« Les IVG en hausse chez les femmes de moins de 25 ans »
Le Figaro, Le Parisien, Le Monde
C’est ce que constate Le Figaro, qui ajoute que « 36 ans après l’adoption de la loi Veil, 10 ans après la loi Aubry qui a rallongé le délai légal d’intervention de 10 à 12 semaines et supprimé l’autorisation parentale pour les mineures, le sujet reste sensible ».
Le Figaro livre les propos du Pr Israël Nisand, gynécologue obstétricien du CHU de Strasbourg, qui « fait le point sur les nouveaux enjeux de l’IVG en 2011 dans une conférence organisée [aujourd’hui] à Paris ».
Le spécialiste indique qu’« actuellement, une grossesse sur trois est non désirée, contre une sur deux il y a 10 ans. Dans cette situation, les femmes décident de l’interrompre six fois sur dix ».
Le Pr Nisand ajoute que « les IVG sont en hausse chez les femmes de moins de 25 ans. Environ 15 000 sont pratiquées tous les ans sur des mineures. Terminer sa première histoire d’amour par une IVG, c’est un chemin initiatique désolant et potentiellement traumatisant ».
« La moitié des IVG de mineures pourraient être évitées. Car, en France, cet acte est anonyme et gratuit, tandis que l’accès à la pilule contraceptive ne l’est pas. Nous préférons faire des IVG confidentielles plutôt que proposer une contraception confidentielle. C’est une honte ! », poursuit le spécialiste.
Le Figaro fait savoir qu’« à Strasbourg, son service Info-Ado permet aux jeunes filles de moins de 18 ans de se faire prescrire la pilule gratuitement via une feuille de Sécurité sociale anonyme. Résultat : les IVG sur des mineures seraient deux fois moins nombreuses qu’au niveau national ».
Le journal note que le Pr Nisand « lance un appel aux politiques pour généraliser un système similaire. Il est soutenu par la députée UMP Bérengère Poletti. […] Elle va proposer une mise en place au niveau national de la contraception gratuite et anonyme pour les mineures dans un rapport parlementaire prévu au printemps ».
Le Parisien relève de son côté qu’« alors que le nombre total d’IVG reste stable, celui des mineures ne cesse de progresser ». Le journal observe lui aussi que « des spécialistes s’inquiètent » et explique « pourquoi les IVG augmentent chez les ados ».
Le quotidien souligne notamment qu’« on les croit surinformées mais elles connaissent très mal leur corps », note que « la loi prévoyant de parler de sexe en milieu scolaire n’est pas appliquée », ou encore constate qu’il n’est « pas toujours évident de se procurer la pilule ».
Le Monde observe quant à lui que « 35 ans après la loi Veil, le nombre d’IVG n’a pas baissé », précisant qu’il « augmente pour les plus jeunes ».
Le journal relève par ailleurs que « l’accompagnement psychologique des femmes demandant une IVG est trop souvent négligé. […] Car pour certaines femmes qui [y] ont eu recours, c’est un traumatisme ».
08 03 2011
« «Un énorme gâchis» pour le suivi des adolescents »
Libération
Eric Favereau se penche dans Libération sur l’Espace Santé Jeunes Guy-Môquet, au sein de l’hôpital Hôtel-Dieu, à Paris, une « unité de consultations multidisciplinaires de diagnostic, dépistage, traitement et suivi des problématiques de santé survenant chez les patients âgés de 13 à 21 ans, en rupture familiale, sociale et/ou scolaire ».
Le journaliste indique que « le lieu est menacé pour cause de rigueur budgétaire à l’AP-HP et risque prochainement de fermer ». Le Dr Thomas Girard évoque « un énorme gâchis. On nous supprime la moitié de nos postes médicaux. Dès que quelqu’un part à la retraite, il n’est pas remplacé ».
Eric Favereau observe qu’« entre les menaces sur ce service et la bien dotée Maison de Solenn de l’hôpital Cochin, c’est toute la stratégie sur la santé des ados à Paris qui est incohérente. Car à l’Hôtel-Dieu, ce service marche plutôt bien. […] Depuis 10 ans, l’activité est en hausse constante. Les jeunes patients reçus sont originaires de plus de 70 pays. […] Absurde de vouloir le fermer ».
