en neurosciences comme il l’a fait dans le transport et l’aérospatial ? Sa nouvelle société Neurolink y compte bien : d’ici à 5 ans, estime le milliardaire fantasque, sa nouvelle équipe sera capable de connecter les neurones humains à de l’intelligence artificielle pour limiter les symptômes de maladies neuro-dégénératives et fournir à une nouvelle génération d’hommes augmentés de meilleures performances intellectuelles et des capacités de mémorisation accrues ».
Le journaliste explique que 
« la start-up a recruté plusieurs experts, notamment dans le domaine des électrodes flexibles, qui doivent plancher sur les «dentelles de neurones» imaginés par l’auteur de science-fiction Iain Banks. Il y a un peu moins de 2 ans, une équipe de chimistes conduite par le Pr Charles Lieber de l’université Harvard a confirmé la faisabilité de cette maille électronique ».
Paul Molga indique que 
« le dispositif expérimental submicronique qu’ils décrivent dans Nature Nanotechnology – une sorte de filet de pêche lancé sur le cortex – a été directement injecté dans le cerveau de souris et colonisé par les cellules neuronales. Celles-ci ont ainsi formé de nouvelles connexions qu’il a été possible d’activer par un dispositif externe auquel le système interne était relié ».
Le journaliste note qu’
« appliquées au cerveau humain, ces interfaces ne rendraient pas plus intelligent, mais elles pourraient permettre par exemple de sauvegarder nos souvenirs sur un disque dur externe, imaginent les chercheurs ».
Paul Molga fait savoir que 
« l’agence américaine de recherche pour l’armée, la Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency), a, elle aussi, mesuré l’avantage procuré par l’implantation d’électrodes dans plusieurs centres de la mémoire à l’occasion d’un programme malicieusement baptisé « RAM », pour « restauration active memory » (restauration active de la mémoire) ».
Le journaliste explique que 
« 12 volontaires ont participé à cette expérience et les résultats indiquent qu’il a été possible de « lire » les processus neuronaux impliqués dans la formation d’un souvenir, et même d’améliorer l’acte de réminiscence en envoyant des stimulations électriques à des groupes spécifiques de neurones au moment de la mémorisation ».
« L’étape suivante doit permettre à la Darpa de tester l’apprentissage de nouvelles compétences à partir de l’enregistrement de signaux de l’activité cérébrale, comme Neo apprenant le kung-fu en quelques minutes dans le film « Matrix », grâce à un programme chargé dans son cerveau », 
relève Paul Molga.
Il souligne qu’
« on est cependant encore loin de ce scénario. Car les scientifiques commencent à peine à comprendre comment fonctionne la mécanique des souvenirs ». Le journaliste indique qu’« un pas crucial a été franchi par des chercheurs des universités de Leicester et de Californie. Dans une étude publiée par la revue Neuron, ils décrivent comment ils sont parvenus à détecter l’activité de certains neurones au moment de la mémorisation. […] Conclusion des chercheurs : non seulement le processus de mémorisation est quasi instantané, mais les capacités de stockage du cerveau sont énormes ».

Date de publication : 10 Avril 2017

« Surdité : quand le cerveau oublie sa capacité d’écoute »

