« Dépression : quand les sportifs professionnels perdent pied »

Libération

Libération remarque dans une enquête : « Exercer sa passion comme métier, tout en étant grassement payé. Voici la vie de sportif que beaucoup idéalisent. L’athlète de haut niveau se doit d’être au top physiquement comme mentalement ».
Le quotidien souligne toutefois que «
 si les meilleurs semblent intouchables à la manière d’un Roger Federer, la réalité est en fait bien plus nuancée. Un monde où beaucoup de sportifs cachent leur anxiété, et où trois quarts d’entre eux ne peuvent pas vivre uniquement de leur pratique ».
Anthony Mette, psychologue de footballeurs et rugbymen professionnels, indique ainsi 
: « Généralement, chaque année, je côtoie au moins un ou deux joueurs par centre de formation qui présentent des symptômes d’anxiété ».
Libération relève notamment qu’«
 en 2018, les basketteurs américains DeMar DeRozan et Kevin Love, multiples All-Stars, ont levé le voile sur ce tabou, en reconnaissant publiquement être dépressifs. Un an plus tard, en mars 2019, Kelly Catlin, triple championne du monde de poursuite sur piste et médaillée d’argent aux JO de Rio, se donne la mort à l’âge de 23 ans ».
Le quotidien observe qu’
« en France, malgré de nombreux témoignages, peu voire rien n’a été fait. Le règlement de la Ligue professionnelle de football (LFP) oblige les clubs à assurer le suivi médical des joueurs sur le plan biologique, cardiologique et traumatologique. Mais rien n’est prévu sur le suivi de leur santé mentale ».
Le journal évoque une 
« lueur d’espoir : l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) a lancé en 2013, un service d’écoute anonyme, disponible 3 heures par semaine, le jeudi après-midi ».
Libération continue : 
« Même constat pour la Ligue nationale de rugby (LNR), où rien n’est prévu pour s’assurer de la bonne condition mentale des joueurs. […] Depuis peu, certains clubs recrutent des «préparateurs mentaux», des coachs dont l’objectif est davantage de booster les performances des joueurs que de prendre en compte leur bien-être psychologique ».
Le journal observe enfin qu’
« aux Etats-Unis, la dimension psychologique, autrefois considérée comme une problématique secondaire, fait aujourd’hui partie intégrante des entraînements. […] Cet été, la NBA a même annoncé que des psychologues seront mis à la disposition des joueurs et des équipes au cours de la saison ». Le quotidien note néanmoins qu’« en France, des initiatives commencent à se mettre en place ».

Date de publication : 3 septembre 2019

« Santé et travail : moins de risques physiques, plus de pression psychologique »

