Revue de presse Avril 2008
Source Mediscoop
01 04 08
Une psychiatre qui « se dresse contre les internements de malades mentaux » en prison
Libération
Libération brosse le portrait de Christiane de Beaurepaire, psychiatre à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) depuis 15 ans, qui « se dresse contre les internements de malades mentaux, qui atteindraient 25 % de la population pénale ».
La psychiatre déclare notamment : « Si l’on veut régler le problème de la surpopulation dans les prisons, c’est très simple : il faut les vider de toutes les personnes qui n’ont rien à y faire. Malades mentaux, sans-papiers, sans-domicile, vieillards déments, jeunes en errance, toxicomanes… et remplacer la prison par des structures appropriées ».
Christiane de Beaurepaire remarque en outre que « le code pénal proscrit l’hébergement des malades mentaux des établissements pénitentiaires. Avec plus de 25 % de détenus qui souffrent de troubles avérés – schizophrénie, paranoïa, psychose, dépression grave -, nous prenons quelques libertés avec la loi ».
La psychiatre s’interroge : « Est-ce qu’un pays qui déresponsabilise la délinquance financière mais qui met en prison les enfants et les malades mentaux est encore une démocratie ? ».
02 04 08
« Des connexions nerveuses rompues peuvent être réparées dans le cerveau »
Le Monde
Paul Benkimoun observe dans Le Monde qu’« il est possible de réparer un cerveau lésé après un traumatisme en créant des connexions neuronales nouvelles, en petit nombre mais bien ciblées, plutôt que plus nombreuses mais non spécifiques ».
Le journaliste indique que « l’équipe franco-australienne de Rachel Sherrard (université Paris-VI et CNRS) en a fait la démonstration sur des rats et la décrit dans un article publié, mardi 1er avril, dans la revue Brain ».
Paul Benkimoun explique qu’« en devenant adulte, notre cerveau perd la capacité, spontanée chez le très jeune enfant, de créer de nouvelles connexions de neurones et de récupérer ainsi des fonctions motrices et spatiales après une lésion cérébrale ».
Le journaliste rappelle que cette équipe « avait déjà montré sur un modèle animal qu’il était possible d’obtenir ce type de réparation chez le jeune adulte. […] Ils avaient utilisé un peptide naturellement présent dans le cerveau, où il favorise le développement des neurones, le Brain derived neurotrophic factor ».
Paul Benkimoun note que ce nouveau travail « apporte la preuve que les nouvelles connexions obtenues interagissent bien avec les cellules nerveuses intactes. Les rats traités avec le BDNF après lésion accomplissaient des tâches de déplacement dans l’espace, de mouvement synchronisé et de mémorisation aussi bien que des rats normaux ».
Le journaliste conclut que « le BDNF pourrait se révéler une voie prometteuse pour traiter des maladies neurodégénératives ».
« L’exercice physique, un remède miracle inégalé »
Le Figaro, Le Parisien
Martine Perez observe dans Le Figaro qu’« il est possible de réduire le risque de diabète, d’hypertension, d’obésité, de dépression… par la pratique d’une activité sportive régulière ».
La journaliste rend ainsi compte de la publication d’un travail conséquent de l’Inserm intitulé « Activité physique, contexte et effet sur la santé ».
Martine Perez retient que « l’effet positif de l’exercice le mieux documenté porte sur le risque cardiaque. Il agirait entre autres en améliorant le taux de cholestérol, la tension artérielle et la plasticité artérielle ».
La journaliste relève que « l’activité physique a également un rôle déterminant dans la prévention du diabète de type 2 : elle réduit de près de 60 % le risque de diabète chez des personnes ayant une prédisposition ».
Martine Perez ajoute qu’« il faut souligner les effets sur la sphère mentale : de nombreux travaux assurent que la pratique régulière d’une activité physique augmente le niveau d’estime de soi ».
La journaliste s’interroge : « Pourquoi, avec de telles références, la promotion de l’exercice physique auprès des médecins n’est-elle pas aussi puissante que celle qui est faite aux médicaments ? ».
« Simplement parce que les moyens financiers pour le marketing ne sont pas les mêmes », note Martine Perez.
Le Parisien retient pour sa part que selon cette étude, « les Françaises ne font pas assez de sport ».
Le journal indique en effet que « les filles ont une activité physique inférieure à celle des garçons dès leurs 4 ans. […] Selon l’Inserm, à l’adolescence les parents dissuadent trop souvent leurs filles de pratiquer des sports jugés «à haut risque d’accidents». Par ailleurs, les jeunes filles sous-estiment leurs capacités ».
03 04 08
« Euthanasie : des malades inquiets après un cri d’alarme »
Libération
Libération fait savoir que « le cri d’alarme de Clara Blanc, atteinte d’une maladie dégénérative appelée syndrome d’Ehlers-Danlos et qui demande le droit de ne pas finir comme un «légume» et de choisir le moment de sa mort, a suscité beaucoup «d’inquiétude» ».
« Notamment chez les personnes atteintes de la même maladie génétique », indique le journal.
Le quotidien relaie ainsi la réaction de l’association des syndromes d’Ehlers-Danlos, indiquant que « certes, cette maladie est «invalidante» et peut conduire au recours à un fauteuil roulant. Mais, estime l’association, ces conséquences sont «de mieux en mieux prises en charge par des centres de rééducation associés à des centres de la douleur et avec un suivi psychothérapique» ».
« Le premier embryon hybride homme-animal créé en Grande-Bretagne »
Le Figaro, La Croix
Le Figaro note en effet qu’« en plein débat britannique sur la future loi de bioéthique, des chercheurs de [l’université de] Newcastle [menés par Lyle Armstrong] annoncent avoir produit des cellules humaines à partir d’ovules de vache ».
