« « Infamante » ou « légitime », la notion de viol en gynécologie fait débat »

Date de publication : 6 juillet 2022

Le Figaro

Cécile Thibert observe dans Le Figaro que « les plaintes pour viol visant la gynécologue et secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou ont relancé le débat sur les violences faites aux femmes dans le cadre des consultations de gynécologie ».
« Ces accusations, que la secrétaire d’État réfute, sont portées par deux anciennes patientes. Contesté par nombre de médecins, approuvé par d’autres, l’usage du mot «viol» en matière de gynécologie interroge autant qu’il divise »,
 constate la journaliste.
La Dr Bénédicte Costantino, gynécologue
 « impliquée sur la question des violences gynécologues », remarque : « Je conçois que l’utilisation de ce terme est compliquée et que cela cristallise les tensions. Dans l’imaginaire collectif, il renvoie toujours à un crime avec une intention sexuelle, pas à un examen gynécologique. Mais en pratique, il n’y a pas d’autre terme juridique pour qualifier une pénétration non consentie. Pour ma part, j’utilise le terme de  »viol médical » ».
Cécile Thibert rappelle ainsi que
 « le Code pénal (article 222-23) définit un viol comme «tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise» ».
Maître Avi Bitton, avocat pénaliste, déclare quant à lui que
 « le viol est constitué si la pénétration s’est faite de manière intentionnelle sans le consentement de la patiente, quel que soit le mobile. Mais si le procureur estime qu’il s’agit d’un malentendu sur le consentement, que l’on n’a pas affaire à une personne malade qui se sert de sa blouse pour violer des personnes, il peut décider de ne pas la poursuivre ».
La journaliste observe que 
« ce terme de «viol», les représentants des gynécologues obstétriciens le refusent absolument ».
Le Pr Jean-Marie Antoine, président de la Société française de gynécologie, observe : 
« Il peut arriver que des médecins soient brutaux, impatients, pressés et qu’ils ne demandent pas véritablement le consentement à la personne avant de réaliser un acte invasif. Il est clair que cela peut être ressenti comme une brutalité par le ou la patiente ».
« Mais l’objectif n’est évidemment pas du tout de violer les gens, mais de réaliser un examen médical afin de poser un diagnostic. Le viol est un crime. On ne peut pas mettre un violeur et un professionnel qui fait son travail sur le même plan. Ce terme est infamant et inadapté pour notre profession »,
 poursuit le médecin.
La Dr Costantino poursuit : «
 Le mot  »viol » doit amener une prise de conscience dans notre profession. Ce n’est parce qu’on est médecin que l’on peut pénétrer des personnes sans leur consentement. En revanche, je suis d’accord qu’il faudrait distinguer le viol médical – c’est-à-dire un examen nécessitant une pénétration vaginale ou anale, réalisé sans recueil du consentement – du viol sexuel. Dans le Code pénal, le viol est un crime passible de 15 ans de réclusion criminelle, on ne peut pas appliquer cette peine dans le cadre des violences gynécologiques. Pour le moment, il y a une espèce de vide juridique qui demande à être comblé ».
Cécile Thibert indique que 
« les représentants de la profession souhaitent urgemment voir la définition de viol être révisée. Fin juin, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français s’est positionné en ce sens, réclamant que soient «bien distingués les actes à caractère sexuel et les examens médicaux vaginaux ou rectaux pratiqués dans le cadre d’une prise en charge médicale» ».
La journaliste note que «
 du côté des associations de patientes, cette revendication ne passe pas ».
Sonia Bisch, fondatrice et porte-parole de l’association «Stop aux violences obstétricales et gynécologiques», déclare : 
« Nous recevons 200 témoignages par mois de cas de violences gynécologiques provenant de toute la France, le problème est systémique. Ce dont on se rend compte, c’est que lorsque ces personnes ont été pénétrées par surprise ou qu’elles se sont plaintes de douleurs et que le professionnel de santé a poursuivi son geste, cela entraîne généralement un stress post-traumatique à la fois physique et psychique identique à celui vécu par les autres victimes de viol ».
Le Pr Antoine remarque pour sa part : 
« Ce n’est pas parce que des plaintes émergent que tous les médecins se comportent mal ou qu’ils ne respectent pas leurs patientes. L’immense majorité sont attentifs et extrêmement respectueux. C’est une dérive de jeter l’opprobre sur toute une profession ».
Cécile Thibert observe qu’
« entre les instances représentatives de la profession et les associations de patientes, le dialogue semble rompu. En revanche, tous s’accordent sur un point : il faut que les professionnels de santé soient davantage formés au recueil du consentement. Une nécessité pourtant entérinée il y a 20 ans par la loi Kouchner ».

