« Le dangereux appétit des jeunes pour la médecine esthétique »
Date de publication : 3 mai 2022
C’est ce que titre Le Monde, qui constate que « les 18-35 ans sont de plus en plus séduits par des injections ou des interventions esthétiques, en plein essor en France. Parfois proposées par de faux professionnels, celles-ci peuvent s’avérer très risquées ».
Margherita Nasi évoque ainsi le « rapport plus décomplexé des jeunes à la médecine esthétique… et à ses dérives. Depuis 2019, les 18-34 ans ont désormais davantage recours à la chirurgie que la tranche des 50-60 ans ». Tracy Cohen Sayag, directrice du groupe Clinique des Champs-Elysées, indique qu’« il y a 12 ans, à peine 5% de nos patients avaient moins de 35 ans, contre plus de 50% d’entre eux aujourd’hui ».
Margherita Nasi explique que « cette déferlante jeune s’explique en partie par les transformations que connaît ce secteur. Laser, injections, peelings, radiofréquence ont révolutionné le marché ». Tracy Cohen Sayag déclare que « la chirurgie reste une opération lourde, il faut aller au bloc opératoire. La médecine esthétique, elle, n’est pas invasive et a énormément progressé. On peut tout traiter, à condition d’être récurrent dans ses actes ».
Adel Louafi, président du SNCPRE (Syndicat national de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique), précise en outre que « dans les années 1990, certains produits pouvaient entraîner des déformations à long terme ou des réactions allergiques, comme le silicone injectable, utilisé par les frères Bogdanov. Désormais, on utilise des produits résorbables, extrêmement fiables et tolérés ».
Catherine Bergeret-Galley, secrétaire générale du SNCPRE, souligne quant à elle qu’« avec la pandémie, de nombreux faux professionnels ont investi les réseaux sociaux. Ils proposent des prestations extrêmes : bouches marquées, très gros seins, très grosses fesses, yeux de biche en étirant la fente palpébrale vers le haut et l’extérieur… J’oriente les jeunes vers des demandes plus raisonnables. Et je les mets en garde contre les escroqueries ».
Margherita Nasi indique ainsi que « début janvier, le SNCPRE et plusieurs sociétés savantes ont lancé une alerte nationale contre les «injecteurs illégaux», ces faux médecins, pseudo-spécialistes ou prétendus cosmétologues qui cherchent à appâter les jeunes avec des images d’interventions réussies et des prix au rabais ».
Catherine Bergeret-Galley explique qu’« une véritable économie parallèle s’est montée en quelques années. Celle-ci s’est engouffrée sur un vide juridique : l’acide hyaluronique, utilisé pour les injections, est en vente libre. Sans parler des fois où l’on injecte de l’huile de paraffine ou du silicone industriel ».
Adel Louafi souligne que « ces piqûres sont dangereuses lorsqu’elles sont réalisées par des non-professionnels qui ne connaissent pas l’anatomie et sont incapables de réagir en cas d’effets indésirables. On peut se retrouver avec des déformations du visage, des croûtes noires, une peau rétractée, voire une partie du nez amputée. […] Les injecteurs illégaux n’hésitent pas à utiliser la même aiguille sur plusieurs clients. On risque de voir apparaître une déferlante d’infections chroniques transmissibles, comme l’hépatite C ».
Margherita Nasi relève en effet qu’« il y aurait en France plusieurs centaines d’injecteurs illégaux, avec des milliers de patients concernés, selon le SNCPRE. Dans son cabinet, Adel Louafi reçoit régulièrement des jeunes qui consultent après des complications ».
« Hausse de la consommation de cocaïne en France : « On fait face à une épidémie » »
Date de publication : 3 mai 2022
Le Parisien publie une enquête sur la « hausse de la consommation de cocaïne en France » et livre un entretien avec le Pr Amine Benyamina, chef du service psychiatrie-addictologie à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, président de la Fédération française d’addictologie, qui « alerte sur cette drogue, désormais consommée par tout le monde, du chef d’entreprise au lycéen ».
Le journal interroge ainsi : « Constatez-vous une hausse des consultations pour addiction à la cocaïne ? ».
