« La vraie raison du « burn-out » des internes des urgences de Mulhouse »

Libération

Libération rappelle qu’« après le décès d’une femme fin septembre, les 17 internes aux urgences de Mulhouse se sont mis en arrêt de travail pour protester contre le manque d’encadrement depuis les démissions en série des médecins titulaires ».
« Du jamais vu de mémoire d’hospitalier. Motif relayé par leur syndicat urbi et orbi : «burn-out». Une explication commode dans l’actuel contexte de ras-le-bol des urgentistes », 
remarque le journal.
Libération poursuit : « 
Parfaitement crédible à Mulhouse, où les démissions de médecins seniors aux urgences s’enchaînent sur fond de conditions de travail dégradées : en juin, quand la grève a démarré, ils étaient 27 titulaires en poste ; ils ne sont plus que 7 ».
Le quotidien remarque qu’«
 il s’agit pourtant d’un demi-mensonge » et cite « un médecin qui prête régulièrement main-forte au service » : « On reprochait plutôt aux internes de manquer d’initiative. Ce n’est pas anormal, puisqu’ils entament tout juste leur formation pratique. Mais quand on est soi-même débordé et stressé, cela peut être pesant ».
Le médecin ajoute : «
 C’est vrai qu’ils se faisaient copieusement engueuler : faute de médecins titulaires en nombre suffisant, l’hôpital fait appel à des remplaçants ou des intérimaires qui, un peu perdus à leur arrivée, attendent des internes une aide pour un peu tout : manier l’outil informatique, remplir les feuilles de soins, trouver les noms et téléphone des chefs de service, etc. Ce n’est a priori pas de leur ressort mais il faut bien faire tourner le service. Les étudiants en ont sans doute eu marre d’être pourris en permanence ».
Libération relève cependant que 
« la plupart des apprentis médecins savaient leur temps compté aux urgences de Mulhouse : entamé en mai, leur stage pratique s’achève quoi qu’il arrive fin octobre… Du côté, de l’Agence régionale de santé, on préfère pointer «une faiblesse psychologique» ».
Le quotidien souligne qu’«
 en réalité, les 17 étudiants sont moins épuisés qu’effrayés. Pour ne pas dire tétanisés à l’idée de se retrouver potentiellement seuls en première ligne face à des patients «instables». Comprendre : en urgence vitale ».
Le syndicat autonome des internes des hospices civils de Strasbourg note ainsi que
 « deux internes qui étaient des personnes-ressources dans l’équipe, et en théorie solides, ont craqué. Cela a fait boule de neige sur les autres ».
Libération revient sur le décès d’une patiente : 
« Pour les internes, c’est la goutte d’eau. Le 30 septembre, les 9 filles et les 8 garçons se relatent leurs expériences «limites» depuis la démission en série des médecins seniors. Décision est collectivement prise de se faire porter pâles. Au doyen de la faculté de médecine de Strasbourg qui les reçoit en délégation le 3 octobre, ils réclament que les internes en premier ou deuxième semestre […] ne soient plus envoyés en stage aux urgences de Mulhouse. Trop peu d’encadrement, trop dangereux ».
Un membre du personnel hospitalier relève qu’«
 on est face à un conflit générationnel. Par le passé, on allait aux urgences comme on allait à la guerre. On se taisait et on apprenait sur le tas. L’époque, la culture ont changé. Les jeunes réclament, à juste titre, d’être accompagnés, formés, sécurisés. Associer connaissances médicales, observation clinique et prescription thérapeutique est une gymnastique intellectuelle qu’ils n’ont pas. Mais pour l’acquérir, il faut beaucoup de pratique ».
Libération indique que 
« le doyen […] ne reste pas insensible à l’alerte de ses étudiants. Il le promet : dès que possible mais vite, plusieurs médecins de Strasbourg vont venir donner un coup de main à Mulhouse pour aider à encadrer les internes ».
Le journal conclut toutefois qu’«
 au sein du service des urgences déjà à cran, la protestation des étudiants a aussi bousculé les consciences. On redoute le pire, et on le chuchote en interne : à moins d’un renforcement rapide de l’effectif médical, la question de la fermeture va désormais se poser ».

