« Mieux comprendre le suicide pour mieux le prévenir »

Date de publication : 6 mars 2023

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui observe sur une page qu’« avec 25 personnes qui s’ôtent la vie chaque jour, le taux de suicide en France reste parmi les plus élevés d’Europe. La situation s’améliore néanmoins peu à peu depuis 2010 ».
Stéphany Gardier rappelle ainsi que « le suicide reste la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans (après les accidents de la route). Si la pandémie n’a pas conduit à une augmentation des décès par suicide, Santé publique France souligne que le contexte (inflation, crise énergétique, risque climatique, conflits…) continue de mettre à mal la santé mentale des Français et peut contribuer à augmenter le risque suicidaire ».
La journaliste relève qu‘« à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le suicide, en février dernier, le ministère de la Santé a ainsi rappelé que la prévention du suicide restait une priorité. Elle se heurte néanmoins souvent à une mauvaise connaissance de la crise suicidaire tant chez le grand public que parmi les soignants ».
Stéphany Gardier explique que « le suicide est un phénomène complexe et multifactoriel sur lequel beaucoup reste encore à comprendre. […] Parmi les facteurs connus pour augmenter le risque suicidaire figurent les troubles psychiques, dont le plus fréquent est la dépression. Selon la littérature, 40% à 80% des tentatives de suicide sont directement liées à un épisode dépressif et le risque de suicide est 13 à 30 fois plus élevé chez les patients déprimés qu’en population générale ».
Monique Séguin, professeur au département de psychologie et psychoéducation de l’Université du Québec en Outaouais et chercheuse au sein du groupe McGill d’études sur le suicide à l’Institut Douglas, remarque que « certaines personnes ont été confrontées précocement à l’adversité et doivent faire face à des difficultés de longue date, mais il y a surtout beaucoup de personnes qui ont une vie stable et qui se retrouvent face à des événements en série. Leurs capacités d’adaptation peuvent alors s’épuiser et c’est le début de la vulnérabilité qui peut mener aux troubles psychiques puis parfois à la crise suicidaire ».
Elle poursuit : « Une partie de la prévention passe par une éducation à l’identification de nos propres émotions ainsi que par l’information des personnes dont on perçoit qu’elles sont en difficulté pour qu’elles mesurent l’importance de leurs symptômes ».
Stéphany Gardier note ainsi qu’« encore trop de personnes concernées par un épisode dépressif n’osent pas consulter ou n’arrivent malheureusement pas à trouver une prise en charge ».
La journaliste rappelle que « depuis 2021, la France s’est dotée d’un numéro vert, le 31 14, accessible 7 j/7 et 24 h/24. «C’est un outil important, près de 800 appels sont traités chaque jour», commente Nathalie Pauwels, aujourd’hui chargée du déploiement national du programme Papageno et qui a participé à la mise en place du dispositif. Elle reconnaît cependant que ni les réseaux sociaux ni les campagnes d’affichage ne sont efficaces pour faire connaître le 31 14 ».
La responsable observe : « Le suicide est un des tabous qui persistent dans notre société. On passe devant les affiches en se disant qu’on n’est pas concerné et rares sont ceux qui osent liker ou partager des messages de prévention sur le suicide ».

« Le « chemsex », sexe sous drogue, est aujourd’hui une question de santé publique »

Date de publication : 6 mars 2023

Le Monde

Nathalie Brafman se penche dans Le Monde sur « le phénomène du « chemsex » (prononcez « kemsex »), mis sous le feu des projecteurs avec l’affaire Palmade, [qui] a surgi à la fin des années 2010. Il s’est amplifié pendant la crise sanitaire et les différents confinements ».
La journaliste rappelle que « cette pratique consiste en la consommation de substances psychoactives dans le but d’avoir des rapports sexuels ».
Jean-Victor Blanc, psychiatre addictologue à l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP), indique que « cet usage ritualisé que l’on retrouve exclusivement chez des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes [HSH] n’a rien à voir avec l’usage récréatif de produits comme l’alcool ou le cannabis… associé à la sexualité ».
Nathalie Brafman note que le médecin « a ouvert, il y a 5 ans, une consultation spécialisée en chemsex. Selon lui, entre 3% et 5% de la population consomme un psychotrope « récréatif » avant le sexe ».
La journaliste souligne que « si le phénomène a pris de l’ampleur, sa prévalence reste difficile à quantifier. En 2019, selon l’enquête sociologique Apaches (attentes et parcours liés au chemsex), réalisée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) pour la direction générale de la santé, de 13% à 14% des HSH avaient participé à une séance de chemsex au cours des 12 derniers mois. Ce chiffre atteint 25% à 30% pour les utilisateurs d’applications de rencontres et entre 30% et 50% des patients suivis en maladies infectieuses. Des proportions qui en font un sujet de santé publique ».
Elle cite en outre Muriel Grégoire, psychiatre addictologue, « qui a suivi environ 80 patients en 2022, notamment au centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa) d’Aix-en-Provence ».
La psychiatre remarque que « ces nouvelles drogues, les cathinones, qui augmentent la libido, sont des produits relativement puissants, mais c’est aussi le contexte dans lequel elles sont consommées qui oriente les effets ressentis. Elles sont parfois mélangées au GHB. Elles ont une composante dopaminergique et sérotoninergique. Plus elles sont dopaminergiques, plus le risque addictogène augmente. Lorsque l’on consomme tous les jours, on est dans l’addiction pure ».
Nathalie Brafman continue : « Infectieux, cardio-vasculaires, neurologiques ou encore psychiatriques, les médecins alertent sur les risques associés au chemsex. Il serait responsable d’une recrudescence d’infections sexuellement transmissibles. Le slam représente aussi un risque de transmission du virus de l’hépatite C ».
La journaliste conclut que « médecins et associations alertent sur le très faible nombre de structures pour accueillir ceux qui veulent consulter ».

« Alzheimer, maladies cérébrales : l’immunothérapie, le traitement plein de promesses »

Date de publication : 7 mars 2023

Le Parisien

Nicolas Berrod se penche dans Le Parisien sur l’immunothérapie, « qui révolutionne depuis des années le traitement du cancer, [et] pourrait agir contre bon nombre d’autres maladies. Dans l’arsenal de traitements contre le Covid préconisés lors de certaines phases de la pandémie, figuraient en effet les anticorps monoclonaux, qui sont une forme d’immunothérapie ».
Sandrine Sarrazin, chercheuse Inserm au centre d’immunologie de Marseille-Luminy (Bouches-du-Rhône), remarque ainsi que « toutes les pathologies pour lesquelles le système immunitaire est défaillant peuvent potentiellement être soignées par ce biais ».
Cyrille Cohen, président de l’association de recherche contre le cancer en Israël, ajoute : « On comprend peu à peu que le système immunitaire est impliqué dans différents types de maladies : infectieuses, auto-immunes, cérébrales… et même des troubles du sommeil ».
Nicolas Berrod explique qu’« en 2016, des chercheurs de l’Inserm avaient établi, par exemple, que l’interleukine-2 (IL-2), une molécule du système immunitaire, était «capable de contrôler l’inflammation dans les cellules du cerveau, en cause dans les maladies neurodégénératives telles qu’Alzheimer et de rétablir des fonctions cognitives altérées dans le modèle animal». Depuis, l’immunothérapie est également devenue une piste très prometteuse pour les malades de Parkinson ».
Le journaliste précise toutefois que « l’immunothérapie est un traitement assez lourd en pratique, puisqu’elle consiste généralement à recevoir des injections sous perfusion à l’hôpital pendant quelques heures. À terme, on pourrait espérer avaler un comprimé qui produirait les mêmes effets pour lutter contre certaines maladies ».
Il note ainsi qu’« une équipe israélo-portugaise a mis au point une molécule synthétique qui pourrait répliquer l’action des immunothérapies anti-cancer à base d’anticorps, d’après leur étude parue en juillet dernier dans le British Medical Journal. Des essais cliniques devront désormais confirmer – ou non – ces résultats en vie réelle ».

