« Surdoses aux opiacés : la France dans l’urgence »

Date de publication : 1er septembre 2021

Libération

Libération se penche sur « une épidémie dont on parle moins mais qui sévit dans l’ombre. Ce mardi, à l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses lancée en 2001, des associations et des professionnels de santé alertent les pouvoirs publics sur les dégâts liés aux overdoses. Et de rappeler que la France est loin d’être prête à faire face à une flambée des overdoses ».
Le journal souligne ainsi qu’«
 au-delà des retards en matière de réduction des risques et de prévention, les derniers chiffres publiés en avril par l’ANSM portant sur des données relevées en 2019 sont éloquents. Ils révèlent une augmentation des décès liés à la consommation d’opioïdes, licites ou non. Ainsi, en 2019, quelque 450 personnes sont mortes en France à la suite d’une overdose d’opioïdes et 77 après avoir fait une surdose de cocaïne ».
Libération précise que
 « dans l’Hexagone, l’accoutumance aux opioïdes provoque 5 morts par semaine. Mais ces données sont très largement sous-estimées. En France, les hommes sont très majoritairement concernés par les surdoses, avec un âge moyen situé à 38,7 ans. Généralement, on y meurt en raison d’une surdose liée à un médicament de substitution comme la méthadone plus qu’après un shoot d’héroïne ».
Le quotidien rappelle que 
« depuis 1999 outre-Atlantique, la crise des opioïdes aurait tué près d’un demi-million de personnes. Quelque 130 personnes y meurent chaque jour d’une overdose aux médicaments antalgiques qui créent une forte dépendance ».
Bertrand Leibovici, médecin addictologue spécialisé dans la réduction des risques liés à la toxicomanie, déclare ainsi que 
« le principal problème est devant nous. On ne peut pas exclure qu’il y ait une arrivée massive de Fentanyl en Europe continentale ».
Libération observe qu’« 
en Angleterre, au pays de Galles mais surtout en Ecosse, le nombre de décès causés par la drogue n’a jamais été aussi élevé qu’en 2020, selon un rapport publié début août. Un taux de 76,7 par million d’habitants, soit un bond de 3,8% par rapport à 2019. Des chiffres jamais vus depuis l’instauration de ces relevés en 1993. Une tendance liée à la consommation d’opiacés mais aussi à l’augmentation des morts à cause d’autres substances telles que la cocaïne ».
Bertrand Leibovici note que «
 la Grande-Bretagne donne le “la” pour le reste de l’Europe continentale, en matière de vêtement, de musique, et de drogues ». Le médecin rappelle en outre que les overdoses sont « des urgences médicales qui se déroulent dans un contexte d’insécurité juridique. Le gouvernement devrait s’engager à ne pas poursuivre les gens qui appellent les secours pour rapporter une overdose. Et leur faire passer le message. Car souvent, les personnes se sauvent et laissent la personne seule ».
Le quotidien ajoute que «
 pour le praticien, une autre façon de prévenir les overdoses serait de mettre à disposition de «la famille mais aussi les camarades de «défonce» des kits de naloxone [antidote aux opiacés ndlr]» ».
Bertrand Leibovici précise que
 « la naloxone ne suffit pas. Il faut surveiller l’usager après lui avoir administré la dose. Surtout s’il a fait une overdose de méthadone, qui est un opiacé lourd. Trois ou quatre heures après avoir reçu la naloxone, le consommateur peut en refaire une. La méthadone reste longtemps dans le corps, tandis que la naloxone a une durée d’action très brève ».
Nicolas Authier, psychiatre spécialisé en pharmacologie et addictologie, note quant à lui qu’aux Etats-Unis et en Angleterre,
 « les médecins y prescrivent beaucoup plus de médicaments antalgiques opioïdes que nous. La population est donc beaucoup plus exposée. C’est pour ça que la France doit diffuser dès maintenant la naloxone afin d’éviter une crise similaire. En matière d’overdose, prévenir c’est efficace. Guérir, c’est souvent trop tard ».

 

« Le cerveau des rugbymen affecté dès la première saison professionnelle »

Date de publication : 2 septembre 2021

Le Point

Le Point annonce en effet que « selon une étude de l’université du pays de Galles du sud, dont les résultats complets seront publiés dans le prochain numéro du Journal of Experimental Physiology, […] un rugbyman peut voir son cerveau affecté dès sa première saison au niveau professionnel. Un déclin des fonctions cognitives et une baisse de l’afflux sanguin vers le cerveau ont été observés chez plusieurs joueurs au cours des recherches ».
Le magazine explique que
 « les scientifiques ont suivi une équipe professionnelle participant au United Rugby Championship. Ils ont examiné les joueurs avant, au milieu, et à la fin de la saison. Ils ont alors constaté que les fonctions cognitives […] et l’afflux sanguin vers le cerveau avaient baissé pour tous les joueurs. Et pas seulement ceux victimes d’une ou plusieurs commotions cérébrales au cours de la saison. Ce qui veut dire que n’importe quel choc à la tête, même s’il paraît mineur, mais effectué de façon répétée, peut avoir des conséquences ».
« L’étude suppose aussi que ces problèmes affectent davantage les joueurs professionnels parce que le rythme des matchs les empêche de réellement récupérer et de se reposer suffisamment longtemps entre deux chocs. De plus, selon la Fédération britannique de rugby, 20% des commotions cérébrales ont lieu à l’entraînement », 
continue Le Point.
L’article précise que 
« les données varient aussi en fonction du poste occupé. Un avant est plus susceptible d’être plaqué ou de se prendre des coups par rapport à un arrière ».
Le Point note par ailleurs que 
« cette étude survient alors qu’un collectif de joueurs, victimes de déficience mentale et autres troubles mentaux, a lancé une action en justice contre la Fédération internationale de rugby, pour la mauvaise prise en charge des commotions cérébrales sur les différents terrains à travers le monde. Certains souffrent aujourd’hui de pathologies graves, allant de la démence précoce à une maladie neurodégénérative ».

