« Les rythmes cardiaques se synchronisent lorsqu’on écoute attentivement une histoire »

Date de publication : 1er octobre 2021

Sciences et Avenir

Anouk Tomas relève dans Sciences et Avenir que « les êtres humains sont des créatures sociales : nous interagissons quotidiennement les uns avec les autres, et partageons de nombreuses expériences de vie à plusieurs. Lorsque nous vivons la même chose au même moment, par exemple si nous regardons un film ou assistons à un concert, il arrive souvent que certaines de nos fonctions corporelles – comme la respiration ou le rythme cardiaque – se synchronisent ».
La journaliste fait savoir que
 « grâce à une série de 4 expériences, une équipe scientifique a observé que cette synchronisation va plus loin et s’applique également dans un contexte différent… Les résultats de leur étude, publiés dans la revue Cell Reports, montrent que les individus qui écoutent une histoire, même chacun de leur côté, présentent les mêmes fluctuations cardiaques : l’attention portée à la narration synchronise les battements de leur cœur ».
Anouk Tomas précise que «
 d’autres expériences ont permis aux scientifiques de montrer que c’est l’attention portée au stimulus narratif qui module cette synchronisation du rythme cardiaque : elle n’avait pas lieu ou du moins était beaucoup plus faible lorsque les participants étaient concentrés sur autre chose que l’histoire qu’ils écoutaient, par exemple s’ils devaient compter à rebours en même temps ».
Jacobo Diego Sitt, co-auteur de ce travail, indique que 
« ce qui est important, c’est que la personne qui écoute soit engagée cognitivement, attentive à ce qu’il se passe dans l’histoire. Le cœur réagit à ces signaux cérébraux ».
Anouk Tomas relève que 
« la concentration est un processus conscient : concentrer son attention sur quelque chose, par exemple sur quelqu’un qui parle, se fait généralement de façon volontaire et contrôlée. La synchronisation des rythmes cardiaques observée par les chercheurs est donc bien, au moins partiellement, induite par un traitement conscient de l’information auditive perçue ».
« C’est pourquoi ils proposent que cette découverte pourrait servir d’outil pour “tester” la conscience de certains patients, en particulier ceux dans des états où il est difficile voire impossible d’évaluer leur état de conscience (des patients dans le coma ou en état végétatif) », 
observe la journaliste.
Elle ajoute que
 « d’autres études sont encore à mener, notamment en comparant les résultats obtenus à ceux fournis par l’imagerie cérébrale (essentiellement l’électroencéphalogramme et l’IRM fonctionnelle), et sur un échantillon plus large de patients. M. Sitt a indiqué souhaiter comprendre le mécanisme neurologique qui se cache derrière cette synchronisation cardiaque : “comment le cerveau décompose l’histoire et quelles parties de celle-ci modulent la synchronisation” ».

 

« Les neurones qui perçoivent les caresses savent aussi calmer la peau agressée »

Date de publication : 4 octobre 2021

Le Figaro

Anne Prigent note en effet dans Le Figaro que « les neurones impliqués dans la perception d’une sensation agréable lors d’une caresse sont aussi capables, si la peau est lésée, d’apaiser l’inflammation locale et de limiter l’emballement de la réponse immunitaire », selon une étude parue dans Nature.
La journaliste explique que 
« lorsqu’on se brûle, qu’on se blesse ou qu’on a une infection cutanée, des neurones sensoriels, localisés au niveau de la peau, s’activent et transmettent au cerveau des signaux générateurs de douleur. Mais ce n’est pas tout : non contents de signaler le problème, certains semblent apporter une partie de la solution… ».
Sophie Ugolini, directrice de recherche au centre d’immunologie de Marseille-Luminy, indique ainsi qu’«
 outre ce rôle de système d’alerte important, certains de ces neurones sensoriels, impliqués dans les perceptions des caresses, sont capables de limiter la réaction inflammatoire en libérant des neuromédiateurs. Nous avons ainsi identifié une molécule, Tafa 4, capable de limiter l’inflammation et de favoriser la cicatrisation ».
Anne Prigent relève que «
 l’équipe de Sophie Ugolini travaille depuis plusieurs années sur les interactions entre le système nerveux sensoriel et le système immunitaire, un domaine de recherche original pour lequel elle a bénéficié d’un financement de recherche européen ».
La chercheuse précise : «
 La question fondamentale que nous nous posions au début du projet était : le système nerveux et le système immunitaire, activés simultanément lorsque la peau ou les tissus sont lésés, interagissent-ils pour promouvoir une réponse adaptée à l’agression ? ».
Anne Prigent note que «
 l’équipe a travaillé sur un modèle de souris génétiquement modifié pour comparer la réparation tissulaire après une surexposition aux UV (donc un coup de soleil) chez les rongeurs qui possédaient ou non certains neurones sensoriels. Les animaux dépourvus de certaines sous-populations de neurones présentaient une inflammation persistante et un défaut de cicatrisation ».
La journaliste retient que
 « l’équipe de chercheurs a montré qu’une sous-population de neurones innervant la peau, également impliqués dans la perception des caresses, sécrètent une molécule appelée Tafa 4 qui agit sur des cellules immunitaires impliquées dans l’inflammation, les macrophages ».
Sophie Ugolini souligne que «
 ces cellules de l’immunité, présentes ou recrutées dans les tissus, ont une activité pro-inflammatoire qui permet l’élimination des pathogènes. Cependant, la réaction inflammatoire, si elle persiste trop longtemps, peut devenir toxique pour les tissus sains et empêcher la cicatrisation ».
« Les neurones sensoriels interviennent en résolvant l’inflammation et en permettant la cicatrisation de la peau. En particulier, nous avons montré qu’ils sécrètent la protéine Tafa 4, qui agit sur les macrophages en réduisant leur production de cytokines inflammatoires et, au contraire, en favorisant la production d’un médiateur anti-inflammatoire, l’interleukine 10 (IL-10) », 
précise la chercheuse.
Anne Prigent remarque ainsi que
 « les neurones impliqués dans la perception d’une sensation agréable lors d’une caresse sont également capables, si la peau est lésée, d’apaiser l’inflammation locale et de limiter l’emballement de la réponse immunitaire en produisant la molécule Tafa 4. Un résultat pour le moins inattendu et qui ouvre un champ de recherche thérapeutique dans les maladies inflammatoires ».
Elle observe que 
« la molécule Tafa 4 pourrait en particulier être utilisée à chaque fois que le système immunitaire s’emballe de manière inappropriée, par exemple dans les maladies auto-immunes, comme la polyarthrite rhumatoïde ».
Sophie Ugolini indique en effet 
: « Nous sommes en train de tester en laboratoire les propriétés anti-inflammatoires de ce neuropeptide dans des modèles précliniques de maladies inflammatoires ».
Anne Prigent ajoute qu’«
 il faut aussi comprendre le rôle physiologique de cette molécule : les neurones de la peau la produisent-ils lors des caresses ? Dans le cas de maladies inflammatoires de la peau, comme le psoriasis ? ».