« Comment le LSD et les autres psychédéliques agissent sur le cerveau »

Date de publication : 8 mars 2023

Le Figaro

Delphine Chayet note dans Le Figaro que « longtemps tabou, le potentiel thérapeutique des psychédéliques suscite un regain d’intérêt. Aux États-Unis, en Suisse et au Royaume-Uni, plusieurs essais cliniques sur ces substances interdites – LSD, champignons hallucinogènes, ayahuasca – ont documenté leurs effets positifs contre les symptômes dépressifs, l’addiction à l’alcool ou les troubles du stress post-traumatique ».
La journaliste explique que « leur action est différente de celle des antidépresseurs classiques : les bénéfices des psychédéliques, lorsqu’ils surviennent, apparaissent dès le lendemain de la première prise et durent dans le temps. Ces produits ont aussi pour point commun d’altérer l’état de conscience. Dans un cadre thérapeutique, ils doivent d’ailleurs être administrés en présence d’un soignant ».
Le Pr Luc Mallet, psychiatre à l’hôpital Henri Mondor de Créteil et chercheur en neurosciences, précise : « Nous avons encore beaucoup à apprendre sur les mécanismes biologiques spécifiques à ces psychotropes. On se demande notamment si les effets hallucinogènes sont nécessaires pour déclencher les bénéfices observés dans les études. Ou encore pourquoi l’effet est aussi rapide, alors qu’il faut attendre 2 semaines dans le cas des antidépresseurs agissant sur la sérotonine ».
Delphine Chayet relève qu’« une équipe de chercheurs de l’université de Californie a peut-être trouvé une serrure actionnée par les psychédéliques dans le cerveau. Dans une étude parue le 16 février dans la revue Science, ces scientifiques indiquent avoir identifié, en étudiant la région impliquée dans le contrôle des pensées notamment négatives (le cortex préfrontal), des récepteurs nichés à l’intérieur des cellules, dont l’activation serait à l’origine des phénomènes de plasticité cérébrale ».
La journaliste poursuit : « Les chercheurs observent un renforcement de la densité et du nombre d’«épines dendritiques», dont la fonction est de faire circuler le signal électrique, lorsque des récepteurs intracellulaires particuliers, appelés 5-HT2A, sont activés ».
Rémi Corne, ancien chercheur à l’université Paris Descartes, remarque ainsi : « Il est de plus en plus couramment admis qu’une telle croissance des circuits de transmission dans le cortex préfrontal joue un rôle antidépresseur. Ce phénomène de plasticité sous-tend probablement les effets thérapeutiques rapides et soutenus des psychédéliques ».
Delphine Chayet souligne toutefois que « le chemin vers une éventuelle application thérapeutique sera […] long. Pour le Pr Mallet, qui s’apprête à lancer un essai sur l’efficacité du LSD dans le traitement de l’alcoolisme sévère, «il est essentiel de mener des études intégrées combinant la recherche fondamentale et les études cliniques tant chez l’animal que chez l’homme» ».

« Fausses couches : vers un arrêt maladie sans carence et un suivi psychologique dès 2024 »

Date de publication : 9 mars 2023

Le Parisien

Le Parisien fait savoir que « le gouvernement instaure un arrêt maladie rémunéré sans jour de carence pour une femme ayant subi une fausse couche, à la différence d’un arrêt maladie classique. Cette «levée de la carence interviendra dès que possible et au plus tard» le 1er janvier 2024, a souligné le ministre de la Santé François Braun ».
Le journal précise qu’« adopté en première lecture dans la nuit de mercredi à jeudi, ce texte […] doit désormais être examiné au Sénat ».
Le quotidien relève que « le texte met en place par chaque Agence régionale de Santé, à compter de septembre 2024, un «parcours fausse couche qui associe des professionnels médicaux et psychologues hospitaliers et libéraux», afin que les femmes et leurs partenaires soient informés et orientés de manière systématique ».
Le Parisien ajoute que « la proposition de loi permet aussi aux sages-femmes, et plus seulement aux médecins, d’adresser directement leurs patientes ayant subi une fausse couche et leurs partenaires à un psychologue agréé par l’assurance maladie ».

« Cigarette, cannabis, alcool… Les jeunes n’ont jamais aussi peu consommé de drogues »

Date de publication : 10 mars 2023

Libération
Le Parisien

Charles Delouche-Bertolasi relaie dans Libération une enquête réalisée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) : « L’étude […] s’est intéressée aux consommations de 23.701 filles et garçons âgés de 17 ans en moyenne. Et les niveaux d’usage de drogues licite ou illicite n’ont jamais été aussi bas. Depuis la précédente enquête réalisée en 2017 par l’OFDT, tous les niveaux d’usage de drogue ont baissé ».
Le journaliste explique notamment qu’« en 2022, moins d’un jeune de 17 ans sur deux a déclaré avoir déjà fumé au moins une cigarette (…) au cours de sa vie (46,5%), contre 59% en 2017. Quelle que soit la fréquence de consommation considérée, le tabagisme a fortement baissé entre 2017 et 2022. […] En 2022, 15,6% des jeunes interrogés ont déclaré fumer quotidiennement contre 25,1% en 2017.
Stanislas Spilka, responsable du pôle enquêtes et analyses statistiques à l’OFDT, remarque que « cette baisse franche et nette, c’est du jamais-vu. Globalement on voit que le tabac chez les adolescents est aujourd’hui largement dénormalisé. Et 2014 a vu l’arrivée des premières générations qui n’ont connu que l’interdiction de ventes aux mineurs ».
Charles Delouche-Bertolasi remarque en outre « les jeunes fument toujours moins de cannabis. La baisse de son usage, amorcée depuis 2014, se confirme, quelle que soit la fréquence d’usage. L’expérience du premier joint fumé recule de près de 10 points par rapport à 2017 (29,9% en 2022 contre 39,1% en 2017). De même pour l’usage régulier – qui consiste en 10 consommations dans le dernier mois – et la consommation quotidienne, qui ont été divisés par deux entre 2017 et 2022 ».
Le journaliste observe que « les niveaux d’usages des drogues illicites marquent tous une baisse notable par rapport à 2017. Parmi ces substances psychoactives, la MDMA (ecstasy) reste ainsi le produit le plus consommé par les jeunes de 17 ans, avec une expérimentation (au moins une consommation au cours de la vie) de 2%. Elle est suivie par la cocaïne (hors cocaïne basée, connu sous le nom de crack) à 1,4% et les drogues hallucinogènes de type LSD ou kétamine qui se situent à 1% et 0,9% de public interrogé les ayant testées ».
« On note que 20% des jeunes interrogés n’ont jamais bu d’alcool. Ils étaient 5% il y a 20 ans », 
continue Charles Delouche-Bertolasi, qui s’interroge : « Comment expliquer cette baisse massive ? Pour Stanislas Spilka, l’impact de la pandémie de Covid-19 et des confinements successifs est indéniable ».
Le responsable note que « c’est la sociabilité qui favorise l’expérimentation. Lorsqu’on met des adolescents dans une situation d’île déserte, ce phénomène crée une telle parenthèse que finalement la situation devient le paroxysme d’une prévention : en isolant les adolescents, on s’aperçoit qu’ils n’expérimentent plus ni le cannabis ni le tabac ni l’alcool ».
Le Parisien titre pour sa part : « Addictions : les ados lâchent la cigarette, l’alcool et le cannabis ».
Le journal cite notamment William Lowenstein, addictologue et président de SOS Addictions, qui observe que « le tabac est en train de se ringardiser comme on l’espérait. Pour que cela continue, il faut arrêter le vapotage bashing, c’est le meilleur outil pour en sortir et aussi, contrairement à ce qu’on dit, pour ne pas y entrer ».
Le quotidien relève qu’« à l’hôpital Robert-Debré, la Dre Emmanuelle Peyret voit moins «de jeunes en ivresse pathologique arriver aux urgences» ». La responsable de l’unité d’addictologie du service de pédopsychiatrie de l’enfant et de l’adolescent déclare : « Durant les confinements, il y a eu moins de consommations possibles. Le problème, c’est qu’énormément de jeunes se sont rabattus sur les écrans, jeux vidéo et réseaux sociaux ».
Le Parisien note outre que « les jeunes lèvent moins le coude. Mais lorsque c’est le cas, ils ont tendance à en abuser ». Julien Morel d’Arleux, directeur de l’observatoire des drogues, indique qu’« un ado sur 5 qui ne boit qu’occasionnellement peut consommer plus de 5 verres en une seule soirée ! C’est un point de vigilance ».
« Et près de 14% dépassent ce seuil trois fois par mois », 
continue le journal. Le Dr Lowenstein réagit : « C’est énorme ! Cela signifie qu’un ado de 17 ans sur 10 prend une cuite tous les 10 jours ! Il y a urgence ! […] Les chiffres datent de 2022, or, on sortait de 2 ans de crise sanitaire et les fêtes n’avaient pas repris… J’aimerais savoir où l’on en est aujourd’hui ».

