« “Les chiffres sont alarmants” : l’OMS alerte sur une nouvelle addiction à la cigarette électronique, ciblant les plus jeunes »

 Date de publication : 7 octobre 2025 Temps de lecture: 3 min


Le Parisien relève en effet que « les cigarettes électroniques alimentent une nouvelle vague «alarmante» de dépendance à la nicotine. Au moins 15 millions d’enfants entre 13 et 15 ans dans le monde y ont désormais recours, a averti ce lundi l’Organisation mondiale de la Santé ».
Le journal observe que « selon l’agence de santé des Nations unies, les industriels présentent les cigarettes électroniques comme moins nocives que les cigarettes traditionnelles, mais en réalité, ils ciblent agressivement les jeunes et les rendent dépendants ».
Étienne Krug, directeur des déterminants de la santé, de la promotion et de la prévention à l’OMS, a souligné que ces produits « sont présentés comme des moyens de réduction des risques, mais en réalité ils rendent les enfants dépendants à la nicotine plus tôt et risquent de compromettre des décennies de progrès ».
Le Parisien rappelle qu’« aujourd’hui le monde fume moins : le nombre de fumeurs est passé de 1,38 milliard en 2000 à 1,2 milliard en 2024, tandis que la population mondiale a augmenté ».
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a quant à lui indiqué que « des millions de personnes arrêtent de fumer, ou ne commencent pas à fumer grâce aux efforts de lutte antitabac déployés par les pays du monde entier. […] L’industrie du tabac riposte avec de nouveaux produits à base de nicotine, ciblant agressivement les jeunes. Les gouvernements doivent agir plus rapidement et plus fermement ».
Le Parisien note ainsi qu’« un adulte sur cinq dans le monde est dépendant au tabac et 12 pays constatent une augmentation de la prévalence du tabagisme ». Jeremy Farrar, sous-directeur général de l’OMS pour la promotion de la santé, la prévention des maladies et les soins, a indiqué que cela « représente des millions de personnes supplémentaires exposées au risque de maladie, d’invalidité et de décès prématuré dans les années à venir ».
Libération observe également que « la vape [est] dans le viseur de l’OMS. L’Organisation mondiale de la santé s’est inquiétée […] de la vague «alarmante» de recours à la cigarette électronique et de dépendance à la nicotine ».
Le quotidien relève qu’« environ 40 millions d’enfants âgés de 13 à 15 ans consomment actuellement du tabac, soit un sur dix. […] Dans certains pays, les enfants avaient «bien moins de 10 ans» lorsqu’ils ont commencé à fumer, a poursuivi Alison Commar, auteure principale du rapport ».
Le sous-directeur général de l’OMS Jeremy Farrar « rappelle que le tabagisme tue plus de 7 millions de personnes par an et le tabagisme passif plus d’un million », conclut le journal.

« Animaux, quel rôle dans la thérapie ? »

 Date de publication : 8 octobre 2025 Temps de lecture: 3 min


Isabelle Hennebelle note en effet dans Le Monde : « Trouble du stress post-traumatique, autisme, dépression… Côtoyer un animal est bénéfique sur les plans physique, social, émotionnel et cognitif. Forte de ce constat, la pratique de la médiation animale se déploie, mais a besoin d’un cadre légal ».
Marine Grandgeorge, maître de conférences en éthologie et docteur en psychologie au laboratoire Ethos, à l’université de Rennes, remarque ainsi que « les études scientifiques sont formelles : vivre avec un animal est bénéfique sur les plans physique, social, émotionnel et cognitif. Le simple contact avec l’animal – chien, chat, cheval… – a un effet anxiolytique rapide et fait baisser le rythme cardiaque ».
« Vecteur de socialisation, il casse l’isolement des seniors et aide les enfants à être plus populaires et plus responsables. L’animal apprend l’altérité et le fait que l’autre a des besoins différents. S’occuper d’un animal pour une personne âgée contribue au ralentissement du déclin cognitif », ajoute la spécialiste.
Isabelle Hennebelle explique qu’« outre [des] expériences personnelles, on voit aussi se déployer la pratique de la médiation animale, lors de laquelle un professionnel (de la santé, du social, de l’éducation, du monde de l’animal) et un animal interagissent avec une personne fragile pour améliorer son bien-être physique, psychologique et social ».
La journaliste relève notamment qu’« à l’initiative de l’armée de Terre depuis 2019, le programme Arion a fait appel à des chiens pour contribuer à la reconstruction psychologique et sociale d’une vingtaine de militaires concernés par le trouble du stress post-traumatique (TSPT) ».
Christophe Blanchard, docteur en sociologie, maître de conférences à Sorbonne Paris-Nord et maître-chien, coordinateur scientifique du programme, explique que « c’est un levier complémentaire de leur prise en charge médicale, ces militaires renouent avec leur identité cassée, s’apaisent en famille, certains ont repris un emploi ».
Isabelle Hennebelle continue : « Si la médiation animale se développe, elle pâtit cependant de «l’absence de cadre réglementaire clair», alerte la psychologue clinicienne et docteure en éthologie, Sarah Jeannin, chercheuse au Laboratoire éthologie, cognition, développement (Lecd) de l’université Paris-Nanterre ».
La spécialiste observe que « des personnes non formées exercent sous l’appellation de “spécialiste”, ce qui peut engendrer des pratiques hétérogènes et inadaptées, à la fois pour les bénéficiaires et les animaux impliqués ».
La journaliste indique qu’« afin de structurer et d’encadrer la médiation animale, une proposition de loi […] a été déposée le 11 juillet à l’Assemblée nationale et signée par une centaine de députés ».