 

« La dépression chez les jeunes adultes peut favoriser la démence à un âge avancé »

Date de publication : 5 octobre 2021

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir observe qu’« on savait déjà que la dépression chez les seniors est associée à un risque de démence. Mais il semblerait que ce risque commence bien plus tôt, car être déprimé pendant sa vingtaine serait déjà un facteur de risque pour une démence à un âge avancé ».
Le magazine indique en effet que
 « selon une étude de l’université de Californie à San Francisco (États-Unis), publiée […] dans le Journal of Alzheimer’s Disease, la dépression chez les jeunes adultes aurait un impact sur la cognition environ une dizaine d’années après, entraînant à long terme une chute cognitive pouvant aller jusqu’à une démence ».
Sciences et Avenir explique ainsi que 
« les chercheurs ont regroupé les données de santé d’environ 15.000 personnes âgées de 20 à 89 ans, afin d’élaborer un modèle avec les symptômes liés à la dépression dans chaque âge et leur progression ».
« Ensuite, ils ont appliqué ce modèle à 6.000 participants de plus de 70 ans, qui ont été suivis annuellement pendant près de onze ans. Ainsi, ils ont prédit quel niveau de dépression chacun d’entre eux devait avoir quand ils étaient plus jeunes »,
 relève l’article.
Willa Brenowitz, épidémiologiste spécialisée dans la santé mentale lors du vieillissement, auteure de ce travail, indique que 
« normalement, on prédit ‘en avant’ en se basant sur ce que l’on observe. Ici, nous avons prédit ‘en arrière’, en utilisant l’information des cohortes de participants plus jeunes pour obtenir une estimation des symptômes dépressifs des personnes âgées lorsqu’ils étaient plus jeunes ».

 

« Un laxatif contre les trous de mémoire »

Date de publication : 6 octobre 2021

Sciences et Avenir

Hervé Ratel note dans Sciences et Avenir : « Pertes de mémoire, troubles du langage, difficultés d’apprentissage… Beaucoup de problèmes psychiatriques s’accompagnent de déficits cognitifs multiples que les médications actuelles sont impuissantes à traiter ».
Le journaliste fait savoir qu’
« une équipe de chercheurs menée par Angharad de Cates et Susannah Murphy, du département de psychiatrie de l’université d’Oxford (Grande-Bretagne) vient de publier un résultat intéressant dans la revue Translational Psychiatry et pourrait avoir trouvé un candidat-médicament efficace. Insolite, ce médicament existe depuis plusieurs années pour traiter… la constipation ».
Hervé Ratel explique ainsi que 
« plusieurs études animales ont montré par le passé que des molécules ciblant l’un des récepteurs à la sérotonine (le 5-HT4) pouvaient se montrer prometteuses pour améliorer les fonctions cognitives. La sérotonine est le neurotransmetteur ciblé notamment par les médicaments contre la dépression (les IRS) ».
« Mais de l’animal à l’être humain, il y a un monde et jusqu’à présent ces résultats prometteurs n’avaient jamais été reproduits. Pour courir le moins de risques possibles, l’équipe britannique a décidé de tester un médicament déjà bien éprouvé. Spécialement conçu pour se fixer sur ce récepteur à la sérotonine, le prucalopride est indiqué dans le traitement symptomatique de la constipation chronique. Il est essentiellement réservé aux femmes car son efficacité n’a pas été démontrée chez l’homme »,
 précise le journaliste.
Il relève que 
« 44 volontaires âgés de 18 à 36 ans ont participé à l’étude. La moitié a reçu le prucolapride. L’autre, un placebo. Après une semaine, les chercheurs leur ont fait passer un IRM pour mesurer leur activité cérébrale. Avant de pénétrer dans l’appareil, une série d’images d’animaux ou de paysages était montrée à chacun d’entre eux. Qui devait, à la sortie de l’IRM, se soumettre à plusieurs tests de mémoire ».
Les auteurs indiquent que 
« la principale conclusion de notre étude est que 6 jours d’administration de prucalopride à de jeunes volontaires sains ont conduit à une amélioration de la mémoire et à une activité neurale augmentée dans les hippocampes. Le groupe prucalopride a identifié 81% des images. Le groupe témoin, 76%. Statistiquement, cela nous semble très significatif ».
Hervé Ratel rappelle qu’en France, 
« ce médicament est uniquement vendu sous ordonnance. En 2013, la Haute Autorité de Santé (HAS) statuait que les services médicaux rendus (SMR) du produit étaient insuffisants pour lui permettre d’être pris en charge par la Sécurité sociale. […] S’il s’avère que cette molécule a effectivement des effets positifs sur la cognition, une reformulation comme “booster de mémoire“ pourrait sans nul doute lui redonner une seconde jeunesse… ».

