« Psychiatrie : Saint-Egrève dans la nuit hospitalière »

Libération

Eric Favereau livre dans Libération un reportage à l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève, en Isère, « un parfait symptôme des limites des politiques publiques : on y retrouve un condensé des impasses actuelles avec d’un côté une volonté de fermer des lits à tous crins et de l’autre un manque de moyens criants. Et, au milieu, des professionnels de la santé qui désertent… ».
Le journaliste observe que 
« nous sommes pourtant dans un bel endroit, situé à la sortie de Grenoble, et lorsque le printemps y met du sien, le parc du centre hospitalier spécialisé (CHS) de Saint-Egrève est magnifique. Les malades ? On ne les voit guère : la plupart restent repliés à l’intérieur des bâtiments ».
« A l’entrée, de l’autre côté du porche, stationne la voiture du service accueil et garde. C’est un nouveau dispositif, avec deux infirmiers toujours disponibles et prêts à intervenir si un service se sent débordé par un patient », 
note Eric Favereau.
Il souligne que «
 la situation de l’hôpital de Saint-Egrève est emblématique des difficultés de l’hospitalisation publique en France : des consignes contradictoires, des slogans en guise de stratégie, des exigences impossibles à satisfaire et un certain mépris de la part des autorités sanitaires, qui soutiennent rarement le personnel ».
Giovanna Venturi-Maestri, la présidente de la Commission médicale d’établissement (CME), remarque ainsi : 
« Nous sommes dans une situation difficile, critique même. On peut parfois se sentir bien seul, mais je veux rester optimiste, je ne veux pas désespérer de la psychiatrie publique ».
Eric Favereau rappelle que 
« l’hôpital de Saint-Egrève a été marqué par le meurtre commis en novembre 2008 par l’un de ses patients, qui avait fugué à Grenoble pour acheter des cigarettes et qui avait poignardé un étudiant ».
« Les pouvoirs publics avaient alors promis des moyens… qui ne sont jamais arrivés. Dix ans plus tard, l’hôpital est toujours debout mais il se délite, doucement », 
observe le journaliste, qui constate que « les psychiatres désertent l’hôpital […]. Sur 120 postes, plus de 20% ne trouvent pas preneurs. Parallèlement, près de 90 psychiatres exercent en ville. Et ceux-là vivent plutôt bien ».
Eric Favereau ajoute que 
« le CHS de Saint-Egrève est supposé prendre en charge tous les patients atteints de troubles mentaux du département. Leur parcours est déterminé : lorsqu’il y a urgence, on doit se rendre aux urgences générales du CHU de Grenoble où il y a une permanence psychiatrique. Il revient ensuite aux urgences de juger s’il est nécessaire d’hospitaliser le patient, ce qui ne peut se faire qu’à Saint-Egrève ».
« Mais comment faire quand il n’y a pas de lits disponibles ? Les malades attendent. C’est l’enfer. Le CHU de Grenoble déborde, les urgences encore plus. Des patients peuvent passer ainsi plusieurs jours sur des brancards, dans les couloirs. Certes, un service de dix lits d’attente existe désormais à Saint-Egrève, mais il est toujours plein », 
poursuit-il.
Moustapha Bensaadi, à la tête du pôle des urgences, indique ainsi que 
« depuis plus d’un an, c’est vraiment dur. […] Près de 60 lits ont été fermés dans notre établissement. En même temps, on a dû accueillir le secteur de psychiatrie qui était localisé dans le CHU : il est venu à Saint-Egrève, mais sans les psychiatres, qui ont voulu rester au CHU. Donc cela a débouché sur une nouvelle fermeture de lits ».
Eric Favereau continue : 
« C’est le cercle vicieux : faute de psychiatres, on ferme des lits. Moins de lits signifie plus d’attente aux urgences du CHU, donc une mauvaise prise en charge… et ainsi de suite. […] Pour autant, la nouvelle directrice de l’hôpital de Saint-Egrève, Véronique Bourrachot, […] ne veut pas désespérer. Elle affirme qu’il faut être «patient» ».
La responsable déclare ainsi que 
« l’établissement est dans une période transitoire. Il faut être vigilant. Et cela prend du temps. […] Nous connaissons un afflux de patients, c’est exact, et il manque quelques lits sur l’établissement. J’envisage d’augmenter au moins d’une dizaine de lits qui sont aujourd’hui gelés ».
La directrice ajoute qu’
« il faut travailler sur l’attractivité, pour faire venir des médecins. J’ai constitué un groupe de travail avec de jeunes professionnels, avec des internes, pour travailler sur les profils de postes, sur des parcours professionnels, travailler sur des temps partiels. Il faut rester positif ».