 

« Les Français usés par la crise sanitaire »

Date de publication : 6 septembre 2021

Le Figaro

Soline Roy note dans Le Figaro qu’« un an et demi après son apparition, le SARS-CoV-2 est toujours là et notre forme s’en ressent : 40% des Français se sentent plus fatigués qu’avant la crise, selon un sondage Odoxa pour les laboratoires Leurquin-Mediolanum ».
« Les congés d’été les ont moins reposés que d’habitude : seuls 26% des personnes interrogées se sentent plus reposées qu’avant les vacances, 8 points de moins que lors d’une précédente enquête publiée en 2017 », 
relève la journaliste.
Elle cite l’OMS, qui a observé que 
« la lassitude face à une pandémie est une réponse attendue et naturelle à une crise de santé publique prolongée, notamment parce que la sévérité et l’ampleur de la pandémie de Covid-19 ont demandé la mise en œuvre de mesures invasives ayant des impacts sans précédent sur la vie quotidienne de chacun ».
Soline Roy indique que 
« ce type de crise «sollicite nos capacités d’adaptation», explique le Pr Florian Ferreri, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP, Paris). Le fait qu’elle se prolonge «est un facteur de fragilisation. Certains pouvaient penser qu’on était sortis d’affaire, et ont un sentiment d’essoufflement» ».
La journaliste fait savoir que
 « dans une lettre à paraître dans la revue L’Encéphale, le Pr Nicolas Franck [psychiatre chef du pôle centre rive gauche au centre hospitalier Le Vinatier, Lyon] montre chez des étudiants et salariés suivis pendant les deux premiers confinements en France une détérioration plus nette des marqueurs de santé mentale lors du second, alors que la gravité de l’épidémie et la sévérité des mesures étaient moindres ».
« L’absence de perspective sur la sortie de crise n’aide pas : au printemps 2020, les Français espéraient voir disparaître le virus en quelques semaines ou mois ; la crise s’écoule désormais sans date de fin annoncée… », 
relève Soline Roy.
Florian Ferreri ajoute que «
 l’été n’a pas été tel que les gens l’avaient imaginé ». La journaliste explique : « Météo maussade, voyages et activités annulés, contraintes du passe sanitaire, tensions familiales et amicales autour de la vaccination, actualité estivale moins légère que d’ordinaire… Les batteries n’ont pas pu être rechargées à bloc ».
Elle note que
 « cela «ne créera pas de pathologies de toutes pièces», nuance le Pr Nicolas Franck. Mais les plus vulnérables peineront davantage à affronter «la vie en mode dégradé» que nous connaissons actuellement ».
Le Pr Ferreri évoque ainsi 
« des tensions, une irritabilité, des difficultés de sommeil qui puisent encore plus dans leurs réserves. Ce n’est probablement pas dramatique, mais on part pour l’hiver avec moins de réserve et certains auront le sentiment d’être moins efficaces et plus tendus ».
Soline Roy ajoute que de leur côté, les «
 autorités […] craignent aussi que la fatigue accumulée pousse le public à baisser la garde sur les gestes barrières. En France, l’enquête Coviprev menée par Santé publique France montre une diminution légère, mais régulière, du respect des gestes barrières ; baisse amplifiée peut-être par un sentiment de confiance apportée par la vaccination ».
« Or l’adhésion du public aux mesures de lutte contre l’épidémie est l’un des facteurs qui «sous-tendent l’évolution future de la pandémie», notait en juillet une équipe internationale dans The Lancet Regional Health »,
 remarque la journaliste.
Elle s’interroge : «
 Face à cette fatigue qui s’installe, que faire ? ». Le Pr Ferreri répond que « l’un des enjeux, quand on a l’impression de pas avoir eu la maîtrise (de la météo, de la crise sanitaire…), est de la retrouver sur des choses que l’on décide, des petits succès du quotidien ».
Soline Roy note qu’«
 améliorer son sommeil, retrouver un rythme régulier et une bonne hygiène de vie, faire du sport, «sont des choses simples et efficaces, mais parfois difficiles à mettre en œuvre. Certaines techniques de relaxation peuvent aussi être utiles». Il faut aussi miser sur l’alimentation. […] Certains médicaments peuvent aider au sommeil, «mais il faut en prendre le moins possible», met en garde le psychiatre ».