 

« Une dépression grave guérie grâce à un dispositif innovant de stimulation cérébrale »

Date de publication : 7 octobre 2021

Le Figaro

Delphine Chayet observe dans Le Figaro que « souffrant depuis 5 ans d’une dépression gravissime, Sarah avait épuisé toutes les possibilités de traitements. Un dispositif novateur de stimulation cérébrale profonde, expérimenté au centre médical de l’université de Californie à San Francisco, a finalement permis une amélioration spectaculaire de son état ».
La journaliste note ainsi que
 « la patiente âgée de 36 ans a déclaré que la thérapie lui avait redonné «une vie digne d’être vécue», lui permettant de rire spontanément pour la première fois depuis longtemps ».
Delphine Chayet souligne que 
« ce cas clinique, décrit le 4 octobre dans la revue Nature Medicine, est jugé très prometteur ».
La Dr Marion Plaze, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne (Paris), réagit : 
« Les chercheurs sont parvenus pour la première fois dans le champ de la psychiatrie à mettre au point une stimulation cérébrale profonde personnalisée, adaptée au profil neurologique et clinique de la patiente. Ce travail donne des perspectives de soins pour tous les malades en échec thérapeutique ».
Delphine Chayet rappelle que 
« la dépression, qui touche entre 10% et 20% de la population à un moment ou un autre de la vie, peut être dans sa forme la plus sévère très invalidante ».
La journaliste souligne qu’«
 une part non négligeable des malades ne répond ni aux traitements médicamenteux, ni à l’électroconvulsivothérapie (électrochocs) ou à la stimulation magnétique transcrânienne, cette dernière étant proposée en France à titre compassionnel. En cas d’échec, les malades se retrouvent sans solution et en grande détresse ».
« C’est à ce public que s’adresse la stimulation cérébrale profonde. La technique est régulièrement utilisée pour traiter des patients atteints de la maladie de Parkinson et d’épilepsie, mais elle est encore au stade de la recherche en ce qui concerne la dépression. Le traitement suppose l’implantation chirurgicale, sous le cuir chevelu, d’électrodes reliées à un neurostimulateur placé sous la peau et chargées d’envoyer des impulsions électriques dans une région précise du cerveau »,
indique Delphine Chayet.
Olivier David, directeur de recherche à l’Inserm à Marseille, note que «
 toute la difficulté est de cibler correctement la zone à stimuler, car les réseaux neuronaux impliqués dans la dépression sont très larges ».
Delphine Chayet précise que 
« dans un premier temps, les médecins ont placé temporairement des électrodes dans plusieurs régions du cerveau pour explorer l’effet d’une stimulation. Parallèlement, la patiente devait répondre à des questionnaires mesurant son humeur. Les scientifiques ont ainsi réussi à montrer que les états émotionnels de Sarah étaient liés à certains schémas de l’activité électrique dans l’amygdale, une zone impliquée dans la gestion des émotions. Ils ont ensuite identifié une région cérébrale susceptible d’interagir avec ces schémas : le striatum ventral ».
« Dans un deuxième temps, l’équipe a pu implanter un dispositif permanent comportant un capteur dans l’amygdale pour détecter ces fluctuations électriques anormales et déclencher dans la foulée une stimulation grâce à une autre électrode placée dans le striatum ventral »,
 continue la journaliste.
Elle note que 
« le système ici mis en place délivre des impulsions intermittentes dont la durée optimale a été estimée à 6 secondes. Au rythme de 300 minichocs quotidiens, l’amélioration des symptômes est survenue au bout de 12 jours, et une rémission complète a été constatée plusieurs mois plus tard ».
Delphine Chayet ajoute que «
 cette réussite doit encore être reproduite chez d’autres malades, précisent les auteurs ».
Mircea Polosan, professeur de psychiatrie et chercheur (Inserm) à l’Institut des neurosciences de Grenoble, relève ainsi que 
« l’analyse directe de l’activité cérébrale peut sembler intrusive et prend du temps, mais cette approche individualisée sera sans doute le moyen optimal de soigner des patients très sévères et résistants ».