Le Pr Benyamina répond qu’« en ce moment, c’est pratiquement un patient sur deux ! La demande est tellement importante que désormais tous les addictologues de mon service reçoivent des cocaïnomanes en consultation. Ce phénomène est étonnant. Que se passe-t-il ? Est-ce un effet du Covid ? Depuis des années, on constate une hausse de la consommation mais je dirais qu’il y a un effet loupe évident, ces derniers mois. On fait face à une épidémie de cocaïne ».
Le spécialiste souligne que « dans les années 1980, cette drogue était réservée à une élite, à la presse audiovisuelle, aux chefs d’entreprise. Aujourd’hui, il n’y a plus de déterminisme social. C’est un étudiant en école de commerce, un jeune employé d’une boîte de pub, des journalistes, beaucoup, des soignants, aussi. Des gamins en consomment de temps en temps et la cocaïne circule même dans des lycées. En consultation, les plus jeunes patients ont 16 à 17 ans ».
Il indique en outre que « la cocaïne est plus pure, sa qualité est « meilleure », elle est davantage consommée, les effets, plus importants. Voilà pourquoi la drogue qui circule actuellement est plus dangereuse ».
Le Pr Benyamina explique que « le risque, c’est une atteinte cardiovasculaire, neurologique, d’arrêt cardiaque, de la sphère ORL. C’est une drogue très addictive qui a des effets sur l’humeur. C’est un crash d’avion. Une fois l’effet parti, l’atterrissage est difficile. Quand on se retrouve comme un animal déprimé et rabougri, on en reprend ».
« Ce qui m’inquiète aussi, c’est qu’il n’y a pas de traitement. Pour l’héroïne, on a des produits de substitution. Pour la cocaïne, rien. Conséquence, on reconstruit ce qui est cassé : on traite les maladies psychiatriques, les problèmes cardiaques, on répare des cloisons nasales. On est démuni. Malgré toutes nos alertes, on pense encore que la cocaïne n’est pas dangereuse », remarque le spécialiste.
« Hausse de la consommation de cocaïne en France : « On fait face à une épidémie » »
Date de publication : 3 mai 2022
Le Parisien publie une enquête sur la « hausse de la consommation de cocaïne en France » et livre un entretien avec le Pr Amine Benyamina, chef du service psychiatrie-addictologie à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, président de la Fédération française d’addictologie, qui « alerte sur cette drogue, désormais consommée par tout le monde, du chef d’entreprise au lycéen ».
Le journal interroge ainsi : « Constatez-vous une hausse des consultations pour addiction à la cocaïne ? ».
Le Pr Benyamina répond qu’« en ce moment, c’est pratiquement un patient sur deux ! La demande est tellement importante que désormais tous les addictologues de mon service reçoivent des cocaïnomanes en consultation. Ce phénomène est étonnant. Que se passe-t-il ? Est-ce un effet du Covid ? Depuis des années, on constate une hausse de la consommation mais je dirais qu’il y a un effet loupe évident, ces derniers mois. On fait face à une épidémie de cocaïne ».
Le spécialiste souligne que « dans les années 1980, cette drogue était réservée à une élite, à la presse audiovisuelle, aux chefs d’entreprise. Aujourd’hui, il n’y a plus de déterminisme social. C’est un étudiant en école de commerce, un jeune employé d’une boîte de pub, des journalistes, beaucoup, des soignants, aussi. Des gamins en consomment de temps en temps et la cocaïne circule même dans des lycées. En consultation, les plus jeunes patients ont 16 à 17 ans ».
Il indique en outre que « la cocaïne est plus pure, sa qualité est « meilleure », elle est davantage consommée, les effets, plus importants. Voilà pourquoi la drogue qui circule actuellement est plus dangereuse ».
Le Pr Benyamina explique que « le risque, c’est une atteinte cardiovasculaire, neurologique, d’arrêt cardiaque, de la sphère ORL. C’est une drogue très addictive qui a des effets sur l’humeur. C’est un crash d’avion. Une fois l’effet parti, l’atterrissage est difficile. Quand on se retrouve comme un animal déprimé et rabougri, on en reprend ».