« « Dizaines de milliers d’enfants » sous psychotropes : le rapport choc sur la santé des 6-17 ans »

Date de publication : 13 mars 2023

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui annonce que dans un rapport, « le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) fait état d’une augmentation inquiétante de la consommation et de la prescription de médicaments psychotropes chez les plus jeunes ».
Bérangère Lepetit note ainsi que « ce document très attendu de 190 pages sur le mal-être des jeunes de 6 à 17 ans […] dresse un constat alarmant : alors que les enfants en France sont soumis à davantage d’épisodes dépressifs ou de troubles de l’humeur, on leur administre trop souvent, et à hautes doses, des psychotropes modifiant leur activité psychique, leur comportement, leurs émotions ».
La journaliste précise que « ce phénomène de surmédication, qui les rend somnolents et parfois apathiques, ne concerne pas des cas isolés mais bien «des dizaines de milliers d’enfants» âgés de 6 à 17 ans auxquels les médecins prescrivent souvent des traitements réservés, en France, à l’adulte ».
Sylviane Giampino, présidente du Conseil de l’enfance et de l’adolescence du HCFEA, déclare ainsi qu’« il faudrait être aveugle aujourd’hui pour ne pas faire de la santé mentale des enfants et adolescents une priorité et une urgence des politiques de santé, comme le recommande l’OMS. Nous pensions qu’en France, on prescrivait traditionnellement peu aux enfants, mais les chiffres ont doublé entre 2010 et 2021, et cela nous place parmi les pays les plus prescripteurs d’Europe ».
Bérangère Lepetit souligne qu’« entre 2014 et 2021, […] le taux de consommation chez les moins de 20 ans a augmenté de + 48,54% pour les antipsychotiques, + 62,58% pour les antidépresseurs, + 78,07% pour les psychostimulants (type ritaline), + 155,48% pour les hypnotiques et sédatifs ».
La journaliste ajoute que « ces prescriptions se font souvent « hors AMM » (autorisation de mise sur le marché), car les médicaments appropriés n’existent pas pour les enfants : c’est le cas pour 40% des prescriptions en ville, et entre 67 et 94% de celles délivrées à l’hôpital ».
Sylviane Giampino précise : « Nous ne remettons pas en cause l’utilité de ces médicaments ni leur prescription, mais nous sommes pour un rééquilibrage et alertons sur le déficit des autres formes d’aide et de soin apportés, et cela est bien antérieur à la crise du Covid ».
Bérangère Lepetit explique qu’« il y a un « effet ciseau » selon le HCFEA : à mesure que l’on détecte mieux la souffrance psychique chez l’enfant, on les gave de médicaments et, dans le même temps, les moyens de la pédopsychiatrie, le nombre et l’accessibilité des places en institut et en hôpitaux ont tendance à diminuer ».
Marie-Rose Moro, pédopsychiatre à la Maison de Solenn, déclare que « les médicaments sont une solution de facilité. Ils ont souvent des effets secondaires importants et ne sont parfois pas très adaptés au cerveau de l’enfant. Avant de se poser la question de les prescrire, il faudrait donc pouvoir rencontrer le jeune patient plusieurs fois, régulièrement, pouvoir réaliser une évaluation globale. Mais la plupart du temps, le suivi et l’accompagnement ne sont pas suffisants ».
Amandine Buffière, présidente de la fédération des CMPP (centres médico-psycho-pédagogiques), indique pour sa part qu’« en France, peu de médicaments sont autorisés pour les enfants. Mais cela m’arrive d’en prescrire et certains de mes collègues le font aussi pour que l’enfant puisse retourner à l’école, continuer à mener un semblant de vie normale ».
Bérangère Lepetit s’interroge : « Pourquoi vont-ils si mal ? L’école et la pression croissante qui s’y exerce en serait en partie responsable ».
Christine Barois, pédopsychiatre, note ainsi que « les dépressions commencent à s’observer chez des enfants dès 10 ou 11 ans, c’est nouveau. Quand ils sont en CE2, on a l’impression qu’ils vont entrer en prépa ! Il y a davantage de phobies scolaires, de harcèlement ».
« Et que dire du poids des réseaux sociaux, du téléphone portable, et plus largement des angoisses environnementales, économiques et sanitaires… », 
continue la journaliste, qui remarque qu’il « reste aux pouvoirs publics à s’emparer enfin du sujet. Les assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant, annoncées au mois de juin, pourraient être une bonne occasion de s’y atteler ».

« Services psy : après le Covid, les étudiants trouvent porte close »

Date de publication : 15 mars 2023

Libération
Le Monde

Libération remarque en effet dans une enquête : « Centres médico-psychologiques à bout de souffle, services spécialisés saturés, prise en charge dégradée : face à l’explosion des problèmes de santé mentale chez les jeunes, praticiens et chercheurs dénoncent «une entreprise de démantèlement» du secteur public ».
Maxime Tallant souligne ainsi que « les derniers chiffres de Santé publique France, publiés le 14 février, sont sans appel. Ils montrent une hausse de 23% des idées suicidaires chez les 18-24 ans et de 58% chez les 11-17 ans entre 2018 et 2021 ».
Le journaliste cite notamment Renaud de Tournemire, responsable d’une unité d’hospitalisation pour les adolescents au Centre hospitalier intercommunal de Poissy-Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) et vice-président de la Fédération française Anorexie Boulimie, qui indique : «On a un manque de lits en pédopsychiatrie et en pédiatrie pour adolescents, ça ne fait qu’augmenter depuis le Covid ».
« Une situation qui le pousse parfois à «mettre des adolescents du côté des nourrissons, dans des lieux qui ne sont ni adaptés ni sécurisés avec un personnel qui n’a pas l’habitude». Pour faire face, les hôpitaux tentent de rediriger au mieux les patients vers des structures de soins publics comme les centres médico-psychologiques (CMP), premier maillon de la chaîne de prise en charge »,
 note Maxime Tallant.
Tonya Tartour, sociologue spécialisée sur les questions de santé mentale et de psychiatrie, remarque quant à elle : « En CMP, la première question que l’on se pose, c’est où est-ce que l’on peut externaliser ? C’est leur seule manière de tenir. […] Depuis les années 80, il y a eu un délaissement de l’Etat libéral concernant la santé mentale. On voit que toutes les politiques publiques prises depuis des années conduisent à un délitement. On demande aux professionnels d’effectuer plus de tâches à coûts constants ».
Maxime Tallant note que « selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, publié en 2021, la capacité d’accueil en psychiatrie des hôpitaux publics a chuté de 13% entre 2013 et 2019, au profit du secteur privé ».
Le journaliste observe que pour Jérôme Maillé, secrétaire général adjoint du Syndicat national des psychologues (SNP), « les Assises de la santé mentale, clôturées en septembre 2021, «ont accouché d’une souris». Pour lui, le dispositif «Mon psy», mesure phare des Assises qui permet de bénéficier de remboursement de séances chez le psy, se résume «à de la poudre aux yeux». Le secrétaire général du SNP regrette par ailleurs une «une absence de création de postes et d’ouvertures de lits supplémentaires» alors que 54% des professionnels du secteur s’étaient prononcés pour une hausse des moyens humains et financiers lors d’une consultation ouverte ».
Le Monde titre pour sa part : « L’activité physique, une thérapeutique dans la dépression de l’enfant et de l’adolescent ».
Pascale Santi note ainsi : « On connaît les effets protecteurs de l’activité physique (AP) contre la dépression de l’adulte. Une étude de l’université de Hongkong publiée en février dans Jama Pediatrics montre son intérêt pour agir sur celle des enfants et des adolescents, qui peut s’exprimer par des passages à l’acte, des plaintes somatiques, de l’irritabilité… ».
« Des résultats bienvenus, d’autant plus que les troubles de l’humeur sont en hausse chez les jeunes, en raison notamment de l’épidémie de Covid-19, avec environ un adolescent sur six touché », 
souligne la journaliste.

