« « Je ne veux plus être confrontée à la mort » : au CHU de Toulouse, on soigne les soignants en burn-out »

Date de publication : 4 mars 2024

Le Parisien

Julie Rimbert constate dans Le Parisien que « le CHU de Toulouse a mis en place le Centre de prévention de l’épuisement professionnel des soignants sur le site de l’hôpital Purpan. Depuis sa création en mai 2023, une centaine a déjà poussé sa porte ».
La journaliste livre ainsi un reportage au sein du Centre de prévention de l’épuisement professionnel des soignants (PEPS), « un dispositif unique en France ». Elle explique que « dans un bâtiment discret, les personnels de santé (soignants et non soignants) des hôpitaux publics, cliniques privées, Ehpad, établissements médico-sanitaires et des libéraux de la région toulousaine peuvent consulter pour burn-out, après y avoir été envoyés par le médecin du travail, leur médecin traitant ou à leur propre initiative ».
Fabrice Hérin, chef de service des pathologies professionnelles et environnementales au PEPS, précise : « Nous travaillons à la fois sur l’information du professionnel à risque qui présente des signes d’épuisement professionnel, la prise en charge d’un burn-out et l’accompagnement des professionnels pour éviter une rechute à la reprise d’activité ou l’envie de se reconvertir professionnellement ».
Julie Rimbert relève que « selon lui, les soignants avaient déjà bien des difficultés qui se sont accrues avec la crise Covid, «le manque de moyens» et une «vision biaisée» de la vie professionnelle ». Le chef de service remarque en effet : « Nous voyons beaucoup de 25 à 45 ans en souffrance dans leur travail parce qu’ils avaient idéalisé leur métier ».
La journaliste indique que « les patients sont pris en charge en consultations individuelles mais également collectives, autour de différents ateliers. […] Les équipes du PEPS constatent que les soignants ont souvent un sentiment de honte ou de culpabilité de ne pas avoir été à la hauteur de leur tâche ».
Julie Rimbert cite Mélanie, infirmière de 52 ans, « qui a travaillé durant 30 ans dans les hôpitaux publics et des cliniques privées de la région de Toulouse. […] Licenciée depuis peu de la clinique toulousaine où elle occupait deux emplois différents, Mélanie veut désormais tourner la page du médical. Elle assure que l’épuisement professionnel est arrivé de façon insidieuse, par l’accumulation des tâches et du stress à son travail ».
« À la fois infirmière hygiéniste et infirmière cadre consistant à manager l’équipe d’infirmières, elle enchaînait les déplacements dans 6 départements de la région, générant beaucoup de responsabilités. Après 3 semaines de vacances l’été 2023, elle n’a plus eu la force de reprendre son poste », 
précise la journaliste.
L’infirmière indique : « Je suis quelqu’un de rigoureux qui veut toujours en faire plus, mais ce jour-là, je me suis écroulée sans m’en apercevoir. J’avais des problèmes physiques, donc mon médecin traitant m’a arrêtée et orientée vers le PEPS. Je subissais aussi du harcèlement au travail, mais on n’en parle pas entre salariés, on ne se raconte pas nos difficultés. Ici, j’ai été choquée lors des ateliers collectifs de découvrir que certains médecins étaient dans la même situation que moi, confrontés aux mêmes problèmes ».
Mélanie souligne : « Je ne me sens plus assez forte pour aider l’autre. […] J’ai compris ce qu’est réellement l’épuisement professionnel et je ne veux plus être confrontée à la maladie et la mort. Le PEPS m’a beaucoup aidée et je projette aujourd’hui de me reconvertir dans la littérature ».
Julie Rimbert indique que « ce service hors norme a reçu 106 patients, dont la moitié sont des infirmières, un tiers des aides-soignants mais aussi de jeunes médecins et du personnel administratif. […] Certains CHU de France, comme celui de Limoges, sont intéressés pour mettre en place une structure de ce type sur leur territoire ».

« Cerveau : le mythe des « 10% » largement invalidé par la science »

