« La psychiatrie va mal mais son image se porte bien »
Date de publication : 2 avril 2024
Eric Favereau évoque dans Libération « un des paradoxes du moment. Alors que, jusqu’à récemment, on n’entendait que l’énoncé d’un constat catastrophique de l’état de nos hôpitaux psychiatriques, avec la dénonciation d’une absence criante de personnel, avec des patients mal pris en charge, endormis, sédatés à outrance quand ils ne sont pas attachés sur des brancards faute de lits disponibles, voilà que lorsque l’on rentre dans un musée, lorsque l’on se rend dans une salle de cinéma ou lorsqu’on regarde tout simplement un documentaire sur la psychiatrie, on est rassuré : toutes ces œuvres renvoient l’image d’une prise en charge douce et aimante ».
Le journaliste remarque que « certes, tout n’est pas simple, les difficultés pointent en arrière-plan, mais l’humanité des soignants et le regard bienveillant des visiteurs font que cela fonctionne plutôt bien. On serait en somme bien loin du désastre annoncé ».
Eric Favereau observe notamment qu’« au Palais de Tokyo, dans l’exposition «Toucher l’insensé», on voit de la vie brute. C’est une belle réussite, on y assiste à une foule d’initiatives, toutes semblent bien fonctionner, c’est même rebelle et insolent. On crée, on soigne, on prend soin. […] La psychothérapie institutionnelle est partout fêtée et reconnue, que ce soit dans les librairies ou sur nos écrans, partout… Sauf dans les lieux de soins, où elle reste une pratique marginale, assommée par le triomphe des neurosciences et des médicaments », note le journaliste.
Il continue : « Pourquoi faire la fine bouche et douter, me direz-vous ? On reste un peu perdu par l’écart entre cette psychiatrie humaniste qui d’un côté a envahi nos musées, les salles de projections, les librairies, et de l’autre côte les remontées du terrain qui sont, elles, bien plus sombres ».
Eric Favereau remarque que « certes, il y a aujourd’hui une kyrielle de petites oasis où se font avec chaleur et compétence des prises en charge efficaces. De ces lieux-là, on n’en parle sûrement pas assez ».
« Pour autant, que peut-on en déduire ? Assiste-t-on à un renversement de tendance ? Sortirait-on d’un discours de plaintes pour nous rappeler qu’autre chose est possible ? Serait-ce la preuve qu’en dépit d’un climat sombre on peut faire des choses ? Ou bien tout cela n’est-il qu’un écran de fumée, enrubanné de nostalgie, pour supporter la lourdeur des temps présents ? », conclut le journaliste.
« Sports extrêmes : attention aux hallucinations »
Date de publication : 4 avril 2024
C’est ce que titre Le Monde, qui observe qu’« alpinistes, navigateurs en solitaire et coureurs d’ultrafond sont les plus exposés à ces perceptions erronées, favorisées par le manque de sommeil ».
Pascale Santi remarque ainsi : « Avoir un compagnon imaginaire au point de partager une tablette de chocolat pour lui en donner un morceau, voir un double de soi, «un transformateur dans les nuages, un gars qui sort d’une caverne», comme l’a décrit Thomas Vennin, collaborateur à Montagnes Magazine, dans le livre Les Hallucinés. Un voyage dans les délires d’altitude (Paulsen, 2020). Nombreux sont les alpinistes, navigateurs en solitaire, coureurs de fond, à raconter des hallucinations qu’ils ont eues en pratiquant leur sport ».
Renaud Jardri, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à Lille, précise : « C’est quelque chose que l’on perçoit en l’absence de stimulations des organes des sens, c’est-à-dire des choses que l’on voit alors qu’il n’y a rien, que l’on entend alors qu’il n’y a aucun son ».
« Si les hallucinations peuvent arriver à tout le monde, elles surviennent dans différents contextes, de maladies neurologiques ou psychiatriques, de consommation de substances toxiques, mais aussi en cas de stress physique et physiologique », ajoute-t-il.
Pascale Santi indique que « chez les sportifs, cela se produit quand le corps est poussé à l’extrême. Par exemple, ne pas dormir pendant 24 ou 48 heures lors d’une course d’ultra-trail (sur une distance d’au moins 80 km), être dans des conditions de déshydratation. L’isolement peut aussi en favoriser l’émergence. […] En altitude, le phénomène est relativement clair ».
