« Avant tout, entendre la souffrance de l’enfant »

Date de publication : 5 juin 2023

Le Figaro

« « Personne ne me croit. On m’a dit que je n’avais rien, que c’était dans ma tête. C’est la première fois qu’on nous écoute… » Ces mots, le Pr Frédéric Bernard, responsable du service d’algologie pédiatrique et soins palliatifs du CHU de Clermont-Ferrand, les entend trop souvent », indique Pauline Léna dans Le Figaro. « La fréquence de ces propos constitue la principale différence avec la douleur chronique chez l’adulte, et c’est d’une brutalité terrible », enrage le spécialiste.
« Ce défaut d’écoute allonge le délai d’errance avant la rencontre avec un expert qui pourra soulager les enfants et les adolescents, alors qu’ils sont de plus en plus concernés par les douleurs chroniques, qui représentent jusqu’à 40% des consultations dans certains centres d’étude et de traitement de la douleur pédiatrique », révèle la journaliste.
« Il y a notamment une composante émotionnelle très importante dans la douleur chez les enfants qui est trop souvent ignorée », regrette le Pr Bernard.  « Il a cependant été reconnu que les durées de consultation sont bien plus longues qu’avec les adultes, et nous ne devons pas justifier d’un nombre minimal annuel de consultations pour recevoir notre label », souligne la Dr Sylvie Berciaud, responsable de la consultation douleur chronique pédiatrique du CHU de Bordeaux.
« L’évaluation de la douleur, ses causes et ses répercussions sur la vie de l’enfant ou de l’adolescent sont donc plus difficiles à explorer, et certaines pathologies ont des présentations différentes, comme les migraines qui peuvent, chez l’enfant, provoquer des douleurs abdominales », note l’article. « La dimension psychologique, en particulier l’histoire familiale, pèse très lourd sur le succès de la prise en charge, avec des signatures neurologiques qui peuvent passer inaperçues pendant très longtemps », alerte-t-il.
« Nous avons des moyens satisfaisants sauf sur le nombre de psychologues et de pédopsychiatres », insiste la Dr Marine Letellier, responsable de l’équipe mobile douleur pédiatrique du CHU de Nantes. « Les familles peuvent néanmoins compter sur les ressources des associations impliquées dans la douleur pédiatrique, qui fournissent beaucoup d’outils de soutien validée par des professionnels », observe Le Figaro.
« L’autre grand regret des spécialistes est le manque de formation des médecins, qui reçoivent une seule heure de cours sur la douleur pédiatrique pendant tout leur cursus. Certains font volontiers appel à la ligne dédiée aux professionnels des CETD », indique la journaliste.
« Cette méconnaissance des médecins généralistes affecte aussi la prise en charge de la douleur aiguë, parfois tout simplement parce que les médecins n’osent pas prescrire d’antalgiques dont les autorisations de mise sur le marché n’ont été validées que pour les adultes, ou au contraire parce qu’ils ne s’inquiètent pas de voir un enfant prendre des antalgiques plus d’un mois après une petite intervention », met en garde Le Figaro.
« Comme chez l’adulte, c’est pourtant là qu’il faut se montrer particulièrement vigilant pour empêcher la douleur chronique de se glisser dans les failles induites par les médicaments. Surtout lorsque l’enfant traverse d’autres difficultés dans sa vie personnelle », conclut Pauline Léna.
 

« « C’est du jamais-vu auparavant » : bientôt un traitement contre l’addiction au cannabis ? »

Date de publication : 9 juin 2023

Le Parisien

Enola Tissandié indique en effet dans Le Parisien qu’« Aelis Farma, une société biopharmaceutique bordelaise, présente dans la revue Nature Medicine les premières études décrivant son candidat-médicament, AEF0117. Les résultats obtenus semblent prometteurs pour venir à bout des troubles liés à la consommation excessive de cannabis ».
Michel Lejoyeux, professeur en addictologie à l’université Paris Cité, remarque ainsi qu’« aucune molécule n’est disponible aujourd’hui. Si les données sont solides, nous pourrions utiliser ce type d’inhibiteur ».
Le Dr Pier Vincenzo Piazza, directeur général d’Aelis Farma et coauteur de ce travail, précise : « Le cannabis agit sur le récepteur CB1, l’un des récepteurs les plus utilisés dans le cerveau. Le récepteur CB1 s’occupe du plaisir, de la motivation, mais aussi de la capacité de la mémoire à oublier ».
Enola Tissandié explique que « cette drogue contient du THC, une molécule justement capable de mimer les effets de certains neurotransmetteurs et de se lier au récepteur CB1 ».
Le Dr Piazza souligne que « le THC active tous les récepteurs CB1 du cerveau en même temps, ce qui entraîne aussi bien les effets subjectifs positifs, la sensation d’être high (dans un état second), mais aussi les effets plus négatifs ».
La journaliste note que « basé sur un mécanisme naturel utilisé par le cerveau pour éviter la surstimulation de ses récepteurs, AEF0117 est le premier composé qui inhibe le récepteur CB1, responsable des effets d’addiction au cannabis ».
Elle ajoute : « La diminution des effets plaisants du cannabis ne risque-t-elle pas d’entraîner une surconsommation ? Eh bien non. Autre effet novateur d’AEF0117, «il diminue l’envie de prendre du cannabis, sans précipiter l’effet de sevrage, pas de crise de manque», précise le Dr Piazza », qui remarque : « C’est du jamais-vu auparavant ».
Enola Tissandié indique enfin que « les chercheurs ont bon espoir de voir leur découverte mise sur le marché avant 2030. (…) En parallèle, les chercheurs travaillent sur d’autres bienfaits de cette molécule et d’autres capables de bloquer le récepteur CB1, notamment pour améliorer la mémoire des personnes atteintes de trisomie 21 ».

