« Covid-19 : la « fatigue vaccinale », ce concept qui inquiète le gouvernement »

Date de publication : 22 février 2022

Le Parisien

Nicolas Berrod s’interroge en effet dans Le Parisien : « Faut-il administrer une deuxième dose de rappel, la fameuse 4e dose, aux personnes âgées et fragiles et pas seulement à celles immunodéprimées ? Pas pour l’instant, répond le gouvernement ».
Le journaliste remarque que 
« les raisons sont multiples : des données scientifiques encore fragiles, mais aussi l’évolution favorable de l’épidémie et le fait de « tenir compte de la fatigue vaccinale », a énuméré Olivier Véran ce dimanche ».
Le ministre de la Santé a observé que 
« ce sont ces Français qui disent : on a fait une dose, deux doses, trois doses. Vous nous demandez d’en faire une quatrième, on en a marre ! ».
Nicolas Berrod relève que
 « cette « fatigue vaccinale » désigne […] la « lassitude » et le « ras-le-bol » d’une partie de la population vis-à-vis de la vaccination contre le Covid ».
Le journaliste poursuit : 
« Le risque […] ? Qu’à force de demander à certains habitants de tendre encore une fois le bras pour se faire « piquer », cela ne devienne contre-productif et en décourage certains »
Stéphane Paul, immunologue, note ainsi : 
« C’est quelque chose que j’entends et que je comprends, car il n’y a pas encore vraiment de données scientifiques démontrant l’intérêt d’une 4e dose face au variant Omicron et dans le contexte d’une vague qui reflue. Ce ne serait pas rationnel pour le moment ».
Nicolas Berrod relève que «
 sa consœur Odile Launay estime elle aussi que cette « lassitude vaccinale » doit être prise en compte. Certes, plus de 90% des habitants majeurs en France ont été vaccinés contre le Covid et 70% ont reçu un premier rappel. «Mais cela a été mal accepté par une proportion non négligeable d’entre eux», et leur administrer une dose supplémentaire «pourrait renforcer leur méfiance vis-à-vis de la vaccination en général», développe la scientifique ».
Le journaliste cite en outre l’historien Patrick Zylberman, spécialiste des épidémies, qui 
« ne croit pas à un impact majeur, sur d’autres campagnes, de cette « lassitude vaccinale » vis-à-vis du Covid. «Chaque année, la population est assez mal couverte par la vaccination contre la grippe, parce que les gens oublient», estime-t-il. Et de rappeler qu’il «n’existe aucune vaccination obligatoire pour les adultes en France, à part pour les étudiants en médecine» ».

 

« Un long séjour dans l’espace n’est pas sans effet sur le cerveau »

Date de publication : 24 février 2022

Sciences et Avenir

Nicolas Mahaut observe dans Sciences et Avenir que « la santé des astronautes est un sujet crucial pour les scientifiques, et en particulier leur santé mentale ».
Le journaliste fait savoir que 
« des chercheurs en neurosciences indiquent dans une étude parue le 18 février 2022 que « les humains subissent des changements physiologiques extrêmes lorsqu’ils sont soumis à de longues périodes d’apesanteur et alors que nous continuons à devenir une espèce spatiale, il est impératif que nous comprenions pleinement les changements physiologiques qui se produisent dans le corps humain, y compris dans le cerveau » ».
Nicolas Mahaut relève que
 « cette même équipe internationale de chercheurs a étudié les modifications cérébrales induites par les vols spatiaux de longue durée. Leur recherche a été publiée dans la revue Frontiers in neural Circuits ».
Le journaliste rappelle que
 « d’autres scientifiques observaient déjà des modifications cérébrales liées aux séjours de longue durée dans l’espace. Nombreux seraient alors les impacts physiologiques après un certain temps passé en apesanteur. Ces impacts iraient d’une expansion des cavités dans lesquelles baigne le cerveau au déplacement de ce dernier dans la boite crânienne en passant par le rétrécissement de certaines structures cérébrales et fibres nerveuses ».
Il explique que «
 parmi les fibres nerveuses, se trouvent celles recouvertes d’une substance blanche et regroupées sous forme de faisceaux. Ces voies nerveuses qui intéressent particulièrement les auteurs de cette nouvelle étude sont généralement entourées d’un revêtement blanchâtre – la gaine de myéline – qui les protège et améliore la transmission des signaux nerveux le long des axones, ces sortes de bras dont disposent les neurones pour conduire les signaux nerveux ».
Nicolas Mahaut évoque ainsi 
« l’utilisation d’une technique d’imagerie par résonance magnétique (IRM) avec laquelle les scientifiques ont sondé les impacts d’une longue mission dans l’espace sur le cerveau. Appelé tractographie, cette technique permet de mettre en relief les fameux faisceaux de substance blanche ».
« En examinant le cerveau de cosmonautes, ils ont observé comment ce type de câblage cérébral se trouvait modifié 7 mois après leur retour de la station spatiale internationale (ISS). Les chercheurs identifient alors des changements dans différents faisceaux de fibres nerveuses composés de substance blanche tels que le corps calleux, le faisceau arqué, les faisceaux corticospinal, corticostrié et cérébelleux », 
précise Nicolas Mahaut.
Il indique que 
« ces modifications impliqueraient les fonctions cérébrales langagière, visuelle et sensorimotrice. […] Pour les scientifiques, ces changements perceptibles seraient une sorte de réponse adaptative à un environnement changeant. Un environnement dans lequel par exemple, les contraintes physiques liées au déplacement diffèrent de celles sur Terre et dans lequel la perception du corps se trouverait changée ».
Nicolas Mahaut ajoute que
 « cette avancée permettrait également d’enrichir les connaissances visant à mieux adapter l’Homme à de futures longues missions comme celles prévues vers Mars. Néanmoins, avant de concrétiser de telles projections, les chercheurs indiquent qu’il serait nécessaire de poursuivre les investigations en vue de mieux saisir les liens entre les conséquences cérébrales de ces longs voyages et leurs effets sur la cognition, le comportement et les émotions ».

