« Crises non épileptiques psychogènes : à Marseille, un service hospitalier « fait le pont entre le corps et l’esprit » »

Date de publication : 26 octobre 2022

Libération

C’est ce qu’indique Libération, qui explique qu’« à la Timone, un service se spécialise dans le traitement de cette maladie rare, dont les manifestations ressemblent à s’y méprendre à celles de l’épilepsie, sans toutefois en être ».
Samantha Rouchard rappelle ce que sont ces crises non épileptiques psychogènes, ou Cnep :
 « Cela touche environ 5 personnes sur 100.000 par an, à 80% des femmes. Si ses manifestations ressemblent à l’épilepsie, sur l’EEG la Cnep se différencie car elle n’implique pas de perturbations de l’activité électrique ».
« Que les femmes soient plus touchées par des troubles comme l’anxiété ou la dépression peut expliquer qu’elles soient plus enclines aux Cnep »,
 note la journaliste.
Marie Arthuis, psychiatre, précise que
 « derrière ces crises, on trouve une portion non négligeable de cas d’abus sexuels, de traumatismes physiques et de violences qui s’expriment par le corps car la parole ne peut pas se faire. Et les personnes victimes d’abus sont majoritairement des femmes. Le corps se lâche là où la personne ne s’autorise pas à le faire. Ce qui est probablement lié à la position des femmes dans la société ».
Samantha Rouchard indique que 
« les Cnep se soignent principalement grâce à une psychothérapie », puis note qu’« il y a 3 ans, la [psychiatre] a intégré cette unité de neurologie, rejointe depuis par deux psychologues. Ce service, centre ressource des épilepsies résistantes au traitement, voit 20 à 30% de sa patientèle atteinte de Cnep. D’où le choix de créer un dispositif pluridisciplinaire pour prendre en charge le patient dans son entièreté, s’inspirant de ce qui se fait déjà au CHRU de Nancy ».
Marine Cossettini, psychologue, remarque qu’
« en médecine, on distingue souvent corps et esprit et dans ce service, on fait le pont entre les deux ».
Samantha Rouchard note que « 
pour la neurologue du service, Agnès Trébuchon, la présence psy a permis de faire «progresser» les choses. A la Timone, les patientes Cnep viennent parfois de loin pour consulter après avoir été pas mal «ballottées». Car cette maladie reste très mal appréhendée par le corps médical. Aux urgences, il est fréquent que les patientes soient traitées d’hystériques ».
La journaliste poursuit : 
« Médecin et psychologues du service œuvrent pour faire évoluer les mentalités et transmettre ce qu’ils savent de cette maladie. Pour Marie Arthuis, les nombreuses femmes qui travaillent dans ce service ont peut-être aussi changé la donne ».

 

« Covid long, AVC, perte de matière grise : les mauvaises surprises à long terme du Sars-CoV-2 »

