« Près de 70% des enfants autistes n’ont pas de déficience intellectuelle grave »

Le Monde Le Figaro

Pascale Santi observe dans Le Monde : « Pas simple d’avoir une photographie précise du nombre de personnes touchées par l’autisme. Le manque de données était une critique récurrente faite par le rapport de l’inspection générale des affaires sociales (Igas) de 2016, piloté par Claire Compagnon, aujourd’hui déléguée interministérielle chargée de la mise en œuvre de la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neurodéveloppement ».
La journaliste rappelle que 
« les troubles du spectre de l’autisme (TSA) se caractérisent par des difficultés à communiquer, à avoir des interactions sociales, ainsi que par des comportements ou des intérêts restreints et répétitifs ».
Elle indique qu’« 
un pas a été fait pour mieux cerner leur prévalence, avec la publication de chiffres [ce mardi] dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France ».
La Pr Amaria Baghdadli, responsable du Centre d’excellence sur l’autisme et les troubles du neurodéveloppement (CEAND du CHU de Montpellier), relève ainsi que 
« la France se met enfin en mouvement et ce afin de mieux comprendre les déterminants de l’autisme ».
Pascale Santi explique :
 « Les registres des handicaps de l’enfant, qui couvrent les départements de la Haute-Garonne (RHE31), de l’Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie (RHEOP), recensent une prévalence de 8 à 10/1000 pour des enfants de 8 ans, nés entre 1995 et 2010 et ayant reçu un diagnostic de TSA au plus tard entre 2003 et 2018. Des prévalences en deçà de celles couramment admises ».
« Pour cette génération ciblée par le registre, il y a probablement une tendance à n’identifier que les cas évidents. Cela illustre aussi l’accès insuffisant au diagnostic. Ces données soulignent toutefois «une augmentation considérable de la prévalence au cours des 15 dernières années» »,
 continue la journaliste.
Elle ajoute : 
« Tout comme celles collectées à partir du système national des données de santé (SNDS), qui recense 119.260 personnes souffrant de troubles envahissants du développement. La prévalence aurait doublé, passant de 9,3/1000 en 2010 à 18,1/1000 en 2017 ».
Pascale Santi note que ces 
« chiffres, de l’avis des auteurs, comportent des limites. En effet, ces données sont extrapolées sur la base de l’attribution à des patients d’une ALD […]. Or, les enfants, notamment les plus jeunes, ne se voient pas toujours attribuer d’ALD ».
La journaliste retient que 
« la prévalence de l’autisme en France est en réalité proche de 1% dans la population générale, comme à l’échelle mondiale. […] L’augmentation au niveau mondial s’explique notamment par l’évolution des critères diagnostiques ».
Pascale Santi indique que
 « plusieurs enseignements peuvent être tirés, notamment à partir de la cohorte Elena. Créée en 2013, elle compte 900 enfants autistes de 2 ans à 16 ans issus de 13 centres de neuf régions, recrutés entre janvier 2013 et fin décembre 2019. Elle révèle la très grande hétérogénéité dans la gravité des TSA ».