09 03 2011
« Une «reprogrammation neuronale» a permis de supprimer des acouphènes »
Science et Vie, mars 2011
Science et Vie note que « pour la première fois, des chercheurs ont supprimé à leur source des acouphènes ».
Le magazine indique que « l’expérience a été menée chez le rat et l’approche est inédite. L’équipe de Michael Kilgard, de l’université du Texas (Etats-Unis) a stimulé électriquement le nerf vague tout en diffusant des bruits de différentes tonalités à l’oreille ».
« D’abord pour «tromper» le cerveau en le rendant hypersensible à certaines fréquences sonores, puis pour le «reprogrammer» afin qu’il cesse d’interpréter les acouphènes comme des sons réels », précise le mensuel.
Michael Kilgard explique que « les acouphènes sont liés à un remodelage pathologique du cerveau. […] En couplant la stimulation du nerf vague avec des sons de toutes les tonalités, les neurones se reprogramment et réapprennent à analyser toute la gamme de fréquences ».
Science et Vie souligne qu’« un test chez l’homme est envisageable cette année. […] Reste à adapter le protocole : les rats ont été soumis à 300 stimulations quotidiennes pendant 20 jours ! ».
10 03 2011
« Le risque alcoolique sous-estimé par les consommateurs »
Le Figaro
C’est ce que constate Le Figaro, qui fait savoir qu’« une nouvelle campagne de sensibilisation, présentée ce matin par la secrétaire d’État à la Santé, Nora Berra, met l’accent sur les risques d’un usage régulier d’alcool ».
Nora Berra explique qu’« il s’agit de rappeler qu’une consommation quotidienne excessive, même si elle paraît anodine, peut avoir des conséquences sur la santé. Les maladies liées à l’alcool ne concernent pas seulement les personnes dépendantes, qui sont peu nombreuses. Cette représentation caricaturale reste pourtant répandue ».
Le Figaro précise que « les hommes de plus de 40 ans sont plus particulièrement visés par ce message. Leur consommation est considérée comme excessive lorsqu’elle est supérieure à 3 verres par jour, ou 21 verres par semaine. Selon les premiers résultats du Baromètre santé 2010, près de 15% des hommes de 40 à 75 ans sont dans ce cas de figure, contre 3% des femmes ».
« Or ces buveurs réguliers sont difficiles à sensibiliser, selon l’Inpes, car «ils ont une moins bonne connaissance des seuils de risque et ont tendance à minimiser leur consommation». La moitié d’entre eux deviendront, à terme, dépendants », continue le quotidien.
Le journal note que l’alcool, « responsable de plus de 37 000 décès par an, reste la deuxième cause de mort évitable en France », et interroge le Dr Philippe Batel, alcoologue à l’hôpital Beaujon, qui « rappelle qu’une consommation régulière peut entraîner des dommages tels que des maladies alcooliques du foie, des maladies neurologiques ou de l’hypertension artérielle ».
Le spécialiste indique que « ces dommages sont réversibles. Il suffit ainsi de réduire sa consommation sous le seuil des 21 verres par semaine pour limiter les risques ».
Le Figaro remarque cependant en conclusion que « la consommation d’alcool des Français continue, dans l’ensemble, à baisser. Les premiers résultats du dernier Baromètre santé sont de ce point de vue encourageants. Entre 2005 et 2010, la consommation régulière ou quotidienne des 40-75 ans est ainsi passée de 25 à 16,6% ».
« L’«open space» file le bourdon »
Libération
Dans le cadre de la 14e Journée nationale de l’audition, aujourd’hui, Libération remarque : « Téléphones, machines à café, discussions entre collègues… Plus d’un tiers des Français souffrent du bruit sur leur lieu de travail, d’après un sondage réalisé par Ipsos ».
Le journal précise que « les ouvriers sont les plus nombreux (57%) à souffrir du bruit. Alors que dans les bureaux, 36% des employés et 28% des cadres supérieurs et des professions intermédiaires l’endurent en silence ».
