« « Complètement endoctrinés » : des nutritionnistes alertent sur l’impact des réseaux sociaux sur l’alimentation des jeunes »
Date de publication : 3 juin 2025 Temps de lecture: 4 min

« Glorification de contenus axés sur la maigreur et promotion de fausses informations en nutrition… les réseaux sociaux contribuent, chez des jeunes déjà fragilisés, au développement de troubles des conduites alimentaires (TCA) et complexifient leur prise en charge », indique Le Parisien.
« On ne traite plus un TCA sans aborder les réseaux sociaux. Ils sont devenus un facteur déclencheur, un accélérateur certain et un obstacle à la guérison », résume Carole Copti, diététicienne-nutritionniste à Paris.
« En France, près d’un million de personnes souffrent d’anorexie mentale, de boulimie nerveuse, ou d’hyperphagie boulimique, particulièrement des femmes âgées de 17 à 25 ans », rappelle en préambule le journal. Les réseaux sociaux, « ce n’est pas la cause mais c’est la goutte d’eau qui peut faire déborder le vase », explique Nathalie Godart, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent à la Fondation Santé des Étudiants de France.
« À travers la promotion de la maigreur, d’une alimentation ultra-contrôlée, et d’une activité physique acharnée, les réseaux sociaux fragilisent les personnes déjà vulnérables et amplifient les menaces sur la santé des jeunes », ajoute-t-elle. « À l’exemple de la tendance #skinnytok qui regorge d’injonctions violentes, culpabilisantes et dangereuses, incitant à réduire drastiquement son alimentation », souligne Le Parisien.
« Pour Charlyne Buigues, infirmière spécialisée dans les TCA, les réseaux sociaux sont « une porte d’entrée » vers ces troubles, qui y sont « banalisés » », reprend l’article. « La prise de laxatifs ou les vomissements sont présentés comme un moyen tout à fait légitime de perdre du poids, alors que le risque est de faire un arrêt cardiaque », rappelle l’infirmière.
Carole Copti évoque un « engrenage » : « Les personnes souffrant de TCA ont souvent une faible auto-estime. Mais en exposant leur maigreur causée par l’anorexie sur les réseaux sociaux, elles vont cumuler des abonnés, des vues, des likes… et cela va entretenir leurs troubles et prolonger la phase de déni », explique-t-elle.
« D’autant plus que certains contenus vont être monétisés. Charlyne Buigues raconte ainsi qu’une jeune femme qui se filme régulièrement en live sur TikTok en train de vomir « expliquait être rémunérée par la plateforme, ce qui lui permettait de financer ses courses » », fait savoir le journal.
« Et même lorsque les personnes s’engagent dans un processus de guérison, les réseaux sociaux rendent la prise en charge « plus dure, plus complexe et plus longue » », prévient Carole Copti. « En cause : les fausses informations en nutrition qui pullulent sur les plateformes et que les jeunes tiennent pour vraies », souligne l’article.
« La consultation, c’est un peu devenu mon procès. Je dois sans cesse me justifier et batailler pour leur faire comprendre que non, il n’est pas possible de tenir en ne mangeant que 1000 calories par jour — la moitié de leurs besoins — ou que non, ce n’est pas normal de sauter des repas », développe la diététicienne-nutritionniste.
« Les patients sont complètement endoctrinés et je ne fais pas le poids, moi, avec ma consultation de 45 minutes par semaine, face à des heures passées quotidiennement sur TikTok », souffle-t-elle.
Nathalie Godart alerte sur « la prolifération de « pseudo-coaches » qui partagent des conseils « aberrants », qui pourraient s’apparenter à « de l’exercice illégal de la nutrition » ».
« La parole de ces influenceurs pèse beaucoup plus que celle des institutionnels. On rame constamment pour passer des messages simples sur l’alimentation », déplore-t-elle
« Les contenus restent en ligne et les comptes ne sont que rarement suspendus, c’est vraiment fatigant», confie Charlyne Buigues. « L’infirmière en arrive ainsi à conseiller à ses patients de supprimer certains réseaux, notamment TikTok », note Le Parisien. « Ça peut paraître radical mais tant que les jeunes ne seront pas mieux informés, l’application est trop dangereuse », soutient-elle.
« Les drogues de synthèse font peser un risque sanitaire inédit sur l’Europe »
Date de publication : 6 juin 2025 Temps de lecture: 3 min

Thomas Saintourens rend compte dans Le Monde du rapport annuel de l’Agence de l’Union européenne sur les drogues (EUDA), qui « ressemble à un «état de la menace», comme peuvent en produire habituellement les services d’enquête. Sauf que, dans ce cas, il ne s’agit pas des corollaires violents du narcotrafic, devenu un sujet de préoccupation politique majeur, mais bien des risques sanitaires ».