 

« Suicide de l’adolescent : des signaux d’alarme à connaître »

Date de publication : 11 octobre 2021

Le Figaro

Le Figaro fait savoir que « la HAS conseille de prendre au sérieux toutes les idées suicidaires chez les jeunes ».
Le journal indique ainsi : 
« «As-tu déjà pensé au suicide ?» Aux médecins, parents ou enseignants, souvent désarmés face au mal-être des adolescents, la Haute Autorité de santé conseille, dans des recommandations publiées le 30 septembre, de poser la question explicitement ».
Le Dr Charles-Édouard Notredame, psychiatre à l’hôpital universitaire de Lille et président du groupe de travail réuni par la HAS, explique que
 « parler du suicide n’est pas une incitation au passage à l’acte, c’est au contraire la meilleure façon de repérer les situations à risque et de les prendre en charge ».
Le Dr Bojan Mirkovic, psychiatre au Nouvel Hôpital de Navarre (Évreux), ajoute que 
« la question de l’envie de mourir, que je pose systématiquement en consultation, surprend beaucoup les enfants. Elle donne lieu à des démentis catégoriques des patients non concernés, mais elle permet aux autres de se confier. Les enquêtes réalisées après certains suicides montrent en effet que la plupart des enfants n’avaient pas osé en parler, par peur de ne pas être pris au sérieux ou d’inquiéter leur entourage ».
Le Figaro souligne que «
 la HAS entend lever le tabou. Le suicide est la deuxième cause de décès chez les adolescents. Près de 600 jeunes de moins de 24 ans, en majorité des garçons, se tuent chaque année en France, tandis qu’environ 70.000 tentatives sont recensées ».
Le Dr Notredame indique que «
 la prévention est une responsabilité collective, chacun peut avoir un rôle à jouer ».
Le journal remarque qu’
« aux parents, le psychiatre recommande de ne « jamais banaliser » des propos de leur enfant sur la mort, mais d’en parler ouvertement, et de ne pas hésiter à consulter leur médecin traitant, une maison des adolescents, un centre médico-psychologique. Ou à appeler le nouveau numéro dédié, 31 14 ».
Le quotidien rappelle que 
« la dépression de l’enfant ne ressemble pas à celle de l’adulte, mais compose un puzzle de signes souvent difficiles à interpréter. Irritabilité, humeur instable, repli sur soi, perte d’intérêt pour les activités habituelles, rejet de l’école, entrée dans le tabagisme, difficultés pour s’endormir… ».
Géraldine Chanal, psychologue à l’association Phare, note cependant que 
« les parents me disent qu’ils ont du mal à placer le curseur entre ce qui relève d’un mal-être profond et ce qui est de l’ordre de la crise de l’adolescence. Ils doivent savoir qu’un changement radical de comportement qui perdure dans le temps (un enfant qui s’isole, se désintéresse de choses qui lui apportaient du plaisir) doit déclencher l’alarme ».
Le Figaro ajoute que «
 la HAS invite aussi les médecins, les éducateurs et les enseignants à redoubler de vigilance. «Le repérage repose sur une écoute active et un questionnement direct du patient», notent les experts. Ils préconisent l’utilisation du Bits, un test de repérage mis au point pour les médecins généralistes ».
« Ses initiales forment le rappel mnémotechnique des quatre sujets à aborder, quel que soit le motif de consultation : brimades, insomnies, tabac et stress. En cas de doute, le praticien doit interroger son patient sur ses éventuelles idées suicidaires présentes ou passées. Il peut aussi l’orienter vers un psychiatre », 
précise le journal.
Le Dr Notredame explique que «
 le spécialiste va évaluer lors d’un entretien en tête à tête la gravité de la crise, en mesurant la fréquence, l’intensité et le caractère envahissant des pensées suicidaires, le degré d’élaboration du scénario, ainsi que le niveau de douleur ressentie par l’adolescent. Il estimera aussi la vulnérabilité de son patient. Des antécédents familiaux, un trouble psychiatrique, un milieu familial défavorable, un harcèlement, un suivi par l’aide sociale à l’enfance sont des facteurs de risque de passage à l’acte ».
Le Figaro rappelle enfin que «
 des dispositifs d’éducation à la santé mentale ayant fait leur preuve existent pourtant. Mené en classe, le programme YAM comprend ainsi 3 heures de jeux de rôle, des ateliers interactifs, des affiches éducatives et deux conférences d’une heure sur la santé mentale. Une étude menée dans plusieurs pays européens a montré qu’il réduisait de moitié le nombre de tentatives de suicide par rapport à un groupe d’adolescents n’y ayant pas participé ».

 

« Alcoolisme : d’anciens buveurs au chevet des patients »

Date de publication : 11 octobre 2021

Le Parisien

La Dre Martine Perez remarque dans Le Parisien : « Comment rester abstinent dans un monde qui ne l’est pas, lorsque l’on est fragile vis-à-vis de l’alcool ? Les associations d’usagers représentent une aide au maintien de l’abstinence, grâce à d’anciens dépendants qui s’en sont sortis ».
La médecin et journaliste explique que « France Patients Experts Addictions, présidée par Sandra Pinel, forme ainsi d’anciens patients devenus experts en addiction pour accompagner des personnes dépendantes, dans des centres de soins, ou des associations ».

Martine Perez souligne ainsi 
« toutes les associations d’ex-buveurs font un travail indispensable qu’il s’agisse de la Croix bleue, des Alcooliques anonymes, ou de Vie libre. Ces structures, d’où le jugement est exclu, réalisent un accompagnement par des pairs, clé de la réussite ».
Martine Perez note qu’«
 en 2020, une étude américaine publiée dans la « Cochrane Library » a démontré l’importance des associations de patients, à partir d’une enquête évaluant les Alcooliques anonymes (AA). Cette association a été lancée en 1935 à la suite de la rencontre dans l’Ohio de 2 Américains qui cherchaient un moyen de rester sobre ».
« Ils ont formé un groupe de soutien, puis défini les 12 étapes pour le sevrage, la première étant d’accepter son incapacité à contrôler sa consommation ; la dernière étant d’aider les autres à rester sobres en devenant le parrain d’un nouveau membre »,
 rappelle la journaliste.
Elle indique que 
« dans cette analyse récente portant sur 10.000 participants, les chercheurs ont conclu que les Alcooliques anonymes étaient au moins aussi efficaces que la psychothérapie pour atteindre et maintenir l’abstinence ».