Date de publication : 9 octobre 2019

« Luminothérapie : comment choisir sa lampe ? »

Le Parisien

Le Parisien constate en effet : « Que de modèles possibles ! Que de prix aussi : entre 120 euros à 300 euros. Il n’y a que l’embarras du choix quand on veut une lampe de luminothérapie. Des portatives à poser sur la table de nuit, des collectives à installer au bureau pouvant «traiter à la fois deux ou trois personnes», sans oublier les luminettes à enfiler au-dessus des yeux, façon serre-tête… ».
Le journal se penche sur
 « ces bandeaux lumineux que l’on porte à quelques centimètres des yeux, [qui] sont bien plus faciles d’utilisation qu’une lampe classique. Alors, vraie innovation ou pas ? Pour Thomas Schwitzer, psychiatre et chercheur au Centre psychothérapique de Nancy (CPN), «c’est tout sauf un gadget» ».
Le quotidien relève que
 « pour l’instant, en France, aucune étude scientifique n’en a montré les éventuels bénéfices. Depuis 8 mois, ce jeune chercheur teste donc ces fameuses luminettes auprès de patients volontaires ».
Ce dernier indique que 
« nous sommes en train de les évaluer dans l’anxiété, la dépression, le sommeil. Nous étudions également leurs effets sur la mémoire, l’attention. […] Les premiers résultats sont encourageants, et au niveau de la rétine, nous n’avons enregistré aucune lésion, ni modification. ».
« En attendant la publication des résultats — courant 2020 — le médecin préconise, si on veut craquer pour des luminettes, de bien vérifier qu’elle porte au minimum, le marquage CE », 
ajoute Le Parisien.
Le quotidien souligne en effet que
 « les lampes de luminothérapies n’étant pas reconnues en France comme des dispositifs médicaux, il faut savoir que ce marquage garantit seulement que l’appareil est sûr au niveau électrique. Pour être sûr à 100% que votre lampe est sans danger pour la santé, un «marquage CE médical», c’est-à-dire, assorti de quatre chiffres permettant de remonter à un organisme certificateur, est plus fiable ».

Date de publication : 14 octobre 2019

« Les nouvelles portes de la mémoire »

Le Figaro

Damien Mascret annonce dans Le Figaro qu’« une équipe de chercheurs du groupe du Pr Menno Witter à l’Institut Kavli de neuroscience des systèmes (Université norvégienne des sciences et de technologie) a découvert que la porte la plus importante qui mène au centre de tri de la mémoire (l’hippocampe) n’est pas celle que l’on pensait jusqu’alors ».
« De quoi revoir de fond en comble les troubles de la mémoire, notamment ceux liés à la maladie d’Alzheimer, et ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques »,
 observe le journaliste.
Damien Mascret revient sur la recherche sur le sujet ces dernières années, notant qu
’« il faudra attendre la découverte de deux jeunes chercheurs norvégiens, May-Britt et Edvard Moser, qui viennent de monter leur laboratoire à l’université des sciences et technologie de Norvège, à Trondheim, au début des années 2000, pour que soit découvert le rôle crucial pour le positionnement dans l’espace de cellules du CE médian (cortex entorhinal médian) ».
« La découverte de ces «cellules de grille» […] complète un véritable système de «GPS cérébral» qui incruste lieux et déplacements dans l’espace. [Le chercheur américano-britannique John O’Keefe] et les époux Moser (aujourd’hui à l’Institut Kavli) recevront le prix Nobel de physiologie ou médecine 2014 pour leur découverte », 
poursuit le journaliste.
Il ajoute qu’
« en 2013, lorsque le Français Thanh Pierre Doan commence sa thèse de doctorat dans l’équipe de Menno Witter, à l’Institut Kavli, le circuit de la mémoire est, pense-t-on, bien établi. Les neuroscientifiques considèrent qu’il y a deux systèmes en parallèle qui convergent vers l’hippocampe. La route principale, qui passe par la porte du CE médian, contient les informations visuospatiales […], l’autre, par la porte du CE latéral, convoie les informations sur la nature et la qualité d’un objet. En réalité, le travail publié ce 15 octobre dans la revue Cell Reports développe un nouveau modèle des circuits de mémorisation qui mènent à l’hippocampe ».
Damien Mascret note que 
« des travaux menés dans le même institut, et publiés l’an dernier, situent également le marquage temporel dans le CE latéral ». Thanh Pierre Doan indique : « Prenons par exemple la madeleine de Proust. […] L’hippocampe ramène le souvenir de la cuisine de sa tante (où ?), tandis que le CE latéral fournit le goût si particulier de la madeleine trempée dans du thé (quoi ?) et le moment de l’enfance (quand ?) ».
Le journaliste relève que 
« surtout, le jeune chercheur découvre que les informations du CE médian convergent vers le CE latéral avant d’aller à l’hippocampe, ce qui en fait la véritable porte de la mémorisation ».
Le chercheur remarque que «
 c’est toute l’organisation du système de mémoire du lobe temporal qui est remise en cause, le CE latéral s’avère un supercentre d’information ».
« De quoi réorienter la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Mieux protéger ces neurones pour lutter contre la maladie ? »,
 s’interroge Damien Mascret.
Le Pr Witter déclare que «
 c’est clairement un objectif à terme, mais le chemin entre science fondamentale et application clinique est long et laborieux ».