Alexis Goosdeel, directeur exécutif de l’agence, souligne ainsi que « dans un contexte (…) d’évolution rapide des tendances en matière de drogues, l’Europe est confrontée à de multiples défis qui mettent ses citoyens en danger. L’essor de substances très puissantes et la complexité croissante des modes de consommation mettent à rude épreuve les systèmes de santé et de sécurité ».
Le journaliste souligne que « le marché des substances stupéfiantes mis en lumière par le rapport de l’EUDA est particulièrement volatil. Il s’adapte en continu, au gré des vicissitudes de la géopolitique, des évolutions législatives, ou encore des innovations scientifiques. Cette photographie d’une réalité en mouvement détaille la diffusion de molécules qui sont vendues à la place d’autres produits à des consommateurs qui, par conséquent, ne connaissent pas leur puissance ».
Le document indique notamment que « face à la disponibilité de nouveaux opioïdes synthétiques puissants, tels que les nitazènes, dans l’Union européenne et à leurs risques sanitaires graves, il est essentiel d’améliorer la capacité de l’Europe à identifier de nouvelles substances, à déterminer la pureté des drogues et à réaliser un profilage pharmacologique afin de clarifier les substances commercialisées ».
Thomas Saintourens ajoute que le rapport « met en garde face à la disponibilité croissante des cathinones de synthèse, aux «importations et saisies sans précédents» : 37 tonnes de ces stimulants (parmi lesquels figure notamment la 3-MMC) ont été saisies en 2023 en Europe, contre 4,5 tonnes en 2021. La «famille» de ces drogues s’est élargie de 7 nouveaux membres, détectés par le programme européen de détection rapide, portant le nombre total de cathinones observées à 178 ».
« Le rapport insiste sur la menace plus diffuse des opioïdes de synthèse, en particulier des nitazènes, en Europe. En 2024, la totalité des nouveaux opioïdes de synthèse notifiés par le programme européen de détection rapide appartenaient à cette famille de drogues très puissantes. L’agence européenne spécialisée s’inquiète de la plus grande disponibilité de ces molécules, notamment sous la forme de faux médicaments », continue le journaliste.
Il relève en outre que « les pages relatives au cannabis amènent, elles aussi, sur le terrain des manipulations chimiques. La drogue la plus consommée en Europe (24 millions d’adultes en ont fumé en 2024) est vendue dans des versions « boostées » particulièrement dangereuses. Selon les données de l’EUDA, le taux moyen de THC de la résine de cannabis a doublé sur la dernière décennie, pour atteindre désormais les 23% ».
« Covid-19 : ces impacts du premier confinement sur notre cerveau »
Date de publication : 11 juin 2025 Temps de lecture: 3 min

Nicolas Berrod annonce dans Le Parisien qu’« une nouvelle étude […] a identifié une zone du cerveau qui pourrait être à l’origine de la détérioration de notre santé mentale au début de la pandémie ».
Le journaliste rappelle en effet que « l’évolution des troubles psys depuis 2020 en France fait froid dans le dos, notamment chez les jeunes filles et les jeunes femmes. Depuis le Covid, le nombre de celles hospitalisées pour tentative de suicide ou automutilation a explosé : +63% chez les 10-14 ans et +42% chez les 15-19 ans en l’espace de 5 ans ».
Éric Guedj, chef du service de médecine nucléaire à l’hôpital de la Timone, à Marseille, et auteur principal de ce travail paru dans Frontiers in Nuclear Medicine, explique : « On a voulu comprendre l’impact du stress associé aux crises collectives sur le fonctionnement cérébral ».
Nicolas Berrod indique que « le but de ces nouveaux travaux était donc de tenter d’établir, au bout du compte, «pourquoi un confinement pouvait entraîner une hausse du taux de suicides», abonde son coauteur Wissam El-Hage, professeur de psychiatrie à l’université de Tours ».
Le journaliste précise que « les deux praticiens ont recruté 95 adultes présentant des troubles neurologiques et qui ont eu des scanners réguliers durant le premier confinement. Tous ces «cobayes» ont été suivis au moment où les Français partageaient massivement, sur le réseau social X (anciennement Twitter), des posts «négatifs». Cette catégorie regroupe les messages exprimant de la peur, de la colère, du dégoût, de la tristesse ou encore de la surprise ».
