« L’alexithymie, un trouble méconnu qui empêche d’identifier ses émotions »

Date de publication : 10 juillet 2024

Science et Vie

Héloïse Rambert se penche dans Science et Vie sur l’alexithymie, « autant un trouble qu’un trait de personnalité. Mais un trait qui peut coûter très cher en termes de santé psychologique et physique ».
La journaliste rappelle que « les personnes concernées par l’alexithymie – du grec a (absence), lexis (mot) et thymos (humeur, affectivité, sentiment, émotion) – ont bien des émotions, “mais elles ont de vraies difficultés à les différencier, à les identifier. À mettre un mot sur ce qu’elles ressentent. Surtout quand il s’agit d’émotions négatives”, décrit Delphine Grynberg, professeure en psychologie de la santé au laboratoire sciences cognitives et sciences affectives (SCALab) de l’université de Lille ».
La psychologue précise : « On parle de stratégie de régulation inadaptée, qui empêche le sujet d’accepter ce qu’il ressent et de prendre du recul. Cela conduit à une mauvaise gestion du stress, qui s’installe alors de manière chronique ».
« Au risque de développer une myriade de maladies »,
 note Héloïse Rambert, qui poursuit : « Un lien de corrélation entre l’alexithymie – qui toucherait peu ou prou 10% de la population générale – et des problèmes de santé aussi divers que la fibromyalgie, les maladies cardiaques, les addictions ou encore le syndrome du côlon irritable a été pointé par la littérature scientifique. Au point de provoquer des décès prématurés ».
Delphine Grynberg indique que « l’alexithymie est devenue un objet d’intérêt et d’étude, notamment dans le cadre de la médecine psychosomatique. […] Il peut exister des bases neuro-anatomiques, explique la chercheuse. Des études utilisant l’imagerie ont suggéré que dans le cerveau, certaines zones liées au traitement des émotions n’étaient pas suffisamment développées. Ou qu’il y avait une connexion plus faible que la normale entre le système lié au traitement des émotions et le système qui sous-tend le raisonnement ».
Héloïse Rambert observe que « cette caractéristique pourrait aussi être causée par l’éducation – des parents qui n’aident pas le jeune enfant à poser des mots sur ses ressentis – ou par des traumatismes ».
« Quelles qu’en soient les causes, des solutions thérapeutiques existent. Elles visent à recouvrer conscience et compétences émotionnelles. Et redonner un vocabulaire à celles et ceux qui n’ont jamais parlé la langue des émotions ou ont cessé de le faire », 
explique la journaliste.

« Raideur, chutes, regard figé, épisodes de confusion… Joe Biden souffre-t-il d’une maladie neurologique ? »