« Consommation de psychotropes chez les 6-17 ans : un nouveau rapport jugé « trop alarmiste » »

Date de publication : 16 mars 2023

Le Monde

Minh Dréan revient dans Le Monde sur ce rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA), qui « alertait sur la hausse de la consommation de psychotropes (…) chez les enfants et les adolescents. Un document qui a soulevé de nombreuses critiques de pédopsychiatres ».
La journaliste observe qu’« OIivier Bonnot, pédopsychiatre au CHU de Nantes et secrétaire général du Collège national des universitaires de psychiatrie, dénonce un rapport «alarmiste», ainsi qu’une «diabolisation des médicaments et une stigmatisation pour les jeunes qui en prennent» ».
« Sylviane Giampino, psychologue et présidente du conseil de l’enfance et de l’adolescence du HCFEA, assure, elle, que le rapport n’était pas à charge mais s’interrogeait sur «le déséquilibre entre les différents types d’aides» »,
 continue-t-elle. La psychologue remarque que « la consommation augmenterait 2 fois plus vite chez l’enfant que chez l’adulte ».
Minh Dréan note qu’elle « s’inquiète d’une prise de psychotropes «qui pourrait toucher 5% de la population pédiatrique». Une «donnée hypothétique» à mettre en perspective, «la prévalence des troubles mentaux chez les enfants étant autour de 20%», nuance Diane Purper-Ouakil, pédopsychiatre au CHU de Montpellier ».
La journaliste relève que « plusieurs facteurs concourent à cette hausse ». Olivier Bonnot déclare que « la souffrance psychologique et psychiatrique des jeunes augmente, donc, par un effet mécanique, les prescriptions aussi ».
Minh Dréan ajoute que « ce n’est que depuis une quinzaine d’années que les psychotropes sont prescrits aux enfants », Olivier Bonnot remarquant : « Lorsque l’on part de très peu et quand on se met à en prescrire un peu plus, les chiffres explosent ».
Diane Purper-Ouakil indique en outre que « les études montrant l’efficacité de certains médicaments sur les symptômes se sont aussi multipliées ». Minh Dréan précise : « C’est le cas notamment du méthylphénidate, médicament utilisé dans le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ».
Julie Rolling, pédopsychiatre au CHU de Strasbourg, indique quant à elle que « les médicaments font partie intégrante de l’arsenal thérapeutique mais ne doivent pas se substituer à une prise en charge globale du patient ».
Minh Dréan retient que « les spécialistes tirent la sonnette d’alarme sur un manque criant de moyens. En France, 597 pédopsychiatres sont recensés – entre 2010 et 2021, ce sont 420 professionnels qui sont partis à la retraite sans être remplacés –, des effectifs bien en deçà des besoins ».

« Sommeil des Français : la qualité se dégrade, des idées reçues persistent »

Date de publication : 17 mars 2023

La Croix

Léa Delaplace note en effet dans La Croix qu’« à l’occasion de la Journée du sommeil […], une enquête commandée par l’Institut national du sommeil et de la vigilance confirme une détérioration de la qualité de sommeil des Français. Les premiers concernés adoptent plusieurs comportements pour mieux dormir, non sans idées reçues ».
La journaliste retient que les Français « sont près de 6 sur 10 à connaître des difficultés de sommeil : réveils nocturnes, insomnies, terreurs. En 2021, ils étaient 4 sur 10. 75% d’entre eux cherchent à remédier à ces troubles en adoptant de nouvelles habitudes. Mais toutes ne sont pas bénéfiques ».
Le Dr Isabelle Poirot, spécialiste des troubles du sommeil au CHRU de Lille, note ainsi que « les patients sont plutôt éduqués et ont quelques connaissances sur ce qui influe sur le sommeil. Mais toutes les croyances qui sont appliquées ne sont pas forcément correctes ».
« Parmi ces faux remèdes : la consommation d’alcool en soirée. 16% des Français croient que cela aide à dormir »,
 remarque Léa Delaplace. Le Dr Poirot explique qu’« on a l’impression de s’endormir plus vite, sauf qu’en vérité l’alcool allège et fragmente le sommeil ».
La psychiatre poursuit : « Faire du sport, c’est oui. Mais pas intensément le soir. Cela impacte directement la régulation de la température corporelle ».
Léa Delaplace note que « d’autres font le choix d’aller au lit précocement, 2 heures plus tôt que l’heure habituelle, quitte à rester au lit même si le marchand de sable ne passe pas. «C’est surtout un gage d’appréhension», regrette le Dr Poirot, qui invite à se lever et à se détendre autrement. Ils sont ensuite 46% à s’octroyer des grasses matinées le week-end, pour récupérer leur manque de sommeil de la semaine ». 
La praticienne déclare qu’« il vaut mieux préférer la sieste, c’est une meilleure récupération ».
La journaliste observe en outre que « les Français savent se coucher à une heure régulière, mais rechignent à se lever à la même heure du lundi au dimanche. Pourtant, c’est bien ce que préconise l’INSV. Avoir un rythme régulier, le matin comme le soir, en écoutant son horloge biologique. Car c’est elle qui devrait guider nos besoins et nos moments de repos en fonction, notamment, de la lumière ».
Le Pr Jean-Arthur Micoulaud, médecin du sommeil au CHU de Bordeaux, souligne qu’« il faut suivre son propre rythme, s’écouter, même si pour cela l’environnement, dont la société, doit nous le permettre ».