Le Figaro

Le Figaro observe que « devenir sourd à l’âge adulte est un handicap majeur. Se détourner de l’oral pour se concentrer sur l’écrit l’aggrave ».
Le journal indique qu’
« une étude publiée dans Nature Communications montre comment les connexions du cerveau délaissent petit à petit le décryptage du message de parole délivré par oral, en faveur de la lecture. Et comment, dans ce cas, la pose d’une prothèse électronique (un implant cochléaire) pour aider les patients à réentendre peut avoir une efficacité décevante ».
Le Figaro explique ainsi que 
« ces implants […] sont désormais fréquemment proposés aux adultes concernés. Et la technique s’est petit à petit améliorée. Mais cet usage de plus en plus répandu a fait apparaître un taux d’échec de 5 à 10%. Pourquoi ? C’est ce que Diane Lazard, chirurgienne ORL à l’Institut Vernes à Paris, et Anne-Lise Giraud, neuroscientifique à la faculté de médecine de l’université de Genève, ont cherché à expliquer ».
Le quotidien remarque que les deux spécialistes ont 
« mis au point […] un test s’appuyant sur l’appariement, dans une liste écrite, de couples de mots rimant entre eux. Pour les identifier, il fallait donc que les patients fassent appel à leur mémoire des sons. «Pour certains mots, nous avons même modifié l’orthographe afin de rendre la tâche phonologique plus difficile», explique Diane Lazard, qui donne comme exemple les mots «Afrikenne» et «Meccicaine» ».
Le Figaro précise qu’
« ont été testées 18 personnes sourdes, dont 11 faisaient parallèlement l’objet d’un IRM pour suivre les réseaux du cerveau et 17 autres servaient de groupe témoin. […] Les deux scientifiques se sont alors rendu compte que certaines personnes sourdes exécutaient les tâches plus vite et avec le même succès que les personnes «entendantes». Mais, paradoxalement, cela n’était pas très bon signe. Ces super-lecteurs faisaient en effet partie de ceux chez qui les implants cochléaires fonctionnaient mal ».
Le journal relève ainsi que 
« chez ces personnes-là, le cerveau s’est restructuré autour de la lecture au détriment de la compréhension orale, ce qui, au final, devient un handicap ». Anne-Lise Giraud souligne que « le cerveau, ce sont des territoires en compétition. Si certains d’entre eux sont moins stimulés, les adjacents vont s’emparer de l’espace libéré ».
Le Figaro note que 
« l’important, selon les chercheuses, est donc, autant que faire se peut, d’apprendre à lire sur les lèvres au fur et à mesure que la surdité gagne «ou de favoriser tout ce qui permet d’entretenir la mémoire auditive avec les sons environnementaux, tels que les bruits de portes, les alertes, les sons paralinguistiques… afin d’entretenir les circuits», commente Diane Lazard ».
« Reste à savoir, pour ceux chez qui les implants ne fonctionnent pas, si la situation est réversible. […] Le sujet d’une prochaine étude, sachant que 2% de la population devient sourde profonde à l’âge adulte », 
observe le journal.

Date de publication : 12 Avril 2017

« Les médicaments anti-Alzheimer vont continuer à être remboursés »

La Croix

Pierre Bienvault note en effet dans La Croix que « Marisol Touraine confirme sa volonté de ne pas toucher, du moins dans l’immédiat, à ces médicaments pourtant jugés insuffisants par la Haute autorité de santé (HAS). Le ministère de la Santé précise dans [un] communiqué que leur déremboursement peut «entraîner une perte de chance pour les patients» ».
Le journaliste relève que 
« cela fait plusieurs années que les médicaments contre la maladie d’Alzheimer suscitent un débat dans le monde la santé. Globalement, les généralistes voient plutôt d’un mauvais œil la prescription de ces molécules qui, estiment-ils, ne servent pas à grand-chose et ne sont pas dénués d’effets secondaires ».
« Mais les médecins spécialistes, en particulier les neurologues et les gériatres, sont eux plutôt favorables à la délivrance de ces traitements estimant qu’ils peuvent apporter un bénéfice à certains patients, tout en les inscrivant dans une prise en charge globale », 
explique Pierre Bienvault.
Il rappelle en outre qu’«
 en octobre 2016, la HAS a jugé que ces médicaments avaient un «intérêt médical insuffisant». Ce qui, en principe, aurait dû conduire Marisol Touraine à prononcer leur déremboursement. Mais la ministre a d’abord annoncé que, dans l’immédiat, ces produits allaient continuer à être remboursés ».
Elle avait ainsi déclaré : «
 Je veux mettre en place un protocole de soins élaboré par les scientifiques en lien avec les associations ».
Pierre Bienvault ajoute que 
« la ministre a demandé un rapport à Michel Clanet, professeur de neurologie au CHU de Toulouse et président du comité de suivi du Plan maladies neuro-dégénératives 2014-2019. Et ce rapport ne plaide pas vraiment pour la fin de la prise en charge de ces molécules par l’assurance-maladie ».
Le texte indique notamment que 
« le déremboursement de ces médicaments sera probablement à l’origine d’une perte de chance pour certains patients, en particulier ceux qui sont atteints d’une démence à corps de Lewy avec troubles comportementaux ».
Le journaliste note que 
« selon ce document, si le déremboursement devait malgré tout être instauré, l’économie potentielle pour la «Sécu» serait de 90 millions d’euros. Un chiffre estimé à partir des ventes réalisées en 2015. Au passage, le rapport note que ces médicaments sont un peu en perte de vitesse. En 2015, ils étaient prescrits à 26% des patients ayant une maladie d’Alzheimer ou des syndromes apparentés contre 31% deux ans plus tôt ».
Pierre Bienvault explique qu’
« en s’appuyant sur le rapport, Marisol Touraine annonce certaines mesures pour mieux accompagner les malades. À partir du 1er novembre seront mises en place des consultations de médecine générale pour informer les patients et définir un traitement face à une maladie neurodégénérative. Les médecins toucheront 60 € pour ces consultations ».
Le ministère fait ainsi savoir qu’
« à cette même date, les médecins généralistes pourront réaliser jusqu’à trois « visites longues » annuelles au domicile des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer à un tarif de 70 € ».
« Tout en précisant que ce n’est qu’au terme de la mise en œuvre de ces mesures que la question du maintien ou non du remboursement des médicaments «pourra se poser». Bref aux calendes grecques », 
observe Pierre Bienvault.
La Croix livre en outre la réaction du Dr Claude Leicher, président du syndicat de généralistes MG-France, qui déclare entre autres que 
« ces médicaments n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité et ils ont des effets secondaires qui ne sont pas anodins, notamment sur le plan cardiovasculaire. Et je pense que Marisol Touraine prend une grosse responsabilité en ne suivant pas la HAS sur ce dossier ».
« Cette responsabilité est aussi celle des médecins qui continuent à prescrire ces molécules. Un jour, on pourra très bien avoir un patient qui va décéder d’un problème cardiovasculaire. Et personne ne pourra dire que le risque n’était pas connu », 
observe le praticien.