« Dépression et anxiété : des conditions de travail déplorables nuisent à la santé des hospitaliers »

Date de publication : 9 juin 2023

Libération

Libération constate que « les hospitaliers vont mal et leurs conditions de travail y sont pour beaucoup. Fatigue, perte d’appétit, nervosité ou encore irritabilité : une vaste étude menée à l’été 2021, par le ministère de la Santé, entre deux vagues de Covid, révèle que les personnels hospitaliers souffrent nettement plus de dépression et d’anxiété que les autres salariés. Une «prévalence accrue» dans ce secteur directement «liée aux conditions de travail» ».
Le journal retient que « si les cas dits «sévères» ne sont pas plus nombreux, en revanche les troubles «légers à modérés» sont «nettement plus fréquents», de l’ordre de 38% pour la dépression (fatigue, perte d’appétit, difficultés de concentration…) et 28% pour l’anxiété (nervosité, inquiétude, irritabilité…), contre respectivement 30% et 22% pour «l’ensemble des personnes en emploi» ».
Le quotidien évoque ainsi « des mauvais résultats principalement dus aux «conditions de travail difficiles» d’un système hospitalier à bout de souffle, mais également à des «surcharges inhabituelles de travail», des «incitations à ne pas prendre ou à repousser un congé maladie» et des «difficultés à concilier vie personnelle et professionnelle» ».
Libération rappelle qu’« en 2016, le sociologue et spécialiste des questions de santé Frédéric Pierru analysait déjà les racines du mal-être hospitalier, et dénonçait une souffrance généralisée des soignants au travail dans les hôpitaux. En cause selon lui : un management industriel et une délégation croissante des tâches ingrates ».
« Les vagues de Covid successives n’ont pas arrangé les choses, d’autant qu’elles se sont abattues sur un hôpital public déjà délabré. (…) Et pour l’heure, aucun réel changement de paradigme ne se profile à l’horizon pour sortir l’hôpital du marasme »,
 conclut le journal.

« 13% des 6-11 ans ont un trouble probable de santé mentale »

