« Sommeil des enfants : un pschitt de mélatonine et au lit… Attention ! »
Date de publication : 1er septembre 2025 Temps de lecture: 3 min

Axel Favrot observe dans Le Parisien qu’« en gummy ou en pschitt, la mélatonine serait une potion magique pour faire dormir grands et petits. Ces produits en vente libre en pharmacie et en supermarché séduisent aussi les parents mais sont déconseillés pour les enfants », note le journaliste.
Virginie, mère de deux filles de 10 et 15 ans, remarque : « Vous pschittez directement sur la langue et ça fait effet dans le quart d’heure. (…) Ce n’est pas du tout quelque chose de systématique, c’est plutôt aléatoire. C’est même elles qui demandent ».
Axel Favrot indique : « Au fait, c’est quoi la mélatonine, cet ingrédient «magique» ? Une hormone, celle du sommeil. Elle est vendue sous forme de médicaments soumis à prescriptions. Mais également sous des formes plus accessibles, à plus faible dosage, moins de 2 mg par jour. Dans ce cas, on le trouve en vente libre en pharmacie et même en grande distribution ».
« Selon le Synadiet, le Syndicat national des compléments alimentaires, la mélatonine est l’un des ingrédients phare du marché », poursuit le journaliste.
Il souligne cependant que « malgré, ou plutôt à cause de leur accessibilité sans ordonnance, les autorités sanitaires alertent régulièrement sur ces produits qui ne sont pas contrôlés aussi scrupuleusement que des médicaments ».
Axel Favrot rappelle que l’Anses « avait émis un avis en 2018, alertant sur plusieurs cas d’effets indésirables incluant maux de tête, palpitations ou vomissements. Un lien «possible» ou «vraisemblable» avec la consommation de mélatonine n’a cependant pu être attribué qu’à 17 d’entre eux ».
Le journaliste ajoute que « l’Agence déconseille néanmoins leur usage dans plusieurs cas et notamment pour les enfants. Une recommandation également indiquée sur les emballages. (…) Pour les spécialistes du sommeil, le risque principal de la banalisation de la mélatonine est de nuire à l’apprentissage du sommeil ».
Marc Rey, neurologue et président de l’Institut du sommeil et de la vigilance, souligne que « dire à un enfant qu’il a besoin d’un médicament pour dormir, c’est faire le lit de l’insomnie adulte. Le sommeil, c’est quelque chose qui s’apprend ».
Yves Dauvilliers, professeur de neurologie responsable du laboratoire du sommeil du CHU de Montpellier, remarque pour sa part : « Il ne faut pas dire que la solution est médicamenteuse, sinon les gens vont être déçus. (La molécule) n’est pas un vrai somnifère. C’est un facilitateur qui va aider à réguler le rythme biologique sur lequel le sommeil va se caler. Au pire, ça risque de ne rien faire ».
« Déshydratation, troubles psychiques, sommeil perturbé… La chaleur, un fléau sanitaire invisible »
Date de publication : 3 septembre 2025 Temps de lecture: 3 min

Olivier Monod souligne dans Libération que « les vagues de chaleur tuent en silence. En Espagne, la canicule qui a sévi du 3 au 18 août a causé plus de 1100 morts, estime l’Institut de recherche en santé publique Carlos-III. Au Royaume-Uni, le premier épisode de surchauffe de fin juin, aurait fait au moins 2300 victimes prématurées dans 12 villes européennes du 23 juin au 2 juillet », selon le Grantham Institute.
Le journaliste observe : « Les chercheurs soulignent que le réchauffement climatique a amplifié cette vague de chaleur de 1 à 4°C. Dès lors, ils avancent que 1500 de ces décès sont imputables au climat ».
Olivier Monod relève qu’« en France, le bilan précis de l’été, le troisième plus chaud jamais enregistré, sera bientôt connu. Santé publique France (SPF) a déjà livré une estimation de l’excès de mortalité lié au premier épisode caniculaire, celui du 19 juin au 6 juillet. Parmi les 480 décès en excès observés, 85% concernaient des personnes âgées de plus de 75 ans ».
« Le dernier bulletin de SPF, en date du 20 août, fait, lui, état d’un «pic» de «286 passages aux urgences et 67 consultations SOS médecins» la semaine du 11 août », poursuit le journaliste.
Il souligne : « Déshydratation, troubles psychiques, sommeil perturbé, beaucoup d’effets de la chaleur sur la santé sont déjà bien connus. Mais, selon Basile Chaix [spécialiste en santé environnementale à l’Inserm], il en reste beaucoup à découvrir ».
L’épidémiologiste indique en effet que « derrière les statistiques globales de décès, il peut, par exemple, y avoir des interactions néfastes entre médicament et températures élevées. Certaines posologies ne sont peut-être pas adaptées à de fortes chaleurs. La concordance de la canicule et de la pollution est aussi à étudier ».
Olivier Monod note que « pour documenter l’exposition réelle à la chaleur, le chercheur a proposé cet été à 180 personnes de porter en permanence une batterie de capteurs sur eux, chez eux, au travail ou dans les transports. […] Les résultats seront connus au printemps ».