Date de publication : 13 Avril 2017

« Suicide : des mesures adaptées pour améliorer sa prévention »

Le Point

Anne Jeanblanc constate dans Le Point que « chaque année, en France, 10.000 personnes mettent fin à leur jour et près de 200.000 autres commettent une tentative de suicide (TS), selon l’Observatoire national du suicide. Et environ 3% de ces individus sont des récidivistes. Cette proportion est l’une des plus élevées en Europe ».
La journaliste fait savoir que «
 pour tenter de mieux cerner le profil socio-démographique et clinique des patients admis aux urgences après un tel geste, les équipes du groupement hospitalier Paris Psychiatrie & Neurosciences (17e et 18e arrondissement) et du service des urgences de l’hôpital Bichat-Claude Bernard (AP-HP) ont réalisé une étude dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue Psychiatry Research ».
Anne Jeanblanc observe en effet qu’
« environ 80% des personnes ayant commis une tentative de suicide sont vues aux urgences. Et pourtant, aucun travail n’avait été mené jusqu’à présent au sein d’un tel service parisien ».
La journaliste relève que 
« les chercheurs ont distingué deux groupes de patients parmi les 168 volontaires inclus (dont deux tiers de femmes). On trouve, d’une part, les récidivistes (51%), qui ont été comparés aux primo-suicidants, et, d’autre part, les personnes bien décidées à mourir (36%) qui ont été comparées à celles désireuses de lancer un appel à l’aide, de témoigner un besoin de soins, de repos, de mise à distance ou d’adresser un message à leur entourage ».
Elle indique que 
« les auteurs n’ont pas trouvé d’association entre la récidive et la volonté de mourir. Ils suggèrent même que ces deux groupes de patients pourraient être traités différemment ».
Anne Jeanblanc note que 
« sans surprise, les récidivistes sont plus nombreux que les «primo-suicidants» à avoir déjà bénéficié d’une prise en charge psychiatrique ou psychologique au cours des six derniers mois et d’une hospitalisation en psychiatrie ».
« Les patients désireux de mettre fin à leurs jours rapportaient plus d’idées suicidaires au cours du mois précédant le passage à l’acte. Après leur séjour aux urgences, ils étaient plus souvent hospitalisés en psychiatrie que suivis en ambulatoire », 
continue la journaliste.
Elle ajoute que «
 les auteurs précisent que ces résultats demandent à être répliqués de manière plus large, «mais qu’ils témoignent d’ores et déjà de la nécessité de ne pas considérer les patients suicidants comme un groupe homogène, tant dans les études épidémiologiques que dans la mise en place de stratégies de prévention» ».
Concernant ce dernier point, Anne Jeanblanc évoque 
« le dispositif VigilanS, destiné aux patients des Hauts-de-France ayant déjà été hospitalisés pour une TS, [qui] a permis d’éviter près de 10% de décès. C’est ce qu’a annoncé début mars la Fédération régionale de recherche en santé mentale ».
La journaliste explique qu’«
 il s’agit d’une veille post-hospitalière pendant au moins six mois. Après un passage à l’acte, les services qui ont pris en charge le patient en urgence signalent sa sortie au dispositif VigilanS et lui remettent une «carte ressource» sur laquelle figure un numéro d’appel d’urgence gratuit. Le médecin traitant et/ou le psychiatre référent du patient en sont informés. Les personnes sont ensuite recontactées selon différentes modalités, par téléphone, SMS ou «cartes postales» ».
« Si au bout de six mois, la situation est toujours difficile, une nouvelle veille de six mois est mise en place. Selon les chiffres disponibles, qui recensent 39% des décès par suicide dans le Nord-Pas-de-Calais, les spécialistes notent une diminution de 29 décès par an entre la période 2012-2014 et 2015-2016 », 
relève Anne Jeanblanc.

