« La pupille serait un indicateur de l’effet de l’activité physique sur le cerveau »

Date de publication : 1er septembre 2023

Le Monde

Pascale Santi explique dans Le Monde que « bouger est bon pour le cerveau. Pour analyser comment cela fonctionne, une équipe de chercheurs japonais de l’Institut des sciences de la santé et du sport de l’université de Tsukuba (Japon) s’est penchée sur la taille de la pupille, marqueur de l’état d’éveil cérébral ».
La journaliste note ainsi que selon un article paru dans NeuroImage, les chercheurs « ont montré que des exercices, même d’intensité légère, ont des effets positifs sur les fonctions exécutives, nécessaires pour s’habituer à une situation nouvelle, qui permettent, entre autres, de planifier des actions, évaluer des idées, etc. ».
Pascale Santi indique que « la moitié des 24 jeunes adultes en bonne santé ont effectué des exercices d’intensité très modérée, sur un vélo, similaires à de la marche ou à du yoga, pendant 10 minutes. Ils ont passé le test dit « de Stroop », avant l’exercice et 6 minutes 30 secondes après ».
La journaliste poursuit : « Le taux de clignement des yeux et le diamètre de la pupille ont été enregistrés avant, pendant et après l’activité. Les chercheurs ont également utilisé des outils d’imagerie optique afin d’observer la façon dont le cerveau des participants répondait à une tâche cognitive spécifique. […] Les mêmes mesures ont été réalisées sur l’autre moitié des participants restés sédentaires ».
Pascale Santi retient que « les pupilles se dilatent pendant l’exercice physique, et la taille de la dilatation est un indicateur d’une amélioration de la fonction exécutive préfrontale. Plus les pupilles se dilatent pendant l’entraînement, plus la fonction cognitive est améliorée au moment du test effectué à la fin de l’exercice ».
Elle note que selon les auteurs, « le diamètre de la pupille pourrait représenter un nouveau biomarqueur servant à évaluer les effets de l’exercice sur le fonctionnement du cerveau. Cela montre qu’une activité physique, même légère, améliore le travail du cortex préfrontal et la fonction exécutive. Un bémol, toutefois, relevé par les chercheurs : la taille réduite de l’échantillon et le peu de femmes, seulement 3, nécessitant, selon eux, des recherches plus approfondies ».
Olivier Dupuy, maître de conférences attaché au laboratoire MOVE (Mobilité, vieillissement et exercice), à l’université de Poitiers, réagit : « La pupillométrie est souvent utilisée en neurosciences comme marqueur de l’éveil et, indirectement, de l’activité cérébrale pendant une tâche cognitive. Ce qui est nouveau et qui interpelle dans ce travail est que les effets sont visibles même à faible dose, 10 minutes à 30% des capacités cardio-vasculaires maximales ».
« Nous devons rester prudents concernant ces résultats. Mais si cela est confirmé, il s’agit encore une fois d’un argument en faveur de l’activité physique pour notre santé cognitive et déjà observable lors d’une activité très légère », 
remarque le chercheur.

« Un gynécologue attaqué pour avoir refusé d’examiner une femme trans »

Date de publication : 12 septembre 2023

Le Figaro

Le Figaro relève en effet qu’« en se déclarant incompétent sur le cas de cet homme devenu femme, un médecin de Pau a suscité l’indignation des associations militantes. Une plainte est en préparation ».
Stéphane Kovacs observe ainsi : « Sur sa table de gynécologie, il n’a jusqu’à présent examiné que des «vraies femmes». C’est ce que le Dr Victor Acharian, gynécologue obstétricien à Pau, a répondu, la semaine dernière, à un homme et sa compagne trans, furieux d’avoir été éconduits ».
Le médecin a indiqué : « Je n’ai aucune compétence pour m’occuper des hommes, même s’ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes ».
Le journaliste observe que « l’association Stop homophobie […] s’apprête à déposer plainte. […] Le couple, qui veut rester anonyme, «voulait juste relayer l’info à une association», mais se dit aujourd’hui «un peu dépassé par les proportions énormes que prend cette affaire» ».
La secrétaire du gynécologue indique pour sa part : « La dame m’a expliqué qu’elle était en transition. J’ai aussitôt prévenu le docteur par messagerie interne. Il m’a répondu: “Je ne m’occupe pas de ça ; il y a des spécialistes à Bordeaux ou à Toulouse”, message que je leur ai transmis. Mais ils sont devenus très agressifs, et m’ont traitée de transphobe ».
Stéphane Kovacs note que « le Dr Acharian, qui voit «50 patientes par jour, de 8 à 20 heures», «regrette» que sa réponse à «l’avis dénigrant» posté sur Google «ait pu blesser une personne» ».
Le pratcien déclare : « C’était loin d’être ma volonté. Je ne suis pas transphobe ni homophobe, j’ai d’ailleurs aidé beaucoup de mes patientes homosexuelles à avoir un enfant. J’aurais pu recevoir cette personne, lui faire payer la consultation de 80 euros, pour lui dire que je suis totalement incompétent : est-ce cela qu’elle voulait ? Ces personnes sont sous traitements hormonaux, prescrits par des services spécialisés. Je leur laisse le soin de les contrôler ».
Stéphane Kovacs relève qu’« au Collège national des gynécologues et obstétriciens (CNGOF), on constate «une augmentation des personnes trans en demande de suivi médical» ». Le Pr Philippe Deruelle, secrétaire général du CNGOF, fait savoir qu’« un travail spécifique sur la question de la transidentité et du suivi médical est en cours, et on a déjà édité un livre sur le sujet ».