Date de publication : 3 mai 2018

« Stress post-traumatique : l’ecstasy proposée comme traitement ajouté à une thérapie »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir note en effet que « la molécule de l’ecstasy, la MDMA, administrée de manière contrôlée pour accompagner une psychothérapie, peut avoir une certaine efficacité pour les soldats en état de stress post-traumatique (ESPT), suggèrent des chercheurs dans une étude parue […] dans The Lancet Psychiatry ».
« Une étude jugée intéressante par les spécialistes, bien qu’insuffisante pour généraliser la prise de MDMA chez les personnes souffrant d’ESPT », 
note le magazine.
Il explique que 
« 26 sujets ont suivi un protocole strictement encadré. Après trois premières séances de psychothérapie d’une heure et demie chacune, ils ont pris des doses plus ou moins fortes de MDMA (30 mg, 75 mg ou 125 mg selon) lors de deux séances de 8 heures chacune, spécialement adaptées ».
« Ni les médecins ni les patients ne savaient quelle dose ils prenaient. Ils ont ensuite été suivis de pendant les 12 mois suivants : une nuit en observation, une semaine d’entretiens téléphoniques, et un débriefing lors de trois nouvelles séances de psychothérapie d’une heure et demie », 
précise Sciences et Avenir.
Le magazine note que 
« les patients ayant pris les doses les plus fortes ont vu leurs symptômes de stress post-traumatique se réduire davantage. Ainsi, alors que les sujets avaient un score moyen au CAPS-IV (indicateur officiel de l’ESPT) de 87,4 points, ce dernier a diminué de 11 points dans le groupe contrôle prenant 30mg de MDMA par jour, de 58 points dans le groupe prenant 75mg/jour, et de 44 points pour ceux dont la dose quotidienne était de 125mg/jour ».
Il relève que 
« selon les auteurs, surpris que l’effet ne soit pas dépendant de la dose administrée, cela pourrait être un hasard statistique dû au peu de patients inclus dans l’étude, ou bien au fait que la dose de 75mg/jour se révèle être la dose optimale. Mais cela ne va pas sans inconvénients ».
Les auteurs soulignent en effet que 
« tous les groupes ont fait état d’effets négatifs apparus après le traitement [dont] angoisses, maux de tête, épuisement, tensions musculaires et insomnies ». « Mais seuls 5% des 80 effets indésirables rapportés par 20 des 26 patients étaient graves, comme par exemple une envie accrue de se suicider », continue Sciences et Avenir.
Le magazine ajoute que
 « l’étude a ses limites, reconnaissent ses auteurs. Un faible nombre de personnes y ont participé : 26, dont 22 anciens combattants, trois pompiers et un policier. Néanmoins, elle laisse penser que le traitement par la MDMA « est sûr et pourrait renforcer les bienfaits de la psychothérapie », a indiqué The Lancet ».
Dans un commentaire, Andrea Cipriani et Philip Cowen, professeurs de psychiatrie à Oxford, écrivent ainsi que 
« la demande non satisfaite de traitement contre le stress post-traumatique, particulièrement chez les anciens combattants et les personnels d’urgence, ne fait pas de doute. Cependant, la possibilité de généraliser la psychothérapie assistée par MDMA pour la psychiatrie plus ordinaire reste à établir ».