 

« Face au Covid-19, des anticorps responsables de lésions cérébrales »

Date de publication : 7 juillet 2022

Le Parisien

Le Parisien fait savoir que « la réponse immunitaire au Covid-19, qui abîme les vaisseaux sanguins du cerveau, pourrait être responsable des symptômes du « Covid long ». C’est le résultat d’une étude basée sur un faible nombre de cas et publiée mardi par des chercheurs américains ».
« Les cerveaux de 9 personnes décédées rapidement après avoir contracté le Covid-19 ont été étudiés pour cet article publié dans la revue Brain. L’équipe de chercheurs des Instituts américains pour la santé (NIH) n’a pas détecté de traces de virus dans le cerveau mais, à l’inverse, des anticorps, à l’origine de dégâts sur les parois des vaisseaux sanguins qui provoquent notamment des inflammations », 
note le quotidien.
Il ajoute que «
 cette découverte pourrait expliquer certains des effets durables du Covid-19, comme des migraines, une fatigue chronique, la perte du goût et de l’odorat, des problèmes de sommeil ou encore la sensation de « brouillard cérébral », un état de fatigue intellectuelle. Elle pourrait aussi ouvrir des pistes pour de futurs traitements ».
Avindra Nath, premier auteur, observe ainsi : 
« Nous avions déjà montré les dégâts touchant des vaisseaux sanguins sur les cerveaux de patients lors d’autopsies, mais nous ne comprenions pas ce qui provoquait cela. […] Je pense qu’avec cet article, nous avons de nouveaux éléments sur ce processus ».
Le Parisien explique que 
« les cerveaux des 9 patients, âgés de 24 ans à 73 ans, ont été comparés à 10 autres d’un groupe de contrôle. Les chercheurs y ont observé les inflammations neuronales et la réponse immunitaire. […] Les anticorps produits en réponse au Covid-19 ont ciblé, par erreur, les cellules qui composent la barrière hémato-encéphalique, une structure qui entoure les vaisseaux sanguins du cerveau et essaie de bloquer les substances étrangères ».
« La dégradation ainsi provoquée peut à son tour entraîner des fuites de protéines, des saignements et des caillots sanguins, ce qui augmente le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Une fuite peut également déclencher une réponse immunitaire afin de réparer les cellules endommagées, ce qui provoque une inflammation. Le fonctionnement biologique de ces parties touchées du cerveau s’en retrouve ainsi déréglé »
, continue le journal.
Avindra Nath remarque qu’
« il est tout à fait possible que la même réponse immunitaire touche les patients atteints de Covid long, ce qui provoque des blessures cérébrales. Ces résultats ont donc des implications thérapeutiques très importantes ».

 

« Tentatives de suicide chez les ados : la « pandémie silencieuse » »