Libération

Libération s’interroge : « Le salarié du privé d’aujourd’hui est-il moins exposé aux risques professionnels que celui d’hier ? Ça dépend, répond, en somme, l’enquête surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels (Sumer) qui livre tout juste ses premiers enseignements pour 2017 ».
Le quotidien explique que 
« réalisée seulement tous les 7 ans, en moyenne, cette dernière vise à mieux connaître les expositions «au plus proche du travail réel». Pour ce faire, elle s’appuie sur le travail de 1200 médecins du travail et des questionnaires complétés par des salariés. Une matière qui offre, pour cette nouvelle mouture, des résultats «contrastés», selon la Dares, organisme de statistiques rattaché au ministère du Travail ».
Libération retient que 
« certes, pointent les auteurs, «la plupart des expositions des salariés aux contraintes physiques ont baissé entre 1994 et 2017». Avec une seule exception : le risque lié aux nuisances sonores ne connaît, lui, pas d’embellie. Résultat notamment du développement des open spaces ».
« De même, le travail répétitif est à la baisse, avec une récente diminution pouvant «être rattachée aux évolutions technologiques, dont l’automatisation», note la Dares. Mais cette tendance baissière concerne d’abord les expositions les plus longues, au-delà de 10 heures par semaine. En dessous, l’exposition stagne. Ce qui peut s’expliquer par un «recours accru à la polyvalence» », 
précise le journal.
Libération continue : «
 Même prudence de la Dares sur les risques liés aux produits dangereux. L’exposition à au moins un produit chimique a légèrement chuté sur la période 1994-2017, note l’organisme. Toutefois, l’exposition à un produit cancérigène concerne encore 10% des salariés du privé, soit 1,8 million de personnes. Parmi les personnes les plus exposées à des risques : les travailleurs de la construction et les ouvriers qualifiés ».
Le journal constate enfin que 
« l’intensité du travail, «un des facteurs essentiels des risques psychosociaux au travail», a augmenté depuis 20 ans. La Dares note néanmoins une légère stagnation ces dernières années. Entre 2010 et 2017, les formes de pressions exercées sur les salariés ont surtout évolué : l’intensité du travail lié au déplacement automatique d’un produit ou la cadence automatique d’une machine est à la baisse, tout comme celle liée au contrôle et à la surveillance exercés par la hiérarchie. En revanche, à l’heure où les algorithmes sont de plus en plus présents pour organiser le monde du travail, celui lié au contrôle ou au suivi informatisé est à la hausse ».
« La tension au travail ne baisse pas et reste donc élevée. En 2017, elle touche 31,6% des salariés, contre 26,8% en 2003. Or, rappelle le Dr Nicolas Sandret, membre de l’équipe en charge de l’étude, cette tension s’accompagne d’un risque accru de «troubles musculo-squelettiques (TMS), maladies cardiovasculaires et dépression» pour les salariés », 
remarque le quotidien.
Libération indique que « 
ces derniers expliquent avoir le sentiment que la quantité et l’intensité du travail qu’on leur demande ont augmenté entre 2003 et 2017. En 2017, ils sont 18% à se dire en situation d’iso-strain, anglicisme un brin barbare pour nommer une situation explosive : un cumul de tensions au travail et de faible soutien social ».

Date de publication : 11 septembre 2019

« Un salarié sur deux « épuisé » par son travail »

Le Parisien

Daniel Rosenweg note en effet dans Le Parisien que « l’ubérisation du travail, la digitalisation et la fragmentation des tâches commencent à avoir des effets mesurables sur l’état de santé des salariés. C’est ce que révèle la 11e édition du Baromètre Santé et qualité de vie au travail réalisé par l’Ifop pour le compte du groupe de protection sociale Malakoff Médéric Humanis ».
Le journaliste indique que «
 sur les 4552 salariés du secteur privé interrogés […], une majorité trouve que leur entreprise s’occupe de mieux en mieux de leur bien-être (56% du panel, contre 53% en 2018). Mais ils sont près d’un sur deux (46%) à estimer qu’au cours des 12 derniers mois, leur rythme de travail s’est accéléré ».
Daniel Rosenweg ajoute que 
« 38% du panel avouent travailler «de plus en plus chez eux», c’est 4 points de plus depuis 2015. On est loin du droit à la déconnexion ».
Le journaliste relève en outre : «
 Changements d’organisations, hausse des objectifs, ubérisation… globalement, 53% des sondés déclarent leur travail «physiquement fatigant». C’est entre 6 et 8 points de plus en un an dans le secteur du BTP, de l’industrie, des services, chez les cadres et les employés. Surtout, c’est dix points de plus en un an parmi les moins de 30 ans ».
Daniel Rosenweg souligne que 
« la fatigue psychique est aussi impactée. 54% du panel ont le sentiment d’être «épuisés par leur travail» (+ 4 points en un an). Pour 78%, cette fatigue s’explique par le fait que leur travail nécessite «de longues périodes de concentration», et pour 70% qu’il nécessite «de travailler très vite ou très intensément» ».
« Conséquence, pour 7 salariés sur dix, le travail est «nerveusement fatigant», c’est là encore 7 points de plus parmi les moins de 30 ans. Ces jeunes salariés sont ceux qui, avec les cadres, ont le plus de mal à concilier vie perso-vie pro (41% !) », 
poursuit-il.
Anne-Sophie Godon, directrice de l’innovation chez Malakoff Médéric Humanis, liste les causes de cette situation : 
« Une intensification du travail dans certains secteurs comme les services, le développement des métiers de la logistique et de la livraison à domicile, des centres d’appels… où les tâches sont répétitives. Mais il y a également les temps de transport. Ceux qui y passent au moins une heure par jour sont 38%, contre 34% il y a un an ».
Daniel Rosenweg ajoute que 
« 9% des salariés sondés ont deux employeurs, et un salarié sur cinq doit aider un proche malade ou dépendant après le travail, c’est dix points de plus en dix ans ».
Le journaliste s’interroge :
 « Comment redonner des couleurs à ce tableau général ? Pour 47% des salariés, il faudrait assouplir les horaires de travail, favoriser le télétravail (25%), voire réduire le temps de travail (31%). Et en tout cas fixer des objectifs en adéquation avec les moyens en personnel (26%, + 4 points en un an) ».
« Sans oublier un regain d’autonomie. Aujourd’hui, il n’y a plus que 39% des managers (un tiers du panel !) pour affirmer qu’ils ont «tout à fait la possibilité de prendre des décisions». Il y a dix ans, ils étaient 59%. La place de l’initiative et de l’autonomie s’effrite dangereusement au profit des tâches répétitives imposées », 
observe Daniel Rosenweg.