Date de publication : 10 juillet 2024

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui relève qu’« à 4 mois de l’élection présidentielle, la Maison-Blanche continue de nier la dégradation de l’état de santé du président Américain. Le Figaro a demandé leur avis à deux neurologues ».
Cécile Thibert note ainsi que « le président américain âgé de 81 ans apparaît de plus en plus affaibli, multipliant les cafouillages et les incohérences. En mars 2022 déjà, il avait confondu l’Ukraine et l’Iran. Depuis plus d’un an, il enchaîne les chutes sans raison apparente. Le summum étant sa performance catastrophique lors du débat télévisé qui l’a opposé à Donald Trump le 27 juin ».
« Un récent article du New York Times vient encore de renforcer les spéculations, en révélant qu’un spécialiste de la maladie de Parkinson avait visité à huit reprises la Maison-Blanche au cours de ces huit derniers mois »,
 fait savoir la journaliste.
Cécile Thibert note que « la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a formellement démenti l’idée que Joe Biden soit atteint de la maladie de Parkinson lors d’une conférence de presse. Dans la foulée, le médecin du président a rappelé dans un courrier rendu public que Joe Biden avait passé un «examen neurologique extrêmement détaillé» en février, dont les résultats avaient été «rassurants» ».
La journaliste s’interroge : « Les agissements de l’octogénaire pourraient-ils être simplement le signe d’un coup de fatigue ou masquent-ils quelque chose de plus grave ? D’après les spécialistes interrogés par Le Figaro, les faits laissent peu de place au doute ».
Le Pr Marc Vérin, neurologue au CHU d’Orléans, déclare ainsi que « ce n’est pas que la vieillesse, il me semble évident qu’il y a quelque chose d’autre et nous sommes plusieurs neurologues à le penser ».
Le Dr Serge Belliard, chef du service de neurologie du CHU de Rennes, confirme : « L’accumulation des signes fait penser que ce n’est pas simplement lié au vieillissement. Si je devais mettre ma main au feu, je dirais qu’il s’agit d’une maladie neurodégénérative. Mais il est impossible de le dire avec certitude sans faire des examens plus poussés ».
Le médecin évoque la situation en 2021 : « Il bougeait beaucoup, avait une voix qui portait. Aujourd’hui, il est très raide, son visage n’est plus expressif, il parle de manière étouffée et présente des épisodes de confusion ».
« Autant de symptômes qui pourraient évoquer une possible maladie à corps de Lewy, selon le médecin »,
 note Cécile Thibert.
La journaliste relève que « pour le Pr Marc Vérin, le Président américain pourrait aussi très bien être atteint d’une maladie de Parkinson, même s’il ne présente pas de tremblements visibles ». Le spécialiste rappelle que « dans 30% des cas, il n’y a pas de tremblements. On parle alors de forme ’’akinéto-rigide’’ ».
« Mais cette hypothèse ne permet pas d’expliquer les épisodes de confusion que connaît le Président Biden depuis quelque temps », 
continue Cécile Thibert.
Le Pr Vérin indique que « si les symptômes sont asymétriques, cela évoque plutôt une maladie de Parkinson. Dans la démence à corps de Lewy, les signes sont d’emblée bilatéraux et s’accompagnent de troubles cognitifs ».
La journaliste évoque une « dernière hypothèse avancée par les médecins : la survenue d’accidents touchant les microvaisseaux du cerveau ».
Le Dr Belliard note que « les symptômes observés pourraient aussi être la conséquence d’une accumulation de petits accidents vasculaires qui abîment le cerveau. Ca, on peut facilement le vérifier grâce à l’IRM ».
Le neurologue ajoute : « Si ce que nous pensons se vérifie, il ne tiendra pas 4 ans de plus. Il y a un vrai souci ».

Antidépresseurs : l’arrêt associé à des symptômes chez environ 15% des patients

Antidépresseurs : l'arrêt associé à des symptômes chez environ 15% des patients

Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts]  – Date de publication : 10 juillet 2024

Environ 15% des patients présenteraient des symptômes de sevrage spécifiques à l’arrêt d’un antidépresseur. Cet ordre de grandeur est proposé à l’issue d’une méta-analyse comparant la survenue de symptômes de sevrage suite à l’arrêt d’un antidépresseur ou d’un placebo. Elle est parue dans The Lancet Psychiatry.

L’arrêt d’un traitement antidépresseur est souvent redouté par le patient, voire le soignant, en raison de symptômes associés. Une méta-analyse a permis de quantifier ce risque par rapport à l’arrêt d’un placebo pour mieux informer les parties prenantes.
Ce travail a inclus des essais randomisés et des études observationnelles potant sur l’arrêt ou la diminution progressive d’un antidépresseur (à l’exclusion des antipsychotiques, du lithium ou de la thyroxine) ou d’un placebo chez des participants présentant un trouble mental, comportemental ou neurodéveloppemental. L’utilisation dans le cadre d’une prise en charge de la douleur liée à une maladie organique était un facteur d’exclusion.
Au total, 79 études incluant 21.002 patients ont été sélectionnées (72% de femmes, 28% d’hommes, âge moyen 45 ans). Parmi les participants, 16.532 avaient arrêté de prendre un antidépresseur et 4.470 un placebo.
L’incidence d’au moins un symptôme d’arrêt était de 0,31 (0,27-0,35) après l’arrêt d’un antidépresseur, et de 0,17 (0,14-0,21) après l’arrêt d’un placebo. Aussi, environ 15% des patients présenteraient des symptômes spécifiques à l’arrêt de l’antidépresseur. Et concernant les symptômes sévères, les chiffres étaient 0,028 (0,014 à 0,057) après l’arrêt d’un antidépresseur et 0,006 (0,002 à 0,013) après l’arrêt d’un placebo.
La venlafaxine, l’imipramine et l’escitalopram ont été associées à des fréquences plus élevées de symptômes d’arrêt du traitement, et l’imipramine, la paroxétine et la venlafaxine ont été associées à une gravité plus élevée des symptômes.