Libération explique que « ces petites nuisances sonores ont pourtant des conséquences. Les bruits persistants provoquent des troubles psychologiques tels que l’anxiété, le mal-être ou l’insomnie. Ainsi, 58% des sondés souffrant du bruit montrent des signes de fatigue, 51% d’irritabilité, 37% éprouvent des migraines ».
Le Pr Christian Gelis, président de la JNA, observe que « dans l’industrie, les dangers sanitaires liés au bruit sont reconnus. Ailleurs, ils passent inaperçus ».
Le quotidien relève notamment que « selon l’étude, 51% des personnes qui travaillent en open space souffrent du bruit ». Le Pr Gelis estime que « ces espaces devraient tous être supprimés, ils n’ont aucune isolation acoustique. Pour les employés, c’est l’horreur », et conseille d’« isoler tous les objets potentiellement bruyants ».
14 03 2011
« Faire l’amour augmente notre espérance de vie »
Le Parisien
Le Parisien remarque en effet que « de nouvelles études l’attestent : faire l’amour régulièrement protège hommes et femmes de certaines maladies. Et non des moindres ».
Le journal explique que selon ces travaux, relayés par le Dr Frédéric Saldmann dans « La Vie et le temps » (Flammarion), « des rapports sexuels réguliers protègent notre santé. Le sexe, en effet, freine l’apparition de nombreuses maladies, comme le cancer ou les maladies cardio-vasculaires ».
Le Parisien précise que « concernant les femmes, c’est l’ocytocine qui joue un rôle clé. […] Il se trouve, explique Frédéric Saldmann, praticien attaché des Hôpitaux de Paris, cardiologue et nutritionniste, que «l’ocytocine qui est libérée lors des rapports sexuels a un effet protecteur contre le cancer du sein» ».
Le quotidien ajoute que « du côté de ces messieurs, une étude américaine réalisée sur 30 000 hommes conclut que l’éjaculation fréquente protège l’homme du cancer de la prostate ». Le praticien indique que « 21 éjaculations par mois réduisent le risque de cancer de la prostate d’un tiers ». Le Parisien note que « les éjaculations fréquentes permettent à la glande prostatique d’évacuer les carcinogènes qui s’accumulent dans la prostate ».
Frédéric Saldmann indique en outre : « On sait aujourd’hui que les rapports physiques ne sont pas nuisibles pour le cœur, mais tendent au contraire à le préserver. Le rapport déclenche un effort physique qui s’apparente au sport ».
Le spécialiste ajoute qu’« un bon rapport sexuel fait perdre environ 200 calories, soit l’équivalent de 20 minutes de course à pied. […] Une activité sexuelle soutenue limite la formation de plaques d’athérosclérose sur les artères ».
Le Parisien cite le Pr David Weeks, de l’hôpital d’Edimbourg (Ecosse), qui « conclut, au terme d’une étude portant sur 3 500 personnes de 18 à 102 ans, que «3 rapports sexuels par semaine permettent d’allonger la durée de vie de 10 ans» ».
Le journal note par ailleurs que « le fait d’être épanoui sexuellement entraîne une cascade d’effets bénéfiques : amélioration de la qualité du sommeil, réduction du stress, de l’anxiété, des états dépressifs… ».
« L’homme qui écoute les femmes »
Le Journal du Dimanche
Le Journal du Dimanche constate à son tour que « plus de 13 000 mineures avortent chaque année en France » et brosse le portrait du Pr Israël Nisand, « l’homme qui écoute les femmes ».
Le journal constate que le gynécologue-obstétricien du CHU Hautepierre, à Strasbourg, « lance un cri d’alarme contre l’inertie des pouvoirs publics en matière de prévention ».
Le praticien déclare : « Les parents, les profs et les pouvoirs publics font comme si les jeunes n’avaient pas de vie sexuelle. La loi sur l’éducation à l’école n’est pas appliquée. […] Il n’y a aucune volonté réelle d’agir. Ou plutôt celle de ménager un électorat conservateur sur le dos des mineures… qui, elles, ne votent pas ».