Date de publication : 18 septembre 2019

« Deux élues pointent l’état « catastrophique » de la psychiatrie »

Libération Le Monde La Croix

Libération constate que « deux députées viennent de publier un rapport sur la situation toujours aussi inquiétante de la psychiatrie. «Face à la prise en charge catastrophique» des patients, elles appellent à «sortir la psychiatrie de l’hôpital» en «redéployant 80%» du personnel de cette filière «au bord de l’implosion» vers la ville «à l’horizon 2030» ».
Le journal relève que 
« l’analyse est déjà connue. Depuis 20 ans, la psychiatrie s’effondre petit à petit. «Retard au diagnostic beaucoup trop important», «suroccupation des lits» – représentant un «fléau pour les patients comme pour les soignants» -, recours croissant «à l’hospitalisation sans consentement»… ».
« L’organisation territoriale de la psychiatrie est «tout à la fois inefficiente et inefficace, cinglent Caroline Fiat (LFI) et Martine Wonner (LREM), rapporteures de cette mission d’information. Il est urgent de déployer des moyens importants sur les structures extra-hospitalières, qu’elles soient sanitaires, sociales ou médico-sociales.» Elles proposent la création d’une agence en charge des politiques de santé mentale sur le modèle de l’Institut national du cancer », 
explique le quotidien.
Libération rappelle que
 « la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a nommé en avril le Pr Frank Bellivier délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie. Depuis, il ne s’est pas passé grand-chose. Ce dernier a juste lancé fin juin «un tour de France des régions», qui se terminera en avril ».
Le journal remarque qu’
« au ministère de la Santé, on rappelle que le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2020 devrait amorcer la «refonte» du financement du secteur. Cette mesure pourra être importante mais elle ne répond pas aux très fortes attentes actuelles du milieu. Et ces derniers jours, plusieurs syndicats de psychiatres publics se sont joints au mouvement de grève des urgences ».
Le Monde constate également que 
« la psychiatrie [est] «au bord de l’implosion» en France ». Le journal se penche sur ce « rapport parlementaire [qui] livre un diagnostic alarmant sur la situation de la psychiatrie en France : la prise en charge des patients est décrite comme «catastrophique» ».
Le quotidien relève : 
« Sans être véritablement inédits, tant les rapports et alertes sur le sujet se sont accumulés ces dernières années, les constats de la mission d’information sur «l’organisation territoriale de la santé mentale» sont très forts. Cette organisation y est qualifiée d’«inefficiente» et d’«inefficace», la filière psychiatrique publique est jugée «au bord de l’implosion», et la prise en charge des patients est décrite comme «catastrophique» ».
« A l’issue de plusieurs semaines d’auditions de soignants et de patients à travers tout le pays, les deux [députées] se demandent même si «l’hôpital psychiatrique, tel qu’il existe aujourd’hui en France, peut (…) encore soigner les malades» », 
poursuit Le Monde.
Le quotidien évoque un «
 «millefeuille indigeste» de structures et d’acteurs », note que « les centres médico-psychologiques, censés proposer une aide au plus proche du domicile du demandeur, sont saturés », ou encore retient que « les urgences psychiatriques deviennent la porte d’entrée du système et se retrouvent engorgées, au détriment des patients et des soignants ».
Le Monde observe qu’
« une «augmentation des lits et celle du nombre de soignants à l’hôpital psychiatrique sont, à court terme au moins, une nécessité absolue», estime Caroline Fiat, en désaccord avec Martine Wonner, pour qui cela ne ferait, «au contraire, que reporter les tensions de quelques années» ».
« Mais les deux parlementaires s’accordent sur le fait qu’à long terme, «rajouter des lits d’hospitalisation et des moyens humains à l’hôpital psychiatrique ne suffira pas». Dès lors, «la réponse ne se trouve pas dans l’hôpital mais en dehors de l’hôpital». D’ici une dizaine d’années, plaident-elles, 80% des moyens du personnel de l’hôpital public devraient être consacrés à la prise en charge en ambulatoire », 
continue le journal.
Il aborde une « 
autre mesure […] : mettre en place une agence nationale en charge des politiques de santé mentale, sur le modèle de ce qui avait été fait pour lutter contre le cancer avec la création de l’Institut national du cancer (INCA). Un dispositif dont le coût serait «modeste» au regard des milliards d’euros induits chaque année par les maladies psychiatriques ».
De son côté, La Croix publie un entretien avec la députée LFI Caroline Fiat, qui déclare notamment : 
« Nous proposons de sortir la psychiatrie de l’hôpital, en réaffectant, d’ici à 2030, 80% des moyens dans des structures ambulatoires. […] La psychiatrie a toujours été le parent pauvre de la médecine. Si les dépenses globales de santé augmentent cette année de 2%, les siennes ne progressent que de 0,8%. Une hausse qui se fait d’ailleurs en trompe l’œil, car le nombre de patients grimpe au moins aussi fortement en raison de l’accroissement et du vieillissement de la population ».