Référence : 
Jonathan Henssler et al.
Incidence of antidepressant discontinuation symptoms: a systematic review and meta-analysis.
The Lancet Psychiatry, juin 2024.

« Dépression résistante : la kétamine en comprimé, une piste prometteuse »

Date de publication : 12 juillet 2024

Le Monde

Nathalie Brafman observe dans Le Monde : « Qu’elle soit administrée en intraveineuse ou en spray nasal, la kétamine – un anesthésiant utilisé depuis des années en chirurgie vétérinaire, également analgésique – a fait ses preuves pour soigner les personnes atteintes de dépression résistante, c’est-à-dire en échec d’au moins deux lignes de traitements médicamenteux pendant 8 semaines ».
La journaliste précise que « son administration est très encadrée. Elle se fait à l’hôpital et sous surveillance, du fait de possibles effets indésirables : dissociation, modifications de la perception, élévation transitoire de la pression artérielle ».
Elle annonce qu’« un nouveau mode d’administration sous forme de comprimé oral à libération prolongée pourrait changer la donne. Une étude de phase 2 randomisée en double aveugle a évalué l’efficacité et la sécurité d’un tel traitement chez des sujets atteint de dépression sévère – score compris entre 20 et 30 sur l’échelle de Montgomery-Asberg Depression Rating Scale (MADRS) – et ayant suivi 4,8 traitements antidépresseurs en moyenne conduits au préalable sans succès ».
Nathalie Brafman détaille ces travaux parus dans Nature Medicine : « L’étude réalisée dans 20 établissements répartis en Australie, en Nouvelle-Zélande, à Taïwan et à Singapour, comprenait deux étapes. Dans la première, 231 sujets ont reçu pendant 5 jours des comprimés de kétamine à la dose de 120 mg par jour, puis ont été évalués 8 jours plus tard. Les chercheurs ont sélectionné les patients ayant réagi à ce premier traitement pour réduire le taux d’échec, soit 168 personnes ».
« Ces dernières ont ensuite été réparties en cinq groupes, chacun avec un dosage différent, soit un placebo, soit un comprimé de kétamine aux doses de 30 mg, 60 mg, 120 mg ou 180 mg deux fois par semaine pendant 12 semaines. Les sujets prenaient leurs comprimés chez eux », 
continue la journaliste. Elle retient que « les résultats semblent prometteurs ».
Paul Glue, professeur de psychiatrie à l’université d’Otago (Nouvelle-Zélande), indique que « tous les groupes traités ont eu des réductions moyennes plus importantes du MADRS que le groupe qui recevait un placebo. L’effet le plus important a été observé chez les patients qui avaient reçu des doses de 180 mg, le score ayant baissé en moyenne 6,1 points de plus que dans le groupe placebo ».
Nathalie Brafman ajoute que « la plupart des effets indésirables (vertiges, maux de tête, euphorie, dissociation, nausées…) étaient plutôt faibles pour la plupart. Dix effets indésirables graves – dont un suicide – ont été répertoriés, mais les auteurs indiquent qu’aucun n’était lié au traitement. Par ailleurs, aucun changement n’a été observé sur la pression artérielle ».

