« En psychologie, le recours aux téléconsultations fait débat »
Date de publication : 10 juin 2021
La Croix note en effet que « la pandémie a mis en lumière les conditions de travail des psychologues qui manifestent ce jeudi 10 juin. Le premier confinement les a obligés à organiser les consultations à distance. Un an après, deux psychologues et une patiente témoignent des avantages et des inconvénients de cette pratique qui perdure ».
Le journal souligne que « de nombreuses études ont montré que la crise sanitaire et les confinements successifs ont entraîné une dégradation de la santé mentale d’une partie des Français, et notamment des jeunes. Entre octobre 2020 et janvier 2021, le nombre de recherches sur Doctolib en lien avec la psychologie a doublé, passant de 120.000 à 255.000. Résultat, la pratique de la consultation par téléphone ou en visioconférence avec une webcam, s’est imposée et semble se maintenir ».
Le quotidien cite notamment Sylvia Martin, qui « a milité pour le passage à la téléconsultation dans son établissement de santé au début du premier confinement. En proposant des créneaux en visioconférence à ses patients habituels, la psychologue a vu arriver une nouvelle patientèle ».
Elle indique ainsi : « J’ai reçu des appels de la France entière, car il n’y a pas partout des spécialistes en troubles de la personnalité “borderline”. J’ai aussi été appelée par des personnes vivant en milieu rural, qui ne voulaient pas faire une heure de voiture pour consulter ».
La Croix relève que « pour elle, la visio-thérapie permet d’abord de rendre la psychologie accessible à des personnes incapables matériellement ou psychologiquement de se rendre au cabinet. La psychologue peut par exemple, en direct, entraîner ses patients agoraphobes à sortir de chez eux. Quand Sylvia Martin a recommencé à proposer des créneaux en présentiel en mai 2021, certains patients ont d’ailleurs choisi de continuer à distance ».
Stéphanie Mancion, pédopsychologue, déclare pour sa part que « derrière l’écran, il est très difficile de savoir ce qu’il se passe dans la famille et d’évaluer les situations de violence. [La visioconférence] sert à garder le lien en période de crise, mais on ne peut en rester là. Remettre devant un écran les jeunes accros aux jeux vidéo, alors qu’ils ont besoin de lien humain et réel, c’est empêcher la thérapie. De même qu’en ne faisant pas venir au cabinet les jeunes qui ont du mal à sortir de chez eux, on ne s’attaque pas aux symptômes ».
« Des neurones de la curiosité identifiés dans le cerveau »
Date de publication : 24 juin 2021
Pierre Kaldy note dans Sciences et Avenir que « le désir spontané d’explorer le monde autour de nous correspond à un instinct déjà présent chez la souris, révèle une étude publiée par des chercheurs néerlandais dans la revue Science ».
Etienne Coutureau, spécialiste des bases nerveuses du comportement exploratoire au CNRS, indique qu’« étudier la curiosité pure, désintéressée, chez l’animal n’est pas une chose facile car elle peut être motivée par de nombreux facteurs tels que la faim, la soif, la recherche d’un partenaire sexuel. Cette étude intéressante semble néanmoins y être arrivé ».
Pierre Kaldy explique que les « auteurs ont utilisé le comportement exploratoire spontané de la souris dès qu’elle décèle quelque chose de nouveau dans son environnement, que ce soit un objet ou un congénère. Le rongeur se met alors à le sentir, à le mordiller, voire à s’en saisir, manifestant un comportement exploratoire stéréotypé qui permet à l’animal d’emmagasiner de nouvelles connaissances ».
Etienne Coutureau remarque : « Après l’effet de surprise qui aide à mémoriser, la recherche d’information sur ce qui apparaît nouveau dans l’entourage est vitale pour les animaux car c’est un préalable à tout apprentissage. C’est grâce à elle qu’ils pourront anticiper de futurs dangers ou, du moins, faire ensuite les choix les plus favorables ».
Pierre Kaldy note ainsi que « les chercheurs de l’Institut des neurosciences d’Amsterdam au Pays-Bas ont réussi à identifier le circuit nerveux à l’origine de ce comportement exploratoire spontané. Ils montrent qu’une région du cerveau située sous le thalamus et encore peu connue, la zona incerta ou « zone incertaine », s’active dès que l’animal entame l’exploration plus poussée d’un objet ou d’un congénère ».
Le journaliste retient que « l’activation spécifique des neurones de cette zone accentue le comportement exploratoire chez des animaux à jeun qui disposent pourtant de nourriture à leur côté. Au contraire, l’inhibition de ces neurones a l’effet opposé : il réduit le temps d’exploration de l’objet ou du congénère inconnu. L’activation de neurones de la zone incertaine fait mettre en éveil tous les sens de l’animal quand il vient d’identifier un élément non familier de son environnement ».
Etienne Coutureau observe que « cette région profonde est très conservée chez les mammifères, tant par sa structure que par ses connexions avec le reste du cerveau, et elle doit donc avoir son équivalent chez l’être humain ».
« Covid-19 : de possibles complications neurologiques et psychiques révélées par une nouvelle étude »
Date de publication : 25 juin 2021
Le Parisien fait savoir que « selon une étude néerlandaise publiée ce jeudi, le Covid-19 pourrait être à l’origine de complications neurologiques et psychiques ».
Le journal relève ainsi que « le coronavirus peut infecter les neurones, déclenchant des réponses immunitaires locales qui pourraient être à l’origine des complications neurologiques et psychiques liées au Covid-19 ».
