Revue de presse du 2 mai 2025

« « Dans l’armée, si tu vas consulter, t’es faible » : la délicate prise en charge de la santé mentale des militaires »

 Date de publication : 2 mai 2025 Temps de lecture: 4 min


Théo Eberhardt constate dans Libération que « marqués par les scènes vues et vécues au combat, entre 3000 et 3500 soldats et ex-soldats souffrent de syndrome de stress post-traumatique. Les initiatives se multiplient, au sein de l’institution comme au-dehors, pour leur venir en aide ».
Le journaliste explique ainsi que « souvent lié aux traumatismes du combat, cet état dépressif des militaires porte aussi le nom de syndrome de stress post-traumatique (SPT ou ESPT). […] Parmi les 154 décès dénombrés au sein des armées en 2023, 31 sont des suicides, indique un rapport du Haut Comité d’évaluation de la condition militaire ».
Gérard Chaput, ancien médecin-militaire spécialisé du stress et du trauma, évoque une « rencontre accidentelle avec le réel de la mort. Après ça, vous rentrez dans le noir ».
Théo Eberhardt évoque Ludovic, qui « a fait des blessés SPT sa spécialité. Cet ancien tireur d’élite des commandos marines a connu, à 49 ans, de très nombreuses guerres, la perte de trop de camarades… […] Il y a 2 ans, il a créé sa propre association, Frères d’âmes, pour aider à la reconstruction des blessés ESPT et apporter un soutien à leur famille ».
Le journaliste explique que le haras national d’Hennebont (Morbihan) « a mis le pavillon de la conciergerie à la disposition de l’association, qui s‘y retrouve tous les mercredis. Certes, c‘est une ruine, mais les adhérents retapent justement le bâtiment pour en faire une maison des blessés. Ce chantier est coordonné par Aurélie, 43 ans. Il y a 6 ans, elle a perdu son conjoint, ancien commando parachutiste, qui s’est suicidé. A l’époque, elle voyait bien qu’il allait mal, mais on ne parlait pas encore de SPT ».
Aurélie souligne : « Les femmes ont des groupes de parole, on se sent entendues et comprises. […] Je n’ai pas pu aider mon conjoint, alors je veux aider les autres ».
Théo Eberhardt continue : « Ludovic l’assure, l’environnement contribue à apaiser la conscience meurtrie : un cadre naturel et silencieux, des chevaux, les mélodies de leurs sabots, l’odeur du crottin et des boxes, un café, des croissants, des gens sympas ».
Ludovic précise : « On fait des ateliers de réflexologie, des conférences avec un coach en burn-out, des stages de médiation canine. On aide aussi le haras pour l’entretien des espaces verts, vider les boxes, monter des estrades avant des compétitions. […] On a aussi formé trois personnes aux premiers secours en santé mentale. Ils tiennent une ligne d’appel d’urgence H24. On peut aussi remettre les blessés dans une prise en charge institutionnelle ».
Le journaliste indique ainsi que « l’association veut essayer de renforcer le travail de l’institution en apportant un accompagnement davantage individualisé. Il s‘agit de multiplier les actions quotidiennes pour sortir un maximum le blessé de l’isolement ».
Théo Eberhardt relève en outre que « depuis plusieurs années, le ministère des Armées multiplie les initiatives et des parcours de soins sont mis en place. Une fois détecté, le blessé psychique peut être admis en hôpital militaire. A sa sortie, il sera suivi par la Cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre (Cabat) qui existe pour les trois forces de l’armée. Tous les militaires contactés par Libération disent être accompagnés de cette manière ».
« Malgré tout, la culture militaire persiste. Et tous le disent : le blessé psy n‘a pas toujours bonne réputation dans l’armée », 
remarque le journaliste, qui cite notamment Julien, deux ans à l’armée : « Dans l’armée, si tu vas consulter, t’es faible ».
Théo Eberhardt poursuit : « Aujourd’hui, la principale préoccupation de l’armée est d’améliorer la détection des blessés psychiques. D’abord, il faut repérer ceux qui ont du mal à l’accepter ou qui refusent de prendre un congé maladie. […] Le deuxième enjeu de cette détection est de rattraper les militaires qui ont disparu des radars ; les réformés, déserteurs, retraités ».