 

« Dérives des médecines parallèles : « On est plus vulnérable psychiquement après l’annonce d’un cancer » »

Date de publication : 14 octobre 2021

Le Parisien

Le Parisien publie un entretien avec Isabelle Guillemot, psychologue clinicienne en cancérologie, qui « met en garde les personnes atteintes de cancer face aux promesses de certains spécialistes des médecines parallèles, comme la naturopathie ».
Le journal observe en effet que «
 certains patients se tournent vers les médecines parallèles pour atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie. En 12 ans d’expérience à l’hôpital en cancérologie, Isabelle Guillemot a rencontré de nombreux patients tentés par le recours aux médecines parallèles. Désormais psychologue libérale à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), elle décrypte pour nous ce phénomène ».
Isabelle Guillemot explique qu’«
 il existe deux types de patients. Ceux qui tournent le dos à la médecine traditionnelle parce que les traitements leur font trop peur. Et ceux qui veulent lutter contre les effets secondaires, de la chimiothérapie notamment, mais qui ne le disent pas à leur oncologue ».
Le Parisien demande : 
« Que risquent les patients qui se tournent vers la naturopathie ? ».
La psychologue indique que «
 s’ils s’en servent en parallèle des traitements anticancéreux, le risque c’est l’interaction. Certaines plantes par exemple diminuent les effets thérapeutiques de la chimio sur le cancer. Le jeûne, lui, affaiblit l’organisme, ce qui a pour conséquence une majoration des effets secondaires de la chimio, et donc un traitement moins bien supporté ».
« Ceux qui ne se tournent que vers un naturopathe prennent le risque de voir la maladie proliférer rapidement. Même quand ils finissent par revenir vers nous, il est trop tard. J’ai déjà perdu des patients de cette façon, alors que leur cancer était parfaitement curable »,
 souligne-t-elle.
Isabelle Guillemot indique qu’«
 il faut déjà travailler sur l’annonce d’un cancer. Cela provoque toujours un état de sidération, une inquiétude face à la mort. Il faut préparer le patient en lui indiquant au fur et à mesure les résultats de ces examens, mais aussi prendre le temps d’évoquer les traitements qu’il va recevoir. On est toujours plus vulnérable psychiquement après l’annonce d’un cancer. Quand l’annonce fait peur, on cherche des alternatives auprès de personnes au discours moins effrayant. Il faut alors s’emparer des soins de supports proposés à l’hôpital, que ce soit le psychologue, l’infirmière d’annonce, le diététicien… ».
La psychologue clinicienne ajoute que 
« le malade doit absolument changer de lieu de traitement si l’annonce a été trop brutale, s’il est mal à l’aise avec son oncologue. Cela fait partie des droits du patient. Quand l’un de vos proches vous semble sous l’emprise d’un manipulateur, le tutoiement et le coût élevé des traitements parallèles proposés sont des signes inquiétants. Ça peut toucher absolument tout le monde, justement du fait de l’état de sidération provoqué par l’annonce d’un cancer. Vous pouvez alors faire appel au médecin traitant du malade ».

 

« Insomnie : vaincre l’anxiété qui mine vos nuits »

Date de publication : 18 octobre 2021

Le Parisien

La Dr Martine Perez observe dans Le Parisien que « nos états d’âme nous poursuivent aussi la nuit. Certains troubles psychiques fréquents, comme la dépression, l’anxiété généralisée ou les attaques de panique (qui sont des états anxieux aiguës) sont associés à des insomnies pénibles. Il arrive même parfois que ces maladies soient diagnostiquées lors d’une consultation pour des problèmes de sommeil ».
« Les épisodes dépressifs majeurs, avec perte d’envie, d’estime de soi, d’énergie, s’accompagnent de difficultés à dormir »
, poursuit-elle.
Le Pr Michel Lejoyeux, psychiatre, chef de service dans les hôpitaux Bichat à Paris et Beaujon, indique ainsi que 
« les troubles du sommeil dans la dépression sont quasiment systématiques. Il s’agit, le plus souvent, de réveil très précoce le matin, chez une personne accablée par l’idée d’une journée qui commence et qu’elle ne sait pas comment affronter, plus rarement de difficultés d’endormissement ».
Martine Perez explique que «
 le traitement de la dépression, désormais très standardisé, basé sur des antidépresseurs et des thérapies comportementales, permet aussi de venir à bout de l’insomnie. L’anxiété généralisée perturbe surtout l’endormissement. Les attaques de panique peuvent, elles, être associées à des réveils au milieu de la nuit, avec le cœur qui bat et une sensation de mort imminente ».
« Les recommandations pour le traitement sont aussi très claires : donner le moins possible de tranquillisants. Et mettre en place des psychothérapies, associées à de petites doses d’antidépresseurs. Ces psychothérapies visent à repérer les situations ou les pensées qui déclenchent l’angoisse, pour apprendre à les dépasser »
, précise la journaliste et médecin.
Elle ajoute que 
« quelques séances peuvent suffire à guérir l’anxiété, et donc l’insomnie. Le médecin généraliste est d’ailleurs souvent à même de repérer et de prendre en charge ces situations ».