Le journaliste indique ainsi que « la recherche continue à explorer l’ampleur des conséquences des canicules. […] Des conséquences tout au long de la vie, c’est justement ce que met au jour une autre étude récente, taïwanaise cette fois. En analysant les données de santé de 25.000 personnes entre 2008 et 2020, les chercheurs ont observé une accélération du vieillissement de l’ordre de 3% par an pour les plus exposées à la chaleur ».
« Observer le cerveau en train de décider »
Date de publication : 4 septembre 2025 Temps de lecture: 3 min

Soline Roy note dans Le Figaro : « Que se passe-t-il dans le cerveau lorsqu’il prend une décision ? Pour répondre à cette question, une douzaine de laboratoires de recherche en neurosciences à travers le monde ont réuni leurs forces. Ils ont établi, pour la première fois, une carte presque exhaustive de l’activité cérébrale de la souris au cours de la prise de décision ».
La journaliste explique que « lancé en 2017 avec 35 millions de dollars donnés par le Wellcome Trust et la Simon Foundation, l’International Brain Laboratory rassemble une vingtaine de laboratoires ».
Alexandre Pouget, professeur à l’université de Genève dans le département des neurosciences fondamentales et cofondateur de l’IBL, indique : « Nous avons passé 4 ans à construire une plateforme d’échanges de données et avons mis en place des protocoles communs : les laboratoires utilisent la même lignée de souris, mènent les mêmes expériences et recueillent les mêmes données ».
Soline Roy évoque ainsi « la publication, dans Nature, de la première carte de l’activité neuronale dans 279 zones du cerveau de la souris, soit 95% de son volume. L’activité cérébrale de 139 souris a été enregistrée par des sondes « neuropixels », qui enregistrent simultanément des centaines de neurones ».
« Les auteurs montrent que de très nombreuses régions cérébrales s’activent et dialoguent tout au long de la prise de décision, et non des zones très spécifiques, contrairement à une idée encore répandue dans le grand public », continue la journaliste.
Elle ajoute que dans « une seconde publication dans Nature, les chercheurs se sont demandé à quel point nos décisions sont empreintes d’a priori. Pour analyser de nouvelles informations, le cerveau déduit des probabilités à partir de ce à quoi il a déjà été confronté. Ainsi, face à une scène visuelle, nous nous attendons à ce qu’elle soit éclairée par le haut comme le fait le soleil ; ce qui donne une étrange beauté aux éclairages de jardin nocturnes lorsque les spots sont posés à terre ».
Soline Roy remarque que « ces résultats pourraient avoir des implications notamment en psychiatrie ».
Alexandre Pouget note que « des chercheurs pensent que des maladies comme la schizophrénie ou la dépression peuvent être liées à un déséquilibre entre ce que l’on attend et ce que l’on perçoit. Par exemple, la dépression pourrait être liée au fait que les patients voient le monde tel qu’il est, mais jamais tel que ce qu’ils en attendent… ».
David Thura, chercheur Inserm au Centre de recherches en neurosciences de Lyon, remarque toutefois que « les structures cérébrales de la souris sont très peu comparables avec celles du primate, on ne peut donc pas faire directement le lien entre ce qui est observé chez la souris et ce qui se passe chez l’humain ».
Tatiana Engel, qui « dirige un des laboratoires ayant coordonné ces travaux », indique pour sa part qu’ils « marquent un début, et non une fin ».
« Contraception, première fois… les médecins influenceurs se chargent de l’éducation sexuelle sur les réseaux »
Date de publication : 4 septembre 2025 Temps de lecture: 3 min

Christine Mateus annonce dans Le Parisien qu’« une étude européenne […] pointe la mauvaise place de la France concernant l’éducation des plus jeunes en matière de santé sexuelle et de contraception. Docteurs et gynécologues ont décidé d’occuper le terrain sur les réseaux sociaux pour contrer la désinformation qui y règne ».
La journaliste relève ainsi : « Pas besoin de rester très longtemps sur les réseaux sociaux pour être submergé par les faux mythes sur la santé sexuelle. Or, ces plates-formes sont devenues aujourd’hui la principale source d’information, et souvent de désinformation, chez les jeunes Français ».
Christine Mateus indique que « pour contrer le phénomène, les professionnels de santé sont de plus en plus nombreux à investir ce terrain, au point de devenir de véritables influenceurs chargés de parler à l’oreille des ados ».
La journaliste précise en effet que « l’enquête du Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs (EPF), avec le soutien du laboratoire Organon, dresse un constat alarmant sur le faible niveau d’éducation contraceptive en France des 18-30 ans ».
« Seuls 24% des jeunes ont cité l’école comme source d’information. Un chiffre bien en dessous de ceux relevés en Finlande (51%) ou en Autriche (53%). Et équivalent, voire inférieur, à des pays moins bien notés, comme la Roumanie (24%) ou l’Italie (28%) », remarque Christine Mateus.
Elle poursuit : « C’est sur les réseaux sociaux que les ados cherchent des réponses à leurs questions. Le succès des médecins influenceurs y est fracassant. Parmi les plus connus, les très médiatiques Drs Jimmy Mohamed […], Michel Cymes ou Marine Lorphelin, ancienne Miss France et médecin. […] D’après une étude de la plate-forme santé Doctolib, 78% des jeunes adultes âgés de 18 à 34 ans suivent au moins un médecin influenceur ».
