06 06 11

« Des gènes et de la lumière pour explorer le cerveau »
Les Echos 
Les Echos se penche sur l’optogénétique,
« rapprochement de l’optique et de la génétique, [qui] révolutionne les neurosciences ». Le journal rend compte d’une expérience menée par Karl Deisseroth et son équipe du laboratoire de bio-ingénierie de l’université de Stanford, aux Etats-Unis, présentée lors du dixième colloque de la Société des neurosciences, qui a eu lieu fin mai à Marseille.
Les Echos décrit cette expérience menée sur une petite souris :
« Son crâne est relié à une fibre optique. Quand elle est éteinte, l’animal longe fébrilement les parois de la boîte où il est enfermé, visiblement stressé. Mais une fois allumé, tout change : instantanément, son pas se détend, il prend le temps de flairer son environnement, s’aventure dans ses moindres recoins. L’analyse biochimique indique ce qui s’est produit : la lumière a activé une petite zone spécifique du cortex préfrontal qui a aidé la souris à vaincre ses peurs ».
Le quotidien explique que « pour contrôler le cerveau de l’animal, le chercheur a employé une protéine photosensible découverte il y a bien longtemps dans une algue, la channelrhodopsine (ChR2). A l’aide d’un vecteur viral, il introduit dans le cerveau le gène responsable de sa fabrication sur le neurone qu’il souhaite. Dès lors, selon qu’elle est éclairée ou non, la protéine excite ou inhibe l’activité électrique de la cellule, comme un simple interrupteur ».
Les Echos ajoute que « depuis sa découverte, Karl Deisseroth et son équipe du laboratoire de bio-ingénierie de l’université de Stanford, aux Etats-Unis, ont identifié d’autres classes de protéines photosensibles qui répondent chacune à différents influx lumineux pour provoquer ou stopper une activité cérébrale spécifique ».
« Motricité, respiration, émotions, sommeil, mémoire, dépression, anxiété… Le contrôle sera total »,
continue le journal.
Le chercheur estime ainsi qu’
« on disposera bientôt d’une gamme complète pour étudier et agir très précisément en n’importe quel point du cerveau. […] Nous prévoyons de déduire les fonctions des circuits neuronaux en étudiant la façon dont ils réagissent aux signaux optogénétiques. En opérant cette ingénierie inverse de circuits sains, nous espérons identifier les activités qui diffèrent dans les cas de maladies psychiatriques et neurologiques et trouver comment rétablir les circuits ».
Les Echos note en outre que « l’équipe de Deisseroth pourrait aussi ouvrir une nouvelle voie dans la compréhension des mécanismes de Parkinson. Elle a injecté les protéines ChR2 dans les neurones des noyaux gris centraux, une zone du cerveau où les neurones ne produisent plus de dopamine, et constaté «une activation des voies motrices défectueuses de cette zone», avec pour conséquence une régression de la rigidité sous l’influence de la lumière bleue »

07 06 11

« Le placebo marcherait même quand le patient est au courant »
La Croix 
La Croix remarque en effet que
« même administré ouvertement au patient, informé qu’il s’agit d’un produit sans aucun effet, le placebo contribue à améliorer sa santé, selon Irving Kirsch, du département de psychologie de l’université Hull (Grande-Bretagne) ».
Le journal rend compte d’une étude du chercheur qui « a porté sur 80 patients, essentiellement des femmes âgées en moyenne de 47 ans, souffrant du syndrome de l’intestin irritable ; les premiers ont reçu pendant 21 jours des pilules clairement identifiées comme «placebo», les seconds n’ont reçu aucun traitement ».
La Croix observe que « les premiers ont enregistré une réduction des symptômes de 30%, alors que l’autre groupe a vu les siens baisser de 15%. De même, la «qualité de la vie» des premiers patients s’est améliorée de 21%, tandis que celle des seconds ne s’est élevée que de 9% ».
Le quotidien note que selon Irving Kirsch, « ces résultats ouvrent la possibilité d’utilisation du placebo par les médecins d’une manière plus conforme à l’éthique professionnelle, les patients étant informés sur la nature du produit qui leur est administré ».
« Mais des recherches supplémentaires sont nécessaires avant qu’une telle pratique puisse être approuvée »,
conclut La Croix.