 

« Santé psychique : reprise à risque pour les télétravailleurs au long cours »

Date de publication : 8 septembre 2021

Le Monde

C’est ce qu’indique Le Monde, qui observe que « replonger dans le collectif d’entreprise constitue une source de souffrance psychique pour certains ».
François Desnoyers livre cet exemple :
 « Le retour au bureau un jour par semaine avait été programmé courant juin dans l’entreprise de Bastien (…). Après 15 mois en télétravail intégral lié au Covid-19, la nouvelle a alors été un véritable choc pour ce cadre dans la publicité. Une angoisse l’a saisi à l’idée de reprendre contact avec un «monde extérieur» qu’il ne fréquentait plus ».
« Le mal a rapidement été diagnostiqué : il était atteint du «syndrome de la cabane», cette difficulté à réintégrer l’environnement social dont on s’est, un temps, soustrait. Ce n’est qu’à petits pas et au prix d’efforts douloureux qu’il a finalement réussi à sortir de son isolement », 
explique le journaliste.
Il souligne que «
 bien d’autres salariés vivent aujourd’hui une trajectoire similaire. Alors que la plupart des entreprises s’engagent dans une phase de reprise et de retour partiel au bureau, des phénomènes d’anxiété se font jour au sein des effectifs. Si elles sont minoritaires, ces pathologies sont parfaitement identifiées par les professionnels de santé ».
Une médecin du travail d’Ile-de-France remarque ainsi que « le retour sur site pose question, le sujet est fréquemment abordé lors de mes visites médicales ».

Olivier Coldefy, psychologue expert, observe pour sa part que 
« ce retour peut être vécu comme une régression. Les périodes de confinement ont été subies, mais elles ont pu apporter des bénéfices secondaires : plus de transport, plus de promiscuité, une redécouverte de la vie familiale… ».
La médecin francilienne ajoute que 
« les gains sur le temps de sommeil ont également pu être considérables. […] Certains [salariés] sont par ailleurs très angoissés face au risque épidémique ».
Jérôme Chemin, secrétaire général adjoint CFDT Cadres, remarque que 
« beaucoup n’avaient jusqu’à la crise pas goûté à l’autonomie offerte par le télétravail. Or ils ont constaté, à l’occasion des confinements, qu’ils étaient capables de travailler seuls ».
Le Monde relève que «
 le choc provoqué par le retour au bureau peut donc inciter certains d’entre eux à chercher à obtenir un maintien en télétravail intégral ». La médecin du travail confirme : « Nous recevons ce genre de demande ».
Le journal évoque «
 des problématiques que nombre de sociétés essaient de maîtriser, selon M. Coldefy. Il en veut pour preuve le fort accroissement des demandes d’ateliers sur les risques psychosociaux qui lui parviennent ».
Le psychologue précise :
 « Je vais en organiser autant en septembre et octobre prochains que sur l’ensemble de l’année 2019 ».
Le quotidien note qu’« 
à l’heure de la reprise, l’une des priorités de ces entreprises est de parvenir à détecter les salariés qui peinent à réintégrer l’organisation en présentiel », et cite notamment le cas d’Orange, « où un retour a été impulsé à compter du mois de juin après une phase de recours important au télétravail. […] Une étude sur l’état de stress des équipes françaises devrait être menée en fin d’année. Les managers devront par ailleurs favoriser la réintégration dans les murs de l’entreprise ».
« En parallèle, des sociétés tentent de mettre en place de nouvelles organisations sur le long cours. Elles doivent permettre notamment d’apaiser les tensions et de faire un pas en direction des salariés qui redoutent le retour en présentiel », 
continue Le Monde.

 

« L’établissement de santé mentale de Bailleul, symbole de la déliquescence de la psychiatrie en France »

Date de publication : 13 septembre 2021

Le Monde

Laurie Moniez remarque dans Le Monde que « l’enterrement symbolique de la psychiatrie publique française est en marche. Les croix en bois plantées dans le sol de l’entrée de l’établissement public de santé mentale (EPSM) des Flandres, à Bailleul (Nord), illustrent depuis quelques mois le combat d’une partie des 1200 agents hospitaliers contre le transfert annoncé de 70 lits de psychiatrie vers l’EPSM d’Armentières, à 15 km de là ».
Nicolas Lefebvre, président du conseil de surveillance, déclare que « Bailleul va être amputée d’une partie de son histoire faute de psychiatres et d’internes en nombre suffisant. On est le triste reflet de l’effondrement de la psychiatrie publique en France ».
Laurie Moniez observe que « dans le Nord, comme partout en France, […] la pénurie de psychiatres est devenue telle que des établissements de santé sont contraints de fermer des lits ou de fusionner pour assurer un minimum de garanties de soins aux patients ».
Le Dr Christian Müller, président de la Conférence des présidents de commission médicale d’établissement (CME) des Centres hospitaliers spécialisés (CHS) en psychiatrie, souligne que « même à Paris, à Sainte-Anne, ils ont du mal à recruter. La situation est particulièrement préoccupante et ce qu’il se passe à Bailleul est emblématique de la psychiatrie nationale ».
La journaliste continue : « Problème de démographie médicale, le nombre annuel de psychiatres formés a été divisé par 5 au milieu des années 1980. La crise est sans précédent, avec près de 30% des postes de praticiens vacants en France. […] Parallèlement, la psychiatrie ne séduit plus les étudiants en médecine. Comme à Bailleul, de nombreux postes d’internes ne sont pas pourvus en France ».
Le Dr Eric Salomé, président de la CME de l’EPSM des Flandres, remarque que « c’est une des spécialités les moins choisies. Il y a un problème d’attractivité et pourtant, on essaie de changer la représentation du métier auprès des jeunes ».
Le pédopsychiatre poursuit : « Chez nous, la baisse du nombre d’internes a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Quand on est moins nombreux dans un service, il y a un effet boule de neige, avec un nombre de gardes qui augmente et une charge de travail qui s’accroît ».
« La concurrence est désormais sur les conditions de travail et sur les finances. Moi, je reste à l’EPSM des Flandres car je travaille avec des équipes qui me donnent envie, que mon travail est plus intéressant ici qu’ailleurs et que les projets sont passionnants »,
 continue le Dr Salomé.
Laurie Moniez note cependant que « d’autres ont préféré partir. En février, la direction de l’EPSM des Flandres a été contrainte de fermer une ligne de garde. […] En quelques mois, la direction a dû faire face à l’annonce du départ de 3 de ses 6 praticiens hospitaliers ».
La journaliste note que « dès son arrivée, en 2017, Valérie Bénéat-Marlier [directrice générale des EPSM Lille-Métropole et des Flandres] a pris d’importantes décisions pour faire face au déficit de près d’un million d’euros ».
La directrice indique que « désormais, on a les moyens de recruter correctement. On a une situation budgétaire saine, des projets innovants, mais sauf à vouloir tuer le service public psychiatrique, il faut corriger les écarts de rémunération entre public et privé ».
Laurie Moniez ajoute que « la directrice, comme les syndicats, réclame aussi une répartition plus juste des internes, car depuis la réforme du troisième cycle de 2017, la majorité d’entre eux sont affectés au CHU de Lille. L’Agence régionale de santé des Hauts-de-France, à Lille, reconnaît que «la baisse du nombre d’internes dans cet établissement peut s’expliquer par une modification des maquettes d’internat intervenue en 2017, avec pour conséquence d’augmenter le nombre de stages au profit des CHU» ».
« En attendant, c’est devant les locaux lillois de l’ARS que syndicats […] et élus locaux manifesteront le 16 septembre pour dire «non au démantèlement de l’EPSM de Bailleul et à la relocalisation de 70 lits de psychiatrie adulte sur le site de l’EPSM d’Armentières» »,
 continue la journaliste.
 