« «69,9% des enfants ont une déficience intellectuelle légère, voire n’ont pas de déficience», indique le BEH. Alors que c’était l’inverse il y a 10 ans. Des interventions plus précoces peuvent expliquer en partie cette évolution »,
 note la journaliste.
Amaria Baghdadli, première auteure, souligne toutefois qu’«
 il reste beaucoup de formes graves, qui mobilisent toute l’énergie de la famille, du personnel soignant ».
Pascale Santi relève que «
 «le nombre d’enfants autistes présentant des comorbidités reste élevé», poursuit Claire Compagnon : trouble de déficit de l’attention et hyperactivité (TDAH), des «dys», des troubles du développement intellectuel, mais parfois aussi des maladies neurologiques (épilepsies sévères) ou psychiatriques (troubles anxieux…) ».
La journaliste remarque que 
« pour les enfants de la cohorte suivis au moins 3 ans, «on observe des trajectoires de développement très variables et positives pour un grand nombre d’entre eux», explique Amaria Baghdadli. Autre élément, «le rôle des familles dans l’évolution de leur enfant et la nécessité de les soutenir, comme le rôle très important des troubles de l’intégration neurosensorielle», indique l’étude ».
Richard Delorme, chef du service de psychiatrie à l’hôpital Robert-Debré (AP-HP), résume que
 « ces chiffres doivent certes être interprétés avec précaution, mais donnent une représentation de l’autisme en France alors qu’on en était jusqu’ici complètement dépourvu. Cela montre une vraie volonté affichée d’aller de l’avant dans l’épidémiologie ».
Le Figaro titre pour sa part : 
« La hausse du nombre d’autistes confirmée ». Le journal relate aussi cette « première en France : deux études sur les chiffres de l’autisme et son augmentation sont publiées ce mardi dans le [BEH] ».
Le quotidien retient notamment que 
« le premier article confirme une augmentation de troubles du spectre autistique chez les enfants de 8 ans, notamment grâce à des diagnostics plus précis. […] La deuxième étude publiée par Santé Publique France donne des résultats inédits sur l’autisme en France ».
« Elle a été réalisée à partir des chiffres de recours aux soins (hospitalisation, suivi ambulatoire en psychiatrie, affections de longue durée) dans le système national des données de santé. Mais elle ne comprend pas encore les chiffres du médico-social (faute d’harmonisation informatique) ni des soins en libéral »,
 précise Le Figaro.
Le journal note qu
’« elle permet d’arriver au chiffre de 119.260 personnes autistes, identifiées en 2017. Ce qui correspond à une prévalence de 17,9 personnes pour 10.000, soit 0,18% de la population. On est loin des projections de l’Inserm, selon lequel ce handicap concerne environ 700.000 personnes en France ».
L’épidémiologiste Catherine Ha, co-auteur, souligne que 
« les personnes âgées de plus de 15 ans sont sous-estimées dans l’étude car, à partir d’un certain âge, la prise en charge des personnes autistes se fait davantage dans le médico-social ».