Jean-Paul Richalet, professeur de physiologie à l’université Sorbonne-Paris-Nord, précise : « Elle provoque un manque d’oxygène [hypoxie] qui induit une hyperventilation. Conséquence, le taux de CO2 dans le sang baisse, ce qui entraîne une contraction des vaisseaux sanguins cérébraux ».
La journaliste explique que « cette moindre vascularisation de certaines zones du cerveau peut entraîner, poursuit-il, «des symptômes neurologiques divers et variés, notamment des hallucinations, qui ne sont pas forcément les plus graves» ».
Pascale Santi note qu’« une étude publiée dans Médecine du sommeil en 2016 a montré que 56,3% des coureurs de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc avaient vécu une hallucination. Point positif : 81% des participants n’en ayant pas eu avaient effectué une sieste (d’environ dix minutes) lors de la course ».
Le Pr Jardri souligne qu’« à l’instar de la douleur, l’hallucination peut être un clignotant alertant le sportif. Il est donc fondamental d’informer en amont ». La journaliste évoque ainsi ces « bons réflexes : s’arrêter pour dormir, et redescendre un peu si on est en altitude ».
« Les femmes, premières victimes du burn-out : « Du jour au lendemain, je n’ai plus réussi à lire ni à tenir une conversation avec mes enfants » »
Date de publication : 5 avril 2024
Dans Le Monde, Brune Mauger observe que « de l’«effondrement» à la reconstruction, l’association bordelaise L’Burn prend en charge de nombreuses femmes épuisées de toute la France. Selon Santé publique France, ce sont elles, plus que les hommes, qui sont touchées par la souffrance psychique en lien avec le travail ».
La journaliste explique ainsi dans un reportage que « chaque lundi à Talence, en périphérie de Bordeaux, une dizaine de femmes passent discrètement le portail de la Maison des Burnettes, entourée d’un mur de verdure. L’ancienne propriété viticole fut le refuge des habitants de la ville pendant la seconde guerre mondiale. La demeure reçoit désormais des femmes, de tous âges, exerçant différents métiers, des mères célibataires pour la plupart, et victimes d’un syndrome d’épuisement professionnel ».
Brune Mauger note que l’association « fête ses 5 ans d’existence et reçoit des demandes d’adhésion toujours plus nombreuses ». Sa directrice, Anne-Sophie Vives, « qui a elle-même connu un « burn-out sévère », avec perte de la mémoire immédiate », explique : « Je l’ai longtemps caché à mon entourage. J’ai pu me reconstruire en parlant avec d’autres femmes de ma difficulté à concilier mon travail, mon rôle de mère et celui de femme ».
« Nous sommes aujourd’hui deux fois plus concernées, à cause des inégalités intrafamiliales et professionnelles, de la charge mentale et de la difficulté à concilier vie privée et vie professionnelle. C’est un épuisement multifactoriel, qui nécessite un accompagnement spécifique », ajoute la responsable.
Brune Mauger observe que « les chiffres de fréquentation à l’association confirment les dernières conclusions de Santé publique France. En effet, selon le bulletin épidémiologique du 5 mars, la souffrance psychique en lien avec le travail était deux fois plus importante en 2019 qu’en 2007 et, sur toute cette période, cette souffrance était deux fois plus élevée chez les femmes, avec notamment davantage de troubles anxieux et dépressifs ».
La journaliste précise que « grâce à des fonds publics et à plusieurs mécénats, dix salariées et une trentaine de bénévoles actives de l’association sont venues en aide à plus de 600 femmes en Gironde et ailleurs en France (grâce à la visioconférence) en 2023. Groupes de parole, permanence juridique ou encore ateliers de remobilisation professionnelle… le dispositif a été pensé avec des spécialistes du secteur (médecins, avocats), tout en se basant sur la « pair-aidance », l’entraide entre personnes ayant souffert de la même maladie somatique ou psychique ».
Anne-Sophie Vives souligne en outre qu’« il existe peu de structures qui permettent aux femmes de se faire aider. Elles arrivent parfois chez nous après une errance médicale, car elles n’ont pas trouvé de psychiatre. Des médecins généralistes nous envoient même leurs patientes ».