Date de publication : 14 Avril 2017

« Comment éviter de mettre un temps fou à se réveiller ? »

Science et Vie

C’est la question que pose Science et Vie, qui répond : « Simple : il faut se réveiller au cours d’une phase de sommeil léger. C’est-à-dire en fin ou en tout début de cycle de sommeil, car à ce moment-là, le corps est dans un état proche de la veille. Sachant que chaque cycle dure entre une heure trente et deux heures, le calcul est assez vite fait ».
Le magazine note toutefois qu’il 
« reste à surmonter ce que les spécialistes appellent l’inertie du sommeil. Soit la période de réactivation de l’organisme. Un temps de chauffe, en quelque sorte, qui peut être très bref chez certains, ou durer jusqu’à… 45 minutes chez d’autres ».
Science et Vie précise que 
« cette période de latence peut néanmoins être raccourcie en s’exposant, dès l’éveil, à la lumière du jour ou à une lumière artificielle assez intense pour re-synchroniser l’horloge biologique. D’ailleurs, il existe aussi des simulateurs d’aube, sortes de réveil par la lumière, qui favorisent ce phénomène ».
Le magazine précise en outre, si besoin était, que 
« pour parachever le réveil, la consommation de caféine ou de théine, ainsi qu’un apport alimentaire en glucides, énergétiques, sont les bienvenus ».

Date de publication : 14 Avril 2017

« De meilleures conditions de fin de vie »

La Croix

Dans le cadre des « enjeux de la présidentielle », La Croix rappelle que « le «mal-mourir» n’a pas disparu en France, alors que plusieurs textes salués pour leur pertinence ont été votés depuis 1999. Au-delà de la loi, l’enjeu est d’élargir l’accès aux soins palliatifs, notamment à domicile ».
Marine Lamoureux remarque ainsi : «
 Apaiser. Ainsi pourrait-on résumer l’enjeu du prochain quinquennat en matière de fin de vie. Apaiser les craintes des Français qui abordent le crépuscule de leur vie et veulent voir respectées leurs volontés ; apaiser les personnes atteintes de maladies incurables, qui ne veulent connaître ni souffrances, ni acharnement ; et bien sûr, apaiser les proches qui les accompagnent et envisagent aussi leur propre mort ».
La journaliste observe que 
« pour relever ce défi, le futur chef de l’État pourra s’appuyer sur une nouvelle loi, votée en février 2016 après 4 ans de réflexion et un travail transpartisan mené par deux députés de bords différents – le socialiste Alain Claeys et le républicain Jean Leonetti ».
« Un texte qui vise à rassurer en renforçant les droits des malades : il rend les directives anticipées contraignantes, afin d’être sûr que le médecin les appliquera le moment venu, et crée un droit à la sédation «profonde et continue jusqu’au décès» à certaines conditions, lorsque le patient est en phase terminale », 
poursuit Marine Lamoureux.
Elle souligne que «
 la loi ne suffira pas, à elle seule, à améliorer les conditions de fin de vie des Français », et cite Jean Leonetti : « Avec Alain Claeys, nous l’avons dit dès le départ : pour que ce texte ne soit pas vain, les pouvoirs publics devront agir dans deux directions : porter la loi, c’est-à-dire informer largement les citoyens de son contenu, et développer les soins palliatifs ».
Marine Lamoureux note donc que 
« deux campagnes d’information ont été lancées ces derniers mois, l’une à destination des professionnels de santé, l’autre du grand public autour du thème : «La fin de vie, et si on en parlait ?» ; quant au plan national de développement des soins palliatifs, interrompu en 2012, il a été réactivé par Marisol Touraine, la ministre de la Santé, pour la période 2015-2018 et doté de 190 millions d’euros. À charge pour la nouvelle présidence de poursuivre l’effort ».
La journaliste observe que 
« les besoins sont réels. Dans un rapport de 2015, la Cour des comptes jugeait «l’accès aux soins palliatifs encore très insuffisant» alors qu’en vertu de la loi du 24 juin 1999, «toute personne malade dont l’état le requiert» y a droit. Sans pouvoir fournir de chiffres globaux, – alors inexistants –, la Cour signalait ainsi qu’en 2009, un tiers seulement des patients décédés à l’hôpital en court séjour avaient bénéficié des soins palliatifs auxquels ils avaient droit ».
Marine Lamoureux relève en outre que «
 la plupart des candidats à la présidentielle promettent de mettre l’accent sur les soins palliatifs, à l’instar de François Fillon, de Benoît Hamon, de Marine Le Pen ou encore de Jean-Luc Mélenchon. Ces derniers, en revanche, se déchirent sur la nécessité ou non de légaliser l’euthanasie ».