Une « première en Europe », relève le journal.
Le quotidien explique que « le but de l’exercice n’est pas de donner naissance à des chimères, mais de fournir un mode de production de cellules souches sans utiliser d’ovocytes humains ».
Le Figaro note toutefois que « l’avancée gêne la communauté scientifique, puisqu’elle a été annoncée publiquement à la télévision avant d’être publiée dans une revue scientifique à comité de lecture ».
La Croix relève aussi que « des Britanniques créent des embryons hybrides ».
Le journal explique que « les chercheurs de l’université de Newcastle ont injecté de l’ADN humain, prélevé dans des cellules de peau, dans des ovules de vache ».
« Ces embryons hybrides ont survécu 3 jours en laboratoire », ajoute le quotidien.
La Croix indique que « les scientifiques escomptent à terme atteindre une survie de 6 jours de ces embryons afin de pouvoir créer des cellules souches destinées à étudier certaines maladies ».
« Dérives sectaires – Gare aux thérapeutes malveillants »
Le Parisien, Libération, La Croix
Le Parisien consacre un article au « dernier rapport de la Miviludes (Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires) [qui] raconte les appels brutaux reçus un beau jour par des parents soudain désemparés ».
Le quotidien explique qu’« après avoir commencé une thérapie, leur fille accuse son père ou son frère d’inceste. Puis disparaît ».
Le journal indique que la Miviludes « consacre un chapitre entier à ces dérives thérapeutiques et ce cas particulier des «faux souvenirs induits». Car dans certains cas dénoncés par la Miviludes, de viol, ou d’attouchement, il n’y a jamais eu ».
Le Parisien note que « ces jeunes femmes, 30-40 ans en moyenne, mais parfois aussi des hommes, se sont fait manipuler par des thérapeutes ».
Le journal cite Philippe-Jean Parquet, docteur en psychiatrie, qui explique que « le thérapeute recherche à exercer une emprise mentale sur son patient et à devenir le deus ex machina de sa vie ».
Le Parisien relève ainsi que « pour régler les problèmes de vie conjugale, de vie sexuelle de sa patiente, le thérapeute l’invite à puiser dans le passé. Mais, l’air de rien, il oriente les recherches ».
Le quotidien cite la Miviludes, qui constate que « loin de régresser, ce phénomène se développe aujourd’hui de manière inquiétante ».
Le journal précise qu’« en aucun cas, la Miviludes ne veut jeter l’opprobre sur une profession. Mais elle suggère de donner les moyens aux patients de s’y retrouver. C’est tout l’enjeu du fameux décret Accoyer, toujours en cours de rédaction, qui labelliserait la profession de thérapeute ».
La Croix constate également que « le rapport annuel de la Miviludes s’inquiète entre autres d’une forme de déviance thérapeutique : les «faux souvenirs induits» ».
Le quotidien relève pour l’organisme, « il y a urgence à protéger les patients ».
« Contre le surpoids, dormez davantage »
Le Parisien, Le Point numéro 1855
Le Parisien relate le travail de Karine Spiegel, chercheuse à l’Inserm, qui « a présenté hier, à l’Institut français pour la nutrition, une étude montrant une corrélation entre le manque de sommeil et la prise de poids ».
Le journal cite la chercheuse, qui a déclaré : « On a constaté que les patients qui avaient un fort indice de masse corporelle dormaient moins que la moyenne. On a donc décidé de poursuivre un peu plus loin nos analyses ».
Le quotidien explique que « la chercheuse s’est plus particulièrement penchée sur le taux de deux hormones produites durant le sommeil : la leptine [anorexigène] et la ghréline [orexigène, qui augmente l’appétit] ».
« Résultat : chez les personnes dormant seulement 4 heures par nuit, deux nuits consécutives, on constate une baisse de 18 % de la leptine et une augmentation de 28 % de la ghréline. […] Et ces taux restent à ce niveau tout au long de la journée », continue Le Parisien.
Le Dr Spiegel précise toutefois : « Notre étude n’a été menée que sur 12 personnes. Notre hypothèse doit être à présent vérifiée ».
De son côté, Le Point consacre un dossier à la « planète insomniaque », notant : « Stress, télé, Internet, les modes de vie contemporains contribuent à diminuer le temps de sommeil de l’homme moderne. Mais voilà, les organismes ne suivent pas ».
04 04 08
« Les grandes lignes du plan sur la prise en charge de l’autisme »
Le Monde
C’est ce que dévoile Le Monde, qui précise que l’objectif de ce plan, qui sera annoncé par le gouvernement le 16 mai, est de « diversifier les prises en charge et « prendre du recul par rapport à l’approche psychiatrique et psychanalytique » de l’autisme ».
Le quotidien relève que « ce programme d’action […] devrait notamment inciter les Directions départementales d’action sanitaire et sociale à financer l’ouverture de structures plus clairement éducatives ».
Le journal cite Valérie Létard, secrétaire d’Etat à la solidarité, qui déclare que « jusqu’ici, on avait une prise en charge qui n’était quasiment inspirée que par la psychiatrie. Nous souhaitons aujourd’hui qu’il y ait une plus grande diversité de l’offre dans l’intérêt des personnes autistes et de leurs familles ».
Mme Létard précise toutefois : « Il n’y a pas de méthodes supérieures à d’autres et chaque expérience sera évaluée ».
Le Monde publie pour l’occasion un reportage réalisé à l’hôpital de jour Mosaïques de Lille, « un centre spécialisé dans la prise en charge des troubles envahissants du développement ».
« Le très lourd impact des violences conjugales sur la santé »
Le Figaro, Le Parisien
Le Figaro note sur quelques lignes qu’« une étude de l’OMS révèle que les femmes violentées par leur conjoint ont une santé physique et mentale beaucoup plus dégradée que la moyenne de la population, et ce longtemps après les actes de violence ».
