« De nouvelles pistes pour expliquer l’autisme »

Les Echos

Les Echos note qu’« une étude française vient remettre en cause le modèle théorique dominant concernant les anomalies cérébrales à l’origine du fonctionnement mental atypique des personnes avec autisme. Mais la recherche n’en continue pas moins d’avancer… ».
Le journal rappelle qu’
« il y a 2 ans, une étude parue dans Nature […] avait établi que les enfants dont le cerveau grossissait plus vite que la moyenne au cours de leur première année de vie avaient davantage de risques d’être diagnostiqués comme autistes à l’âge de 2 ans ».
« La cause de cette croissance cérébrale atypique, qui s’arrête brutalement au bout de quelques années, demeurait jusqu’ici une énigme. Celle-ci vient peut-être de trouver un début d’explication avec une nouvelle étude parue […] dans Nature Neuroscience », 
indique le quotidien.
Les Echos explique que 
« leurs auteurs, dirigés par Simon Schafer du Salk Institute (La Jolla, Californie), se sont intéressés à la croissance des cellules nerveuses elles-mêmes. […] Ils ont prélevé à des personnes autistes et non autistes des cellules de peau, avant de les transformer in vitro en cellules souches neurales – le « moule » dont sortiront, ensuite, tous les types de cellules nerveuses : neurones, cellules gliales (assurant la nutrition et l’entretien des neurones), etc. ».
« Ils ont constaté que les cellules nerveuses provenant de personnes souffrant d’autisme se développaient plus rapidement que celles des non-autistes, devenaient plus grosses, se dotaient d’excroissances plus élaborées », 
note le journal.
Il ajoute : «
 Phénomène sous-jacent également mis en lumière par les chercheurs américains dans la même étude, les gènes responsables de cette neurogenèse s’expriment plus vite et plus tôt dans les cellules provenant de personnes autistes. La raison en serait liée à une différence au niveau de la chromatine, cette structure au sein de laquelle l’ADN se trouve empaqueté et compacté. Cette chromatine serait plus ouverte et plus facilement dépliable chez les autistes, accélérant d’autant le processus génétique responsable de la neurogenèse ».
Les Echos remarque qu’
« il arrive aussi que les nouvelles études remettent en cause certaines théories laborieusement construites. C’est le cas de celle réalisée par une équipe de chercheurs français dans le cadre d’une collaboration entre la Fondation FondaMental, l’Inserm, l’institut NeuroSpin du CEA et l’hôpital Henri-Mondor, et dont les résultats remarqués ont été publiés en novembre dernier dans la revue Brain ».
Le quotidien explique ainsi que 
« les chercheurs ont pu bénéficier des données exceptionnellement complètes et détaillées de la cohorte InFoR-Autism, elle-même fruit d’une collaboration entre la Fondation FondaMental, l’Inserm et l’Institut Roche. Un autre atout décisif a été la récente mise au point, à NeuroSpin, d’un atlas modélisant très précisément, chez les non-autistes, les connexions dites à courte distance, reliant les neurones de zones adjacentes du cerveau ».
Les Echos précise que les auteurs 
« ont utilisé une méthode d’imagerie plus adéquate que celles précédemment employées : l’IRM de diffusion (IRMd), permettant de visualiser le déplacement des molécules d’eau le long de la gaine de myéline enveloppant les axones ».
Le journal note que 
« si le déficit de connexions longue distance paraît acquis […], il n’en va pas de même de l’excès supposé de connexions courte distance. […] Les auteurs de l’étude ont au contraire constaté un… déficit de connexions courte distance. Du moins s’agissant de 13 des 63 faisceaux répertoriés et modélisés dans l’atlas ».
Marc-Antoine d’Albis, psychiatre à Henri-Mondor et principal auteur, remarque 
: « La force de notre étude, c’est qu’elle montre une corrélation entre, d’une part, ce déficit de connexions courte distante et, de l’autre, le déficit de cognition sociale que l’on observe chez la plupart des personnes avec autisme ».
« Reste que, comme il le dit lui-même, ce résultat n’est, à l’heure actuelle, nullement généralisable à tous les autistes, l’étude de Brain n’ayant porté que sur des adultes de sexe masculin et dits «autistes de haut niveau» parce que maîtrisant le langage », 
relève Les Echos.
Le journal souligne que «
 d’autres investigations seront à conduire, notamment sur les enfants, pour savoir si cette anomalie de la connectivité à courte distance est bien un trait spécifique de l’autisme, et non un simple effet de l’âge ne se rencontrant que chez les adultes ».