« Le télétravail présente-t-il un risque pour notre santé ? »

Date de publication : 20 septembre 2021

Le Figaro

Le Pr Christian Géraut, médecin spécialiste de la santé au travail, membre de l’Académie nationale de médecine, traite de cette question dans Le Figaro.
Après un véritable boom du télétravail, 
« actuellement, il semble y avoir des désirs de retour en présentiel, tant de la part des salariés, qui souhaitent se retrouver en compagnie de leurs collègues, que des employeurs, qui veulent disposer de leurs salariés sur place. Les directives gouvernementales deviennent plus souples », observe le spécialiste.
« 
La toute récente loi du 2 août 2021, dite pour « renforcer la prévention en santé au travail » cite, dans son article L. 4 622-2 du code du travail modifié, l’impact du télétravail sur la santé comme un sujet de surveillance particulière par les médecins du travail. Ils doivent évaluer la qualité de vie et des conditions de travail quelles qu’elles soient, y compris le travail à domicile, et les conséquences sur la santé des changements organisationnels. C’est une extension des tâches des médecins du travail », indique-t-il.
Concernant « 
les aspects positifs [du télétravail] qui influent favorablement sur le bien-être des salariés », le médecin cite :

  • « Sur leur santé : le télétravail permet d’éviter la contamination par le Covid ou d’autres infections, de s’épargner de longs et fatigants trajets, (…) de ne pas subir dans les grandes villes des encombrements sources de stress, ou des transports en commun surchargés et parfois désagréables ».

  • « Sur leur confort de vie : le télétravail offre à certains salariés la possibilité de déménager de grands centres urbains pour des habitats plus grands et plus aérés ». 

Le professeur fait état de « certains points négatifs pour la santé pourraient cependant être pris en compte et corrigés » :
– « Sur l’ergonomie du poste de travail » : le médecin évoque « [un] ordinateur (…) souvent de moindre performance » ; « un siège de bureau de bonne qualité ». « Faute de place adaptée, l’ordinateur est souvent mal situé dans un emplacement réduit, mal étudié, parfois devant une vitre exposée au soleil avec une luminance de 25.000 candélas par m2 alors que l’écran a une luminance de 25 candélas par m2. L’oeil s’adaptant automatiquement à la source lumineuse la plus intense va fatiguer sur l’écran de l’ordinateur dont la luminance est faible », poursuit-il. « L’absence de médecine du travail à domicile ne permet pas de corriger ces erreurs ergonomiques à l’origine de troubles ophtalmologiques (fatigue visuelle, vision trouble, ­diplopie, hémorragies conjonctivales, céphalées surtout occipitales, etc.) et de troubles ostéo­ articulaires, notamment des cervicalgies du fait d’une tension accrue sur les muscles du cou », note-t-il.
– « 
Sur l’hygiène de vie », le médecin indique  « des perturbations dans les horaires de sommeil, lorsque le travail se fait aux dépens du sommeil, le salarié voulant profiter de la « zone de tranquillité » le soir après le dîner et le coucher des enfants », et note que « la sédentarité accrue (notamment parce que le salarié ne se déplace plus à pied pour aller au travail, pour monter des escaliers, etc.) ajoute ses effets négatifs sur la santé physique et mentale ». 
– « 
Sur la vie sociale : certains salariés ressentent une sensation d’isolement à domicile (26% des salariés) », rapporte-t-il
– « 
Sur l’articulation avec la vie ­privée : avec le télétravail, apparaît une double tâche source de fatigue et parfois d’épuisement, avec une probable inégalité homme-femme, cette dernière s’occupant davantage des enfants tout en travaillant (elles sont 1,5 fois plus dérangées par les enfants qu’en période de travail normal d’après une enquête Ipsos) », assure-t-il.
« 
L’utilisation de casques anti-bruit n’est pas encore répandue ni financée », note le médecin.
« 
Certains se plaignent par ailleurs de ne plus avoir de véritable tranquillité et de capacité de récupération au domicile, le télétravail intervenant [parfois] à toute heure (…) L’habitude de solliciter les personnes à toute heure peut aussi entraîner le non-respect des jours habituels de repos », observe Christian Géraut.
« 
L’enquête Ipsos a montré qu’il y avait chez les salariés en télétravail 48% de stress en plus, et 34% de femmes en télétravail se plaignant de burn-out. Il existe aussi chez certains la crainte d’avoir un profil de carrière plus difficile, en particulier pour les femmes », souligne-t-il.