Date de publication : 10 mars 2020

« Un soutien psychologique pour les soignants en première ligne »

Le Figaro

Anne-Laure Frémont note en effet dans Le Figaro : « Stress, difficulté à dormir, à « décrocher »… Le personnel soignant, en première ligne dans la lutte contre le coronavirus, va être soumis à rude épreuve ».
La journaliste fait savoir que
 « des initiatives se mettent en place pour lui apporter un soutien psychologique. Pour Thierry Baubet, professeur de psychiatrie à l’hôpital Avicenne AP-HP en Seine-Saint-Denis, il y a urgence ».
Ce dernier déclare que «
 certains jeunes réanimateurs font déjà face à des situations difficiles, comme avoir plusieurs décès pendant une garde, de personnes pas spécialement âgées. Ce qui inquiète surtout, c’est le moment où ils auront à faire des choix entre deux patients qui pourraient s’en sortir avec des soins ».
Anne-Laure Frémont relève ainsi que
 « des cas se sont produits en Italie et peuvent être «traumatiques» pour les soignants «car ils génèrent des conflits éthiques», explique le Pr Baubet. Avec un risque de «perte de sens» du métier. «Nous allons faire de la médecine de guerre. Et c’est un vrai choc», s’alarme ainsi une anesthésiste-réanimatrice de la région lyonnaise, qui se dit «terrorisée» ».
La journaliste explique qu’«
 en Seine-Saint-Denis, Thierry Baubet participe à la mise en place dès mercredi d’une ligne d’écoute gratuite et anonyme si besoin pour les réanimateurs, les urgentistes, les infectiologues… Une initiative portée par le service de psychiatrie et les cellules d’urgence médico-psychologiques (CUMP, présentes dans chaque département pour la prise en charge psychologique d’événements exceptionnels). À l’autre bout du fil, «une dizaine de psychologues et psychiatres qui sont déjà intervenus auprès des soignants après les attentats de novembre 2015» ».
Anne-Laure Frémont note qu’«
 une initiative similaire est lancée au CHU de Lille, avec le concours de différents services ». Frédérique Warembourg, psychiatre référente à la CUMP 59, ajoute : « On réfléchit à un dispositif pour les médecins généralistes ».
« Idem à Lyon, comme l’indique Nathalie Prieto, psychiatre référente nationale des CUMP : «Le personnel va s’épuiser. Il faut éviter le burn out.» Ces lignes d’écoute vont se mettre en place un peu partout localement, mais un dispositif national, lui semble moins pertinent »
, continue la journaliste.
Thierry Baubet remarque que « 
c’est un test. Il y a toujours ce mythe du médecin invulnérable qui ne montre pas ce qui pourrait être pris pour une faiblesse. Or dans cette situation, partager devient vital. ».
Anne-Laure Frémont précise qu’
« en tant que codirecteur scientifique du Centre national de ressources et de résilience (CN2R, créé à la suite des attentats), il souhaite se servir de cette plateforme pour diffuser à l’échelle nationale des documents à l’usage des professionnels. Ils s’appuieront notamment sur les témoignages de collègues ayant vécu les épidémies d’Ebola ou de Sras ».
La journaliste relève par ailleurs que 
« des sociétés proposent également leurs services gratuitement, comme Moodwork, spécialiste de la qualité de vie au travail, qui va faire appel à des psychologues indépendants pour renforcer ses troupes et proposer aux hôpitaux une aide complémentaire aux lignes d’appels ».