 

COVID-19 sévère : un risque augmenté de trouble de santé mentale

COVID-19 sévère : un risque augmenté de trouble de santé mentalePar Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts]  – Date de publication : 25 février 2022

D’après certaines études, les personnes atteintes de COVID-19 présentent un risque accru d’anxiété et de dépression, mais ces travaux portaient sur des suivis courts avec une sélection restreinte de critères de santé mentale. Une nouvelle étude parue dans le BMJ avec un suivi de plus d’un an confirme ces craintes. Les personnes atteintes de COVID-19 présentent des risques accrus de troubles anxieux, dépressifs, stress et adaptation, troubles liés à l’utilisation d’opioïdes ou d’autres substances, mais aussi de déclin neurocognitif et troubles du sommeil par rapport à des sujets témoins.

Pour estimer les risques de troubles de santé mentale associés à un épisode aigu de COVID-19, une équipe américaine a effectué une étude de cohorte incluant 153.848 personnes ayant survécu au SRAS-CoV-2 et deux groupes témoins : l’un contemporain (n = 5 637 840) sans signe de SRAS-CoV-2 et un groupe témoin (n=5 859 251) antérieur à la pandémie.
Par rapport à ces derniers, le groupe COVID-19 a montré un risque accru de troubles anxieux (RR 1,35, 1,30 – 1,39, différence de risque 11,06 pour 1000 personnes/an), de troubles dépressifs (1,39, différence 15 pour 1000 personnes/an), de stress et troubles d’adaptation (1,38 ; 13,29 pour 1000 personnes/an) et d’utilisation d’antidépresseurs (1,55 ; 21,59 pour 1000 personnes/an) et de benzodiazépines (1,65 ; 10,46 pour 1000 personnes/an).
Le risque de prescriptions d’opioïdes a également augmenté (1,76 ; 35,90 pour 1000 personnes/an) ainsi que de troubles liés à l’usage de ces substances (1,34 ; 0,96 pour 1000 personnes/an). Le groupe COVID-19 a également montré un risque accru de déclin neurocognitif (1,8 ; 10,75 pour 1000 personnes/an) et de troubles du sommeil (1,4 ; 23,80 pour 1000 personnes/an).
De façon globale, le risque de diagnostic de trouble de santé mentale a été augmenté (1,6 ; 64,38 pour 1000 personnes/an). Et ce risque était systématiquement plus élevé dans le groupe de personnes admises à l’hôpital pour COVID-19 que pour une grippe saisonnière ou pour une autre cause.

Référence :
Yan Xie 
et al.
Risks of mental health outcomes in people with Covid-19: cohort study
BMJ 2022;376:e068993



« Se sentir proche de la nature réduit les risques de phobies animales »

