« Le plan autisme du gouvernement mettra l’accent sur le diagnostic »
Le Monde indique qu’« à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme [hier], la secrétaire d’Etat auprès du premier ministre, chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, a énoncé […] l’une des ambitions du quatrième plan autisme, qui sera annoncé en «fin de semaine» ».
Elle a ainsi déclaré sur Europe 1 que « nous voulons pouvoir diagnostiquer les adultes qui ont des prises en charge qui ne sont pas adaptées, qui sont dans les hôpitaux psychiatriques où ils n’ont rien à faire ou alors dans des établissements médico-sociaux sans une bonne prise en charge parce que non diagnostiqués ».
Le Monde observe qu’« «en matière de politique de l’autisme, la France n’est pas au niveau», reconnaissait récemment à l’Assemblée nationale la secrétaire d’Etat. Les familles concernées sont trop souvent exposées à un «parcours du combattant indigne de notre République», et «la France se trouve loin derrière de nombreux pays de l’OCDE en matière de recherche», soulignait-elle ».
Le quotidien note qu’« en direction des adultes, Mme Cluzel a mis en avant l’«ambition» du gouvernement «sur le logement inclusif et sur le retour à l’emploi, parce qu’on se prive de talents colossaux en n’accompagnant pas les personnes avec autisme à l’emploi» ».
La secrétaire d’Etat a ajouté que ce nouveau plan autisme a pour but de « replacer la recherche au cœur de notre politique publique. […] La recherche en France n’est pas à la hauteur de ce que l’on peut attendre (…) la recherche fondamentale, mais surtout la recherche appliquée dans les méthodes n’est pas à la hauteur ».
Date de publication : 3 avril 2018
« Les couche-tard ont une mortalité plus élevée que les autres »
Sciences et Avenir indique en effet que « les « oiseaux de nuit », qui se couchent tard et ont du mal à émerger du lit le matin, ont un risque de mortalité plus élevé que les couche-tôt qui aiment se lever avec le soleil, selon une étude publiée […] dans Chronobiology International ».
Le magazine explique que ce travail, « qui a porté […] sur près d’un demi-million d’habitants du Royaume-Uni âgés de 38 à 73 ans, montre que les couche-tard ont un risque de décès, de toutes causes, de 10% plus élevé que les couche-tôt sur la période étudiée de six ans et demi ».
« Des études antérieures avaient souligné leurs taux plus élevés de maladies cardiovasculaires et de pathologies métaboliques comme le diabète. Mais cette recherche est la première à explorer le risque de mortalité, note l’Université de Surrey dans un communiqué », souligne Sciences et Avenir.
Malcolm von Schantz, professeur de chronobiologie à l’Université de Surrey, co-auteur de l’étude, déclare ainsi que « c’est un problème de santé publique qui ne peut plus être ignoré ». « Selon lui, les couche-tard devraient pouvoir bénéficier d’une plus grande flexibilité d’horaires de travail pour commencer et finir plus tard », note le mensuel.
Kristen Knutson (université Northwestern, à Chicago), autre co-auteure, ajoute : « Il se pourrait que les personnes couche-tard aient une horloge biologique interne qui ne correspond pas à leur environnement externe ».
Sciences et Avenir note de plus que « les couche-tard ont plus tendance à souffrir de troubles psychologiques, de diabète, de troubles neurologiques, gastro-intestinaux et respiratoires. Ils ont également davantage tendance à fumer, boire de l’alcool, consommer de la caféine et des drogues illégales ».
Le magazine s’interroge : « Est-ce qu’un couche-tard peut devenir un couche-tôt ? Selon les chercheurs, la génétique et l’environnement jouent un rôle approximativement égal sur notre tendance à être l’un ou l’autre ».
Kristen Knutson remarque ainsi : « Vous n’êtes pas condamnés. Sur une partie vous n’avez aucun contrôle et sur l’autre, vous pourriez en avoir ».
« Les chercheurs suggèrent de s’exposer à la lumière tôt le matin et non le soir. Il est aussi recommandé de se coucher à une heure régulière, de faire moins de choses tard et de passer la soirée avec le moins de personnes possible », précise Sciences et Avenir.
Date de publication : 13 avril 2018
« Risques liés à l’alcool : des médecins contre-attaquent »
Le Figaro note en effet : « Instauration d’un prix plancher, taxe proportionnelle au degré d’alcool, encadrement plus strict de la publicité…Des médecins et experts de santé publique proposent 10 mesures pour limiter les dégâts de l’alcool ».
Le journal relève qu’« après une première tribune publiée […] en mars visant à rappeler que le vin est aussi dangereux que n’importe quel alcool, 40 grands noms de la médecine et de la santé publique viennent de signer une nouvelle tribune. Cette fois, ils proposent aux autorités sanitaires dix mesures qu’ils jugent efficaces pour protéger des risques de l’alcool ».