Date de publication : 19 septembre 2019

« Pourquoi les Français sont-ils accros aux médicaments ? »

Le Figaro

C’est ce que se demande Anne Prigent dans Le Figaro. La journaliste indique ainsi qu’« encore trop souvent et bien plus qu’ailleurs en Europe, une consultation se termine par la prescription d’un médicament. Mais les lignes sont en train de bouger ».
Anne Prigent explique que 
« 9 consultations sur 10, en France, se terminent par une prescription de médicament. En Espagne c’est 83%, en Allemagne 72% et aux Pays-Bas 43% ! ».
« Ces chiffres, issus d’une enquête de l’Assurance-maladie de 2005, ont probablement diminué depuis la succession de scandales sanitaires impliquant des médicaments. Mais l’ordonnance a encore de beaux jours devant elle. Cette mauvaise habitude n’est probablement pas étrangère au succès de l’homéopathie en France : pour un certain nombre de médecins, prescrire des granules permet de satisfaire un patient à peu de frais, sans lui faire prendre un produit actif dont il n’a pas besoin », 
continue la journaliste.
Elle poursuit : 
« Pourquoi cette place particulière du médicament dans la consultation médicale en France ? La réponse est, comme souvent, multiple. Tout d’abord, […] s’en voir prescrire un est une façon symbolique d’être reconnu comme malade ».
Le Pr Rémy Boussageon, membre du Collège national des généralistes enseignants, ajoute que 
« la prescription est un pouvoir spécifique donné au médecin. C’est ce qui le différencie des autres soignants ».
« Un pouvoir qui s’est révélé quasi magique pendant des années. Car la pharmacopée moderne, qui a connu son essor après la Seconde Guerre mondiale, s’est révélée extrêmement efficace : antibiotiques, neuroleptiques ou encore cortisone ont sauvé des millions de vies », 
remarque Anne Prigent.
Jocelyn Raude, enseignant-chercheur en psychologie sociale, souligne que 
« depuis, nous sommes passés des maladies infectieuses aux maladies dégénératives, pour lesquelles les médicaments se révèlent moins efficaces ».
« Pourtant, le médicament demeure trop souvent la solution de facilité pour les médecins », 
poursuit la journaliste. Le Pr Boussageon déclare que les praticiens « doivent être mieux formés aux traitements non médicamenteux, c’est-à-dire qu’il ne faut pas confondre thérapeutique et pharmacologie ».
Anne Prigent relève en outre que 
« les malades sont devenus plus difficiles à prendre en charge. Avec une population vieillissante, ils sont souvent «polypathologiques» ».
Le Pr Dominique Deplanque, président du Collège national de pharmacologie médicale, observe ainsi : 
« Nous avons longtemps été dans des logiques de recettes : à telle pathologie on donne tel médicament. La réflexion est aujourd’hui plus complexe. Les réponses médicamenteuses doivent être réfléchies au cas par cas. Même dans une pathologie chronique, les médicaments ne doivent pas toujours être donnés à vie ».
Anne Prigent remarque que 
« cette analyse critique de la prescription reste encore trop souvent un vœu pieux par manque de formation ».
« Une faiblesse qui a rendu [les médecins] perméables aux discours des laboratoires pharmaceutiques. Pour Sylvie Fainzang, anthropologue, […] c’est même la raison principale de l’appétence des Français pour leurs pilules miracles », 
relève la journaliste.
La chercheuse note qu’«
 il existe un tel harcèlement publicitaire de la part des laboratoires que le réflexe de prescription est devenu systématique. Et de fait, les patients se sont habitués à se voir prescrire des médicaments ».
Elle observe cependant que 
« de plus en plus de patients préfèrent les médecins qui prescrivent peu. Ou alors ils font eux-mêmes le tri et ne prennent pas tous les médicaments prescrits ».
Anne Prigent ajoute que 
« du côté des médecins, les lignes sont aussi en train de bouger. Outre la législation, qui a évolué au fil du temps pour tenter de limiter l’influence des laboratoires, les médecins sont de plus en plus conscients des limites des médicaments. De plus, les thérapeutiques non médicamenteuses sont désormais mises en valeur par les autorités de santé ».