Le journal remarque que selon cette étude internationale, réalisée d’après l’état de santé de 24 000 femmes de 15 à 49 ans, « des «associations significatives» apparaissent entre la violence du partenaire et un mauvais état général, marqué par des difficultés à marcher ou à gérer les activités quotidiennes, des souffrances, des troubles de la mémoire, des problèmes vaginaux… ».
Le Parisien aborde aussi brièvement cette étude, notant que « les tentatives de suicide sont 4 fois plus élevées chez les victimes et ex-victimes de violences conjugales ».
« Vers un test de la dépression ? »
L’Express numéro 2961
L’Express indique que « ce pourrait être une révolution : des médecins de l’université de l’Illinois (Etats-Unis) ont découvert un marqueur biologique propre à la dépression, qui pourrait déboucher sur un test de dépistage ».
Le magazine explique qu’« il s’agit d’une protéine (Gs alpha), qui modifie la transmission de certains neuromédiateurs dans le cerveau. On la trouve en quantité égale chez les individus normaux et les déprimés, mais, chez ces derniers, elle a tendance à s’accumuler à des endroits spécifiques sur la membrane des cellules, bloquant ainsi les capacités de communication ».
« Les inquiétantes failles de l’hospitalisation d’office »
Le Figaro
Le Figaro se penche sur le « tableau inquiétant que brosse une enquête fouillée de l’Inspection générale de l’administration, consacrée à «la prise en charge des patients susceptibles d’être dangereux» ».
Le journal parle ainsi de « dispositif en forme de passoire », observant que « parmi les prisonniers hospitalisés d’office, car manifestant des troubles psychiatriques trop importants pour être soignés en détention, un sur huit avait disparu dans la nature en 2005. La prison ne sait pas les soigner et l’hôpital ne peut pas les retenir ».
Le quotidien estime que « ce chiffre impressionnant met en lumière la faillite du système psychiatrique dans le suivi des malades mentaux ».
Le Figaro observe qu’« au cours des dernières décennies, la psychiatrie a vu le nombre de lits d’hospitalisation diminuer régulièrement. […] Mais parallèlement, la société a vu croître le nombre de personnes souffrant de troubles liés à la maladie, la désocialisation, la toxicomanie, etc. ».
Le journal rappelle que « l’hospitalisation d’office est très strictement encadrée par la loi, soucieuse de protéger la liberté individuelle : elle ne peut s’appliquer que lorsque «l’ordre public et la sécurité des personnes» sont en jeu ».
Le quotidien note enfin qu’« il n’existe aucun fichier national recensant les hospitalisations d’office », et observe que « dans son rapport, l’Inspection générale de l’administration fustige «la vision extensive du secret médical» en France ».
07 04 08
« Les partenaires sociaux s’attaquent au stress au travail »
Les Echos, La Tribune, L’Humanité
Les Echos font savoir que « syndicats et patronat français ouvrent aujourd’hui le dossier [du stress au travail] sous la pression des pouvoirs publics ».
Le journal relève en effet que « patronat et syndicats ont marqué peu d’empressement pour décliner en droit français l’accord-cadre d’octobre 2004, qui devait être transposé initialement dans les pays de l’Union dans les 3 ans, sans que les pouvoirs publics hexagonaux y trouvent à redire ».
Le quotidien observe que « la médiatisation de la multiplication des suicides au travail dans l’industrie automobile […] a remis le dossier sur le haut de la pile, pointant la responsabilité des nouvelles organisations du travail dans le phénomène ».
Les Echos remarquent que « la discussion qui démarre aujourd’hui devra prendre en compte les conclusions d’un rapport sur les risques psycho-sociaux commandé à l’occasion de cette conférence et qui a été remis au ministre [du Travail, Xavier Bertrand,] le 12 mars. Il propose notamment la construction d’un indicateur global du stress professionnel en France d’ici à début 2009 sous l’égide de l’Insee ».
Le journal ajoute que le ministre « n’a pas exclu à terme la mise en place d’un système de bonus-malus en fonction des politiques de gestion du stress mises en place par les entreprises, au grand dam du patronat ».
La Tribune constate également que « les négociations sur le stress démarrent enfin ».
Le quotidien note en effet que « sur la question, la France n’est pas dans les clous », et fait savoir que « le gouvernement lance demain une grande campagne de sensibilisation sur les troubles musculo-squelettiques ».
Les adolescents, des « êtres désynchronisés vivant dans un perpétuel décalage horaire »
Libération
Libération observe dans un article que « l’ado n’est pas mou, il est juste fatigué ».
Le journal s’intéresse ainsi à une étude australienne publiée dans le Journal of Adolescence, selon laquelle les adolescents seraient « des êtres désynchronisés, vivant, en réalité, dans une sorte de perpétuel décalage horaire ».
« Ce jet lag permanent serait dû à leur horloge interne. Hibous plutôt que coqs chantants, ces pauvres et molles âmes sont souvent contraintes de se réveiller 2 heures et 30 minutes plus tôt que leur rythme biologique l’exigerait », remarque le quotidien.
Libération explique que « les chercheurs ont passé au crible les emplois du temps de 310 lycéens, en période scolaire et pendant les vacances. Conclusion : dès qu’il n’y a plus cours, les ados dorment facilement 9 heures par nuit. Et ce long sommeil correspondrait à leur rythme de croisière ».
Le journal continue : « Pourquoi les adolescents entament-ils systématiquement une séance de tchat, ou une partie de jeu en réseau, ou un programme télé, à l’heure du coucher ? […] C’est la faute à la mélatonine. Hormone maîtresse de l’horloge biologique, la mélatonine, à l’âge de la puberté, n’est libérée que tard le soir ».