« Après l’annulation de deux campagnes de prévention sur l’alcool, les acteurs de la santé publique dénoncent les « faux prétextes » du gouvernement »

Date de publication : 13 septembre 2023

Le Monde

Camille Stromboni se penche dans Le Monde sur « une campagne de prévention sur l’alcool qui n’a jamais pu voir le jour – elle a été retoquée par le ministère de la Santé au printemps ».
La journaliste précise : « Deux campagnes ont été refusées, a révélé Radio France dans une enquête parue le 11 septembre : la seconde devait être diffusée ce mois-ci, durant la Coupe du monde de rugby ».
Elle note que « les acteurs de la santé publique [sont] écœurés par ce qu’ils voient comme une nouvelle manifestation de l’influence du «lobby alcoolier» sur le pouvoir actuel. Et du «blocage» face à toute véritable politique de santé publique en France sur l’alcool ».
Camille Stromboni ajoute que « la rediffusion d’une ancienne campagne axée sur les repères de consommation à risque […] a aussi été refusée cet été par le nouveau ministre [de la Santé], Aurélien Rousseau, selon Radio France, qui rend publique une partie de la lettre envoyée par le lobby Vin et Société au président de la République en janvier pour s’opposer avec vigueur à la dernière campagne de prévention sur l’alcool (« la bonne santé n’a rien à voir avec l’alcool ») ».
La journaliste observe qu’« au ministère de la Santé, on se défend néanmoins d’avoir cédé à une quelconque pression ».
Le ministère remarque que « dans le contexte d’un nombre important de campagnes portées par l’Etat et ses opérateurs, dont Santé publique France, sur le deuxième semestre 2023, il a été décidé de revoir les priorités sur la thématique alcool et de prioriser la cible “jeunes”. […] Les jeunes de 17-25 ans sont plus exposés aux risques de consommations excessives ».
Camille Stromboni relève ainsi qu’« une campagne en direction de la jeunesse est prévue pour la fin septembre » et qu’« un renfort du site Alcool Info Service, pour améliorer l’orientation et l’aide personnalisée à destination des usagers, est également mis en avant parmi les actions du gouvernement sur l’alcool ».
Une « source proche du dossier au ministère de la Santé » déclare : « Il n’y a jamais eu de pressions sur le dossier “alcool”, ni de marques d’intimidation, pour modifier nos décisions. Après trois ans de Covid, nous avons acquis la conviction que tout message associé à des clichés et à des perceptions négatives provoque plutôt des rejets chez ceux qui les reçoivent ».
La journaliste constate que « dans les rangs des acteurs de la santé publique, les réactions sont sévères ». Bernard Basset, médecin de santé publique et président de l’association Addictions France, remarque que « ce faux dénigrement pour justifier la censure n’est pas acceptable. Tous les ressorts servent aux campagnes de prévention, il n’a pas du tout été démontré la supériorité de campagnes positives ».
Mickaël Naassila, président de la société française d’alcoologie, déclare quant à lui : « Ce n’est pas crédible. Nous avions une dynamique depuis quelques années, avec des campagnes qui avaient enfin repris sur l’alcool, comme sur le tabac, et ce en direction de la population générale, je ne vois pas pourquoi on veut la stopper tout d’un coup, on ne peut absolument pas se limiter aux jeunes. […] L’alcool, ce n’est pas juste un problème de jeunes qui s’hyperalcoolisent, c’est l’une des premières causes d’hospitalisation en France ».
Camille Stromboni rappelle ainsi que « le niveau d’information sur l’alcool reste problématique, au regard de chiffres récents, comme celui sur le nombre de Français qui croient que l’alcool peut protéger du cancer – près d’un quart de la population, selon le dernier baromètre de l’Institut national du cancer ».