« Quels sont les bénéfices d’une thérapie avec un animal ? »
Date de publication : 12 avril 2024
C’est ce que titre Le Figaro, qui observe : « Qu’elle passe par un chien, un chat ou un cheval, la médiation animale peut faire beaucoup de bien aux malades, à condition de savoir choisir les professionnels qui encadrent la pratique ».
Le journal livre un entretien avec Boris Albrecht, directeur de la Fondation Adrienne-et-Pierre-Sommer qui « soutient le développement de la médiation animale depuis 50 ans ».
Le responsable explique notamment : « Nous finançons des établissements sociaux, médico-sociaux et autres souhaitant développer la médiation animale au sein de leurs structures. Nous accompagnons également des laboratoires de recherche et commandons des études.
Le quotidien interroge : « Mais quelles sont les preuves scientifiques ? ».
Boris Albrecht répond qu’« apporter «la preuve scientifique absolue et unique» que la médiation animale fonctionne est irréalisable. La recherche ne peut étudier que des spécificités, par exemple, la modification du comportement d’enfants autistes en présence de chiens. Une fois l’objectif d’étude clairement défini, la difficulté méthodologique résulte du fait que l’on ne peut pas considérer un animal comme un médicament ».
« Le traitement de l’autisme montre que des séances avec des chevaux, si elles sont bien préparées, procurent un réel apaisement. Portée par l’animal, en contact intime avec lui, la personne ressent mieux son corps, ce qui la calme lorsqu’elle est agitée. […] Dans les années 1980 déjà, il a été établi que les propriétaires de chiens vivent en moyenne mieux et plus longtemps que les autres », poursuit le responsable.
Le Figaro continue : « Quels sont les principaux apports thérapeutiques de la médiation animale ? ».
Boris Albrecht indique qu’« elle peut être très bénéfique dans 3 domaines : l’amélioration psychologique, la réappropriation de son corps et celle du langage. […] Le simple fait de toucher l’animal, le sentir, bouger avec lui permettent parfois au patient d’améliorer la relation à son corps et à ses sens. Chez les personnes polyhandicapées, un massage peut avoir un effet relaxant pendant une demi-journée, mais si on l’associe à une séance de médiation animale, où le patient est porté délicatement à dos d’âne, par exemple, les effets bénéfiques peuvent perdurer des jours entiers ».
« Autre exemple : lorsqu’on introduit un chien spécialement entraîné dans une maison de retraite auprès de patients atteints de la maladie d’Alzheimer, très souvent ces patients sont plus motivés pour marcher et échanger… », ajoute le responsable.
Boris Albrecht explique en outre que « la médiation animale est une pratique complexe qui peut difficilement être réalisée par une personne seule. Les professionnels ayant réellement une double compétence, un infirmier ou un psychologue avec de sérieuses connaissances en éthologie ou en soins vétérinaires, sont très rares. […] Un programme de médiation à visée thérapeutique doit être porté par des professionnels de santé qui se spécialisent dans le domaine de l’animal, mais qui s’associent surtout avec des experts animaliers, eux-mêmes sensibilisés au soin humain. En dehors des institutions, il faut rester très vigilant, car le secteur n’est pas réglementé. N’importe qui peut se déclarer expert ».
« La plasticité cérébrale, une précieuse alliée pour récupérer d’une lésion »
Date de publication : 19 avril 2024
Dans Le Figaro, la Dr Nathalie Szapiro-Manoukian revient sur la plasticité cérébrale, expliquant que « cette faculté à compenser les atteintes au cerveau est particulièrement utile et impressionnante lorsque les deux hémisphères peinent à communiquer ».
Elle précise ainsi : « Lorsque nous apprenons à jouer d’un instrument, à conduire, etc., nous créons de nouvelles connexions dans le cerveau. Et plus nous empruntons ce nouveau chemin de l’information en nous entraînant, plus le signal passe vite et plus nous progressons. Le petit chemin finit par devenir une véritable autoroute. Notre cerveau, avant et après cet apprentissage, n’est plus tout à fait le même ».