« Ces parents prescripteurs d’anxiolytiques à leurs enfants »

Date de publication : 17 mars 2023

Le Figaro

Jeanne Sénéchal constate dans Le Figaro que « la consommation d’hypnotiques et d’anxiolytiques a augmenté de 35% entre 2010 et 2021, d’après l’Assurance maladie. Cela ne prend pas en compte les médicaments donnés par les parents sans prescription, un phénomène dangereux ».
La journaliste se penche ainsi sur ces « parents qui donnent leurs propres médicaments, sans prescription, à leur enfant : du Lexomil ou de l’Atarax pour calmer les angoisses, des somnifères pour dormir la nuit… ».
Le Pr Daniel Marcelli, pédopsychiatre et professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, observe : « Comme si l’être humain avait constamment besoin de réguler le fonctionnement de son système nerveux central. Soit en l’excitant, soit en l’endormant, soit en l’apaisant ou en l’enfermant. Si ce phénomène n’est ni récent ni quantifiable, il n’en reste pas [moins] dangereux pour l’enfant ».
Jeanne Sénéchal souligne ainsi : « Que cela soit systématique ou occasionnel, donner un anxiolytique à son enfant, sans qu’il en ait réellement besoin ou sans que cela soit encadré, donne un mauvais signal à ce dernier ».
Le Pr Marcelli précise : « Celui qu’il n’est pas capable de s’en sortir avec ses propres moyens. En donnant à l’enfant un anxiolytique dès qu’il a un malaise, on lui fait comprendre qu’il n’a pas les ressources pour surmonter son mal-être et qu’il trouvera les solutions dans un produit extérieur ».
La journaliste indique que « si le médicament est pris sur le long terme, il peut aussi provoquer une accoutumance, voire une dépendance ».Le pédopsychiatre remarque que « ça met l’enfant ou l’adolescent dans une situation ou au moindre problème il risquera d’être dans l’addiction. Dans le recours permanent à la molécule miracle qui va tout supprimer ».
Jeanne Sénéchal ajoute que « la prise de ces médicaments peut créer également des problèmes neurophysiologiques », le Pr Marcelli indiquant : « Somnolence dans la journée, diminution de la perte d’attention, peuvent entraver le développement neuro-cérébral extrêmement important de l’enfant et de l’adolescent ».
La journaliste souligne que « des cas médicaux identifiés nécessitent un traitement : des adolescents manifestant des troubles de schizophrénie bien étiquetés ou encore ceux atteints d’une dépression mélancolique gravissime ».
« Mais d’une angoisse légère à la dépression mélancolique, il y a un monde de malaises qui ne nécessitent pas nécessairement de médicament. La communication et la patience sont la clef », 
poursuit-elle.

« Confinement : pourquoi on a déjà tout oublié »

Date de publication : 17 mars 2023

Libération

Nicolas Celnik rappelle dans Libération que « le 16 mars 2020, la France se confinait. Nous sommes nombreux à avoir oublié les détails de cette période, parce que notre mémoire n’est pas faite pour enregistrer ce type d’événement ».
Le journaliste note ainsi qu’« essayer de se replonger avec plus de précision dans cet étrange printemps conduit beaucoup d’entre nous à réaliser que ces jours que l’on qualifiait alors d’«historiques» se sont déjà délités dans notre mémoire. Des chercheurs vont jusqu’à parler de «désordre temporel lié au Covid», qui nous coincerait entre un «passé effroyable et un futur repoussé» ».
Il observe : « Pour qui s’intéresse au fonctionnement de la mémoire, le confinement a été une occasion inespérée de mener des expériences grandeur nature. Des chercheurs de l’université de Pelotas, au Brésil, ont ainsi demandé à 2321 personnes d’évaluer l’état de leur mémoire depuis la pandémie : un tiers des adultes interrogés estime avoir des souvenirs moins précis après la mise en place des mesures de distanciation sociale ».
« D’autres, de l’université d’Otago en Nouvelle-Zélande, observent que la performance de la mémoire augmente pendant les 30 premiers jours de confinement, puis décroît significativement. Si ces études confirment le lien que faisaient déjà les Nations unies entre la baisse d’activité physique et le déclin des capacités mémorielles, le cadre du confinement a quelques particularités qui pourraient expliquer pourquoi l’on s’en souvient si mal », relève Nicolas Celnik.

Le journaliste indique que « plus le moral est bas, moins la mémoire fonctionne ». Il cite notamment Suparna Rajaram, professeure de psychologie, chercheuse à l’université de Stony Brook (New York) : « La mémoire reconstitue tous ces souvenirs comme faisant partie d’un seul et même grand événement ».
Nicolas Celnik précise : « La chercheuse s’appuie sur deux mécanismes bien connus de constitution de la mémoire : le biais de récence et le biais de primauté, c’est-à-dire le fait que l’on mémorise mieux les éléments se trouvant au tout début ou à la toute fin d’une série, qu’il s’agisse d’une suite de nombres ou de jours. On aura donc tendance à se souvenir du premier jour du confinement, et du dernier, puis d’une vague et longue continuité entre ces deux bornes ».
« En temps ordinaire, la mémoire peut s’ancrer à des points de repère : une fête d’anniversaire qu’on organise soigneusement, un film dont on attend impatiemment la sortie au cinéma, la finale de la Ligue des Champions… Tous ces marqueurs ont disparu pendant le confinement, pour laisser place à une routine quotidienne plus ou moins infernale »,
 remarque le journaliste.
Il relève qu’« en décrétant le 17 mars, anniversaire du premier confinement, comme journée nationale de célébration des soignants, la Fédération hospitalière de France espère bien profiter de la commémoration pour maintenir, a minima, la mémoire des applaudissements de 20 heures ».

« Le delirium postopératoire est associé à un déclin cognitif accéléré »

Date de publication : 21 mars 2023

Le Monde

Sandrine Cabut observe dans Le Monde : « Troubles de la conscience et du comportement, confusion, voire idées délirantes, hallucinations… Le delirium postopératoire (POD) est une complication fréquente dans les jours qui suivent une intervention chirurgicale, en particulier chez les personnes âgées ».
La journaliste relève que « cet état passager […] pourrait avoir des conséquences à plus long terme au niveau cérébral. Une étude américaine, publiée le 20 mars dans la revue JAMA Internal Medicine, montre ainsi que la survenue d’un delirium postopératoire est associée à une accélération de 40% du déclin cognitif dans les 6 ans qui suivent ».
Sandrine Cabut explique que « les chercheurs ont inclus 560 patients (dont 58% de femmes), participant à une cohorte de sujets âgés de plus de 70 ans suivis après une intervention chirurgicale. Avant l’opération et régulièrement après, ces volontaires ont été soumis à une évaluation cognitive complète par une batterie de 11 tests neuropsychologiques. Parmi eux, 134 (soit 24%) ont présenté un delirium postopératoire ».
La journaliste indique que « dans ce groupe, l’âge moyen est légèrement plus élevé que dans celui des patients qui n’ont pas subi cette complication, et leurs scores cognitifs de départ sont un peu inférieurs ».
Elle constate que « c’est surtout au fil du temps que l’écart se creuse, avec 6 ans de recul : la pente de déclin cognitif est beaucoup plus raide dans le groupe qui a eu un delirium postopératoire que dans l’autre, «de l’ordre de celle observée chez les personnes qui ont eu un diagnostic de maladie d’Alzheimer dans les 5 ans», soulignent les auteurs ».
Sandrine Cabut retient ainsi : « Ils considèrent que le déclin cognitif est accéléré de 40% après POD, par rapport au vieillissement normal. D’autres études seront nécessaires pour savoir si l’association est causale ou si le delirium est surtout un marqueur de susceptibilité. En attendant, ces résultats plaident pour la prévention de cette complication chez les sujets âgés devant subir une intervention chirurgicale ».
La journaliste note que « dans sa dernière mise à jour sur le sujet, datée de novembre 2019, la Société française d’anesthésie et de réanimation liste les mesures de prévention et de prise en charge du POD ». Le Dr Franck Verdonk écrit ainsi qu’« en cas de développement d’un delirium, la prise en charge immédiate des facteurs étiologiques et des symptômes a un impact majeur sur la réduction de sa durée et de ses conséquences ».
Il souligne toutefois : « Bien que de nombreuses études aient documenté les conséquences cliniques et économiques du POD, des interventions systématiques visant à en réduire l’incidence et la durée sont rarement mises en œuvre ».