Le quotidien retient donc que « pour amener un ado à s’endormir plus tôt, il est bon, conseillent les chercheurs, de réduire les sources de lumière et de débrancher télévision et ordinateur au moins une heure avant le moment souhaité du coucher ».
08 04 08
« Inciter à l’anorexie pourrait être puni de prison »
Le Parisien
Le Parisien indique qu’« une proposition de loi veut punir l’incitation à l’anorexie ».
Le journal note que le texte, présenté par Valérie Boyer, députée des Bouches-du-Rhône, et « dont l’examen à l’Assemblée nationale commencera le 15 avril, vise pour la première fois à punir l’incitation à l’anorexie de peines d’emprisonnement ».
Le Parisien précise que « Valérie Boyer propose d’insérer dans le Code pénal une peine de 2 ans de prison et une amende de 30 000 € pour ceux qui provoqueraient «une personne à se priver d’aliments de façon persistante» ou à «maigrir de façon excessive pour agir sur son apparence physique, qui pourrait l’exposer à un danger de mort ou compromettre sa santé» ».
Le journal ajoute que « ces peines s’élèveront à 3 ans de prison et 45 000 € d’amendes si l’incitation entraîne le décès de la personne ».
Le Parisien remarque cependant qu’« il y a une différence entre inciter à «faire un régime» et inciter à l’anorexie ».
Le quotidien cite le psychiatre Gérard Apfeldorfer, qui rappelle que « l’anorexie est une maladie mentale, rarement provoquée par l’imitation. Je ne suis pas sûr que le meilleur moyen de prévenir cette pathologie soit de mettre une pression sur les publicitaires et les magazines de mode ».
« En revanche, c’est une bonne chose pour mettre un terme à la dictature des régimes. Mais ce problème n’a rien à voir avec l’anorexie… », continue le psychiatre.
Le Parisien relève enfin qu’« en ce qui concerne la dictature de la minceur dans les magazines et la publicité, une charte de bonne conduite sur l’image du corps sera présentée dès demain par la ministre de la Santé ».
09 04 08
« La santé reste très dépendante du milieu social »
La Croix, L’Humanité
La Croix indique en bref que « selon une enquête réalisée par l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé, auprès de plus de 20 000 personnes, 3 Français sur 4 se considèrent en bonne santé, mais la majorité des plus de 65 ans (près de 57 %) sont de l’avis contraire, jugeant leur état de santé moyen, mauvais ou très mauvais ».
Le journal ajoute que « plus d’un Français sur 7 renonce à des soins pour des raisons financières. Les soins dentaires viennent au premier rang des soins délaissés (63 % des renoncements), suivis des lunettes (25 %) ».
L’Humanité aborde également cette enquête qui « révèle l’importance des inégalités sociales en matière d’état de santé et d’accès aux soins ».
Le quotidien relève notamment qu’« en 2006, la part d’assurés sociaux déclarant avoir renoncé à des soins pour des raisons de coûts lors des 12 derniers mois s’élevait à 14 % », ou encore note que « 7 % des Français déclarent ne pas avoir de complémentaire. […] Les chômeurs constituent la catégorie la moins bien couverte ».
« L’initiation à l’alcool commence dès 11 ans »
Le Figaro
Le Figaro relaie les premiers résultats d’une enquête de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, coordonnée par le service médical du rectorat de Toulouse et portant sur 7 000 élèves scolarisés, qui « montre la précocité de l’initiation à l’alcool en France ».
Le journal retient ainsi qu’« à 11 ans, six élèves sur dix ont déjà bu un verre d’alcool. Ils sont plus de huit sur dix à l’âge de 15 ans. […] A 13 ans, 16 % des jeunes ont déjà été ivres ».
Le quotidien remarque que « l’alcool est le produit le plus expérimenté par les jeunes de moins de 15 ans, loin devant le tabac, le cannabis ou les autres drogues ».
Le Figaro cite le Dr Emmanuelle Godeau, médecin de santé publique au rectorat de Toulouse et responsable de l’étude, qui observe que « ce résultat n’est pas surprenant dans une culture où cette boisson demeure omniprésente. C’est en famille que les jeunes sont invités à boire pour la première fois ».
Le journal remarque en outre que « l’étude confirme l’émergence en France des «alcoolisations aiguës», ou binge drinking ».
Le quotidien relève par ailleurs que « les auteurs de l’étude s’interrogent sur l’efficacité des mesures de prévention en matière de tabagisme. Malgré l’interdiction de vente des cigarettes aux moins de 16 ans, l’expérimentation du tabac apparaît en effet banale chez les primo-adolescents ».
« Si un élève sur dix seulement a testé cette substance à l’âge de 11 ans, ils sont un sur trois à 13 ans et plus d’un sur deux à 15 ans », observe Le Figaro.
Emmanuelle Godeau précise toutefois que ces chiffres sont « en baisse par rapport à l’enquête précédente, il y a quatre ans ».
Le journal aborde une « bonne nouvelle : l’expérimentation du cannabis semble avoir atteint un seuil, après avoir fortement augmenté ces dernières années et ce jusqu’en 2002 ».
10 04 08
« Une charte contre la promotion de l’anorexie »
L’Humanité, La Croix, Le Figaro, Libération
L’Humanité note que « les organisations représentatives des professionnels de la mode, de la publicité et des médias et la ministre de la Santé ont signé, hier, une «charte d’engagement volontaire sur l’image du corps et contre l’anorexie» dans le cadre de mesures de lutte contre cette maladie ».
Le journal explique que « le texte ne contient pas de mesures contraignantes mais des «engagements partagés et concertés de tous les acteurs» en vue d’«actions positives à construire collectivement», essentiellement de sensibilisation et d’information ».