Date de publication : 20 juin 2023

Le Parisien
Libération
Le Monde

Florence Méréo relaie dans Le Parisien les résultats de la « grande enquête sur le bien-être et la santé mentale des 6-11 ans, la première du genre dans l’Hexagone, menée par Santé publique France (SPF) ».
« Plus de 15.000 élèves scolarisés du CP au CM 2 dans 400 écoles ont été interrogés. Ainsi que leurs parents et leur enseignant. Le tout donne une « photographie » inédite de l’état psychique des plus jeunes d’entre nous »,
 note la journaliste.
Elle explique qu’« Enabee – c’est le nom de l’étude – nous apprend ainsi que 13% de ces écoliers présentent un trouble «probable» de santé mentale. Les épidémiologistes à la manœuvre tiennent à l’adjectif, car le questionnaire n’a pas valeur de diagnostic médical ».
Nolwenn Regnault, responsable de l’unité petite enfance de Santé publique France, remarque qu’« il s’agit d’un chiffre qui interpelle et nous montre que la santé mentale, partie intégrante de la santé, est l’affaire de tous ».
Stéphanie Monnier-Besnard, cheffe du projet Enabee, ajoute que « plus on mesure tôt, plus on agit tôt. (…) On retrouve des phobies, des troubles de l’attention ou de l’opposition ».
Florence Méréo précise que « les troubles dits émotionnels sont plus élevés chez les filles, alors que ceux du comportement se retrouvent majoritairement chez les garçons ».
Le Pr Richard Delorme, chef de la pédopsychiatrie à l’hôpital parisien Robert-Debré, confirme : « Comme les ados et les adultes, les enfants ne sont pas épargnés par les difficultés émotionnelles. Il faut les prendre en considération. On a trop tendance à penser que tout commence à 15 ans. Non, un petit pense et ressent à tout âge ! ».
La journaliste poursuit : « Avoir des données sur la santé mentale des bambins, il était temps ». Stéphanie Monnier-Besnard indique que « la problématique n’est pas nouvelle, mais la crise du Covid a mis en exergue la nécessité d’avoir des indicateurs précis, qui ont vocation à perdurer dans le temps. Ça a remis le sujet sur le devant de la scène ».
Florence Méréo relève en outre que « selon une autre étude, publiée également ce mardi par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), un jeune sur six âgé de 3 à 17 ans a eu besoin de consulter pour motif psychologique entre mars 2020 (le début du premier confinement Covid) et juillet 2021 ».
« Chez les adolescentes, une «importante» progression du recours aux soins a été observée »,
 note la journaliste.
Nolwenn Regnault déclare que « nos travaux pourront contribuer à l’élaboration de politiques publiques ».
Libération titre pour sa part : « Santé mentale : plus d’un enfant sur dix souffre au moins d’un trouble ».
Le journal relève aussi que « grâce aux questionnaires complétés par différentes populations (parents, enseignants et enfants), l’étude «Enabee» fait le constat que 13% des 6-11 ans présentent «au moins un trouble probable de santé mentale». C’est un taux de prévalence du même ordre que ceux observés dans d’autres pays en Europe sur la même tranche d’âge ».
Le quotidien précise notamment que « 5,6% des enfants présentent un «trouble émotionnel probable», soit un trouble anxieux (anxiété de séparation, anxiété généralisée, phobies spécifiques) ou dépressif. Quelque 6,6% des enfants présentent un «trouble oppositionnel probable» (une humeur particulièrement colérique, un comportement querelleur ou provocateur). Enfin, 3,2% montrent un trouble persistant d’inattention et /ou d’hyperactivité (TDAH) probable ».
« Reconduite régulièrement, l’étude permettra en effet de suivre l’évolution des indicateurs, d’évaluer l’impact d’événements éventuels (infectieux, environnementaux…), d’engager des actions de prévention »,
 ajoute Libération.
Pascale Santi relaie aussi dans Le Monde cette « première : 13% des enfants scolarisés de 6 ans à 11 ans présenteraient un trouble « probable » de santé mentale. (…) C’est la première fois qu’une étude épidémiologique d’ampleur nationale est réalisée sur la santé mentale auprès de cette population, pour laquelle il n’y avait jusqu’ici aucun indicateur ».
Le journal cite notamment Nolwenn Regnault, épidémiologiste, responsable de l’unité périnatalité, petite enfance et santé mentale de SPF, qui indique que « les analyses vont être poursuivies, et les données seront appariées à celles du Système national des données de santé (SNDS), notamment sur le recours au soin (les hospitalisations, les traitements médicamenteux, etc.) et des données indirectes comme le nombre de consultations chez le généraliste, par exemple ».
Diane Purper-Ouakil, responsable du service de pédopsychiatrie du CHU de Montpellier, remarque quant à elle qu’« avoir enfin une étude d’une grande ampleur sur la santé mentale de l’enfant est une bonne nouvelle. (…) Les besoins sont immenses. Or on est très loin des ressources allouées aux maladies cardiovasculaires ou au cancer ».

« Syndrome post-traumatique : l’armée française au chevet de ses blessés psychiques »

Date de publication : 20 juin 2023

La Croix

C’est ce que titre La Croix, qui observe qu’« environ 3000 soldats français souffrent de syndrome post-traumatique. Cette blessure psychique, qui peut être lourdement invalidante, touche davantage que les blessures physiques. Des militaires témoignent, alors que l’armée organise la Journée nationale des blessés, samedi 24 juin ».
Olivier Tallès explique ainsi que « les souvenirs blessent parfois plus violemment que les balles, au point de laisser un soldat invalide. Mais le handicap du vice-amiral Marin Gillier est invisible : il s’agit d’une blessure psychique que les psychiatres appellent le stress post-traumatique (SPT). Pour cet ancien nageur de combat qui a passé 40 ans dans les forces spéciales, cela a commencé au Rwanda, en 1994, lors de l’opération Turquoise. Sa voix se brise en évoquant ce bâtiment «aux murs couverts de sang jusqu’à 2 mètres de hauteur» ».
« Il reprend la parole devant des centaines de personnes, des militaires ou des membres de leur famille, venus assister au colloque organisé en avril dernier par l’association Solidarité défense sur les blessés psychiques de guerre »,
 indique le journaliste.
Olivier Tallès note que « c’est la première fois que l’ancien commandant des opérations spéciales prend la parole ainsi en public, un signe parmi d’autres que le stress post-traumatique a cessé d’être tabou au sein de l’armée française ».
« Aux racines de ce trouble insidieux provoquant crises d’angoisse, colère, hypervigilance, insomnies, dépression et somatisation : une confrontation brutale avec la mort qui produit une effraction dans le cerveau et cause des lésions cérébrales. Quelque 3000 soldats français souffrent de blessure psychique, selon le secrétariat d’État aux anciens combattants, qui a mis en place un programme visant à renforcer l’accompagnement des victimes d’ici à 2030 »,
 indique le journaliste.
Il poursuit : « La névrose de guerre est vieille comme la guerre. Mais sa prise en charge a mis du temps à émerger. (…) C’est l’Afghanistan qui marque un vrai tournant. Après une longue période d’opérations de maintien de la paix, les troupes y redécouvrent la violence des combats et les traumatismes associés. À la fin des années 2000, l’armée française commence à développer un suivi psychologique au départ et au retour du conflit afghan. Le sas de retour de mission est alors mis en place ».
Olivier Tallès souligne en outre que « le SPT touche de plein fouet les familles, à commencer par l’épouse et les enfants. (…) Quand elle n’éclate pas en cours de route, la famille peut à l’inverse constituer une ancre à laquelle le patient pourra se raccrocher ».