« Ce qui m’inquiète aussi, c’est qu’il n’y a pas de traitement. Pour l’héroïne, on a des produits de substitution. Pour la cocaïne, rien. Conséquence, on reconstruit ce qui est cassé : on traite les maladies psychiatriques, les problèmes cardiaques, on répare des cloisons nasales. On est démuni. Malgré toutes nos alertes, on pense encore que la cocaïne n’est pas dangereuse », remarque le spécialiste.
« Covid-19 : être hospitalisé ferait vieillir votre cerveau de 20 ans »
Date de publication : 5 mai 2022
Le Point relève que « les recherches sur le coronavirus ne cessent d’affiner nos connaissances sur la maladie et ses conséquences, à plus ou moins long terme, pour la santé », et fait savoir qu’une étude « s’attaque notamment aux dégâts potentiels d’une hospitalisation provoquée par une infection au Covid-19 ».
Le magazine retient que selon ce travail paru dans la revue eClinicalMedicine, « les problèmes de santé des personnes ayant été hospitalisées sont comparables à un vieillissement de leurs capacités cognitives d’une vingtaine d’années. Un tiers des patients au cœur de l’étude, menée au Royaume-Uni, se sentent débarrassés des symptômes un an après avoir été hospitalisés. Mais certains souffrent d’un déclin cognitif persistant, un Covid long affectant le cerveau ».
David Menon (université de Cambridge), auteur principal, souligne ainsi que « le Covid provoque des problèmes au niveau de différents organes, y compris le cerveau et nos fonctions cognitives, ainsi que notre santé mentale. Si vous avez un vaccin et tous vos rappels, vous aurez une maladie moins sévère et l’ensemble de ces problèmes seront atténués ».
Le Point explique que « les chercheurs ont fait passer des tests cognitifs à 46 patients, en moyenne 6 mois après leur entrée à l’hôpital entre mars et juillet 2020. Parmi eux, 16 avaient reçu une assistance respiratoire mécanique. Ils ont comparé les résultats de ce test avec ceux de 460 personnes n’ayant jamais eu le Covid ».
Le magazine observe que « les patients hospitalisés souffrent de déficiences cognitives, notamment une plus grande lenteur d’exécution. […] L’étude suggère que, même si les troubles cognitifs étaient différents, l’ampleur du changement est, en moyenne, comparable au déclin cognitif observé traditionnellement chez les personnes âgées de 50 à 70 ans ».
Le Point ajoute que « s’il n’y a pas de différences entre les patients testés 6 et 10 mois après hospitalisation, les chercheurs notent quelques prémices d’une amélioration et vont poursuivre ces tests à différentes échéances ».
David Menon estime ainsi que « ces essais vont nous permettre de comprendre les mécanismes sous-jacents et de produire des traitements efficaces pour lutter en amont, et même à l’avenir contre ces symptômes ».
« L’augmentation inquiétante des cas de « burn-out scolaire » chez les lycéens »
Date de publication : 11 mai 2022
Le Monde constate en effet qu’« alors que les élèves de terminale passent pour la première fois les épreuves d’enseignement de spécialité du baccalauréat, les enseignants s’alarment de l’anxiété provoquée notamment par le contrôle continu et l’orientation ».
Sylvie Lecherbonnier se penche ainsi sur ces « lycéens en burn-out scolaire. Le terme ne fait pas toujours consensus et le phénomène, caractérisé par un épuisement, une perte de sens et de motivation face à un stress chronique, est difficile à quantifier tant les indicateurs font défaut, mais les personnels de l’éducation nationale sont formels : les lycéens sont plus sujets qu’auparavant à l’anxiété, aux crises de larmes, voire à la dépression ou à la phobie scolaire ».
« Si de multiples facteurs entrent en ligne de compte dans le mal-être des adolescents, «l’angoisse de la performance», comme l’appellent les psychologues, n’est pas à négliger », souligne la journaliste.
Franck Antraccoli, proviseur à Nantes et secrétaire général du syndicat de chefs d’établissement ID-FO, indique ainsi que « cette année, 30 élèves sur 1200 bénéficient d’un PAI [projet d’accueil individualisé] avec des décharges de cours, car ils n’arrivent plus à tout gérer. Il y a encore 3 ans, ils étaient à peine 10 ».
Saphia Guereschi, infirmière dans l’éducation nationale et secrétaire générale du Snics-FSU, confirme : « Les files d’attente devant nos infirmeries augmentent, et nous n’arrivons pas à répondre à toutes les demandes ».