Nicolas Berrod note que « les médecins chercheurs français ont constaté une activité anormale dans le «cortex préfrontal ventromédian» (vmPFC), une zone située à l’avant du cerveau, et dans le «cortex cingulaire antérieur» (ACC), juste à côté ».
Le journaliste indique que « ces deux régions étaient déjà connues pour empêcher une personne de se sentir hors de danger, entre autres phénomènes ». Les auteurs observent que ces résultats « suggèrent que le stress psychologique du confinement lié au Covid-19 a engagé les mêmes mécanismes neurobiologiques que ceux généralement associés aux événements post-traumatiques ».
Nicolas Berrod ajoute que « les conséquences en cascade sur notre santé mentale dépendent, bien évidemment, de notre sensibilité personnelle et de notre niveau d’exposition aux sources de stress — en l’occurrence, au suivi de l’actualité sur un réseau social très actif ».
Le journaliste relève enfin que « cette étude comporte des limites, à commencer par la petite taille de l’échantillon, lui-même composé de personnes atteintes d’un trouble neurologique, et le fait que le réseau X n’est pas forcément représentatif de la «vraie vie» ».
« Mais ses auteurs y voient une nouvelle preuve d’un «besoin urgent de mesures pour la santé mentale» », conclut Nicolas Berrod.
« Santé mentale des jeunes : après le drame de Nogent, le gouvernement a un nouveau plan pour la psychiatrie »
Date de publication : 12 juin 2025 Temps de lecture: 5 min


« Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a présenté (…), un «plan d’action» santé mentale et psychiatrie, qui intègre des mesures de détection en milieu scolaire, poussées par sa collègue à l’Education, Elisabeth Borne », fait savoir Nathalie Raulin dans Libération. « C’est que la situation est alarmante. Depuis des mois, les instances sanitaires alertent sur le mal-être post-crise sanitaire de la population et particulièrement des jeunes », note la journaliste
« Tous les indicateurs sont au rouge. En 2023, les urgences hospitalières ont enregistré plus d’un demi-million de passages pour motif psychiatrique, soit une hausse de 21% au regard de la situation pré-Covid, particulièrement portée par les adolescents et les jeunes adultes », poursuit-elle.
« Cette même année, 936.000 jeunes de 12 à 25 ans ont bénéficié du remboursement d’au moins un psychotrope : 144.000 patients de plus qu’en 2019. Chez les 18-24 ans, la prévalence des épisodes dépressifs est passée de 11,7% à 20,8% entre 2017 et 2021… », souligne la journaliste.
« Entre fermeture de lits d’hospitalisation et manque de personnel médical et paramédical formé, «la capacité du système de soins psychiatriques à répondre aux nouveaux besoins de soins de la population se dégrade, engendrant dans un système de soins saturé des phénomènes d’éviction», [selon] le rapport sur les urgences psychiatriques des députées Nicole Dubré-Chirat et Sandrine Rousseau », rappelle Libération.
« Et la pédopsychiatrie est la première victime de la déliquescence de la filière », soulignent les élues. « En 2023, 123 enfants de moins de 15 ans s’étant présentés aux urgences du CHU de Nantes pour des idées suicidaires ou une tentative de suicide, ont dû retourner sans soins à leur domicile, alors même que la pédopsychiatre qui les avait évalués énonçait une indication formelle d’hospitalisation… », alerte la journaliste.
« Le plan présenté ce mercredi ne prévoit en effet «aucune mesure financière» de l’aveu même de l’entourage du ministre. En clair, les mesures préconisées devront être mises en place à moyens (au mieux) constants, par redéploiement de crédits », analyse Nathalie Raulin. « De quoi augurer des changements surtout cosmétiques », estime la journaliste.
« Les mesures préconisées se déclinent sur trois axes. En premier lieu, il s’agit d’«investir sur le repérage et l’intervention précoce» des souffrances psychiques, notamment chez les 12-25 ans, sur tout le territoire », détaille l’article.
« Conformément à l’annonce faite par Elisabeth Borne, deux «personnels repères» en santé mentale seront formés dans tous les établissements scolaires et circonscriptions du premier degré d’ici à la fin de l’année scolaire 2026 », complète-t-il.
« Neuder prévoit de mobiliser les étudiants en santé qui forment la réserve sanitaire : ils interviendront dans les écoles, collèges et lycées pour aider les jeunes à gérer leurs émotions et les sensibiliser au respect mutuel », révèle la journaliste.
