« Alzheimer : un traitement ralentit enfin la maladie »

Le Figaro
Le Parisien
La Croix

Pauline Fréour indique en effet dans Le Parisien qu’« ont été publiés dans le New England Journal of Medicine les résultats d’un essai clinique évaluant l’efficacité d’un anticorps monoclonal, le lecanemab, à ralentir la progression de la maladie. Même si l’efficacité est mesurée, et s’accompagne d’effets indésirables non négligeables, cet effet positif, inédit depuis 30 ans, ouvre la voie à une nouvelle ère de traitements, commentent les experts ».
La journaliste explique que « le lecanemab, codéveloppé par deux laboratoires, le japonais Eisai et l’américain Biogen, montre pour la première fois un effet significatif et constant sur l’évolution de la maladie ».
Elle relève que « l’immunothérapie a été donnée pendant 18 mois à 898 patients présentant une forme légère d’Alzheimer (pas de signe de démence ou sans retentissement sur le quotidien), face à 897 malades identiques recevant un placebo. Le traitement consistait en une injection par voie intraveineuse toutes les 2 semaines ».
Pauline Fréour constate que « le déclin cognitif et fonctionnel (…) des patients traités était moins rapide que celui du groupe placebo, avec une différence d’un demi-point sur une échelle en comptant 18 ».
Pauline Fréour note en outre qu’« à l’imagerie médicale (PET scan), les plaques amyloïdes, anomalies typiques de la maladie d’Alzheimer, qui conduisent à la mort des neurones, régressaient fortement sous l’effet du traitement, alors qu’elles continuaient à progresser légèrement dans le groupe placebo ».
La journaliste remarque toutefois : « Difficile de traduire cela en changements concrets dans la vie des malades. Le traitement offre-t-il plusieurs mois supplémentaires d’autonomie aux patients ? ».
Le Pr Florence Pasquier, responsable du Centre mémoire au CHU de Lille, observe qu’« en 18 mois, on voit que l’état des participants sous traitement n’évolue pas beaucoup, et que le déclin est beaucoup moins sévère. Les résultats vont dans le bon sens, c’est très encourageant ».
Le Pr Bruno Dubois, directeur de l’Institut de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), note pour sa part que « le bénéfice reste modeste, mais c’est quand même un signal historique. C’est une étude bien conduite, avec des résultats puissants, incontestables. Cela valide l’hypothèse de la cascade amyloïde, sur laquelle nous travaillons de longue date. […] Au vu de ces résultats, on peut enfin espérer être efficace contre la maladie ».
Pauline Fréour souligne que « le lecanemab n’est pas pour autant un remède miracle. Il ne guérit pas la maladie ni ne la fait régresser. Mais les experts espèrent qu’il puisse être amélioré en traitant les malades plus longtemps que 18 mois (les patients de l’essai continuent de recevoir les injections, d’ailleurs). En confirmant l’intérêt de jouer sur les plaques amyloïdes, il ouvre aussi la voie à de nouveaux traitements futurs, « avec une meilleure tolérance», suggère le Pr Florence Pasquier ».
La journaliste précise en effet que le lecanemab « induit parfois des effets indésirables sévères. Ainsi, 17,3% des patients qui l’ont pris ont souffert de micro-hémorragies cérébrales, presque deux fois plus que le groupe placebo. Et 12,6% des personnes ayant reçu le médicament ont été atteintes d’un œdème cérébral (1,7% dans le groupe placebo). Ces effets indésirables étaient en majorité peu ou pas symptomatiques et découverts à l’occasion du suivi par imagerie médicale ».
Le Pr Dubois déclare que « le risque est globalement maîtrisable ».
Le Parisien relaie également ces « résultats positifs pour un médicament réduisant le déclin cognitif ».
Le journal retient ainsi : « Les résultats complets de cette étude clinique avancée (phase III) menée sur près de 1800 personnes suivies pendant 18 mois ont confirmé une réduction de 27% du déclin cognitif des patients traités avec le lecanemab. […] Cette proportion « statistiquement significative » selon les deux groupes avait déjà été annoncée fin septembre ».
« Mais l’étude complète […] précise aussi les taux d’incidence d’effets indésirables du lecanemab, parfois graves et notablement plus fréquents que dans le groupe de patients sous placebo »,
 note le quotidien.
Bart De Strooper, directeur de l’Institut britannique de recherche sur la démence, indique que « c’est le premier médicament qui livre une véritable option de traitement pour des personnes atteintes d’Alzheimer. Bien que les bénéfices cliniques apparaissent quelque peu limités, on peut s’attendre à ce qu’ils deviennent plus apparents si le médicament est administré sur une plus longue période ».
La Croix titre pour sa part : « Contre Alzheimer, un essai clinique peu concluant ».
Le quotidien souligne que « ce potentiel traitement n’est pas curatif : il est à prendre dès le stade très précoce de la maladie pour freiner son évolution. Ce qui pose un premier problème, car la maladie d’Alzheimer se détecte souvent tardivement. Surtout, les résultats de l’essai clinique […] invitent à la précaution ».
« La bonne nouvelle, c’est qu’effectivement le traitement permettrait de ralentir légèrement le déclin cognitif, à hauteur de 27%, chez les quelque 900 personnes ayant reçu l’anticorps, par rapport à un groupe de taille équivalente ayant reçu le placebo »,
 note le journal, qui évoque aussi « des effets secondaires très graves chez certains patients ».