 

« Covid-19 : plus de la moitié des survivants développent un Covid long »

Date de publication : 19 octobre 2021

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir observe que « des études précédentes avaient estimé qu’environ un tiers des patients de Covid-19 développeraient un Covid long. Cette proportion vient d’être revue à la hausse par une analyse regroupant l’ensemble des études sur ces symptômes à long terme ».
Le magazine indique ainsi que 
« plus de la moitié des personnes avec le Covid-19 vont présenter des symptômes 6 mois après l’infection », selon un travail paru dans JAMA Network Open.
Il explique que «
 les auteurs ont cherché tous les travaux parlant de Covid long ou de symptômes à long terme après le Covid-19. Cela a représenté 57 études avec un total de 250.351 patients non-vaccinés au moment de l’infection (diagnostiquée entre décembre 2019 et mars 2021) ».
« Parmi ces patients, 54% présentaient au moins un symptôme un mois après l’infection, 55% pendant deux à cinq mois, et 54% pendant 6 mois ou plus. De quoi montrer que la majorité de ces symptômes à rallonge étaient persistants dans la durée », 
note Sciences et Avenir.
Le magazine précise que «
 la majorité des personnes incluses dans ces études étaient hospitalisées (79%). Il pourrait donc être possible que les cas de Covid long soient surestimés. […] Cependant, les auteurs ont mis en évidence que cette proportion de Covid long est comparable entre les études comportant plus ou moins de personnes hospitalisées, résultat qui suggère que cette proportion de Covid long est indépendante des hospitalisations ».
Sciences et Avenir ajoute que 
« ces symptômes de Covid long étaient très variés et pouvaient affecter une grande partie du corps des patients. Les plus fréquents étaient la fatigue ou la faiblesse musculaire (38%), entraînant un déclin dans la mobilité (20%) ou le fonctionnement général de la personne (44%). Les personnes présentaient aussi des problèmes respiratoires (30%) et des troubles cardiaques ou digestifs, ainsi que des irritations cutanées ou même de la perte de cheveux (21%) ».
« Mais en plus de ces atteintes corporelles, certains des symptômes les plus fréquents concernaient des troubles neurologiques, comme des difficultés de concentration (24%) et des problèmes de mémoire (19%), ou psychologiques, notamment de l’anxiété (30 %), des troubles du sommeil (27%) et la dépression (20%) »,
 continue le magazine.
Paddy Ssentongo, chercheur à l’université Penn State (États-Unis) et co-auteur, remarque ainsi que
« le fardeau de mauvaise santé chez les survivants du Covid-19 est accablant. La bataille contre le Covid ne finit pas après l’infection aigüe. La vaccination est notre meilleure alliée pour éviter d’avoir le Covid-19 et ainsi diminuer la probabilité de développer un Covid long ».

 

« Contre les violences gynécologiques, enfin une charte des bonnes pratiques »

Date de publication : 21 octobre 2021

Le Parisien

Le Parisien indique en effet que « la profession publie ce jeudi un document écrit, rappelant aux blouses blanches les règles simples à respecter avec les patientes. […] Gestes ou propos déplacés… de nombreux témoignages de femmes victimes de violences gynécologiques ont poussé la profession à mettre noir sur blanc les règles d’une bonne consultation ».
Le journal relève ainsi que 
« le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) tape aujourd’hui du poing sur la table. En réaction à l’affaire Daraï [« gynécologue accusé de maltraitances et de viols »], il publie ce jeudi une charte inédite de bonnes pratiques, signée par toute la profession ».
Joëlle Belaisch-Allart, présidente du CNGOF, remarque que
 « ce texte, on en a besoin, c’est une certitude. Que tous les gynécologues de France et de Navarre l’affichent dans leur cabinet ! […] On demande d’abord à la patiente si elle est d’accord pour être examinée et on respecte son choix ».
Le Parisien note qu’«
 un autre travail d’ampleur débute, ce qu’on appelle les «recommandations pour la pratique», véritable bible du praticien. Rédigées par les médecins et patients, elles sont attendues d’ici un an et visent à améliorer la qualité et la sécurité des soins ».
Le journal s’interroge : 
« Suffisant ? Depuis les premières accusations, fin septembre, contre le Pr Daraï, mis en retrait de ses responsabilités de chef de service par l’AP-HP, le collectif « Stop aux violences obstétricales et gynécologiques » croule sous les témoignages de victimes passées par son cabinet. Mais pas seulement ».
Le quotidien relève que 
« dans l’ombre de la médiatique « affaire Tenon » se cachent d’autres dossiers, comme celui de Maria, qui a porté plainte pour viol aggravé contre un gynécologue du sud de la France, il y a quelques mois. Lors de son examen, la jeune femme de 29 ans décrit des mouvements de va-et-vient réalisés avec une sonde d’échographie, et des attouchements sur ses parties intimes ».
Le Parisien indique que Sonia Bisch, porte-parole du collectif, «
 appelle le gouvernement à lancer une campagne de communication sur le droit des patientes et créer un numéro d’urgence pour les victimes. Parmi les explications à ce problème de société, selon la militante, le manque de contrôle et de formation des blouses blanches ».
Le journal observe que
 « pourtant, après le rapport du Haut Conseil à l’égalité en 2018, l’enseignement commençait à évoluer. Quid du «changement en marche» dont parlait, à l’époque, Philippe Deruelle, l’ancien secrétaire du CNGOF ? «On avance mais doucement», reconnaît-il ».
« Certes, la prévention des violences gynécologiques fait bien partie des connaissances à acquérir par les étudiants de médecine, entre la 4e et 6e année. «Mais son application est hétérogène selon les villes et les envies.» Et les formations continues ? », 
continue Le Parisien. Philippe Deruelle répond que « le Covid a cassé la dynamique ».
Le journal conclut qu’« 
en attendant une révolution des pratiques, les femmes s’échangent […] les contacts de gynécologues bienveillants. Certaines […] s’en détournent carrément, préférant être suivies par des sages-femmes ».