« Alzheimer : l’entreprise face à la dégradation des capacités cognitives du salarié »

Date de publication : 17 juillet 2024

Le Monde

François Desnoyers observe dans Le Monde que « le nombre de malades d’Alzheimer en activité devrait progresser dans les années qui viennent, sous l’effet conjoint d’une amélioration des outils de diagnostic précoce et de l’augmentation du taux d’activité des plus de 60 ans ».
Le journaliste relève ainsi que « si la pathologie touche en grande majorité les retraités, plusieurs dizaines de milliers de cas concernent aujourd’hui, en France, les moins de 65 ans. Ces « Alzheimer jeunes », dont une part importante ignore sa maladie, faute de diagnostic, doivent affronter une dégradation progressive de leurs capacités cognitives au travail. Avec, à la clé, de nombreuses souffrances ».
Adeline Rollin, responsable du Centre national de référence malades Alzheimer jeunes de Lille, précise que « les problèmes de mémoire sont, bien sûr, fréquents. Les malades ont des difficultés à se constituer de nouveaux souvenirs. Mais des formes atypiques sont aussi très présentes chez les jeunes : troubles du langage, de la gestualité, difficultés visuelles, par exemple pour se repérer dans l’espace. Les fonctions exécutives peuvent être aussi touchées, avec des difficultés à organiser ou à planifier ».
Benoît Durand, directeur délégué de l’association France Alzheimer, observe que « cela peut aussi, parfois, augmenter le risque d’incident avec une mise en danger du malade et de ses collègues ».
François Desnoyers souligne que « face à une incapacité croissante à accomplir certaines tâches, les salariés se retrouvent en situation d’échec et peuvent perdre confiance en eux. Un ressenti douloureux, parfois doublé d’une incompréhension. Le diagnostic n’est le plus souvent posé que plusieurs années après la survenue de la maladie ».
« Les directions et les services RH peuvent être tout aussi désorientés »,
 poursuit le journaliste. Une médecin du travail remarque ainsi : « Un employeur m’a, un jour, alerté au sujet d’un salarié qui faisait des erreurs inhabituelles, m’expliquant qu’il ne ‘‘reconnaissait plus son collaborateur’’ ».
François Desnoyers note que « ces situations sont parfois source de tensions ». Benoît Durand, de  France Alzheimer, observe que « l’entreprise, lorsqu’elle ne comprend pas ce qu’il se passe, peut prendre des sanctions face à ce qu’elle considère comme des fautes professionnelles. Cela peut aller jusqu’au licenciement ».
Le journaliste continue : « La survenue de la maladie d’Alzheimer grippe ainsi, fréquemment, les relations en interne. Une gestion apaisée de la pathologie est-elle possible ? Elle implique, selon les professionnels de santé, une détection la plus précoce possible, alors que les troubles restent faibles, et une bonne compréhension de la situation par toutes les parties ».
« Des aménagements plus « légers » pourront alors être mis en place (horaires flexibles, réflexion commune sur les tâches confiées, recours à des applications de gestion du temps, mise en place d’un espace de travail calme…) », 
relève François Desnoyers.« Comment la psilocybine, extraite des champignons hallucinogènes, agit sur le cerveau »

Date de publication : 18 juillet 2024

Le Figaro

« Face à la dépression, l’hospitalisation s’avère parfois nécessaire »