Date de publication : 4 février 2019

« En France, le suicide se porte tristement bien »

Libération La Croix Le Figaro

Eric Favereau s’interroge dans Libération : « Serait-ce une fatalité française ? Les chiffres sur le suicide ne sont pas bons : l’Hexagone présente toujours un des taux les plus élevés d’Europe, avec près de 9000 suicides par an. Et ce chiffre ne s’améliore pas vraiment ».
Le journaliste note ainsi qu’
« à l’occasion de la 23e Journée nationale pour la prévention du suicide, de nouvelles données sont publiées par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire ».
Il explique que 
« le baromètre de Santé publique France a interrogé en 2017 plus de 25.000 personnes de 18 à 75 ans, autour des pensées suicidaires ainsi que des tentatives de suicide. En 2017, ce sont 4,7% des 18-75 ans qui «ont déclaré avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois», 7,2% ont tenté de se suicider au cours de leur vie. Et 0,39% au cours de l’année. C’est beaucoup, cela fait plus d’un million de personnes qui ont pensé à se suicider l’année écoulée ».
Eric Favereau relève qu’
« on retrouve des facteurs de risque bien connus : le fait d’être une femme, de vivre une situation financière délicate, mais aussi le fait d’être célibataire, divorcé ou veuf. L’inactivité professionnelle joue également ainsi que des événements traumatisants. Reste que «le facteur le plus associé aux pensées suicidaires reste d’avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l’année» ».
Le journaliste retient un 
« manque de suivi post-tentative », écrivant : « C’est peut-être ce qui est le plus troublant : la non-réussite des politiques publiques. Nous assistons, certes, à une lente décroissance de la mortalité suicidaire sur les dix dernières années, mais pas sur les tentatives de suicide qui sont plutôt en légère hausse ».
« Aux yeux des spécialistes, «cette évolution est très insuffisante». Et nous sommes loin de l’objectif d’aboutir à une «cassure» des courbes d’évolution des tentatives et des décès par suicide. Au mieux, nous sommes à un palier », 
remarque Eric Favereau.
Il souligne que « 
face à ce drame de santé publique, il s’agit d’intervenir aussi bien «à proximité du passage à l’acte suicidaire» qu’après, pour maintenir le contact post-hospitalisation avec les personnes ayant effectué une tentative de suicide. Les dispositifs sont classiques. Comme la mise en œuvre d’un numéro unique avec une ligne d’appel d’urgence dédiée à la crise suicidaire, mais aussi et surtout l’attention aux proches pour prévenir de la contagion suicidaire. Et c’est là que les insuffisances sont les plus criantes ».
Le BEH observe ainsi que 
« seulement la moitié des personnes déclarant des pensées suicidaires au cours de l’année en ont parlé à quelqu’un et que la moitié des personnes ayant effectué une tentative de suicide au cours de la vie déclarent avoir été suivies par un professionnel de santé après leur TS ».
Eric Favereau évoque en outre 
« les jeunes, un groupe bien fragile » : « Dans un travail inédit, l’enquête sur la santé et les consommations lors de l’Appel de préparation à la défense (Escapad) pointe des chiffres en effet alarmants. «Plus de 4% des filles et près de 3% des garçons de 17 ans ont déclaré en 2017 une tentative de suicide suivie d’une hospitalisation au cours de leur vie». Et «plus d’un jeune sur dix – deux fois plus souvent les filles – a déclaré des pensées suicidaires au cours de l’année» ».
La Croix indique pour sa part que 
« des psychiatres alertent sur la «contagion» suicidaire ». Le journal cite le Pr Pierre Thomas, chef de pôle de psychiatrie au CHRU de Lille, qui écrit dans le BEH : « On considère qu’un suicide endeuille en moyenne 7 proches et impacte plus de 20 personnes. Or, il est démontré que le risque de suicide augmente significativement dans l’entourage d’une personne suicidée (famille, camarades de classe, collègues de travail, etc.) ».
Le quotidien ajoute que « 
ce phénomène de contagion est aussi constaté lors du suicide d’une célébrité fortement relayé par les médias » : « « Par exemple, dans le mois ayant suivi la mort de Marylin Monroe, en 1962, on a recensé une augmentation du taux de suicide de 12,5% aux États-Unis et de 40% pour la seule ville de Los Angeles. En France, après le suicide de Pierre Bérégovoy, en 1993, les suicides par arme à feu ont connu une augmentation de 26,5% chez les hommes de la même tranche d’âge », précise le Dr Charles-Édouard Notredame, psychiatre au CHRU de Lille.
La Croix explique que 
« le risque touche principalement les personnes déjà vulnérables. […] Il peut alors se produire un phénomène «d’imitation» chez des individus qui s’identifient fortement à la personne décédée ».
Le Dr Notredame indique qu’«
 un autre mécanisme est celui qu’on appelle la disponibilité cognitive. Quand les médias parlent d’un suicide, en détaillant la méthode utilisée, cela peut rendre plus concrète la possibilité d’un passage à l’acte pour soi-même. Et cela peut lever des inhibitions ».
Le journal souligne que « 
la priorité est d’accorder une attention toute particulière à la vulnérabilité, plus ou moins extériorisée, de toute personne confrontée à un suicide », le Pr Thomas précisant : « Il faut éviter les formules du type : “maintenant, il repose en paix” ou “on ne pouvait rien faire”, pour ne pas que le suicide apparaisse comme la seule issue possible pour une personne qui va mal ».
Le Dr Notredame ajoute : «
 Il y a cette idée qu’en parler peut faire naître des idées suicidaires chez autrui. Or, c’est l’inverse : ne rien dire, c’est perpétuer l’idée chez une personne fragile qu’aller mal ou avoir envie de mourir, est quelque chose qui doit rester caché ».
De son côté, Le Figaro retient la « 
hausse préoccupante des pensées suicidaires chez les adolescentes » : « A 17 ans, près de 3% des adolescents ont déjà fait une tentative de suicide ayant nécessité une hospitalisation, et plus d’un sur 10 a eu des pensées suicidaires dans l’année ».
« Ces statistiques, issues du BEH […], donnent la mesure de la souffrance psychique des jeunes Français, et plus spécifiquement des jeunes Françaises. Car selon les auteurs de l’étude dévoilée à l’occasion de la Journée nationale pour la prévention du suicide, «le syndrome dépressif et les tentatives de suicide sont davantage le fait des filles» », 
relève le journal.
Il cite aussi le Pr Thomas, qui souligne que
 « contrairement à d’autres pays, la France n’a pas encore mis en œuvre de politique volontariste dans le but de réduire drastiquement le nombre de suicides ».