 

Alzheimer – « Entourez-le d’amour et protégez-vous »

Date de publication : 21 septembre 2021

Le Parisien

« À l’occasion de la journée mondiale [de la maladie d’Alzheimer], Élie Semoun adresse un message à tous ceux qui s’occupent d’un proche atteint par cette maladie. Elle touche 900.000 personnes en France », indique Elsa Mari dans Le Parisien.
« 
Dans son documentaire, « Mon vieux », l’humoriste Élie Semoun faisait vivre, à l’écran, le quotidien de son père Paul, atteint de la maladie d’Alzheimer », rappelle la journaliste. « Un an après, l’humoriste, parrain de la Fondation pour la recherche médicale, revient sur son deuil douloureux », ajoute-t-elle. L’humoriste évoque tout d’abord l’« élan de solidarité » qui a suivi son documentaire.
« 
Votre père a été diagnostiqué à 84 ans. Que saviez-vous alors de cette maladie ? », demande la journaliste. « Rien du tout, que des choses drôles ! Muriel Robin, qui est une très bonne amie, me parlait de sa maman qui racontait n’importe quoi et délirait. Il y a une forme de folie douce au début de la maladie », répond-t-il.
« 
Comment avez-vous géré ce rôle d’aidant ? », interroge Elsa Mari. « On s’abîme psychologiquement, on devient fou. Je craquais et je le ramenais à Lyon chez ma soeur. Puis on lui a trouvé une résidence pour personnes âgées, alors là, ça a été horrible, il a fallu le mettre dans un appartement de 40 m² et le laisser alors qu’il ne comprenait pas ce qu’il faisait là », raconte Élie Semoun.
« 
Il a commencé à embêter tout le monde, à réveiller sa voisine à 3 heures du matin, la directrice nous a dit qu’il serait temps de le confier à un Ehpad », poursuit-il. « L’autre étape a été de le convaincre d’y aller, de lui faire croire que ça allait être sympa, de tout positiver alors qu’au fond, c’était à pleurer. Mais on ne peut pas faire autrement. À un moment, il faut passer au-delà de sa culpabilité », se souvient-il.
« 
Tout est dégueulasse dans cette maladie. Avec ma soeur, on se disait parfois, « vivement qu’on en finisse », car notre père était un poids. Évidemment, c’était la tristesse, la colère qui nous faisaient penser cela. Personne ne veut voir son père, le Superman de son enfance, perdre ses facultés », témoigne-t-il. Quand « votre père comprend qu’il perd la mémoire », « c’est le pire dans la liste des horreurs. Il avait des accès de lucidité et ses yeux se noyaient de larmes car il devait s’apercevoir de son état », indique-t-il.
« 
Vous avez dit : « Le confinement a tué mon père ». Pourquoi ? », demande la journaliste. « L’isolement a accéléré sa chute. On n’a pas pu le voir durant deux mois et il pensait qu’on l’avait abandonné. On l’appelait tout le temps sur FaceTime, mais ça ne changeait rien, c’était virtuel », affirme l’humoriste. « Plein de personnes âgées sont mortes faute d’avoir reçu de l’affection », persiste-t-il.
« 
Je conseille à ceux qui sont dans cette situation de tout extérioriser, de lâcher prise et de dire à la personne qu’on l’aime avant qu’elle meure. Armez-vous de patience, ne lui en voulez pas s’il vous fait répéter dix fois, entourez-le d’amour, c’est très important, et pensez à vous protéger », recommande l’humoriste en conclusion.

 

« Psychiatrie : des Assises très attendues pour une discipline en crise »

