07 09 11

« On dort moins à 15 ans qu’à 11 »
Le Parisien
Le Parisien relève en effet que 
« lorsqu’ils ont classe le lendemain, les adolescents dorment en moyenne une heure et demie de moins à 15 ans qu’à 11 ans »,selon une enquête de l’Inpes menée auprès de plus de 9 200 collégiens.
Le journal précise que 
« cette baisse de temps de sommeil est compensée par des nuits plus longues lorsqu’il n’y a pas classe le lendemain. En 3ème, le temps moyen de sommeil à la veille d’un jour de classe est évalué 8 h 08, contre 9 h 49 minutes lorsqu’il n’y a pas cours le lendemain ».
Le Parisien observe que « l’étude montre aussi que la privation chronique de sommeil concerne un quart des jeunes de 15 ans. […] Si un manque ponctuel de sommeil se rattrape aisément, un manque chronique est en revanche «susceptible de favoriser, entre autres, des troubles de l’humeur et du comportement, l’hypertension artérielle, ainsi que l’obésité» ».

08 09 11

« Le cerveau des sexagénaires peut rivaliser avec celui des plus jeunes »
Le Figaro
Le Figaro note que 
« le cerveau des personnes âgées en bonne santé peut être aussi performant que celui des plus jeunes, mais ne mobilise pas les mêmes ressources », selon des travaux publiés dans Cerebral Cortex, menés par le Pr Oury Monchi, responsable de l’axe Neuroscience et vieillissement au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (Canada).
Le journal explique que 
« les chercheurs ont demandé à 14 personnes âgées de 18 à 35 ans et 10 âgées de 55 à 75 ans et en bonne santé de réaliser des exercices d’appariement de mots pendant qu’était scrutée leur activité cérébrale en neuroimagerie (IRM) fonctionnelle ».
« La finesse de l’expérience consistait à changer la règle d’appariement de façon impromptue pour observer le comportement du cerveau confronté à une situation inattendue. Et là, surprise ! Les stratégies diffèrent selon l’âge du cerveau »,
 poursuit le quotidien.
Le Figaro indique ainsi que 
« les jeunes réagissent aussitôt via deux circuits cérébraux différents : le premier pour décider une nouvelle stratégie (planification), le second pour la mettre à exécution (action) quand une nouvelle proposition d’appariement apparaît. Plus économe, le cerveau des sujets âgés ne mobilise pas immédiatement ces deux circuits cérébraux mais seulement quand la nécessité s’impose vraiment ».
Le Pr Monchi précise qu’« au final les performances chez les jeunes et les plus âgés sont très comparables », et remarque que « l’utilisation de circuits cérébraux complémentaires représente une forme de plasticité cérébrale qui peut faire office de compensation neuronale à la perte de structures liée à l’âge ».
« Néanmoins, les cerveaux vieillissants doivent mobiliser plus de ressources cérébrales que leurs cadets pour obtenir les mêmes résultats », 
note le journal.

« Comment l’IRM change notre vision du cerveau »
Les Echos
Les Echos observe sous sa rubrique 
« innovation » que « cela fait bientôt 40 ans que l’on peut «voir» à l’intérieur du crâne. Dans les années 1970, le scanner a permis d’obtenir les premières images, mais celles-ci étaient peu contrastées et irradiantes. C’est l’arrivée, 10 ans plus tard, de l’imagerie par résonance magnétique qui a véritablement ouvert les portes de l’exploration du cerveau avec des images de qualité ».
Le journal rappelle notamment que « l’IRM est aujourd’hui utilisée pour le diagnostic et le suivi des tumeurs, mais aussi de pathologies à composante inflammatoire comme la sclérose en plaques. […] Cette technologie est également très utile pour préciser le diagnostic en cas de suspicion de démence, avec l’identification d’éventuelles atrophies localisées ».
Les Echos ajoute que « l’IRM ne se limite plus aujourd’hui à la seule production d’images anatomiques. Grâce à des innovations apparues au cours des 20 dernières années, elle permet de mieux comprendre ce qui se passe à l’intérieur du cerveau en détectant différents types d’informations : composition chimique, débit sanguin, mouvement de l’eau ou consommation d’oxygène ».