 

« Dépression : comment faire face à la maladie d’un proche ? »

Date de publication : 25 octobre 2021

Le Parisien

Lucie Alexandre note dans Le Parisien que « la dépression ne produit pas seulement des ravages chez ceux qui la subissent. Les parents, conjoints, et enfants, se sentent souvent aussi éprouvés qu’impuissants. Des spécialistes livrent leurs conseils ».
La journaliste explique ainsi que «
 lorsqu’un proche sombre dans la dépression, il faut être à l’écoute tout en ayant conscience qu’on peut apporter du soutien, mais pas soigner à la place d’un professionnel.
Elle souligne tout d’abord que 
« le changement est souvent un avertissement. Constater qu’une personne abandonne soudain ses petites habitudes plaisantes du quotidien peut inciter à la vigilance. Car le trouble dépressif a ceci de caractéristique qu’il empêche de ressentir toute forme de plaisir, y compris vis-à-vis d’expériences qui autrefois procuraient à coup sûr de la joie ».
Lucie Alexandre ajoute que
 « d’autres signes peuvent aussi alerter. Perte de la volonté, vision pessimiste, tristesse continue, troubles du sommeil, manque d’appétit, renfermement sur soi, comportements addictifs, et ralentissement général physique et psychique, sont autant de symptômes d’un état dépressif latent. À condition bien sûr, qu’ils s’installent dans la durée ».
Samuel Dock, psychologue clinicien, précise que «
 la première chose à faire est de se renseigner pour évaluer ce qui arrive. On peut même consulter un psychiatre pour quelqu’un d’autre, ce n’est pas une trahison, car dans certains cas la personne encourt un vrai risque de passage à l’acte suicidaire ».
La journaliste explique ainsi que
 « les périls liés à la dépression sont aussi réels que répandus. Alors que selon un dernier rapport de l’Inserm datant de 2019, près d’une personne sur cinq en France a souffert ou souffrira d’un trouble dépressif au cours de sa vie, entre 5 et 20% des patients atteints par cette maladie mettent fin à leur jour. De quoi ne pas prendre les choses à la légère. Et si l’individu fait part de pensées morbides, ou d’envie d’en finir, direction sans attendre les urgences psychiatriques ».
« Lorsque notre proche se refuse à se faire soigner, il faut même parfois consentir à ce que l’on appelle une hospitalisation à la demande d’un tiers »,
 ajoute Lucie Alexandre.
Isabelle Secret-Bobolakis, psychiatre, secrétaire générale de la Fédération Française de Psychiatrie, remarque que 
« c’est une situation très dure, mais c’est parfois indispensable. Bien sûr on se fait aider d’un médecin, qui pose le diagnostic, et il faut lui faire confiance s’il estime qu’il n’y a pas d’autre solution que des soins sous contrainte ».
La journaliste observe qu’«
 avant de parvenir à cette extrémité, l’idéal est bien sûr de convaincre d’aller consulter. Un échange qui n’est pas toujours aisé ». Samuel Dock explique qu’« il faut bien choisir son moment pour engager la discussion, et verbaliser avec une grande clarté ses inquiétudes, dire : J’ai le sentiment que tu ne vas pas bien, tout en reconnaissant une forme d’impuissance ».
Lucie Alexandre note que le psychologue 
« pointe par ailleurs la nécessité de ne pas bousculer la personne dépressive, qui éprouve souvent de la culpabilité, tout en tentant de l’empêcher de se laisser aller. Un équilibre difficile à trouver ».
La journaliste continue :
 « Côté traitement, on peut d’abord se tourner vers le médecin généraliste, surtout en cas de premier épisode dépressif. Habilité à prescrire des antidépresseurs, il peut aussi orienter vers un psychiatre pour un suivi plus précis, ou en cas de soupçons de troubles psychiques associés comme la bipolarité ou la schizophrénie ».
« Et si les remèdes médicamenteux semblent indispensables dans les troubles sévères pour éviter des rechutes, on peut parfois s’en passer dans les dépressions légères. Ou du moins leur associer d’autres thérapies comme la psychanalyse, les thérapies cognitives-comportementales, efficaces contre les symptômes physiques de l’angoisse, mais aussi l’activité sportive. De plus en plus d’études scientifiques tendent à montrer son utilité dans la lutte contre la dépression »,
 ajoute-t-elle.
Lucie Alexandre conseille enfin de «
 se préserver soi-même ». Isabelle Secret-Bobolakis souligne qu’« il faut être à l’écoute, mais avoir conscience qu’on peut seulement soutenir l’autre et non le soigner, cela doit être délégué à un professionnel. Il faut aussi prendre du temps pour soi sans culpabiliser, ne pas s’oublier dans la maladie de l’autre, demander de l’aide pour que d’autres prennent le relais, et se ménager du temps pour continuer de voir du monde à l’extérieur ».