« Une femme sur six souffre de dépression après l’accouchement »

Date de publication : 19 septembre 2023

Le Figaro

Stéphany Gardier rappelle dans Le Figaro que « la période du post-partum est parmi les plus intenses dans la vie d’une mère. Mais c’est aussi un moment de grande vulnérabilité, qui peut s’accompagner d’une véritable souffrance psychique ».
La journaliste fait savoir que « pour la première fois en France, des chercheurs ont étudié la santé mentale des mères 2 mois après leur accouchement. Leurs travaux, publiés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, montrent qu’en moyenne 16,7% d’entre elles sont concernées par une dépression du post-partum (DPP), que plus d’un quart souffre d’anxiété, et qu’une femme sur vingt ferait face à des idées suicidaires dans les premiers mois de post-partum ».
Stéphany Gardier s’interroge : « Ces chiffres élevés pourraient-ils être dus à la période particulière durant laquelle s’est déroulée l’étude, en pleine troisième vague de Covid-19 ? ».
La Dr Sarah Tebeka, psychiatre spécialiste de la périnatalité à l’hôpital Louis-Mourier (AP-HP), co-auteure, répond qu’« ils sont cohérents avec ceux des études menées à l’étranger, dans lesquelles la prévalence rapportée de la DPP est entre 10% et 20% des mères ».
La spécialiste évoque ainsi « le reflet de l’état de la santé mentale des mères qui ont démarré une grossesse en pleine pandémie ».
Nolwenn Regnault, responsable de l’Unité périnatale, petite enfance et santé mentale de Santé publique France, qui a mené ce travail, ajoute que « c’est la première fois que nous menions ce type d’étude, prévue bien avant la crise sanitaire. Nous avons établi un état des lieux à un temps T et seule la prochaine ENP [Étude nationale périnatale] pourra nous dire si la pandémie a pesé sur la prévalence de troubles psychiques chez les jeunes mères, et si oui dans quelle mesure ».
Stéphany Gardier relève que « la dépression post-partum est multifactorielle, mais les personnes avec des antécédents de troubles psychiques sont plus à risque ».
La Dr Tebeka ajoute : « Il faut arrêter de banaliser les symptômes de la dépression et de l’anxiété. La prise de conscience doit être collective : les conjoints, les familles mais aussi le milieu professionnel doivent être conscients de la fréquence de ces troubles psychiques au cours du post-partum pour contribuer à les prévenir et accompagner les femmes concernées ».

« ADN : une IA de Google distingue les bonnes mutations génétiques des mauvaises »

Date de publication : 20 septembre 2023

Le Parisien

Gaël Lombart note dans Le Parisien qu’« Alphabet n’aura jamais aussi bien porté son nom. La maison-mère de Google, via son entreprise dédiée à l’intelligence artificielle DeepMind, annonce […] avoir mis au point un outil capable de séparer, parmi les suites de lettres de notre ADN, le bon grain de l’ivraie ».
Le journaliste explique qu’« AlphaMissense parvient à savoir quand une mutation génétique d’un certain type (appelée « faux sens » ou « missense », en anglais) est bénigne ou mauvaise pour la santé, alors que, dans la très grande majorité des cas, il était impossible de faire cette distinction jusqu’à aujourd’hui ».
« Cette innovation ouvrirait la voie à des diagnostics de maladies rares et des traitements ciblant plus précisément les causes génétiques des maladies »,
 remarque-t-il.
Gaël Lombart rappelle ainsi : « Qu’il s’agisse de la forme de nos nez ou bien de certaines pathologies que nous sommes susceptibles de développer au cours de nos vies, de nombreuses choses chez nous sont dictées par notre ADN ».
« Ces différences proviennent de variantes dans les séquences : dans votre code personnel, vous avez un « A » quand votre voisin a un « G ». Un simple changement de lettre peut modifier la composition d’une protéine produite par le corps. Ces mutations peuvent être anodines ou, à l’inverse, avoir un impact sur la santé », 
relève le journaliste.
Il souligne que « nous ne connaissions le caractère bénin ou pathogène que d’une infime portion des « faux sens », des variants très discrets mais capables de transformer les protéines : 2% ! Et pour cause, de tous les types de mutations génétiques dont nous sommes porteurs, celles-ci sont particulièrement sournoises puisqu’elles n’impliquent qu’un seul changement de lettre ».
Gaël Lombart explique donc qu’« AlphaMissense s’est fiée à la forme des protéines, Google DeepMind étant devenu capable ces dernières années de déduire leur structure en 3D à partir de la séquence ADN. L’intelligence artificielle a ainsi passé au crible des millions de variants et est parvenue […] à fournir une prédiction pour 89% d’entre eux ».
Jun Cheng, chercheur de Google DeepMind, précise qu’« en s’entraînant, elle a vu des millions de séquences de protéines et a appris à quoi ressemble une protéine normale. Quand on lui donnait une séquence de protéine avec une mutation, elle pouvait dire si ça avait l’air mauvais ou pas ».
Gaël Lombart ajoute qu’« on lui a demandé de se prononcer sur les variations d’ADN qui seraient susceptibles d’exister mais que l’on n’aurait pas encore observées. Pour détecter des maladies rares, par exemple, ça peut toujours servir ! C’est ainsi une base de données de 216 millions de variantes qui est mise à disposition des chercheurs et du monde médical ».
Joseph Marsh, généticien à l’Université de Cambridge, remarque pour sa part qu’« AlphaMissense montre des performances remarquables, et je pense qu’elle pourrait éventuellement être utilisée comme preuve de diagnostic solide, mais cela nécessiterait d’abord une évaluation indépendante approfondie de ses prédictions par des experts ».