Date de publication : 5 mars 2024

Le Figaro

La Dr Nathalie Szapiro-Manoukian observe dans Le Figaro qu’« une publicité récente pour une grande enseigne de supermarchés met actuellement en scène une petite fille en visite au Palais de la découverte à qui on explique que l’être humain «n’utilise que 10% des capacités de son cerveau». Et celle-ci de s’émerveiller de toutes les avancées scientifiques réalisées avec si peu. […] La ficelle est un peu grosse, mais elle repose surtout sur un vieux mythe des neurosciences, invalidé depuis bien longtemps ! ».
La praticienne explique que « l’origine même de cette « théorie » n’est pas parfaitement claire. Ce serait un psychologue américain de Harvard, William James, qui aurait émis cette hypothèse au XIXe siècle. Pour sa défense, ce dernier ne disposait à l’époque d’aucune capacité d’imagerie cérébrale. Et il n’aurait par ailleurs jamais formulé les choses de manière aussi abrupte ».
« Reste que, pour une raison ou une autre, l’idée s’est popularisée. Peut-être parce qu’elle alimente le fantasme que nous pourrions devenir des « super-humains » dotés de facultés exceptionnelles si nous exploitions tout le potentiel supposé de cet organe »,
 relève Nathalie Szapiro-Manoukian.
Elle rappelle qu’« imaginer que 90% de notre cerveau – qui est l’organe le plus coûteux en énergie de notre organisme – serait au repos tandis que 10% seulement s’activerait est avant tout un non-sens physiologique absolu. L’électroencéphalogramme de haute résolution (EEG-HR) – ainsi appelé parce qu’il est doté de 256 électrodes contre 21 en moyenne lors d’un EEG classique – a permis de réfuter de manière définitive cette vieille croyance ».
Nathalie Szapiro-Manoukian explique que « cette technique permet de suivre ce qui se passe dans le cerveau en temps réel, à la milliseconde près, avec une précision spatiale redoutable. […] Même dans des situations où l’on pourrait avoir l’impression que le cerveau est en mode « off », comme lorsqu’une personne rêvasse, par exemple, les enregistrements haute résolution prouvent qu’il n’en est rien ».
Le Pr Marc Vérin, neurologue, fondateur de l’unité de recherche Brain Clinical and Experimental Neuroplasticity (B-Cline) à l’université d’Orléans et vice-président de la recherche au CHU d’Orléans, souligne que « quoi que l’on fasse – repos, mouvement automatique, réflexion, création, etc. -, il n’y a jamais seulement 10% du cerveau qui est actif. […] Le cerveau fait des associations entre différents souvenirs mémorisés. Pour cela, il met en jeu des zones temporales internes, dont les hippocampes, très utiles à la mémoire, ainsi que des zones frontales, pariétales et occipitales pour rechercher des souvenirs là où ils sont stockés ».
Nathalie Szapiro-Manoukian ajoute que « même dans les pathologies où le cerveau dysfonctionne, ses zones d’activité ne sont jamais réduites à la portion congrue de 10% ».
Le Pr Vérin précise que « dans les démences, le cerveau reste actif mais les connexions et les circuits sont désorganisés ou interrompus, d’où les répercussions sur la mémoire, la pensée, etc. Finalement, il faudrait une lésion grave et étendue – comme cela peut se voir dans certains accidents vasculaires hémorragiques massifs ou après un grave trauma crânien, par exemple – pour que le cerveau ne fonctionne plus qu’à 10% … avec un coma profond à la clé, où seules quelques régions cérébrales profondes ne seraient pas éteintes ».

« « Pourquoi le téléphone tue » : l’alerte du Dr Yannick Guillodo »

Date de publication : 6 mars 2024

Le Figaro

Anne Prigent observe dans Le Figaro que « les smartphones constituent un véritable fléau sanitaire. Et cela n’a rien à voir avec les ondes, a priori sans effets sur le cerveau. Un médecin du CHU de Brest appelle à réduire sa consommation d’une heure par jour ».
La journaliste livre ainsi les propos du Dr Yannick Guillodo, médecin du sport au CHU de Brest et auteur du livre « Le smartphone tue »(éditions Baudelaire). Ce dernier explique que « chaque minute passée sur notre smartphone, c’est du temps de sédentarité en plus ».
Anne Prigent rappelle en effet que « plus on passe de temps assis ou allongé, plus on augmente son risque de développer une maladie chronique comme le diabète de type 2 et l’hypertension mais aussi de mourir précocement. Et c’est un fait, les écrans de loisir captent plus de 60% du temps libre des Français. Les activités hors du domicile comme faire du sport, visiter un lieu culturel ou faire les magasins ne représentent plus que 16,8% de ce temps libre ».
La journaliste ajoute que « vous pouvez pratiquer plusieurs heures de sport par semaine et pourtant être sédentaire, met en garde le médecin ! Il prend pour exemple son expérience professionnelle avec des joueurs d’équipes de football participant à la coupe d’Afrique des nations. En 2010, en dehors des entraînements, les footballeurs déambulaient dans le camp de base, jouaient au tennis de table… Neuf ans plus tard, les jeunes sportifs possédaient 2 ou 3 smartphones qu’ils consultaient en permanence en dehors des entraînements ».
Le Dr Guillodo s’interroge : « Que vont devenir ces footballeurs après leur carrière professionnelle ? Certains seront sans aucun doute inactifs, sédentaires et addicts aux écrans ».
Le médecin souligne en outre que « la distraction induite par les écrans perturbe les signaux de la satiété. Vous allez manger plus. Mais vous allez aussi manger moins sainement. C’est toujours plus facile d’avaler des chips en scrollant que d’éplucher une orange ».
Anne Prigent inique que « le médecin a proposé à la ville de Brest le challenge “Posons nos smartphones”. Fin novembre 2022, les Brestois ont été invités à poser leur smartphone une heure par jour pendant une semaine. Ce temps ainsi libéré était théoriquement l’occasion de pratiquer des activités de loisirs sans smartphone. Cette opération avait pour but de faire prendre conscience à la population qu’un usage excessif du smartphone avait des conséquences sur la santé ».
Le Dr Guillodo fait savoir : « Premier enseignement de cette expérience : 75% des personnes motivées pour relever ce défi ne sont parvenues à réduire d’une heure par jour leur temps de smartphone sur une semaine ! ».
La journaliste relève qu’« en revanche, 89% des personnes qui ont lâché leur smartphone une heure par jour ont été plus actives. Ce qui pour le médecin est un succès. […] Encouragé par ces résultats, le médecin souhaiterait voir s’étendre à toute la France ce défi qui, rappelons-le, ne coûte rien ».
Le praticien souligne ainsi qu’« on ne peut aujourd’hui faire de la prévention sans s’attaquer au smartphone ».