Revue de presse du 5 mai 2025

« Un système sous tension : quand ceux qui soignent ne vont plus bien »

 Date de publication : 5 mai 2025 Temps de lecture: 3 min


Alissa de Chassey note en effet dans Le Figaro : « Santé mentale, charge de travail, violences… Les soignants cumulent les fragilités au travail. Les professionnels de santé souffrent davantage que les autres actifs : 35% se disent en mauvaise santé mentale, soit 2,5 fois plus que la moyenne nationale. 75% estiment leur charge de travail excessive et plus d’un sur deux subit des agressions dans son cadre professionnel. Résultat : ils sont deux fois plus nombreux à déclarer des troubles physiques et psychiques ».
La journaliste relaie ainsi les résultats d’un sondage de l’observatoire Odoxa-MNH, notant qu’« après une forte chute pendant l’épidémie de Covid-19, les niveaux de satisfaction au travail retrouvent peu à peu leur niveau d’avant. Mais ils restent préoccupants : 35% se disent insatisfaits, soit deux fois plus que les autres actifs. Un écart persiste entre médecins (89% de satisfaits) et infirmiers ou aides-soignants (autour de 60%) ». 
Alissa de Chassey retient que « deux raisons principales expliquent cette insatisfaction : la surcharge de travail et les violences sur le lieu de travail. 75% des professionnels de santé estiment avoir un volume de travail trop important, deux fois plus que les salariés français. Et 50% disent avoir été confrontés à des situations de violence au travail, un taux là encore deux fois supérieur à celui des autres actifs ».
La journaliste remarque que « près d’un professionnel de santé sur deux a souffert d’un problème de santé au cours des 3 derniers mois, soit deux fois plus que la moyenne nationale. La santé mentale reste un point noir : 35% des soignants se déclarent en mauvaise santé mentale, un chiffre en hausse de 6 points cette année, et 2,5 fois supérieur à celui des autres actifs ».
Alissa de Chassey souligne que « 56% des soignants (contre 22% des actifs) rapportent stress, anxiété ou surcharge mentale liée au travail. Résultat, 39% des professionnels de santé ont déjà été arrêtés pour un motif psychologique, contre 28% des autres salariés ».
Elle souligne ainsi que « 86% pensent que leur état psychologique influence leur capacité à bien exercer, contre 66% des autres salariés. 39% des soignants ont déjà connu un burn-out, un taux largement supérieur à celui des autres actifs. En cause : manque de reconnaissance, rythme trop intense et décalage entre attentes et réalité du métier ».
« Le stress affecte aussi leur quotidien : 89% dorment mal, 80% modifient leur alimentation, et 34% consomment davantage de substances psychoactives (tabac, alcool, médicaments…) », 
continue Alissa de Chassey.
Elle note toutefois que « les professionnels de santé restent mobilisés : 88% estiment qu’il est possible d’agir pour mieux sensibiliser à la santé mentale et à la gestion du stress. […] Parmi les solutions plébiscitées, trois ressortent : la formation continue (49%), la présence de psychologues dans les services (42%) et les programmes de prévention et ateliers de communication (39%) ».

Revue de presse du 5 mai 2025

« Pourquoi l’intelligence artificielle nous fait peur »