Sylvie Lecherbonnier explique que « les lycéens baignent dans un océan d’incertitudes depuis plus de 2 ans. L’épidémie de Covid-19 est venue percuter la mise en place des réformes du lycée et du bac. Annulation ou report d’épreuves, passage à l’enseignement à distance et confinements ont bouleversé leurs conditions de travail, si bien qu’un élève de terminale, en 2022, n’aura suivi aucune année scolaire « normale » au lycée. Le contrôle continu, qui compte pour 40% de la note finale du baccalauréat, associé à la perspective de Parcoursup, joue aussi sur leurs nerfs ».
« L’impression de «jouer sa vie à chaque évaluation» domine, sans toujours connaître en plus précisément les règles du jeu de Parcoursup », ajoute-t-elle, qui s’interroge : « Y a-t-il un profil d’élève plus sujet à l’angoisse, voire au burn-out, que d’autres ? De l’avis des enseignants interrogés, les bons élèves, alors qu’ils ont de bonnes notes, sont plus angoissés ».
Une mère dont le fils a eu une dépression déclare : « On veut faire de nos enfants des chevaux de course. Il faut être performant, performant, performant… Mais que se passe-t-il quand ça craque ? Qu’est-ce qu’on leur propose ensuite ? ».
« Le QI de ces vraies jumelles élevées dans deux pays différents est inhabituel »
Date de publication : 13 mai 2022
Ives Etienne relate dans Science et Vie « l’histoire de jumelles monozygotes séparées à l’âge de 2 ans et élevées dans deux pays différents. L’une en Corée, l’autre aux Etats-Unis. Des scientifiques se sont intéressés à leur cas, et surprise, ils ont constaté de grosses différences de QI ! Ce qui contredit les tests précédents sur des jumeaux monozygotes ».
Le journaliste explique que « les chercheurs à l’origine de ces travaux ont pu compter sur deux sœurs nées à Séoul en Corée du Sud en 1974, mais qui ont été séparées 2 ans plus tard lorsque l’une des deux jumelles s’est perdue sur un marché. Malgré toutes les démarches effectuées et une émission de télévision consacrée aux personnes disparues, la petite fille perdue n’a pas pu retrouver ses parents biologiques. Elle finit par être adoptée par un couple vivant à l’autre bout de la planète, aux États-Unis ».
Ives Etienne relève que « cette petite Coréenne est donc devenue américaine. […] En 2018, grâce au programme sud-coréen de réunification des membres de la même famille, elle soumet son ADN pour une analyse génétique. Deux ans plus tard, elle reçoit une information étonnante ! Elle a un frère et une sœur plus âgés qu’elle. Mais surtout, elle a une sœur jumelle ! ».
Le journaliste continue : « Lors de leur rencontre, les vraies jumelles ont accepté de passer une série de tests. Ils sont destinés à évaluer leur quotient intellectuel ainsi que leur profil de personnalité, leur santé mentale et leurs antécédents médicaux ».
Il observe que « les résultats obtenus concernant les capacités cognitives et l’intelligence des deux sœurs jumelles sont étonnants. Ils contredisent les travaux précédents qui affirment que même en cas de séparation dès la naissance, la différence moyenne de valeur de QI ne dépasse pas 7 points. En effet, l’écart de quotient intellectuel entre la sœur vivant aux États-Unis et la sœur vivant en Corée est de 16 points. Et c’est la jumelle coréenne qui possède le QI le plus élevé ! ».
Ives Etienne note que « pour les scientifiques, cet écart inattendu des capacités cognitives entre les deux jumelles reste étonnant. Il est difficile de dire s’il est dû à une éducation différente. En effet, la jumelle élevée aux États-Unis a malheureusement subi trois commotions cérébrales qui auraient pu affecter ses capacités cérébrales ».
Il ajoute qu’« en ce qui concerne la personnalité, les deux sœurs possèdent un profil général très comparable. Elles sont toutes les deux déterminées, organisées, consciencieuses. Elles sont aussi animées par une envie de réussir dans la vie. Malgré des expériences de vie très différentes et des environnements familiaux très opposés, la persistance de ce profil confirme bien que la génétique détermine en grande partie la personnalité ».