Le chirurgien gynécologue Olivier Marpeau, alias Mon Gynéco, confirme : « J’ai bien conscience de l’impact et de la responsabilité que cela donne. D’autant que, sur TikTok, mes abonnés sont beaucoup plus jeunes, autour de 15 ans en moyenne ».
« Je n’ai jamais fait de consultations en portant une blouse blanche. Il s’agit d’abolir la distance, sinon on perd en efficacité. C’est la même chose sur mes vidéos où l’on me voit souvent faire la cuisine ou du sport », explique le médecin.
Il ajoute : « Les fake news existent depuis toujours, mais les réseaux sociaux leur ont donné plus d’ampleur. Si elles s’y sont développées, c’est qu’on leur a laissé la place. À nous, médecins, d’y être présents et de rétablir une balance saine ».
La Dre Laure Geisler, généraliste, alias Le Cœur net, remarque : « J’adore mon travail au cabinet face à une seule personne, mais aussi celui que je fais à grande échelle sur ces plates-formes. Ça décloisonne. On y donne aussi une image plus douce des médecins ».
La praticienne souligne : « Toutes les fausses croyances qui touchent la santé des jeunes me sidèrent. J’ai vu passer des choses affreuses sur les réseaux sociaux mais ils permettent aussi de mettre en avant des thèmes qui n’étaient pas abordés, comme la contraception ou, dans un autre domaine, le harcèlement ».
« Douleur au visage, bras, jambes : l’effet placebo agit de manière localisée et ça se voit dans le cerveau »
Date de publication : 5 septembre 2025 Temps de lecture: 3 min

Camille Gaubert remarque dans Sciences et Avenir que « nous pourrons peut-être bientôt soulager la douleur de façon ciblée selon la zone du corps en souffrance grâce à l’effet placebo juste en stimulant finement notre cerveau. Car à sa base, dans notre tronc cérébral, de minuscules zones ont justement cette capacité analgésique sélective, décrit une nouvelle étude publiée dans Science ».
La journaliste explique que « sur les joues, les avant-bras ou les mollets, 93 personnes reçoivent des stimuli modérément douloureux. Juste avant, les chercheurs leur ont appliqué soit de la vaseline, soit une crème antidouleur… Ou du moins est-ce ce qu’ils croient ! ».
« En réalité, les deux crèmes, bien que d’apparence différente, sont de la vaseline. Pourtant, les cerveaux de la moitié des participants s’activent différemment lorsqu’ils pensent avoir reçu la crème analgésique. C’est justement ce que recherchent les scientifiques : observer l’effet placebo en action », note Camille Gaubert.
Elle précise que « c’est dans le tronc cérébral que tout se joue, dans une zone de 10 à 12 mm de longueur sur 3 de diamètre, nommée substance grise périaqueducale (ou SGPA), qui elle-même communique avec une autre juste en dessous appelée la moelle allongée ».
Lewis Crawford, neuroscientifique à l’Université de Sydney (Australie), premier auteur, indique que « la voie qui relie cortex – SGPA – moelle allongée – moelle épinière ou noyau spinal du trijumeau est considérée comme la principale voie descendante par laquelle les humains peuvent directement moduler la douleur ».
Camille Gaubert relève que « sous l’influence de petites protéines – des peptides – produits par la SGPA, des cellules spécialisées de la moelle allongée inhibent ou amplifient le signal de douleur en aval. Un circuit dont on ne soupçonnait pas qu’il pouvait agir de façon localisée, sur une partie du corps en particulier ».
Lewis Crawford poursuit : « Nous montrons que ce circuit bien connu contient une carte approximative du corps permettant de provoquer une analgésie spécifique à une région donnée ».
La journaliste indique qu’« au sein de la moelle allongée et de la SGPA, les chercheurs constatent que les effets placebo générés lorsque la douleur était appliquée au visage, aux bras ou aux jambes activaient trois différentes sections ».
« Des sous-unités cérébrales si petites que leur étude a nécessité du matériel de pointe, à savoir une IRM fonctionnelle créant un champ magnétique de 7 teslas, permettant de faire passer la résolution de 8 (avec une IRMf 3 Tesla) à 1,2 millimètre cube », continue Camille Gaubert.
Elle ajoute que « ces travaux peuvent avoir des implications importantes pour le traitement des douleurs chroniques, en stimulant directement la bonne zone cérébrale pour provoquer un effet placebo localisé ».
Lewis Crawford remarque ainsi que « si nous parvenons à déterminer quelle partie du cortex cérébral est projetée vers la partie rostrale ou caudale du SGPA, nous serons alors en mesure de stimuler spécifiquement un circuit analgésique du visage ou du corps. Cela pourrait révolutionner le traitement personnalisé de la douleur chronique ».
« Autisme : pas de preuve d’efficacité pour les thérapies alternatives »
Date de publication : 10 septembre 2025 Temps de lecture: 3 min

Delphine Chayet observe dans Le Figaro : « De la musicothérapie aux oméga-3, en passant par l’ocytocine, la mélatonine ou l’acupuncture, les thérapies complémentaires et alternatives sont très utilisées dans le champ de l’autisme. Jusqu’à 90% des personnes concernées y auraient recours à un moment de leur vie, selon certaines études ».