Nathalie Szapiro-Manoukian indique que « cette capacité à créer de nouveaux chemins – que l’on appelle la plasticité cérébrale – existe tout au long de la vie. Elle permet même au cerveau de contourner un problème de malformation, comme l’absence de corps calleux qui est la structure la plus importante pour que nos deux hémisphères cérébraux communiquent entre eux. Or un nouveau-né sur quatre mille naît sans corps calleux, sans que cela ait nécessairement une incidence ».
Le Dr Paolo Bartolomeo, neurologue, directeur de recherche Inserm à l’Institut du Cerveau (Paris), explique que « grâce à la plasticité cérébrale, très active pendant le développement, le cerveau compense cette absence de corps calleux par des voies alternatives. La communication entre les deux hémisphères n’est donc pas interrompue, elle est seulement déviée ».
Nathalie Szapiro-Manoukian note que « le Dr Bartolomeo et son équipe travaillent sur les moyens d’améliorer la récupération après une lésion au niveau de l’un des hémisphères du cerveau. L’objectif est par exemple d’aider un adulte ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC) à se remettre partiellement ou totalement des séquelles de l’attaque ».
Le Dr Bartolomeo précise ainsi : « Faire écouter beaucoup de musique classique aux patients est une piste que nous suivons car elle engage les deux hémisphères de façon synchronisée dans un cerveau normal. Notre hypothèse est que cette synchronisation pourrait être utile pour faciliter la compensation d’une fonction altérée au niveau d’un hémisphère, par l’autre hémisphère resté intact. Nous avons d’ailleurs obtenu des résultats préliminaires encourageants dans ce sens : une étude de faisabilité sur un nombre restreint de patients avec des troubles du langage (aphasie) vient d’être publiée ».
Le neurologue évoque en outre le neurofeedback : « L’idée est de pouvoir aider un patient à trouver et développer les activités qui améliorent le plus la communication entre ses deux hémisphères, grâce à l’électroencéphalogramme (EEG) ou à l’IRM fonctionnelle ».
Nathalie Szapiro-Manoukian ajoute : « Dernière piste explorée : stimuler la croissance des synapses pour induire de nouveaux chemins de l’information. Des chercheurs californiens s’intéressent notamment aux drogues psychédéliques. Leur étude, réalisée sur des neurones in vitro et publiée dans la revue Science en 2023, montre que ces drogues agissent à l’intérieur des neurones au niveau des récepteurs à sérotonine. Elles favorisent une repousse des neurones avec «un effet immédiat majeur», selon l’auteur principal de l’étude, David Oldon, qui a même qualifié ces molécules de «psychoplastogènes» ».
La praticienne remarque que « si ces pistes de recherches sont prometteuses, il faut toutefois garder en tête que toute lésion cérébrale n’est malheureusement pas récupérable ».
« Être ivre sans avoir bu d’alcool : qu’est-ce que le syndrome de fermentation intestinale ou d’auto-brasserie ? »
Date de publication : 24 avril 2024
Julie Bernichan indique en effet dans Le Parisien : « Si, si… il est possible d’être ivre sans avoir bu une goutte d’alcool ».
La journaliste relève que lundi dernier, « un Belge de 40 ans, poursuivi pour état d’ivresse en récidive au volant, a été relaxé par le tribunal de police de Bruges. L’homme, qui avait été contrôlé avec un taux d’alcool de 0,91 mg par litre d’air expiré en avril 2022, et avec 0,71 mg/l en mai 2022, assurait ne pas avoir bu ».
« La consultation de trois médecins lui a permis de prouver que l’alcoolémie relevée au-dessus du seuil légal de 0,22 mg/l en Belgique était en fait due au syndrome d’auto-brasserie dont il souffrait, également connu sous le nom de syndrome de fermentation intestinale ou d’auto-fermentation », explique Julie Bernichan.
Elle précise : « Lors de l’ingestion d’une grande quantité d’aliments riches en glucides comme le pain, les pommes de terre ou les haricots, les sucres fermentent dans le système digestif. Ils sont ensuite transformés en éthanol, la molécule de l’alcool ».
Barry Logan, directeur exécutif du Center for Forensic Science Research and Education de Philadelphie (Etats-Unis), explique ainsi : « Nous produisons tous de petites quantités d’alcool par fermentation, mais chez la plupart des individus, les niveaux sont bien trop faibles pour être mesurés ».