Par ailleurs, « les services d’accès aux soins (SAS) devront intégrer un correspondant formé à la psychiatrie : en cas d’appel du numéro d’urgence, il sera dès lors possible d’orienter les patients vers les services et établissements adaptés », reprend-elle. « De même, un infirmier référent en santé mentale devra être désigné dans chaque service d’urgences, maison de soins pluri-professionnelle ou communauté professionnelle territoriale de santé pour faciliter les parcours de soins », ajoute-t-elle.
« Pour finir, le plan prévoit une série de mesures pour renforcer l’attractivité de la psychiatrie, souvent considéré comme le parent pauvre de la médecine. Objectif du gouvernement : porter à 600 le nombre d’internes formés en psychiatrie à partir de 2027 », précise-t-elle. « Reste que cet empilement de mesures ne suffira pas à ragaillardir une filière psychiatrique désenchantée », conclut Nathalie Raulin.
De son côté, Le Parisien fait savoir que « plusieurs professionnels de santé réagissent à l’arsenal de mesures dévoilé par le gouvernement ce mercredi. Et ils sont, globalement, très déçus ».
« Tout est bon à prendre, et ce ne sont que des choses positives sur le principe, mais cela reste du saupoudrage », réagit Antoine Pelissolo, chef de service en psychiatrie au CHU Henri-Mondor, à Créteil (Val-de-Marne). « On est encore sur des mesurettes », tacle Saphia Guereschi, secrétaire générale du syndicat d’infirmières scolaires SNICS-FSU.
« On sent une volonté d’apporter des réponses à la question de la santé mentale, mais une très grande partie des propositions repose sur les personnels existants », pointe Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat des enseignants du secondaire. « Il faut aussi un effort budgétaire conséquent pour recruter des personnels supplémentaires », insiste-t-elle.
« Les moyens de l’ARS, mais quels moyens ? Les fonds régionaux sont minimes, et ce n’est pas avec ça que l’on parviendra à ouvrir des consultations sans rendez-vous, car il faudrait deux ou trois professionnels en permanence », s’insurge le Pr Pelissolo.
« Pour mieux prendre en charge les cas les plus graves qui arrivent à l’hôpital, le gouvernement veut qu’un infirmier devienne «référent en santé mentale» dans chaque service d’urgence d’ici à 2026 », reprennent Nicolas Berrod et Juliette Pousson.
« Former des internes prend 5 ans, alors que l’on vit aujourd’hui une véritable pénurie de psychiatres, de psychologues et d’infirmiers spécialisés », prévient Rachel Bocher. « Pas convaincue, la cheffe du service de psychiatrie au CHU de Nantes «ne voit rien de possible à court terme sans nouveaux professionnels» », notent les journalistes.
« Une chose manque surtout dans ce plan, se désolent les acteurs de santé : l’argent », soulignent-ils. « Les moyens actuels sont notoirement insuffisants, en particulier aux urgences. Pour avoir davantage d’humains, il faut davantage d’argent », pointe Antoine Pelissolo.
« Réseaux sociaux : un rapport tire la sonnette d’alarme sur la santé mentale des enfants »
Date de publication : 12 juin 2025 Temps de lecture: 3 min

« Dans son rapport annuel publié ce mercredi, KidsRights a identifié une « corrélation troublante » entre la détérioration de la santé mentale des enfants et ce que l’organisation qualifie d’utilisation « problématique » des réseaux sociaux, à savoir un usage compulsif et addictif », révèle Le Parisien.
« Selon les recherches menées par KidsRights, basé à Amsterdam, et l’université Erasmus de Rotterdam, plus de 14% des 10-19 ans dans le monde entier connaissent des problèmes de santé mentale, avec un taux de suicide global moyen de 6 pour 100.000 adolescents âgés entre 15 et 19 ans », rapporte le journal. « Le rapport de cette année est un signal d’alarme que nous ne pouvons plus ignorer », estime Marc Dullaert, fondateur et président de KidsRights.
« Le KidsRight Index, rapport annuel conduit par la fondation, évalue le degré d’adhésion de 194 pays aux droits des enfants et dans quelle mesure les pays s’efforcent d’améliorer ces droits », précise l’article.
« Le manque de données sur la santé mentale des enfants constitue un problème majeur selon le rapport, et révèle un « besoin urgent » d’action coordonnée visant à se confronter à l’impact nocif de l’environnement numérique sur les enfants et adolescents », reprend-t-il.
« Nous assistons à la lutte des gouvernements pour contenir une crise numérique qui est en train de remodeler fondamentalement l’enfance », poursuit Marc Dullaert. Il appelle « à prioriser le bien-être des enfants plutôt que « les profits des entreprises » », note l’article.