« Neurosciences : quand la musique nous soigne »

Date de publication : 7 mars 2024

Le Figaro

Jean Zanardo relève dans Le Figaro que « la musicothérapie n’est pas seulement un traitement de soutien apaisant. Elle a aussi une influence bien réelle sur notre cerveau ».
Le journaliste explique ainsi : « Des enfants en difficulté éducative et psychique, des adultes dépressifs, des personnes âgées souffrant de maladies neurodégénératives… Tous peuvent bénéficier de soins fondés sur l’écoute ou la pratique musicale. Mais pas n’importe comment : passer une chanson populaire aux résidents d’un Ehpad pour leur rappeler leur jeunesse ne peut être qualifié de musicothérapie, même si cela a un effet positif sur l’humeur de certains résidents ».
Jean Zanardo indique que « la musique n’est pas seulement relaxante ; en effet, elle modifie certaines connexions cérébrales avec un effet sur la mémoire et les capacités d’attention. Certains travaux ont montré que chez les autistes, la musique peut être un vecteur de communication, et elle est à même de diminuer les troubles du comportement ».
Dominique Bertrand, musicothérapeute, précise : « On crée un canal de communication avec le patient, un mode de synchronisation dans un cadre très simple, un même tempo, une même mesure. Le patient est invité à faire en même temps des choses différentes, à écouter l’autre tout en s’écoutant… ce qui n’est pas évident ».
Jean Zanardo relève que « c’est cette relation singulière qui est thérapeutique, et elle va pouvoir évoluer, progresser techniquement ».
Le journaliste observe ainsi que « la musique permet de se remémorer des expériences passées et d’éprouver à nouveau des sensations, elle est donc bénéfique pour les personnes âgées, même lourdement handicapées ».
Jean Zanardo indique que « concernant les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, une expérimentation récente a montré tout l’intérêt de la musicothérapie sur un petit groupe de patients atteints de maladies neurodégénératives suivis au Centre hospitalier d’Arpajon. Amateurs de musique, ils ont bénéficié d’une séance hebdomadaire de musicothérapie d’une durée d’une heure trente pendant un an avec une diminution significative des troubles du comportement ».

« Schizo, bipolaire, borderline… : « Arrêtez d’utiliser les troubles psychiques comme des insultes ! » »

Date de publication : 7 mars 2024

Le Point

Le Point observe en effet : « Schizophrène, autiste, bipolaire, borderline… Ces termes désignent des troubles psychiques qui, dans un sens large – avec la dépression sévère, l’anxiété, les idées suicidaires… –, touchent 13 millions de Français, soit 20% de la population ».
« Pourtant, ces troubles sont mal connus. Par ceux qui en souffrent d’abord, ce qui a pour conséquence une errance thérapeutique avant une prise en charge. Par les familles et les proches, qui gèrent, au quotidien, les effets d’une maladie souvent invalidante. Par le grand public, qui se fend pourtant facilement d’un avis psy à la moindre occasion. Par les politiques et les médias, enfin, qui n’hésitent pas à régulièrement employer ces termes comme des insultes ou des comparaisons mal à propos »,
 note le magazine.
Le Point livre un entretien avec le Dr Hugo Baup, psychiatre à l’hôpital de Périgueux, qui « vient de déposer deux pétitions en ligne – sur change.org et sur le site de l’Assemblée nationale – pour que les termes psychiatriques ne soient plus utilisés à tort et à travers. […] Il explique que ces pratiques trop courantes sont stigmatisantes pour les malades et qu’elles témoignent d’une grave méconnaissance des problématiques de santé mentale ».
Le Dr Baup explique que ces pétitions « sont destinées à faire cesser l’utilisation des termes qualifiant les troubles psychiques comme des insultes ou des arguments dévalorisants et à faire évoluer les mentalités. Actuellement, dans le débat public, on entend trop souvent « schizophrène », « autiste », « bipolaire », etc. pour rabaisser ou décrédibiliser quelqu’un, pour disqualifier un adversaire ou une politique ».
« Avec d’autres médecins et professionnels de santé, nous voulons que ces noms de troubles psychiques soient désormais correctement utilisés par les politiques, par les médias. De même que le fait de détourner en insulte une couleur de peau ou une orientation sexuelle est puni par la loi, nous demandons qu’il en soit ainsi pour les maladies mentales »
, poursuit le psychiatre.
Le Point interroge : « Ces abus de langage ont-ils des effets sur les patients atteints de ces troubles ? ».
Le Dr Baup répond : « Oui, et ils nous en parlent en consultation. Ces personnes ont déjà bien souvent du mal à comprendre le fonctionnement de leur maladie. Elles ont l’impression d’être un fardeau pour la société, pour leurs familles aussi, qui doivent faire avec une maladie souvent invalidante ».
« Le fait de les stigmatiser ainsi en utilisant leur trouble comme une insulte est très dévalorisant. C’est comme une seconde maladie, et cela freine, voire empêche leur rétablissement. Dans certains cas, cela peut aggraver ou déclencher des idées suicidaires. Il faut savoir que, lorsqu’on est atteint d’un trouble mental, il faut se battre contre la maladie, contre l’organisation catastrophique de soins en France et contre la stigmatisation »
, souligne-t-il.
Le magazine poursuit : « Comment faire pour mieux informer le grand public, les politiques et les médias sur la santé mentale ? ».
Le Dr Baup explique qu’« avec d’autres médecins, nous utilisons beaucoup les réseaux sociaux pour vulgariser, tordre le cou aux idées reçues, mais aussi combattre la désinformation. Dans ce flou général, il y a une masse de données émanant de sites de coaching ou de pratiques ésotériques qui perd les gens. Sur X, je donne des informations précises sur les troubles, sur la manière dont on les prend en charge. J’essaie aussi de déculpabiliser les malades, car il y a beaucoup de mythes et de tabous autour de la santé mentale ».