Date de publication : 16 octobre 2019

« L’addiction au smartphone, une menace pour la santé publique »

Le Figaro

Le Figaro constate : « Stress, anxiété, angoisse… privés de leurs smartphones, les Français sont de plus en plus nombreux à ressentir ces symptômes, témoins d’une véritable addiction à leur écran. Axa Prévention tire la sonnette d’alarme, en partenariat avec l’association SOS Addictions ».
Le journal relève que
 « les assureurs s’inquiètent des conséquences sur la santé de leurs clients de ces pratiques compulsives. Ainsi, les Français ont une «consommation dérégulée» de leur smartphone. Ils sont 61% à le saisir dès le réveil, 46% à l’utiliser jusque dans les toilettes. Près de la moitié l’utilise toutes les dix minutes. Et pourtant, symbole de cette addiction, ils sous-estiment complètement le temps passé devant un écran ».
Une étude d’Axa Prévention indique ainsi que
 « les Français considèrent y passer en moyenne 4 heures et 6 minutes par jour, sans distinction entre cadre professionnel ou privé. Ce chiffre est très loin du compte puisque à elle seule la télévision capte 3h36 de leur temps ».
Le Figaro souligne que 
« les conséquences sur la santé sont réelles. Au stress généré par l’oubli de ce précieux «doudou» technologique, s’ajoutent des pathologies inquiétantes ». Éric Lemoine, président d’Axa Prévention, rappelle ainsi que « l’utilisation abusive du smartphone provoque des insomnies, mais aussi des troubles de l’alimentation pouvant conduire à des cas d’obésité ».
« À cela s’ajoutent encore les troubles musculosquelettiques liés à une mauvaise posture et les conséquences négatives de la lumière bleue sur les rétines, qui sont connues mais encore difficiles à quantifier », 
continue le journal.
Le Dr Laurent Karila, psychiatre, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse et porte-parole de l’association SOS Addictions, explique de son côté qu
’« il n’est pas nécessaire de mettre en place un programme dur de “détox” mais il est primordial de réaliser un planning de temps de connexion ».
Le Figaro note ainsi que «
 les outils existent, à commencer par la suppression des notifications à certaines heures de la journée et la nuit, pour ne pas être tenté par la consultation d’un SMS ou une conversation sur WhatsApp. Pour mieux dormir, il est recommandé d’éteindre son smartphone une heure avant d’aller se coucher. Enfin, Axa Prévention propose un test gratuit d’autoévaluation permettant de déterminer son degré d’addiction. C’est un moyen de prendre conscience de son degré d’exposition aux écrans ».