« Le rapport fait état de variations régionales importantes, citant l’Europe comme la région où les enfants de 13 ans sont les plus exposés au risque d’utilisation problématique des réseaux sociaux, à hauteur de 13%, et où le niveau de dépendance numérique des jeunes de 15 ans est « sans précédent », avec 39% d’entre eux en contact continu avec leurs amis via les réseaux », détaille Le Parisien.
« Soutenue par la France et l’Espagne, la Grèce a proposé la semaine dernière lors d’une réunion ministérielle à Luxembourg d’encadrer l’utilisation des plateformes en ligne par les enfants, face aux inquiétudes concernant leur caractère addictif », rappelle le journal.
« On aurait une réponse plus efficace si on pouvait légiférer au niveau européen. Je crois qu’il y a une prise de conscience de plus en plus importante, (…) Mais si un consensus ne se dégage pas, la France montrera la voie dans les prochains mois », assure Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l’Europe.
« En février, la mini-série « Adolescence » de Netflix avait révélé notamment les influences toxiques et misogynes auxquelles sont exposés les jeunes en ligne, poussant les gouvernements britannique et français à vouloir incorporer le visionnage du programme dans les écoles », rappelle Le Parisien.
Adolescence « a mis en lumière les préoccupations mondiales concernant la représentation et la protection des enfants sur les plateformes numériques – mais nous avons besoin d’action, pas seulement d’indignation », conclut Marc Dullaert.
« Dans une clinique parisienne, la lutte au quotidien pour vaincre l’anorexie »
Date de publication : 13 juin 2025 Temps de lecture: 4 min

« Du lundi au vendredi, 21 jeunes âgés de 12 à 20 ans passent la journée dans ce service de la clinique FSEF Paris 16 – ex-clinique Édouard-Rist – destiné aux adolescents présentant des troubles des conduites alimentaires (TCA) », indique Aude Bariéty de Lagarde dans Le Figaro.
« Créé en 2019, le service accueille majoritairement « des patients avec un diagnostic d’anorexie mentale, à laquelle sont souvent associés d’autres éléments » », résume la Dr Céline Bréan, psychiatre responsable de l’unité. « Les jeunes accueillis, en immense majorité des filles, sont dans un état « sévère », mais n’ont pas besoin de« surveillance vitale » », précise l’article.
« Au début de la maladie, je voulais sculpter mon corps, être plus mince, plus tonifiée. Je me suis lancée dans du renforcement musculaire et j’ai revu mon alimentation. Tout a basculé au mois de janvier. J’avais comme une petite voix qui s’immisçait dans ma tête et qui me disait de mincir toujours plus », raconte Morgane. « La plupart des patients atterrissent cependant à Michel-Ange après une hospitalisation à temps plein », révèle la journaliste
« À Michel-Ange, les patients, qui restent en moyenne entre trois et six mois, sont entourés d’une vingtaine de personnels – psychiatres, psychologues, diététiciens, psychomotricienne, éducateurs spécialisés, art-thérapeute, infirmières… Ils bénéficient d’au moins quatre actes de soins par jour », détaille Le Figaro. « Ce caractère multidisciplinaire, c’est la force de cette unité », assure la Dr Bréan.
« À ces actes s’ajoutent des cours – une poignée d’heures par semaine en début de prise en charge, presque une vingtaine à la fin – assurés dans une annexe pédagogique de la cité scolaire Jean-Baptiste-Say (16e arrondissement) installée au sein même de la clinique », fait savoir Aude Bariéty de Lagarde.
« Cette présence d’une véritable scolarité, qui s’adapte toutefois toujours aux soins, rend ce dispositif très efficace. Ça rassure les parents, ça motive les jeunes et ça permet de les garder insérés dans la société », souligne la Pr Nathalie Godart, pédopsychiatre et chef de service.
« Le lien avec les parents est également« essentiel » », reprend la journaliste. « D’autant plus que les troubles des conduites alimentaires ont un fort impact sur les familles », glisse la Dr Bréan. « Au groupe de parole pour les familles organisé par le service à l’occasion de la semaine de sensibilisation aux TCA, les parents des patients apparaissent en effet très éprouvés », observe Aude Bariéty de Lagarde.
« Plusieurs parents témoignent aussi d’une« forme de colère »à l’encontre du système de santé », souligne la journaliste. « Moi, l’anorexie, je l’ai vue tout de suite ! », témoigne la mère de Romane*, qui « a cependant dû attendre plusieurs mois que sa fille soit prise en charge ».