« Pesticides, métaux, tabac, stress… Sur la piste des facteurs de risque de l’autisme »

Date de publication : 11 mars 2024

Le Figaro

Delphine Chayet se penche dans Le Figaro sur la cohorte Marianne, qui « a pour objectif de suivre dans le temps un groupe d’au moins 1700 enfants afin d’identifier les facteurs de risque, mais aussi de protection, de l’autisme ».
Le Pr Amaria Baghdadli, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHU de Montpellier, à la tête du projet de recherche, précise qu’« il y a actuellement un consensus pour dire que les troubles du développement ont une origine génétique. Mais nous pensons qu’ils sont aussi influencés par des facteurs environnementaux liés au mode de vie – sédentarité, alimentation, âge -, à l’exposition à des produits chimiques et aux ressources financières de la famille ».
La journaliste indique que « ces éléments seront recherchés dans les examens proposés aux familles. Durant la grossesse, des prélèvements d’urine et de cheveux, ainsi que des prises de sang, sont réalisés au domicile par les équipes de la cohorte Marianne pour quantifier d’éventuelles expositions à des substances chimiques, comme les phtalates, ou à des métaux lourds ».
Delphine Chayet note que « plusieurs dizaines de molécules suspectées d’avoir des effets nocifs, identifiées par une revue de la littérature scientifique, sont recherchées ».
La journaliste ajoute que « le jour de l’accouchement, des infirmières se déplacent à la maternité pour recueillir des échantillons de placenta et de sang de cordon, qui seront analysés et conservés dans la banque biologique du CHU de Montpellier. Par la suite, les chercheurs collectent des fragments de selles des enfants pour étudier leur microbiote, ainsi que des dents de lait […] ».
Le Pr Baghdadli explique que « toutes ces informations sont destinées à être exploitées par des équipes scientifiques de l’Inserm et du CNRS. En reprenant ces éléments et en les comparant, nous pourrons identifier ce qui, dans l’environnement des enfants ayant reçu un diagnostic d’autisme, a pu jouer un rôle dans sa survenue ».
Delphine Chayet souligne en outre que « le fait d’avoir un enfant atteint d’un trouble du développement augmente significativement le risque pour les autres enfants de la fratrie. Alors que l’autisme touche 1% de la population environ, sa prévalence est estimée entre 10% et 20% chez les enfants avec antécédents familiaux. Le facteur génétique est pourtant peu connu des parents et des médecins généralistes ».
Le Pr Baghdadli observe que « cet aspect de vulnérabilité familiale est mentionné dans les recommandations de la Haute Autorité de santé, qui préconise une vigilance particulière. Mais nous nous sommes rendu compte que le système de soins en tient peu compte, par exemple lors des entretiens de dépistage réalisés par les sages-femmes au quatrième mois de grossesse ».
La journaliste précise enfin que « 80 familles se sont déjà portées volontaires pour le projet de recherche. […] Les scientifiques se donnent 4 ans pour recruter le plus de familles possibles ».

« Alzheimer : la piste séduisante de la stimulation visuelle et auditive pour « nettoyer » le cerveau »