Le Journal du Dimanche remarque que « depuis que, il y a 12 ans, le Pr Nisand a créé, en Alsace, un réseau de prévention, le nombre d’IVG chez les mineures, en hausse partout en France, diminue dans cette région ».
Le journal note qu’« au début de sa carrière, Israël Nisand a découvert un milieu misogyne et peu respectueux des patientes. […] Aujourd’hui, les mentalités hospitalières ont évolué. Si la douleur physique est mieux prise en charge, si la souffrance psychique de voir naître des enfants non désirés a disparu grâce à l’avortement, il reste encore, selon le Pr Nisand, beaucoup de progrès à faire pour rendre les femmes maîtresses d’étapes clés de leur vie ».
« Trois laboratoires assignés après le suicide d’un adolescent »
La Croix
La Croix indique que « les parents d’un adolescent qui s’était suicidé alors qu’il prenait deux génériques du médicament contre l’acné Roaccutane ont assigné vendredi devant le tribunal de grande instance de Nanterre les laboratoires Roche, Pierre Fabre et Expanscience ».
Le journal note que « les parents d’Alexandre sont convaincus que la mort de leur fils, retrouvé pendu en juillet 2007, est liée à la prise de ce traitement. Leur avocat a demandé la désignation d’experts. La décision a été mise en délibéré au 29 avril », précise le quotidien.
15 03 2011
« Des psychiatres s’élèvent contre la réforme des soins sous contrainte »
La Croix, Libération, Le Monde, L’Humanité
Pierre Bienvault remarque dans La Croix que « le projet de loi sur la psychiatrie qui arrive aujourd’hui à l’Assemblée suscite une très vive protestation des professionnels, qui estiment que le texte porte atteinte aux libertés fondamentales ». Le journaliste note que « dans un front uni, les syndicats de psychiatres appellent la profession à une journée de grève et de mobilisation ».
Pierre Bienvault cite notamment le Dr Jean-Claude Pénochet, président du Syndicat des psychiatres des hôpitaux, qui déclare : « Alors qu’on attendait une grande loi visant à donner de véritables moyens à la santé mentale, on nous propose un texte qui concerne uniquement les soins sans consentement et assimile tous les patients à des gens dangereux ».
Pierre Bienvault relève qu’« une des principales mesures du projet de loi est l’instauration de soins de ville sans consentement. Une mesure critiquée par certains psychiatres mais soutenue par de nombreux autres. En fait, ce qui fait l’unanimité dans la profession est un sentiment de consternation devant un texte jugé réducteur et à l’idéologie sécuritaire ».
Le journaliste note que « pour les syndicats, le projet de loi ne va faire que renforcer les prérogatives des préfets pour maintenir à l’hôpital des patients qui, médicalement, pourraient sortir ». Le rapporteur du texte, le député UMP Guy Lefrand, précise qu’un amendement « prévoit qu’en cas de désaccord entre les médecins et le préfet, on procède à une saisine automatique du juge de la liberté et de la détention, qui décidera du maintien ou de non de l’hospitalisation ».
Pierre Bienvault remarque que « le texte prévoit que le juge se prononcera régulièrement sur toutes les hospitalisations sous contrainte, d’abord au 15e jour puis tous les 6 mois. Ces dispositions ne suffisent pas à calmer l’inquiétude des psychiatres, qui font valoir que le préfet aura la possibilité de faire appel de la décision du juge via le parquet ».
Libération observe sur deux pages que « la psychiatrie refuse la loi de la peur », tandis que Le Monde publie un reportage à l’hôpital psychiatrique de Clermont (Oise), où « les personnels s’interrogent sur les effets de la réforme des soins sans consentement ». Le journal évoque lui aussi « la crainte d’un virage sécuritaire ».
16 03 2011
« Les dernières pistes pour «réparer» le cerveau »
Le Parisien
A l’occasion de la Semaine du cerveau, Le Parisien aborde le « défi médical de ce siècle : réussir un jour à guérir les maladies cérébrales ». Le journal fait « le point sur les pistes les plus prometteuses ».