Date de publication : 4 mai 2018

« Cerveaux sans corps »

Les Echos

Les Echos remarque que « certaines expériences scientifiques soulèvent plus de questions éthiques que d’autres », et relate « celle menée par le neuroscientifique Nenad Sestan et son équipe, à l’université Yale aux Etats-Unis, [qui] fait partie de celles qui suscitent – et même électrisent – le débat ».
Le journal explique que 
« les chercheurs américains, dont les travaux n’ont pas encore fait l’objet d’un article en bonne et due forme dans une revue à comité de lecture, mais ont été décrits par la « MIT Technology Review », ont en effet réussi à maintenir en vie, pendant trente-six heures, les cerveaux de plus de cent cochons fraîchement décapités dans un abattoir ».
« Des cerveaux sans corps, dont des milliards de cellules nerveuses ont continué à fonctionner temporairement grâce à un appareillage complexe de pompes à oxygène et de poches de sang artificiel maintenu à la température corporelle », 
précise le quotidien.
Il ajoute : 
« Ce qui ne veut pas dire que ces cerveaux aient maintenu une forme de conscience – Nenad Sestan lui-même se dit persuadé du contraire. Il argue que cette expérimentation, dont il ne méconnaît pas la portée éthique, pourrait permettre des avancées thérapeutiques, notamment sur la façon de rétablir la microcirculation, c’est-à-dire l’oxygénation des petits vaisseaux sanguins. Le débat est ouvert », conclut Les Echos.

Date de publication : 7 mai 2018

« Une nouvelle piste contre la dépression résistante aux traitements »

Le Figaro

Damien Mascret indique en effet dans Le Figaro qu’« un biomarqueur intracellulaire pourrait prédire le risque de rechute et déboucher sur une nouvelle famille d’antidépresseurs », selon des travaux d’équipes françaises et canadiennes, membres du réseau de psychiatrie FondaMental, parus dans Nature Medicine.
Le Dr Eléni Tzavara (Inserm, Paris), qui a mené ce travail, précise : «
 Nous nous demandions pourquoi les antidépresseurs mettent 2 à 3 semaines avant d’agir et aussi pourquoi ils sont inefficaces chez un tiers des patients traités. On s’est dit qu’il fallait peut-être aller en amont des synapses […] et remonter au cœur de la cellule ».
Le Dr Raoul Belzeaux (AP-HM, Institut des neurosciences de la Timone), remarque que 
« la dépression est une maladie multifactorielle complexe. Elle peut être très génétique ou très environnementale, sachant que l’environnement agit sur l’expression du génome (épigénétique). La voie biologique intracellulaire que nous avons découverte est assez spécifique de la part biologique de la dépression ».
Le Dr Tzavara indique que 
« c’est un mécanisme qui n’a pas encore été décrit. Il y a une dizaine d’années, des chercheurs américains s’étaient intéressés à cette voie, mais ils avaient échoué, car ils n’avaient pas les outils suffisants ».
Damien Mascret explique : 
« Ils avaient envisagé l’ensemble d’une cascade biologique alors que la clé reposait sur la voie de la protéine Elk1 (facteur de transcription) ».
Le Pr Bruno Giros (CNRS, université McGill) ajoute : «
 Cette approche chirurgicale pourrait nous permettre d’éviter les effets indésirables des antidépresseurs classiques ».
Le journaliste note ainsi qu’« en utilisant la banque de cerveau Douglas-Bell Canada (BCDBC), son équipe a constaté que Elk1 était effectivement surexprimé dans l’hippocampe (zone impliquée dans les émotions) de 30 personnes en dépression qui s’étaient suicidées, alors que ça n’était pas le cas dans celui de 22 cerveaux témoins ».

Il ajoute qu’
« à Marseille et à Montréal, ce sont des patients qui ont ensuite été intégrés à l’étude ».
Le Dr Belzeaux note :
 « On arrive à mesurer l’activité de cette voie biologique par une prise de sang, raconte, ce qui permet de suivre les variations du biomarqueur en même temps que l’évolution de la dépression ».
Damien Mascret relève que 
« les chercheurs ont alors observé que la baisse de l’activité de Elk1 témoignait de l’amélioration des symptômes chez des patients sous traitement d’antidépresseurs et d’un risque de rechute lorsqu’elle restait élevée ».
Le Dr Tzavara souligne ainsi :
 « On sait qu’Elk1 est beaucoup modifiée par le stress, il va maintenant falloir voir si cette voie est impliquée dans la susceptibilité individuelle de développer une dépression ».
Le Dr Belzeaux ajoute : 
« C’est un système dynamique, l’hypothèse est qu’un traumatisme altère Elk1, mais si le système s’adapte grâce aux ressources psychologiques de la personne ou aux antidépresseurs, l’individu va surmonter l’adversité, en revanche, s’il ne s’adapte pas, ce sera très difficile de refaire fonctionner correctement cette voie ».
Damien Mascret indique que 
« dans des modèles animaux de la dépression, les chercheurs ont déjà pu vérifier l’implication de la voie Elk1, mais aussi qu’il était possible d’agir sur cette voie grâce à un peptide, qui a fait l’objet d’un brevet ».
Les Drs Belzeaux et Tzavara concluent : 
« Le médicament agit au cœur des neurones, ce qui devrait permettre d’être plus spécifique et d’agir plus rapidement que les antidépresseurs qui agissent à la surface des cellules et peut-être en adjuvant (en association aux antidépresseurs) ».