Date de publication : 13 mars 2024

Le Figaro

Stéphany Gardier remarque ainsi dans Le Figaro : « De simples stimulations visuelles et auditives pourraient-elles ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer ? ».
La journaliste observe que « c’est une hypothèse en vogue depuis quelques années, mais encore débattue dans la communauté scientifique. Des données expérimentales, publiées dans la revue Nature […], viennent néanmoins apporter de nouveaux éléments convaincants en faveur de cette «stimulation gamma sensorielle» ».
Stéphany Gardier explique que « la personne qui a dirigé ces travaux n’est autre que Li-Huei Tsai, professeur au MIT (Boston – États-Unis) et directrice du Picower Institute for Learning and Memory. Cette spécialiste de la maladie d’Alzheimer travaille depuis une dizaine d’années sur les effets cérébraux des stimulations sensorielles, notamment dans les maladies neurodégénératives ».
La journaliste note ainsi qu’« elle a mené les premières études sur le sujet en stimulant directement les cortex visuel et auditif dans le cerveau de souris. Son équipe avait montré que des stimulations de ces aires cérébrales à la fréquence bien précise de 40 Hz étaient les plus efficaces, un résultat qui a depuis été reproduit. Cette fréquence correspond à celle des ondes gamma produites par le cerveau dans des moments de concentration intense. […] C’est le système «glymphatique» qui serait mis en cause ».
Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille et directeur général de la Fondation Alzheimer, précise que « la lymphe baigne tous les organes à l’exception du cerveau. En 2012, les travaux de la chercheuse danoise Maiken Nedergaard ont montré que celui-ci possédait une sorte de système lymphatique local dont le fonctionnement repose en partie sur des cellules de la glie (ensemble de cellules qui environnent les neurones dans le cerveau, NDLR), d’où ce nom de glymphatique ».
Stéphany Gardier continue : « Le système glymphatique assurerait un rôle de nettoyage. Ce circuit permettrait d’aller collecter dans le liquide interstitiel, puis de les éliminer, les déchets produits par le fonctionnement des cellules cérébrales. Parmi ces déchets il y a notamment la protéine Bêta-amyloïde, dont l’accumulation anormale est associée à la maladie d’Alzheimer. La stimulation multisensorielle améliorerait donc la fonction glymphatique, et ainsi l’élimination de la protéine ».
Elle explique donc que « les chercheurs ont testé l’efficacité de stimulations, mais de manière non invasive cette fois-ci : les animaux ont été exposés à des sons et des flashs lumineux. Les données montrent que les stimulations externes à 40 Hz sont bien les plus efficaces pour améliorer l’élimination de la protéine Bêta-amyloïde ».
La journaliste ajoute que « les chercheurs montrent qu’en bloquant l’action de certains transporteurs cellulaires considérés comme des éléments clés du système glymphatique, les stimulations sensorielles n’ont plus d’effet. Les stimulations à 40 Hz augmenteraient en outre la production d’un neuropeptide qui agit sur la contractilité des petites artères, ce qui intensifierait les flux d’échange avec le système glymphatique et améliorerait le drainage du cerveau ».
Jean-Léon Thomas, professeur au département de neurologie de l’université de Yale (Connecticut, États-Unis) et à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), à Paris, souligne toutefois qu’« il faut être très prudent. La découverte du système glymphatique est très récente, et bien que séduisante et déjà bien étayée, elle suscite encore beaucoup de débats dans la communauté scientifique ».

« « Beaucoup méconnaissent encore le sommeil » : dormez, vous travaillerez mieux »

Date de publication : 13 mars 2024

Le Parisien

Virginie de Kerautem constate dans Le Parisien, « à quelques jours de la Journée internationale du sommeil, le 15 mars », que « les professionnels de santé au travail s’étonnent de voir que «beaucoup méconnaissent encore le sommeil» ».
La journaliste relève que « les salariés seraient, d’après l’Institut national du sommeil et de la vigilance, 20 à 40% à se plaindre à la médecine du travail de passer de mauvaises nuits. Résultat, souligne une étude de Qapa News, 77% des Français (presque 4 sur 5) ne se sentent pas prêts à entamer chaque matin une nouvelle journée de travail, soit 9 points de plus en quatre ans ! Plus de 60% ont envie de dormir au boulot… ».
Virginie de Kerautem rappelle qu’« avec une bonne nuit de sommeil, alternant phases de sommeil lent, profond et paradoxal pendant laquelle le cerveau se décharge à travers rêves ou cauchemars, on est censé se réveiller reposé. Contrairement à ce que croient 13% des 25-45 ans (Inserm), «non, dormir n’est pas une perte de temps, assène Mélanie Gillant, infirmière pour le service de prévention et de santé au travail Thalie. Le cerveau en a besoin» ».
La journaliste observe que « si 70% des êtres humains ont […] besoin de dormir 7 à 8 heures au quotidien, rappelle Karim Takhi, médecin pour le Service interentreprises de santé au travail de la boulangerie, 10 à 20% ont besoin de 9 à 10 heures et 5 à 10% n’ont besoin que de 4 heures à 5 heures ! Et plus on vieillit, moins on a besoin de sommeil ».
Le médecin souligne ainsi : « Il est nécessaire de respecter sa chronobiologie. Le corps est rythmé par des choses qui nous conditionnent au réveil ou au sommeil ».
Virginie de Kerautem explique que « la baisse de luminosité, par exemple, stimule la sécrétion de mélatonine, une hormone qui va déclencher l’endormissement. Sa production chute jusqu’au petit matin et cesse au réveil, lorsque la lumière revient. Or, comme cela est répété par les professionnels de santé, la lumière bleue des écrans (téléphone, ordinateur, téléviseur) bloque la sécrétion de mélatonine et perturbe donc fortement la qualité du sommeil ».
La journaliste note en outre que « pour surmonter les baisses de régime la journée, certains n’hésitent pas […] à s’octroyer une pause sieste. […] Si quelques entreprises ont installé des endroits spécifiques pour se reposer, d’autres voient la sieste d’un mauvais œil, sans parler des salariés qui n’osent pas s’assoupir aux sus et aux vues de leurs collègues et managers. Pourtant, la sieste d’une vingtaine de minutes est de plus en plus plébiscitée. Et pour cause ! Selon une étude de la Nasa, elle améliore les performances de 34% ».