 

« Comment les traumas psychologiques répétés affectent le cerveau »

Date de publication : 26 octobre 2021

Le Figaro

Dans le cadre d’un dossier sur les troubles dissociatifs de l’identité (TDI), Le Figaro se penche sur les psychotraumatismes répétés. La Dr Laurence Carluer, neurologue, psychothérapeute et chercheur à l’Inserm (CHU de Caen), remarque ainsi : « Ils attaquent la capacité du cerveau à fabriquer du sens, c’est-à-dire à intégrer les différents processus cognitifs, émotionnels, physiques, en un tout cohérent. Comme il n’existe pas de perception de soi unifié avant 5-6 ans, des traumas répétés avant cet âge vont casser ce processus de représentation d’un tout et c’est ainsi que naissent les TDI ».
La Dr Stéphanie Khalfa (Laboratoire de neurosciences cognitives, Marseille) ajoute que «
 quand les traumas sont répétés et donc que le stress perdure, il y a globalement une diminution de l’activité dans le cortex préfrontal qui régule le traitement émotionnel et une augmentation de l’activité de l’amygdale chargée de détecter les menaces ».
« L’activité de l’hippocampe qui joue un rôle dans la mémorisation du contexte, dans le temps et dans l’espace, est également abaissée, pouvant expliquer les difficultés d’ancrage, de repérage des personnes atteintes de TDI. Dans le cortex pariétal postérieur, le précunéus impliqué dans la conscience de soi, dans l’intégration multisensorielle et dans la mémoire épisodique, est moins actif lui aussi. Or il est difficile de revenir en arrière »,
 remarque la spécialiste.
Le Figaro indique qu’«
 une étude parue dans le British Journal of Psychiatry de 2018 suggérait que la neuro-imagerie permettait de faire la différence entre personnes atteintes de TDI et personnes bien portantes avec une précision supérieure à celle attendue. Sans doute une voie de recherche pour raccourcir le délai nécessaire au diagnostic de cette pathologie si complexe ».

 

Covid-19 : « Une étude controversée sur un antidépresseur »

Date de publication : 28 octobre 2021

Le Figaro

Cécile Thibert s’interroge dans Le Figaro : « La fluvoxamine va-t-elle s’ajouter à la longue liste des traitements qui ont suscité en vain l’espoir dans cette pandémie ? ».
La journaliste indique qu’« 
une étude tout juste publiée dans The Lancet Global Health remet une pièce dans la machine en affirmant que ce médicament – un antidépresseur proche du Prozac – serait efficace pour réduire le risque d’hospitalisation chez les patients atteints du Covid-19. Révolution médicale pour certains, résultats très discutables pour d’autres : cette annonce est loin de faire l’unanimité au sein de la communauté scientifique ».
Elle explique que l’étude «
 a été menée dans 11 hôpitaux brésiliens, auprès de 1700 patients infectés par le virus. Ces derniers ont été choisis parce qu’ils avaient au moins un facteur de risque de développer une forme grave […]. La moitié d’entre eux s’est vu distribuer le médicament antidépresseur à prendre deux fois par jour pendant 10 jours, tandis que l’autre moitié a reçu un placebo ».
Le Dr Nicolas Hoertel, psychiatre à l’hôpital Corentin-Celton (Issy-les-Moulineaux, AP-HP), observe que
 « les gens qui ont pris le traitement ont vu leur risque d’hospitalisation réduit de 66% et la mortalité de 91%, les résultats sont très significatifs. C’est une étude indépendante à la méthodologie très solide qui confirme d’autres résultats qui vont dans le même sens. S’il y a un traitement aujourd’hui qui doit faire la une de tous les journaux, c’est celui-là ! ».
Cécile Thibert note que le médecin
 « est sans doute l’un des premiers au monde à s’être intéressé de près à cette molécule, après avoir constaté que seuls de très rares patients de son service de psychiatrie avaient attrapé le Covid, malgré la présence de nombreux personnels malades ».
« Avec son équipe, ils avaient alors passé en revue les dossiers médicaux de 7200 patients hospitalisés à cause du Covid dans des hôpitaux publics parisiens entre janvier et avril 2020. Ils s’étaient alors aperçus que les patients sous antidépresseurs admis à l’hôpital pour un Covid représentaient un effectif bien plus faible qu’en temps normal (4,8% contre 8 à 15% en temps normal, selon le Dr Hoertel). Fort de son intuition, le médecin avait transmis ces données à d’autres équipes, dans l’espoir qu’elles aillent plus loin »
, rappelle la journaliste.
Le Pr Mathieu Molimard, chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Bordeaux, remarque pour sa part : «
 Quand on regarde de près cette étude, il y a des éléments atypiques. Par exemple, ils prennent comme critère d’efficacité le fait de rester plus de 6 heures aux urgences. Cela ne veut strictement rien dire ! Ce n’est pas un critère solide. Être hospitalisé ou non, décéder ou non, voilà des critères solides ! ».
Cécile Thibert relève que «
 pour ces deux critères, l’étude montre clairement qu’il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes. De même, le groupe sous antidépresseur ne semble pas se débarrasser plus vite du virus que le groupe placebo ».
Le Pr Molimard déclare ainsi que «
 c’est peut-être une étude intéressante, mais elle ne suffit absolument pas pour dire que ce traitement est efficace ».

 


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