« La propagation du virus s’arrête rapidement et se limite à quelques cellules du cerveau, mais cette infection minimale entraîne une réaction des « cytokines », les messagers entre les cellules immunitaires, jouant un rôle dans l’inflammation locale, a conclu l’étude, publiée dans une revue américaine spécialisée en microbiologie mSphere », précise le quotidien.
Debby van Riel, chercheuse en virologie à l’hôpital Erasmus MC (Rotterdam), indique ainsi : « Ce que nous avons vu est cohérent avec le fait que l’infection par le SARS-CoV-2 conduit rarement à une encéphalite sévère parce que le virus se propage de manière incontrôlable dans le cerveau ».
« Mais le fait que le SARS-CoV-2 puisse éventuellement pénétrer dans le cerveau via le nerf olfactif et infecter localement les cellules, ce qui entraîne à son tour une réponse inflammatoire, peut certainement contribuer à des troubles neurologiques », relève-t-elle.
Le Parisien rappelle que « depuis le début de la pandémie, des malades du monde entier ont signalé des troubles neurologiques et psychiatriques, tels que problèmes de mémoire, maux de tête, psychoses rares et même encéphalites (inflammation du tissu cérébral). Une personne sur trois qui a surmonté le Covid-19 a eu un diagnostic de troubles neurologiques ou psychiatriques dans les six mois suivant l’infection, avait indiqué en avril une large étude publiée dans le journal spécialisé The Lancet Psychiatry ».
Le journal note que « de plus en plus de données indiquent que le virus pourrait entrer dans le cerveau via le nerf olfactif. Cependant, ce qui se passe après l’entrée du SARS-CoV-2 dans le cerveau restait mal compris ».
Femke de Vrij, du département de psychiatrie de l’hôpital Erasmus, fait savoir : « En plus de ce qu’indique notre étude, le système immunitaire joue probablement aussi un rôle. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour le savoir ».
« Les confinements ont nettement réduit les capacités physiques et intellectuelles des enfants »
Date de publication : 29 juin 2021
Pascale Santi et Sandrine Cabut font savoir dans Le Monde qu’« une étude menée dans l’Allier et le Puy-de-Dôme auprès de 90 enfants de CE1 et CE2 indique que les confinements ont eu un fort impact sur leur poids et leur souffle, faisant le lit de futures maladies chroniques. Leurs capacités cognitives ont baissé de 40% ».
Martine Duclos, chef du service de médecine du sport au CHU Clermont-Ferrand, à la tête de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps), et qui coordonne ce travail, remarque que « les chiffres sont catastrophiques. […] Nous n’avons jamais vu ça. Des enfants sportifs, sans aucun problème de santé, aucun problème de poids, ont grossi de 5 à 10 kg, du fait de l’arrêt de la pratique sportive. Et tous n’ont pas repris l’activité physique ».
Les journalistes indiquent en effet qu’« en un an, l’indice de masse corporelle, […] reflet de la corpulence, a augmenté de 2 à 3 points en moyenne ».
Pascale Santi et Sandrine Cabut notent que « la condition physique de ces jeunes de 7-8 ans s’est fortement dégradée. Lors du test navette, épreuve classique qui consiste à courir de plus en plus vite d’un plot à un autre (éloignés de 10 m), «des enfants, déjà très essoufflés, n’arrivaient pas à atteindre le premier plot avant le premier bip», décrit la Pr Duclos ».
« Parallèlement, leurs capacités cognitives auraient baissé d’environ 40%. Pour les mesurer, l’équipe du CHU de Clermont-Ferrand a notamment eu recours à un test consistant à relier les lettres aux chiffres correspondant dans l’ordre alphabétique, dans un temps imparti. Tous les écoliers l’ont fait dans le temps limite en septembre 2019. Un an plus tard, un grand nombre n’a pas terminé », expliquent les journalistes.
Martine Duclos relève qu’« un an de confinement a été catastrophique, à un moment essentiel de plasticité neuronale ».
Pascale Santi et Sandrine Cabut ajoutent que « ces résultats sont d’autant plus inquiétants que la situation antérieure était déjà peu brillante. Ainsi, avant la pandémie, en France, 87% des adolescents de 11 à 17 ans ne respectaient pas l’heure quotidienne d’activité physique préconisée par l’OMS. Et pendant le premier confinement, seulement 0,6% d’entre eux ont atteint ce seuil, la proportion étant de 4,8% chez les 5-11 ans (2,8% des filles et 6,5% des garçons) ».
Elle ajoutent qu’« une expertise menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), publiée en novembre 2020, a mis en évidence que 66% des jeunes de 11 à 17 ans «présentent un risque sanitaire préoccupant», caractérisé par le dépassement simultané de deux seuils : plus de 2 heures de temps d’écran et moins de 60 minutes d’activité physique par jour ».
« Il y a urgence à inverser la tendance, estiment les autorités sanitaires, d’autant que c’est beaucoup dans l’enfance que se constitue le capital santé. Le manque d’activité physique et l’excès de sédentarité (temps d’éveil passé assis ou allongé) entraînent une perte de condition physique cardio-respiratoire, et ils sont souvent associés à un surpoids, du fait d’habitudes nutritionnelles peu favorables. Un cocktail qui, à terme, favorise la survenue de maladies chroniques comme le diabète, l’hypertension artérielle… », rappellent Pascale Santi et Sandrine Cabut.
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