« Pourquoi lire des histoires aux bébés prématurés ? »

Date de publication : 14 mars 2024

Le Point

Le Point publie un texte de Cécile Boulaire, maîtresse de conférences en littérature pour la jeunesse, Université de Tours, pour The Conversation, qui explique qu’« aux États-Unis, des services de néonatologie mettent en place des programmes de lecture pour les bébés prématurés. La France aussi commence à développer ce type d’initiatives ».
Elle note ainsi qu’« au Centre hospitalier universitaire de Nantes par exemple, une petite bibliothèque d’albums est à la disposition des parents de prématurés. À Amiens, ce sont les psychiatres de liaison qui viennent lire des histoires aux bébés. Ailleurs, des bénévoles ou des salariés d’associations se relaient. À Tours, un petit groupe réunissant bibliothécaires, lectrice salariée et chercheuse vient chaque semaine partager des histoires dans le service ».
Cécile Boulaire indique que « l’idée peut paraître d’abord saugrenue, aux parents comme aux soignants : pourquoi lire aux bébés des récits qu’ils sont bien trop petits pour comprendre ? Cependant, la mise en place de ces programmes repose sur des motivations rationnelles. Elles s’appuient sur l’importance des soins dits «de développement», qui recouvrent tout ce qui, au sein de ces services de grande technicité, ne sert pas prioritairement à faire survivre l’enfant mais l’engage dans son développement ultérieur ».
Elle rappelle qu’« un bébé qui naît avec beaucoup d’avance peut être conduit à passer de longues semaines dans un service hospitalier dans lequel le bruit, la lumière, un excès ou un défaut de stimulation peuvent gêner son développement. De là, le risque qu’il manifeste des difficultés directement liées à ses conditions d’hospitalisation ».
Cécile Boulaire explique que « les soins de développement s’intéressent à tout son environnement : sa position dans son incubateur, son environnement sensoriel (lumière, sons), son soutien affectif. Des études extrêmement rigoureuses ont ainsi montré que la présence des parents est bénéfique au développement du bébé, et qu’il faut tout faire pour encourager cette présence ».
« On a aussi pris conscience du soutien que pouvait apporter la musique, surtout si elle est chantée par les parents. Ce faisant, c’est l’importance fondamentale de la voix des parents, et en particulier de la mère, qui a intéressé les chercheurs : on incite désormais fortement les parents à parler et chanter à leur bébé. C’est dans ce cadre que sont apparues les premières manifestations d’intérêt pour la lecture en néonatologie »,
 relève la maîtresse de conférences.
Elle explique notamment que « la lecture à haute voix, proposée aux bébés lors de leurs brefs moments d’éveil calme, accompagne les parents dans la construction de leur lien à leur enfant. La musicalité des textes sollicite ses compétences auditives : le rythme d’une comptine, la variation d’intensité de la voix lisante tranchent sur l’environnement sonore pauvre de l’unité néonatale, et il n’est pas rare qu’à cette écoute, le bébé ouvre un œil, arrête un mouvement, tourne la tête ».
Cécile Boulaire précise que « si les premières lectures peuvent être faites par des intervenants (soignants, ou extérieurs au milieu médical), laisser les livres dans les chambres permet ensuite aux parents de reprendre seuls les albums, dans des moments d’intimité, et les partager à leur tour avec leur bébé ».
Elle ajoute qu’« implanter des programmes de lectures d’albums pour enfants dans un service de néonatologie ne tombe pas sous le sens, mais a montré son intérêt. Même les soignants reconnaissent que le climat change dans les chambres, et que les histoires lues aux bébés qu’ils et elles soignent leur permettent de voir leurs petits patients sous un autre jour. La présence des livres aide les parents à sortir de leur sidération et à se projeter vers l’avenir ».

« Le burn-out peut frapper très tôt : trentenaires et déjà « cramés » »