« Comment la pollution et les épisodes de canicule minent notre santé mentale »

 Date de publication : 9 octobre 2025 Temps de lecture: 3 min


Frédéric Mouchon relève dans Le Parisien qu’« entre le 11 et le 17 août, au plus fort de la canicule, près de 300 passages quotidiens ont été enregistrés aux urgences. Pas uniquement pour des coups de chaleur ou des problèmes de déshydratation : les spécialistes en soins psychiatriques ont également accueilli en nombre des patients atteints de dépression, de bipolarité ou de schizophrénie ».
Le journaliste observe ainsi que « d’après une étude mise en avant ce jeudi par l’Institut Mondor de recherche biomédicale (IMRB), […] les effets délétères de la pollution et des vagues de chaleur sur notre santé mentale sont de plus en plus manifestes ».
Stéphane Jamain, responsable de l’équipe de neuropsychiatrie transactionnelle à l’IMRB, souligne : « Les chercheurs observent une augmentation de 9,7% des consultations pour troubles psychiatriques aux urgences pendant les vagues de chaleur. Il y a aussi davantage de suicides ».
Le chercheur explique que ces patients ont « du mal à dormir à cause de la chaleur et ne se reposent pas. Ils sont donc plus irritables, plus angoissés et vont globalement moins bien ».
Frédéric Mouchon note que « les mêmes effets délétères sur des patients en souffrance psychique ont été observés lorsque l’air extérieur est vicié ».
Baptiste Pignon, chercheur en épidémiologie psychiatrique, indique qu’« en analysant 11 ans de consultations aux urgences à l’hôpital Henri-Mondor (Val-de-Marne) pour différents troubles psychiques, nous avons observé davantage de consultations liées à des dépressions et de la schizophrénie, dans la semaine qui suit un pic de pollution ».
Le chercheur précise qu’« en passant à l’intérieur du cerveau, via le flux sanguin, ces particules ultrafines [émises par les transports, les pesticides, l’industrie chimique] altéreraient les cellules autour des neurones. C’est ce qui ferait le lit des maladies psychiatriques et les aggraverait ».
Frédéric Mouchon explique ainsi qu’« avec les équipes du Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques (Lisa), l’IMRB a créé une chambre de simulation atmosphérique destinée à l’étude des effets de la pollution sur la santé. […] Avec les chimistes de l’atmosphère du Lisa, ils exposent des cellules à des conditions de pollution similaires à celles de grandes villes, comme Pékin ou Paris ».
Stéphane Jamain fait savoir que « ceux qui vivent en ville ont un risque trois fois plus élevé de développer une maladie psychiatrique que ceux qui vivent éloignés des grandes agglomérations. […] Des études sur le cerveau de personnes exposées à la pollution ont montré des signes de neuro-inflammation ».
Baptiste Pignon souligne en outre qu’« une étude, qui suit la santé de 150.000 Français chaque année, a permis d’associer à des symptômes dépressifs le fait d’être exposé à un niveau de pollution élevé au dioxyde d’azote et aux particules fines ».

« Les femmes présentent un risque génétique plus élevé de dépression, selon une étude australienne »