Julie Bernichan note que « dans la plupart des cas, l’éthanol produit est éliminé avant de passer dans le sang. Ce n’est pas le cas, en revanche, pour les personnes qui souffrent du syndrome d’auto-fermentation ».
« Plusieurs facteurs sont suspectés d’être à l’origine de cette mystérieuse affection. Une grande quantité de glucides absorbés d’abord, susceptibles d’être transformés en éthanol. Le déséquilibre du microbiote intestinal ensuite, avec la présence de bactéries ou de champignons spécifiques, qui pourrait aussi favoriser le processus de fermentation chez certains », explique la journaliste.
Elle ajoute que « des maladies sous-jacentes enfin, comme le diabète ou la maladie de Crohn, ou des opérations intestinales antérieures qui pourraient favoriser la survenue du syndrome, en modifiant les micro-organismes présents dans le système digestif ».
Julie Bernichan relève que « le taux d’alcool peut monter jusqu’à 4 g par litre dans le sang, selon la quantité de glucides ingérés, estime le Dr Jimmy Mohamed sur RTL. Un taux extrêmement élevé qui peut être responsable d’un coma éthylique notamment. Le processus d’auto-fermentation peut aussi induire des maladies propres à l’alcool comme des cirrhoses ou des cancers. […] Les scientifiques estiment que seules une vingtaine de personnes seraient officiellement touchées par le syndrome d’auto-brasserie. Un nombre qui serait largement sous-diagnostiqué ».
La journaliste conclut que « le premier des traitements pour bloquer le déclenchement du syndrome de l’auto-fermentation est d’adopter un régime alimentaire faible en glucides et en aliments ultra-transformés, susceptibles de perturber le microbiote intestinal. […] Les mesures diététiques peuvent s’accompagner de la prise de médicaments, antifongiques notamment, en fonction du diagnostic du médecin ».
« « Bousculés par ce que nous avons vu » : des experts demandent au gouvernement d’interdire les écrans aux moins de 3 ans »
Date de publication : 30 avril 2024
Le Parisien fait savoir qu’« un rapport d’experts, qui sera remis […] au gouvernement, préconise d’interdire l’usage des écrans aux enfants de moins de trois ans et de téléphones portables aux moins de 11 ans, en limitant strictement l’accès les années suivantes pour les adolescents ».
Le journal indique que « la commission d’experts spécialement missionnée par l’exécutif alerte sur «la réalité de l’hyper connexion subie des enfants» et «les conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir», mais aussi pour l’avenir «de notre société, notre civilisation» ».
Le quotidien souligne que « la commission explique avoir été «bousculée» devant «les stratégies de captation de l’attention des enfants» ». Les experts remarquent ainsi qu’« il s’est dégagé un consensus très net sur les effets négatifs, directs et indirects, des écrans, notamment sur le sommeil, la sédentarité – qui favorise l’obésité – ou encore la myopie »
Le Parisien ajoute que « les experts pointent les réseaux sociaux, «facteur de risque» de dépression ou d’anxiété, en cas de «vulnérabilité préexistante». Par ailleurs, «le niveau d’exposition des enfants» à des contenus pornographiques et violents «apparaît alarmant», écrivent-ils. Ils estiment que « les écrans ne sont pas à l’origine de troubles du neurodéveloppement» mais appellent à la «vigilance» pour «éviter l’amplification de symptômes» ».
« Pour «reprendre le contrôle», ils appellent à empêcher tout usage des écrans par des enfants de moins de 3 ans, en ouvrant ensuite, entre 3 et 6 ans, un accès «fortement limité», «avec des contenus de qualité éducative et accompagné par un adulte» », précise le journal.
Il ajoute que « la commission préconise aussi de n’autoriser le téléphone portable qu’à partir de 11 ans, via un téléphone sans Internet jusqu’à 13 ans. À partir de 13 ans, elle propose de donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux, puis d’ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux «éthiques» ».
Amine Benyamina, neurologue et co-président du comité d’experts, a ainsi déclaré : « Nous avons été bousculés par ce que nous avons vu : des stratégies de captation de l’attention des enfants. Les biais cognitifs sont utilisés pour enfermer les enfants sur leurs écrans, les contrôler, les réengager, les monétiser ».
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