Date de publication : 27 septembre 2021

Le Monde La Croix

C’est ce que titre Le Monde, qui note que « présentées par le ministère de la Santé comme un «moment historique du débat national», les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie amèneront-elles des réponses concrètes aux maux psychiques des Français et à la détresse de ceux qui les soignent ? ».
Le journal indique qu’«
 annoncées par Emmanuel Macron le 14 janvier 2021, d’abord prévues en juillet, elles se tiennent finalement ces 27 et 28 septembre et seront clôturées par le président de la République, une confirmation pour certains de l’attention portée au sujet par l’Elysée. Le contexte est d’autant plus périlleux que la pandémie, avec ses effets délétères sur la santé mentale de la population, a aggravé un état des lieux déjà critique ».
Le Monde relève ainsi qu’
« alors que les troubles psychiques (dépression, schizophrénie, troubles anxieux, addictions…) concernent des millions de Français, et représentent le premier poste de dépenses du régime général de l’Assurance-maladie par pathologie, les rapports et tribunes s’accumulent depuis des années pour dénoncer une situation intenable, sur fond toutefois de fortes disparités sur le territoire ».
Le journal souligne notamment que «
 la capacité d’accueil en psy dans les hôpitaux publics a chuté de 13% entre 2013 et 2019, au profit du secteur privé. Les délais pour un premier rendez-vous dans les centres médico-psychologiques, premier maillon de prise en charge dans le secteur public, peuvent dépasser un an, notamment en pédopsychiatrie, particulièrement sinistrée. Ces derniers mois, certains jeunes ne trouvent pas de lit lorsqu’ils arrivent en urgence pour troubles anxieux et un fort risque suicidaire, alors que ces situations ont augmenté avec la pandémie ».
Le Monde poursuit :
 « Les deux jours d’Assises et les annonces attendues d’Emmanuel Macron pourront-ils éclaircir l’horizon ? Pour le professeur de psychiatrie et d’addictologie Michel Lejoyeux, qui préside la Commission nationale de la psychiatrie, lancée en janvier pour la préparation de ces journées, «ces Assises sont importantes mais ne régleront évidemment pas à elles seules la crise majeure de notre discipline». Le spécialiste espère toutefois «l’annonce de mesures structurantes et une reconnaissance, avec l’inscription de la psychiatrie et de la santé mentale comme “priorité nationale”» ».
Le quotidien précise : 
« Parmi les urgences, le Pr Lejoyeux pointe la démographie en berne des professionnels et en particulier des psychiatres, et les tensions pour l’accès aux soins de santé mentale ».
Le spécialiste indique que 
« face aux besoins considérables, la priorité n’est pas de mettre toute l’organisation par terre mais de renforcer l’existant. Pour sortir des prophéties auto-réalisatrices, on doit trouver une attractivité pour les jeunes ».
Le Monde note en effet que 
« le manque d’appétence pour la psychiatrie s’est encore confirmé cette année. Au terme des épreuves classantes nationales, où les médecins en formation choisissent leur spécialité, 71 postes de psychiatrie (soit 13% des postes proposés) n’ont pas trouvé preneurs », ajoutant que « nombre de professionnels, de familles, de patients, restent dubitatifs sur l’issue de ces Assises ».
Le Dr Nicolas Rainteau, psychiatre, responsable du centre de rétablissement et de réhabilitation (C2R) Jean-Minvielle, à Montpellier, a ainsi observé :
 « Les intervenants et les thématiques sont déjà bien connus. Ce sont les mêmes qu’aux différents congrès. Peur de ne rien voir de concret. […] L’état des lieux, tout le monde le connaît. Le délégué ministériel qui a été nommé en 2019 l’a fait, sans compter les nombreux rapports ces dernières années ».
« Parler des outils de soins ou d’accompagnement c’est bien, mais pourquoi n’y a-t-il jamais de discussion sur au service de quoi on met ces outils ? Je crains qu’une fois de plus, on se contente de survoler les sujets, sans résoudre les questions concrètes telles qu’elles se posent à nous, en bout de chaîne : comment on accompagne le retour à l’emploi des patients, pourquoi des projets innovants ne trouvent pas d’appui au niveau des mairies, régions, agences régionales de santé… ? […] Des moyens il y en a, mais c’est tout un système à repenser », 
poursuit le médecin.
Nathalie Latour, déléguée générale de la Fédération addiction, remarque pour sa part :
 « Nous sommes étonnés que seul le point de vue de l’hôpital soit présenté, alors que l’une des problématiques concerne la santé des étudiants qui souffrent du contexte sanitaire et qui nécessitent des approches décloisonnées ».
Le Monde ajoute que «
 beaucoup d’acteurs, notamment associatifs, regrettent une orientation surtout sanitaire et l’absence des débats des acteurs de l’accompagnement social et médico-social ».
De son côté, La Croix se penche sur 
« ces enfants qui pâtissent de la pénurie de pédopsychiatres ». Le journal note qu’« alors que se tiennent les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie ces 27 et 28 septembre, les pédopsychiatres alertent sur leurs difficultés à répondre aux besoins grandissants des mineurs. Des familles, en particulier les plus modestes, se retrouvent sans solution pour leur enfant ».
Le quotidien relève que «
 le problème est connu depuis des années : la France manque de pédopsychiatres, tant dans le secteur public que dans le privé. […] Une pénurie d’autant plus sensible que la crise sanitaire a entraîné une augmentation des troubles anxieux et des tentatives de suicide chez les moins de 15 ans. […] Clés de voûte de la psychiatrie ambulatoire des mineurs, les centres médico-psychologiques (CMP) et médico-psycho-pédagogiques sont désormais contraints de faire du «tri» ».
La Croix note qu’«
 affichée comme une priorité par le gouvernement, la santé mentale des enfants sera l’un des thèmes majeurs des Assises de la psychiatrie qui s’ouvrent ce 27 septembre ».