Ces experts écrivent : « Nous ne sommes pas de ceux qui contestent que l’alcool, notamment le vin, fait partie de notre paysage, prennent-ils le soin de rappeler en préambule, (…) Mais nous témoignons de ses risques ».
Le Figaro rappelle ainsi que « chaque année, 49.000 personnes décèdent et 15.000 autres se voient diagnostiquer un cancer à cause de leur consommation d’alcool. Les boissons alcoolisées sont d’ailleurs le premier facteur d’hospitalisation en France (environ 580.000 patients pour un coût estimé à 2,6 milliards d’euros par an, selon la Cour des Comptes) ».
« L’alcoolisation maternelle est de surcroît la première cause évitable de retard mental de l’enfant. Bien que la situation se soit améliorée depuis les années 1960, la France reste l’un des pays ayant le plus fort niveau de consommation d’alcool au monde, avec un peu moins de 12 litres d’alcool pur par an et par habitant », ajoute le quotidien.
Le Figaro relève que « le gouvernement français a pour seul objectif d’augmenter la taille du pictogramme destiné à rappeler que les boissons alcoolisées sont contre-indiquées aux femmes enceintes. Le programme proposé par les signataires de la tribune est autrement plus musclé ».
« Ils commencent en douceur avec une première proposition consistant à ajouter sur les étiquettes la quantité de sucre, le nombre de calories ainsi que les grammes d’alcool contenus dans la boisson. L’objectif est d’aider les consommateurs à se repérer par rapport aux quantités maximales recommandées, fixées à 100 grammes par semaine, soit 10 verres standards », continue le journal.
Il indique que « les médecins proposent également de remplacer la mention «l’abus d’alcool est dangereux pour la santé» par «l’alcool est dangereux pour la santé» ». Le Pr Michel Reynaud, professeur de psychiatrie et d’addictologie, souligne en effet : « On le sait, l’alcool est nocif, même en petite quantité, notamment pour les gens souffrant de vulnérabilités. Certaines femmes ont plus de risque de développer un cancer du sein si elles boivent des boissons alcoolisées ».
Le Figaro ajoute que « très récemment, une étude a montré que le risque d’avoir certains cancers (œsophage, oropharynx et sein) augmente à partir de 10 grammes d’alcool par jour, soit l’équivalent d’un verre de vin ».
Le quotidien relève que « les médecins reviennent également à la charge sur l’épineuse question de la loi Évin. […] Les auteurs de la tribune demandent notamment d’interdire fermement la publicité directe et indirecte sur les supports habituels, mais aussi sur Internet et les réseaux sociaux ».
Le Pr Reynaud remarque : « Dans le domaine de l’alcool, la loi Évin a été démantelée, désarticulée, et les dispositions restantes ne sont pour la plupart pas appliquées, déplore. Nous souhaitons revenir à l’esprit initial de la loi, et ainsi protéger les consommateurs ciblés par les industriels du secteur, à savoir les jeunes et les femmes ».
Le Figaro note enfin que « la proposition la plus marquante est celle d’une taxe proportionnelle au contenu en grammes d’alcool, à laquelle s’ajoute un prix minimum de vente par unité d’alcool », puis relève que « l’idée d’une taxe n’est pas du goût de Vin et Société, le représentant de la filière viticole, qui indiquait dans un document adressé aux candidats à la présidence de la République en 2017 que «les pays fortement taxés sont parmi ceux qui connaissent le plus de phénomènes d’alcoolisation massive». Or certaines expériences ont au contraire démontré que la hausse des taxes entraîne une diminution de la consommation », continue le journal.
Date de publication : 19 avril 2018
« Les neurones se renouvellent-ils ? »
C’est ce que se demande Le Figaro, qui constate que « les spécialistes continuent de débattre par publications scientifiques interposées sur la possibilité de fabriquer des neurones à l’âge adulte ».
Anne Prigent indique ainsi que « deux études récentes apportent des réponses contradictoires à cette question qui agite le monde scientifique depuis des décennies ». Elle explique que « la première, publiée en mars dans Nature, montre, en analysant post-mortem le cerveau de personnes à tout âge de la vie, que la neurogenèse s’interrompt après l’âge de 13 ans dans l’hippocampe ».
« Cette étude a douché l’enthousiasme des chercheurs qui, depuis une vingtaine d’années, accumulent les preuves de l’existence de la fabrication de neurones tout au long de la vie dans deux zones du cerveau : l’hippocampe, qui joue un rôle important dans la formation des souvenirs et la gestion des émotions, et le striatum, zone associée aux systèmes de la récompense et de la motivation », observe la journaliste.
Anne Prigent ajoute que « la seconde [étude], parue dans Cell Stem Cell en avril, conclut, à l’inverse, que les personnes âgées fabriqueraient autant de nouveaux neurones que des plus jeunes. Assiste-t-on à une nouvelle controverse dont le monde scientifique raffole ? ».