Corentin Gosling, chercheur au service de pédopsychiatrie de l’hôpital Robert-Debré, et maître de conférences à l’université Paris-Nanterre, déclare que « ce taux est très élevé, sans doute parce que les familles ont des doutes sur l’efficacité des interventions conventionnelles ou qu’elles ont des difficultés à y accéder. Mais il n’est pas évident de savoir dans quelle mesure ces stratégies ont fait leurs preuves ».
La journaliste fait savoir que « le neuropsychologue a conduit avec d’autres chercheurs une étude de synthèse dite «revue parapluie», pour laquelle ils ont examiné toute la littérature scientifique sur les effets de ces thérapies proposées hors du système classique ».
Delphine Chayet explique ainsi qu’« environ 250 méta-analyses – des études regroupant elles-mêmes le résultat de nombreuses recherches – ont été incluses. Les chercheurs ont sélectionné les articles les plus solides. Au total, 19 thérapies alternatives ont ainsi été passées au crible ».
La journaliste retient que dans ce travail paru dans Nature Human Behaviour, « les chercheurs indiquent n’avoir trouvé «aucune preuve solide» permettant d’étayer l’efficacité de ces interventions ».
Corentin Gosling indique : « Certaines ont des résultats prometteurs, mais la qualité de la démonstration est très faible, souvent en raison d’un petit nombre de participants ou de risques importants de biais dans les études ».
La journaliste précise que « parmi les 19 interventions examinées, l’ocytocine est la seule bénéficiant d’une démonstration de qualité jugée modérée. Or son impact est faible sur les comportements répétitifs et intérêts restreints des adultes de plus de 20 ans ».
« Les chercheurs font un autre constat : moins de la moitié des thérapies alternatives ont fait l’objet d’une évaluation de tolérance ou de sécurité », ajoute Delphine Chayet. Ils soulignent ainsi que « ce manque de connaissances est très préoccupant s’agissant d’interventions présentant des effets indésirables potentiels, et qui sont proposées à un public large ».
La journaliste note enfin que « les scientifiques présentent leurs résultats sur un site internet (EBIA-CT Database) accessible gratuitement au grand public ». Corentin Gosling indique que « notre objectif est de mettre à la disposition des médecins, des personnes autistes et de leurs familles une information fiable afin d’éclairer la prise de décision ».
« L’insomnie chronique pourrait favoriser le vieillissement du cerveau »
Date de publication : 11 septembre 2025 Temps de lecture: 3 min

Elisa Doré indique en effet dans Le Figaro qu’« une équipe américaine pointe une association entre une dette de sommeil chronique et un vieillissement cérébral accéléré ».
Diego Carvalho, neurologue à l’hôpital de Rochester, qui a mené cette étude parue dans Neurology, remarque que « si le lien de causalité reste à démontrer, ces données renforcent l’importance de traiter l’insomnie chronique, non seulement pour améliorer la qualité du sommeil, mais aussi potentiellement pour préserver la santé cérébrale avec l’âge ».
La journaliste explique que « son équipe a suivi 2750 volontaires, âgés en moyenne de 70 ans, durant un peu plus de 5 ans et demi. Au moment du recrutement, les participants étaient tous en bonne santé cognitive, mais 16% d’entre eux présentaient un diagnostic d’insomnie chronique ».
Elisa Doré note que « chaque année, tous les participants ont passé des tests cognitifs qui ont permis d’évaluer leurs capacités de réflexion et de mémoire. Ils ont également réalisé des examens d’imagerie pour rechercher d’éventuels biomarqueurs du déclin cognitif, comme la présence de plaques amyloïdes, des protéines qui s’agrègent de façon anormale dans le cerveau de personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ».
La journaliste retient que « 14% des personnes insomniaques ont développé des troubles cognitifs légers ou une maladie neurodégénérative, contre 10% dans le groupe témoin. Après ajustement des données en fonction de l’âge, et d’autres facteurs tels que l’hypertension, le diabète ou encore la prise de somnifères, les chercheurs ont conclu que l’insomnie chronique augmentait de 40% le risque de déclin cognitif ».
« Un risque d’autant plus élevé chez les porteurs du gène APOE 4 (un facteur de risque génétique de la maladie d’Alzheimer) qui présentaient un déclin plus marqué de la mémoire et des capacités de réflexion lorsqu’ils souffraient aussi d’insomnie », note Elisa Doré.
La journaliste ajoute que « les participants insomniaques ont été classés selon leurs habitudes de sommeil déclarées dans les 2 semaines précédant le début de l’étude : ceux qui avaient moins dormi que d’habitude, et ceux qui avaient dormi davantage ».
« Dès le départ et jusqu’à la fin du suivi, ceux du premier groupe présentaient des performances cognitives plus faibles et davantage de lésions cérébrales. […] Ils avaient dans le cerveau plus de plaques amyloïdes, mais aussi plus de signaux d’hyperintensités dans la substance blanche, des lésions des petites artères cérébrales considérées comme un facteur majeur de risque d’AVC et de déficit cognitif », poursuit Elisa Doré.
Elle relève que « les insomniaques qui dormaient plus que d’habitude présentaient moins de lésions tout au long du suivi ».
Rémy Genthon, directeur scientifique de la Fondation Recherche Alzheimer, réagit : « Comme on le soupçonnait depuis longtemps, avec plusieurs études à l’appui, ces résultats suggèrent que l’insomnie n’a pas seulement un impact sur le confort de vie mais qu’elle peut fortement contribuer à accélérer la dégradation de la santé cérébrale ».