« Les « drogues des concours » n’améliorent pas les performances »

Date de publication : 22 juin 2023

Le Monde

Florence Rosier se penche dans Le Monde sur les « «dopants cognitifs» ou «psychostimulants». A l’approche des examens et des concours, bien des étudiants se laissent tenter par ces substances, espérant ainsi renforcer leur mémoire, accroître leur concentration et booster leurs performances intellectuelles ».
La journaliste explique qu’« il s’agit souvent de produits en vente libre (boissons énergisantes, comprimés de caféine…). Mais il peut aussi s’agir de médicaments délivrés sur ordonnance, détournés ici de leur usage médical, comme le méthylphénidate (Ritaline), prescrit contre les troubles déficitaires de l’attention (TDA), ou encore le modafinil, indiqué contre l’hypersomnie et la narcolepsie ».
Elle note que « recourir à ces médicaments psychostimulants n’est pourtant pas une bonne idée, révèle une étude parue (…) dans la revue Science Advances. Leur surnom anglo-saxon de smart drugs (« drogues intelligentes »), en effet, y apparaît largement usurpé ».
Florence Rosier indique ainsi que « sous la direction de Peter Bossaerts, de l’université de Cambridge (Royaume-Uni), les auteurs ont recruté 40 participants volontaires (…) âgés de 18 à 35 ans. Ces personnes ont été tirées au sort pour recevoir soit un placebo, soit du méthylphénidate, soit du modafinil ou de la dextroamphétamine (un médicament non autorisé en France, utilisé dans certains pays pour traiter l’hyperactivité ou l’hypersomnie), à des doses habituelles dans leur indication médicale ».
La journaliste note qu’« une heure et 30 minutes après l’ingestion d’une des trois drogues ou du placebo, les volontaires ont été soumis à un test cognitif, le «problème d’optimisation du sac à dos». En clair, ils devaient choisir un certain nombre d’objets de poids et de valeurs variables pouvant entrer dans un sac à dos d’une capacité donnée, tout en maximisant la valeur totale du contenu du sac ».
Elle retient que « lorsque les participants utilisaient une de ces molécules, ils passaient plus de temps sur cette tâche et testaient plus de solutions, mais ces efforts accrus n’augmentaient pas leurs chances de trouver la solution. En clair, ils déployaient plus d’efforts pour moins de réussite ! Finalement, ces drogues réduisaient la productivité, définie comme la valeur de la réponse, rapportée au nombre de tentatives ».
Les auteurs écrivent ainsi : « Nos résultats suggèrent que les “drogues intelligentes” augmentent la motivation, mais qu’elles réduisent la qualité de l’effort, cruciale pour résoudre des problèmes complexes ».
Lionel Naccache, neurologue à l’Institut du cerveau (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris), réagit : « Les volontaires ayant pris un de ces prétendus dopants cognitifs semblent livrés à des raisonnements et à des choix plus impulsifs et aléatoires ».
Mathias Pessiglione, neuroscientifique à l’Institut du cerveau (Paris), note pour sa part que « si ces molécules ne rendent pas plus intelligent, elles peuvent cependant aider des personnes fatiguées ou en manque de sommeil à retrouver une certaine énergie et à travailler plus longtemps. Gare toutefois à l’effet rebond sur la fatigue, après les examens ».
Florence Rosier rappelle en outre que « comme tout médicament, ces molécules ont des effets indésirables. Le méthylphénidate, en particulier, «s’avère extrêmement dangereux dans les cas de malformations cardiaques ou de dépression», alertait l’Inserm en 2017 ».
Jean-Antoine Girault, neurobiologiste, directeur de recherche Inserm, souligne de son côté que « ces molécules peuvent augmenter les troubles du sommeil et l’irritabilité. Et elles induisent un petit risque d’addiction, lié à leur mode d’action ».