Date de publication : 18 mars 2020

« Le confinement, une épreuve psychique à ne pas sous-estimer »

Le Figaro

Delphine Chayet remarque en effet dans Le Figaro : « Anxiété, dépression, frustration : la quarantaine n’est pas une expérience anodine. Un soutien psychologique précoce ciblant les populations à risques peut toutefois en atténuer les effets ».
La journaliste relève ainsi que 
« les crises d’angoisse et les insomnies se sont succédé au rythme de la courbe exponentielle de l’épidémie de Covid-19. La peur pour leur entourage, le sentiment de leur propre vulnérabilité et la crainte d’une catastrophe sanitaire généralisée ont saisi les Français à mesure qu’ils prenaient conscience, comme les autorités, de la gravité de la situation. Cette crise qui se concrétise ces jours-ci par les mesures spectaculaires de confinement annoncées par le président de la République, laissera des traces ».
Delphine Chayet explique qu’
« il est encore trop tôt pour en mesurer l’ampleur, mais une étude parue le 6 mars dans […] General Psychiatry donne un aperçu du stress associé à cette période tumultueuse, entre peur de la contamination et confinement drastique, et nous indique le chemin à prendre pour limiter son impact psychologique ».
La journaliste note ainsi : 
« Directrice de recherche au Centre de santé mentale de Shanghaï, le Dr Jianyin Qiu a interrogé par questionnaire plus de 50.000 personnes dans différentes provinces de Chine touchées par l’épidémie, mais aussi de Hongkong, Macao et Taïwan. Anxiété, dépression, phobies, comportements compulsifs et d’évitement ont notamment été mesurés. Selon les résultats de cette «prise de température», 35% des sondés ont connu une détresse psychique – qui s’est révélée sévère chez 5% d’entre eux ».
Delphine Chayet souligne que 
« les femmes sont particulièrement touchées. Elles affichent un score d’anxiété plus élevé que celui des hommes. Un résultat concordant avec d’autres études ayant observé leur plus grande vulnérabilité au stress ».
Catherine Tourette-Turgis, chercheuse au Conservatoire national des arts et métiers, indique que «
 le confinement est un facteur aggravant car il fait peser un poids plus important sur les épaules des femmes. C’est souvent à elles que revient en effet la charge de l’organisation de la maison, de l’alimentation, des enfants ».
Delphine Chayet ajoute que
 « l’étude chinoise pointe d’autres groupes à risque. Les adultes âgés de 18 à 30 ans, sans doute parce qu’ils ont accès sur les réseaux sociaux à un grand nombre d’informations dont l’accumulation est anxiogène ».
« Sans surprise, les plus de 60 ans sont particulièrement inquiets face à l’épidémie. Le taux de mortalité lié au virus Sars-Cov-2 est plus élevé dans cette population. Les travailleurs immigrés se distinguent enfin par leurs scores élevés, que la chercheuse chinoise explique par la peur de perdre leur emploi et leurs ressources financières », 
poursuit la journaliste.
Delphine Chayet indique en outre que le Dr Qiu 
« identifie trois moments clés qui, selon elle, ont donné lieu à des moments de panique : l’annonce d’une transmission interhumaine du virus, le placement en quarantaine de la ville de Wuhan, et l’annonce par l’OMS d’une urgence de santé publique de portée mondiale le 31 janvier. La chercheuse observe toutefois que le niveau d’anxiété diminue au fil du temps ».
La journaliste continue : 
« Si elle confère […] un certain sentiment de sécurité à ses débuts, la quarantaine peut rapidement devenir une cause de détresse psychologique en soi, comme le montre de manière très claire une revue de littérature publiée le 14 mars dans The Lancet ».
Delphine Chayet explique que 
« les chercheurs du département de médecine psychologique du King’s College de Londres ont examiné une série d’études menées ces dernières années à l’occasion d’épidémies de grippe saisonnière et du virus Ebola, ainsi que du Sras et du Mers (les deux précédents coronavirus) ».
« La peur d’être contaminé ou de transmettre le virus à ses proches, la survenue de symptômes de la maladie, la frustration, le sentiment de solitude et l’ennui sont autant de sources de détresse psychique chez les personnes confinées. Celle-ci s’exprime par des symptômes de stress, de la confusion et de la colère », 
précise la journaliste.
Elle souligne enfin qu’«
 il est possible d’atténuer l’impact de cette mise à l’isolement forcée. Les scientifiques relèvent d’abord que la durée de la quarantaine joue sur l’importance de ses effets psychologiques. Un confinement supérieur à 10 jours génère des symptômes de stress plus importants chez les individus ».
Delphine Chayet ajoute qu
’« une information transparente sur l’objectif de la quarantaine, l’évolution de l’épidémie et le niveau de risque est essentielle pour réduire l’anxiété. Les chercheurs préconisent aussi le déploiement de consultations psychologiques à distance, la mise en place de numéros verts et de groupes locaux de soutien pour réduire l’isolement, la promotion d’une communication centrée sur l’altruisme, le soutien matériel des plus populations les plus vulnérables… ».
La journaliste souligne que
 « ces efforts sont d’autant plus importants que les séquelles psychologiques de cette épreuve peuvent se maintenir dans le temps. Plusieurs mois après leur confinement, certains participants continuaient à décrire des comportements acquis pendant l’isolement, comme des lavages de mains compulsifs ou des angoisses de la foule, peinant à revenir à une vie normale ».

Date de publication : 18 mars 2020

Soignants : « Cela paraît évident : le risque est important de péter les plombs »