« La Cour des comptes au chevet de la pédopsychiatrie »

Date de publication : 22 mars 2023

Libération
La Croix

Nathalie Raulin note en effet dans Libération que « l’offre de soin de pédopsychiatrie est «inadaptée» aux besoins d’une jeunesse sortie affectée de la crise du Covid. Dans un rapport étoffé rendu public ce mardi, la Cour des comptes ne mâche pas ses mots ».
Pierre Moscovici, son président, souligne que « remédier aux faiblesses de l’organisation de soins de pédopsychiatrie, aux carences de la politique de prévention et à une gouvernance des politiques de santé peu efficiente est un enjeu prégnant de santé publique ».
La journaliste constate que « sur 1,6 million d’enfants et d’adolescents souffrant de troubles psychiques, seuls 750.000 à 850.000 bénéficient actuellement de soins prodigués en pédopsychiatrie par les professionnels spécialisés (…). La faute à l’inégale répartition de l’offre de soins sur le territoire ».
Nathalie Raulin explique qu’« avec 360.000 jeunes accueillis en 2021, les centres médico-psychologiques infanto-juvéniles (CMP-IJ) se concentrent dans les départements urbains et denses : on en compte 56 dans le Rhône mais seulement 3 en Haute-Loire. Or cette disparité n’est pas compensée par une offre d’hospitalisation en pédopsychiatrie plus importante : en 2021, huit départements ne disposaient toujours d’aucun lit d’hospitalisation réservé aux moins de 18 ans ».
La journaliste ajoute que « pour la Cour, il y a plus préoccupant encore : les enfants pris en charge ne sont pas forcément ceux qui devraient l’être en priorité ».
Cette dernière indique que « dans l’état actuel de l’organisation des soins, et en particulier dans les CMP-IJ, une partie des jeunes patients suivis ne souffrent que de troubles légers, au détriment de la prise en charge rapide d’enfants souffrant de troubles plus sévères ».
Nathalie Raulin note en effet que « le nombre de pédopsychiatres exerçant en libéral ayant fortement diminué (…), les familles en détresse se tournent vers les CMP-IJ pour obtenir conseils et évaluation de leurs enfants ».
Pierre Moscovici note que « submergées par les demandes, ces structures publiques s’engorgent et ne sont plus en mesure de prendre en charge les cas les plus sévères ».
La journaliste continue : « Non suivis, les enfants en crise atterrissent de plus en plus fréquemment aux urgences hospitalières. […] Or, quand ils sont hospitalisés, les mineurs ne le sont souvent pas dans un service adapté : les lits en pédopsychiatrie étant contingentés et saturés (…), ils sont orientés le plus souvent vers des services de pédiatrie ou vers des services pour adultes ».
Nathalie Raulin conclut que « pour [la Cour], il faut impérativement remettre de l’ordre dans des parcours de soins chaotiques. Cela passe […] par un renforcement de la formation des médecins généralistes et des pédiatres dans le dépistage des troubles psychiques infanto-juvénile mais aussi dans l’information et l’orientation des patients et de leur famille ».
« Elle suggère en outre de confier l’accueil de première ligne et la primo évaluation des patients à d’autres types de structures, comme les «maisons de l’enfance et des familles» (…) aujourd’hui en cours d’expérimentation », 
relève la journaliste.
La Croix titre de son côté : « Santé mentale des enfants : la Cour des comptes appelle à «revitaliser» la pédopsychiatrie ».
Jeanne Ferney remarque ainsi que « l’offre de soins en pédopsychiatrie n’est pas à la hauteur, selon la Cour des comptes. […] La juridiction appelle à «revitaliser la pédopsychiatrie», aujourd’hui caractérisée par «une offre peu adaptée, des parcours de soins peu lisibles et une gouvernance peu efficiente», selon Pierre Moscovici ».
La journaliste note aussi que « cette situation résulte en partie du «virage ambulatoire» entamé il y a une dizaine d’années par la France, soit le transfert de soins traditionnellement faits à l’hôpital vers des professionnels libéraux ou des structures comme les centres médico-psychologiques infanto-juvéniles. […] Les CMP-IJ, devenus la principale porte d’entrée vers des soins psychiques, sont engorgés, et les familles ne savent plus vers qui se tourner ».
Jeanne Ferney indique que « la Cour des comptes préconise, dans ces territoires en tension, d’augmenter le nombre de lits d’hospitalisation, après une évaluation précise des besoins par les agences régionales de santé ».
« La juridiction formule plusieurs autres recommandations, lesquelles pourraient être mises en œuvre à moyens constants. […] D’abord, la mise au point d’un état des lieux exhaustif de la situation épidémiologique des troubles psychiques des enfants en France, à actualiser tous les 10 ans au moins, afin d’évaluer plus précisément les besoins. Ensuite, l’amélioration de la formation des généralistes et pédiatres au dépistage des troubles psychiques 
», poursuit Jeanne Ferney.

« La misophonie, quand les petits bruits du quotidien gâchent la vie »

Date de publication : 24 mars 2023

Le Figaro

Delphine Chayet évoque dans Le Figaro la misophonie, « littéralement, la haine des sons », qui « peut gâcher la vie ».
La journaliste explique que « ce trouble, identifié et nommé il y a moins de 15 ans par un scientifique américain, se caractérise par une réponse émotionnelle disproportionnée à des bruits du quotidien – le plus souvent d’origine humaine ».
« Il n’est pas encore très connu en France mais toucherait, selon une étude publiée le 22 mars dans la revue Plos One, 18% des Britanniques, sans différence entre hommes et femmes, au point de représenter un «fardeau important» dans leur vie »,
 note-t-elle.
Delphine Chayet relève ainsi que « les chercheurs (King’s College de Londres) ont recruté 900 personnes représentatives de la population avant de leur faire passer des questionnaires et des entretiens avec des cliniciens spécialistes de la misophonie. Seuls 13% des participants connaissaient le terme ».
« Une longue liste de sons déclencheurs leur a été soumise : raclements de gorge, toux répétée, reniflements, mastication, bruits d’ongles sur la table, de touches de clavier, bâillements, ronflements, aboiements de chien, cris de bébés, craquements des articulations, emploi de certains mots ou accents, etc. », 
précise la journaliste.
Le Pr Cédric Lemogne, chef du service de psychiatrie de l’adulte à l’Hôtel-Dieu (Paris), observe que « grâce à une analyse statistique, les auteurs ont par ailleurs identifié différentes dimensions résumant l’expérience de la misophonie et permettant de mesurer sa sévérité. On retrouve notamment l’hostilité envers les personnes à l’origine du bruit, le sentiment de culpabilité, l’évitement des situations redoutées, les accès de colère ou de panique… ».
Delphine Chayet retient que « l’étude met ainsi en lumière l’amplitude des émotions ressenties (de la simple irritabilité à la rage, parfois avec pulsions agressives), et la gradation des conséquences sur le quotidien des personnes concernées. S’ils observent que «la misophonie est une affection relativement courante», les auteurs appellent à des recherches supplémentaires pour déterminer le seuil à partir duquel ces difficultés peuvent être considérées comme pathologiques ».
La journaliste indique que « l’origine de la misophonie est encore débattue. Arnaud Norena, chercheur CNRS au laboratoire de neurosciences cognitives d’Aix-Marseille, précise qu’elle n’est pas due à un dysfonctionnement du système auditif. (…) La misophonie s’apparenterait plutôt à une phobie – si ce n’est que l’émotion prédominante n’est pas la peur, mais la colère ».
Elle note que « les rares cliniciens connaissant aujourd’hui ce trouble proposent à leurs patients des thérapies cognitives et comportementales (TCC) avec l’objectif de les réacclimater petit à petit aux bruits haïs ».