Date de publication : 22 juillet 2024

Le Figaro

Thomas Lestavel remarque en effet dans Le Figaro que « franchir le pas de demander une hospitalisation pour dépression ou idées suicidaires n’est pas toujours évident. Cela peut néanmoins être l’occasion d’aller en profondeur dans les traitements ».
Le journaliste indique que « l’an dernier, 408.000 personnes ont séjourné dans un établissement psychiatrique en France, dont au moins 20% pour dépression, selon l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation. Plusieurs situations peuvent motiver le patient ou son médecin à demander une telle prise en charge, souvent consécutive à un passage aux urgences ».
Bernard Granger, psychiatre à l’hôpital parisien Cochin, déclare que « dans la plupart des cas, c’est la gravité des symptômes et le risque de se faire du mal qui justifient l’hospitalisation. Si l’individu a des idées suicidaires trop marquées, il faut le protéger contre lui-même ».
Thomas Lestavel note ainsi qu‘« environ deux tiers des personnes qui mettent fin à leurs jours souffraient d’un trouble dépressif au moment du passage à l’acte ». Le journaliste observe qu’« une dépression qui dure depuis plusieurs mois ou années peut également justifier une hospitalisation ».
Élie Uzan, psychiatre au Centre expert de dépression résistante au CHU de Lille, remarque : « On parle de dépression résistante quand on a essayé successivement deux antidépresseurs de classes différentes avec la posologie maximale pendant au moins 4 à 6 semaines, sans succès ».
Thomas Lestavel note que « l’hospitalisation peut être l’occasion d’explorer les facteurs de résistance à la dépression, et souvent d’identifier d’autres pathologies comme un trouble bipolaire ou de la personnalité. […] Enfin, certains traitements sont administrés uniquement à l’hôpital car ils nécessitent du matériel et un suivi particuliers. C’est le cas des électrochocs (électroconvulsivothérapie) et de l’injection de kétamine en intraveineuse ».
Le journaliste ajoute que « l’hospitalisation se fait généralement à la demande du patient. Dans de rares cas, elle est forcée car la personne «ne critique pas ses idées suicidaires et n’envisage aucune action pour s’en protéger», relève Élie Uzan ».
Thomas Lestavel continue : « Pendant l’hospitalisation, qui dure généralement plusieurs semaines, le médecin a la possibilité d’observer au jour le jour l’évolution du patient et ses réactions aux traitements. Les infirmiers, aides-soignants et psychologues apportent un soutien moral et une écoute qui peuvent être très bénéfiques à une personne en dépression ».
« Néanmoins, un séjour en établissement psychiatrique ne doit pas être considéré comme une solution miracle. […] Le vrai travail commence à la sortie d’hôpital, quand il faut affronter de nouveau son quotidien. D’où l’importance de développer une routine équilibrée et de se faire accompagner », 
souligne le journaliste.« Comment la réalité virtuelle aide à soigner addictions et phobies »

« Jeux olympiques : inquiétudes après des consignes de refus de sortie de malades psychiatriques au passage de la flamme »

Date de publication : 24 juillet 2024

Le Monde

Camille Stromboni indique dans Le Monde que « dans plusieurs départements, des préfectures ou agences régionales de santé ont demandé aux hôpitaux de revenir sur les autorisations de sortie des patients hospitalisés sans consentement. Les acteurs du secteur s’élèvent contre ces restrictions et s’interrogent sur la suite, à quelques jours de l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques ».
La journaliste relève ainsi : « Dans le Haut-Rhin, en Seine-Maritime, en Loire-Atlantique… Par oral, par courrier, par e-mail : des préfectures, la plupart du temps, mais aussi certaines agences régionales de santé ont demandé aux hôpitaux de revenir sur les autorisations de sortie de ces patients en soins dits « sans consentement ». Qu’il s’agisse de permissions de sortie (jusqu’à 72 heures), de levées de mesures de contrainte ou de décisions de programmes de soins ambulatoires ».
Camille Stromboni constate que « l’émotion ne retombe pas chez les acteurs du secteur, qui prennent la parole depuis plusieurs semaines pour s’élever contre ces restrictions « inédites », avec une crainte : si de telles consignes sont intervenues pour le passage de la flamme, que se passera-t-il pour les JO ? ».
Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, observe que « c’est la première fois que nous sommes informés de mesures aussi généralisées, exprimées diversement mais qui se ressemblent beaucoup entre elles », évoquant le « paradoxe stupéfiant à stigmatiser et surenfermer un ensemble de patients atteints de handicaps psychosociaux, aux antipodes des valeurs affichées par les Jeux ».
Emmanuelle Rémond, présidente de l’Unafam, déclare quant à elle que « ces interdictions de sortie généralisées, faites à des patients hospitalisés sur une base uniquement sécuritaire, constituent une violation flagrante de leurs droits, et sont très stigmatisantes ».
Camille Stromboni note que « pour les Jeux olympiques eux-mêmes, aucune remontée n’a été constatée à ce jour en Ile-de-France, et l’agence régionale de santé assure qu’aucune consigne de «restriction des sorties des patients pris en charge en psychiatrie» n’a été formulée ».
La journaliste remarque qu’« au ministère de la Santé, on dément toute «consigne générale interdisant les sorties d’hospitalisation de personnes placées sous SDRE» lors des passages de la flamme ».
Camille Stromboni note toutefois qu’« à lire les documents que Le Monde a pu consulter, le «cas par cas» a pourtant cédé la place à des instructions générales, dans au moins une demi-douzaine de départements. Les directives reçues, par écrit ou par oral, vont d’un appel au «durcissement des autorisations» à la «nécessité d’éviter les sorties de courte durée», jusqu’à une demande pure et simple de «report des sorties», comme l’a formulé l’agence régionale de santé du Grand-Est ».