Le Pr Pierre-Marie Lledo, directeur du département de neuroscience à l’Institut Pasteur et au CNRS, remarque que « la controverse est saine en science, qui est l’art du questionnement. Et apporter une réponse, c’est souvent soulever plusieurs nouvelles questions ».
La journaliste explique ainsi que « la notion de neurogenèse efficace tout au long de la vie est plutôt récente. […] Il faudra attendre la fin des années 1990 pour que des études chez l’homme apportent la preuve d’une neurogenèse tardive chez l’homme ».
Le Pr Lledo note qu’« il est encore difficile pour certains d’admettre que le cerveau continue à intégrer de nouveaux neurones. Leur principal argument étant qu’il est difficile de stocker de l’information en produisant de nouveaux neurones. Or, ces nouveaux neurones sont fabriqués dans des zones importantes, comme l’hippocampe, mais qui ne sont sans doute pas le lieu de stockage de la mémoire ».
Anne Prigent indique que « les travaux menés actuellement par son équipe pourraient expliquer ces derniers résultats contradictoires. En effet, l’analyse de facteurs sanguins suggère que ce processus de neurogenèse peut-être accéléré ou ralenti selon notre style de vie ».
« «La neurogenèse varie en fonction de l’activité métabolique et physique du sujet», affirme [le Pr Lledo]. Ainsi, une souris soumise à une restriction calorique verrait sa prolifération de neurones multipliée par trois ou quatre. De la même façon, ces facteurs sanguins diminuent naturellement avec l’âge, mais peuvent à nouveau s’exprimer lorsqu’on pratique une activité physique… », continue la journaliste.
Elle relève que « la quête de l’identification de la molécule sanguine responsable des effets rajeunissants a conduit l’équipe de Pierre-Marie Lledo à identifier le GDF11 comme facteur régénérant produit lors du jeûne ou d’une activité physique », puis conclut : « En attendant que le débat scientifique soit définitivement tranché, il est toujours possible de prendre soin de ses neurones, jeunes ou pas. […] En évitant la routine, en bougeant ou encore en évitant le stress et les psychotropes ».
Date de publication : 25 avril 2018
« Le taux d’autisme monte aux Etats-Unis, devenant un problème de santé publique « urgent » »
Le Monde constate en effet que « le taux d’autisme aux Etats-Unis devient un problème « urgent » de santé publique, alerte un rapport gouvernemental […]. Il a grimpé, pour atteindre un enfant sur 59, contre un enfant sur 68 selon de précédentes estimations ».
Le journal explique que « récoltées dans plusieurs Etats, les données proviennent des dossiers médicaux et d’éducation spéciale de 325.483 enfants qui avaient 8 ans en 2014. Bien que ces chiffres ne soient pas représentatifs du pays entier, les experts de la santé les considèrent comme une référence du taux d’autisme aux Etats-Unis ».
Le quotidien note ainsi que « ces troubles neuro-développementaux touchent 1,7% des enfants américains, contre 1,5% estimé précédemment, selon les centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Les derniers chiffres sont «surprenants», a dit Walter Zahorodny, professeur associé de pédiatrie à l’école de médecine de Rutgers, dans le New Jersey, qui a mené l’étude dans cette région ».
Le Monde souligne que « la prévalence de l’autisme aux Etats-Unis était seulement de 1 sur 5000 en 1975 et n’a cessé de monter ces dernières années, augmentant de 150% depuis l’an 2000, ont ajouté les CDC. En 2014, les CDC avaient indiqué qu’un enfant américain sur 68 était autiste. Les chercheurs ne savent pas encore ce qui cause l’autisme ou pourquoi il semble augmenter ».
Le journal observe néanmoins que « ces changements dans la prévalence «pourraient être dus à une meilleure identification de l’autisme chez les populations minoritaires», selon les CDC qui notent malgré tout que «l’autisme reste plus susceptible d’être repéré chez les enfants blancs que chez les enfants noirs ou hispaniques». L’autisme est environ 4 fois plus courant chez les garçons que chez les filles ».
Le Monde ajoute que « certains facteurs semblent augmenter les risques, comme être né de parents âgés de plus de 30 ans, une maladie de la mère pendant la grossesse, des mutations génétiques ou une naissance avant 37 semaines de gestation. Il s’agit là de «vraies influences» mais «elles ne suffisent pas à expliquer le taux élevé de prévalence de l’autisme», selon M. Zahorodny ».
Le professeur de pédiatrie indique qu’« il y a encore des risques non définis liés à l’environnement qui participent à cette augmentation significative, des facteurs qui pourraient affecter un enfant pendant son développement in utero ou liés à des complications à la naissance, ou à la période pendant laquelle il est nouveau-né. Nous avons besoin de davantage de recherche sur les déclencheurs non génétiques de l’autisme ».
Date de publication : 27 avril 2018
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