« Les aliments gras et sucrés changent le cerveau… pour nous pousser à en manger plus »

Date de publication : 29 mars 2023

Le Monde

Pascale Santi rappelle dans Le Monde que « les études ont montré depuis longtemps qu’une alimentation trop sucrée et trop grasse est suspectée de favoriser les troubles métaboliques, l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, etc. ».
La journaliste fait savoir que « la nourriture a aussi de nombreux effets sur le cerveau. Les équipes de Dana Small, de l’école de médecine de l’université Yale (New Haven, Etats-Unis), et celle de Marc Tittgemeyer, de l’Institut Max Planck pour la recherche sur le métabolisme à Cologne, se sont penchées sur les façons dont les aliments trop riches peuvent le façonner ».
Pascale Santi explique ainsi qu’« une étude publiée le 22 mars dans la revue Cell Metabolism suggère que manger des aliments gras et sucrés, même en petite quantité et sur une courte période, agit sur notre activité cérébrale et modifie nos préférences pour ces mêmes aliments ».
Elle indique que « les chercheurs ont réparti les 49 volontaires – sans pathologie et de poids normal – en deux groupes. Le premier a mangé un yaourt riche en matières grasses et en sucre deux fois par jour pendant 8 semaines, puis un biscuit Granola ou équivalent, en plus de son alimentation normale. L’autre groupe a pris sur une période identique un yaourt avec le même nombre de calories, mais faible en gras et en sucre. Leur activité cérébrale a été mesurée avant et pendant les 8 semaines ».
La journaliste note qu’ensuite, « il a été demandé aux deux groupes de goûter et évaluer des desserts sucrés plus ou moins denses en matières grasses et des jus de pomme plus ou moins sucrés. Les membres du groupe ayant mangé les yaourts plus riches en matières grasses et en sucre ont déclaré ne plus apprécier le dessert pauvre en gras, ni le jus de pomme faiblement sucré, ce qui a permis de montrer que la préférence pour un aliment faiblement gras ou sucré était altérée ».
Serge Luquet, directeur de recherche au CNRS, observe qu’« en combinant des approches d’imagerie de l’activité du cerveau avec des tests comportementaux, les auteurs ont démontré que l’exposition répétée au yaourt gras et sucré modifiait la manière dont les structures dites “du circuit de la récompense” géraient une information ».
Le chercheur souligne ainsi qu’« une exposition, même faible, à plus de produits gras et sucrés diminue l’appétence pour une nourriture moins grasse et sucrée et change la manière dont les structures de la récompense répondent aux signaux alimentaires ou exécutent certaines tâches ».
Pascale Santi explique que « le système dopaminergique, c’est-à-dire la région du cerveau responsable de la motivation et de la récompense, était ici particulièrement activé chez les personnes ayant mangé une nourriture plus grasse et plus sucrée. Autrement dit, le cerveau apprend inconsciemment à préférer les aliments gras et sucrés ».
La journaliste remarque qu’« il reste à comprendre les mécanismes par lesquels la nourriture affecte notre cerveau. En effet, au cours des 8 semaines de test, les personnes du premier groupe n’ont pas pris plus de poids que celles du groupe témoin, et leurs valeurs sanguines, telles que la glycémie ou le cholestérol, n’ont pas varié ».
« Les chercheurs formulent l’hypothèse que leur préférence pour les aliments sucrés et gras va perdurer, ce qui va augmenter le risque de suralimentation et donc de prise de poids et de dysfonctionnement métabolique »,
 poursuit-elle.
Ils écrivent que « la modification de l’environnement alimentaire et la réduction de la disponibilité des aliments gras et sucrés à forte densité énergétique sont essentielles pour lutter contre la pandémie d’obésité ».

« Quand chiens et chats sont les bienvenus à l’hôpital »

Date de publication : 29 mars 2023

Le Figaro
Le Parisien

Soline Roy constate en effet dans Le Figaro : « Un chien de médiation à Curie, les animaux de compagnie des patients accueillis en réanimation ou en soins palliatifs… Alors qu’elles n’y ont longtemps pas eu droit de cité, nos amies les bêtes commencent à entrer à l’hôpital ».
La journaliste relève en effet que « le code de la santé publique est limpide : «Les animaux domestiques, à l’exception des chiens guides d’aveugles, ne peuvent être introduits dans l’enceinte de l’hôpital.» Une règle étendue à tous les établissements de soin, à l’exception des Ehpad depuis une circulaire du ministère de la Santé en 1986 ».
« Quelques services de soins palliatifs ont aussi franchi le pas. Il y a bien sûr l’étonnant exemple du cheval Peyo, visiteur de patients en fin de vie au CH de Calais. Mais certains services acceptent aussi la visite des animaux de compagnie des patients », 
continue Soline Roy.
Elle note que « le reste de l’hôpital aussi est en train de changer. En témoigne la nouvelle recrue de l’Institut Curie à Paris : Snoopy, chien de médiation. Le jeune setter anglais embauché à plein temps apprend à approcher les patients lorsque ceux-ci l’y invitent, à toucher leurs mains de sa truffe, à poser ses pattes sur le rebord du lit, mais pas sur le malade… ».
Isabelle Fromantin, infirmière et responsable de l’unité recherche plaies et cicatrisation à l’Institut Curie (Paris), qui coordonne le programme Kdog, explique qu’« il s’agit d’apporter un peu de légèreté et de bonheur dans un lieu anxiogène, pour les patients comme pour les soignants. Snoopy ne juge pas les gens, se fiche qu’ils soient malades, il permet à certains patients de se souvenir de moments de bonheur et d’interagir avec les soignants ou leurs proches sur un autre sujet que le cancer ».
Soline Roy relève que « du côté des équipes, l’animal semble adopté, et une étude va mesurer l’apport du chien pour la qualité de vie au travail ».
La journaliste note ainsi que « l’un des principaux obstacles à la présence des animaux à l’hôpital a longtemps été l’hygiène. Mais «des études menées notamment aux États-Unis ont montré une absence d’élévation du risque», explique Isabelle Fromantin ».
La Dr Agnès Lasheras, responsable de l’unité de prévention et contrôle des infections au CHU de Bordeaux, indique que « c’est une affaire de balance bénéfices-risques, comme tous les choix que l’on fait. On ne le proposera pas à un patient immunodéprimé, par exemple. Mais, pour certains malades, le bénéfice peut être très fort ».
Soline Roy ajoute que « peu d’études ont pu véritablement mesurer le bénéfice de la présence d’animaux auprès des patients, mais ils sont incontestables, estime le personnel hospitalier ».
Le Dr Benjamin Clouzeau, réanimateur à Bordeaux, remarque ainsi : « Il suffit d’assister à une rencontre une fois. Il y a une vraie émotion, pour les patients comme pour les soignants ».
Florence Méréo livre également dans Le Parisien un reportage sur « Dr Snoopy » : « Pelage noir et blanc, cette truffe humide est la nouvelle recrue très remarquée de l’Institut parisien Curie. (…) C’est la première fois en France qu’un hôpital intègre, à plein temps, un chien dans ses unités de soin ».
Marguerite Nicodème, infirmière en pratique avancée, indique que « sa mission est de détendre les patients, de leur rendre visite, de créer du lien entre les soignants aussi ».
La journaliste précise que Snoopy « n’a pas été choisi au hasard. Adopté à la SPA de Pornic (Loire-Atlantique), il répondait à tous les critères fixés par les soignants : taille moyenne, oreilles tombantes pour ne pas effrayer, doux, empathique, pas trop fou-fou et prenant son rôle au sérieux. Pour l’instant, il œuvre auprès des adultes, débute juste auprès des adolescents et sera bientôt prêt à épauler les enfants malades ».
Florence Méréo continue : « Faire des animaux des alliés du soin, l’idée fait son bonhomme de chemin. À Bordeaux, le CHU vient d’autoriser leur venue dans le service de réanimation ».
Le Dr Benjamin Clouzeau précise : « Les chiens, les chats de compagnie des patients peuvent leur rendre visite quand ils se réveillent. Ça n’a l’air de rien mais pour eux, c’est un élément extrêmement rassurant ».
Isabelle Fromantin note pour sa part que « cela crée des interactions entre soignants, qui se parlent autour du chien, créant ainsi des ponts entre la recherche et le soin direct. On sent que quelque chose de positif se passe ».