Libération

Libération publie les propos de Bruno Boniface, psychiatre au CHU de Bicêtre (Val-de-Marne), qui « évoque les risques quant à l’exposition du personnel soignant au surcroît de travail, de stress, de pénuries et, surtout, de décès ».
Bruno Boniface remarque ainsi : 
« C’est dans l’ADN du soignant d’intégrer cela : il soigne et, donc, n’a pas « le droit » d’être malade. De fait, la période que nous vivons l’oblige à composer avec deux peurs. Celle d’être contaminé, parce qu’il est en première ligne et confronté au décalage entre l’ampleur de l’urgence et le manque de matériel. Parce que, comme tous, il a son propre rapport à la maladie ou à la mort. Et puis, il y a cette peur de contaminer les autres. Un patient, des collègues, sa famille ».
Le psychiatre observe que «
 pour le moment, le personnel soignant tient psychologiquement sur ses réserves (il en a et c’est également dans son ADN) mais on ne sait pas jusqu’à quand. On voit passer des médecins de 30 ans qui en paraissent 50. Pas rasés, les yeux cernés. Le rythme est devenu inhabituel. Les heures de travail s’accumulent et l’exposition aux décès croît : il y en a plus que d’ordinaire et ce ne sont pas simplement des personnes très âgées qui meurent ».
« Nous arrivons au point où l’on se retrouve à opérer des choix éthiques. On ne prend plus en charge un patient en ne pensant qu’à celui-ci, mais en intégrant la dimension collective. En somme, qui doit-on traiter prioritairement ? De cette question peut naître un traumatisme »,
 souligne-t-il.
Bruno Boniface indique en outre : «
 On a réfléchi, collectivement, à la création d’une plateforme de soutien au personnel soignant. C’était une demande tacite dans les différents services. On en discutait ici et là entre nous et cela paraissait évident : le risque est important de péter les plombs. Un soignant a aussi besoin qu’on lui accorde du temps. Pour parler, pour pleurer, pour se soigner aussi : il aura peut-être besoin de traitements pour tenir le coup et continuer de pratiquer dans les meilleures conditions. D’où l’incompréhension face à des comportements imprudents que l’on constate dehors : in fine, ils se disent « il y a de fortes chances pour que cela retombe sur nous » ».

Date de publication : 20 mars 2020

« Coronavirus : la double peine des familles endeuillées »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui constate que « les nouvelles règles liées à l’épidémie n’autorisent que des cérémonies a minima. De leur côté, les professionnels du secteur funéraire s’inquiètent des pénuries de protections et menacent de faire jouer leur droit de retrait ».
Le journal parle ainsi d
’« un drame dans le drame. A la douleur d’avoir perdu un proche, s’ajoute désormais pour les familles endeuillées celle de ne pouvoir lui rendre le dernier hommage qu’elles auraient souhaité. Covid-19 oblige, les cérémonies funéraires sont désormais réduites à leur plus simple expression. […] Seuls les ascendants, descendants au premier degré et conjoints peuvent être présents ».
La porte-parole des services funéraires de la mairie de Paris précise :
 « Au minimum deux personnes, maximum vingt ».
Le Parisien relève que 
« d’ores et déjà, la grande majorité des cimetières ont été fermés au public, ouverts uniquement pour les inhumations », un employé d’un cimetière parisien remarquant : « C’est désolant. Et cela rajoute aussi à l’angoisse des familles endeuillées ».
Le journal note que
 « pour tenter de l’atténuer, et permettre au mieux un recueillement réduit à sa plus simple expression, plusieurs sociétés proposent des alternatives. Advitam, entreprise d’organisation d’obsèques sur Internet, dit proposer gratuitement «un service de transmission vidéo en direct des obsèques.» Il est disponible pour «l’ensemble des sociétés de pompes funèbres, crématoriums, maisons funéraires», et ce «afin que tout le monde puisse se recueillir une dernière fois auprès d’un proche». De son côté, Une rose blanche réalise en ligne, là aussi gratuitement, des espaces virtuels assemblant témoignages et hommages au disparu, pour [dire] adieu «dans la dignité» ».
Le Parisien s’interroge toutefois :
 « Cette dernière pourra-t-elle être longtemps préservée ? Assez rapidement va se poser la question de la préparation des corps. «Nous sommes déjà en crise», prévient Cédric Ivanes, président de l’unique syndicat des thanatopracteurs de France. Une profession qui compte 700 praticiens, lesquels font tous face à un manque criant de protections jetables. Face à la menace que représente pour eux la mise en œuvre de soins conservatoires sur des défunts potentiellement morts du coronavirus, Cédric Ivanes conseille à ses adhérents de faire jouer leur droit de retrait tant qu’ils ne pourront mettre en œuvre des mesures de sûreté ».
Cédric Ivanes déclare que «
 si les mesures de salubrité minimales ne peuvent être prises, alors les hôpitaux, maisons de retraite et même les familles dont les proches meurent encore chez eux, devront prendre en charge et gérer les corps. Dans le meilleur des cas dans des chambres froides, dans le pire des cas, sans soin de conservation, à leur domicile ».
Le journal remarque que 
« d’ici à ce que des protections puissent être fournies, chaque professionnel gère le quotidien avec les moyens du bord ».