Le spécialiste rappelle toutefois que « les maladies d’Alzheimer évoluent pendant près de 20 ans avant que les premiers symptômes cognitifs apparaissent et conduisent au diagnostic. Il est donc très difficile de savoir si l’insomnie chronique est une cause de maladie neurodégénérative, ou symptomatique de son installation ».
« Alcool, tabac, cannabis : des comportements à risque en recul chez les jeunes de 16 ans »
Date de publication : 11 septembre 2025 Temps de lecture: 3 min

Mattea Battaglia observe dans Le Monde qu’« alors que les voyants clignotent au rouge concernant la consommation de drogues, notamment de psychostimulants, chez les jeunes adultes, les résultats de l’enquête ESPAD (pour « European School Survey Project on Alcohol and Other Drugs »), qui concerne les mineurs de 16 ans, diffusés […] par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), ont quelque chose de «très encourageant» ».
La journaliste indique ainsi : « Que ce soit pour le tabac, pour le cannabis ou, dans une moindre mesure, pour l’alcool, les comportements à risque des lycéens interrogés sont en recul en 2024 ; ils sont aussi, souvent, moins fréquents ou moins partagés chez les adolescents français que dans d’autres pays ».
Mattea Battaglia précise que « pour le tabac, la France se positionne parmi la dizaine de pays, principalement nordiques, comptant le moins de fumeurs quotidiens à l’adolescence (moins de 5%). Si ces jeunes sont 1 sur 5 à avoir déjà expérimenté le tabac à 16 ans, la part de ceux fumant tous les jours a été divisée par 5 depuis 2015 (passant de 16% environ à 3,1%) ».
« Concernant le cannabis, la courbe est qualifiée par l’OFDT de «spectaculaire» : l’initiation à ce produit a été divisée par 3 en 10 ans, passant de 31% à 8,4%. Des niveaux qui placent la France dans le tiers des pays les moins expérimentateurs. L’usage au cours du mois qui a précédé l’enquête est, lui, passé de 17% à 4,3% », ajoute la journaliste.
Elle relève que « pour ce qui est des autres drogues illicites (cocaïne, MDMA/ecstasy, kétamine, héroïne, LSD…), […] l’expérimentation concerne 3,9% des adolescents en 2024, contre 7,5% en 2015. La France se place, pour cet indicateur encore, dans le groupe des pays où les niveaux sont inférieurs à 5% ».
Mattea Battaglia constate que « concernant le tabagisme, les actions publiques volontaristes mises en place sont saluées pour leur efficacité (augmentation des prix du tabac, interdiction de vente aux mineurs, messages sanitaires, Mois sans tabac, zones sans tabac…) ».
La journaliste évoque en outre l’alcool, « un «point de vigilance» pour l’OFDT. A 16 ans, près de 7 jeunes sur 10 en ont déjà fait l’expérience, les jeunes filles étant désormais plus nombreuses dans ce cas (70%) que les garçons (67%). Près d’un quart (22%) ont déclaré un épisode d’alcoolisation ponctuelle importante (ou « API », soit au moins 5 verres consommés en une occasion) dans le mois qui a précédé l’enquête ».
« Certes, les deux tiers des pays participants affichent des ratios supérieurs, et les niveaux tendent à diminuer depuis 15 ans, mais ces données n’en sont pas moins alarmantes », souligne Mattea Battaglia.
Nicolas Prisse, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), souligne quant à lui qu’« on progresse, mais 15-16 ans reste l’âge des premiers usages ; or c’est bien à ces âges-là que l’on observe les effets les plus délétères sur un cerveau encore en maturation – il l’est jusqu’à 25 ans –, avec des risques d’addictions et des conséquences sur la réussite scolaire et la santé mentale ».
« “Poison” de la jeunesse : ce que contient le rapport choc de la commission sur TikTok »
Date de publication : 11 septembre 2025 Temps de lecture: 3 min


C’est ce que titre Le Parisien, qui indique qu’« après 6 mois d’auditions, la commission sur l’impact psychologique du réseau préféré des ados rend ses conclusions. Elle demande l’interdiction aux moins de 15 ans et un couvre-feu numérique ».
Elsa Mari explique que « devant les députés, il y a eu des psys, des sociologues, des chercheurs, au constat implacable sur les dangers du réseau social préféré des jeunes. Puis des idoles controversées des ados : Nasdas, Adrien Laurent, Alex Hitchens, sommés de s’expliquer sur leurs discours sexistes, masculinistes, parfois violents, diffusés auprès de millions d’abonnés ».
La journaliste note qu’« après 95 heures d’audition, 178 personnes entendues par 28 députés, la commission rend ce jeudi un rapport inédit à la sulfateuse contre TikTok. «Fabrique du mal-être», «poison lent», «engrenage mortel»… Ce «J’accuse» de 300 pages étrille un algorithme sadique, l’inaction de la plate-forme, sa spirale de contenus néfastes ».
Elsa Mari indique que le rapport « livre aussi 43 recommandations pour mieux protéger les jeunes de TikTok et des réseaux sociaux ».
La rapporteure Laure Miller, députée Ensemble pour la République, déclare ainsi : « Nous allons initier une coalition transpartisane pour les transformer en loi. Nous avons besoin d’un électrochoc. Il y a urgence ! ».