Date de publication : 23 septembre 2019

« Un nouveau diagnostic alarmant pour la psychiatrie française »

Libération

Eric Favereau note à son tour dans Libération que « les députées Martine Wonner (LREM) et Caroline Fiat (LFI), rapporteuses de la mission parlementaire sur la psychiatrie, estiment que le secteur gagnera à développer les soins en ambulatoire plutôt que d’ouvrir de nouveaux lits ».
Le journaliste remarque ainsi : «
 Il y a quelque chose parfois pire que la crise de la psychiatrie publique, c’est le discours autour de cette crise. On dirait un disque rayé. C’est à celui qui parlera le plus fort pour stigmatiser la situation actuelle. Et surtout, les propos sont souvent confus, inclassables, mélange d’un constat de bon sens et de propositions désarçonnantes. Comme si les mots manquaient pour décrire et comprendre ce qui se passe ».
Eric Favereau évoque les 
« analyses sans concession » des deux députées et livre les propos de Martine Wonner : « Ce qui a manqué jusque-là, c’est une volonté politique suffisamment forte pour faire changer les choses de manière radicale ».
Elle ajoute : 
« Maintenant, ça y est, le message est passé. On va le voir lors du débat sur les dépenses de santé, le budget de la psychiatrie va changer profondément », estimant que « la solution, c’est l’ambulatoire ».
Martine Wonner poursuit :
 « Une seule solution : la révolution de la prise en charge des soins en santé mentale, avec une réforme du financement, une enveloppe par région selon la population, un accompagnement à la qualité et à la recherche. Et de l’argent pour que les établissements se transforment, avec 30 millions à 40 millions d’euros pour aider à leur transformation. […] On se donne l’année 2020 pour que les établissements s’adaptent, et au 1er janvier 2021, je suis confiante, on bascule. […] Je veux que la psychiatrie soit traitée comme une autre discipline médicale. Depuis 1960, elle est traitée à part, donc elle est mal traitée ».
La députée précise enfin : «
 Je veux fermer l’hôpital, je veux que demain, dans un délai de dix ans, 90% de soins soient en ambulatoire, en aucun cas je ne veux qu’on rouvre des lits… Il faut en finir avec ces hôpitaux paquebots où l’on ne voit pas les patients…».
Eric Favereau conclut ainsi : «
 Bilan sévère, propositions nombreuses. Reste cette impression tenace que tout cela part dans tous les sens. Et qu’on attend… le prochain rapport ».