 Date de publication : 5 mai 2025 Temps de lecture: 3 min


Ségolène Barbé observe dans Le Figaro qu’« à l’heure où même Sam Altman, patron d’OpenAI et concepteur de ChatGPT, reconnaît être «un petit peu effrayé» par sa création, l’«IA anxiété» semble de plus en plus répandue ».
La journaliste note que « selon une récente étude, 73% des Français redoutent ainsi l’impact de l’IA sur le monde dans lequel ils vivent, soit le taux le plus élevé parmi les 11 pays étudiés ».
Ségolène Barbé relève que « pour Frédéric Tordo, docteur en psychologie clinique et chercheur au CRPMS (Centre de recherches psychanalyse, médecine et société, université Paris-Cité), les IA nous déstabilisent parce qu’elles viennent contrarier les représentations que nous avons de nous-mêmes ».
Il déclare ainsi qu’« elles perturbent les distinctions fondamentales que nous faisons depuis l’enfance entre le vivant et le non-vivant, l’animé et le non-animé. Elles ébranlent nos repères cognitifs, notre classification spontanée du monde et créent aussi chez nous des blessures narcissiques ».
Ségolène Barbé observe que « de plus en plus perfectionnée, l’IA pourrait bien nous déposséder aussi de notre créativité, de notre sens artistique ».
La journaliste cite notamment Léa, graphiste, qui remarque : « Il est maintenant possible de demander à ChatGPT de générer des images façon Miyazaki par exemple et le résultat est malheureusement assez probant. Jusqu’à présent, je ne voyais pas du tout l’IA comme un remplacement de mon métier, mais comme une pâle imitation ou un outil de base pour une composition. À présent, je m’inquiète ».
Ségolène Barbé poursuit : « Notre angoisse face à l’IA est d’autant plus importante que ce progrès est arrivé très rapidement, sans que nous ayons réellement pu nous y préparer ».
Frédéric Tordo déclare ainsi : « Nous n’avons pas encore eu le temps d’encadrer sa pratique, de mettre en place des règles d’utilisation. […] Derrière cette peur de l’IA, il y a en fait un enjeu narcissique très fort. Nous craignons finalement que l’évolution ne s’arrête pas avec l’homme mais se poursuive aussi après nous ».
La journaliste ajoute que « selon une récente étude conjointe de Microsoft et de l’université Carnegie-Mellon, l’usage intensif de l’IA au travail pourrait ainsi altérer nos capacités de réflexion critique et entraîner, à long terme, la détérioration de nos facultés cognitives ».
Michaël Stora, psychologue et cofondateur de l’OMNSH (Observatoire des mondes numériques en sciences humaines), indique : « Je le vois de manière empirique auprès d’amis ou collègues qui utilisent quotidiennement l’IA : j’ai remarqué chez eux un appauvrissement de la capacité de raisonnement et d’élaboration. […] On l’a vu avec le GPS : il nous est très utile mais, à force de l’utiliser, nous avons perdu la mémoire de certains trajets. Avec l’IA, sorte de GPS mental, nous passons à un niveau supérieur : si nous lui demandons sans cesse de penser à notre place, elle risque d’appauvrir nos facultés de réflexion et notre créativité ».
Ségolène Barbé conclut que « pour les spécialistes, il est donc urgent d’encadrer les pratiques liées à l’IA, de repérer les domaines où son développement pourrait s’avérer dangereux pour l’être humain, d’éduquer aussi les jeunes, et les moins jeunes, à son usage ».

Revue de presse du 6 mai 2025

« Santé mentale : à qui profite la libération de la parole ? »