Date de publication : 9 mai 2018

« Alcoolisme féminin : un fléau sans modération »

Libération

C’est ce que titre Libération, qui constate que « les femmes boivent trop et de plus en plus mais les pouvoirs publics ne semblent pas s’en alarmer. Les conséquences sont pourtant encore plus graves pour elles que pour les hommes ».
Le journal cite le Pr Michel Reynaud, qui 
« a été un des précurseurs français de cette nouvelle discipline qu’était alors l’addictologie. Et pour lui, l’un des faits marquants de ces dernières années est l’alcoolisme au féminin ».
Le spécialiste remarque ainsi : 
« Entre un quart et un tiers de nos patients sont des femmes. Et le plus impressionnant est la banalisation : avant, lorsque des femmes buvaient, c’était honteux, et elles le faisaient de manière cachée. Ce n’est plus le cas. Il y a une normalisation sociale. Les femmes ont le droit de se saouler, de prendre une cuite. Cela ne choque plus personne ».
Le quotidien s’interroge :
 « Combien sont-elles à trop boire en France ? «Il n’existe aucune donnée fiable. Cela varie entre 500.000 et 1,5 million, dit le Pr Reynaud, remonté contre l’indigence des pouvoirs publics en la matière. Les nouvelles autorités sanitaires n’arrêtent pas de dire qu’il faut renverser l’ordre des priorités et mettre l’accent sur la prévention. Là, rien. Pas même des discours» ».
Libération rappelle notamment que 
« l’alcoolisme au féminin est particulier, différent de celui au masculin. Il touche plus particulièrement les classes aisées, alors que c’est l’inverse pour l’alcoolisme au masculin. Sur le plan de l’âge également, la consommation d’alcool n’est pas la même : chez les hommes, elle est la plus forte vers 18 ans, chez les femmes, autour de 27 ans ».
« Ces dernières associent plus souvent que les hommes consommation d’alcool et médicaments. Et lorsqu’apparaissent des symptômes physiques (comme les tremblements) liés à une consommation excessive d’alcool, les femmes vont se rendre plus rapidement chez le médecin… sans pour autant évoquer leur problème d’alcool. Les médecins prescrivent alors assez facilement des psychotropes, sans se demander si ces problèmes sont ou non liés à une addiction. Enfin, au niveau de la fréquence de consommation, les femmes qui consomment trop d’alcool le font d’ordinaire plus régulièrement que les hommes », continue le journal.
Il ajoute que « les femmes boivent de plus en plus. Cette tendance se retrouve un peu partout dans les pays développés », 
ou encore évoque une « consommation juvénile, massive et violente, [qui] diffère de l’alcoolisme des femmes adultes, qui se cachent souvent. Les causes sont multiples : certains l’expliquent par le stress, avec la «charge mentale» qui pèse sur ces femmes, lestées par le travail, la famille, et le reste ».
Libération ajoute que 
« face à l’alcoolisme, les femmes encourent des risques spécifiques. Bien évidemment, il y a le syndrome d’alcoolisation fœtale, lorsque la femme boit à outrance durant la grossesse, avec des conséquences gravissimes pour l’enfant. Mais ce n’est pas tout. Le cerveau, le cœur, et le foie des femmes se révèlent bien plus fragiles face à l’alcool ».
« Plus récemment, des chercheurs ont noté que l’alcool, consommé même en faible quantité, augmenterait les risques de cancer. Il favoriserait en particulier le cancer du sein, selon l’Institut national du cancer (Inca) », 
poursuit le quotidien.
Libération s’interroge :
 « Mais que font les pouvoirs publics ? », et observe que « la situation est totalement déséquilibrée. Les industriels de l’alcool dépensent 450 millions d’euros par an pour faire de la pub : 100 fois plus que les campagnes de prévention. Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, le concède et souligne combien ce problème la préoccupe. Mais les freins, y compris autour d’elle, sont nombreux ».
Le Pr Reynaud souligne ainsi : 
« Les pouvoirs publics n’ont pas pris la mesure du problème. Ils sont en retard sur tout. Nous avons, par exemple, mené une enquête sur les représentations des consommations, il en ressort que les Français connaissent mieux et perçoivent mieux la dangerosité que les pouvoirs publics ».