« Nous, jeunes psychiatres, faisons le constat d’une psychiatrie sinistrée »

Date de publication : 22 juin 2023

Le Monde

Le Monde publie une tribune de jeunes psychiatres, selon qui « les malades mentaux sont les laissés-pour-compte de la société. (…) Ils s’inquiètent d’un abandon de la psychiatrie par le gouvernement et de la montée en puissance d’un discours sécuritaire sur le sujet ».
Les signataires observent ainsi que « de jeunes psychiatres se sont insurgés, dans Le Monde du 17 avril, contre le rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, qui fait état de l’augmentation des prescriptions de psychotropes chez les enfants et les adolescents ».
« Ils voient dans ce rapport un «dénigrement [de la psychiatrie] qui passe par des attaques régulières contre ses pratiques thérapeutiques». Confondant intérêt des traitements et risque de surprescription, ils omettent la partie du rapport qui dit que «les moyens dédiés aux soins de première intention, et le déploiement des dispositifs psychothérapeutiques, éducatifs et sociaux ne semblent pas avoir augmenté dans les mêmes proportions» », 
relèvent-ils.
Ils poursuivent : « Jeunes psychiatres également, nous nous interrogeons sur ce à quoi nos collègues font référence lorsqu’ils évoquent une discipline en «plein essor», faite d’«avancées majeures». Dans notre pratique, nous n’avons pas été témoins d’avancées scientifiques majeures ces 20 dernières années concernant les traitements, ou la compréhension «biologique» des maladies psychiatriques ». 
Les signataires ajoutent : « Notre constat est celui d’une psychiatrie sinistrée : «beds managers» pour pallier la fermeture de 60% des lits depuis les années 1980 (…), défaut de formation, locaux vétustes, manque de moyens humains et financiers, obligation par la direction de faire des soins «pragmatiques», inflation des tâches administratives pour rendre compte de «l’activité», perte de sens du métier entraînant départs massifs et postes non pourvus, etc. ».
« Nous revendiquons la vaste étendue, la pluralité et l’autonomie de notre discipline, et refusons toute domestication par les neurosciences. Dans la pratique, a fortiori quand on travaille avec la relation humaine, le savoir-faire se nourrit de l’aléa du terrain, de l’imprévisible, de ce qui échappe à la maîtrise, et refuse la «tentative de réduire l’être humain à une définition et de le dissoudre dans des structures formelles», comme le stipule l’article premier de la Charte de la transdisciplinarité », poursuivent les psychiatres.
Ils soulignent : « Il y a urgence à ce qu’un grand plan public soit mis en œuvre pour la psychiatrie. Il convient cependant de faire attention à ce qu’un tel plan n’aille pas dans le sens d’une psychiatrie outrepassant la singularité du sujet, uniquement fondée sur la «preuve», exclusivement centrée sur le traitement médicamenteux, favorisant les logiques à court terme ou reposant sur des considérations économiques. Tout cela au détriment de ce que nous pouvons tisser collectivement à partir de la rencontre entre soignants et soignés, dynamique pourtant nécessaire à la santé de tous ».

« Ces nouvelles drogues de synthèse, peu chères et addictives, casse-tête des autorités »