« Enquête sur les pratiques des médecins face à la fin de vie »
Le Monde
C’est ce que titre Le Monde, qui consacre une page au sujet. Le journal observe que 
« la majorité des praticiens hospitaliers estiment que la loi Leonetti leur permet d’accompagner dignement leurs patients jusqu’à la mort ».
« Le cas du Dr Nicolas Bonnemaison, cet urgentiste de Bayonne soupçonné d’avoir pratiqué des euthanasies actives sur 7 patients en fin de vie, pose la question des pratiques des médecins dans l’accompagnement de la mort de leurs patients »,
 ajoute le quotidien.
Le Monde note que 
« selon les premiers éléments de l’enquête, l’urgentiste aurait agi seul, sans respecter la procédure collégiale voulue par la loi Leonetti. Une attitude qui tranche avec la grande majorité des accompagnements de fin de vie des praticiens hospitaliers qui s’appuient au contraire sur la loi pour encadrer leurs pratiques médicales ».
Le quotidien revient ainsi sur le « cadre législatif » en vigueur, relevant que « la loi Leonetti souffre d’être largement méconnue ». Le journal livre les témoignages de praticiens et rappelle que « dans tous les cas, le médecin ne doit pas se retrouver seul pour décider ».
Le Monde aborde toutefois une étude sur les morts aux urgences réalisée en 2005 par l’urgentiste Philippe Leconte, qui « montrait que dans 20% des cas, la décision, de limiter ou d’arrêter le traitement, avait été prise en solitaire ».
Le journal relève en outre : « Quant aux demandes claires d’euthanasie active, les hospitaliers affirment n’y être quasiment jamais confrontés ».

12 09 11

« Le gène de la paresse découvert »
Les Echos
Les Echos relaie une étude de chercheurs de McMaster (Canada) parue dans les 
Proceedings of the National Academy of Sciences, selon laquelle « les souris qui ne possèdent pas le gène AMPK se laissent aller à la paresse ».
Le journal précise que « ce sont deux gènes spécifiques qui semblent contrôler l’activité physique des rongeurs, en produisant la protéine AMP, présente dans les muscles. Pendant l’exercice, cette protéine augmente la réplication des mitochondries qui sont les centrales énergétiques de la cellule brûlant du glucose ».
Les Echos remarque ainsi qu’« alors qu’une souris normale peut parcourir des kilomètres, les souris sans AMPK restent pratiquement immobiles et commencent à grossir ».

13 09 11

« Le cerveau, une planète à conquérir »
Libération
Libération consacre un dossier au sujet, notant que 
« de chaque côté de l’Atlantique, des scientifiques lancent des programmes d’envergure afin de créer une version numérique de l’organe le plus complexe de l’évolution. Et de faire avancer la médecine ».
Le journal publie un reportage sur le 
Brain and Mind Institute de l’Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL), en Suisse, se penchant sur les travaux de son directeur, Henry Markram, qui « a pour ambition de percer les secrets de l’organe le plus complexe qui soit. Son défi : modéliser le cerveau qui contient cent milliards de neurones interconnectés ».
Libération revient ainsi sur le 
Human Brain Project, « vaste projet associant 12 autres partenaires dans 9 pays, [qui] a postulé auprès de la Commission européenne pour bénéficier d’un milliard d’euros sur 10 ans. Verdict en avril ».
Le quotidien observe qu’
« avancer dans la connaissance [du cerveau] permettrait de traiter de nombreuses maladies neurologiques (Alzheimer, Parkinson, schizophrénie, autisme, etc.), de réaliser des avancées en informatique, en robotique, et de développer de nouvelles générations de médicaments ».