Date de publication : 5 février 2019

« Suivi des patients souffrant de troubles psychiatriques : «Le risque zéro n’existe pas» »

Le Parisien

Le Parisien se penche longuement sur cet « incendie criminel [qui] a provoqué la mort d’au moins 10 personnes et fait 32 blessés dans le 16e arrondissement de Paris [dans la nuit de lundi à mardi]. La suspecte, qui vit dans l’immeuble, a été internée », note le journal.
Le quotidien livre notamment les propos du Pr Antoine Pelissolo, chef du service psychiatrie de l’hôpital Mondor de Créteil, qui 
« revient sur la prise en charge des patients, alors qu’une femme qui présente des antécédents psychiatriques est suspectée d’avoir incendié [cet] immeuble ».
Le journal rappelle que le praticien 
« nous avait dévoilé sa lettre ouverte à la ministre de la Santé signée par 100 professionnels pour dénoncer «une prise en charge insuffisante des patients» le 16 janvier ».
Le Parisien demande tout d’abord : 
« En France, qui décide de faire sortir un malade de l’hôpital ? ». Le Pr Pelissolo répond que « dans 90% des cas, ce sont les médecins du service psychiatrique, toujours en accord avec le patient. Mais, lorsque celui-ci a été hospitalisé d’office, c’est-à-dire sans consentement, sur demande de l’Etat, parce qu’il s’est montré dangereux, qu’il a menacé des personnes, il faut, en plus, l’autorisation du préfet. Cela concerne 5% des cas. Enfin, dans les 5% restants, lorsqu’un patient a été interné sur demande d’un tiers, parce qu’il est en danger et présente des risques de suicide immédiat, la famille est aussi consultée ».
Quant aux 
« règles pour qu’un patient rentre chez lui », le chef de service précise qu’« elles sont nombreuses. On doit constater une amélioration significative de son état de santé avec une disparition des symptômes, un quasi rétablissement. Le patient doit aussi bien accepter de poursuivre les soins après l’hospitalisation ».
Le Pr Pelissolo poursuit : «
 Les symptômes ne disparaissent pas toujours totalement. Mais on prépare sa sortie, en amont. Il existe des permissions pour que le patient se réhabitue à l’extérieur. On rencontre toujours la famille pour connaître son entourage. On le prépare à la reprise du travail, on prend des précautions pour savoir où il va habiter, s’il aura de quoi vivre ».
Le psychiatre ajoute que 
« le principal point faible, c’est une fois [que les patients] sont à l’extérieur. On met en place des consultations diverses, avec des psychologues, des infirmiers dans des centres médico-psychologiques. On peut aussi faire des visites à domicile et parfois même des soins intensifs, chez le patient. […] Il existe aussi des hôpitaux de jour où il se rend ».
Il indique qu’«
 on n’en a pas toujours les moyens. C’est assez difficile. Pour cela, il faut passer du temps avec les malades. La psychiatrie n’a pas besoin de technologies très complexes, on a besoin de personnel ! En France, 2 millions d’individus doivent être suivis pour des troubles bipolaires, du comportement et de schizophrénie. Et encore, je ne parle pas des dépressions sévères ».
Concernant ce drame, le Pr Pelissolo remarque : 
« Je ne sais pas comment cela a pu arriver. Sainte-Anne est l’un des établissements les mieux organisés. Peut-être que tout a été fait, que des soins ont bien été mis en place. Mais on ne peut pas tout prévoir. Il y a parfois des échecs et des événements imprévisibles. Le risque zéro n’existe pas ».
