« Dans le cerveau, le maniement des mots ressemble beaucoup à celui des outils »

Date de publication : 6 décembre 2021

Le Figaro

Anne Prigent observe dans Le Figaro qu’« on oppose souvent les « intellectuels », plus à l’aise avec le maniement des phrases qu’avec celui des outils, aux « manuels », pour lesquels c’est l’inverse. Or, pour le cerveau, cette dichotomie n’existe pas. En effet, que ce soit pour manier un outil ou analyser la syntaxe de certaines phrases complexes, il utilise les mêmes ressources cérébrales. C’est ce que vient de démontrer une étude menée par des chercheurs et chercheuses français et suédois publiée dans la revue Science ».
Claudio Brozzoli, chercheur en neurosciences de l’Inserm et co-coauteur, remarque ainsi :
 « Longtemps, on a considéré le langage comme une faculté formidable du cerveau humain, à l’origine un peu mystérieuse. Mais depuis une vingtaine d’années, des travaux scientifiques ont montré que certaines fonctions langagières, comme le traitement du sens des mots, par exemple, mettent en jeu des zones sensorimotrices du cerveau ».
Anne Prigent explique que les chercheurs «
 ont démontré que les deux compétences utilisaient les mêmes réseaux de neurones et que l’on pouvait améliorer les performances syntaxiques grâce au maniement d’outils, et inversement ».
La journaliste souligne que «
 ces découvertes pourraient avoir des applications très concrètes dans le domaine clinique ».
Simon Thibault, docteur en neurosciences et premier auteur de l’étude, indique ainsi : « Nous sommes en train de développer des protocoles pour la rééducation du langage de jeunes présentant un trouble développemental du langage, mais dont la capacité motrice est relativement préservée ».

Anne Prigent ajoute que
 « la possibilité de rééduquer les patients victimes d’accident vasculaire cérébral reste ouverte mais probablement plus complexe ». Claudio Brozzoli précise que « chez eux, lorsque le langage est impacté, les neurones sont détruits et le système moteur est aussi souvent impacté de façon conséquente ».

 

« Congés des soignants : « On n’y arrivera pas, il faut du repos » »

Date de publication : 16 décembre 2021

Libération

Libération note également qu’« entre épuisement général et postes non pourvus, les soignants de l’hôpital public sont pris en étau à la veille des fêtes de fin d’année et du pic de la cinquième vague de Covid-19 ».
Le journal cite notamment le président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Rémi Salomon, qui 
« à l’approche des fêtes de fin d’année et à l’orée d’un nouveau pic de cas de Covid-19, […] s’inquiète de l’état de santé de ses équipes ».
Il déclare : 
« On ne peut pas sucrer les vacances. Noël c’est sacré. Il faut laisser le personnel fatigué se reposer car on ne sera pas sorti du tunnel après la période des fêtes ».
Libération relève que 
« le médecin, qui s’attend davantage à un «plateau» qu’à une «vague» épidémique, ignore comment affronter cette nouvelle crise dans ces conditions. […] L’hôpital public subit la suppression de lits et de personnel de plein fouet. Conjugué à la hausse des hospitalisations (près de 15.000 patients), le manque de moyens du corps médical se fait encore plus ressentir ».
Le journal indique que 
« lundi […] Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, incitait les professionnels de santé à décaler leurs congés de fin d’année, contre une rémunération plus importante ».
Eric Thibaud, chef du service des urgences de l’hôpital de Colmar, réagit : «
 C’est anormal de leur proposer de leur donner ce qu’ils méritent s’ils acceptent d’abandonner leurs acquis. […] Nos réas sont pleines. Nous sommes à +6 lits par rapport à notre capacité d’accueil de base. Avec du personnel épuisé et des blocs en moins, on n’y arrivera pas. Il faut du repos. […] Plus on continue à travailler et plus on tire sur la corde. C’est ubuesque ».
Libération cite en outre Marc Amouretti, médecin en réanimation dans la Drôme, pour qui 
« en 15 ans de carrière, c’est une des premières fois [qu’il] a pu poser quelques jours de vacances pour les fêtes ».
Il déclare : 
« J’aurais bien aimé avoir une semaine complète, mais ce sont des choses qu’on n’évoque même pas. En réanimation, avec le système de garde et dans une logique de continuité des soins, c’est toujours très compliqué. Cette année, avec l’épidémie, c’est vraiment pire, le moral est atteint ».
Jean-François Timsit, chef du service de médecine intensive et réanimation infectieuse à l’hôpital Bichat (Paris), indique quant à lui qu’«
 on ne fera pas marcher la machine plus fort, de toute façon, elle ne suivra pas. […] Nous sommes à peine convalescents d’un burn-out général. Nous ne sommes pas en état de brutaliser le personnel en maintenant une suractivité ».
Le journal cite enfin Linda Launay, infirmière suppléante de jour dans les trois services de réanimation de Bichat, qui 
« a déjà accepté de faire des nuits, par solidarité avec ses collègues ». Elle déclare : « Faut pas se mentir, je l’ai aussi fait pour l’argent. Ils nous ont comme ça, avec l’appât du gain. A chaque fois, ils surenchérissent ».

 

 


« Retour à la revue de presse.