15 06 11

« Psychiatrie : la loi s’aliène médecins et malades »
Libération, Le Monde 
Eric Favereau observe en effet dans Libération qu’
« associations d’usagers et psychiatres s‘unissent contre la réforme, qui repasse aujourd’hui au Sénat ».
Le journaliste d’un « coup de tonnerre », expliquant que « les associations de malades mentaux viennent de prendre une position extrêmement violente ». Claude Finkelstein, présidente de la Fnapsy, a ainsi déclaré : « C’est le retour des chaînes. Ce projet de loi, s’il est voté, constituera un recul de notre société, remettant les chaînes qui avaient été ôtées aux aliénés ».
Eric Favereau rappelle que « le projet vise à instaurer des soins sous contrainte, y compris à domicile ; il prévoit une période de 72 heures où le patient est hospitalisé sans le moindre regard extérieur. Il ouvre aussi la possibilité d’une hospitalisation sous contrainte à la seule demande du directeur de l’établissement ».
« La prise en charge des malades mentaux est ainsi abordée sous un angle sécuritaire, et non plus sanitaire »,
remarque le journaliste, qui note que « pourtant, la mobilisation contre le projet a été assez faible, ou plutôt éclatée ».
Eric Favereau souligne que « la donne a changé, le ministère de la Santé se retrouvant seul à défendre ce projet », et cite le psychiatre Yvan Halimi et Claude Finkelstein, qui ont déclaré devant le Parlement européen : « Une loi sur la psychiatrie ne peut se réduire à ce domaine particulier du soin, en oubliant que la personne malade, dans l’immense majorité des cas, va voir son état s’améliorer et va comprendre qu’elle a besoin de soins ».
Le journaliste indique qu’« une manifestation est prévue cet après-midi sur le refus de la loi devant le sénat ».
Le Monde se penche quant à lui sur « l’inquiétante hausse des hospitalisations sous contrainte », relevant que « les psychiatres redoutent que cette tendance ne soit accentuée par le projet de réforme de la psychiatrie examiné au Sénat ».
Le journal indique ainsi que « selon les statistiques annuelles des établissements de santé, les hospitalisations sous contrainte à la demande d’un tiers sont passées, entre 2007 et 2009, de 58.849 à 63.158. Les hospitalisations d’office, décidées notamment en cas de trouble à l’ordre public, sont stables, passant de 14.331 à 14.576 ».
« Au ministère de la Santé, on estime au contraire que la loi va permettre de développer la prise en charge hors hôpital, et ainsi limiter les recours non justifiés à l’hospitalisation sous contrainte »,
ajoute le quotidien.

« La Miviludes met en garde contre les fausses thérapies dans le traitement du cancer »
Libération, Le Monde 
Libération fait savoir que dans son rapport annuel publié aujourd’hui, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
« appelle [notamment] à la prudence face au marché florissant des pseudo-thérapies «alternatives» dans le traitement du cancer ».
Le journal indique par ailleurs que « les discours apocalyptiques de la mouvance New Age à l’approche de la fin 2012 constituent un risque accru de dérives sectaires, voire de suicides collectifs, s’alarme la Miviludes ».
Le Monde relève également que l’organisme « lance une mise en garde contre les « pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique » qui prétendent se « substituer » aux traitements classiques contre le cancer ».
La Miviludes remarque ainsi qu’« il s’agit là d’une véritable industrie et d’un marché porteur pour tous les charlatans qui ont très bien compris tout l’intérêt pour eux d’investir ce champ. Le cancer fait peur et les pseudo-thérapeutes exploitent cette peur ».
Le Monde rappelle que « la kinésiologie, le bicarbonate de soude ou le jus de citron n’ont, jusqu’à preuve du contraire, jamais guéri un cancer, contrairement à ce que laissent entendre les promoteurs de certaines thérapies « alternatives » ».
« Des méthodes, comme l’acupuncture ou l’auriculothérapie, peuvent être utilisées en complément d’un traitement oncologique classique pour en atténuer les effets mais ne peuvent, à elles seules, traiter le cancer »
, ajoute le quotidien.

17 06 11

« Un anesthésique contre la dépression »
Sciences et Avenir, juin 2011 
Sciences et Avenir indique en effet que selon une étude parue dans
Nature, « la kétamine aurait un effet antidépresseur bien plus rapide que les médicaments traditionnels qui mettent plusieurs jours, voire semaines, à agir ».
Le magazine explique que « c’est en favorisant la synthèse rapide du facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF), une protéine liée associée à des effets antidépresseurs, que semble agir la kétamine. Les essais qui ont permis de comprendre ce mécanisme ont été réalisés sur des souris ».
Sciences et Avenir note que « de nombreuses études (menées à chaque fois sur un petit nombre patients) suggéraient que la kétamine pouvait résoudre les symptômes dépressifs majeurs en quelques heures avec une efficacité pouvant durer jusqu’à 2 semaines. Sans que le mécanisme derrière cet effet soit compris ».
« Or 2 semaines, c’est la période minimale qu’il faut pour que les antidépresseurs traditionnels commencent à agir. Il faut bien souvent beaucoup plus de temps que ça. Ce qui est un inconvénient majeur pour la prise en charge des malades présentant par exemple des risques élevés de suicide »,
relève le magazine.
Sciences et Avenir conclut donc que
« la compréhension du mécanisme d’action de la kétamine, qui par la mise en œuvre d’une cascade de réactions promeut la synthèse du BDNF, ouvre peut-être la voie à la mise au point d’un traitement «d’urgence» pour ces malades ».