 

« J’ai joué de l’alto pendant mon opération du cerveau »

Date de publication : 29 septembre 2021

Le Parisien

Le Parisien indique que « la chirurgie éveillée a permis à Adrien Tournier, 42 ans, de se faire ôter une tumeur tout en s’assurant que l’ablation ne le priverait pas de son métier d’altiste. Le musicien et son neurochirurgien racontent ».
Le journal note ainsi que le musicien 
« se souviendra toute sa vie du récital très particulier qu’il a donné la semaine dernière au CHU de Caen… pendant l’opération à cerveau ouvert au cours de laquelle une tumeur lui a été retirée le 21 septembre dernier ».
« Sur la vidéo disponible sur notre site Internet, on voit ce musicien professionnel jouer un chant de marins, « Le Forban », au violon alto, au cœur du bloc opératoire. Son neurochirurgien David Berro, 36 ans, et son équipe s’animent derrière la protection translucide qui sépare l’instrument et le malade de sa boîte crânienne béante, encadrée d’un champ opératoire stérile. Un peu plus loin dans la séquence, on observe le médecin appuyer à l’aide d’un outil muni de deux broches métalliques, directement sur le cerveau, et vérifier l’absence d’effet sur son patient », 
explique le quotidien.
David Berro précise qu’«
 une tumeur cérébrale se trouvait à un carrefour, dans une zone fonctionnelle responsable du langage, de la motricité et de la vue. On sollicite le patient pendant la chirurgie pour voir si les zones cérébrales qu’on veut enlever sont très utiles ou responsables d’une fonction particulière. On vérifie à l’aide d’une stimulation électrique. Si cela interfère avec une fonction, on n’enlève pas, sinon on le fait. De cette manière, on réalise une cartographie du cerveau ».
Adrien Tournier remarque pour sa part : 
« Je ne connaissais pas cette technique. Avant, oui, j’ai eu de l’appréhension et je me suis préparé psychologiquement, notamment avec une neuropsychologue. J’ai eu le trac, bien sûr, mais deux jours avant, j’étais prêt. Pendant l’opération, je n’ai pas eu peur. Le moment le plus impressionnant était celui de l’ouverture du crâne. Ça fait un peu comme une perceuse ».
Le Parisien rappelle que «
 la technique est utilisée depuis plusieurs décennies, le plus souvent pour des applications plus courantes comme le langage ou la vue ».
David Berro explique que
 « cela a un sens médical. On peut aussi passer par l’imagerie pour visualiser l’activité cérébrale, mais on ne peut pas passer un violon à l’IRM et cette méthode de la chirurgie éveillée est la plus fiable. Il reste assez rare de tester autre chose que la motricité et le langage, pour des contraintes techniques ».
« Le violon est sa profession, il était particulièrement important de préserver sa pratique. Cette zone du cerveau est importante pour la main droite et peut coordonner la musicalité. La stimulation était destinée à voir si on allait bloquer l’usage du violon et ça n’a pas été le cas »,
 poursuit le neurochirurgien.
Il ajoute que 
« l’opération a duré 4 heures et nous lui avons demandé de jouer 5 à 10 minutes. Grâce à ces tests, on a pu enlever tout ce qu’on voulait. Cette tumeur ne semblait pas trop méchante. Le patient est sorti sans problème. Il était très motivé, ce qui est indispensable pour ce genre d’opération. D’après les tests réalisés après la chirurgie, ses capacités n’ont pas été altérées et il pourra reprendre son activité professionnelle au terme de sa convalescence de 3 mois ».

 

« Le repérage des dépressions post-partum renforcé par le gouvernement »

Date de publication : 29 septembre 2021

Libération La Croix

Marlène Thomas relève dans Libération que « longtemps incomprise, minimisée, occultée, la dépression post-partum commence enfin à se faire une place dans les politiques publiques françaises. A l’occasion des Assises de la santé mentale à Paris, le secrétaire d’Etat à l’Enfance, Adrien Taquet, a rappelé une mesure, déjà annoncée l’an dernier dans le sillage du plan des «1000 premiers jours» : un «entretien systématique autour de la cinquième semaine après l’accouchement» sera instauré début 2022 pour repérer les dépressions post-partum ».
La journaliste rappelle en effet que «
 cette souffrance ne touche pas qu’une poignée de parents : un récent sondage OpinionWay pour Qare relève que 30% des mères sondées disent avoir connu un épisode dépressif après la naissance de leur enfant, ainsi que 18% des pères ».
Elle évoque une 
« nouveauté de 2021, «pour les femmes à risque, [le premier entretien à la cinquième semaine, ndlr] sera suivi d’un second entretien autour de la douzième semaine». […] Les facteurs de risque restent pour l’heure à déterminer. Antécédents de dépression, conditions socioéconomiques, mariage et entourage de la mère sont généralement scrutés par les spécialistes ».
Marlène Thomas note que Fanny Jacq, directrice santé mentale au service de téléconsultation Qare et psychiatre spécialisée en périnatalité, 
« salue une «bonne mesure» mais insiste sur la nécessité de prévoir pour toutes les femmes ces deux entretiens ».
La psychiatre souligne que 
« le pic de dépression post-partum est à peu près 3 mois après l’accouchement, s’il n’y a pas de consultation à ce moment-là, le rendez-vous précédent est un peu un coup d’épée dans l’eau ».
Marlène Thomas observe que
 « pour les experts, la période de dépression s’échelonne de 6 semaines après l’accouchement aux 3 ans révolus de l’enfant », et relève que « seules 5% des mères disent dans le sondage avoir été diagnostiquées par un spécialiste et 78% des parents n’avaient jamais entendu parler de la dépression post-partum lors des rendez-vous médicaux. Une absence de diagnostic liée également à une méconnaissance de cette pathologie et à un manque criant de formation du côté des professionnels de santé ».
La Croix remarque également que
 « le gouvernement s’attaque aux dépressions post-partum. Un «entretien systématique autour de la 5e semaine après l’accouchement» sera instauré début 2022 pour repérer ce mal encore méconnu, qui toucheraient entre 15 et 30% des mères, a déclaré […] le secrétaire d’État à l’enfance Adrien Taquet ».
Ce dernier a ajouté que 
« pour les femmes à risque, il sera suivi d’un second entretien autour de la 12e semaine ». Le journal note qu’« il sera effectué par des professionnels de santé : médecins traitants ou sages-femmes, qui auront été sensibilisés au repérage des dépressions post-partum, précise-t-on au secrétariat d’État. Si des signes de dépression sont détectés, le parent pourra être orienté vers un psychiatre ou psychologue ».