Date de publication : 25 février 2022

Sciences et Avenir

Anne-Sophie Tassart annonce dans Sciences et Avenir que « des chercheurs ont remarqué une association entre proximité avec la nature et un risque moins élevé de développer une phobie des araignées ou des serpents ».
La journaliste explique ainsi qu’
« une équipe internationale a voulu savoir si un certain lien avec la nature permet de se protéger des phobies animales et plus particulièrement, d’une crainte irraisonnée des serpents et des araignées ».
Elle indique que 
« plus de 1000 participants hongrois ont été questionnés sur leur connexion à la nature mais aussi sur leur peur des serpents et des araignées, les phobies animales les plus répandues. Des photographies de ces animaux leur ont également été présentées et ils devaient indiquer leur ressenti ».
Anne-Sophie Tassart note que selon les résultats parus dans la revue 
People and Nature, « les personnes qui se sentent le plus proches de la nature ont eu des « scores » plus faibles concernant leur peur des araignées et des serpents. C’est également le cas des répondants vivant dans les zones les moins urbanisées ».
Les auteurs indiquent que 
« plus les gens se sentent connectés à la nature, moins ils sont affectés par les peurs ou les phobies des animaux. Nous pensons que cette étude présente une implication importante à la fois pour les efforts de conservation et les interventions thérapeutiques ».
Anne-Sophie Tassart rappelle qu’
« être phobique est un véritable problème de santé. En effet, ce trouble anxieux peut réduire grandement la qualité de vie des personnes qui le présentent. Cette peur extrême et irrationnelle interfère avec leur vie quotidienne ».
Les auteurs écrivent ainsi qu’«
 un grand nombre de revues précédentes, de méta-analyses et de données expérimentales suggèrent que la connexion avec la nature pourrait améliorer la santé, améliorer l’humeur, réduire le stress et favoriser le bien-être et le bonheur ».
La journaliste relève qu’«
 il reste cependant difficile de savoir dans quel sens s’établit l’association entre amour de la nature et absence de phobie animale ».

 

« La France vue par une infirmière : « Je fais le maximum pour que les gens se sentent bien » »

Date de publication : 28 février 2022

La Croix

La Croix poursuit sa série « La France vue par… », expliquant qu’« avant la présidentielle, [le journal] donne la parole à des Français de tous horizons pour qu’ils partagent leurs aspirations et leurs convictions ».
Le quotidien livre ainsi les propos d’«
 Emmanuelle Gascons, 46 ans, [qui] participe depuis 2015 au développement de la maison de santé de Labastide-Rouairoux (Tarn), un village à 50 minutes de route du premier hôpital ».
« Chaque jour, sa voiture emprunte les lacets qui la conduisent aux maisons des patients, prenant au passage le pouls d’une population âgée, vulnérable ou isolée. Son équipe a été en première ligne durant la vaccination en milieu rural, où elle s’est heurtée de plein fouet aux peurs et à la colère de ceux qui restent hostiles aux vaccins et au passe vaccinal »,
 observe La Croix.
Le journal demande ainsi :
 « Qu’est-ce qui vous donne envie de vous lever le matin ? ».
Emmanuelle Gascons répond que «
 dans mon métier, il est impensable de ne pas faire ma tournée. Des gens dépendent de moi pour refaire leurs pansements, recevoir des piqûres, changer des perfusions, obtenir un conseil sur leur dossier médical… Parfois, je fais des courses ou le plein de bois de chauffage en l’absence d’une aide-ménagère ».
« Au-delà de mon sentiment d’utilité, je prends du plaisir chaque matin à l’idée de revoir mes patients. J’avoue que la frontière entre le professionnel et le personnel est parfois très ténue : on connaît leur maison, leur chambre, leurs enfants, leur histoire », 
ajoute-t-elle.
La Croix poursuit : « 
Comment vont les Français, vus de votre cabinet ? ».
L’infirmière remarque qu’«
 ils ne vont pas bien en ce moment. Ils ont du mal à faire le tri parmi les nouvelles à force de regarder les chaînes d’information en continu, ce qui génère de l’anxiété. Les vieux sont aussi très isolés : même s’ils connaissent leur voisinage, chacun reste chez soi. Quand nous mettons en place un dispositif d’alerte, mes interlocuteurs ont des difficultés à trouver trois contacts à prévenir en cas d’urgence. La solidarité intergénérationnelle est faiblarde, d’autant que les réunions de famille sont annulées du fait de la pandémie ».
Elle observe que 
« le Covid a accentué aussi l’insuffisance chronique des soins en milieu rural. Certains patients ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas opérés à temps à l’hôpital. Ils ont peur, ils se mettent vite en colère. Les comportements agressifs ont augmenté depuis 2 ans. Il existe enfin une misère invisible qu’on découvre en rentrant dans l’intimité des gens. Chez un patient, je dois faire chauffer l’eau dans une casserole car il n’a pas d’eau chaude pour se laver ».
Emmanuelle Gascons ajoute que 
« le plus important dans mon métier, c’est l’aspect relationnel : établir une complicité, sentir que les gens sont heureux de me voir et qu’ils me font confiance. On ne peut pas être utile sans tisser des liens avec les patients, lesquels adhèrent aux soins s’ils adhèrent à l’infirmière ».
« J’ai horreur de leur faire mal durant un acte et au besoin je m’arrange avec le médecin pour leur donner quelque chose qui les soulagera. Quand je finis ma tournée, il est essentiel de pouvoir dire que j’ai fait le maximum afin que les gens se sentent bien », 
poursuit l’infirmière.

 


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