Le quotidien se penche d’abord sur la maladie d’Alzheimer, « une maladie qui touche déjà près de 900 000 Français, et devrait en frapper 1,2 million en 2020. Mais, en termes de traitement, Alzheimer reste quasiment une maladie orpheline ».
Le Parisien note que « les chercheurs comprennent bien les mécanismes d’Alzheimer […] mais pas la cause », et indique qu’« à la Salpêtrière, on veut prévoir » la maladie.
Bertrand Fontaine, directeur scientifique de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, qui vient d’ouvrir au sein de l’établissement parisien, remarque : « On est encore très, très loin du but, mais notre challenge est d’arriver à détecter, avec l’imagerie, la biologie et les tests cognitifs, la maladie avant les symptômes ».
« L’idée serait d’intervenir avant la mort neuronale avec un médicament qui bloquerait la maladie. On ne guérirait pas mais on ralentirait de manière significative la maladie et donc le handicap », ajoute le chercheur.
Le Pr Fontaine aborde également « des pistes contre les accidents vasculaires cérébraux », comme la stimulation magnétique transcrânienne, qui « permet de réactiver des zones du cerveau qui ne sont normalement pas activées ».
Le Parisien note en outre qu’« une équipe de l’hôpital Henri-Mondor à Créteil travaille sur l’amélioration de patients parkinsoniens en leur donnant de la nicotine », ou encore revient sur les cellules souches, « la médecine de tous les fantasmes ».
18 03 2011
« Les Français manquent de sommeil »
Le Parisien, Libération
A l’occasion de la Journée du sommeil, Le Parisien annonce qu’un Français sur cinq « somnole trois fois par semaine », selon un sondage BVA. « Est-ce grave pour autant de mal dormir ? », se demande le journal, qui explique en qui consistent « les cycles de nos nuits » et interroge des spécialistes.
Le Pr Joël Paquereau (CHU de Poitiers), président de l’Institut du sommeil et de la vigilance, rappelle notamment que « si l’on dort régulièrement moins de 6 heures par nuit, cela augmente le risque d’obésité, de diabète, de maladies cardiovasculaires et d’accidents ».
Le Parisien note en effet que « sur la route, le risque est particulièrement élevé, 56% des personnes qui déclarent s’être endormies au volant dorment toutes moins de 6 heures par nuit ».
Le Pr Damien Léger indique de son côté « qu’il faut éviter de trop varier l’heure où l’on se couche, et celle où l’on se lève. A l’inverse, se lever tous les jours à peu près à la même heure a un effet synchroniseur du rythme veille-sommeil ».
Libération publie pour sa part un reportage à l’hôpital Pellegrin (CHU de Bordeaux), où le Dr Pierre Philip, responsable de l’unité de recherche du CNRS Sommeil, attention et neuropsychiatrie, « multiplie les études visant à évaluer et trouver des remèdes à la somnolence, l’hypersomnie, toutes choses qui rendent les individus vulnérables… ».
« Psychiatrie : le rapport qui accuse »
Libération, La Croix
Libération fait savoir que « le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, dénonce, dans un avis [à paraître au Journal officiel] l’hospitalisation sous contrainte ».
Le quotidien évoque un « constate terrible », Jean-Marie Delarue écrivant : « Au regard des droits de l’homme, la situation est inquiétante et elle s’aggrave. […] Nous disons que tout cela est insupportable ».
Libération rappelle la définition de l’« hospitalisation d’office », notant que « le législateur avait recherché un équilibre, entre le médical et l’administratif. Mais «aujourd’hui, quatre éléments mettent en cause gravement cet équilibre» ».
Le journal relève notamment « dans de très nombreux cas, les droits formels du patient ne sont pas respectés ». Jean-Marie Delarue remarque qu’« on interdit la plupart du temps au malade d’avoir recours à un avocat. On lui dit, certes, qu’il peut saisir un juge, mais sans lui donner l’adresse, ni le lieu. Les formulaires qui lui sont donnés sont illisibles ».
Le contrôleur note en outre « le grand retour de l’enfermement », ou observe que « les sorties d’essai se sont réduites comme peau de chagrin ».