Date de publication : 23 juin 2023

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui explique que « l’Europe en dénombre 900. Fabriquées en laboratoire, ces substances moins coûteuses et plus addictives se popularisent en France. Après chaque interdiction, de nouvelles molécules sont mises sur le marché ».
Elsa Mari livre ainsi une « enquête sur un fléau », notamment auprès du pharmacologue Jean-Claude Alvarez : « Quelques traces blanchâtres, même pas un gramme d’héroïne, capables d’envoyer au tapis un grand costaud. À la mi-mai, le poison a provoqué 23 overdoses dans le nord et l’ouest de la petite couronne parisienne. Dans leur salon, leur voiture, des hommes et des femmes sont tombés dans le coma au même moment. Du jamais-vu en France ».
La journaliste explique que « c’est à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) que la poudre diabolique a parlé. Le jeudi de l’Ascension, les biologistes ont récupéré des échantillons qu’ils ont mélangés à une goutte d’alcool, mis dans une grosse machine, capable de séparer les molécules, puis dans une autre qui, en les cassant, a révélé la recette. «Regardez», lance ce fin chimiste, expert judiciaire, en nous emmenant au «laboratoire des stupéfiants». Sur l’écran d’ordinateur, un pic montre une teneur en héroïne de 18%, bien trop pure ! Mais le logiciel décèle aussi la présence de plusieurs noms bizarres, qui n’ont rien à faire là ».
Elsa Mari relève que « la drogue a été coupée avec trois cannabinoïdes de synthèse, du cannabis fabriqué dans des laboratoires clandestins, responsable des dizaines d’hospitalisations. C’est la première fois qu’il fait autant de ravages dans le pays ». Le Pr Alvarez constate ainsi qu’« il est 200 fois plus puissant que le vrai ».
La journaliste continue : « Ce drame illustre la redoutable progression des nouveaux produits de synthèse en France. Arrivés début 2010, les NPS représentent désormais 10 à 20% des drogues en circulation ».
Le ministère de l’Intérieur souligne qu’« ils sont plus dangereux que les drogues classiques dont ils tentent de reproduire ou d’améliorer les effets. Ces produits ne sont plus cantonnés aux milieux festifs et alternatifs mais touchent l’ensemble du territoire. Ce phénomène est préoccupant ».
Elsa Mari note qu’« une molécule en chasse l’autre. Quand l’une tombe sous le coup de la loi, une nouvelle surgit ». Elle évoque en outre le fentanyl : « Les autorités redoutent l’arrivée de ce puissant opioïde de synthèse. Depuis lundi 19 juin, les douanes françaises peuvent saisir les substances chimiques pouvant servir à fabriquer cette «drogue du zombie», qui fait déjà des ravages aux États-Unis ».
« La 3-MMC, de la famille des cathinones, aux effets à mi-chemin entre la cocaïne et les amphétamines, se répand à toute allure. À tel point que, selon l’observatoire des drogues, «c’est le nouveau produit de synthèse le plus observé, depuis le début des années 2010, dans les saisies, les collectes et les cas cliniques» », 
continue la journaliste. 
Elle observe que sur Internet, « il est possible d’en commander en quelques clics. Depuis quelques années, des dealers, surfant sur le succès de ces produits, en vendent aussi sur les réseaux sociaux ».
Le Pr Amine Benyamina, addictologue, indique qu’« on est face à un marché mondialisé de la drogue. D’un côté, les trafiquants et les consommateurs ont le même âge, la même manière de communiquer ; de l’autre, les décideurs sont d’une autre génération. On est clairement dans un conflit d’époque. Il faut s’adapter ».
Elsa Mari souligne que « médecins et associations appellent à revoir la législation, et a minima à dépister le cannabis de synthèse et les cathinones sur la route ».

« »Diagnostic de viol » aux épreuves de médecine, une polémique qui donne de l’espoir sur la future génération de docteurs »

Date de publication : 26 juin 2023

Libération

C’est ce que titre Libération, qui souligne que « le viol n’est ni un diagnostic ni une maladie et, bonne nouvelle, les futurs médecins en sont conscients. La bronca provoquée par une erreur d’énoncé dans leurs épreuves de sixième année révèle leur maturité sur le sujet ».
Lauren Provost explique ainsi que « 9000 externes de sixième année (viennent de) passer les redoutées épreuves classantes nationales (ECN), le concours dont le classement déterminera l’accès à la spécialité et au CHU de son choix ».
« Dans les groupes Facebook où les étudiants discutent, s’entraident ou paniquent au sujet de leurs épreuves, ils sont nombreux à commenter l’une des questions d’un dossier clinique progressif. Comprendre : un dossier qui présente un cas concret, dans lequel l’étudiant progresse de question en question. Celle qui les fait parler concerne un viol »,
 indique la journaliste.
Elle précise que « le dossier portait sur une adolescente de 16 ans qui se présente en consultation gynécologique avec sa mère pour demander un moyen de contraception. Sa mère la décrit comme colérique, avec des changements importants d’humeur et des résultats scolaires en baisse. La patiente semble fragile et triste, peut-on lire dans le dossier. La question suivante apprend aux candidats que lors de l’échange avec le soignant, l’adolescente révèle avoir eu son premier rapport sexuel il y a quelques semaines avec un jeune homme rencontré lors d’une soirée. Elle dit avoir bu quelques verres d’alcool et l’avoir suivi. Il l’aurait emmenée dans un endroit reculé et ils auraient eu un rapport sexuel dans la rue. Elle n’a pas osé dire non alors qu’elle n’était pas d’accord et s’en veut terriblement. «Quel diagnostic évoquez-vous ?», demande-t-on aux étudiants. Une fois leur réponse entrée, la suite apparaît… «Vous évoquez un diagnostic de viol» ».
Des étudiants réagissent : « On nous demande de poser un diagnostic sur un crime, une qualification pénale ».