 Date de publication : 6 mai 2025 Temps de lecture: 3 min


Véronique Hunsinger indique dans Le Parisien que « des personnalités de premier plan témoignent, ce mardi soir, dans un documentaire sur M6, sur leurs troubles mentaux. Une libération de la parole saluée. Mais qui ne peut faire oublier que l‘accès aux soins est particulièrement inégalitaire ». 
Le Dr Patrick Chemla, psychiatre et psychanalyste retraité à Reims, remarque ainsi : « C’est une nouveauté et c’est une très bonne chose. Je pense que c’est l’époque qui veut cela. Nous assistons à un changement anthropologique qui fait que ce qui se passe dans la sphère intime peut maintenant se dire plus facilement publiquement ».
La journaliste note que « tous les psychiatres ont aussi noté une bascule dans la société au moment de l’épidémie de Covid ».
La Dre Rachel Bocher, cheffe de service de psychiatrie au CHU de Nantes, indique que « la pandémie a entraîné un tsunami qui a engendré de nouvelles demandes de soins, en particulier chez les plus jeunes. Et c’est dans cette période particulière qu’on s’est rendu compte que tout le monde est vulnérable et que tout le monde peut se retrouver en souffrance à un moment de sa vie ».
Véronique Hunsinger rappelle que « la santé mentale bénéficie aussi, cette année, du label «grande cause nationale» par lequel le gouvernement donne un coup de projecteur particulier à une thématique ».
Elle relève toutefois que « si une brèche s’est ouverte, le phénomène reste encore timide ». La Dre Bocher souligne que « ceux qui vont vraiment très mal restent encore souvent très culpabilisés et ils ont peur de l’opinion des autres ».
La journaliste continue : « Est-ce que les prises de paroles des personnalités ne sont pas indirectement utiles quand même pour les patients anonymes ? ». La Dre Geneviève Henault, psychiatre au Centre hospitalier Les Murets dans le Val-de-Marne, répond que « c’est probablement bénéfique pour la société mais c’est moins évident au niveau individuel ».
« Le risque est de faire de ces stars des sortes de héros qui ont réussi à être résilientes, à vaincre la maladie et même à en tirer une matière à transformation. C’est très bien pour elles pour elles mais pour le commun des patients, cela peut mettre la barre un peu haut et renforcer parfois l’incompréhension avec l’entourage », 
poursuit la psychiatre.
La Dre Henault ajoute qu’« il ne faut pas oublier que la société a aussi tendance à voir les patients psychiatriques comme des personnes dangereuses, indésirables, qu’il faudrait enfermer à vie à chaque fois que survient un fait divers sordide. Or la grande majorité de nos patients ne sont ni des stars ni des meurtriers ».
Véronique Hunsinger souligne en outre que « l’écart le plus béant entre les personnalités et le reste de la population réside dans l’accès aux soins ». Le Dr Chemla explique que « tout le monde n’a pas un psychiatre joignable à tout moment par SMS […]. La plupart des gens mettent 6 mois à un an juste pour obtenir un rendez-vous dans un centre médico-psychologique et on a fermé plus de 10.000 lits en psychiatrie ».
La Dre Bocher note ainsi : « Il faut faire en sorte que cette année de grande cause nationale ne soit pas seulement une année de communication, mais qu’on donne réellement à la santé mentale des moyens en phase avec les besoins de la population ».

Revue de presse du 7 mai 2025

« Les ultrasons testés avec succès contre la dépression résistante »