Libération conclut que « c’est tout un monde caché que fait entrevoir le contrôleur général, un monde où les droits élémentaires des personnes ne sont pas respectés ». Jean-Marie Delarue précise que « ce n’est pas tant la loi qui est en cause, mais la réalité des pratiques ».
La Croix note de son côté que « l’examen du projet de loi sur la psychiatrie, qui s’est achevé mercredi soir, a été l’occasion de débattre des conditions de sortie de l’hôpital de patients potentiellement dangereux ».
Le journal indique que « l’Assemblée a voté un amendement du rapporteur Guy Lefrand instaurant, pour ces patients, un «droit à l’oubli» qui permettrait d’effacer de leur dossier ces hospitalisations passées. L’amendement laisse au Conseil d’Etat le soin de fixer le délai dans lequel pourrait intervenir cette mesure ».
22 03 2011
« Boris Cyrulnik alerte sur le suicide des enfants »
Le Figaro
Delphine Chayet observe en effet dans Le Figaro que « le nombre des passages à l’acte serait largement sous-estimé selon le célèbre neuropsychiatre ». La journaliste rappelle que le suicide est la « deuxième cause de décès chez les moins de 15 ans », tout en précisant que « les passages à l’acte demeurent exceptionnels chez [ces derniers] (entre 30 et 100 chaque année) ».
La journaliste indique que Boris Cyrulnik, « chargé par Jeannette Bougrab, secrétaire d’État à la Jeunesse, de se pencher sur ce sujet, a formulé hier ses premières pistes de réflexion ».
Le neuropsychiatre a d’abord observé : « Alors que de nombreux travaux scientifiques ont été menés sur les suicides des adultes, les données sont très imprécises s’agissant des plus jeunes. […] Les comportements à risque enfantins, tels que le jeu de se pencher par la fenêtre ou de se faire frôler par les voitures, cachent des tentations suicidaires. Les adultes préfèrent souvent y voir des accidents, parce que l’idée du suicide d’un enfant est insupportable ».
« Il existe des facteurs de vulnérabilité, comme les carences affectives très précoces ou une solitude au moment du passage à l’acte. […] Un enfant n’a pas une conception de la mort comparable à celle d’un adolescent ou d’un adulte. Mourir, ça signifie simplement pour lui mettre fin à la situation qui rend malheureux », a ajouté Boris Cyrulnik.
Delphine Chayet remarque en outre que « les filles tentent de mettre fin à leur vie plus souvent que les garçons, mais ces derniers y parviennent plus souvent », ou encore note qu’« il existe une multitude de signes prédictifs, qui sont souvent mal interprétés par les parents ». La journaliste fait savoir que « le rapport final du psychiatre sera publié aux éditions Odile Jacob à la rentrée scolaire ».
Delphine Chayet retient que « le psychiatre recommande en premier lieu à la société de porter une attention particulière aux mères durant les dernières semaines de grossesse, puis au cours des dix premiers mois de vie de leur nouveau-né ». Boris Cyrulnik a rappelé que « la neuro-imagerie a permis de voir les dégâts cérébraux que provoquent les carences affectives précoces : atrophie de certaines zones cérébrales, modification des circuits profonds des émotions et de la mémoire ».
« L’école devrait également être «moins stressante», selon le psychiatre, qui attend beaucoup de la réforme des rythmes scolaires », poursuit la journaliste.
23 03 2011
« Examen sans stress »
La Recherche, mars 2011
La Recherche note que « coucher ses angoisses par écrit permettrait de réduire le stress des examens, selon une étude américaine » parue dans Science.
Le magazine explique que « pour le montrer, G Ramirez et SL Beilock, des psychologues, ont fait passer à des étudiants deux tests de mathématiques d’égale difficulté. Lors du premier test, ils leur ont simplement demandé de faire de leur mieux ».
« Lors du second, ils ont instauré un système de récompenses afin de créer un climat d’anxiété. Et ils ont demandé à la moitié des étudiants d’écrire pendant 10 minutes un texte sur leurs inquiétudes : ces derniers ont amélioré leurs résultats de 5% par rapport au premier test, alors que les autres ont vu chuter les leurs de 12% », observe La Recherche.