« Temps de travail : les internes attaquent les hôpitaux universitaires en justice »

Date de publication : 2 décembre 2022

Le Parisien
Le Monde

Le Parisien note en effet : « Ils entendent faire respecter le plafond légal de 48 heures de travail par semaine. Les syndicats d’internes en médecine et pharmacie ont assigné devant la justice la trentaine de centres hospitaliers universitaires (CHU) de France ».
« L’Isni, l’Isnar-IMG (médecine) et la FNSIP-BM (pharmacie) veulent ainsi faire appliquer une décision du Conseil d’État. Le 22 juin, la haute juridiction administrative avait enjoint aux hôpitaux publics de se doter d’un «dispositif fiable, objectif et accessible permettant de décompter» le temps de travail de leurs médecins et internes »,
 précise le quotidien.
Les syndicats indiquent : « Nous avons dès juillet lancé un ultimatum à tous les CHU, leur laissant une chance de mettre en œuvre des réponses concrètes à ce problème. Constatant qu’aucun progrès sérieux n’avait vu le jour, nous avons décidé ce lundi 28 novembre d’attaquer (la trentaine de) CHU en justice pour que le droit du travail des internes soit enfin respecté ».
Le Parisien relève que « selon un sondage de juillet 2021 cité par les syndicats, 70% des internes déclarent dépasser les 48 heures hebdomadaires, et la moitié 58 heures ».
Les trois syndicats ajoutent que « ce dépassement organisé du temps de travail a de lourdes conséquences sur notre santé mentale », et soulignent que selon une enquête syndicale de 2021, « 75% des étudiants en médecine présentaient des symptômes anxieux, 67% des symptômes de burn-out, 39% des symptômes dépressifs et 19% des idées suicidaires ».
Le journal relève que « les trois syndicats dénoncent «le cynisme de la situation», qui sert à «pallier le manque de moyens de l’hôpital public» ».
Le Monde indique également que « les syndicats d’internes en médecine et pharmacie ont assigné devant la justice la trentaine de centres hospitaliers universitaires (CHU) de France pour faire respecter le plafond légal de 48 heures de travail par semaine ».
Le journal observe que « les internes affirment assurer, «à un salaire dérisoire de 5,42 euros par heure réellement travaillée», un «travail de secrétariat, de brancardage, d’aide opératoire»… Autant de salariés que «le CHU n’a plus à employer», rappellent-ils. «Le dépassement du temps de travail ne sert pas à notre formation mais à notre exploitation», accusent-ils ».

« Déni de grossesse, mettre des mots sur l’impensé »

Date de publication : 5 décembre 2022

Le Figaro

Le Figaro consacre une double page au déni de grossesse, relevant que « c’est souvent dans les heures qui suivent la prise de conscience de la grossesse que le ventre des femmes apparaît enfin. Un phénomène surprenant qui s’observe aussi chez les femmes qui tardent à annoncer l’événement ».
Luisa Attali, docteur en psychopathologie, chercheure associée aux universités de Paris, remarque ainsi : « Ces histoires font naître de nombreux fantasmes, car pour beaucoup de personnes, il n’y a rien de plus incompréhensible qu’une femme qui ne se rend pas compte qu’elle est enceinte. Pourtant, le déni est un mécanisme de défense auquel l’être humain a largement recours pour se protéger et faire face à des situations qui le dépassent ».
Sophie Marinopoulos, psychologue et psychanalyste, évoque « son début de carrière au planning familial de Nantes » : « À cette époque, on ne parlait pas encore de déni de grossesse. J’ai utilisé ce terme pour la première fois en 1996 […]. Il est dommage que l’on s’y intéresse peu en dehors des faits divers, mais malheureusement la société s’intéresse globalement peu aux aspects psychiques de la grossesse ».
« La médecine a fait d’énormes progrès pour soigner le corps, cependant on oublie souvent qu’au-dessus de l’utérus il y a une femme, et que parfois cette femme peut être en souffrance ou traverser un moment de vulnérabilité », 
remarque la psychologue.
Catherine Wolljung-Bour, sage-femme au pôle gynécologie et obstétrique du centre hospitalier universitaire de Strasbourg, souligne quant à elle qu’« il n’y a pas de profil type ! Il faut sortir des clichés de la femme jeune qui ne connaît pas son corps. Le déni de grossesse peut toucher toutes les femmes, quel que soit leur âge, leur statut socio-économique, qu’elles aient déjà eu des enfants ou non ».
Le Figaro relève que « pour Sophie Marinopoulos, il existe un déni du corps avant le déni de grossesse ». La psychologue observe que « ces femmes ne sont pas à l’écoute de leurs sensations, de leurs émotions, on pourrait les décrire comme “dures au mal”, souvent peu expressives mais c’est avant tout la manifestation d’une carence psychique précoce. On retrouve dans leur histoire un déni de leurs besoins affectifs dès la première enfance ».
« Cela peut aussi concerner des femmes qui «s’oublient» parce qu’elles sont surmenées ou en épuisement. La psychanalyste souligne donc l’importance de ne pas négliger les déclarations de grossesse après le premier trimestre, dites «tardives», qui peuvent être le signe d’une vulnérabilité »,
 continue le journal.
Le quotidien s’interroge : « Comment mettre une femme face à une réalité dont elle n’a pas conscience ou qu’elle a refoulée ? ». Luisa Attali répond qu’« il faut être prudent et bien choisir ses mots, car cela peut être très violent. Mieux vaut éviter d’asséner “Vous avez fait un déni de grossesse”, mais plutôt constater “Vous avez découvert votre grossesse tardivement” ».
Le Figaro remarque en outre que « c’est souvent dans les heures qui suivent cette prise de conscience que le ventre des femmes apparaît enfin. Un phénomène là encore surprenant, bien qu’il soit également observé chez des femmes conscientes de leur grossesse, mais qui tardent à l’annoncer pour des raisons professionnelles ou personnelles ».
Isabelle Derrendinger, présidente du Conseil national de l’ordre des sages-femmes, explique qu’« en cas de déni, l’utérus va se développer non pas vers l’avant mais en direction de la colonne vertébrale et vers le haut. Lors de la révélation de la grossesse, l’utérus reprend sa place normale. Les fœtus se positionnent différemment quand il y a un déni par rapport aux grossesses classiques mais ils se développent le plus souvent tout à fait normalement ».
Le journal note ainsi que « le poids à la naissance de ces bébés ne serait pas inférieur à celui des autres bébés. Un surrisque de mortalité existe cependant quand les mères ne découvrent la grossesse qu’au dernier moment et accouchent seules ».