Date de publication : 20 mars 2020

« Le sommeil, un marqueur essentiel de notre santé physique et psychologique pendant le confinement »

Le Figaro

Anne-Laure Frémont note dans Le Figaro : « Stress, isolement, manque d’activité… En ce moment, notre quotidien est soumis à rude épreuve. Pour préserver notre sommeil et rester en forme pendant la journée, il faut s’assurer d’avoir une bonne hygiène de vie. Avec un mot d’ordre : garder le rythme ».
La journaliste souligne ainsi que 
« cette période de confinement bouleverse notre quotidien. Attention toutefois à préserver son sommeil, qui est un marqueur clé de notre état général. Et pour bien dormir, il faut s’imposer un rythme et une certaine hygiène de vie ».
Anne-Laure Frémont observe tout d’abord que
 « pour une grande partie des Français (pas tous évidemment…), il y a un point positif ». Le Pr Pierre Philip, responsable de la clinique du sommeil du CHU de Bordeaux, remarque qu’« on va s’extraire des contraintes sociales du quotidien ; on va donc pouvoir récupérer son quota de sommeil. […] Plus on dort de façon adéquate, plus on optimise ses défenses immunitaires ».
Le spécialiste explique qu’
« il faut faire comme si on n’était pas en quarantaine et ne pas augmenter massivement le temps passé au lit. L’idéal est de conserver la même heure de réveil tous les jours, de se fixer une durée de sommeil suffisante mais pas excessive, c’est-à-dire entre 7 et 8 heures maximum ».
Anne-Laure Frémont ajoute que 
« pour bien dormir, plusieurs règles doivent être respectées la journée : garder une activité physique (faire un peu de gymnastique par exemple, en faisant des exercices que l’on peut trouver sur internet), sortir un minimum (dans le jardin pour ceux qui le peuvent, ou faire une course si on en a besoin, dans le respect des règles édictées par le gouvernement bien sûr), se mettre à la lumière du jour dans la mesure du possible, manger à heures fixes. Bien penser également à aérer tous les jours le logement afin de renouveler l’air, particulièrement en cette période de confinement. Et surtout : ne pas rester au lit toute la journée, que ce soit pour lire, regarder une série ou télétravailler ».
Le Pr Philip indique en effet que «
 le risque, c’est de perdre le signal que le lit est l’endroit où l’on dort. Si vous vous mettez une possibilité absolue de dormir, vous allez finir par dormir au moment où vous ne devriez pas et à ne pas y arriver quand c’est le moment. Il faut vraiment adopter une attitude un peu militaire, surtout si l’on est seul ».
La journaliste indique par ailleurs qu’«
 au fil des jours, le nombre de malades va croître, des proches risquent d’être affectés, certains vont se retrouver confrontés à des situations socio-économiques compliquées. Autant de facteurs qui vont générer du stress, voire de l’angoisse. Or le sommeil est un bon marqueur de notre état psychologique ».
Le Pr Philip souligne que
 « si vous n’arrivez plus à vous endormir, si vous commencez à avoir des éveils nocturnes qui deviennent pénibles, répétitifs, et que cela a des conséquences sur votre fonctionnement en journée, il faut s’en préoccuper ».
« Et ne pas hésiter à consulter si la situation ne s’arrange pas. On peut se renseigner auprès de l’une des cliniques du sommeil ou d’un généraliste, par le biais de la téléconsultation »,
 remarque Anne-Laure Frémont.

Date de publication : 24 mars 2020

 

 


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