« Face à la maladie d’Alzheimer, le temps des espoirs »

Date de publication : 21 septembre 2023

La Croix

Jeanne Ferney note dans La Croix qu’« alors que se déroule ce 21 septembre la Journée mondiale de lutte contre Alzheimer, les scientifiques saluent des avancées majeures, tant dans la recherche de nouveaux traitements que dans la prise en charge des malades. En attendant le remède qui, un jour peut-être, soignera la maladie, les médecins insistent sur l’importance de la prévention ».
La journaliste remarque ainsi : « Sera-t-on un jour en mesure de guérir la maladie d’Alzheimer ? Si cette perspective semble encore lointaine, les récents progrès de l’immunothérapie – l’injection d’anticorps dans l’organisme du patient – donnent l’espoir d’en ralentir les dégâts ».
Le Pr Luc Buée, directeur de recherche au CNRS, indique qu’« on est à un tournant dans la recherche. On n’avait pas eu de nouveaux médicaments depuis le début des années 2000. Surtout, on était sur des traitements symptomatiques, avec une amélioration très modérée pour les patients. Cette fois, il s’agit de traitements qui s’attaquent à une protéine à l’origine de la maladie, le peptide amyloïde ».
Jeanne Ferney relève que « cette nouvelle ère est en marche aux États-Unis, où deux traitements de ce type sont d’ores et déjà commercialisés, le lecanemab (depuis 2023) et l’aducanumab (depuis 2021). L’année 2023 a quant à elle vu émerger un troisième traitement prometteur, le donanemab ».
Le Pr Bertrand Fougère, chef du pôle vieillissement du CHU de Tours, souligne toutefois : « Il faut bien avoir conscience que ces traitements ne guérissent pas la maladie, ils ralentissent la progression du déclin cognitif. Ils concernent, en outre, un nombre de patients réduit car à un stade très précoce de la maladie. […] La recherche sur Alzheimer, ce sont les montagnes russes : on y croit, on y met de l’énergie et tout à coup, patatras ! Tout se casse la figure. […] On va finir par trouver le traitement qui guérira la maladie ! ».
Le Pr Buée note quant à lui que « ce n’est que le début, d’autant que toute une panoplie de molécules ciblant d’autres causes de la maladie, comme la protéine Tau, est aussi à l’essai ».
La Dr Maï Panchal, directrice générale et scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer, relève pour sa part que « l’amélioration de l’imagerie cérébrale permet de détecter les lésions dans le cerveau et d’en suivre l’évolution. […] D’ici deux bonnes années, on devrait aussi voir se généraliser les tests sanguins, pour l’heure utilisés dans le cadre de la recherche. Il ne s’agit pas d’une prise de sang qui dirait si oui ou non on a la maladie, mais c’est un outil supplémentaire et une alternative lorsque la ponction n’est pas possible ».
Jeanne Ferney évoque enfin « un axe essentiel, encore trop souvent négligé : la prévention. Car la maladie d’Alzheimer n’est pas une fatalité ».
Le Pr Fougère rappelle qu’« une étude publiée en 2020 dans le Lancet a montré que 4 cas sur 10 pouvaient être évités ou retardés grâce au mode de vie : un régime alimentaire équilibré, une vie sociale riche, une bonne audition et surtout de l’exercice physique, ce qui vaut d’ailleurs dans la prévention d’autres maladies comme le cancer ».


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