 Date de publication : 7 mai 2025 Temps de lecture: 3 min


Delphine Chayet relaie ainsi dans Le Figaro des résultats obtenus chez 5 patients, âgés de 23 à 75 ans, qui « présentaient des signes de dépression sévère que les médicaments classiques n’avaient pas pu soulager. Dans le cadre d’un essai clinique mené en 2023 à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, ils ont testé une nouvelle thérapie reposant sur la concentration d’ultrasons de faible intensité dans une région spécifique du cerveau ».
La journaliste retient que « les résultats préliminaires, publiés […] dans Brain Stimulation, laissent espérer une avancée dans la prise en charge de la dépression résistante, une maladie contre laquelle les médecins sont aujourd’hui assez démunis ».
La Dr Marion Plaze, coauteure, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne et chercheuse à l’Inserm, remarque : « Il faut rester très prudent dans l’interprétation des données d’efficacité : l’effectif est trop réduit pour être généralisable et il n’existe pas de groupe témoin évaluant l’effet placebo ».
Delphine Chayet explique que « les scientifiques voulaient d’abord vérifier la sûreté de la thérapie, ainsi que sa facilité d’utilisation en milieu hospitalier. Aucun effet indésirable grave n’a été rapporté et les IRM réalisées après les sessions ont confirmé l’innocuité de la technique. Émis à faible intensité, les ultrasons n’entraînent pas d’élévation de température localement »
La journaliste note que « les effets du traitement […] ont été immédiats. Les médecins racontent avoir constaté au fil des jours de petites améliorations – un sourire, un meilleur teint, une posture plus droite – chez certains patients ».
« À la fin de la semaine, 4 sujets étaient considérés comme «répondeurs» au traitement, l’intensité de leurs symptômes étant divisée par deux. Parmi eux, deux personnes étaient en rémission complète. Une évaluation réalisée 4 semaines plus tard a montré que les bénéfices s’étaient largement dissipés, mais une diminution moyenne de 20% de la sévérité des symptômes persistait », o
bserve Delphine Chayet.
Elle remarque que « plusieurs années de recherche auront été nécessaires pour parvenir à concentrer les ultrasons dans le cerveau de façon précise. […] L’objectif est d’inhiber l’activité d’une toute petite zone du cerveau, grande comme un grain de riz, située à environ 6 cm de profondeur ».
Le Dr David Attali, chef de clinique assistant à l’Université Paris Cité et coauteur, précise : « En mobilisant cette structure, qui se trouve au carrefour de l’activité de plusieurs régions impliquées dans la dépression, on peut avoir une action diffuse sur tout le cerveau. […] Mais la technique neurochirurgicale – qui a montré son efficacité – peut entraîner des infections ou des hémorragies, et ne peut être proposée qu’à un tout petit nombre de patients ».
Delphine Chayet note que « le dispositif mis au point par l’Institut de physique pour la médecine (ESPCI) est au contraire destiné à être utilisé à grande échelle par des praticiens hospitaliers. La start-up Sonomind, créée par les scientifiques, doit maintenant convertir le prototype utilisé à l’hôpital Sainte-Anne en appareil commercialisable ».
« L’efficacité de l’approche devra être démontrée dans le cadre d’une étude menée sur un plus grand nombre de patients, comportant un groupe recevant un placebo. […] À terme, les ultrasons pourraient être testés chez les adolescents et les personnes âgées, qui répondent mal aux médicaments, ainsi que dans d’autres maladies psychiatriques », 
continue la journaliste.

Revue de presse du 15 mai 2025

« La santé mentale au coeur des Assises de la santé scolaire »

 Date de publication : 15 mai 2025 Temps de lecture: 3 min


Sylvie Lecherbonnier revient dans Le Monde sur les Assises de la santé scolaire, qui se sont déroulées ce mercredi « afin d’«interroger la manière dont l’école doit se structurer pour permettre de répondre aux enjeux concernant le bien-être des élèves» ».
La journaliste observe que « les rapports sur le sujet ont beau s’empiler ces dernières années, la santé scolaire reste en proie à des difficultés structurelles et à un manque d’attractivité patent. On comptait, en 2022, 900 médecins scolaires, dont un tiers ont plus de 60 ans, 9300 infirmiers et infirmières scolaires, dont 1800 contractuels, 3200 assistantes sociales et 7000 psychologues de l’Education nationale ».
Sylvie Lecherbonnier souligne ainsi que « les concours de recrutement dans ces métiers ne font pas le plein. Chez les médecins scolaires, le nombre de postes vacants dépasse les 40%. Pourtant, ces professionnels de santé font face aux besoins grandissants de plus de 12 millions d’élèves ».
La journaliste rappelle que « depuis la pandémie de Covid-19, des enquêtes montrent une dégradation de la santé psychique des adolescents. Les tentatives de suicide ont par exemple dramatiquement augmenté depuis 2020, notamment chez les jeunes filles ».
Sylvie Lecherbonnier explique que « dans un contexte budgétaire contraint, la ministre [de l’Education Elisabeth Borne] se concentre sur la structuration de la santé scolaire et sur les partenariats à engager avec les services de santé des collectivités, les centres médicopsychologiques ou le secteur de la pédopsychiatrie, eux-mêmes en proie à des pénuries de moyens et de personnels. La priorité est mise sur le repérage des élèves en souffrance ou en difficulté, notamment à l’école primaire ».
La journaliste relève que « le ministère de l’Education nationale a évoqué la création d’un pôle ressources de santé et bien-être des élèves au sein de chaque département. Composé de conseillers techniques – médecin, infirmier, assistant social et psychologue –, il doit intervenir à la demande des établissements. Un conseiller technique en santé mentale, psychologue de l’éducation nationale, doit aussi être nommé dans chaque département ».
Morgane Verviers, secrétaire générale de l’UNSA-Education, remarque toutefois : «Le gouvernement doit sortir de la logique de faire plus avec moins. L’école ne peut pas tout et elle ne pourra pas continuer à compenser les renoncements d’autres politiques publiques ».
Sylvie Lecherbonnier conclut que ces « Assises de la santé scolaire sont une étape dans cette nouvelle structuration. De nouveaux groupes de travail sont prévus pendant toute l’année scolaire 2025-2026 pour une pleine entrée en vigueur à la rentrée 2026 ».