Le journaliste ajoute : « La santé est l’autre domaine dans lequel les deux sœurs possèdent de fortes ressemblances. Elles ont toutes les deux dû subir une ablation de tumeurs aux ovaires. Par contre, les deux jumelles ont une vision différente de la vie en générale. Alors que celle qui a grandi aux États-Unis est individualiste, celle qui vit en Corée du Sud possède de valeurs de vie plus collectivistes ».
Ives Etienne conclut que « les chercheurs ne tiennent pas à tirer de conclusions définitives. En effet, il faudrait pouvoir étudier plus de cas de jumeaux ayant été séparés dès le plus jeune âge. Ce qui est, heureusement, assez rare. Cette étude permet pourtant de se rendre compte de l’influence de la génétique. Mais aussi l’importance de l’environnement culturel et environnemental sur le développement d’un individu ».
« Signaler ou pas, les médecins généralistes face aux suspicions d’inceste »
Date de publication : 16 mai 2022
C’est ce que titre Le Monde, qui relève qu’« alors que les professionnels de santé dénoncent peu les situations de maltraitance sur les enfants, notamment par peur d’être poursuivis par les familles, la Ciivise préconise une clarification de leur devoir de signalement. Une piste qui fait débat ».
Le journal explique que « confronté à des signes de maltraitance, sexuelle ou non, sur un mineur, tout professionnel de santé est tenu de garantir sa protection en écrivant à la cellule de recueil des informations préoccupantes du département, ou en faisant un signalement au procureur de la République en cas de danger immédiat ».
« Toutefois, le code de déontologie médicale conditionne cette obligation d’alerter pour le médecin : elle intervient «sauf circonstances particulières qu’il apprécie en conscience». Un flou qui participe au faible nombre de remontées émanant du corps médical, selon la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), chargée d’un état des lieux et de recommandations en la matière », remarque le quotidien.
Il note que « la Ciivise se prononce ainsi pour une clarification de l’obligation de signalement des médecins. L’instance assortit cette recommandation de celle de la suspension des poursuites disciplinaires à l’encontre des médecins qui effectuent des signalements, afin de les protéger d’éventuelles plaintes émanant de l’adulte agresseur ».
Le Monde précise que « la proposition fait suite à la médiatisation de quelques cas de soignants sanctionnés après avoir effectué des signalements. L’obligation de signalement, accompagnée d’une telle mesure de protection, permettrait de sécuriser les professionnels et «contribuerait à une meilleure protection des enfants», défend le collectif Stop Violences Médecins, qui regroupe une cinquantaine de praticiens ».
Le journal poursuit : « Le constat d’un «maillon faible» dans la chaîne de repérage est largement partagé, jusque dans les rangs des médecins. Même si aucune donnée précise et récente n’existe sur le sujet. Le pourcentage de 5% est régulièrement mis en avant : il correspondrait à la part des signalements pour maltraitance des enfants provenant des professionnels de santé selon la Haute Autorité de santé. Mais l’instance le reconnaît elle-même : ce chiffre, inscrit dans certains de ses rapports du milieu des années 2010, est issu d’un bulletin de l’Ordre des médecins datant de 2002 ».
« La solution préconisée d’une obligation de signalement pour les médecins, est loin, en revanche, de faire l’unanimité ; elle s’est heurtée à l’opposition immédiate de l’Ordre des médecins. Les professionnels sont déjà soumis à une «obligation de protection» des patients, selon l’organisme »,continue Le Monde.
Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi, vice-présidente du Conseil national de l’Ordre des médecins, décalre ainsi : « Notre crainte, avec cette autre obligation, c’est que les familles maltraitantes éloignent leurs enfants du soin. Il y a déjà, aujourd’hui, toutes les possibilités pour faire un signalement quand un médecin a des suspicions ».
« Recevoir un jeune en consultation, c’est tenir entre ses mains une vaisselle en porcelaine »
Date de publication : 18 mai 2022
Dans sa chronique pour La Croix, Fatma Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre et écrivaine, observe : « Fabriquons-nous une génération en état de mal-être ? ».