24 03 2011
« La recherche sur les maladies de l’intelligence marque des points »
La Croix
C’est ce que note La Croix, qui indique que « les deuxièmes Journées internationales organisées par la Fondation Jérôme-Lejeune débutent aujourd’hui », à l’Institut Pasteur de Paris. Le journal précise qu’« il y sera question de la trisomie 21, du syndrome de l’X fragile, de la maladie du cri du chat ou encore du syndrome de Rett ».
Henri Bléhaut, médecin à la Fondation et coorganisateur des Journées, déclare ainsi qu’« il y a aujourd’hui suffisamment d’avancées scientifiques pour pouvoir débobiner des fils thérapeutiques ». La Croix remarque que « les scientifiques ont avancé tant au niveau de la recherche fondamentale qu’avec des essais cliniques. Récemment à Stanford (Californie) [en 2009], l’équipe de William Mobley a réussi à améliorer les capacités cognitives de souris trisomiques en leur administrant une molécule stimulant la production d’un des neurotransmetteurs les plus répandus du système nerveux, la noradrénaline ».
Henri Bléhaut explique que « l’anomalie chromosomique qui caractérise la trisomie 21 déséquilibre le fonctionnement du génome comme le ferait celui d’un ordinateur dont les applications ont toutes été ouvertes en même temps, l’obligeant à tourner au ralenti. Pour le réparer, il suffit de fermer quelques fenêtres ».
Le quotidien ajoute que « ces résultats ont été affinés et, aujourd’hui, les souris déficientes récupèrent leur mémoire en une demi-heure ».
La Croix souligne que « d’autres maladies génétiques de l’intelligence ont également fait l’objet d’avancées. Ainsi, un essai clinique mené par Vincent des Portes (hôpital Lyon Sud) et Stéphane Jacquemont (Lausanne) auprès de patients âgés de 20 à 30 ans atteints du syndrome de l’X fragile vient d’avoir lieu. Les résultats préliminaires de cette étude devraient être présentés lors de ce congrès ».
Le journal retient que « ces essais vont dans le bon sens et devraient contribuer à ce que l’espérance de vie [de ces patients] se rapproche de plus en plus de celle de la population générale ».
« Comment se reconstruire après la mort d’un enfant »
Le Parisien
Le Parisien se penche à son tour sur la mort subite du nourrisson, suite à la publication d’une étude de l’Institut de veille sanitaire qui « souligne «l’urgence» de renouveler les campagnes en faveur d’un couchage sécurisé des bébés ».
Le journal note qu’« afin de diminuer les risques, le ministère de la Santé a renouvelé des recommandations de prévention : les nourrissons doivent être couchés sur le dos, dans un lit adapté, sans couette, ni oreiller ou autre accessoire ».
Le quotidien met l’accent sur le fait que « pour des parents, la perte d’un enfant est une douleur indicible. De plus en plus de groupes de parole existent pour les aider ».
Le Parisien livre les conseils de la psychothérapeute Nadine Beauthéac, relevant notamment que « dans les premiers temps du deuil, les parents ont besoin qu’on les décharge des tâches matérielles. C’est l’occasion, pour les proches, de se «rendre utile» ».
Le quotidien ajoute qu’« hommes et femmes vivent les choses de façon différente, au risque de mettre leur relation en danger ». Nadine Beauthéac déclare : « J’incite les couples à se rendre, ensemble, dans des groupes de parole ou chez un thérapeute. Pour ne pas s’infliger un divorce, en plus du deuil ».
« Les bienfaits de la luminothérapie »
Les Echos
Catherine Ducruet se penche dans Les Echos sur « les bienfaits de la luminothérapie ». La journaliste observe en effet que « le développement des horaires variables et une exposition insuffisante à la lumière naturelle entraînent des troubles du sommeil ».
Claude Gronfier, docteur en neurosciences et chercheur en chronobiologie à l’Inserm, note ainsi qu’« à côté de la voie visuelle qui permet la perception des images à partir de la rétine, on a découvert il y a peu l’existence d’une voie non visuelle impliquée dans la régulation des rythmes biologiques ».