Date de publication : 9 mai 2018

« Vers un test pour détecter l’autisme dans les pupilles »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir note en effet : « Pourrait-on mettre au point un test diagnostique de l’autisme dès les premiers mois de vie ? C’est ce que suggèrent les résultats d’une étude suédoise au long cours dirigée par Terje Falck-Ytter de l’université d’Uppsala », qui vient de paraître dans Nature Communications.
Le magazine explique que 
« les chercheurs ont étudié les réflexes photomoteurs de bébés d’une dizaine de mois et ont ensuite suivi les enfants jusqu’à l’âge de 3 ans, à l’âge où le diagnostic d’autisme est effectivement posé. Ce réflexe correspond à la réponse de la pupille quand elle est exposée à des changements d’intensité lumineuse et la vitesse avec laquelle elle se contracte ou se dilate, gérant ainsi la quantité de lumière qui atteint la rétine ».
Sciences et Avenir retient que « l’étude […] révèle au moins trois choses essentielles. La première est que les enfants qui seront diagnostiqués autistes à l’âge de 3 ans auront, à l’âge de 9-10 mois, contracté leurs pupilles plus fortement que ceux qui ne seront pas atteints du syndrome. La deuxième est qu’il semble exister une corrélation entre la contraction de la pupille et la sévérité de l’atteinte autistique ».
« Enfin, la troisième est que la découverte des chercheurs suédois contredit les études antérieures, en établissant que chez les enfants après 3 ans, une fois donc le diagnostic d’autisme posé, le réflexe pupillaire est plus faible que celui d’enfants dans un groupe contrôle. Ce qui signifie que les autistes ont au début de leur vie un réflexe photomoteur plus vif que le reste de la population et que celui-ci s’inverse par la suite, devenant plus faible », 
remarque le magazine.
Il s’interroge :
 « Hypersensible au début de la vie, ce réflexe s’émousse-t-il donc par la suite d’avoir été trop sollicité ? ». Terje Falck-Ytter indique qu’« il est trop tôt pour répondre de manière aussi catégorique. Tout ce que nous voyons c’est que, par rapport à un groupe contrôle, les pupilles des autistes réagissent très fort à des stimuli lumineux en début de vie, puis très faiblement ».
Sciences et Avenir ajoute :
 « Ce travail peut-il être mis en relation avec l’une des caractéristiques des autistes qui est la difficulté à établir des contacts visuels avec d’autres personnes ? ».
Le chercheur suédois répond qu’«
 effectivement, nous avons trouvé des corrélations entre la contraction de la pupille et les difficultés de communication sociale qu’éprouvera le jeune enfant par la suite, y compris au niveau du contact visuel. […] C’est probablement un phénomène qui affecte tout le processus sensoriel et pas seulement la vision ».
Sciences et Avenir conclut que 
« pour l’instant, [Terje Falck-Ytter] estime être encore loin de pouvoir appliquer ces résultats à des tests diagnostiques à base d’un pupillomètre. Mais, dans le futur, il n’exclut pas l’idée d’utiliser cette méthode pour faciliter une détection précoce du syndrome ».