Elle remarque ainsi qu’« il est facile aujourd’hui de rendre la pandémie responsable de tous les maux de la société, mais la crise de la psychiatrie existe depuis bien longtemps. Ces deux dernières années ont surtout rendu plus visibles des disparités sociales inimaginables en France. Car non, cela n’allait pas de soi de suivre des cours en distanciel lorsqu’on ne possède pas d’ordinateur ou que le micro du smartphone est cassé. Non, ce n’était pas possible de se concentrer dans un contexte familial délétère ».
La psychiatre poursuit : « Je revois la détresse psychique de certains jeunes pour qui les études sont la seule bouée de sauvetage et qui se sentaient lâchés par le système. Restait la possibilité de consulter : c’est une autre histoire ! Combien sont passés entre les mailles du filet ? ».
Fatma Bouvet de la Maisonneuve écrit que « recevoir une jeune personne en consultation, c’est comme tenir entre ses mains une vaisselle en porcelaine. Il faut mettre en confiance un individu en souffrance, souvent en opposition et qui se sent incompris, mais il faut aussi ménager des parents, en particulier des mères, que l’on a souvent culpabilisés ».
« Une des priorités est de faire un diagnostic et de détecter d’éventuels symptômes annonciateurs de maladies sévères mais rares (schizophrénie, trouble bipolaire) qui doivent être traités à l’hôpital dans un premier temps. Et c’est là que le bât blesse car les délais sont aussi longs chez nos collègues de l’hôpital, qui gèrent des cas difficiles », remarque-t-elle.
Fatma Bouvet de la Maisonneuve ajoute que « l’augmentation des conduites suicidaires chez les jeunes est si alarmante qu’il est impératif de mobiliser toute la société autour d’eux. Pourquoi ne pas créer un département jeunesse dans chaque ministère afin d’être sûrs de ne jamais l’oublier ? ».
« Fatigue, idées suicidaires, harcèlement… Une étude pointe le mal-être des étudiantes et étudiants en sciences infirmières »
Date de publication : 24 mai 2022
C’est ce que titre Libération, qui explique que « dans une enquête parue vendredi dernier, la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières dresse un constat inquiétant ».
Cassandre Leray indique ainsi que « le dossier de la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi) concernant le «bien-être» des étudiantes et étudiants infirmiers dresse un constat alarmant. Depuis 2017, date de la dernière enquête, presque tous les indicateurs sont dans le rouge. Santé physique, mentale, précarité… ».
Mathilde Padilla, présidente de la fédération, souligne qu’« il y a une souffrance sur tous les aspects, qui s’est accentuée ces cinq dernières années ».
Cassandre Leray explique qu’« éprouvés par une formation éreintante et un système de santé à bout de souffle, plus de 15.000 étudiants ont répondu dans le cadre de cette étude. Le résultat est sans appel : l’exigence est telle qu’il est difficile de tenir la cadence. En 2017, 66,3% des répondants estimaient que leur qualité de sommeil était «insuffisante» ou «très insuffisante», contre 62,3% en 2022 ».
« Une amélioration, à première vue. Sauf qu’en 2017, ils n’étaient que 7,8% à déclarer prendre des somnifères depuis le début de la formation contre… 28,1% en 2022. Et 4 étudiants sur 10 considèrent que la cause de cette prise est liée à leurs études », continue la journaliste.
Elle souligne que « pour de nombreux étudiants en sciences infirmières s’ajoutent aux cours les inquantifiables heures de travail personnel. Il y a aussi les stages, réputés pour être épuisants, ou la nécessité d’avoir un job étudiant à côté pour joindre les deux bouts. Tout mener de front est ardu, à tel point que plus d’un étudiant sur deux se sent «souvent» ou «tout le temps» fatigué depuis le début de sa formation ».
Cassandre Leray ajoute que « le moral, lui aussi, en prend un coup. En 2017, 52,5% des apprentis infirmiers admettaient que leur santé mentale s’était dégradée depuis le début de leur formation. En 2022, ils sont 61,4%. Une augmentation de près de 10 points en cinq ans. Crises d’angoisse, dépression, idées suicidaires… L’étude relève une aggravation sous tous ces aspects ».