Le Dr Marie-Odile Krebs, chef de service à Sainte-Anne, rappelle quant à elle que 
« de façon générale, la psychiatrie est en sous-effectif, c’est un vrai souci qui ne nous aide pas à assurer un suivi optimal ».

Date de publication : 6 février 2019

« Après l’incendie meurtrier de Paris, des psychiatres invitent à la prudence »

La Croix

C’est ce que titre La Croix, qui relève que « la quadragénaire, soupçonnée d’être à l’origine de l’incendie qui a fait 10 morts, à Paris, venait de sortir d’un établissement psychiatrique et avait été déjà hospitalisée treize fois en 10 ans. Ce qui n’est pas le signe d’une dangerosité psychiatrique avérée, estiment des praticiens ».
Le Dr Daniel Zagury, chef de service au centre psychiatrique du Bois-de-Bondy (Seine Saint-Denis), remarque ainsi que
 « cet incendie est bien sûr effroyable. Mais encore une fois, on nous ressort le grand débat sur la dangerosité psychiatrique alors qu’il existe beaucoup d’inconnues sur la situation médicale de cette femme. Et une fois de plus, les médias parlent de psychiatrie à l’occasion d’un fait divers ».
Le journal observe que 
« Rémy Heitz, le procureur de Paris, a précisé qu’elle était sortie le 30 janvier, d’un séjour de près de 2 semaines à l’hôpital psychiatrique parisien de Saint-Anne. Cette hospitalisation, la treizième en dix ans, avait pris fin «sur décision médicale», a souligné le magistrat. Ce qui pourrait laisser supposer qu’elle avait été hospitalisée sans son consentement. […] Le psychiatre de Saint-Anne a-t-il commis une faute en la laissant sortir ? ».
Le Dr Pierre Lamothe, ancien chef du service médico-psychologique régional (SMPR) de Lyon, déclare que 
« c’est impossible à dire en l’état. Même si des gros progrès ont eu lieu ces dernières années, nous n’avons pas d’outils pour savoir avec certitude si un patient va commettre un acte violent ».
Le praticien indique que 
« dans l’immense majorité des cas, nos patients ne sont pas dangereux. Et on ne peut pas enfermer à vie une personne dans un hôpital par crainte qu’elle n’allume un jour un feu après une dispute. Par ailleurs, le fait qu’elle ait été hospitalisée treize fois en dix ans n’est pas en soi le signe que cette femme présente une dangerosité psychiatrique. J’ai beaucoup de patients, hospitalisés aussi souvent, et qui ne font jamais parler d’eux quand ils sont dehors ».
La Croix ajoute qu’il est 
« difficile de se prononcer, estime aussi le Pr Jean-Louis Senon [ancien chef de pôle en psychiatrie au CH Henri-Laborit de Poitiers], sans savoir si cette femme est ou non atteinte d’une maladie psychiatrique ».
Le spécialiste explique que 
« les deux pathologies pour lesquelles on a le plus d’hospitalisations sans consentement sont la schizophrénie et les troubles bipolaires. Chez ces malades, les actes violents restent très rares mais peuvent survenir quand ils arrêtent leur traitement. La prise ou non des médicaments est donc un critère très important pour le médecin. C’est en général bien plus compliqué d’évaluer la dangerosité d’un patient qui n’a pas de pathologie psychiatrique mais juste des troubles de la personnalité avec une violence parfois décuplée sous l’effet de l’alcool ou du cannabis ».