 Date de publication : 9 octobre 2025 Temps de lecture: 2 min


Le Parisien fait savoir qu’« une nouvelle étude pourrait permettre de changer la façon de traiter la dépression. Les femmes sont génétiquement plus exposées aux risques de troubles dépressifs que les hommes, révèlent des chercheurs australiens dans une étude publiée mercredi par la revue Nature Communications ».
Le journal explique que « les scientifiques ont analysé l’ADN de près de 200.000 personnes souffrant de dépression afin d’identifier des «marqueurs» génétiques communs. […] Les femmes présentaient près de deux fois plus de marqueurs génétiques liés à la dépression que les hommes, selon le projet mené par l’Institut de recherche médicale Berghofer en Australie ».
Jodi Thomas, chercheuse, remarque qu’« identifier les facteurs génétiques communs et spécifiques chez les hommes et les femmes nous permet de mieux comprendre les causes de la dépression et ouvre la voie à des traitements plus personnalisés ».
Le Parisien précise que « les chercheurs ont identifié environ 13.000 marqueurs génétiques liés à la dépression chez les femmes, contre 7000 chez les hommes. Certaines de ces différences génétiques pourraient également influencer le métabolisme ou la production d’hormones ».
Jodi Thomas note ainsi : « Nous avons découvert certaines différences génétiques qui pourraient nous aider à expliquer pourquoi les femmes souffrant de dépression présentent plus souvent des symptômes métaboliques, comme des variations de poids ou des changements dans leur niveau d’énergie ».

« Pourquoi les addictions et les comportements compulsifs sont aggravés par la société de consommation »

 Date de publication : 10 octobre 2025 Temps de lecture: 2 min


Isabelle Hennebelle constate dans Le Monde qu’« avec la multiplication des épidémies, de l’écoanxiété, des conflits géopolitiques, les addictions prennent une ampleur inédite. L’usage des produits illicites comme la cocaïne et l’ecstasy/MDMA a doublé en France au cours des dix dernières années. Au Royaume-Uni, les décès directement causés par l’alcool ont augmenté de 30% depuis la pandémie de Covid-19 », fait savoir la journaliste.
Elle évoque le livre « Pop & Psy : Addicts » (éd. Points), de Jean-Victor Blanc, psychiatre et enseignant à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, qui « invite à replacer les dépendances dans une «dynamique sociale et systémique» ».
Ce spécialiste des addictions souligne : « La précarité engendrée par chaque crise économique augmente mécaniquement la consommation de drogues et d’autres produits psychoactifs. Car, contrairement à une croyance populaire, l’addiction n’est due ni à un manque de volonté ni à un laisser-aller de la personne concernée ».
Isabelle Hennebelle évoque les travaux de l’historien des drogues David T. Courtwright : « Cet universitaire américain rappelle en effet comment, à la faveur de l’industrialisation et de la mondialisation, la consommation ancestrale de plantes aux effets psychoactifs s’est transformée en une «addiction de masse» à des substances bon marché et facile d’accès. Selon lui, nous sommes entrés dans l’ère de ce qu’il nomme le «capitalisme limbique», l’économie de marché reposant sur la monétisation de la mise en mouvement frénétique de notre système de récompense (dopamine), logé dans le système limbique de notre cerveau ».
Isabelle Hennebelle indique en outre : « Consultation en addictologie, psychothérapie, hospitalisation pour sevrage, hôpital de jour ou soutien de groupe de pairs comme les Alcooliques anonymes ou les Narcotiques anonymes sont autant de pistes efficaces et complémentaires. Dans la famille des psychédéliques, la psilocybine est actuellement à l’étude, et les premiers retours sont prometteurs dans le traitement de l’addiction à l’alcool ».

« Elles mènent de front maternité et lutte contre le cancer du sein : “C’est épuisant de faire semblant d’aller bien” »