La journaliste observe que « le plus frappant : un étudiant sur six a déjà pensé au suicide durant ses études. Un chiffre plus de deux fois supérieur aux précédentes enquêtes. Seule amélioration : 23,3% des répondants ont déjà consulté un professionnel de la santé mentale, alors qu’ils n’étaient que 13,8 en 2017 ».
Mathilde Padilla note que « c’est positif mais à nuancer : cela augmente aussi parce qu’ils sont plus nombreux à aller mal ».
Cassandre Leray relève ainsi que « leur consommation d’anxiolytiques, antidépresseurs et hypnotiques a augmenté : 34% en 2022, contre 27,3% en 2017. Parmi eux, 50% ont commencé ces traitements «à cause du retentissement de la formation» ».
« Pour certains, la souffrance peut même aller jusqu’à l’abandon de la formation. 59,2% des étudiants en sciences infirmières ont déjà pensé à arrêter leurs études. Cause numéro 1 : des problèmes au cours de leur stage (32%). Bizutage, sexisme, humiliations… », continue Cassandre Leray.
Elle souligne qu’« une personne sur six faisant ses études en sciences infirmières a déjà été victime d’agression sexuelle. Et, dans 70% des cas, sur le lieu de stage. Avec comme auteur de ces violences, un professionnel de santé (25%) ou un patient (53%) ».
Cassandre Leray conclut que « pour la fédération, trois travaux sont à lancer de toute urgence. Une refonte générale de la formation en sciences infirmières, la mise en place d’une politique d’encadrement des stages aboutie, mais surtout redonner de l’attractivité à la profession. Car, si la situation s’est aggravée ces dernières années, les problèmes pointés par cette étude ont déjà été dénoncés. Sans réaction suffisante des pouvoirs publics pour y remédier ».
« Pourquoi le réchauffement climatique affecte le sommeil »
Date de publication : 24 mai 2022
Delphine Chayet fait savoir dans Le Figaro que « des chercheurs ont réussi à mesurer l’impact de la température extérieure sur la qualité de nos nuits ».
La journaliste observe ainsi que « nous avons déjà perdu une heure de sommeil en moyenne depuis 25 ans (probablement à cause des écrans), et nos nuits devraient continuer à raccourcir à mesure que les températures grimpent… Si l’on ne prête pas attention à cette conséquence du changement climatique, «cette privation chronique risque de faire peser une menace pour la santé publique et le bien-être humain», préviennent les auteurs d’une étude publiée dans la revue One Earth ».
Delphine Chayet explique que « leur alerte est fondée sur l’analyse de la durée de 7 millions de nuits de sommeil enregistrées entre 2015 et 2017 dans 68 pays du monde. Les chercheurs (…) ont exploité des mesures individuelles prises par accéléromètre ».
« Ces bracelets connectés à un smartphone détectent le mouvement et permettent de quantifier le sommeil sur plusieurs nuits d’affilée. Les informations ainsi recueillies ont été mises en regard des conditions météorologiques locales, présentes et futures », précise la journaliste.
Elle retient que « l’augmentation des températures extérieures (…) réduit le temps de sommeil, principalement en retardant le moment de l’endormissement et dans une moindre mesure en avançant l’heure du réveil. La probabilité de dormir moins de 7 heures par nuit, et donc d’être en situation de privation, est ainsi multipliée par 3,5 à partir de 25 degrés à l’extérieur ».
Marc Rey, président de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), rappelle que « notre température corporelle obéit au rythme circadien : elle chute durant la nuit pour arriver à son point le plus bas vers 6 heures du matin. Si l’air ambiant est trop chaud, vous n’arriverez plus à vous refroidir, ce qui vous mettra dans l’inconfort. On estime que la température optimale pour un bon sommeil se situe autour de 19°C ».
Delphine Chayet ajoute que « dans l’étude, l’effet d’une montée des températures est deux fois plus marqué chez les personnes âgées de plus de 65 ans par rapport à celle d’âge moyen ».
Damien Davenne, chronobiologiste et professeur à l’université de Caen, explique que « chez les personnes âgées, la thermorégulation corporelle est moins performante, moins réactive, ce qui les rend plus vulnérables à des variations de température ».