Date de publication : 27 octobre 2022

Libération

Olivier Monod constate dans Libération que « près de 3 ans après l’apparition du Covid-19, l’éventail complet des séquelles de la maladie reste mal connu. En France, la huitième vague semble sur le déclin et n’a pas causé d’engorgement des hôpitaux, principalement grâce à la bonne couverture vaccinale de la population ».
« Le Covid semble ne plus être un sujet d’inquiétude, ni politique ni sociale, malgré les 80 morts quotidiens dus à la maladie (et un total d’au moins 156 000 victimes en France). La solidarité envers les personnes fragiles a fait long feu et l’apparition du nouveau variant BQ.1.1 ne déchaîne pas les passions », 
relève le journaliste.
Il rappelle toutefois que 
« l’impact sanitaire du Covid-19 ne s’arrête pas aux morts immédiats. Les effets d’une infection par le virus Sars-Cov-2 plusieurs mois après la phase aiguë de la maladie sont toujours étudiés, et ne se limitent pas au fameux Covid long. Cerveau, cœur, diabète, système immunitaire, Libération fait un tour d’horizon des conséquences possibles de la maladie ».
Olivier Monod explique notamment que «
 certaines personnes souffrent de symptômes du Covid pendant plusieurs mois. Popularisées sous le nom de Covid long, ces «affections post-Covid» concernent, en France, «20 % des personnes ayant été infectées», 18 mois après l’infection, écrit le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) ».
« Une récente étude cosignée par la chercheuse française Sandrine Thuret met en évidence une possible perturbation de la création de nouveaux neurones – la neurogénèse – chez les patients souffrant de confusion pendant la phase aiguë du Covid. […] Le mécanisme en cause est l’activation du système inflammatoire par le virus, qui va générer des troubles dans le cerveau »,
 note le journaliste.
Il cite en outre Vincent Prévot, directeur de recherche de l’Inserm, qui indiquait en juin dernier que 
« le virus créait des micro-hémorragies dans le cerveau qui pourraient expliquer certains des symptômes développés par les patients atteints du Covid long. Si cela peut être réversible, une fragilité du système nerveux central pourrait augmenter le risque de développer une maladie neurodégénérative bien des années plus tard ».
Olivier Monod poursuit : 
« Mais tous les patients ne présentent pas les mêmes symptômes. De la perte de l’odorat au malaise à l’effort, l’éventail est large ».
Le journaliste évoque notamment le cœur :
 « Le virus Sars-Cov-2 est capable d’infecter de nombreuses autres cellules humaines que celles du poumon. «Ce virus aime toucher les parois des petits vaisseaux sanguins», affirme Olivier Robineau [infectiologue à l’hôpital de Tourcoing]. En août 2021, une étude suédoise parue dans The Lancet mettait à jour un risque d’infarctus du myocarde multiplié par 3 la semaine suivant l’infection ».
Olivier Monod souligne que 
« même un an après l’infection, les personnes ayant contracté le Covid sont plus à risque d’une pathologie cardiovasculaire pouvant aller d’un trouble du rythme cardiaque à une attaque, en passant par une myocardite ».
Olivier Robineau précise : 
« On est encore au début de l’apparition d’une nouvelle maladie. Beaucoup d’hypothèses différentes sont explorées, parfois très anxiogènes et c’est normal. Mais il faut faire attention aux extrapolations trop rapides. Les études manquent encore de robustesse ».
François Chollet, neurologue, indique pour sa part : 
« Ce que l’on peut dire, c’est que le Covid peut provoquer des anomalies cérébrales visibles à l’IRM. […] Nous ne connaissons pas encore leur signification. Est-ce qu’elles peuvent expliquer des symptômes du Covid long ? Une lésion du système nerveux central peut expliquer un trouble du rythme cardiaque… il y a des débats ».
Olivier Monod relève en outre que
 « le Covid-19 a été très tôt associé à un déchaînement du système immunitaire, la fameuse tempête cytokinique qui conduisait les personnes en réanimation. Mais cette hausse de l’inflammation peut durer dans le temps ».
Le Dr Robineau indique que 
« 6 mois après l’infection, on peut encore avoir des marqueurs de l’inflammation plus élevés que chez des personnes n’ayant pas fait d’infection. Mais on a tendance à montrer que ces marqueurs diminuent avec le temps ».
« Le Covid a aussi été associé à une hausse du diabète de type 2, mais les scientifiques sont plus circonspects sur cette association »,
 ajoute le journaliste. Le Dr Robineau précise : « Cela peut être un biais induit par le fait que le Covid accélère la détection d’un diabète qu’on aurait mis en évidence plus tard ».

 

« Et si les jeux vidéo étaient bons pour le cerveau des enfants ? »