 Date de publication : 13 octobre 2025 Temps de lecture: 3 min


Sandra Favier remarque dans Le Monde : « Comment rester une mère câline et protectrice quand le corps est mis à rude épreuve par la maladie et que l’on se sent vulnérable ? Des femmes, parfois solos, racontent leur défi quotidien : être la meilleure maman possible sans négliger les indispensables soins ».
La journaliste évoque ainsi ces « patientes «jeunes», d’un point de vue médical. Quelque 3000 nouveaux cas sont recensés chaque année chez ces femmes, qui représentent par ailleurs environ 5% de l’ensemble des patientes touchées par un cancer du sein, selon des chiffres communiqués par Florence Coussy, gynécologue et oncologue à l’Institut Curie et spécialiste des soins pour les femmes jeunes ».
« Des études récentes (…) montrent une augmentation globale de l’incidence des cancers, notamment du cancer du sein, chez les jeunes, multipliant les situations de mères malades », note Sandra Favier.
Elle relève que « pour Mélanie Courtier et Christelle Rakotoarimanana, les cofondatrices de l’association de patientes Jeune & Rose, près de Bordeaux, ces femmes sont alors confrontées au «même problème» que les autres malades, mais «pas aux mêmes problématiques» ».
La journaliste explique qu’« outre des diagnostics tardifs plus fréquents qui peuvent alourdir les traitements – «notamment parce qu’elles ne sont pas leur priorité dans la vie, à ce moment-là» –, il existe, selon les cofondatrices, un «véritable enjeu autour du vécu de la maladie dans un contexte de maternité», quand les patientes «cherchent à protéger leurs enfants, tout en étant rendues vulnérables» ».
Sandra Favier livre notamment le témoignage de Cathy Ferotin, 40 ans, qui « connaît des difficultés à déléguer le soin quotidien de Léonore, 6 ans, et Mathis, 8 ans. Sous traitement pour un cancer du sein métastatique, la mère de famille envisageait d’organiser la fête d’anniversaire de sa fille à la fin de septembre, une semaine après une importante opération, sans oser solliciter l’aide d’autres parents. Par peur de susciter de la pitié et volonté de ne pas être faible ».
La journaliste explique que « traitée depuis le début de 2023 entre Marseille et Toulon, où elle habite, Cathy a toutefois bien dû arranger son quotidien. Du mardi soir au mercredi soir, Léonore et Mathis sont gardés par leurs grands-parents pour que Cathy puisse effectuer sa séance de chimiothérapie. Puis, c’est son mari, Jérémie, qui prend le relais, pendant qu’elle part «[se] coucher direct» ».
Cathy Ferotin indique que même si « la force de l’esprit est incroyable, […] c’est épuisant de faire bonne figure, de faire semblant d’aller bien ».
Sandra Favier remarque que « pour beaucoup de patientes mères, il est difficile de «faire coexister un moment de vulnérabilité en tant que personne, lié à la maladie, sa découverte et son traitement, et la préservation de la fonction parentale, dans laquelle elles doivent, au contraire, se montrer solides et responsables», analyse Amélie Icart, psychologue au sein de l’unité de psycho oncologie de l’Institut Curie ».
La journaliste observe que « dans son service, où les patientes atteintes d’un cancer du sein sont surreprésentées, Mme Icart confirme une «inquiétude» des mères à «rester une figure de stabilité» pour leurs enfants, alors que le quotidien est bousculé, que les certitudes sont balayées, le corps et l’esprit affaiblis ».
Sandra Favier poursuit : « Aucune n’a échappé à la question : «Dis, maman, est-ce que tu vas mourir ?» Toutes y ont pensé, évidemment. Elles y ont réfléchi, éventuellement. Mais à cette évocation, Cathy Ferotin, elle, s’étrangle. Non, elle ne les a pas préparés à l’éventualité d’une mort prématurée. Il ne faut «pas les inquiéter», surtout «garder leur naïveté et leur joie de vivre» ».

« Ces quelques minutes cruciales qui précèdent le sommeil »

 Date de publication : 13 octobre 2025 Temps de lecture: 3 min


Delphine Chayet observe dans Le Figaro : « A quoi pensez-vous au moment de vous endormir ? La question est au cœur d’une recherche menée depuis 3 ans à l’Institut du cerveau, à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (Paris). Contrairement au sommeil paradoxal, un stade propice au rêve qui passionne les scientifiques, le moment de l’endormissement a été peu étudié ».
Nicolas Decat, doctorant en neurosciences cognitives, indique ainsi que « cette courte phase, aussi appelée N1, est un état de transition qui amène le sujet de l’éveil au sommeil léger. Il recèle une grande richesse de contenu, mais nous y avons peu accès car il est difficile de s’en souvenir ».
La journaliste explique que « le chercheur a prévu d’interroger 5000 personnes recrutées dans différentes cultures. Un questionnaire en trois langues (français, anglais, espagnol), sondant en une vingtaine de minutes la variété des ressentis individuels, a été diffusé au grand public. […] Son objectif est d’identifier des schémas de pensée récurrents dans cette zone grise entre éveil et sommeil, et des profils de dormeurs ».
Delphine Chayet indique que « la première partie de sa thèse a été menée l’an dernier auprès d’une centaine de volontaires. […] Installés dans un fauteuil inclinable, munis d’un casque enregistrant leur activité cérébrale, les participants ont été invités à s’endormir pour deux siestes de 20 minutes. Réveillés à plusieurs reprises, ils ont pu qualifier «à chaud» le contenu de leurs pensées ».
La journaliste relève que « la matière récoltée par Nicolas Decat s’est révélée très variée : «J’avais une musique dans la tête», «je pensais à mon voyage au Japon de l’an dernier», «j’ai vu des images de petits aliens»… ».
Delphine Chayet retient qu’« au stade N1, le rythme cardiaque ralentit, les muscles se relâchent, la conscience de l’environnement disparaît graduellement. Dans le cerveau, l’activité électrique varie en intensité selon les régions. Des expériences oniriques ou de pensées déformées émergent : les scientifiques parlent de perceptions «hypnagogiques». Elles peuvent être nourries par des tâches réalisées avant le sommeil, comme voir des briques tomber du ciel après avoir joué intensivement à Tetris, ou être influencées par des «stimuli» externes, tels que des bruits provenant de la rue ».
Nicolas Decat fait savoir : « Nous avons pu classer le contenu mental en 4 grandes catégories : souvenirs, attention à l’environnement, rêves et pensées pragmatiques. Ces différentes formes de pensées peuvent être présentes, dans un ordre ou un autre, au cours d’une même sieste ».
Delphine Chayet note que « l’équipe de l’Institut du cerveau […] espère contribuer à la compréhension et au diagnostic des troubles du sommeil ».
Nicolas Decat déclare ainsi qu’« il serait utile de savoir si ces schémas d’endormissement sont liés à la qualité du sommeil et de la récupération. Ainsi, les personnes qui se disent insomniaques ont-elles le même type de contenu mental ? Et celles qui sont créatives ou anxieuses ? Il serait alors possible, en analysant les pensées à l’entrée dans le sommeil, de prédire des traits de personnalité, avec de potentielles applications cliniques ».