Date de publication : 24 septembre 2019

« Autisme : vers une analyse de sang prédictive de la sévérité du trouble »

Sciences et Avenir

Camille Gaubert indique dans Sciences et Avenir qu’« un réseau de gènes impliqué dans le développement cérébral a été identifié dans des globules blancs d’enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme. Son dysfonctionnement serait corrélé à la sévérité du trouble, et serait détectable à partir d’une analyse de sang ».
La journaliste évoque ainsi des travaux de chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de Californie à San Diego (États-Unis), publiés dans 
Nature Neurosciencequi « ont identifié un réseau de gènes dépendant [de ceux identifiés comme facteurs de risque]. Plus ce réseau est altéré, plus l’autisme est sévère ».
Camille Gaubert rappelle que 
« les causes des Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) sont encore incertaines, mais pour les scientifiques, il est très probable que tout se joue avant même la naissance. Des taux d’hormones et des gènes ont ainsi été soulevés en tant que facteurs de risque potentiels ».
Nathan E. Lewis, co-auteur de l’étude, souligne que 
« la génétique des TSA est extrêmement hétérogène. Des centaines de gènes ont été impliqués, mais les mécanismes sous-jacents restent obscurs ». Eric Courchesne, autre co-auteur, ajoute que « de plus en plus de preuves indiquent que les TSA sont un trouble progressif qui, aux stades prénatal et postnatal précoce, impliquent une cascade de changements moléculaires et cellulaires ».
Camille Gaubert note que 
« pour les détecter, il y a un problème très terre-à-terre : il est impossible de récupérer le tissu cérébral du fœtus ou du nouveau-né atteint de TSA. […] Les chercheurs ont trouvé la solution : étudier certaines cellules du sang, les globules blancs ».
Les chercheurs écrivent ainsi que 
« compte tenu de la base génétique solide des TSA, certains signaux de développement dérégulés peuvent se reproduire continuellement dans les cellules sanguines et donc être étudiés après la naissance ».
La journaliste explique que les auteurs 
« ont utilisé de simples prises de sang de 226 garçons âgés de 1 à 4 ans, avec et sans diagnostic de TSA. C’est à partir de leurs globules blancs qu’ils ont alors relevé et analysé les données d’expression de gènes : ceux qui sont inhabituellement actifs ou, au contraire, « éteints » ».
Camille Gaubert indique qu’ils 
« ont ainsi identifié un nouveau maillon : un nouveau réseau de gènes, lié au développement du cerveau du fœtus ». Vahid H. Gazestani, qui a mené ce travail, précise : « Nous avons constaté que bon nombre des gènes de risque connus liés aux TSA régulent ce réseau principal et que, par conséquent, leurs mutations peuvent perturber ce réseau essentiel pour le développement ».
La journaliste continue :
 « Si le lien entre ce réseau de gènes et l’autisme est établi, il reste à confirmer ces résultats dans d’autres études ainsi qu’à prouver la relation de cause à effet. Leurs travaux ont même permis de révéler une piste plus étonnante : plus le réseau est atteint, et plus l’autisme qui en résulte est sévère ».
Nathan E. Lewis remarque ainsi que 
« grâce aux analyses de l’expression des gènes à partir d’échantillons sanguins ordinaires, il est possible d’étudier les aspects des origines moléculaires fœtales des TSA, de découvrir l’impact fonctionnel de centaines de gènes de risque des TSA découverts au fil des années et de développer des tests cliniques de diagnostic et pronostic de la gravité ».
Eric Courchesne d’ajouter : 
« Il existe un besoin urgent de tests robustes permettant d’identifier le trouble et sa gravité attendue dès le plus jeune âge afin que le traitement puisse débuter tôt, permettant ainsi à chaque enfant d’obtenir de meilleurs résultats ».

Date de publication : 25 septembre 2019

 

 


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