Lauren Provost remarque qu’« en relevant cette anecdote de concours et micro polémique au pays des étudiants en médecine, le but n’est pas de pointer du doigt le mauvais choix de mot du conseil scientifique qui élabore les sujets. En réalité, il y a plutôt matière à être rassuré à propos de nos futurs médecins et à louer leur grande maturité sur le sujet ».
La journaliste observe : « En lisant leurs échanges en ligne à ce sujet, on ne peut être qu’impressionnés de les voir disserter sur la prise en charge des patients victimes de violences sexuelles, la bonne façon de faire, de repérer les signaux et leur connaissance du code pénal. La pédagogie avec laquelle ils rappellent à leurs camarades que le viol est «un crime, pas une maladie, ni une pathologie», et qu’ils seront bientôt médecins, «pas juges»… Voilà qui fait du bien ».

« Comment l’intelligence artificielle est en train de révolutionner la médecine »

Date de publication : 26 juin 2023

Le Figaro

Anne Prigent note en effet dans Le Figaro que « longtemps cantonnée à l’imagerie médicale, l’IA est en pleine explosion. Du suivi quotidien à la réalisation d’une médecine de pointe, elle va modifier profondément la façon dont on soigne ».
Le Pr Antoine Tesnières, directeur général de PariSanté Campus, « centre de développement dédié à la santé numérique », déclare ainsi que« l’IA dispose d’un potentiel incroyable qui amène très rapidement à des avancées majeures, dans le domaine de la santé encore plus qu’ailleurs. C’est aujourd’hui dans ce domaine du numérique que les grandes découvertes seront les plus importantes et les plus impactantes ».
Anne Prigent explique que « cela fait plusieurs années que des algorithmes informatisés d’aide au diagnostic sont validés, que des chirurgiens pilotent des robots, ou encore que des anesthésistes testent l’impact de la réalité virtuelle sur l’anxiété des patients. (…) Mais, depuis quelque temps, l’explosion du nombre de publications scientifiques signale une véritable accélération ».
Le Pr Jean-Emmanuel Bibault, oncologue, radiothérapeute, remarque : « Nous sommes à un moment charnière car nous avons à notre disposition de multiples données digitalisées, ce qui est assez récent, et avons accès à des capacités de calculs sans commune mesure avec celles d’il y a quelques années ».
La journaliste indique que « l’analyse d’image est le domaine où l’IA est le plus utilisée aujourd’hui, et désormais pas une semaine ne se passe sans qu’un algorithme ne prouve son efficacité pour détecter une anomalie ou une maladie à partir de radiographies, d’images de peau ou de fond d’œil… ».
« Les logiciels sont aujourd’hui capables de calculer la taille d’une aorte, de poser le diagnostic de tumeurs, de repérer des zones suspectes… (L’IA) est même capable d’aller plus loin que l’homme: elle peut prédire l’apparition d’une tumeur avant qu’elle ne soit visible à l’imagerie ! Des progrès qui, pour certains, annoncent la disparition des radiologues »,
 continue Anne Prigent.
Le Pr Tesnières estime que « tous ces outils vont prendre une partie du travail répétitif ou automatisé des médecins et vont fiabiliser certains aspects du diagnostic ou du parcours de soins. Le numérique permet de redonner du temps médical ».
La journaliste note ainsi qu’« à l’Hôpital européen Georges Pompidou, un algorithme de contourage automatique des zones à irradier lors de la radiothérapie de cancer de la prostate donne un résultat en une minute alors que ce travail occupe habituellement un médecin pendant une demi-journée ».
« Si l’image a été le premier terrain sur lequel se sont entraînés les algorithmes, leur puissance actuelle leur permet d’analyser de nombreuses données de façon simultanée. Un calcul impossible pour un cerveau humain, aussi brillant soit-il », 
ajoute Anne Prigent.
Elle relève que « les médecins généralistes, confrontés à un éventail très large de pathologies, de la grippe au cancer en passant par les maladies rares, pourront trouver dans les dispositifs d’IA une aide précieuse pour les aider à affiner leur diagnostic et mettre en place des moyens de prévention ».
La journaliste souligne toutefois que « tous ces outils, aussi porteurs de promesses soient-ils, doivent cependant être validés par des études cliniques. (…) Quel que soit le domaine d’application, il faut en effet pouvoir faire la preuve que l’IA apporte un bénéfice. D’autant que de nombreux médecins mais aussi des patients regardent avec circonspection l’arrivée de l’IA dans les soins ».
Le Dr Alain Livartowski, en charge de projets IA pour Unicancer, fédération des centres de lutte contre le cancer, remarque ainsi : « Aujourd’hui, la vraie question est de faire en sorte que l’innovation apportée par l’IA diffuse et profite à tous les patients. Or, encore trop souvent, elle est cantonnée aux médecins passionnés de technologies. La résistance aux changements de la part de personnes dont les métiers vont changer est un frein ».
Anne Prigent relève en outre que « l’irruption des IA conversationnelles, comme ChatGPT, pourrait accélérer les choses ». Le Dr Joris Galland, médecin interniste à Bourg-en-Bresse, observe : « J’ai déjà eu des patients qui sont venus avec des réponses données par ChatGPT qui étaient pertinentes. Nous devons absolument nous former pour en faire des outils pour le médecin et non des substituts ».