Date de publication : 8 février 2019

« Une piste pour expliquer les petits ratés de l’attention »

Le Figaro

Damien Mascret note ainsi dans Le Figaro : « Avoir un nom sur le bout de la langue ; entrer dans une pièce et ne plus savoir pourquoi ; oublier le nom des gens ; avoir du mal à se décider. Tous ces petits signes inquiètent parfois alors qu’ils sont la plupart du temps sans gravité. Mais comment s’expliquent-ils ? ».
Le journaliste annonce qu’
« une étude canadienne, menée sous la houlette du Dr Ayan Key, à l’Institut de recherche Rotman, à Toronto, et publiée dans la revue Neurobiology of Aging, apporte peut-être la réponse. Avec ses collègues, il a fait passer des IRM cérébrales et des tests cognitifs […] à des personnes de plus de 55 ans qui se plaignaient de ce type de troubles ».
« Des volontaires en bonne santé, si ce n’est qu’ils devaient avoir au moins un facteur de risque cardiovasculaire : hypertension artérielle, diabète de type 2, syndrome d’apnée du sommeil, tabagisme (présent ou passé), antécédents familiaux de maladie cérébrovasculaire, âge supérieur ou égal à 70 ans », 
précise Damien Mascret.
Il ajoute que « 
ce petit groupe était composé de 26 femmes et 20 hommes âgés en moyenne de 70 ans. Leurs IRM ont ensuite été comparées à celles d’un groupe contrôle sans facteur de ­risque cardiovasculaire qui ne se plaignait de rien ».
Le journaliste note que les chercheurs «
 ont alors eu la surprise de voir que la moitié des individus qui se plaignaient de ces petits troubles présentaient aussi des anomalies à l’IRM. Plus précisément, ce que les neuroradiologues appellent des petits hypersignaux dans la substance blanche, qui constitue l’essentiel de la masse du cerveau ».
Le Pr Charlotte Cordonnier, neurologue et chercheur Inserm au CHU de Lille, remarque que «
 ce n’est pas complètement une surprise de trouver ce type de signaux dans la substance blanche chez des gens âgés, on en trouve chez environ 6% des cinquantenaires ou sexagénaires et chez 20% des septuagénaires et octogénaires, c’est le signe d’une atteinte des petits vaisseaux, qu’on appelle la microcirculation, les artères perdent leur souplesse, leur pulsatilité et la matière cérébrale qui les entoure est moins bien nourrie ».
Damien Mascret relève qu’« 
on ne sait pas encore très bien quels sont les mécanismes de ces atteintes, mais elles semblent en tout cas impliquées dans la baisse des performances cognitives du cerveau, voire dans des démences dites vasculaires par contraste avec les démences dégénératives comme la maladie d’Alzheimer ».
« Évidemment si les atteintes vasculaires viennent s’ajouter par ailleurs à une dégénérescence des neurones, les symptômes du déclin cognitif apparaîtront des années plus tôt », 
continue le journaliste.
Le Pr Cordonnier souligne ainsi qu’
« on protège aussi son cerveau en faisant de la prévention des maladies cardiovasculaires : traitement de l’hypertension artérielle, du diabète, des hypercholestérolémies, lutte contre le tabagisme, l’alcool, la sédentarité ou le surpoids ».
Damien Mascret observe que 
« la deuxième surprise des chercheurs canadiens a été de constater, parmi ceux qui se plaignaient de petits troubles, qu’à performances égales aux tests cognitifs, certains avaient peu d’hypersignaux sur leur IRM cérébrale alors que d’autres en avaient beaucoup ».
Les chercheurs écrivent que 
« cela suggère que la cognition, chez ces adultes âgés ayant une atteinte légère à modérée des petits vaisseaux cérébraux, ne se résume pas aux éléments visibles avec les appareils actuels de neuro-imagerie ».
Le journaliste note ainsi que 
« tout se passe comme si, chez certaines personnes, des mécanismes de compensation leur permettaient de fonctionner apparemment normalement. En réalité, l’effort cognitif fourni est plus important et ce «coût cognitif» supplémentaire se fait au prix d’un discret ralentissement. On arrive au même résultat, mais on met un peu plus de temps ».