Frank Bellivier, psychiatre et délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie auprès du ministère de la Santé, réagit : « En aucun cas des considérations générales, liées notamment à l’ordre public, peuvent aboutir à de telles restrictions de liberté, c’est contraire à l’esprit de la loi. […] On assimile les patients en soins psychiatriques à des personnes dangereuses, c’est faux et stigmatisant ».

Date de publication : 23 juillet 2024

Le Figaro

Ségolène Barbé note dans Le Figaro : « Peur de conduire, de prendre l’avion ou d’être enfermé… Pour traiter toutes ces phobies et bien d’autres, le Dr Éric Malbos, psychiatre à l’hôpital Sainte-Marguerite (Marseille), propose à ses patients d’enfiler un casque de réalité virtuelle qui les confronte, dans un univers sécurisé, à l’objet ou à la situation qui les angoisse ».
La journaliste explique en effet : « Technologie permettant de plonger une personne dans un monde artificiel créé numériquement, la thérapie par exposition à la réalité virtuelle (TERV) est aujourd’hui de plus en plus utilisée pour soigner les troubles anxieux mais aussi les addictions (tabac, alcool, jeux…) ou encore les troubles du comportement alimentaire (TCA) ».
Le Dr Malbos précise qu’« en exposant le patient à la tentation de fumer ou de boire de l’alcool, on travaille sur le « craving », ce besoin irrépressible de consommer la substance à laquelle on est addict, avec une exposition progressive, prolongée et répétée ».
Ségolène Barbé relève que « la TERV est utilisée selon un protocole précis : 5 séances de groupe pour apprendre aux patients les techniques de thérapie comportementale et cognitive (TCC), puis 6 séances de réalité virtuelle d’une demi-heure chacune pour se confronter à son addiction ou sa phobie ».
Le Dr Malbos indique qu’« en situation virtuelle, le patient peut ensuite mettre en application les techniques de TCC qu’il a apprises lors des premières séances : comprendre comment son cerveau réagit à la peur ou à l’addiction, apprendre à gérer son anxiété (relaxation, respiration, auto-suggestion…), travailler sur ses fausses croyances (« si je fume, cela va me détendre », « j’ai bien mérité ce petit verre d’alcool »)… ».
« Le patient apprend ainsi à diminuer la réponse émotionnelle à une situation (l’habituation) et à remplacer ses prédictions alarmantes par des croyances plus réalistes… », 
ajoute Ségolène Barbé.
Le psychiatre précise notamment : « J’ai coordonné une étude sur l’arrêt du tabac qui a démontré que sur 100 patients qui tentent d’arrêter, 68% sont devenus abstinents grâce à la réalité virtuelle, contre seulement 46% pour la TCC traditionnelle ».
Maud Lemercier-Dugarin, psychologue, déclare quant à elle : « L’avantage, c’est que l’univers dans lequel on plonge le patient peut être entièrement personnalisé. Pour quelqu’un qui a la phobie de la conduite, on peut par exemple ajouter des éléments qui le stressent particulièrement (accident, trafic important, pluie…) ».
Ségolène Barbé indique qu’« en 2025, la psychologue coordonnera, à l’Université de Caen-Normandie, le premier DU (Diplôme Universitaire) français pour former les professionnels de santé (médecins, psychologues…) à cette thérapie en plein essor ».