« Le suicide des enfants, un phénomène méconnu qui reste très rare »

 Date de publication : 15 octobre 2025 Temps de lecture: 2 min


C’est ce que titre La Croix, qui explique que « samedi 10 octobre, une fillette de 9 ans et un garçon de 12 ans se sont donné la mort. Bien que les suicides chez les jeunes enfants soient des événements extrêmement rares, ils demeurent peu étudiés. Pour prévenir de telles tragédies, les pédopsychiatres insistent sur le rôle crucial du dialogue ».
Esther Serrajordia indique qu’« en 2016, la Haute Autorité de santé enregistrait 26 suicides chez les moins de 15 ans. Le nombre de suicides d’enfants, estimé entre 20 et 30 cas par an, reste globalement stable depuis près de 40 ans. Cependant, comme le souligne Olivier Bonnot, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris-Saclay, «tous les chiffres liés au suicide sont sous-estimés» ».
« Il ajoute que certains décès classés comme accidents – tels que des empoisonnements ou des chutes depuis un étage – pourraient en réalité dissimuler des suicides non identifiés », souligne la journaliste.
Elle ajoute que « si le suicide des enfants reste exceptionnel, la prévalence des tentatives et des idées suicidaires augmente ». Richard Delorme, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital Robert Debré (AP-HP), précise que « d’après nos derniers chiffres, on peut considérer que cela concerne un enfant pour trois classes de primaires ».
Le médecin observe qu’« on a du mal à se représenter que les jeunes enfants puissent aller mal. Mais c’est une idée un peu naïve. Tous les jours, aux urgences, il y a 4, 5 ou 6 enfants qui sont hospitalisés parce qu’ils ont fait une tentative de suicide pendant la nuit ».
Esther Serrajordia relève que « ce manque de prise de conscience est corrélé avec les faibles études qui existent sur le sujet. L’une des plus récentes remonte à 2011 ».
La journaliste s’interroge : « Comment enrayer le phénomène ? «Prévention, prévention, prévention», insiste Olivier Bonnot ». Le Pr Delorme ajoute : « Ce qui n’est pas évident chez les plus petits, c’est qu’ils ont parfois la sensation qu’il n’y a pas d’autres solutions que la mort, d’où l’importance de discuter avec eux, de leur prouver que chaque problème peut être résolu. Il faut interroger les enfants sur leurs émotions, engager des relations régulières, avoir du temps pour jouer avec eux, pour discuter et percevoir les changements ».

« Les médicaments antiobésité pourraient bien jouer un rôle contre l’alcoolisme »