« Trois fois plus d’intoxications à la cocaïne ces dix dernières années »

Date de publication : 29 mars 2023

Le Figaro
La Croix

Le Figaro relève en effet que « la cocaïne se banalise en France. En début de semaine, Santé publique France a alerté sur la forte hausse de la consommation et des intoxications depuis plusieurs années. L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) a dénombré 23.335 passages aux urgences en lien avec la cocaïne entre 2010 et 2022, un chiffre qui a triplé en l’espace d’une décennie ».
Le journal précise que « les passages aux urgences touchent en priorité des hommes (75%) et de jeunes adultes, ce qui correspond au profil des consommateurs. Les patients sont admis principalement pour intoxication (65%), dépendance (13%) ou sevrage (7,5%). L’évolution est plus marquée chez les femmes (de 4,5 à 12,6 pour 100.000 passages, contre 12 à 29,2 pour les hommes) ».
« En 2019, la cocaïne était en cause dans 12% des passages aux urgences liés à l’usage de drogues contre 7% en 2015, selon les données du réseau Organisation de la surveillance coordonnée des urgences (Oscour) »,
 continue Le Figaro.
Le quotidien ajoute que « l’augmentation des intoxications peut s’expliquer de plusieurs manières : d’abord, du fait de la circulation depuis une dizaine d’années d’une cocaïne dont la teneur en principe actif a augmenté. Ensuite, en raison de l’émergence de nouveaux produits de synthèse plus puissants et plus toxiques que la molécule dont ils imitent les effets. Enfin, certains usages peuvent augmenter les risques, comme la polyconsommation avec de l’alcool ».
Le Figaro souligne que « l’enquête de l’OFDT démontre que la cocaïne a gagné en notoriété et s’est banalisée dans toutes les catégories sociales. Si son usage était plus important chez les chômeurs que chez les actifs dans les années 2000, il a augmenté chez ces derniers et concerne désormais tous les groupes professionnels. Ainsi que les femmes : en 2000, elles étaient 18% parmi les usagers de 18 à 64 ans, contre 28% en 2018, soit 10 points de plus ».
Le Pr Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie, réagit : « Ce rapport est assez inquiétant et devrait faire l’objet de mesures. Les mesures de répression existent. Un plan ou une action gouvernementale concertée est nécessaire avec comme pilote le ministre de la Santé ».
La Croix constate également que « la consommation (de cocaïne) augmente et se banalise ».
Le journal remarque que « cette drogue attire de nouveaux profils d’usagers alors que son image se banalise et que sa dangerosité tend à être moins perçue. Avec 600.000 usagers, ce serait la deuxième drogue illicite la plus consommée après le cannabis ».

« Consentement, précautions, « débriefing »… Les recommandations du comité d’éthique face aux violences gynécologiques »

Date de publication : 30 mars 2023

Libération
Le Monde

Apolline Le Romanser indique dans Libération que « faisant suite à la saisie de la Première ministre, Élisabeth Borne, en juillet dernier à la suite l’ouverture d’une enquête visant la secrétaire d’Etat Chrysoula Zacharopoulou, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu public (…) son avis sur le «consentement et le respect de la personne dans la pratique des examens gynécologiques et touchant à l’intimité» ».
La journaliste explique ainsi que « le groupe de travail a (…) auditionné une trentaine de personnes (professionnels de santé, associations de patients et d’usagers, doyens et internes…). 38 pages d’avis et recommandations en ont résulté. Le rapport permet à la fois de reconnaître la réalité des violences dénoncées par les patientes et patients, et proposer des pistes d’amélioration dans leur prise en charge et relation avec les soignants ».
Apolline Le Romanser souligne que « la question centrale de cet avis 142 est celle du consentement du ou de la patiente lors des examens gynécologiques ou touchant à l’intimité. (…) Ils «nécessitent une écoute et une considération de ce que les patientes et patients ressentent et expriment, une prise en compte de la pudeur et du besoin d’intimité, et une attention à la douleur ou à l’inconfort que l’examen peut éventuellement occasionner, qu’ils soient exprimés ou non». Le CCNE rappelle que le refus d’un examen «doit être pris en considération» ».
La journaliste ajoute que « l’instance appelle les professionnels à s’assurer du consentement répété et maintenu des patients. Il «ne doit plus être tacite ou présumé, mais explicite et différencié pour chaque examen pratiqué durant une consultation». Ce qui revient à demander explicitement au patient s’il ou elle accepte chaque acte médical. Sans pour autant instaurer un recueil écrit, jugé non pertinent ».
Apolline Le Romanser note que le CCNE « insiste (…) sur des «précautions supplémentaires» à prendre dans la prise en charge d’un ou une patiente «en situation particulière de vulnérabilité». Autrement dit, «les mineurs et mineures, les personnes en situation de handicap, de détresse psychique ou de fragilité cognitive et les victimes de violences.» Il souligne aussi la possibilité de mettre en place un «débriefing» après la consultation, sur le ressenti de la patiente et la nécessité des actes du médecin ».
Elle relève que « le groupe de travail a aussi questionné la présence des étudiants en médecine lors des examens : sans la remettre en cause, il préconise une attention particulière des praticiens titulaires «lorsque des élèves ou des étudiants réalisent ou assistent à des examens» ».
Apolline Le Romanser rappelle que « depuis plusieurs années, les témoignages et signalement de violences gynécologiques et obstétricales se multiplient. Certains groupes de défense des droits affirment que les patientes se voient fréquemment refuser le consentement éclairé, sont soumises à des comportements grossiers et dégradants par le personnel médical et même à des pratiques dangereuses. Des gynécologues de renom ont été mis en cause pour violences voire viol ».
« L’instance se montre donc inquiète sur la dégradation de la confiance entre soignants et patients, accentuée par la médiatisation de ces affaires. Il y associe plusieurs risques : perte de chance en cas de renoncement au soin pour les patientes, désaffection de ces métiers par les professionnels et évolution vers des pratiques médicales «non conformes aux besoins réels des patients et patientes». D’où certaines recommandations qui visent précisément à renforcer l’éthique des soignants dans leur pratique, dès les études de médecine », 
continue la journaliste.
Elle note toutefois que l’avis « statue uniquement sur la dimension éthique : la question du droit a été soigneusement éludée ».
Le Monde titre de son côté : « Violences gynécologiques : le Comité d’éthique défend un « consentement revisité » ».
Le journal explique aussi que « saisi par la première ministre, Elisabeth Borne, à la suite de dépôts de plaintes pour viol, le Comité consultatif national d’éthique a rendu un avis, mercredi 29 mars, sur la notion de consentement lors des examens gynécologiques. Il y appelle à rebâtir la relation de confiance entre patientes et médecins ».
Le quotridien relève qu’« au risque de faire quelques déçus, le CCNE s’est concentré sur l’analyse des enjeux éthiques relatifs à la pratique des examens gynécologiques et/ou médicaux touchant de facto à l’intimité, sans prendre position sur le débat juridique, ouvert à la question d’une nouvelle incrimination dans le code pénal pour les actes médicaux de pénétration vaginale ou rectale non consentis ».
Karine Lefeuvre, juriste et corapporteuse, précise : « On s’est posé la question du droit, on a auditionné des juristes, mais cette réponse-là n’est pas de notre ressort. Notre domaine est et doit rester celui de l’éthique ».


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