Date de publication : 11 mai 2018

« Pour vivre en bonne santé, riez ! »

Le Point

Le Point évoque le livre du Pr Gilbert Deray, chef du service de néphrologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), qui « retrace les bénéfices du rire dans la prévention comme dans la guérison de pathologies aussi graves que le diabète ou le cancer ».
Le magazine remarque ainsi : «
 On peut échapper à son destin génétique ! C’est ce qu’écrit et démontre le Pr Gilbert Deray dans un livre* passionnant où il fait état de moyens scientifiquement prouvés de vieillir en bonne santé. [Le praticien] rappelle que notre mode de vie et notre environnement ont un rôle bien supérieur à celui de nos gènes, qui ne comptent que pour 25% dans notre santé. Tout est donc possible grâce à l’épigénétique ».
« L’auteur détaille le rôle déterminant, sur la prévention et la guérison des maladies, de comportements aussi ordinaires que la lecture, l’écoute de la musique, l’exercice physique (modéré) ou encore l’alimentation. Et il insiste sur les bienfaits du rire », 
souligne Le Point.
Le magazine note que selon le médecin, 
« prendre en charge une maladie d’Alzheimer, un cancer, un infarctus du myocarde ou un diabète en ajoutant du rire au sein de l’ordonnance est une nécessité. D’ailleurs, il explique à ses patients qu’il est vital de retrouver le rire. Pour les convaincre, il leur montre l’IRM cérébrale d’une personne qui rit, «un feu d’artifice», et une autre d’un homme qui ne rit pas, «le noir total» ».
Le Point continue :
 « Le Pr Deray explique l’origine de ces bienfaits. D’abord sur les gènes. Selon les travaux d’une équipe japonaise, 15 gènes dont l’expression est activée par le rire sont également impliqués dans la réponse immunitaire. D’autres le sont dans le cycle des cellules, donc le risque de cancer, et dans les fonctions intellectuelles. «Cette modification de notre état épigénétique entraîne un cercle hormonal et immunitaire vertueux», peut-on lire. D’ailleurs, chez des patients opérés pour un cancer, la pratique de séances de rire augmente le nombre de certains globules blancs, les lymphocytes T tueurs, qui nous protègent contre les tumeurs et les infections ».
Le magazine explique que 
« le rire agit à différents niveaux dans les mécanismes de contrôle des maladies et du vieillissement. C’est pourquoi l’auteur juge urgent que l’on reconsidère sa place dans notre vie. C’est déjà le cas de la Fédération française de cardiologie et de l’American Heart Association, qui précisent que «rire vous aide à garder votre cœur en bonne santé». D’autres institutions, comme la renommée Mayo Clinic de Rochester (États-Unis), ont intégré le rire dans la prise en charge médicale des patients ».
Le Pr Deray regrette ainsi qu’« 
en France, en Europe, le rire comme instrument thérapeutique manque de considération en dehors des clowns thérapeutes pour les enfants hospitalisés ». « Sera-t-il pris au sérieux ? Il faut le souhaiter », conclut Le Point.

* Choisissez votre destin génétique, 
éd. Fayard, 406 pages, 20 euros

Date de publication : 11 mai 2018

« Le stress post-traumatique, une urgence sanitaire »