 Date de publication : 20 octobre 2025 Temps de lecture: 3 min


Bénédicte Lutaud constate dans Le Figaro que « les analogues du GLP-1, vantés aujourd’hui pour leurs effets sur l’obésité, ralentissent aussi l’absorption d’alcool dans le sang et ainsi la sensation d’ébriété. Avec, à terme, un potentiel effet sur l’addiction à l’alcool ».
La journaliste relate ainsi une étude qui vient de paraitre dans Scientific Reports : « Selon ces travaux, menés par le Fralin Biomedical Research Institute de Virginia Tech (États-Unis), les analogues du GLP-1 «ralentissent la vitesse à laquelle l’alcool entre dans le sang, ce qui ralentit aussi ses effets sur le cerveau». Or la vitesse d’absorption est déterminante dans l’effet d’ébriété ».
Bénédicte Lutaud précise que « les chercheurs ont conduit une expérience sur une vingtaine de patients souffrant d’obésité (IMC de 30 ou plus). La moitié prenait déjà habituellement des analogues du GLP-1 via des traitements à base de sémaglutide (…), du tirzepatide (…) ou du liraglutide (…). L’autre moitié ne prenait aucun médicament. Tous arrivés à jeun, ils ont reçu une barre de collation afin de standardiser l’apport calorique et le contenu de leur estomac ».
La journaliste note qu’« une heure et demie plus tard, chacun a pu choisir entre un cocktail vodka-cranberries et vodka-jus d’orange, avec pour consigne de le boire en 10 minutes. […] Ensuite, l’alcoolémie était mesurée dans l’air expiré des participants. […] Les volontaires ont également dû répondre à un questionnaire. Avec la question : «À quel point te sens-tu ivre en ce moment même ?», ils devaient jauger leur niveau d’ébriété sur une échelle de zéro à 10 ».
Bénédicte Lutaud observe qu’« en dépit des doses similaires d’alcool ingérées, la concentration d’alcool dans l’air expiré augmentait plus lentement chez les participants sous analogues du GLP-1. En outre, ces derniers ont rapporté se sentir moins ivres que ceux du second groupe ».
La Pre Alexandra DiFeliceantonio, auteure principale et neuroscientifique spécialisée dans les comportements alimentaires, fait savoir : « Il est possible que les médicaments GLP-1 réduisent l’absorption de l’alcool à travers la vidange gastrique retardée. […] Puisque l’alcool a besoin d’atteindre les intestins pour être absorbé rapidement, un retard va changer les effets subjectifs de l’alcool ».
La chercheure ajoute que les analogues du GLP-1 « pourraient en partie réduire la consommation d’alcool en changeant la vitesse à laquelle il entre dans le sang et, ensuite, dans le cerveau ».
Bénédicte Lutaud s’interroge toutefois : « Si l’alcool met plus de temps à rendre ivre, les personnes ne seraient-elles pas tentées de boire davantage ou plus vite pour compenser ? ».
Sébastien Carnicella, directeur de recherche Inserm à l’Institut des neurosciences de Grenoble, remarque ainsi que « les personnes addicts pourraient avoir besoin de soulager ce manque, soit en prenant plus de quantités, soit avec une autre forme d’administration, soit en se tournant vers une autre drogue ».
La journaliste note que « l’étude pilote de Scientific Reports se contente d’étudier le moment présent, et non les effets à plus long terme sur la consommation. Et ce, par ailleurs, sur un faible nombre de participants ».
« Il n’empêche : plusieurs études précédentes sur les analogues du GLP-1 ont conclu non seulement à une réduction de l’absorption d’alcool, mais aussi à une réduction effective de sa consommation », continue Bénédicte Lutaud, qui conclut que « les effets cachés des analogues du GLP-1 n’ont pas fini d’être dévoilés ».

« La santé mentale est devenue un marché très lucratif »

 Date de publication : 21 octobre 2025 Temps de lecture: 3 min


Quentin Benoist constate dans Le Figaro que « la question de la santé mentale s’impose aujourd’hui comme un sujet de société majeur. Elle a même été désignée Grande Cause nationale pour l’année 2025. Mais que recouvre réellement cette notion ? Quelle différence avec la psychiatrie ? ».
Le journaliste fait savoir que « pour clarifier les enjeux, le psychiatre David Masson a publié Santé mentale : ce que peut vraiment la psychiatrie, un ouvrage qui démonte les idées reçues et fausses évidences sur un domaine trop souvent réduit à la maladie ou au mal-être ».
Dans un entretien, le psychiatre explique notamment que « la santé mentale, selon l’OMS, est un état de bien-être permettant de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés de la vie, de travailler de façon productive et de contribuer à la communauté. Pour ma part, je préfère l’imaginer comme un trajet à vélo : il y a des pentes, des crevaisons, des moments fluides et d’autres plus difficiles. […] La santé mentale n’est pas un état figé. C’est un équilibre dynamique à entretenir entre nos ressources, les événements de vie et l’environnement ».
Quentin Benoist interroge : « Où s’arrête la santé mentale et où commence la psychiatrie ? ».
David Masson répond que « la frontière est floue, souvent mal comprise. La santé mentale concerne tout le monde et englobe tout ce qui permet de préserver son bien-être psychologique au quotidien. La psychiatrie intervient lorsque l’équilibre est rompu durablement, que la souffrance s’installe et impacte fortement la vie de la personne. Malheureusement, on confond souvent les deux dans le débat public et on attend de la psychiatrie qu’elle répare l’ensemble des maux de la société ».
Le psychiatre souligne que « les structures psychiatriques sont en souffrance, mais on attend d’elles qu’elles répondent à toutes les détresses. Si tout devient une question de «santé mentale», on finit par psychiatriser la vie quotidienne et par négliger ceux qui ont le plus besoin de soins ».
Le journaliste poursuit : « Peut-on trop parler de santé mentale ? ».
Quentin Benoist répond : « Oui. À force d’en entendre parler, on finit par ne plus l’entendre du tout. […] Tout devient pathologie, et le discours dominant est souvent catastrophiste [et] entretient l’anxiété collective. Sans nier les difficultés, ce ton décourage les vocations. On n’attire pas les soignants en leur répétant que tout est perdu ».
Quentin Benoist interroge en outre : « Face à l’explosion du «marché de la santé mentale», quels signaux d’alerte ? ».
David Masson souligne : « Méfiez-vous des promesses simplistes. Tout ce qui prétend «guérir en dix jours» ou «changer votre vie grâce à une méthode miracle» est suspect. Avant de suivre un conseil ou d’acheter un produit, demandez-vous qui parle et quelle est sa compétence. La santé mentale est devenue un marché très lucratif, où prospèrent les pseudothérapies, les tests douteux ou les «coachs du bien-être». La santé mentale est complexe et singulière ; les solutions universelles et généralistes n’existent pas et doivent immédiatement alerter ».