Date de publication : 18 octobre 2019

« L’alcool, compagnon fidèle des violences conjugales »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui relève que l’alcool « est désormais reconnu comme un facteur causal très présent dans les violences intrafamiliales, mais semble le grand oublié du Grenelle ouvert en septembre par le gouvernement. Des addictologues lancent l’alerte ».
Le journal note ainsi que 
« des études scientifiques concordantes permettent aujourd’hui d’affirmer qu’une réduction de la consommation d’alcool en France minimiserait ces drames que vivent au quotidien des dizaines de milliers de personnes. Pourtant, le sujet est absent des réflexions engagées dans le cadre du Grenelle contre les violences conjugales ».
« Alors que des mesures doivent être annoncées fin novembre, cinq associations d’addictologie publient ce lundi […] une lettre ouverte pour attirer l’attention des ministres sur cette lacune », 
annonce le quotidien.
Les signataires écrivent notamment que «
 le consensus dans la communauté scientifique nous impose d’agir sans tabou pour prévenir ces comportements et leurs conséquences toujours douloureuses et parfois mortelles ».
Le Figaro souligne en effet que «
 l’étude nationale des morts conjugales violentes survenues en 2018 montre qu’alcool ou drogue étaient présents dans 55% des cas, chez l’auteur ou chez la victime ».
Laurent Bègue, addictologue et professeur de psychologie sociale à l’université de Grenoble, remarque qu’
« on a longtemps pensé que l’alcool était un facteur contributif ou un simple élément de contexte de la violence, mais il est maintenant établi qu’il joue un rôle causal ».
Le journal note ainsi :
 « D’une part, des dizaines d’études épidémiologiques ou des enquêtes dans des services d’urgences ont mis en évidence un lien entre la consommation de substances psychoactives et ces passages à l’acte impulsifs. D’autre part, des recherches expérimentales ont clarifié le rôle de l’alcool dans ces violences ».
« L’université de Buffalo (États-Unis) a ainsi observé en laboratoire que l’alcool favorise les propos négatifs et les violences verbales dans le couple. Une analyse des journaux intimes confiés à des femmes victimes de violences conjugales a par ailleurs montré que la probabilité d’une agression physique était multipliée par 8 les jours où leur compagnon avait bu. Le risque est plus fort au moment où l’alcoolémie augmente »,
 continue Le Figaro.
Le Pr Bègue précise que 
« les effets de l’alcool peuvent être amplifiés pour certains profils psychologiques. Personnes irritables, ayant une faible empathie ou une forte impulsivité sont plus négativement affectées ».
Le Pr Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions, souligne pour sa part que
 « l’alcool est évidemment loin d’être le seul facteur impliqué dans ces drames, mais certains comportements violents pourraient être évités, à condition de ne pas occulter ce facteur de risque ».
Le journal indique que la lettre ouverte
 « recommande, entre autres, la création d’un registre de suivi de ces violences et la formation des intervenants dans la procédure. Des mesures limitant l’accès à l’alcool (augmentation du prix, contrôle de la publicité, etc.) pourraient aussi avoir un effet indirect sur les passages à l’acte. Il a par exemple été observé, dans une ville australienne, qu’une ouverture des bars réduite de 1h30 était associée à une chute importante des violences ».

Date de publication : 21 octobre 2019

Autisme : « Il ne faut pas laisser croire qu’on ne peut rien faire »