La Croix

C’est ce que titre La Croix, qui remarque que « les séquelles psychiques découlant d’une exposition à la violence sont mieux connues aujourd’hui. Mais les victimes restent encore peu prises en charge ».
Le journal revient sur 
« l’état de stress post-traumatique. « ESPT », dans le jargon médical. Trois symptômes le caractérisent : ceux qui en souffrent sont colonisés par des pensées récurrentes (souvenirs intrusifs, cauchemars), évitent tout ce qui pourrait leur rappeler le traumatisme et présentent des signes de tension constante ».
Le quotidien observe que 
« connue depuis des décennies, cette pathologie a longtemps été sous-diagnostiquée. Et, aujourd’hui encore, quand on parle «stress post-traumatique», on pense davantage aux GI de retour du Vietnam… qu’aux enfants battus. À tort. De nombreuses enquêtes de victimologie attestent de l’ampleur du phénomène et du profil varié des victimes », précisant que « les recherches se poursuivent autour de ce trouble encore en partie insaisissable ».
La Croix souligne ainsi que 
« si la prévalence de l’ESPT reste difficile à établir – tant les populations examinées diffèrent, tout comme les critères retenus –, on estime qu’environ 5% de la population a présenté, au cours de sa vie, un état de stress post-traumatique ».
« Ayant pris conscience de l’urgence sanitaire entourant cette pathologie, les pouvoirs publics promettent l’ouverture, d’ici à 2019, de dix unités dédiées à la prise en charge du psychotraumatisme », 
indique le journal.
La Croix rappelle en effet que 
« souffrir de l’ESPT, c’est présenter un risque accru de dépression, mais aussi d’addiction. C’est souvent aussi rencontrer des difficultés d’apprentissage, voire, dans certains cas, multiplier les conduites asociales ou les comportements à risque. Tout cela est parfaitement connu des spécialistes… Mais de qui d’autre ? De pas grand monde ».
Muriel Salmona, psychiatre, remarque ainsi : 
« Certaines victimes de stress post-traumatique s’isolent, d’autres versent dans la violence, d’autres présentent de graves retards cognitifs, mais, plutôt que de chercher le traumatisme à l’origine de cela, on le met sur le compte de leur personnalité, on les étiquette “psychotiques”. Bref, on les essentialise. Alors qu’au départ, il y a tout simplement une souffrance méconnue ».
Le quotidien indique que 
« l’urgence sanitaire est telle que le psychiatre et président de l’Institut de victimologie Gérard Lopez plaide pour un dépistage systématique des maltraitances ». Ce dernier souligne : « On interroge bien les patients sur leurs antécédents chirurgicaux ou allergiques, pourquoi pas sur les violences graves auxquelles ils ont déjà été exposés ».

Date de publication : 15 mai 2018

« Comment le sucre calme nos angoisses »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui note : « Qui n’a jamais croqué un bonbon en cas de frustration ? Le sucre est promoteur de bien-être et d’apaisement, comme le confirment de multiples études ».
Aude Rambaud évoque un 
« effet biologique d’abord : sa consommation entraîne à la fois une augmentation de production de la sérotonine – hormone du bien-être et antidépresseur naturel – et une baisse de production de dopamine et de noradrénaline – hormones associées au stress ».
Le Dr Patrick Lemoine, psychiatre, observe ainsi que 
« les mécanismes sont parfaitement connus : quand le taux de sucre augmente dans le sang, l’insuline est libérée pour corriger ce pic. Or, elle favorise l’entrée de tryptophane dans le cerveau, un acide aminé qui participe à la synthèse de la sérotonine, et elle réduit le passage d’un autre acide aminé, la tyrosine, précurseur de la dopamine et de la noradrénaline ».
« Autant dire que sucre rime avec plaisir. Il aurait même un effet antalgique sans que l’on sache pourquoi et est recommandé chez le nourrisson avant de pratiquer un acte douloureux pour le calmer et l’apaiser », 
continue Aude Rambaud.
Le Pr Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie à l’hôpital Albert-Chenevier (Créteil), précise :
 « Les individus sont en effet très sensibles au goût sucré, qui provoque du bien-être. Comme nous en avons besoin pour survivre, l’évolution a probablement fait en sorte que cet ingrédient soit une source très importante d’attractivité et de motivation afin que notre organisme fasse tout pour s’alimenter en sucre ».
Aude Rambaud aborde en outre 
« la dimension psychoaffective associée à cet aliment. Notre culture nous incite dès le plus jeune âge à le considérer comme un produit apaisant, réconfortant, comme une récompense ».
Le Pr Pelissolo relève ainsi qu’«
 il existe un lien fort entre alimentation et émotions et c’est particulièrement le cas du sucre. Il représente une valence positive qui permet de calmer des émotions négatives de peur, d’anxiété, de tristesse ».
La journaliste note de plus que 
« sa consommation est associée à des événements et des situations agréables, de partage et de convivialité ; des fêtes, des anniversaires. […] Le côté apaisant du sucre s’expliquerait également par son effet soporifique ».
Aude Rambaud explique que 
« des chercheurs ont montré en 2015 que le glucose favoriserait l’endormissement. Il agit directement sur le système de contrôle des fonctions de veille et de sommeil dans le cerveau en «éteignant» les neurones impliqués dans l’éveil et en activant ceux qui sont promoteurs du sommeil ».

Date de publication : 28 mai 2018

 

 


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