« Je suis traumatisée par cette période. J’avais une fille mourante, qui pouvait à peine monter les escaliers, qui avait des escarres… À 16 ans ! », ajoute-t-elle. « J’avais vu le problème un an avant l’hospitalisation. J’allais voir la pédiatre tous les mois, mais elle n’a pas compris les symptômes. (…) Elle aurait dû être prise en charge bien plus tôt ! », abonde la maman de Joséphine*.
« Nous avons plus de demandes que de capacité. En Île-de-France, l’offre de soins est insuffisante pour la population. C’était déjà le cas avant le Covid ; c’est encore plus vrai aujourd’hui, alors que nous connaissons une explosion des TCA et une hausse de la demande de soins », analyse la Pr Godart.
La spécialiste évoque « une augmentation de 30% de la demande de soins après la pandémie de coronavirus ». « À terme, la médecin souhaiterait d’ailleurs ouvrir une unité d’hospitalisation à temps complet spécialisée dans les TCA à la clinique FSEF Paris 16 », indique Le Figaro.
« Une fois dans le« circuit » de soins, le chemin est encore long et ardu », note la journaliste. « Les durées sont très variables. Les TCA peuvent disparaître totalement. Mais chacun a une trajectoire de vulnérabilité différente : anxiété, dépression… La question du poids n’est pas la seule qui rentre en compte pour déclencher la sortie de l’unité. Il faut que l’alimentation se passe bien, que le moral suive, que le projet de vie soit construit », développe la Pr Godart.
« Tentatives de suicide, automutilations : en 2024, une augmentation « massive » des hospitalisations d’adolescentes et de jeunes femmes »
Date de publication : 20 juin 2025 Temps de lecture: 2 min

Libération constate en effet que « les hospitalisations d’adolescentes et de femmes jeunes pour tentatives de suicide ou automutilations ont augmenté massivement en 2024 en France, notamment chez les 10-14 ans, selon des chiffres publiés mercredi ».
Le journal indique que « près de 82.000 personnes âgées de 10 ans ou plus ont été hospitalisées au moins une fois pour un geste auto-infligé en 2024, soit une hausse de 6% comparé à 2023, et près des deux tiers d’entre elles (64%) étaient des femmes, précise le service statistique des ministères sociaux (Drees) ».
Le quotidien poursuit : « Cela recouvre le nombre de tentatives de suicide et d’automutilation non suicidaires (scarifications, brûlures, coups contre un mur…) mais n’inclut pas les passages aux urgences sans hospitalisation, ni les hospitalisations en psychiatrie, en soins de suite ou à domicile. Si le nombre de patients hospitalisés a peu varié de 2013 à 2019, avant de diminuer fortement en 2020, il «augmente continûment depuis», indique la Drees ».
Libération souligne ainsi que « la France connaît des hausses d’hospitalisations d’adolescentes et de femmes jeunes pour tentatives de suicide ou automutilations «massives», constate [la Drees]. Chez «les très jeunes filles âgées de 10 à 14 ans», elles ont bondi de 22% entre 2023 et 2024, chez les 15-19 ans de 14%. Le nombre de patientes plus âgées a aussi progressé : de 4% pour les 20-24 ans et de 9% pour les 25-29 ans, «deux classes d’âge avec le plus de personnes hospitalisées» ».
La Drees indique que « la brutale dégradation de la santé mentale d’une importante minorité d’adolescentes et de femmes de moins de 30 ans est un phénomène international apparu dans les années 2010, que la crise sanitaire de 2020 paraît avoir accentué ».
« Bien qu’il soit difficile de déterminer les causes de cette détérioration, une hypothèse semble se démarquer, pointant le mésusage des réseaux sociaux et les agressions spécifiques à cette population qui peuvent y avoir lieu », observe l’organisme.
« Santé mentale en milieu scolaire : « Ce dont on manque, ce sont des moyens humains pour épauler les jeunes » »
Date de publication : 23 juin 2025 Temps de lecture: 3 min

Cassandre Leray remarque dans Libération que « ces derniers jours, le gouvernement a enchaîné les annonces sur la santé mentale des enfants et des adolescents. Un enjeu brutalement remis en lumière par le drame de Nogent : le 10 juin, une surveillante de collège est morte après avoir été poignardée par un collégien de 14 ans. Depuis, un mot d’ordre revient : «repérer» le mal-être chez les jeunes doit être la priorité au sein de la communauté éducative, en première ligne ».
La journaliste note que « dans le «plan d’action» santé mentale et psychiatrie, dévoilé le 11 juin par le ministre de la Santé, Yannick Neuder, dans le chapitre sur les jeunes, l’accent est mis sur la détection du mal-être. Un «kit» à cet effet doit être distribué à la communauté éducative à compter de 2026 ».