« La solitude augmenterait de 11% le risque de mourir du cancer »

 Date de publication : 24 octobre 2025 Temps de lecture: 3 min


Coralie Lemke souligne dans Sciences et Avenir que « le cancer est une épreuve à laquelle 20 millions de nouveaux malades doivent faire face chaque année. L’annonce du diagnostic, les traitements ou encore la fatigue sont autant de difficultés que les patients doivent affronter. Un parcours compliqué pour lequel il est préférable d’être accompagné, non seulement pour avoir de la compagnie mais aussi pour diminuer le risque de décès ».
La journaliste fait savoir que « pour la première fois, une méta-analyse montre que la solitude et l’isolement social augmentent de 11% le risque de décès chez les personnes atteintes de cancer. Les résultats sont publiés dans la revue BMJ Oncology ».
Coralie Lemke note ainsi que cette étude « a passé en revue 16 études, comprenant plus de 1,5 million de patients. Ces travaux ont été menés au Canada, en France, en Grande-Bretagne, en Finlande, en Irlande, au Japon et aux Etats-Unis, sur des personnes présentant tous types de cancer et dont l’âge moyen était de 63 ans ».
« Pour mesurer le niveau de solitude et d’isolation sociale de chaque participant, les auteurs ont utilisé deux échelles scientifiques de référence dans le domaine, l’une plutôt destinée aux malades en général et l’autre pensée pour les malades du cancer. De façon générale, la solitude était associée à un risque de décès augmenté de 34%, toutes causes confondues. Pour le cancer en particulier, les malades ont 11% de risque de décès en plus », indique la journaliste.
Les chercheurs de l’Université de Toronto écrivent que « la réponse au stress déclenchée par la solitude peut entraîner un dérèglement immunitaire et une augmentation de l’activité inflammatoire, contribuant ainsi à la progression de la maladie ».
Coralie Lemke ajoute que « d’un point de vue psychosocial, le fardeau des malades du cancer inclut souvent des formes d’isolement provenant directement de la maladie et de l’expérience des traitements ».
Les auteurs observent : « Cela inclut l’inaptitude des proches à comprendre les peurs associées au cancer, les stigmates associés aux effets visibles du cancer (comme la perte de cheveux, la perte de mobilité) et l’anxiété qu’ont les survivants d’une maladie. […] Les malades manquent aussi de moyens pour poursuivre leur vie sociale ».
La journaliste souligne en outre que « la solitude est un facteur de risque établi de troubles psychiatriques, comme la dépression, l’anxiété et la psychose, ce qui peut contribuer à l’accroissement de risque de décès des malades du cancer. Au moins 30 à 35% des patients atteints de cancer souffrent de troubles psychiatriques ».
Coralie Lemke note que « cette méta-analyse comporte toutefois des limites, préviennent les auteurs. Toutes les études incluses étaient de nature observationnelle, qui consistent à observer des phénomènes sans intervenir directement. Les résultats ne permettent pas d’établir une causalité certaine ».

« Cette infirmière bretonne a révolutionné la prise en charge des enfants avant leur anesthésie »