La journaliste retient que « la commission veut interdire aux moins de 15 ans l’inscription sur TikTok, Instagram, Snapchat, aujourd’hui fixé à 13 ans par les plates-formes, mais sans réel contrôle. Une disposition déjà présente dans la loi sur la majorité numérique de 2023 sauf qu’aucun décret d’application n’a vu le jour car l’Union européenne la jugeait contraire à ses règlements. Mais la position des institutions du Vieux continent a évolué. Une solution est même recherchée pour pouvoir vérifier l’âge des internautes ».
Elsa Mari remarque de plus que « la commission préconise un couvre-feu numérique pour les 15-18 ans de 22 heures à 8 heures du matin », rappelant que « 70% des ados, selon le ministère de la Santé, ne dorment pas assez ».
Elle continue : « La commission veut aussi supprimer le smartphone au lycée dès janvier. […] La commission milite pour l’inscription de messages de prévention concernant le danger des réseaux sur le carnet de santé ».
Le Figaro titre quant à lui : « «Sortir nos enfants du piège algorithmique de TikTok» : le rapport parlementaire choc qui veut interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans ».
Agnès Leclair relève aussi : « Tutoriels pour se suicider, «influenceurs » en scarification, incitations à l’anorexie, romantisation des propos misogynes et extrémistes… Le rapport dresse un tableau glaçant des contenus proposés aux plus jeunes pour retenir leur attention ».
La journaliste observe que « le rapport insiste sur la nécessité d’un signal fort ». La députée Laure Miller indique qu’« en dessous d’un certain âge, les réseaux sociaux […] sont néfastes sur la santé mentale. Il est temps de poser une règle claire au sein de notre société pour en faire prendre conscience ».
Agnès Leclair note que « l’élue appelle aussi à une meilleure formation des professionnels de santé qui soignent les plus jeunes ». Laure Miller observe : « Ils n’ont pas encore le réflexe de demander aux jeunes qui les consultent quel est leur usage des réseaux sociaux alors que c’est l’éléphant au milieu de la pièce ».
« “Elle a des hématomes au bras ?” : dans les coulisses du 119, numéro d’urgence de l’enfance en danger »
Date de publication : 18 septembre 2025 Temps de lecture: 2 min

Bérangère Lepetit livre dans Le Parisien un reportage au sein de la plate-forme téléphonique, relevant que « le numéro d’urgence de l’enfance en danger, le 119, lance une nouvelle campagne ».
La journaliste explique en effet que la plate-forme téléphonique est « confrontée ces dernières années à une hausse continue des sollicitations (40.000 en 2024), de l’ordre de 10% chaque année. De leur bureau, dans cet open space du nord de la capitale, les 6 psychologues, juristes et travailleurs sociaux de l’après-midi négocient en direct avec les parents, écoutent les grandes et les petites peurs, délient les langues des enfants partout en France (12 à 15% des appelants) ».
Bérangère Lepetit note que « ces derniers temps, ils doivent de plus en plus intervenir en cas de cyberharcèlement. Cette semaine, avec la nouvelle campagne du 119 diffusée jusqu’à fin octobre dans les cinémas, mais aussi sur les réseaux sociaux, à la radio, dans certains podcasts, on s’attend à un nouveau pic d’appels ».
La journaliste indique que « l’objectif de la nouvelle campagne […] est de faire prendre conscience à l’ensemble de la population qu’elle a un rôle à jouer dans la protection des enfants maltraités : aussi bien à l’école, que dans les commerces, dans le quartier ».
Bérangère Lepetit remarque notamment que « ce qui marche de plus en plus, notamment chez les adolescents, c’est le tchat du 119, accessible aux moins de 21 ans et qui connaît ces temps-ci une très forte fréquentation pour ceux qui peinent à parler à quelqu’un directement au téléphone ».
« Maladie d’Alzheimer : les cinq signes qui doivent alerter »
Date de publication : 22 septembre 2025 Temps de lecture: 3 min

Elsa Mari remarque dans Le Parisien qu’« Alzheimer fait peur, au point d’entraîner des retards de diagnostics en cascade. Déni, refus de consulter, formes différentes, parcours médical complexe… Seulement 34% de patients sur près d’un million seraient diagnostiqués, selon une enquête nationale inédite de la Fondation recherche Alzheimer menée avec Ipsos BVA ».
La journaliste indique que « si cette pathologie ne se guérit pas, antidépresseurs, kiné et aide à domicile améliorent nettement la vie des malades ». Elle livre « les symptômes qui doivent alerter ».
Elsa Mari explique tout d’abord : « Soudain, votre père préfère rester dans le fauteuil du salon plutôt qu’arracher les mauvaises herbes de son potager adoré. Au fil du temps, il a de plus en plus souvent le regard dans le vide, n’attendant rien, absent à lui-même et aux autres ».
Jean-Luc Angélis, directeur de la Fondation Recherche Alzheimer, précise ainsi : « On a tous des milliers de dizaines de protéines dans le cerveau. Deux entrent en cause dans cette maladie. La première protéine va s’agréger et former des plaques séniles qui vont étouffer les neurones, la deuxième va désorganiser l’axone, le filament entre les neurones. À un moment, le cerveau attaqué n’arrive plus à compenser, il tourne à faible régime, c’est l’état dépressif, le premier signe de la maladie ».