Revue de presse du 26 mai 2025

« « Tout le monde devrait la faire » : en immersion dans une formation aux premiers secours… en santé mentale »

 Date de publication : 26 mai 2025 Temps de lecture: 3 min


Maxine Marchand remarque dans Le Parisien que « depuis 2019, des formations aux premiers secours en santé mentale se développent partout en France. Alors que le gouvernement a fait de la santé mentale la Grande cause nationale de l’année 2025, ces dispositifs interrogent. Qu’apprend-on vraiment lors de ces formations ? ».
La journaliste livre ainsi un reportage : « La formation du jour a lieu dans le centre Victoire-Tinayre (Paris XIIIe), où les 8 participantes sont accueillies avec du café et des petits gâteaux. […] Carnets de notes, trousses et stylos quatre couleurs, l’ambiance est studieuse, comme dans une salle de classe. Les participantes ont dû débourser 250 euros chacune pour assister à la formation organisée par l’association PSSM France ».
Maxine Marchand relève notamment : « La formatrice, Séverine Fix-Lemaire, distribue à chacune un manuel de premier secours en santé mentale (PSSM) d’une centaine de pages avant de présenter le déroulement et le contenu de la formation. Deux journées de 7 heures, la formation est dense et aborde différents troubles psychiques : troubles dépressifs, anxieux, psychotiques ou liés à l’utilisation de substances ».
« La formation fournit aussi des pistes pratiques pour réagir auprès de personnes en crise. Le mot-clé : AÉRER. « A » pour approcher la personne, « É » pour écouter activement et sans jugement, « R » pour réconforter et informer, « E » pour encourager à aller vers des pros et « R » pour renseigner sur les autres ressources disponibles », 
poursuit la journaliste.
Elle observe que « pour devenir formateur PSSM, les candidats doivent d’abord être secouriste PSSM et remplir un dossier de candidature, où ils justifient d’une expérience personnelle ou professionnelle de la santé mentale ».
Maxine Marchand note que « près de 1900 formateurs sont accrédités sur l’ensemble du territoire. En majorité des femmes, qui travaillent dans le secteur de la santé, l’enseignement ou le social. Les formateurs doivent assurer un minimum de quatre formations par an. […] Des universités proposent également à leurs étudiants de se former gratuitement comme la faculté de Santé de l’Université Paris-Cité ».
La journaliste remarque que « ce dispositif de sensibilisation à la santé mentale est salué par Maurice Bensoussan, président du Syndicat des psychiatres français ». Ce dernier déclare ainsi : « Trouver des relais dans la société civile, c’est très positif, néanmoins on manque de psychiatres et de médecins pour assurer un véritable suivi ».
Il précise toutefois : « On se focalise sur une politique de l’urgence mais, en matière de santé mentale, tout ne se déroule pas en urgence. Tout ça part d’une très bonne intention, mais le risque, c’est celui du cache-misère. Il ne faut pas oublier que le vrai problème, c’est le manque de médecins ».