« Le 13 juin, la ministre de l’Education, Elisabeth Borne, enfonce le clou et déclare à la presse que chaque établissement scolaire devra se doter, d’ici à la fin de l’année, d’un «protocole» de repérage et de prise en charge des «situations de souffrance psychologique», sans plus de précisions. Il doit contenir des «fiches réflexes, annuaires de référence, supports de dialogue et outils pédagogiques adaptés» », explique Cassandre Leray.
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, déclare cependant : « La plupart du temps, on remarque déjà les élèves qui ne vont pas bien. Ce dont on manque, ce sont des moyens humains pour les épauler ensuite. Pour ça, il faut des recrutements ».
Olivier Bonnot, psychiatre des enfants et des adolescents et chef de service à l’hôpital Barthélemy-Durand (Essonne), souligne pour sa part que « le repérage, ce n’est pas si facile que ça. [Il faut] savoir faire la différence entre un problème ponctuel et quelque chose de plus grave. Il ne s’agit donc pas seulement de repérer, mais de savoir interpréter. Une expertise est nécessaire. Mais pour y avoir accès, il faut des professionnels formés, ce dont on manque cruellement ».
Cassandre Leray note que « le plan du gouvernement évoque bien la formation au repérage précoce des troubles de la santé mentale de 100% des personnels de santé scolaire. Problème : l’Education nationale fait face à une pénurie de ces professionnels de longue date. En France, 900 médecins scolaires seulement s’occupent des plus de 12 millions d’élèves du premier et second degré. Un problème «d’attractivité» reconnu par Elisabeth Borne. […] Avant de certifier qu’elle plaiderait pour le renforcement des effectifs pour les psychologues et infirmiers scolaires, ainsi que les personnels sociaux, dans le cadre du budget 2026 ».
La journaliste indique en outre que « le problème de la prise en charge de ces jeunes atteints de troubles psy est lui aussi de taille. […] Les délais d’attente dans les centres médico-psychologiques sont interminables et les services de pédopsychiatrie saturés… L’état des lieux est à pleurer ».
« « Catastrophe de santé publique » et sentiment d’abandon des usagères : dans la Drôme, la fermeture de 7 centres de santé sexuelle fait polémique »
Date de publication : 24 juin 2025 Temps de lecture: 3 min

Maïté Darnault explique en effet dans Libération que « dans la Drôme, un gros tiers [des centres de santé sexuelle], ceux tenus par le département, auront fermé au 1er juillet. Sur un territoire de 520.000 habitants qui en comptait 18 en tout, il n’en restera plus que 11, gérés par un hôpital ou par le Planning familial, à qui l’exécutif Les Républicains de la collectivité a également imposé une baisse de subvention de 20% ».
La journaliste souligne que « rien n’a été prévu pour remplacer les antennes disparues, accessibles aux personnes mineures et majeures, assurées sociales ou non, seules ou à plusieurs, avec ou sans rendez-vous, de manière confidentielle, anonyme et gratuite ».
Maïté Darnault relève que « situés dans des zones rurales peu desservies par les transports en commun, […] les centres qui vont fermer ont assuré 779 consultations en 2024, selon le département qui, en ne citant que le travail des médecins, omet le rôle central des conseillères conjugales et familiales (CCF) ».
La journaliste explique que « durant plusieurs mois, une mobilisation locale a tenté d’infléchir la position du département, pour qui la fermeture des 7 centres constitue un gain de 240.000 euros. Une «économie de bout de chandelle», considère Sara, une conseillère, au regard du budget de la collectivité s’élevant à 914 millions d’euros en 2025 ».
Isabel, également CCF, ajoute : « Quand on tient une permanence au collège, on se fait dévaliser. C’était un bonheur d’intervenir en classe car les ados sont vraiment en demande, ils disent que ça les met mal à l’aise, mais ils écoutent absolument tout et ils posent des questions très claires sur la sexualité, ça a du sens d’aller à leur rencontre ».
Maïté Darnault précise que « mercredi 25 juin, le premier des 7 centres concernés, à Die (5000 habitants), va officiellement fermer. C’était le dernier point d’accès en direction des Hautes-Alpes avant Gap, à 90 km, via une départementale de montagne ».
Elle cite en outre « Marie-Charlotte Soydara, présidente de l’Ordre des sages-femmes de la Drôme, [qui] redoute déjà que «cela entraîne des retards de prises en charge, donc potentiellement une augmentation des actes d’IVG chirurgicales, voire pas de prise en charge du tout pour certaines», sachant que les praticiens «libéraux ont déjà beaucoup de travail» ».