Libération

Libération note que « la sortie à grand bruit du film «Hors normes» sur la vie d’autistes qui ont des troubles sévères est un choc pour le milieu qui s’en occupe », et publie un entretien avec Claire Compagnon, déléguée interministérielle en charge de l’autisme.
Celle-ci déclare : «
 C’est un film important. Il rend compte avec justesse de la situation de ces adultes autistes qui ont des troubles sévères. Il montre combien depuis des années nous n’avons pas répondu à leur situation, en faisant vivre à leurs familles des parcours chaotiques et désespérants. Et il donne de l’espoir ».
Libération observe que «
 ce film se montre très critique sur la réponse institutionnelle… ».
Claire Compagnon confirme :
 « C’est une réalité, notamment dans les services de psychiatrie : des patients autistes peuvent être attachés et sédatés, et cela pendant des années. Leur nombre est difficilement quantifiable, on ne sait pas combien d’adultes sont concernés, mais à partir de l’adolescence des enfants autistes vont développer des troubles graves avec de la violence contre eux-mêmes et contre les autres ».
« Et cette violence est souvent la non-réponse à des troubles somatiques qui n’ont pas été bien pris en charge, ni même diagnostiqués. Cela les plonge dans la souffrance. On les laisse dans une situation clinique insupportable »,
 souligne la déléguée interministérielle.
Claire Compagnon ajoute : 
« Clairement, il est dit que les institutions du secteur médico-social opèrent trop de sélections et que, finalement, les patients les plus difficiles, les plus lourds ne trouvent pas leur place. C’est malheureusement vrai. A nous pouvoirs publics de mieux les accompagner ».
Elle souligne néanmoins que
 « les deux associations de Hors Normes – le Silence des justes et le Relais Ile-de-France –, montrent que l’on peut faire des choses, et qu’en développant des réponses particulières on arrive à apporter un début de réponse et à apaiser. L’espoir est possible. Ensuite, certes ces structures sont hors normes, mais elles sont agréées, financées par les pouvoirs publics, et c’est vrai que l’importance du nombre de personnel, avec un ratio d’un salarié pour un patient n’est pas celui que l’on retrouve à l’hôpital ».

Date de publication : 29 octobre 2019

« Violences conjugales, la délicate question du secret médical »

La Croix

Pierre Bienvault remarque dans La Croix : « Permettre à un médecin de signaler des violences conjugales sans l’accord de la femme concernée ? Cette proposition du Grenelle sur le sujet, qui doit rendre ses propositions [aujourd’hui], est déjà critiquée par des médecins engagés contre ces violences ».
Le journaliste explique que 
« les groupes de travail souhaitent en effet qu’un médecin ou un soignant, confronté à un «risque sérieux de renouvellement» de ces violences, puisse alerter les autorités «sans l’accord de la victime». Un vrai tournant vu d’un bon œil par la secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, favorable à «un secret médical partagé par exemple entre les urgentistes, les avocats et la police pour mieux protéger les femmes» ».
Pierre Bienvault note que «
 si cette proposition devait être retenue, elle modifierait en profondeur l’article 226-14 du code pénal. Celui-ci prévoit uniquement deux dérogations permettant à un médecin, sans l’accord de la victime, d’alerter la justice sur des sévices ou des privations ».
« Il peut le faire si ces violences ont été «infligées à un mineur ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son incapacité physique ou psychique». Et c’est dans ce cadre que les professionnels de santé sont désormais invités à s’impliquer davantage », 
relève le journaliste.
La Haute Autorité de santé estimait ainsi début octobre qu’
« il est urgent que chacun d’entre eux soit en mesure de repérer les patientes subissant des violences au sein de leur couple ». Pierre Bienvault note que la HAS « a publié des recommandations volontaristes sur le sujet. Tout en précisant qu’un signalement au procureur ne peut se faire qu’avec l’accord de la victime ».
Le journaliste remarque qu’« 
agir sans ce consentement risque d’être «contre-productif», affirme le Dr Muriel Vergne, urgentiste à Toulon et membre du groupe de travail de la HAS ». La praticienne souligne : « Bien des femmes qu’on voit aux urgences ne sont pas d’emblée prêtes pour porter plainte. Elles ont besoin de temps. Et si elles savent qu’on peut alerter la justice contre leur gré, elles risquent de ne plus venir consulter ».
Pierre Bienvault note que
 « cette évolution serait une «aberration» pour le Dr Gilles Lazimi, généraliste et membre de SOS femmes 93 ». Le médecin remarque : « Notre rôle est de soigner, d’accompagner, de remettre ces femmes en capacité d’agir. De les protéger, mais sans faire des choses contre leur avis comme si elles étaient des mineures ou des personnes sous tutelle ».
La Dr Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol (CFCV), relève pour sa part : 
« Il faut mettre en balance la gravité de la menace pesant sur la femme et le fait qu’il est délicat d’agir contre le gré d’une femme dont la volonté est déjà mise à mal par son agresseur ».
« Selon la Dr Piet, un signalement unilatéral risque de mettre la femme en danger si, ensuite, la justice ne la protège pas », 
observe le journaliste.

Date de publication : 29 octobre 2019

 


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