Date de publication : 8 février 2019

« Enfants : les dangers de l’addiction aux écrans »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro sur sa Une, qui remarque : « Inattention, difficulté d’apprentissage, troubles du comportement… Des médecins et des enseignants tirent la sonnette d’alarme ».
Le journal observe que 
« depuis plusieurs années déjà, des pédiatres, des pédopsychiatres, des professionnels de la petite enfance et certains enseignants tirent la sonnette d’alarme. Alors que les foyers comptent désormais près de 6 écrans, l’inquiétude sur la surexposition des plus jeunes aux tablettes, smartphones, ordinateurs ou à la traditionnelle télévision ne cesse de croître ».
Le quotidien relève ainsi : 
« Des tout-petits ingérables à la crèche, des élèves de maternelle qui ne répondent pas à leur prénom ou sont incapables de tenir leur stylo, des écoliers qui peinent à se concentrer, des élèves amorphes en cours… La faute aux écrans ? ».
Le Figaro remarque notamment : 
« Problème de sommeil, effet sur le poids, effet zapping… Au-delà de ces effets pointés par l’Académie des sciences dans un avis de 2013, il n’existe pas d’études scientifiques faisant le lien entre surexposition aux écrans et développement des troubles cognitifs ou neuro-développementaux ».
Le journal poursuit :
 « Les écrans, coupables trop faciles ? La polémique fait rage. En 2017, elle s’est envolée après la médiatisation de l’alerte controversée d’un médecin de PMI [centre de protection maternelle et infantile], Anne-Lise Ducanda, sur la montée en puissance de troubles chez les tout-petits surexposés aux écrans. La comparaison de ces troubles avec ceux de l’autisme a contribué à brouiller le débat ».
« En janvier, son Collectif surexposition écrans (CoSE) est revenu à la charge avec une tribune publiée dans Le Monde sur l’explosion des troubles des apprentissages à l’école. Depuis 2010, les troubles du langage et de la parole ont progressé de 94%, et les troubles intellectuels et cognitifs de 24%, pointe la tribune, qui se base sur les chiffres de l’Éducation nationale », 
note le quotidien.
Le Figaro ajoute : «
 Les écrans, responsables de ces troubles, parmi lesquels on compte les « dys » (dyslexie, dysphasie, dyspraxie) ? ». 
Franck Ramus, neuroscientifique, réagit : « 
Jusqu’à preuve du contraire, à savoir de vraies données épidémiologiques, il n’y a pas plus de raison de croire à une épidémie d’autisme qu’à une épidémie de ces troubles. Il ne s’agit pas de dire que passer 6 heures par jour à regarder la télé ou à faire des jeux vidéo est sans conséquences. Cela empiète sur des interactions, des activités et des apprentissages plus utiles ».
« Mais cela ne veut pas dire que l’écran est nocif en lui-même. Il faut aussi rappeler que les prédispositions des enfants et les facteurs familiaux jouent un rôle dans l’exposition aux écrans », 
indique le spécialiste.
Le Figaro cite en outre le neuroscientifique Stanislas Dehaene, qui remarquait en septembre dernier dans L’Express : «
 La malnutrition est plus risquée pour le cerveau que les écrans ».
Le journal rappelle qu’
« en novembre, alors que le Sénat adoptait à la quasi-unanimité une proposition de loi visant à mieux encadrer l’usage des écrans pour les enfants de moins de 3 ans, le gouvernement indiquait qu’il préférait attendre des études scientifiques avant de se prononcer ».