Date de publication : 8 juillet 2022

Libération

Julien Lecot remarque dans Libération que « les pédopsychiatres sont confrontés depuis des mois à une forte hausse des gestes suicidaires chez les mineurs. Une explosion longtemps mise sur le compte du Covid mais qui perdure dans un contexte globalement anxiogène ».
Le journaliste évoque ainsi une
 « hausse sans précédent des admissions d’adolescents aux urgences pour des troubles de l’humeur ou gestes suicidaires. La plupart des pédopsychiatres attribuaient cette explosion au climat anxiogène de la pandémie : de plus en plus d’enfants mal dans leur peau débarquaient dans leurs services à mesure que les contaminations au Covid-19 grimpaient et que les menaces de restrictions sanitaires planaient. Une hausse en grande majorité portée par des jeunes filles ».
« Avec la levée progressive des restrictions sanitaires depuis février et la relégation de la pandémie au second plan de l’actualité, on pouvait espérer que la situation s’améliore mais il n’en a rien été », 
continue Julien Lecot.
Julie Rolling, pédopsychiatre au service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent des hôpitaux universitaires de Strasbourg, remarque : 
« On est arrivés à une sorte de plateau très haut, qui ne semble pas vouloir redescendre ».
Richard Delorme, chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Robert-Debré à Paris, confirme : 
« Il y a toujours un flux énorme de jeunes patients, on est encore une fois dépassés. A la mi-juin, j’ai envoyé un courrier à l’Agence régionale de santé pour leur dire qu’on était une nouvelle fois au bord du craquage ».
Julien Lecot relève qu’«
 au centre hospitalier Guillaume-Régnier de Rennes, on sort les chiffres : avant l’arrivée du Covid, le pôle de pédopsychiatrie accueillait en moyenne 25 enfants par mois pour des idées suicidaires ou tentatives de suicide. Au cours des trois derniers mois, le service a continué sur ce rythme (au moins 50 patients) avec une très forte proportion de filles (environ 80%) et un rajeunissement global, beaucoup ayant entre 10 ans et 12 ans. Alors que la pandémie, sur cette période, semblait loin ».
« Pour la cheffe du pôle pédopsychiatrie, Sylvie Tordjman, au stress chronique de la crise sanitaire qui «est toujours là» sont venus s’ajouter d’autres événements anxiogènes. A commencer par la guerre en Ukraine »,
 note le journaliste.
Il poursuit : « 
A Strasbourg, Julie Rolling évoque aussi un «effet cumulatif» entre la crise sanitaire, ce conflit aux portes de l’Europe, la menace d’une crise économique ou encore le réchauffement climatique. Autant de facteurs qui font que «beaucoup d’adolescents montrent des difficultés à se projeter vers l’avenir, avec une perte de confiance globale envers les adultes à qui ils reprochent ce qu’il arrive à la planète» ».
Julien Lecot souligne que
 « la dégradation de la santé mentale des adolescents sur le long terme vient mettre à genoux tout le secteur de la pédopsychiatrie, déjà en très mauvais état avant la pandémie. Et alors que les centres médico-psychologiques saturent – les délais d’attente pour une consultation peuvent atteindre 18 mois – et que l’hôpital souffre d’une pénurie de personnel, la situation ne va pas en s’améliorant ».
Julie Rolling indique ainsi : «
 On est dans un état d’engorgement jamais atteint. On a tout optimisé chez nous, on ne peut pas le faire davantage. Sans moyens supplémentaires sur la table, ça continuera d’être préjudiciable pour les adolescents ».
Julien Lecot ajoute qu’
« outre une augmentation du personnel et du nombre de lits, les pédopsychiatres interrogés plaident pour une prévention renforcée, en impliquant au maximum les parents. […] Les professionnels conseillent notamment aux parents d’aller consulter s’ils constatent un changement de comportement chez leur enfant, une plus grande irritabilité, des troubles du sommeil, une tristesse et un repli sur soi ou encore la consommation de drogues ou d’alcool ».

 

« Covid-19 : plus de la moitié des jeunes Français ont eu des pensées suicidaires depuis septembre 2021 »

Date de publication : 8 juillet 2022

La Croix

La Croix remarque en effet : « Plus de deux ans après l’arrivée du Covid-19, quel est l’état de santé psychologique de la population ? Une enquête réalisée par l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation européenne d’études progressistes, […] appréhende le phénomène dépressif et suicidaire dans six pays d’Europe : la France, l’Allemagne, l’Espagne, la Pologne, l’Irlande et la Suède ».
Le journal retient que «
 40% des Français se sentent davantage déprimés depuis l’arrivée du Covid-19. C’est la même proportion qu’en Espagne, mais c’est moins que les Allemands (44%), les Polonais (51%) et les Irlandais (53%). Le pays le moins touché (38%) est la Suède ».
« En France, 51% des femmes de moins de 35 ans ont le sentiment d’être plus déprimées depuis le début de la pandémie, contre 37% des hommes du même âge. Le lieu de résidence a également un impact fort sur le sentiment de déprime. Les habitants de l’agglomération parisienne sont davantage déprimés depuis le début de la crise (47%) que ceux vivant dans des communes rurales (33%) », 
observe le quotidien.
La Croix souligne que 
« les jeunes, surtout, semblent payer le prix fort de la crise sanitaire. Ainsi, 62% des 18-24 ans déclarent avoir eu des pensées suicidaires depuis septembre 2021, contre 34% dans l’ensemble de la population ».
Le journal note que «
 la France ressort, avec l’Espagne, comme l’un des pays où l’incidence des pensées suicidaires est la plus faible (20%, contre 34% pour l’Irlande ou 25% pour la Suède). La France est en revanche en tête des pays européens pour le risque de passage à l’acte. Parmi ceux qui ont répondu avoir déjà pensé sérieusement à se suicider, 30% ont déjà fait une tentative. Le taux s’élève à 19% en Allemagne, 22% en Espagne ou encore 25% en Suède ».
La Croix ajoute que 
« pourtant, l’étude souligne le faible recours aux psychologues et aux psychiatres. Seulement 16% de la population française y a fait appel, contre 25% des Polonais, 20% des Allemands ou des Espagnols et 19% des Suédois ».