Date de publication : 22 mars 2024

Le Monde

Margherita Nasi observe dans Le Monde qu’« en France, de 5% à 10% de la population active souffrirait de cette forme extrême d’épuisement. Les jeunes actifs sont loin d’être épargnés, le début de la vie professionnelle constituant une période particulièrement à risque ».
La journaliste évoque ainsi les travaux de Philippe Zawieja, psychosociologue du travail, qui « identifie différents moments à risque dans une carrière professionnelle, à commencer par l’entrée dans la vie active ».
Ce dernier observe : « Les jeunes peuvent faire l’expérience d’une désillusion face à un métier longtemps fantasmé. Notamment quand les entreprises affichent des valeurs qui sont ensuite bafouées au quotidien, engendrant ainsi une souffrance éthique chez leurs recrues ».
Margherita Nasi relève que « le consultant note également un pic de burn-out après dix ans d’expérience, autour de la trentaine, en raison de paramètres démographiques ». Philippe Zawieja explique que « c’est le moment où on commence à avoir des enfants, où les premiers couples se séparent. Le risque diminue ensuite avec l’ancienneté ».
La journaliste indique notamment que « le Credir – une ONG spécialisée dans la prévention de l’épuisement – organise depuis dix ans des stages pour prévenir ou sortir du burn-out, et accueille un public de plus en plus jeune ».
Son directeur, Jean-Denis Budin, remarque ainsi que « la pandémie s’est accompagnée d’un essor des loisirs numériques, qui ont un impact néfaste sur la qualité du sommeil, en particulier chez les jeunes ».
Margherita Nasi note que « M. Budin évoque également une forme de «procrastination du sommeil», notamment chez les jeunes mères ». Il déclare qu’« elles ont des journées extrêmement chargées, et quand elles ont couché les enfants, au lieu de se reposer, elles vont sur les réseaux sociaux pour renouer avec une vie sociale qu’elles n’ont plus ».
La journaliste observe par ailleurs que « les femmes sont également plus présentes dans les métiers à risque, «à savoir les professions en contact avec un public fragile, ou socialement dévalorisées», précise Philippe Zawieja. Le psychosociologue regrette l’absence d’une «maison du burn-out» ».
Il explique : « Calquée sur le modèle des maisons de santé, une institution de ce type, financée par les pouvoirs publics, pourrait accueillir en ville toutes les victimes de burn-out, avec une prise en charge pluridisciplinaire ».
Margherita Nasi remarque ainsi que « pour l’instant, les seules initiatives destinées à prendre en charge cet épuisement professionnel sont organisées par des employeurs, des syndicats ou des particuliers, souvent passés eux-mêmes par le burn-out ».

« Procrastination : et si c’était le signe d’un trouble de l’attention ? »

Date de publication : 25 mars 2024

Le Figaro

Stéphany Gardier évoque dans Le Figaro la procrastination, « un trait de personnalité répandu, certes stressant pour l’intéressé(e) et potentiellement agaçant pour son entourage, mais qui n’a rien de pathologique au sens propre. Sauf… si ce comportement est en réalité la manifestation d’un trouble de l’attention. C’est du moins le message subtilement distillé via les réseaux sociaux […] par différentes entreprises proposant des programmes pour en finir avec la procrastination ».
La journaliste observe que « certains sites proposent même à l’internaute dans le doute d’évaluer la gravité du problème en 1 minute ! Un temps record pour obtenir son «niveau de symptômes du TDAH (trouble-déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, NDLR)» et même le type de TDAH détecté. Du pur «business», met en garde le Dr Hervé Caci, pédopsychiatre aux Hôpitaux pédiatriques de Nice CHU-Lenval et spécialiste du TDAH ».
Le médecin remarque qu’« on peut certes dépister un TDAH chez l’adulte en utilisant un autoquestionnaire validé par l’OMS. Mais le diagnostic doit être confirmé par un clinicien. Celui-ci pourra notamment prendre en compte les autres pathologies susceptibles d’accompagner le TDAH, afin de mettre en place une stratégie thérapeutique cohérente ».
Stéphany Gardier relève qu’« associé spontanément à l’enfance, le TDAH concerne pourtant aussi les adultes, chez qui le diagnostic peut être tardif. Un certain nombre d’enfants, les filles en particulier, parviennent à mettre en place – souvent inconsciemment — différents ajustements pour vivre avec leur TDAH sans que cela ne pose de problèmes majeurs dans leur quotidien ».
« Mais arrivés à l’âge adulte, il ne leur est pas toujours possible de continuer à compenser ce qui n’apparaissait jusque-là que comme des traits de caractère : la difficulté à rester concentré, l’agitation incessante, les oublis fréquents, l’impulsivité… Se pencher sur un dossier à la dernière minute peut fonctionner quand on est efficace dans l’urgence, mais si la capacité de travail diminue, cette stratégie ne fonctionne plus : les retards s’accumulent et la mécanique se grippe », 
poursuit la journaliste.
Stéphany Gardier observe que « certains patients peuvent être soulagés par le diagnostic de TDAH, mais l’annonce peut aussi être mal vécue ».
Christine Gétin, fondatrice et directrice de l’association HyperSupers TDAH France, souligne qu’« il est donc important qu’elle soit faite par un professionnel de santé formé, pour bien faire passer le message. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons toujours refusé de publier des tests et échelles, même validés, sur le site de notre association ».