Revue de presse du 26 mai 2025

« Café aux champignons : cette boisson à la mode est-elle réellement bonne pour la santé ? »

 Date de publication : 26 mai 2025 Temps de lecture: 2 min


Charlotte de Frémont observe dans La Croix : « Le café aux champignons, une recette miracle ? Récemment, les publicités pour cette boisson, présentée comme une alternative «sans les effets indésirables de la caféine», ont pris d’assaut les réseaux sociaux et les rayons bio des supermarchés ».
« Mais leurs bénéfices pour la santé restent encore à prouver », 
ajoute la journaliste.
Charlotte de Frémont évoque ainsi « la promesse : une meilleure résistance au stress, une amélioration générale de la santé et un soutien du système immunitaire. Les ingrédients : des champignons dits «adaptogènes», c’est-à-dire qui aideraient à adapter le corps au stress et à équilibrer les fonctions physiologiques. Cette préparation, vendue entre 120 et 500 €/kg selon les marques, peut ainsi contenir des extraits de diverses variétés, shiitaké, chaga, reishi, ashwagandha, hydne hérisson… ».
La journaliste souligne que « rien ne prouve scientifiquement leur efficacité. Certaines recherches ont été menées, mais la plupart reposent sur des modèles animaux. Par exemple, une étude publiée l’an dernier dans la revue Nature a mis en évidence le rôle d’une molécule issue du shiitaké dans la suppression du diabète de type 1… chez la souris. De nombreux principes actifs de ces champignons sont en fait mal ou peu absorbés par le corps humain, et ne peuvent avoir qu’un effet indirect, via le microbiote ou le système immunitaire ».
Charlotte de Frémont précise qu’« en 2012, les autorités de santé européennes ont estimé, au vu des données scientifiques, que les produits contenant du reishi «ne peuvent pas prétendre stimuler le corps en phase d’épuisement». Par ailleurs, ce champignon peut augmenter l’effet des anticoagulants et exposer certaines personnes au risque d’hémorragie. Le shiitake, pour sa part, est tout bonnement toxique, s’il est consommé cru ou insuffisamment cuit ».
La journaliste note en outre que « sans véritable production française de ces champignons, les sources d’approvisionnement précises sont très rarement indiquées sur les paquets, et le processus de fabrication demeure floue. Cette absence de traçabilité et de législation claire rend difficile les contrôles de contamination aux métaux lourds, pesticides ou mycotoxines (toxiques présents dans les champignons) »
Juliette Di Marco, cofondatrice des cafés Bonjour, déclare pour sa part que « tous les lots sont testés dans un laboratoire indépendant ».

Revue de presse du 30 mai 2025

« « La France insomniaque » : pourquoi dormons-nous si mal ? »

 Date de publication : 30 mai 2025 Temps de lecture: 2 min


Samia Hanachi s’interroge dans Le Monde : « Avons-nous un problème avec le sommeil ? Alors que 25% des Français dorment moins de 6 heures par nuit et que 43% ont des troubles du sommeil, le nouveau livre de Damien Léger, médecin et chercheur, synthétise les causes de ce rapport contrarié à la nuit, ainsi que ses conséquences sur la santé ».
La journaliste explique ainsi que le Pr Léger, « qui dirige depuis 25 ans le Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu, à Paris, et depuis 10 ans l’équipe de recherche associée, rattachée à l’université Paris Cité », « nous fait profiter de sa riche expérience, y compris auprès d’organismes de santé publique et d’entreprises ».
Samia Hanachi observe qu’« il vous convaincra sans difficulté du rôle central du repos pour la santé. […] Enchaîner les nuits de moins de 6 heures multiplie par deux les risques de développer du diabète de type 2 et par cinq les risques d’obésité ».
La journaliste poursuit : « Le médecin retrace les principaux résultats de la recherche sur le sommeil et explique l’influence sur celui-ci de différents facteurs : luminosité, activité sportive, consommation de caféine, stress post-traumatique… ».
« Les lecteurs trouveront dans cet ouvrage quelques astuces pour optimiser leur nuit et un tutoriel pour faire la sieste. Mieux encore : ils en ressortiront convaincus qu’une amélioration de la qualité de sommeil passe par des politiques publiques ambitieuses, prenant en compte autant les horaires de travail et la pollution lumineuse et sonore dans les villes que le réchauffement climatique », 
continue Samia Hanachi.


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