 

« L’animal de compagnie, un véritable atout pour le cerveau de votre enfant ! »

Date de publication : 8 juillet 2022

Le Figaro

Dans Le Figaro, la Dr Nathalie Szapiro-Manoukian note en effet : « Moins de stress, plus d’estime de soi, plus d’activité physique… Nos animaux de compagnie sont souvent cités en exemple pour ces bienfaits, mais rarement pour leur aide au développement cognitif. Pourtant, ils excellent aussi dans ce domaine ! ».
Le Pr Laurent Begue-Shankland, directeur de la Maison des Sciences de l’homme Alpes, explique que 
« les bébés sont comme magnétisés par les animaux, qui captent extraordinairement leur attention visuelle. Quelques heures après la naissance, les nouveau-nés fixent avec plus d’attrait et de curiosité, des configurations lumineuses simulant le déplacement d’une poule, plutôt que des figures aléatoires ou des figures reproduisant ce mouvement à l’envers ».
Le spécialiste indique qu’«
 à 7 mois, des photographies de chiens ou de lézards activent des réseaux neuronaux distincts de ceux qui sont mobilisés face à des photos d’objets familiers tels que des meubles. Quand on donne l’occasion à des nourrissons de 18 à 33 mois d’interagir avec, au choix, des jouets attractifs ou des animaux (y compris des animaux peu mobiles), ce sont ces derniers qui les captivent le plus ».
La Dr Marine Grandgeorge, docteure en psychologie et Maître de conférences en éthologie à l’Université Rennes 1, indique aussi que 
« la présence d’un animal motive le tout-petit à vouloir interagir avec lui et pour cela, favorise son développement moteur, cognitif – en particulier la concentration, via l’effet apaisant de l’animal – sans oublier le langage pour l’appeler ou pour l’inciter à rapporter un jouet ».
Le Pr Begue-Shankland ajoute : 
« Les recherches montrent que les animaux encouragent et facilitent aussi les interactions avec d’autres humains (enfants ou adultes) ».
La Dr Szapiro-Manoukian observe que 
« chez les enfants atteints de trouble du spectre autistique, la question se pose tout particulièrement car les compétences sociales leur font justement défaut. Pour la Dr Grandgeorge, il faut cependant se garder de toute généralité ».
La psychologue souligne que 
« l’attrait pour l’animal ne concerne pas tous les enfants ayant un trouble du spectre autistique (TSA), mais lorsque cet attrait existe, une présence de l’animal dans le foyer ou dans le cadre de la médiation animale est très positive ».
La Dr Szapiro-Manoukian remarque enfin qu’«
 une récente étude parue dans le Journal of Pediatric Nursing a comparé l’évolution d’enfants atteints d’un TSA vivant sans chat à qui l’on a proposé l’adoption d’un félin d’un tempérament calme, et celle d’autres enfants atteints également d’un TSA, mais ne se voyant proposer l’animal que 18 semaines plus tard ; les détenteurs «précoces» ont développé une meilleure empathie. Un premier résultat très intéressant qu’il faut désormais confirmer… ».

 

« Santé mentale : plus de deux tiers des étudiants sont en situation de mal-être »