La Croix consacre également quelques lignes à cette « charte sur l’image du corps ».
Le quotidien retient que « le texte prévoit de «mieux informer le public» pour éviter toute «promotion de la maigreur» ».
Le Figaro aborde aussi cette « charte de bonne conduite » et cite Roselyne Bachelot, qui a déclaré à cette occasion que ce texte « permet d’ouvrir la voie d’une approche globale de la prévention de l’anorexie qui figure parmi les plus mortelles des maladies du psychisme ».
Le journal rappelle que « la France compterait entre 30 000 et 40 000 anorexiques ».
Libération cite également la ministre de la Santé, qui a indiqué : « Sachons faire la part entre des marronniers d’hebdomadaires féminins, proposant à leurs lectrices de perdre quelques kilos à l’approche des fêtes ou de l’été, et certains sites Internet incitant explicitement à l’anorexie ».
14 04 08
« La musique pourrait aider à récupérer après un accident vasculaire cérébral »
Sciences et Avenir numéro 734
Sciences et Avenir remarque qu’« on savait qu’elle adoucissait les moeurs. Désormais, la musique pourrait aussi aider à récupérer après un accident vasculaire cérébral ».
Le magazine indique ainsi que « selon une étude finlandaise publiée dans Brain, les victimes d’AVC qui écoutent de la musique 1 à 2 heures chaque jour ont une meilleure récupération aussi bien de la mémoire verbale que de leur capacité d’attention ».
Le mensuel explique que « 54 patients ont été répartis en trois groupes, l’un choisissant sa propre musique, l’autre recevant des livres audio et le troisième servant de témoin. Trois mois après l’accident, les facultés verbales des personnes du groupe musique avaient progressé de 60% contre 18% pour le second et 29% pour les témoins ».
Sciences et Avenir relève en outre que l’humeur était « plus positive dans le groupe musical ».
Le magazine ajoute que « selon l’équipe de Teppo Särkämö, du Centre de recherche sur le cerveau de l’université d’Helsinki (Finlande), ces effets persistent même 6 mois après l’accident ».
« Reste à élucider les mécanismes par lesquels les notes de musique stimuleraient un cerveau lésé », conclut le mensuel.
15 04 08
« Une visite chez le médecin n’est pas toujours d’une grande sincérité »
Libération
Libération remarque en effet que « mentir à son médecin, son dentiste, à son psy, à son gynéco, au pédiatre, franchement, c’est humain. Les médecins eux-mêmes ne sont pas dupes, ayant appris au fil de longues années de baratinage de patients à repérer les constantes ».
Le journal livre ainsi divers témoignages de « patients qui mentent, ou pas », comme Catherine, qui déclare : « Oui je mens. Je lui dissimule le cancer du sein de ma mère, de peur qu’il ne m’en cherche un… Voire qu’il en trouve un ».
Ou Fabrice : « Non je ne mens pas, mais si je devais le faire, ça serait genre pour dissimuler une maladie sexuellement transmissible non attrapée avec ma légitime. En fait, je changerais de médecin, je crois ».
Ou encore Eric : « En tant que médecin, quand j’y vais, je mens aussi au docteur en omettant de lui dire quel métier je fais ».
« Comment apaiser ceux qui ne guériront pas ? »
Libération
Libération publie sur une double page une « plongée dans l’unité de soins palliatifs de l’hôpital de Besançon, entre lutte permanente contre la souffrance et écoute des petits désirs qui adoucissent la vie de chacun ».
Le journal en profite pour rappeler qu’« à l’heure où Nicolas Sarkozy doit annoncer prochainement une série de mesures concernant l’accompagnement des patients en fin de vie, il existe en France 88 unités hospitalières et 350 équipes mobiles de soins palliatifs. Un nombre nettement insuffisant, selon le rapport «La France palliative» remis fin mars à la ministre de la Santé par Marie de Hennezel ».
16 04 08
Apologie de l’anorexie : « Est-ce qu’une loi suffira ? »
Libération, Le Figaro, La Croix
C’est ce que se demande Libération.
Le journal indique que « le texte qui réprime l’apologie et l’incitation à l’anorexie a été voté à l’Assemblée nationale » hier.
Le quotidien note que « cette proposition de loi, qui doit encore passer au Sénat, a pour objet de créer «une incrimination spécifique de la provocation à l’anorexie» ».
Libération relève ainsi que « le fait de provoquer une personne à rechercher une maigreur excessive, en encourageant des restrictions alimentaires prolongées ayant pour effet de l’exposer à un danger de mort ou de compromettre directement sa santé, sera puni d’une peine maximum de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende ».
Le journal ajoute que « pour lutter contre les sites «pro-ana» sur Internet, il est stipulé qu’est punie […] «la propagande ou la publicité, en faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisés comme moyens de parvenir à une maigreur excessive ayant pour effet de compromettre directement la santé» ».
Libération livre la réaction du Dr Jean-Pierre Benoît, psychiatre et spécialiste à la Maison des adolescents à Paris de la prise en charge des anorexiques, qui remarque que « bizarrement, cela ne me paraît pas complètement à côté. Avec ces jeunes filles, il y a toujours besoin qu’une limite assez forte leur soit opposée. Elles dérapent, parfois très vite. Au moins, cela va mettre des bornes même si elles sont indirectes ».
Le Figaro retient de son côté que « l’incitation à l’anorexie devient un délit ».
Le journal cite le psychiatre et spécialiste de l’anorexie Xavier Pommereau, qui déclare pour sa part : « Aucune des jeunes filles anorexiques que j’ai rencontrées n’a été entraînée par des sites pro-ana ou des défilés de mode. L’anorexie mentale n’est pas un simple phénomène d’imitation. C’est une maladie et on ne prévient pas une maladie par une loi ».