22 06 11

Maladie d’Alzheimer : l’« errance des patients »
Le Monde 
Le Monde consacre une page à
« la disparue d’Alzheimer ». Le journal explique en effet que « Concepcion Prothais avait 82 ans. Malade, elle est morte [le 28 mai dernier dans le bois de Vincennes, près de Paris] après avoir «fugué» de son domicile [le 23 mai]. Ses proches dénoncent l’inaction de la police ».
Le journal livre le témoignage de ces derniers, qui ont effectué leurs propres recherches, mais observe : « Comment fouiller 1 000 hectares de bois, sans chiens pisteurs, sans véritable aide des forces de l’ordre, sans savoir-faire particulier ? ».
José Prothais, fils de la vieille dame, déclare : « Pour être recherché, il faut être sous tutelle ou sous curatelle. On avait signalé une «disparition inquiétante» mais elle ne tombait pas dans la bonne case ». Le Monde constate ainsi que « la famille a multiplié les démarches, a été baladée de commissariats en brigades ».
Le quotidien rappelle qu’« à Nantes, l’entourage d’un homme qui a «fugué» voici 4 mois remue ciel et terre pour alerter sur sa situation », et publie un entretien avec la présidente de France Alzheimer, Marie-Odile Desana.
La responsable de l’association constate que
« ce sont des situations assez caractéristiques. Il faut savoir que plus de la moitié des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont touchées par ce phénomène d’errance. […] Je m’élève contre ce terme de fugue. Ce n’est pas un départ volontaire, comme peut l’être la fugue d’un adolescent. Marcher permet aux malades de calmer l’angoisse liée à la maladie, et alors qu’ils sont dépendants pour tous les gestes du quotidien, c’est le dernier acte d’autonomie qu’il leur reste ».
Marie-Odile Desana ajoute que « même si on retrouve en général les personnes, il y a régulièrement des décès. […] Après 24 à 48 heures d’errance, la situation devient très problématique. […] Dans les établissements, les équipes évoquent souvent la question de la libre circulation des malades avec les familles. […] Cela mériterait un vrai débat sur ce qui est acceptable d’un point de vue éthique. Bien sûr, la société a le devoir de protéger ces personnes vulnérables, mais il ne s’agit pas d’un devoir d’enfermement et de limitation des libertés individuelles ».
« Peut-être qu’un peu de solidarité ne ferait pas de mal. […] Nous pourrions être plus vigilants quand nous croisons une personne âgée un peu perdue, ne plus hésiter à entrer en contact avec elle »,
poursuit la responsable.

30 06 11

« Les Français boivent moins chaque jour, mais sont plus souvent ivres »
La Croix 
C’est ce que retient La Croix du Baromètre santé 2010 de l’Institut national de prévention et de la santé et de l’Office français des drogues et toxicomanies. Le journal note ainsi que
« 5 millions de Français sont des buveurs quotidiens. Une consommation encore très masculine – parmi les hommes interrogés, 18% déclarent boire tous les jours, contre 6% des femmes – mais qui surtout ne cesse de chuter : en 1998, elle concernait 36% des hommes, puis 31% en 2000, 23% en 2005 ».
Le quotidien précise que « la consommation ponctuelle importante, c’est-à-dire le fait d’avoir bu au moins 6 verres en une même occasion, au moins une fois dans le cours de l’année, concerne désormais 52% des hommes et 21% des femmes. Et elle est en forte augmentation chez les jeunes femmes, de 18 à 25 ans : 42% en 2010, contre 30% en 2005 ».
« Le constat est le même pour les épisodes d’ivresse : 19% des personnes interrogées ont déclaré avoir été ivres au moins une fois dans l’année, contre 15% en 2005 »,
continue La Croix.
François Beck, responsable du Baromètre à l’Inpes, estime que
« nous sommes en train de glisser d’un modèle latin à un modèle anglo-saxon ou des pays nordiques. On constate que le vin à table n’est plus consommé de manière aussi systématique. C’est une victoire pour la santé publique ».

 


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