La journaliste note que « ce sont souvent les médecins traitants qui font remonter aux centres de santé sexuelle les situations de violences conjugales, en conseillant à leurs patientes de s’y rendre ».
Malika, conseillère, souligne : « On pouvait prendre le relais, être dans l’écoute active, le renforcement de l’estime de soi et l’orientation vers un soutien juridique pour passer à l’action. Quand on sait qu’il faut en moyenne 7 tentatives de départ du domicile pour qu’une femme y parvienne vraiment, il faut garder le contact en permanence pour l’accompagner ».
« ChatGPT nous rendra-t-il tous idiots ? »
Date de publication : 26 juin 2025 Temps de lecture: 3 min

C’est ce que se demande Elisa Doré dans Le Figaro. La journaliste observe ainsi : « L’intelligence artificielle va-t-elle affaiblir notre capacité à penser par nous-mêmes ? Depuis l’essor de ChatGPT et ses multiples concurrents (OpenAI, Gemini, Perplexity, etc.), et leur appropriation fulgurante par les utilisateurs de tous âges, la question revient de façon récurrente dans les débats ».
Elisa Doré indique que « plusieurs études […] ont […] tenté de quantifier les effets neurologiques liés à l’utilisation de l’IA ».
Elle explique notamment qu’une « expérience du MIT, menée auprès de 54 jeunes adultes, a consisté à comparer trois groupes de rédacteurs : l’un travaillait sans assistance, l’autre avec un moteur de recherche classique, le dernier avec ChatGPT ».
« Grâce à un dispositif de mesure neurophysiologique (dDTF- Dynamic Direct Transfer Function), les chercheurs ont suivi en temps réel l’activité dans 32 zones du cerveau des participants afin de quantifier l’intensité des connexions neuronales établies lors des sessions d’exercice », note la journaliste.
Elisa Doré relève qu’« au bout de 4 mois, ils ont constaté que les participants assistés par IA affichaient une baisse moyenne de 55% de leur activité neuronale, en particulier dans les zones associées à la mémoire, à la résolution de problèmes et à l’attention. Le groupe «moteur de recherche» semblait activer davantage le cortex visuel, ce qui traduirait l’action d’analyser et de hiérarchiser des contenus. Le groupe «cerveau seul» mobilisait de larges réseaux liés à la mémoire, à la créativité et à l’autocontrôle ».
La journaliste retient que « ces résultats suggèrent que l’IA peut favoriser un «traitement passif» de l’information, au prix «d’une perte de l’engagement cognitif profond» et «d’une moindre activation des capacités d’esprit critique lorsque la personne effectue ensuite des tâches seule» ».
Elisa Doré indique ainsi que « lorsqu’il leur a été demandé de citer un extrait de leur propre texte quelques minutes après la rédaction, les deux groupes non assistés par IA ont été capables de restituer au moins partiellement leur production dès la seconde session d’exercice. À l’inverse, 83% des utilisateurs de ChatGPT se sont révélés incapables de se souvenir d’un seul passage ».
« Une amnésie cognitive qui s’expliquerait par une diminution de l’activation des réseaux impliqués dans le traitement sémantique, si bien que l’utilisateur intègre des phrases produites par l’algorithme sans réelle appropriation intellectuelle. Les auteurs parlent de «délestage cognitif» : à force d’utiliser l’intelligence artificielle, notre cerveau lui «transfère» certaines tâches mentales de sorte à n’avoir plus besoin de retenir le contenu d’une information, mais à facilement pouvoir retrouver son emplacement », précise la journaliste.
Elle poursuit : « Faut-il pour autant en conclure à un déclin cognitif inexorable des futures générations ? Le débat n’est pas sans rappeler celui qui entourait autrefois l’arrivée des calculatrices dans les écoles ».
Justine Cassell, directrice de recherche à l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique, observe qu’« à l’époque déjà, on redoutait une perte des capacités de calcul mental. Crainte qui s’est démontrée fausse ».
Christian Terwiesch, professeur à l’université de Pennsylvanie, qui a mené une étude sur le sujet, ajoute : « Le danger, c’est que les utilisateurs acceptent trop facilement les IA, sans les remettre en question. Ce n’est donc pas en soi l’IA qui diminue les capacités cognitives humaines, mais plutôt l’usage qu’on en fait car la fluidité des réponses peut inciter à la passivité ».
Elisa Doré note que « plusieurs études ont en effet montré que l’IA pouvait stimuler la production d’idées, affiner un raisonnement et ainsi constituer ainsi un véritable vecteur de créativité… à condition d’en faire un usage raisonné ».
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