« Les nouveau-nés garçons plus fragiles que les filles »
La Croix
La Croix indique en bref que « selon une étude américaine réalisée dans 15 pays développés dont la France [et publiée le 25 mars dans les Pnas], les nouveau-nés garçons continuent d’être plus fragiles à la naissance que les bébés filles ».
« Ils auraient ainsi 60 % de risques en plus de naître prématurément et de souffrir de problèmes de santé associés », note le journal.
La Croix ajoute que « les césariennes sont 20 % plus fréquentes pour les garçons que pour les filles ».
18 04 08
« Alzheimer : alcool et tabac facteurs aggravants »
Le Figaro
Le Figaro observe en effet que « ces dernières années, des travaux concordants de plus en plus denses indiquent que cette affection dramatique serait aussi liée à notre mode de vie ».
« Et il apparaît que les facteurs qui affectent le cœur, notamment ceux responsables de lésions coronariennes, altèrent aussi le fonctionnement du cerveau avec l’âge », ajoute le journal.
Le quotidien indique que « mercredi dernier, lors de la réunion annuelle de l’Académie américaine de neurologie à Chicago, une enquête [menée par des chercheurs du Mount Sinaï Hospital de Miami Beach] mettant en évidence le fait que cette démence fréquente frappe plus précocement les gros fumeurs et les buveurs invétérés, a été présentée ».
Le Figaro note qu’« une autre étude dévoilée lors de cette conférence soutient que les personnes ayant une hypercholestérolémie dans leur quarantième année, ont un risque accru aussi d’en souffrir plus tard. Un troisième travail affirme, lui, qu’avoir un gros ventre en milieu de vie est également associé à plus de risque plus élevé ».
Le journal cite en conclusion le Pr Françoise Forette, directrice de la Fondation nationale de gérontologie, qui remarque que « dans cette maladie, il y a la conjonction de lésions au niveau de la microcirculation du cerveau et des dépôts de plaques amyloïdes. En agissant sur les facteurs de risque vasculaire, c’est-à-dire en arrêtant le tabac, en traitant l’hypertension, le cholestérol, le diabète, en pratiquant de l’exercice physique, on retardera à l’évidence l’apparition de la maladie ».
21 04 08
« Le déni de la maladie mentale provoque un tollé chez les psy »
L’Humanité
C’est ce que relève L’Humanité, qui note que « les syndicats [de psychiatres] s’inquiètent de la disparition de leur profession et de la tendance à médicaliser le malaise social ».
Le journal indique que « pour les principaux responsables des 6 syndicats de psychiatres, il n’y a plus de doute : la maladie mentale disparaît au profit du concept de santé mentale. […] La schizophrénie laisse place aux «troubles du développement émotionnel», la délinquance des jeunes doit être «dépistée» dès le plus jeune âge… ».
« Mais derrière ces changements dialectiques, ce choix de mots «qui soulagent», c’est toute une conception du soin, de l’accompagnement du fou qui est déniée au profit de réponses normalisées, standardisées », observe L’Humanité.
Le quotidien remarque que « les derniers états généraux de la psychiatrie […] datent de 2003. A quand une nouvelle mobilisation d’envergure ? ».
Le risque de mort subite « plus important » le jour anniversaire du décès d’un proche
La Tribune
La Tribune fait savoir que « le jour anniversaire du décès d’un de vos proches, surtout s’il s’agit de votre père ou de votre mère et si vous êtes un homme, alors votre risque de mort subite est plus important ce jour-là ».
Le journal note que « cette mise en garde a été faite lors du congrès de l’American College of Cardiology qui se tenait tout dernièrement à Chicago ».
Le quotidien explique que « les données de 102 patients, tous décédés de mort subite entre 37 et 79 ans, ont été étudiées. Dans 70 % des cas, une maladie coronaire a été mise en évidence. Mais dans 13 cas sur 102, la mort subite est survenue le jour anniversaire du décès du père ou de la mère et, dans 4 cas, le décès est survenu au même âge ! ».
La Tribune précise que « 10 parmi ces 13 patients étaient des hommes, ce qui pourrait selon les auteurs refléter une différence de réponse entre les sexes face à une situation stressante. La réponse hormonale induite par le stress serait moins importante chez la femme que chez l’homme ».
22 04 08
« Antidépresseurs : les risques durant la grossesse »
Le Figaro
Catherine Petitnicolas indique dans Le Figaro qu’« une expérience conduite par une équipe de l’Inserm montre que des souriceaux exposés à ces psychotropes ont des troubles du sommeil à l’âge adulte, […] celui-ci étant fragmenté et peu réparateur. Des perturbations proches de celles observées dans la dépression et qui persistaient tout au long de leur vie ».
« En revanche, si un tel traitement leur était administré après la puberté, ils n’ont constaté aucune conséquence dommageable », poursuit la journaliste.
Catherine Petitnicolas explique ainsi que cette équipe de chercheurs menée par Joëlle Adrien, directrice de l’Unité 677 consacrée à la neuropsychopharmacologie, « démontre, dans le Journal of Neuroscience, que la régulation du sommeil se programme dans les toutes premières années de vie. Cette période serait essentielle au bon fonctionnement des neurotransmetteurs cérébraux qui font en particulier intervenir la sérotonine dans la régulation du sommeil ».
Catherine Petitnicolas remarque qu’« il est avéré que les perturbations du fonctionnement de ce système provoquent des troubles du sommeil, de l’anxiété, voire de la dépression ».
« Or chez les personnes dépressives, la plupart des traitements sont à base d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, qui agissent en augmentant artificiellement son taux dans la synapse », poursuit la journaliste.