La journaliste note en outre que « si le risque de subir un sommeil écourté est observé en toute saison et à toutes les latitudes, il est logiquement beaucoup plus prononcé l’été et dans les régions du monde les plus chaudes. […] Les chercheurs s’attendent à une aggravation de cette tendance dans le futur. Selon leurs projections, réalisées selon plusieurs scénarios d’émissions de gaz à effet de serre, les habitants de la planète pourraient connaître une dizaine de nuits trop courtes supplémentaires d’ici la fin du siècle ».
Delphine Chayet rappelle que « le manque de sommeil a des effets sur la santé physique et mentale. Il est associé à une altération des fonctions cognitives, comme la mémoire et l’attention, et à un impact sur le moral. Il affecte aussi le système immunitaire et la fonction cardiovasculaire ».
« Le SOS des psychiatres lancé à la Première ministre »
Date de publication : 31 mai 2022
Le Parisien annonce que « 75 soignants lancent un appel à Élisabeth Borne, la nouvelle Première ministre, intitulé «Créons des postes pour éviter le naufrage !». Si rien n’est fait, disent-ils dans leur tribune que nous dévoilons, «un avenir très sombre nous attend» ».
Le journal indique ainsi que ces « soignants réclament une augmentation des effectifs dans les unités psychiatriques, afin de pouvoir accueillir dignement les patients et exercer dans de bonnes conditions ».
Elsa Mari explique qu’« ils sont psychiatres, internes, psychologues, infirmiers… Et tous lancent un cri d’alerte à la nouvelle Première ministre, Élisabeth Borne, dans une tribune «Créons des postes pour éviter le naufrage !» ».
La journaliste relève que « l’équation ne fonctionne plus. D’un côté, la pandémie de Covid-19 crée un afflux, sans précédent, des malades aux urgences psychiatriques : crises suicidaires, bouffées délirantes, dépressions ». Antoine Pelissolo, psychiatre à l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil, précise : « Surtout chez les jeunes, sans repères, angoissés par l’avenir. Quand on perd l’espoir, on met beaucoup de temps à le retrouver ».
Le chef de service ajoute que « 15% des lits sont fermés dans les hôpitaux de l’AP-HP, faute d’infirmières ».
Elsa Mari remarque que « ces difficultés ne sont pas nouvelles mais elles s’aggravent, les conséquences sont «dramatiques». Comble de cette tension, un dimanche d’avril, dans un hôpital de région parisienne, 18 patients, tous dans un état très grave, se sont retrouvés à attendre, alors qu’ils devaient être hospitalisés, en urgence. Pour les «accueillir, les rassurer, les surveiller», ce jour-là, seuls un psychiatre et un infirmier étaient là ».
Les signataires écrivent ainsi que « ce débordement des capacités d’accueil se traduit par des heures et des jours d’attente sur un brancard ou une chaise dans un couloir, des fugues, des agitations, voire des bagarres, et forcément des professionnels débordés et épuisés, ne souhaitant qu’une chose : changer de poste, d’hôpital, voire de métier. Quel gâchis ».
Antoine Pelissolo ajoute que « le recours à l’isolement et à la contention est en hausse car les soignants peuvent, parfois, être dépassés par la situation, ce qui ne devrait pas arriver ». « Et face à l’afflux de demandes, les malades, une fois hospitalisés, d’après le psychiatre, sortent plus vite, «résultat, ils rechutent» », continue la journaliste.
Les signataires écrivent en outre : « Alors que nous manquons de candidats, il pourrait paraître illusoire de fixer des objectifs de personnels à la hausse. Mais ne pas afficher de telles ambitions normales ne fait que nourrir la pénurie : les postes ne sont pas attractifs quand les candidats constatent que, de toute façon, ils seront en nombre insuffisant pour soigner correctement. La définition de ratios minimaux de soignants par service est une nécessité vitale, réclamée par tous ceux qui s’inquiètent de l’avenir de nos hôpitaux ».
« La fermeture de services, voire d’hôpitaux, ne peut conduire qu’à des drames humains par absence de soins, avec des conséquences économiques évidentes : chômage, arrêts de travail, complications sociales, etc. Il faut continuer à développer les soins ambulatoires, la prévention des crises et les pratiques orientées vers le rétablissement mais, tant qu’elles sont nécessaires, maintenir des équipes d’hospitalisation en effectifs suffisants pour éviter toute maltraitance », ajoutent-ils.