Elsa Mari continue : « Qu’est-ce que j’ai mangé à midi ? Ces trous de mémoire sont fréquents, banals, même ».
Le Pr Marie Sarazin, neurologue au centre expert de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, explique que « le cerveau n’est pas un ordinateur, il est normal de ne pas se souvenir de tout. Dans le cas d’Alzheimer, il s’agit davantage d’oubli immédiat, c’est ce qu’on appelle la mémoire du fur et à mesure ».
La journaliste indique que « dans Alzheimer, le malade ressent un fond d’inquiétude mais il va mettre ces oublis sur le compte de l’âge. C’est ce qu’on appelle « l’anosognosie » : l’entourage se rend compte de ses troubles, pas lui. Il n’est pas évident de faire le lien avec la maladie d’Alzheimer car ces oublis peuvent aussi s’expliquer par la fatigue, le stress, les troubles du sommeil ».
Elsa Mari relève en outre que « la pathologie débute par des difficultés à s’exprimer chez ceux qui ont des formes plus atypiques. […] Termes mal prononcés, phrases mal tournées, mots que l’on cherche… soyez vigilant. [Le Pr Sarazin] s’étonne de voir des patients débarquer dans son cabinet à des stades très avancés de la maladie, au point de ne plus réussir à parler, ou presque ».
La journaliste remarque enfin que « dans la deuxième phase de la maladie, les patients ont du mal à se repérer », et note que « la maladie peut altérer la personnalité. Les uns peuvent devenir «doux comme des agneaux», décrit Jean-Luc Angélis. C’est le papy dur et inflexible qui devient affable et bienveillant. D’autres, au contraire, peuvent avoir des comportements agressifs, liés à de la peur ».
Jean-Luc Angélis souligne ainsi : « Il ne faut pas hésiter à leur prendre la main, à être là pour eux car beaucoup sont perdus. Donnez-leur beaucoup d’amour ».
« Le suicide, première cause de mortalité maternelle jusqu’à un an après la grossesse »
Date de publication : 23 septembre 2025 Temps de lecture: 3 min

Christine Mateus remarque dans Le Parisien que « dans l’inconscient collectif, il est difficile […] de concevoir qu’une femme aille mal alors qu’elle vient de mettre au monde un enfant. Et pourtant, le suicide est la première cause de mort maternelle dans l’année qui suit la naissance du bébé, devant les maladies cardiovasculaires ».
La journaliste souligne que cette « situation fait de la France une exception au sein des pays européens, puisque, contrairement à eux, ces décès ne régressent pas dans l’Hexagone depuis le début des années 2000 ».
Christine Mateus rappelle ainsi que « selon le 7e rapport de l’ENCMM (l’Enquête Nationale Confidentielle sur les Morts Maternelles), ce sont 17 suicides maternels de cause psychiatrique qui ont lieu chaque année. Soit, une femme toutes les trois semaines ».
La journaliste fait savoir que « ce mardi, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) examinera en séance plénière, un projet d’avis avec 23 préconisations. Elles visent à alerter et à lutter contre les inégalités en matière de santé vécues par les femmes durant la période périnatale, et pointe en particulier les manquements quant à la prise en charge de leur santé mentale ».
« Si le texte est voté, il sera remis, notamment, au ministre de la Santé et aux élus des collectivités », précise Christine Mateus.
Marie Josée Balducchi, co-rapporteure, déclare que « 60% de ces décès sont évitables. Ce qui nous met en colère, c’est que l’outil pour les prévenir existe déjà avec la politique gouvernementale des 1000 premiers jours, conçue autour des besoins de l’enfant et de ses parents (depuis 2021). Mais elle n’est pas suffisamment appliquée, voire en sommeil ».
Christine Mateus indique que « l’une des préconisations du CESE est ainsi de renforcer la prévention des gestes suicidaires des mères, en systématisant et en finançant une coordination renforcée des services de santé périnatals avec les médecins généralistes, les services de soins psychiatriques et les autres acteurs et actrices de santé en contact avec les femmes ».
Santé publique France explique en effet que « l’échange d’informations et de coordination des soins entre l’équipe de la maternité et les autres acteurs de soin est un facteur majeur d’évitabilité du décès chez les femmes atteintes d’une pathologie somatique ou psychiatrique préexistante ou découverte en cours de grossesse ».
La journaliste poursuit : « 70% des femmes connaissent les symptômes du « baby blues » dans les jours qui suivent l’accouchement, mais 1 mère sur 5 et 1 père sur 10 connaissent une véritable dépression post-partum ».
Christine Mateus précise que « les différents facteurs de risque du suicide maternel en France comme à l’international sont […] la précarité, l’isolement, des événements de vie douloureux, des antécédents psychiatriques et des complications pendant la grossesse ou l’accouchement ».
La journaliste cite en outre Anouk Ullern, autre co-rapporteure, qui « encourage les jeunes mères à parler de leurs difficultés, «malgré cette injonction à être heureuse qui ne fait que renforcer leur culpabilité» ».
« Pensées suicidaires, troubles sexuels : information renforcée sur les effets secondaires des médicaments contre la calvitie »
Date de publication : 26 septembre 2025 Temps de lecture: 2 min

Libération fait savoir que « les autorités sanitaires européennes ont renforcé les informations liées aux effets secondaires d’un médicament utilisé contre la chute des cheveux, le finastéride ».