Catherine Ducruet explique que cette voie « part aussi de la perception de la lumière par la rétine, mais elle active ensuite des zones du cerveau qui ne sont pas celles de la vision. Parmi celles-ci, figure l’horloge biologique localisée dans une petite structure de la taille d’une tête d’épingle située au centre du cerveau, appelée «noyau suprachiasmatique». Les neurones qui le composent ont une activité rythmique proche de 24 heures qui est commandée par des gènes […] activés de façon cyclique ».
Claude Gronfier précise que « cette horloge a besoin de l’action de la lumière pour rester calée sur 24 heures ».
Catherine Ducruet relève en outre qu’« une étude menée par Damien Léger, responsable du centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu à Paris, sur les agents du métro a montré que 26% d’entre eux souffraient d’insomnies (contre 19% dans la population générale) et que 60% d’entre eux se plaignaient de somnolence dans la journée (contre un peu plus de 20% dans la population générale). Si l’auteur considère qu’une préconisation de luminothérapie dépasse le cadre de son étude, il n’en exclut pas l’intérêt ».
La journaliste poursuit, expliquant que « la luminothérapie est prescrite aujourd’hui dans 4 indications. Elle est indiquée pour les personnes qui souffrent d’un décalage de phase. […] La luminothérapie est aussi recommandée pour aider les personnes qui ont des horaires tournants et doivent s’adapter d’une semaine à l’autre ».
« Les personnes souffrant de «jet lag» du fait de déplacements professionnels très fréquents constituent le troisième groupe concerné. Enfin, la luminothérapie est aujourd’hui le traitement de choix de la dépression saisonnière », continue Catherine Ducruet.
La journaliste souligne que « demain, d’autres indications pourraient venir s’ajouter à la liste. Testée dans la dépression classique, elle donnerait de bons résultats, en complément des traitements classiques. Et une étude réalisée aux Pays-Bas aurait montré que la luminothérapie donnait d’aussi bons résultats que les médicaments actuels pour freiner le déclin des patients atteints d’Alzheimer ».
28 03 2011
« Réveil difficile : la faute au gène 24 ? »
Pour la Science, mars 2011
C’est ce que se demande Pour la Science, qui explique que « Chunghun Lim, du Département de neurobiologie et de physiologie à l’Université Northwestern aux États-Unis, et Jongbin Lee, du Département des sciences biologiques à l’Institut de la science et de la technologie en Corée, et leurs collègues ont découvert que la perte du gène 24 chez la drosophile dérègle le rythme de son horloge cérébrale et perturbe son réveil » (The novel gene twenty-four defines a critical translational step in the Drosophila clock ; Nature, 470 : 399-405).
Le magazine rappelle que « des horloges circadiennes sont présentes dans tous les tissus de l’organisme, mais c’est surtout l’horloge cérébrale qui contrôle les comportements circadiens, tels l’éveil et l’endormissement. Chez toutes les espèces, cette horloge est réglée sur environ 24 heures ».
Le mensuel explique que les chercheurs « ont observé le comportement des 4.000 mouches de la «banque» de l’Institut KAIST en Corée, chaque drosophile ayant un gène surexprimé. L’une de ces drosophiles présentait un cycle circadien avec une activité veille/repos perturbée et une période de 26 heures au lieu de 24. Elle avait été créée par surexpression du gène qu’ils ont nommé twenty four (Tyf), dont la fonction était inconnue ».
Pour la Science note que « les biologistes ont alors fabriqué une mouche n’exprimant pas ce gène 24 : elle a des réveils difficiles et son cycle circadien est déréglé. […] C’est la première fois que l’on découvre qu’un gène de l’horloge (Tyf) peut intervenir sur la traduction d’un autre gène de l’horloge (Per) ».
« Les biologistes espèrent identifier ce gène 24 chez les mammifères, et même chez l’homme, peut-être pour comprendre certaines perturbations du cycle veille/sommeil », remarque le magazine.
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