Date de publication : 14 février 2019

« Consommation d’alcool en France : vers une transformation générationnelle »

Libération La Croix

Charles Delouche note à son tour dans Libération que « l’alcool a provoqué la mort de 41.000 personnes en 2015 en France. Soit 30.000 décès chez les hommes et 11.000 chez les femmes. Cela représente 7% de la mortalité en France cette année-là ».
Le journaliste explique que l’étude 
« publiée mardi par Santé publique France montre que la consommation d’alcool n’a pas reculé depuis 2014 dans l’Hexagone. Elle confirme une nouvelle fois l’impact de la boisson sur la mortalité. Parmi ces décès, 16.000 sont arrivés à la suite d’un cancer, 9.900 résultent de maladies cardiovasculaires, 6.800 liés à une maladie digestive, 5.400 en raison d’un accident ou d’un suicide et plus de 3.000 à cause d’une maladie mentale ».
« La France figure dans le peloton de tête des pays les plus consommateurs d’alcool au monde, chez les 15 ans et plus. Elle occupe la 6e place parmi les 34 pays membres de l’OCDE », 
continue Charles Delouche.
Le journaliste note que selon Santé publique France
, « la consommation se stabilise depuis 4 ans, alors que la tendance était à la baisse depuis de nombreuses années. En 2017, les Français de plus de 15 ans buvaient en moyenne 11,7 litres d’alcool pur par an, soit la même quantité qu’en 2013, contre 26 litres en 1961, et jusqu’à 35 litres par an au début du XXe siècle ».
Charles Delouche continue : 
« Un Français sur dix boit de l’alcool tous les jours. Le pourcentage des usagers quotidiens est passé de 24% en 1992 à 10% aujourd’hui ».
Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a réagi : 
« Des cancers, des maladies cardio-vasculaires et digestives mais aussi des accidents de la route, des violences et des suicides. La meilleure protection face aux dangers de l’alcool, c’est la responsabilité de chacun. Diminuons notre consommation. Sensibilisons nos proches ».
De son côté, Jean-Pierre Couteron, porte-parole de la Fédération addiction, remarque que 
« cette stabilisation de la baisse de consommation d’alcool pur est un mauvais signe. On ne boit certes plus tous les jours mais lorsqu’on choisit de boire, on consomme beaucoup. C’est une transformation générationnelle qui s’opère ».
Charles Delouche souligne ainsi qu’
« en 2017, 5% des Français consommaient 6 verres ou plus en une même occasion toutes les semaines. Un pourcentage qui s’élève à 19,4% chez les 18-24 ans tandis qu’il n’est que de 1% chez les plus de 55 ans ».
Jean-Pierre Couteron évoque un 
« changement de mode de consommation et de culture de l’alcool. On continue de s’éloigner de l’alcool quotidien, de ce qu’on appelait dans les années 50 le rouge étoilé : des bouteilles de vin vendues par caisses entières, peu alcoolisées, qui se buvaient midi et soir dans les familles françaises ».
La Croix observe également que 
« l’alcool cause plus de 40.000 décès par an dans l’Hexagone. [..] 90% de ces décès surviennent en absorbant plus de 5 verres par jour. Autre constat, plus de la moitié de l’alcool consommé en France l’est par 10% de la population ».
« Voilà de quoi redonner de la vigueur aux arguments des médecins qui dénoncent la tiédeur avec laquelle, selon eux, le gouvernement lutte contre la consommation excessive d’alcool en France », 
relève le journal.
Il souligne que 
« même une consommation relativement modérée n’est pas sans risque puisqu’un peu moins de 500 morts sont survenues avec un usage de moins de 18 g par jour (soit un peu moins de 2 verres) ».
La Croix remarque qu’
« au cours des dernières décennies, la consommation d’alcool a fortement baissé. En 1930, elle était de 65 g par jour et par personne. Elle est ensuite descendue à 57 g en 1957, puis à 26 g en 2013. Un chiffre resté stable depuis » ;
« En dépit de cette évolution, la consommation d’alcool «reste profondément ancrée dans les pratiques culturelles françaises», souligne Santé publique France, en ajoutant que notre pays se situe au 6e rang des nations les plus consommatrices parmi les 34 pays de l’OCDE », 
ajoute le quotidien.

Date de publication : 20 février 2019

 

 


« Retour à la revue de presse.