Elisa Doré annonce dans Le Figaro que « pour la première fois, des chercheurs américains ont mis en évidence le mécanisme sous-jacent qui pourrait expliquer les effets bénéfiques de la psilocybine dans le traitement de certains troubles psychiatriques ».
La journaliste explique que « pour évaluer comment les réseaux neuronaux sont modifiés par la psilocybine, les chercheurs ont mesuré l’activité de différentes régions du cerveau de 7 adultes en bonne santé avant, pendant et jusqu’à 3 semaines après une seule administration de 25 mg de psilocybine (une dose forte) ».
« Les analyses ont été réalisées par IRM fonctionnelle (IRMf), une technique d’imagerie qui permet de visualiser de façon dynamique l’activité neuronale, c’est-à-dire la façon dont les différentes régions du cerveau communiquent et se synchronisent. Chaque participant a réalisé en moyenne 18 sessions d’IRMf et 4 d’entre eux sont revenus 6 à 12 mois plus tard pour répéter l’expérience », 
précise Elisa Doré.
Elle retient que « la psilocybine provoquait une désynchronisation de certains circuits de communication neuronale, et plus particulièrement du réseau « du mode par défaut ». Souvent lié à la rêverie mentale et à la conscience de soi, ce réseau de neurones connecte un ensemble de régions cérébrales qui s’activent normalement de façon simultanée lorsque le cerveau est au repos. Des atteintes de connectivité de ce réseau ont notamment été observées dans diverses pathologies psychiatriques, d’où l’intérêt de la psilocybine révélé par cette étude ».
Le Pr Mickaël Naassila, directeur de recherche à l’Inserm et président de la Société française d’alcoologie, indique qu’« en diminuant la force de connexion entre le réseau du mode par défaut et l’hippocampe, une zone cérébrale impliquée dans la mémoire, la psilocybine a favorisé une réorganisation à long terme du flux d’informations dans le cerveau qui pourrait être impliqué dans l’efficacité de transmission d’informations entre neurones ».
Il ajoute que « cette réduction de connectivité est par exemple impliquée dans le changement d’état de conscience et la dissolution de l’ego observables lors du trip psychédélique, qui pourrait favoriser l’ouverture d’esprit et la récupération d’une certaine flexibilité cognitive et comportementale ».
Elisa Doré relève que « de façon surprenante, ces effets ont persisté pendant plusieurs mois chez les participants. […] En psychiatrie, ces résultats suggèrent qu’à long terme, la psilocybine pourrait rendre certains circuits neuronaux plus flexibles. Autrement dit, elle porte l’espoir de permettre à des patients atteints de troubles résistants de sortir de schémas de pensée rigides qui tendent à les renfermer sur eux-mêmes ».
Dans un autre article, la journaliste évoque en outre « le grand renouveau de la médecine psychédélique », expliquant que « certaines substances psychoactives portent l’espoir d’offrir de nouveaux traitements dans certains troubles psychiatriques résistants aux molécules actuellement disponibles ».

« Abuser des réseaux sociaux influence jusqu’à nos rêves »

Date de publication :« Le sport adapté aux handicaps mentaux et psychiques, parent pauvre des Jeux paralympiques »