« Dépression post-partum : les pères aussi en souffrent »

Date de publication : 26 mars 2024

Le Monde

Julien Lemaignen explique en effet dans Le Monde que « les psychiatres commencent à cerner les difficultés psychiques des hommes survenant autour de la naissance de leur enfant ».
Le journaliste relève ainsi que « la cohorte Elfe, qui suit 18.000 enfants nés en France en 2011, a permis d’en estimer la prévalence. La dépression post-partum concernerait 5% des pères contre de 15% à 16% des mères, selon une étude publiée dans The Lancet Public Health en janvier 2023, consacrée aux effets du congé paternité sur la santé mentale des parents. Le questionnaire EPDS – pour « Edinburgh Postnatal Depression Scale » – a été soumis à 13.000 mères et à 11.000 pères deux mois après la naissance ».
Maria Melchior, directrice de recherches à l’Inserm et coautrice, remarque que « la politique des “mille premiers jours” implique en principe un dépistage assez large de la dépression post-partum maternelle ; que les pères aussi puissent aller moins bien, c’est moins repéré ».
Cécile Corfdir, psychiatre au groupe hospitalo-universitaire Paris psychiatrie et neurosciences (GHU Paris), note pour sa part que « les symptômes de la dépression paternelle sont moins évidents ». Julien Lemaignen indique que « d’après elle, les signes évocateurs d’une dépression chez la mère sont surtout l’anxiété, les doutes quant aux capacités maternelles ainsi qu’une forte anticipation de l’avenir ; pour les pères, il s’agit souvent d’irritabilité, d’anhédonie – la perte du plaisir dans les activités qui en procurent habituellement – et une augmentation de consommation de toxiques ».
Le journaliste poursuit : « Parmi les facteurs de risque, Lucie Joly, psychiatre spécialiste de la périnatalité à l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP), cite les antécédents psychiatriques, une situation sociale précaire, les traumas infantiles et les difficultés professionnelles. Ces facteurs de risque sont proches de ceux de la dépression post-partum des mères ».
« Lucie Joly ajoute que le soin consiste essentiellement à déconstruire « les croyances paternelles dysfonctionnelles comme “je ne serai jamais un bon père, jamais capable d’élever un enfant” », 
relève Julien Lemaignen.
Le journaliste observe qu’« en général, «trop peu d’hommes sont préparés à l’accouchement», déplore Mme Joly. La psychiatre se désole aussi de la persistance du «stéréotype de l’homme fort» à cause duquel les difficultés psychiques des pères «restent un tabou, alors que l’on sait traiter la dépression et que plus on la prend en charge tôt, plus c’est facile et moins elle a d’impact sur le bébé» ».
Romain Dugravier, psychiatre GHU Paris et chef de service au centre de psychopathologie périnatale de l’Institut Paris Brune (CPPB), indique quant à lui que « les pères ont longtemps été pensés comme des tiers séparateurs de la relation mère-bébé. Aujourd’hui, ils expriment la demande forte d’être présents, ce que le congé paternité a encouragé ».

« Eva Menard, la musique comme thérapie »

Date de publication : 27 mars 2024

La Croix

Dans le cadre de la Journée annuelle d’information et de sensibilisation à l’épilepsie, Florence Pagneux explique dans La Croix qu’« Eva Menard, musicienne de 39 ans, est à l’origine d’un groupe de recherche sur les effets de la musique pour atténuer les crises d’épilepsie. Cette maladie, dont elle souffre, est encore largement taboue ».
La journaliste indique ainsi qu’« inspiré de « l’effet Mozart », le projet Epilepsia Waves […] propose d’expérimenter la création musicale, comme traitement complémentaire pour les personnes épileptiques ».
Florence Pagneux précise tout d’abord : « Elle a longtemps gardé pour elle ses tempêtes intérieures. Lors de sa première crise d’épilepsie, à 14 ans, Eva Menard est prise d’hallucinations visuelles et auditives, lui donnant l’impression de se voir hors de son corps. «Je me suis pensée folle, j’ai eu honte et je n’en ai parlé à personne.» Sauf que les crises reviennent, quelques années plus tard, et finissent par devenir beaucoup plus fréquentes. Elle finit par consulter un neurologue, sur les conseils d’une ostéopathe, qui pose enfin le diagnostic d’épilepsie 10 ans après sa première crise ».
Eva Menard souligne que « c’est une maladie tellement méconnue et taboue que je n’en connaissais pas les symptômes, qui peuvent être très divers d’une personne à l’autre. […] J’ai essayé un médicament qui n’a pas fonctionné, comme pour nombre de malades, et j’ai été obligée d’adapter mon mode de vie à cette maladie ».
Florence Pagneux explique qu’« elle est parvenue à diminuer la fréquence de ses crises en adoptant une hygiène de vie irréprochable et en pratiquant régulièrement la méditation ».
La journaliste indique donc qu’Eva Menard « est à l’origine du programme Epilepsia Waves, qui consiste à tester un répertoire musical susceptible d’atténuer la fréquence et l’intensité des crises d’épilepsie, en complément de traitements classiques ».
La musicienne déclare que « ce sera la première fois qu’une recherche va s’intéresser à l’effet Mozart sur l’épilepsie en France ».
Florence Pagneux observe que « des recherches menées à l’étranger ont en effet déjà démontré les effets bénéfiques de la sonate K448 du célèbre compositeur autrichien sur l’activité cérébrale. Ce programme inédit réunit une équipe pluridisciplinaire mêlant le Pr Fabrice Bartolomei du CHU de Marseille, l’experte en innovation santé Aude Nyadanu, un groupe de compositeurs du collectif Øpera et un musicologue, Pierre-Henri Dutron, spécialiste de Mozart ».
La journaliste explique qu’« une première phase va consister à recruter des patients volontaires pour tester des répertoires musicaux, et une seconde conduira à une étude clinique dans plusieurs hôpitaux ».


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