 

« Consultations psy remboursées et « effort massif »… Macron au chevet de la santé mentale »

Date de publication : 29 septembre 2021

Libération Le Figaro

Nathalie Raulin relève dans Libération que « c’est avec la ferme intention de remobiliser une discipline longtemps négligée par les pouvoirs publics qu’Emmanuel Macron a clôturé les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie ce mardi ».
Le président de la République a ainsi déclaré : 
« Vos professions méritent la considération. Cela doit conduire à ce que le sujet prenne une place différente dans la société et le débat public ».
La journaliste observe que 
« cette réhabilitation en grande pompe doit beaucoup à la pandémie. La réduction des interactions sociales, la baisse d’activité physique tout comme la peur de la maladie ont affecté massivement la santé mentale de la population. Tabous, ces maux restent souvent sans soin. Seul un malade sur trois est aujourd’hui suivi par un professionnel de santé, à en croire un sondage CSA pour l’Unafam (Union nationale de familles ou amis de personnes malades ou handicapés) et la fondation Pierre-Deniker. De quoi augurer d’une situation explosive, l’anxiété pouvant dégénérer en dépression faute d’être soignée à temps ».
Nathalie Raulin explique que
 « pour élargir rapidement l’offre de soin et faciliter les prises en charge précoces, Macron fait assaut de pragmatisme. L’hôpital étant débordé, il en appelle au secteur privé. Après le «chèque psy» mis en place pour soutenir les étudiants affectés par la crise, puis du «forfait 100% psy enfant» instauré mi-avril en faveur des 3-17 ans, le Président annonce la création d’un forfait psy de plusieurs consultations, renouvelable si besoin ».
« Des consultations qui, sur prescription médicale, seront remboursées par l’Assurance maladie à hauteur de 40 euros pour la première et 30 euros pour les suivantes. Un tarif indécent aux yeux du syndicat national des psychologues, qui appelait mardi ses troupes à protester préventivement », 
relève la journaliste.
Nathalie Raulin ajoute que le chef de l’Etat 
« déclare vouloir «faire un effort massif pour l’hôpital». Au programme : rénovation des locaux, revalorisation des salaires et renforcement des équipes de soignants. Et le Président d’annoncer la création dès 2022 de 800 postes dans les centres médicaux psychologiques, structure de premier recours pour la santé mentale auprès de la population. Objectif : réduire le délai d’obtention d’un premier rendez-vous. Lequel peut aujourd’hui atteindre 18 mois dans les territoires les plus en tension ».
Pauline Fréour note également dans Le Figaro que «
 les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie qui se tenaient lundi et mardi ont été l’occasion d’un bilan inédit sur un secteur en plein marasme. Très attendues, les mesures annoncées […] par Emmanuel Macron ont cherché à rassurer et valoriser des professionnels à bout de souffle, minés par le manque d’attractivité du secteur, une demande croissante de soins et la détresse des patients et de leurs proches devant la difficulté, parfois, à se faire soigner ».
La journaliste explique notamment que 
« cela se traduit, au niveau humain, par plusieurs efforts, le plus symbolique étant la création de 800 postes dans des centres médico-psychologiques, structures locales accessibles gratuitement à tous, où les délais pour obtenir un rendez-vous peuvent atteindre à certains endroits dix-huit mois. Emmanuel Macron a aussi annoncé la création d’une quarantaine d’équipes mobiles pour aller à la rencontre des populations isolées et une augmentation du nombre d’«infirmiers en pratique avancée» (plus autonomes, spécialisés, capables de renouveler des ordonnances par exemple) supérieure à ce que prévoyait le « Ségur de la santé » ».
Pauline Fréour évoque «
 la généralisation à tout le territoire des consultations de psychologue remboursées par la Sécurité sociale sur prescription médicale, à hauteur de 40 euros la première et 30 euros les suivantes. Un tarif jugé insuffisant par les syndicats de la profession, mais qu’Emmanuel Macron a pour sa part défendu comme étant «un encadrement juste et équilibré et une tarification réaliste comparée à d’autres spécialités» ».
La journaliste note en outre qu’« 
un fonds spécial de 80 millions d’euros devrait être réservé au financement de la recherche en psychiatrie orienté vers l’intelligence artificielle, les neurosciences et les dispositifs médicaux, dans le cadre du 4e programme d’investissement d’avenir ».
« Professionnels et associations se disent satisfaits de l’analyse du problème présentée par le président, mais attendent encore de voir les retombées réelles de ses ambitions, en cette année préélectorale »,
 conclut Pauline Fréour.

 

 


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