Date de publication : 11 juillet 2022

Le Parisien

Claire Berthelemy relève dans Le Parisien que « 2 ans après le début de la pandémie de Covid, les chiffres concernant la santé mentale des étudiants alarment toujours les professionnels. Une nouvelle enquête publiée ce lundi 11 juillet annonce la couleur : près de 70% des étudiants déclarent se trouver en situation de mal-être ».
Fabrice Grière, directeur général adjoint du Groupe Intériale en charge de la mutuelle LMDE, remarque que «
 dans notre précédente enquête en 2019, la problématique de la santé mentale était déjà marquée. Elle s’est fortement détériorée. Le Covid est venu accentuer un problème déjà existant. Il a aggravé des problèmes financiers et est venu amplifier ce sentiment de mal-être des étudiants. Mais les raisons sont multiples : trois quarts des étudiants interrogés sont pessimistes sur la société et sur l’impact du changement climatique. On voit même arriver des phénomènes d’éco-anxiété ».
La journaliste retient que 
« le Covid a impacté la vie étudiante pour 68% d’entre eux, 59% leur pratique sportive, 52% les interactions sociales avec leurs proches, et 44% leur vie sentimentale et familiale. 38% souffrent de stress post-traumatique ».
Camille Vansimaeys, responsable de la recherche de l’association Nightline, qui 
« propose un espace d’écoute, avec une ligne téléphonique et un chat », remarque que « d’année en année, nous avons observé plus d’appels. Nous avons ouvert des antennes dans plusieurs villes, ce qui peut expliquer l’augmentation, mais même dans les villes historiques, le nombre d’appels a augmenté ».
Claire Berthelemy précise que 
« chez Nightline, si le sujet du Covid est plutôt passé en arrière-plan – de 10% des écoutes de mai 2021 à septembre 2021 à 4% d’octobre 2021 à mai 2022 – on constate que ce sont toujours les mêmes sujets qui sont abordés : ceux liés aux relations amicales, conjugales ou familiales, ceux liés à la santé mentale avec le stress, l’isolement, la solitude, et enfin ceux liés au contexte d’étude et à ce qu’ils vivent ».
Camille Vansimaeys indique :
 « On a une évolution malgré tout cette année sur les appels en lien avec la santé mentale, c’est la question du suicide : nous sommes passés de 11% des appels sur ce sujet à 18,5%. Ce sont des chiffres inquiétants sur la gravité de la situation de la santé mentale chez les étudiants ».

 

« Comment l’hypnose peut aider certains obèses »

Date de publication : 26 juillet 2022

Le Figaro

Anne Prigent note dans Le Figaro que « l’hypnose médicale séduit de plus en plus de patients et de professionnels de santé : dans la douleur chronique, pour se libérer d’une addiction, pour lutter contre les insomnies… ».
Le Dr Jean-Marc Benhaïem, responsable du DU d’hypnose à Paris-VI, relève cependant qu’
« alors que, depuis 30 ans, elle a fait l’objet de plus de 500 études dans le contrôle de la douleur, les études manquent par ailleurs ».
« C’est notamment le cas dans la prise en charge du surpoids et de l’obésité », 
remarque la journaliste.
Le Pr Boris Hansel, endocrinologue à l’hôpital Bichat à Paris, note qu’
« on manque de preuves sur l’intérêt réel de cette méthode. Beaucoup d’offres sont en réalité de fausses promesses. En effet, l’obésité étant une maladie multifactorielle, il est illusoire de dire “on va guérir l’obésité par l’hypnose”. Il faut plutôt se demander sur quels facteurs en cause dans la prise de poids, l’hypnose peut agir ».
Anne Prigent explique que 
« c’est ce qu’il s’est attaché à faire avec une équipe de diététiciens de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Avec l’étude Hypnodiet, publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition, les chercheurs ont démontré que l’hypnose réduit l’impulsivité et la désinhibition vis-à-vis de l’alimentation ».
Fabienne Delestre, diététicienne et coautrice, précise que 
« certaines personnes souffrant d’obésité ont tendance à se suralimenter en présence de facteurs stimulants. Cela peut-être face à des aliments alléchants ou à des émotions comme la tristesse ou la gaité. Pour ces patients qui ont une forte désinhibition, les conseils diététiques sont inefficaces ».
Anne Prigent indique ainsi que 
« les chercheurs ont recruté 82 personnes présentant une forte impulsivité alimentaire, évaluée rigoureusement à l’aide d’un questionnaire. Puis, par tirage au sort, ils les ont répartis en deux groupes. Le premier bénéficiait d’un accompagnement diététique habituel sous forme de 8 séances collectives, quand le second participait en complément à des séances d’hypnose ericksonienne et d’apprentissage de l’autohypnose ».
« Les résultats montrent une réduction de près de 70% des envies et impulsions alimentaires dans le groupe hypnose contre 11% dans le groupe contrôle. Les signaux de faim sont mieux contrôlés », 
retient la journaliste.
Elle ajoute : 
« Les chercheurs précisent bien que l’objectif de l’étude n’était pas forcément d’obtenir une perte de poids importante. En effet, il n’existe pas de méthode miracle pour perdre beaucoup de poids durablement ».
Le Pr Hansel préciwse : « Cette étude valide l’hypnose et l’autohypnose comme outils supplémentaires pouvant être proposés aux patients à forte désinhibition. Tout en sachant qu’au niveau individuel, la réponse n’est pas prévisible ».

 


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