 Date de publication : 27 octobre 2025 Temps de lecture: 3 min


C’est ce que titre Le Parisien, qui explique : « Fondatrice de l’association Les P’tits Doudous il y a 14 ans, Nolwenn Febvre, infirmière anesthésiste à Rennes (Ille-et-Vilaine), se bat pour réduire les angoisses des enfants avant leur opération ».
Solenne Durox note ainsi que « la quinquagénaire aux yeux bleus […] a changé la vie de millions d’enfants opérés en France grâce à son association Les P’tits doudous. Son arme secrète : l’empathie ».
La journaliste indique que « si elle adore son métier, elle a de plus en plus de mal à faire face aux angoisses des jeunes patients en salle d’opération. […] Les années passant, les pleurs des enfants deviennent omniprésents si bien qu’elle finit par n’entendre plus que ça. Nolwenn souffre en silence. Elle se souvient d’un petit garçon en particulier, avec une fracture du fémur ».
L’infirmière explique : « Il hurlait et je suis arrivée avec mes seringues. Il m’a dit en me regardant droit dans les yeux : moi je ne peux pas dormir sans doudou. Je me suis rendu compte que j’avais tout sauf ce dont il avait besoin ».
Solenne Durox relève que « ce soir-là, Nolwenn est rentrée chez elle, avec l’envie de tout arrêter. Spontanément, elle se rend sur le site Internet de Moulin Roty, une entreprise française spécialisée dans la production de jouets et de cadeaux de naissance. L’infirmière envoie un mail, comme une bouteille à la mer, en leur demandant, vu le contexte à l’hôpital, de lui envoyer «quelques doudous qui traînent». Quelques jours après, elle reçoit un carton avec 100 peluches ».
Nolwenn Febvre déclare : « Je les ai emmenés à l’hôpital et ça a été une révélation ». La journaliste observe que « des sourires se mettent alors à éclairer les visages. L’association Les P’titis doudous est lancée en 2011 ».
Solenne Durox explique qu’« afin de pérenniser la démarche, Nolwenn s’intéresse au contenu des poubelles de l’hôpital où elle découvre des trésors pas toujours valorisés comme les fils de bistouri électrique contenant du cuivre ou les lames de laryngoscope en inox. Avec des collègues, elle se met à les trier pour les vendre auprès de filières de recyclage. Une véritable manne qui lui permet de financer l’association et de nouveaux projets ».
La journaliste retient que « les enfants deviennent ainsi acteurs de leurs parcours hospitaliers. L’initiative rennaise a fait des émules à travers tout le pays, ainsi qu’en Belgique et au Canada. On compte aujourd’hui 165 associations locales, 2500 soignants investis et plus de 300 tonnes de déchets recyclés par an. L’objectif de Nolwenn : atteindre 300 structures d’ici 2028 ».

« “Ils absorbent vos émotions et ne vous jugent pas” : des animaux au service des personnes atteintes de troubles mentaux »

 Date de publication : 30 octobre 2025 Temps de lecture: 2 min


Richard Zarzavatdjian indique dans Le Figaro que « dans les hôpitaux psychiatriques, des professionnels de santé accompagnent leurs patients grâce à la médiation animale ». Le journaliste évoque ainsi l’établissement psychiatrique Sainte-Anne, à Paris, et son « programme de «médiation canine» ».
Il cite Marine Chauveau, infirmière, diplômée de l’Institut français de zoothérapie, qui « quatre fois par mois, depuis trois ans, vient travailler accompagnée de sa petite chienne Talia et, depuis peu, de sa lapine Bella. Une initiative plébiscitée par les patients, jeunes et âgés, et même par les professionnels plutôt hygiénistes de l’établissement qui ont donné leur accord ».
L’infirmière souligne : « Ça apaise les malades, cela revalorise notre travail d’infirmière ». 
Richard Zarzavatdjian note que « d’autres unités qui accueillent des patients souffrant de troubles mentaux (schizophrénie, autisme, dépression, troubles bipolaires) ont suivi le même exemple. À la suite d’un partenariat avec l’école vétérinaire de Marcy-l’Étoile, le Pr Pierre Fourneret, pédopsychiatre aux Hospices civils de Lyon, a mis en place depuis 3 ans une consultation de médiation familiale hebdomadaire avec trois chiens auprès d’enfants hospitalisés pendant plus d’une semaine dans le cadre, par exemple, de troubles autistiques ».
Le médecin précise : « Ça nous permet de changer notre perception d’un enfant agité – qui a pu s’autoréguler en présence de l’animal, alors que l’on pensait le contraire ».
Richard Zarzavatdjian indique que « d’autres expériences autour de structures comme les fermes thérapeutiques voient également le jour. C’est le cas depuis près de 10 ans au cœur de l’établissement psychiatrique de Ville-Évrard, en région parisienne. Les malades, sur prescription de leur médecin référent à l’hôpital, sont orientés vers une ferme située dans l’enceinte de l’établissement, qui accueille une quinzaine d’animaux : ânes, chèvres, poules, colombes, lapins, cochons d’Inde, tortues, chiens… ».
« Autre initiative, l’association entre le GHU Paris Psychiatrie Neurosciences de Sainte-Anne et un club hippique à Liniers, près de Poitiers. Depuis 2021, des patients, victimes de psychotraumatismes (agressions physiques et sexuelles, incestes), vont à la rencontre de chevaux sur une durée de plusieurs jours », continue le journaliste.
Dominique Joaüs, psychologue clinicienne et initiatrice du projet, souligne : « Ils se sentent apaisés, en confiance et en sécurité par rapport à leur vécu ».


« Retour à la revue de presse.