« Urgences débordées par les malades psychiatriques : « Devoir les contentionner durant des jours, c’est intolérable » »

Date de publication : 28 juin 2023

Libération

Nathalie Raulin fait savoir dans Libération que « dans un courrier envoyé mi-juin à l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, (…) la collégiale des structures d’urgences de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et les Samu franciliens s’alarment de voir de plus en plus de malades psychiatriques sévères laissés pour compte dans leurs services ».
Les signataires écrivent ainsi : « Nos structures se retrouvent fréquemment avec des patients en attente d’hospitalisation, souvent sur des brancards de contention, sans solution proposée par les établissements dont ils dépendent, et ce, malgré des délais pouvant atteindre 7 à 10 jours ».
La journaliste relève : « Alors que la trêve estivale se profile, les urgentistes franciliens annoncent leur intention d’en finir avec ce chaos, unilatéralement s’il le faut ».
Ils indiquent qu’« à partir de la semaine prochaine, nous mettrons en œuvre les recommandations émises par l’ARS qui stipulent que tout patient nécessitant une hospitalisation doit être admis dans l’hôpital psychiatrique de son secteur de rattachement dans les 48 heures ».
Nathalie Raulin note ainsi qu’« après 2 jours aux urgences, tout patient psy sera adressé à l’établissement habilité à le prendre en charge, qu’il ait ou non des places disponibles. L’effet est immédiat. Le 17 juin, deux jours après réception du courrier, l’ARS convoque urgentistes et acteurs de la filière psychiatrique. Tous en conviennent vite : le tableau est sombre, voire «catastrophique». Depuis la crise sanitaire, la prise en charge des cas psychiatriques sévères se dégrade à grande vitesse en Ile-de-France ».
Le Pr Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie sectorisée au CHU Henri-Mondor (Créteil), observe qu’« il y a un an, il y avait chaque mois 150 patients psy qui passaient plus de 48 heures aux urgences, faute de solution d’hospitalisation. Aujourd’hui, c’est le double. Ce sont 300 patients qui restent de 3 jours à plus d’une semaine contentionnés sur des brancards. C’est dramatique ».
La Dr Hélène Goulet, présidente de la collégiale et chef des urgences de l’hôpital Tenon (Paris), ajoute que « depuis le Covid, le flux de patients qui décompensent des pathologies psychiatriques lourdes, schizophrénie ou névroses, a augmenté de 50% dans mon service. On est contraints de les garder de plus en plus longtemps. En moyenne, ils représentent le tiers des patients en attente d’hospitalisation, ce qui est déjà énorme. Mais là où ça ne va plus du tout, c’est quand ils occupent la moitié de notre capacité en lits et brancards. Cela arrive régulièrement ces derniers temps. Cela réduit mécaniquement notre capacité de prise en charge du reste de la population ».
Nathalie Raulin relève donc que « pour calmer la bronca, l’ARS décide de passer outre l’organisation théorique de la filière psy. (…) La cellule de régulation voit ses pouvoirs élargis : elle peut désormais placer un patient psy qui attend aux urgences dès qu’un lit se libère dans un établissement psychiatrique de la région, sans plus tenir compte de son secteur d’appartenance. Mieux : en cas de risque d’engorgement des urgences, elle pourra imposer aux services hospitaliers spécialisés un patient en surnombre ».
Le Pr Pelissolo réagit : « Les hospitalisations d’office même en cas de saturation des services, ça a ses limites. Mon service est déjà occupé à 125% ! Nos soignants ne vont pas tenir, il va y avoir des arrêts de travail. Toute la filière psy pourrait s’effondrer ».
« Pour sortir de l’impasse, il faudrait accepter de mieux payer les soignants. C’est la condition pour les fidéliser et ouvrir des lits. La psychiatrie, c’est 20% de la demande en médecine. Si on ne s’en occupe pas, c’est la catastrophe. Cela conduit à des épisodes dramatiques », 
poursuit le médecin.
La Dr Goulet indique pour sa part : « Ce qu’on veut, c’est que plus aucun patient psy sévère ne reste aux urgences plus de 48 heures. Lorsque les patients psy sont agités, on est contraint de leur administrer des neuroleptiques pour les sédater, voire de les attacher sur leur brancard pour éviter les fugues, les tentatives de suicide, qu’ils s’en prennent aux soignants ou aux autres patients qui attendent à côté d’eux un lit d’hospitalisation. Sédater, contentionner un patient, ça se justifie médicalement quand il est en pleine crise. Mais sur la durée, ces soins non consentis posent problème ».


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