Le journal explique en effet qu’« à la demande de l’ANSM, l’Agence européenne du médicament (EMA) a réévalué les bénéfices et les risques du finastéride et du dutastéride, appartenant à la même classe pharmacologique que le finastéride, l’un des traitements les plus connus contre la calvitie chez l’homme ».
Le quotidien observe que « les pensées suicidaires ont été confirmées comme effet secondaire du finastéride. L’EMA a par conséquent pris des mesures pour limiter ce risque. Un avertissement concernant les troubles de l’humeur, incluant la dépression, l’humeur dépressive et les pensées suicidaires, figure d’ailleurs déjà dans les informations sur le finastéride. Les patients qui présentent des changements d’humeur doivent consulter un médecin et, s’ils prennent du finastéride 1 mg, interrompre le traitement ».
Libération relève qu’« une nouvelle précision s’ajoute à présent aux notices des comprimés de finastéride (dosage 1 mg) : si les personnes qui en consomment présentent des troubles sexuels, comme une baisse de libido ou une dysfonction érectile, il sera mentionné qu’ils doivent consulter un médecin, ces effets pouvant contribuer à des changements de l’humeur ».
Le quotidien ajoute qu’« il n’a en revanche pas été possible d’établir un lien entre les pensées suicidaires et le dutastéride. Malgré tout, sa notice comportera aussi, par mesure de précaution, des informations sur le risque possible de troubles de l’humeur, y compris des pensées suicidaires ».
Libération note que de son côté, « l’ANSM considère, sur la base d’une expertise de pharmacovigilance, que ces mesures prévues au niveau européen «ne suffisent pas à réduire efficacement le risque d’idées suicidaires». […] Elle préconise notamment qu’en cas de traitement prolongé par finastéride, «une réévaluation de sa pertinence» soit régulièrement réalisée lors d’une consultation médicale ».
« “On confond parfois l’expression d’un mal-être chez les jeunes avec la dépression” : la tribune d’un collectif de psychiatres »
Date de publication : 26 septembre 2025 Temps de lecture: 3 min

Le Monde publie une tribune d’un collectif de psychiatres et de chercheurs, qui « invite à la prudence face aux autodiagnostics [de dépression chez les jeunes] et insiste sur l’importance de définir un protocole rigoureux, seule manière d’apporter aux patients une aide adéquate et d’éviter la surmédicalisation ».
Les signataires observent qu’« un jeune sur quatre en France souffrirait de dépression. Ce fait alarmant […] provient d’une enquête de l’Institut Montaigne, de la Mutualité française et de l’Institut Terram. Basée sur un questionnaire en ligne rempli par 5633 jeunes de 15 à 29 ans, elle révèle une souffrance réelle avec une fatigue persistante pour plus de huit jeunes sur dix, des troubles du sommeil pour près des trois quarts et des idées suicidaires pour 31% d’entre eux ».
« Ces chiffres reflètent-ils pour autant une épidémie de troubles dépressifs ? Non, car ils confondent l’expression d’un mal-être avec une pathologie, dont le diagnostic est délicat et basé sur un entretien clinique. Cette distinction est cruciale pour éviter une surmédicalisation et maintenir la confiance dans les études en santé mentale », soulignent-ils.
Les signataires relèvent que « cette généralisation ignore le travail diagnostique essentiel, qui va bien au-delà d’un score sur un questionnaire. Le diagnostic d’une dépression nécessite une anamnèse approfondie, c’est-à-dire une exploration détaillée de l’histoire personnelle du patient. […] Un entretien clinique structuré, mené par un médecin formé, évalue l’intensité et la durée des symptômes et leur impact sur le quotidien scolaire, social et familial ».
« Sans cela, on risque de confondre la dépression avec des manifestations de détresse psychologique liées à des événements de vie ou à des périodes de transition comme l’adolescence. Le risque est aussi d’attribuer ces symptômes de façon erronée à une dépression alors que des signes de détresse psychologique peuvent révéler d’autres troubles psychiques : états traumatiques, troubles anxieux, conséquences psychologiques de troubles du neurodéveloppement », précisent-ils.
Ils ajoutent qu’« apposer des termes comme « dépression » ou « trouble dépressif » sur des autoévaluations rapides banalise la maladie, encourage une identification erronée de celle-ci à un autodiagnostic et peut dissuader ceux qui en souffrent vraiment de chercher une aide appropriée ».
Ils notent que « les chiffres de cette enquête plaident avant tout pour le développement d’une réelle politique de prévention des déterminants personnels et psychosociaux qui font le lit de futurs troubles psychiatriques. Ils incitent aussi à développer des dispositifs d’évaluation et d’intervention pertinents. Cela implique l’accès rapide à des professionnels formés à l’évaluation clinique ».
« Heureusement, les politiques de prévention des risques ont un effet », continue Olivier Monod. Gilles Moalic, chef du service des urgences à l’hôpital d’Angoulême, relève ainsi : « On ne reçoit plus de patients avec des déshydratations très importantes, comme en 2003. Les zones de fraîcheurs dans les Ehpad, le plan bleu, portent désormais leurs fruits ».
Le praticien ajoute qu’« il va falloir vraiment réfléchir à l’architecture des hôpitaux face à la chaleur ».
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