Date de publication : 28 août 2024

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui relève que « depuis 2000 et le scandale de l’équipe de basket espagnole, les déficients intellectuels, trisomiques et autistes peinent à retrouver leur place dans l’univers paralympien ».
Cédric Callier remarque ainsi que lors des Jeux paralympiques qui débutent ce soir à Paris, « la fête ne sera pas aussi belle pour les déficients intellectuels (classe 1), ainsi que pour les personnes souffrant de trisomie (classe 2) ou d’autisme (classe 3) ».
Le journaliste explique : « Certes, il serait erroné d’affirmer que les athlètes en situation de handicap mental ou psychique en seront totalement absents. Avec trois sports – para-athlétisme, paranatation et para-tennis de table – et 10 épreuves concernant uniquement les membres de la classe 1, ils auront droit à un petit strapontin et à un peu moins de 2% des médailles qui seront distribuées lors de ces Jeux paralympiques ».
Cédric Callier souligne que « forte de 236 membres, l’équipe de France, elle, ne comptera que 6 représentants du sport adapté. […] Des chiffres très loin d’être représentatifs de la réalité de la situation dans le monde, avec plus de 200 millions de personnes diagnostiquées déficientes intellectuelles, soit environ 20% de la population souffrant de handicap dans le monde ».
Le journaliste rappelle notamment que « les porteurs de la trisomie 21, eux, seraient plusieurs dizaines de millions dans le monde, dont environ 50.000 enfants ou adultes en France. Quant à l’autisme, qui peut prendre des formes plus ou moins sévères, des études scientifiques estiment qu’il toucherait entre 0,6% et 1% de la population mondiale ».
Cédric Callier ajoute que « sur le plan purement sportif, il faut également savoir que la Fédération française du sport adapté compte environ 65.000 licenciés(e)s, soit presque le double de celle handisport (36.000 pratiquants en 2023) ».
Pascal Andrieux, président de la Fondation Malakoff Humanis, déclare ainsi : « C’est quand même une aberration que les sportifs déficients intellectuels ne puissent participer aux Jeux paralympiques qu’à trois sports, et seulement dans certaines épreuves ».
« On rêve que demain les sportifs souffrant de trisomie puissent vivre les Jeux et qu’après-demain ce soit le cas de ceux souffrant d’autisme. Malheureusement, il y a un black-out du Comité international olympique (CIO), du Comité international paralympique (IPC) ou encore de certaines fédérations internationales pour ne pas faire plus, notamment vis-à-vis des trisomiques », 
ajoute le responsable.
Cédric Callier précise que « cette mise au ban ne relève cependant pas d’une simple et pure discrimination à l’égard des athlètes souffrant d’un handicap mental, mais elle a pris naissance lors d’un immense scandale qui a fortement entaché les Jeux paralympiques de Sydney en 2000. Victorieuse du tournoi de basket réservé aux déficients intellectuels, l’équipe espagnole n’était en fait composée que de deux joueurs souffrant de handicap, les 10 autres s’avérant parfaitement valides ».
Marc Truffaut, président de la Fédération française du sport adapté (FFSA), fait savoir que « de 2000 à 2009, il y a eu la mise en place de l’éligibilité. Celle-ci a été renforcée, en se basant sur des recherches scientifiques et des critères uniformes sur l’ensemble de la planète, ce qui n’était pas le cas avant ».
Il précise : « De manière très synthétique, avant, on établissait parmi les critères qu’il fallait avoir un Q.I. inférieur à 75, mais les tests n’étaient pas normés. Désormais, il y a des critères clairement définis, avec toute une batterie de tests précis. Ensuite, le second travail qui a été mis en place concerne la classification, qui s’appuie également sur des recherches scientifiques permettant de démontrer que le type de déficience intellectuelle qu’a la personne a bien un impact dans sa pratique sportive ».
Cédric Callier remarque que « malgré tous ces efforts, le sport adapté n’a pas vu sa situation évoluer favorablement depuis sa réintégration, très limitée, lors des JO 2012. Pire, «il y a toujours une discrimination importante» aux yeux de Marc Truffaut ».
Ce dernier observe que « les athlètes du sport adapté n’ont toujours pas été réintégrés dans le programme des Jeux paralympiques d’hiver. En 1998, il y avait du sport adapté à Nagano, mais, depuis notre réintégration, aucune épreuve n’a été ouverte pour eux. Nous espérons qu’en 2030 nous aurons une fenêtre pour inverser l’histoire ».

27 août 2024

Science et Vie

C’est ce que titre Science et Vie, qui fait savoir que « selon une étude internationale menée sur 600 personnes, celles qui utilisaient davantage les réseaux sociaux au quotidien étaient plus susceptibles de faire des cauchemars – sur le cyberharcèlement, la haine en ligne… ».
« Au point de nuire à la qualité de leur sommeil et à leur santé mentale, avec un risque accru d’anxiété et de dépression », 
ajoute le magazine, selon cet article paru dans BMC Psychology. (voir l’article)


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