Date de publication : 19 Avril 2017

« Comment nos ancêtres autistes ont joué un rôle clé dans l’évolution »

Le Point

Le Point publie un article de Penny Spikins, archéologue à l’université de York (Royaume-Uni), qui remarque que « dire d’une personne qu’elle est autiste, c’est aussi évoquer ses dons particuliers, ses compétences exceptionnelles : une mémoire phénoménale, un don artistique, des capacités mathématiques extraordinaires, une capacité surprenante à distinguer les détails… ».
« Car en dépit de toutes les histoires alarmistes évoquant une «épidémie d’autisme», les personnes touchées par l’une ou l’autre caractéristique du spectre autistique sont aussi des personnes qui apportent quantité de qualités et de compétences – à la fois techniques et sociales – au travail et ailleurs », 
observe la spécialiste.
Penny Spikins note en outre que 
« nous savons grâce à la recherche génétique que l’autisme et les traits autistiques font partie de la nature humaine depuis très longtemps. Des études prouvent que certains gènes clés liés à l’autisme font partie de l’héritage génétique qui nous vient des singes, avant la «séparation» qui nous a mis sur le chemin de l’espèce humaine. D’autres gènes liés à l’autisme sont plus récents en termes d’évolution – bien qu’ils aient tout de même plus de 100.000 ans ».
L’archéologue remarque que 
« la recherche démontre également que l’autisme – dans la plupart des cas – est hautement héréditaire. Bien qu’un tiers des cas d’autisme puisse se rapporter à une apparence d’«erreurs génétiques» ou de mutations génétiques spontanées, il arrive fréquemment qu’une même famille soit concernée par plusieurs cas d’autisme. Et pour beaucoup de ces familles, cette particularité présente plutôt des avantages ».
Penny Spikins écrit ainsi que 
« nos ancêtres autistes ont joué un rôle déterminant dans les groupes sociaux au fil de l’évolution humaine, grâce à leurs talents exceptionnels et à leurs compétences particulières ».
Elle poursuit : 
« Il y a plusieurs milliers d’années, les personnes atteintes de traits autistiques étaient non seulement bien intégrées dans la société, mais elles étaient aussi très respectées. Beaucoup d’autistes sont dotés d’une mémoire exceptionnelle, d’une perception plus fine en termes de vision, de goût et d’odorat et, dans certains contextes, d’une meilleure compréhension de la nature, par exemple en ce qui concerne le comportement animal ».
« Comme leurs qualités, à cette époque, pouvaient s’exprimer au sein de la communauté, ces spécialistes ont pu prendre leur place. Et il est fort probable qu’ils sont devenus des ressources vitales pour la survie du groupe », 
observe la spécialiste.
L’archéologue remarque que des 
« preuves de cette spécialisation associée à des traits autistes nous viennent de l’art pariétal, proche des créations actuelles de certains artistes autistes de talent. C’est le cas des peintures de la grotte Chauvet, dans le sud de la France, qui comptent parmi les peintures figuratives de ce type les mieux préservées ».
« Ces peintures sont particulièrement réalistes et démontrent des qualités de mémoire remarquables, une grande minutie et aussi une tendance à s’attacher aux détails d’une scène plutôt qu’à la considérer dans son ensemble. Autant de marqueurs des traits autistiques que l’on retrouve chez de grands artistes qui ne sont pas autistes, mais qui sont plus répandus encore chez les grands artistes autistes », 
continue Penny Spikins.
Elle ajoute :
 « Malheureusement, malgré la foule de preuves disponibles, l’archéologie et l’histoire des origines de l’homme ont mis du temps à prendre en compte cette réalité. La diversité des personnalités ne fait jamais partie du tableau, quand nous reconstituons les débuts de l’histoire de l’humanité. […] Étant donné l’état de nos connaissances, il est temps de reconnaître ce que l’autisme a apporté aux origines de l’humanité ».

Date de publication : 20 Avril 2017

 

 


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