Catherine Petitnicolas cite Joëlle Adrien, qui observe que « ces travaux nous donnent à penser que les 3 premières semaines de vie chez la souris constituent une période critique durant laquelle s’installe et se consolide l’impact du système sérotoninergique sur la régulation du sommeil et des comportements émotionnels. Et une fois ce système mis en place, il semble qu’il ne soit plus possible de le modifier ».
La journaliste remarque que « de là à extrapoler à l’être humain, les chercheurs restent extrêmement prudents. Mais ils mettent néanmoins l’accent sur la nécessité d’évaluer les effets à très long terme d’un traitement par antidépresseurs chez l’enfant (assez rarement prescrit en France mais beaucoup plus aux États-Unis) et aussi chez la femme enceinte ».
« Souffrance au travail – L’épidémie invisible »
L’Humanité, La Tribune
L’Humanité revient sur deux pages sur la « souffrance au travail », observant que « le suicide d’un conseiller au patrimoine financier [de BNP Paribas en janvier dernier] a mis en lumière les dérives d’un management tendu vers un seul objectif : le profit maximum ».
Le quotidien livre un entretien avec Valérie Langevin, psychologue du travail à l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles), qui observe que « l’individualisation des performances génère de la souffrance ».
La Tribune consacre de son côté un court article aux « conventions signées hier par Xavier Bertrand, ministre du Travail, avec 3 fédérations professionnelles », pour « prévenir le risque CMR (cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques) ».Le journal indique que « les fédérations s’engagent à perfectionner la formation des chefs d’entreprise sur ces risques chimiques, et à améliorer l’évaluation des risques et la substitution des produits dangereux ».
23 04 08
Burn out des médecins : « En parler ! »
Le Concours médical, 17 avril 2008
Le Concours médical consacre un dossier très complet sur l’« épuisement des professionnels de santé » et le burn out, « ce stress lié au travail requérant un engagement relationnel ».
La revue observe qu’« évoqué dans les années 1970, le burn out des médecins a continué son expansion à bas bruit », puis observe que « les causes de ce burn out sont surtout d’ordre professionnel. La prévention n’est donc pas qu’une affaire privée, mais nécessite une prise en compte collective ».
Le Concours médical note qu’« une dizaine de mesures ont été proposées, en particulier la création de réseaux de médecins volontaires pour soigner les confrères ».
« Ne pourrait-on pas aussi atténuer les carences de la protection sociale du médecin en introduisant dans sa rémunération une dose de salariat, ou reconnaître le burn out médical en maladie professionnelle ? », s’interroge la revue.
Le Concours médical remarque ainsi que « les chiffres inquiétants de la prévalence du suicide chez les médecins de l’Hexagone incitent à ne pas taire la réalité et à améliorer la prévention ».
La revue rappelle notamment qu’« une étude sur la prévalence du suicide dans les causes de décès des médecins actifs a été menée en France en 2003 avec l’aide du Conseil national de l’Ordre. […] Sur une population de 44 000 médecins, 492 actifs étaient décédés en 5 ans. Et les 69 suicides représentaient 14 % des causes de décès, versus 5,9 % des décès de la population générale de même âge (30 à 65 ans) ».
Le Concours médical rend par ailleurs compte d’une enquête de l’URML Ile-de-France, selon laquelle « plus de la moitié des médecins se sentent particulièrement concernés » par le burn out.
« Ils évoquent surtout des causes professionnelles : excès de paperasserie (63 %), augmentation des contraintes collectives (45,6 %), non-reconnaissance de l’action du médecin (45 %), durée des journées de travail. Le manque de temps pour la vie privée vient en cinquième position (41%) », précise la revue.
24 04 08
Une maison des adolescents dans chaque département ?
Le Parisien
Le Parisien indique en bref que « le Premier ministre François Fillon a dit hier souhaiter que chaque département dispose en 2010 d’une Maison des adolescents, à l’image de la Maison de Solenn à Paris ».
Le journal note que « le chef du gouvernement a annoncé un cofinancement par l’Etat, les départements et «la générosité des Français» ».
Internet, « la principale source d’infos du suicidaire »
Libération
Libération note sur une page qu’une étude « contestée », parue dans le British Medical Journal, « mesure l’influence des sites [Internet] dédiés au suicide ».
Le journal remarque ainsi que « les épidémiologistes et psychologues britanniques ont relevé trois observations : le réseau est devenu la principale source d’infos du suicidaire ; la plupart des requêtes se font via une simple combinaison de mots-clés entrée dans un moteur de recherche ; les utilisateurs vont rarement voir au-delà de la première page de résultats ».
Le quotidien note qu’après « 48 recherches [dans des moteurs en ligne] renvoyant des liens vers 480 sites, […] les chercheurs ont établi les choses suivantes. Environ la moitié des sites répertoriés donne des informations plus ou moins précises sur les méthodes de suicides. Un cinquième sont des sites spécialisés sur le sujet, la moitié d’entre eux faisant la promotion du suicide ou facilitant le passage à l’acte ».
Libération ajoute que « 44 autres sites donnent des informations purement factuelles, présentées avec un ton neutre ou ironique. Les sites dédiés à la prévention du suicide sont au nombre de 62, et ceux qui le condamnent fermement au nombre de 59 ».
Le journal observe que « les sites de prévention arrivent rarement parmi les premiers » dans les pages de résultats des moteurs de recherche.
Le quotidien précise que « les chercheurs britanniques sont toutefois bien obligés de noter que le taux de suicide chez les 15-34 ans (les plus gros utilisateurs du Net) a baissé en Angleterre depuis le milieu des années 90, parallèlement à l’explosion du réseau ».
« Hypothèse : les cas où Internet aurait facilité un suicide seraient finalement moins nombreux que ceux où il a joué un rôle de prévention », poursuit le journal.