« L’hyperphagie boulimique : un trouble grave du comportement alimentaire, souvent ignoré ! »

Date de publication : 21 décembre 2022

Science et Vie

Science et Vie se penche sur l’hyperphagie boulimique, « un trouble grave du comportement alimentaire, qui peut avoir des impacts importants sur la santé physique et mentale. Pourtant, ce trouble est trop peu connu, il est donc important de sensibiliser les personnes à cette maladie ».
Le magazine rappelle ainsi que « l’hyperphagie boulimique est un trouble alimentaire. Il se caractérise par des crises compulsives dans lesquelles la personne va avoir une envie frénétique de manger sans pour autant ressentir la faim. Durant ces crises, la personne perd complètement le contrôle. Elle mange alors de grosses quantités de nourriture sans pouvoir se retenir. Après la crise, lorsqu’elle prend conscience de tout ce qu’elle vient d’avaler, la personne développe un profond sentiment de honte sans pour autant chercher à évacuer cet excès alimentaire ».
Science et Vie note que « ce trouble du comportement alimentaire s’accompagne très souvent d’une prise de poids. Cette dernière peut mener vers le surpoids et l’obésité. La personne risque alors de développer toute une série de troubles. On trouve notamment des maladies cardiaques, des problèmes d’hypertension, des pathologies cardiovasculaires et du diabète ».
« Si l’état physique de la personne se dégrade, il y a un fort impact sur la santé mentale également. La personne s’isole petit à petit puis de plus en plus. L’anxiété et les symptômes dépressifs s’installent alors », 
ajoute l’article.
Il indique que « l’hyperphagie boulimique est deux à trois fois plus fréquente que la boulimie. Elle concerne 0,6 à 2,3% de la population mondiale. De nombreuses personnes souffrent de ce trouble et ne réalisent même pas qu’elles en sont atteintes ou le découvrent tardivement. La sensibilisation est donc d’une grande importance ».
Science et Vie ajoute que « plusieurs facteurs entrent en jeu dans le développement de l’hyperphagie boulimique. Il s’agit d’un trouble complexe dont les symptômes sont déclenchés par des événements et des émotions négatives telles que l’ennui ou l’anxiété »,.
Le magazine explique qu’« il existe deux grands types de traitements qui sont souvent proposés de pair : les traitements psychologiques et les médicaments. La thérapie cognitive comportementale est un traitement psychologique. […] Les traitements médicamenteux comme les antidépresseurs sont utiles pour diminuer les crises d’hyperphagie boulimique. Cependant, ils comportent un risque d’effets secondaires comme des céphalées, des problèmes de sommeil, de la fatigue et des nausées au début du traitement. Dans la plupart des cas, les traitements psychologiques donnent de bien meilleurs résultats que les médicaments utilisés seuls ».
Science et Vie souligne enfin que « l’hyperphagie boulimique est une maladie qui reste encore trop souvent négligée et sous-estimée. Dans de nombreux cas, les patients n’osent pas en parler, même à leur entourage par crainte du jugement. Pourtant la meilleure manière de les aider est de les accompagner et de les encourager, car des solutions existent ».

Date de publication : 1er décembre 2022


« Retour à la revue de presse.