Date de publication : 28 octobre 2022

Le Figaro

Anne Prigent note en effet dans Le Figaro que « ce nouveau passe-temps très populaire chez les plus jeunes les aiderait à développer certaines aptitudes cognitives, selon les résultats d’une étude publiée en ligne sur le site Jama Network Open ».
La journaliste explique ainsi que 
« les enfants adeptes des jeux vidéo auraient une meilleure mémoire de travail, celle qui est sollicitée pour faire du calcul mental ou encore retenir les syllabes et les mots lors de la lecture. Chez les enfants joueurs, les scientifiques ont également noté une meilleure capacité d’inhibition ».
Anne Prigent indique que
 « les chercheurs de l’Université du Vermont se sont appuyés sur la cohorte américaine ABCD, portant sur le développement cognitif du cerveau de l’adolescent. Ils ont analysé les données cognitives et les données d’imagerie cérébrale de plus de 2000 participants âgés de 9 et 10 ans, en séparant ces enfants en deux groupes : ceux qui ne jouaient pas du tout aux jeux vidéo, et ceux qui jouaient trois heures par jour ou plus ».
« Pour chaque groupe, les chercheurs ont évalué les performances des enfants dans deux tâches mesurant la mémoire à court terme et la capacité d’inhibition, et ils ont observé l’activité cérébrale des enfants pendant l’exécution de ces tâches »,
 poursuit la journaliste.
Elle retient que 
« les enfants jouant 3 heures ou plus par jour étaient plus rapides et plus précis dans les deux tâches cognitives et présentaient une activité cérébrale plus élevée dans les régions associées à l’attention et à la mémoire. Ces enfants avaient aussi une activité cérébrale moins marquée dans les régions liées à la vision ; selon les auteurs, cette observation pourrait s’expliquer par l’acquisition par les joueurs d’une plus grande efficacité du traitement visuel ».
Anne Prigent note que
 « pour autant, si votre enfant vient vous dire qu’il peut jouer des heures à la console parce que c’est bon pour son cerveau, vous n’êtes pas obligé de l’écouter. Il est en effet impossible, pour le moment, rappellent les auteurs de l’étude, de savoir si c’est le fait de jouer davantage qui améliore les performances cognitives, ou si de meilleures performances cognitives conduisent à jouer davantage ».

 

« Maladie d’Alzheimer : les incroyables effets du ping-pong »

Date de publication : 31 octobre 2022

Le Parisien

« Le ping-pong [ou tennis de table] apparaît en effet comme l’une des activités les plus bénéfiques. Pratiquer ce sport de raquettes entraînerait des améliorations dans la socialisation, la concentration, la perception de l’espace ou encore la coordination motrice », révèle Le Parisien.
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Depuis les années 1990, il y a eu seulement deux publications scientifiques sur le sujet », regrette le Dr Pierre-Louis Bernard. « Pour mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre et quantifier scientifiquement les bénéfices de ce sport, une nouvelle étude va être lancée l’an prochain », fait savoir le journal.
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Commandée et financée par l’association France Alzheimer, elle sera pilotée par Pierre-Louis Bernard. Un échantillon de 200 personnes atteintes d’Alzheimer, accompagnées de leurs aidants, participera à différents tests d’analyses », précise-t-il. « Pendant six mois, ils auront des entraînements de tennis de table deux fois par semaine », indique le chercheur.
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Depuis la signature, il y a trois ans, d’un partenariat entre France Alzheimer et la Fédération française de tennis de table (FFTT), 25 clubs ont été conventionnés pour proposer des séances adaptées », rappelle l’article. Le sport y est « une parenthèse d’une heure et demie où les participants ne pensent plus à la maladie », constate Lucie Coulon, coordinatrice sport santé à la FFTT.
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L’étude du docteur Bernard, si elle est conclusive, pourrait permettre de reconnaître ces séances comme une forme de thérapie et faciliter leur prise en charge. Les protocoles sont déjà bien arrêtés », observe Le Parisien. « On préconise huit malades et leurs aidants par groupe, avec un éducateur qui leur est totalement consacré », détaille Lucie Coulon.
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Ces temps d’exercice sont également l’occasion d’offrir du répit aux aidants », souligne Le Parisien. « Le tennis de table est simple et abordable, avec un bénéfice évident pour les pratiquants », constate le Dr Kévin Rabiant, spécialiste en neurosciences et responsable du service études et recherche à France Alzheimer. « Estime de soi, inclusivité sociale, travail de l’équilibre et diminution du risque de chutes sont les effets positifs que la FFTT observe également », conclut Le Parisien.

 


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