25 04 08
Le GHB, un « psychotrope en vogue pouvant provoquer la mort »
Libération
Libération consacre une page au GHB, ou acide gamma-hydroxybutyrique, « connu comme la «drogue du violeur» », psychotrope « en vogue » dont « les effets déshinibants peuvent provoquer la mort ».
Le journal remarque que « l’Observatoire français des drogues et toxicomanies s’inquiète, dans son dernier rapport, Trend (Tendance récentes et nouvelles drogues), de cette mode ».
« L’observatoire rapporte «un développement de l’usage dans le cadre des afters», ainsi qu’«une augmentation des comas consécutifs à la consommation de cette substance» », continue le quotidien.
Libération cite un musicien, Yiss, qui remarque que le GHB « est complètement banalisé. J’ai vu des gens tomber comme des mouches. [Sur les dancefloors,] tout le monde a sa petite bouteille d’Evian avec de la menthe et du GHB ».
Le quotidien observe en outre que « le phénomène reste mal connu », le musicien déclarant : « A l’hôpital, on vous demande ce que vous avez pris. Vous répondez du GHB. On vous demande alors qui vous l’a versé dans votre verre. Ils pensent à la drogue du violeur. L’usage récréatif est encore méconnu ».
Libération note ainsi que « le coma provoqué par le GHB jouerait dans ces fêtes un rôle social comparable à «la cuite concernant l’alcool», rapporte l’OFDT. Certains adeptes seraient devenus des habitués des urgences ».
Le journal précise toutefois que « l’usage du GHB reste très confidentiel. Seul 0,3 % des jeunes de 17 ans déclaraient en avoir consommé selon une enquête Escapad (Enquête sur la santé lors de l’appel de préparation à la défense) menée par l’OFDT en 2005 ».
28 04 08
« Les médecins sont de plus en plus victimes de violences »
La Croix
C’est ce que constate La Croix, qui note à son tour sur près d’une page que « les agressions de médecins ont augmenté de 60 % en 2007 ».
« La profession demande au gouvernement de prendre des mesures », ajoute le journal.
Le quotidien explique ainsi qu’« en 2007, l’Observatoire de la sécurité des médecins a recensé 831 déclarations d’agressions de médecins. Un record depuis sa création en 2003. Dans près de la moitié des cas (363), les médecins sont victimes d’agressions verbales. Mais les vols ou tentatives de vol (238), ainsi que les agressions physiques (108), sont également de plus en plus fréquents ».
La Croix précise que « les raisons de cette violence sont variées : reproche relatif à un traitement (10 % des cas), temps d’attente jugé excessif (8 %), refus de prescription (7 %), délai trop long pour obtenir un rendez-vous (2 %) ».
Le journal ajoute que « cette violence n’est pas confinée à un certain type de patients réputés difficiles comme les toxicomanes ou à certains quartiers sensibles », puis explique que « les médecins s’organisent et prennent leurs précautions ».
Le quotidien s’intéresse notamment au centre 15 à Bordeaux, où « les consignes sont strictes ».
La Croix cite Nicolas Brugère, un des médecins régulateurs, qui déclare que « si un médecin régulateur détecte au téléphone une situation potentielle de violence, il doit d’abord appeler la police pour calmer les esprits avant d’envoyer un médecin ».
Le journal constate que « la CSMF a demandé au gouvernement de «prendre des mesures fortes pour garantir la sécurité des médecins». Son président, Michel Chassang, propose que «les médecins soient reliés au commissariat par des appareils portatifs» ».
30 04 08
« Une étude décrit les mauvaises conditions de la mort à l’hôpital »
Le Monde
Paul Benkimoun observe dans Le Monde que selon une « vaste enquête menée auprès de plus de 1 000 services hospitaliers et concernant 3 700 décès, publiée dans Archives of Internal Medicine », en France, « les conditions de décès à l’hôpital sont encore loin d’être optimales ».
Le journaliste relève ainsi qu’« un tiers des infirmières, seulement, jugent acceptables les circonstances de ces décès. Un quart des personnes seulement meurent entourées de leurs proches, et 12 % ont été évaluées comme souffrant de douleurs ».
Paul Benkimoun indique que « l’équipe de médecins réunie autour du Dr Edouard Ferrand (du service d’anesthésie-réanimation à l’hôpital Henri-Mondor, Créteil) a procédé par questionnaires. Ils ont été remplis par les infirmières, qui sont au plus près des malades ».
Le journaliste poursuit : « Le faible nombre de patients mourant entourés de leurs proches (24 %) comme celui des malades bénéficiant d’antalgiques (44 % recevaient des opiacés au moment de leur mort) frappe. Mais, selon le Dr Ferrand, il ne traduit pas toujours une mauvaise prise en charge ».
Françoise Ellien, psychologue clinicienne dans l’Essonne et cosignataire de l’article, précise ainsi que « certains malades attendent le départ de leurs proches et parfois même des soignants pour mourir, pour ne pas leur imposer ce spectacle ».
Paul Benkimoun retient toutefois que « l’étude montre l’incapacité fréquente d' »adopter une approche de soins palliatifs au moment du décès bien que pour 74 % des patients la mort ait été prévisible » ».
Le journaliste observe ainsi que « le faible nombre (12 %) de services hospitaliers disposant d’un protocole écrit de prise en charge de la fin de vie traduit un manque de diffusion des bonnes pratiques professionnelles ».
Edouard Ferrand remarque que « ces protocoles existent essentiellement dans les services ayant reçu l’influence des équipes de soins palliatifs. Leur présence dépend encore trop de la subjectivité des équipes ».
Le praticien ajoute que « la famille doit être prévenue d’un décès prévisible pour pouvoir éventuellement être présente. Elle doit être revue après le décès, car la vie continue. Peut-être faut-il également identifier une personne référente dans la famille, même si les informations sont difficiles à supporter ».
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