« Sites web de santé et de bien-être : angoisse sans ordonnance »
Libération
Eric Favereau constate dans Libération que
 « les sites et les forums de discussion «santé bien-être» foisonnent sur le web » et fait savoir que « l’information y circulant vient d’être analysée par deux sociologues (de Télécom Ecole de management) ».
Le journaliste relève d’abord 
« l’importance du phénomène ». Les auteurs écrivent ainsi qu’« en France, plus d’un internaute sur trois visite une fois par mois un site Internet de santé bien-être, ce qui représente 16 millions de personnes ». 
Les deux sociologues évoquent aussi 
« le caractère anxiogène des informations échangées », notant que « l’internaute s’exprime souvent à la suite d’un diagnostic, principalement la nuit pour soulager son angoisse. Il projette son espace privé dans l’espace public de façon violente et crue, sans code ni médiation avec le destinataire du message, qui est souvent lui-même une personne fragilisée ».
Eric Favereau se penche en outre sur un 
« site très officiel qui vient d’ouvrir autour de la mort subite de l’adulte », où « on ne va rien vous épargner : en haut à gauche de la page d’accueil, un chiffre tourne, indiquant le nombre de morts subites depuis le début de l’année. Et de l’autre côté, les secondes qui défilent pour annoncer le prochain décès. Pour inquiéter, on ne fait pas mieux ».
« Ce site est assurément utile, mais pourquoi miser uniquement sur le dramatique ? »,
 s’interroge le journaliste.

14 09 11

« La fin de vie en état d’urgences »
Libération, La Croix, Le Monde
Libération constate que 
« comme le Dr Bonnemaison à Bayonne, le personnel soignant fait face à l’arrivée plus fréquente de personnes âgées proches de la mort et doit prendre rapidement des décisions délicates ». Le journal publie un reportage réalisé dans plusieurs services des urgences.
Eric Favereau observe ainsi que
 « les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses à mourir aux urgences. Rien n’a été conçu ni préparé pour. Parfois, elles restent sur des brancards, d’autres fois non. Tout cela n’est pas nouveau, mais c’est presque devenu la routine. Chaque équipe se débrouille, au gré des disponibilités et des tempéraments ».
Le journaliste interroge notamment le chef des urgences du CHU de Nantes, le Pr Philippe Lecomte, qui « comptabilise un décès de personne âgée par jour » et rappelle avoir « publié en 2010 la plus grosse étude multicentrique sur plus de 2 500 décès, dans 174 services d’urgences en France ».
Eric Favereau retient que « cette passionnante étude a rencontré peu d’écho, alors que les résultats sont impressionnants : la moyenne d’âge de la personne décédant aux urgences est de plus de 77 ans. Pour près de 80% des personnes décédées, une décision de limitation ou d’arrêt des traitements a été prise ; en clair, une décision d’euthanasie passive ».
« Pour 58% d’entre elles, cette décision a été discutée avec la famille ou des proches. En moyenne, la mort survient rapidement, dans les 7 heures suivant l’arrivée aux urgences »
, poursuit le journaliste.
Eric Favereau note que 
« souvent, au dernier moment, tout le monde panique. En maison de retraite, la seule aide-soignante présente va se sentir dépassée. Appelle le Samu. Alors, la personne mourante revient aux urgences, dans un état de grande fragilité clinique ». Le Pr Etienne Hinglais (hôpital Tenon, Paris) précise que « même dans un service aussi débordé que le nôtre, tout le personnel considère que c’est notre mission de nous en occuper. On essaye d’en faire une priorité ». Quant aux unités de soins palliatifs : « Il y a 6 mois d’attente. Alors, on s’en passe. Nous avons deux chambres seules, et on essaye de les accompagner dans la dignité ».
Eric Favereau ajoute que « d’autres aspects de l’étude du Pr Lecomte sont impressionnants, comme les décisions d’arrêts ou de limitation de traitements. Ces décisions ne sont qu’en partie collégiales, alors que la loi l’exige. […] Plus troublant, sur les 8% de patients en état de prendre part à la discussion sur la limitation de leur propre traitement, seulement un tiers d’entre eux y est effectivement associé. Quant à l’usage d’antalgiques puissants, dont un des effets est d’accélérer la fin de vie, pas de réponse ».
La Croix constate également que « de plus en plus de personnes âgées ont recours aux urgences, où certaines finissent leurs vies. Pour les urgentistes, la loi Leonetti est suffisante pour soulager et accompagner ces personnes ». Le journal remarque : « Comment faire la part des choses, autrement dit donner toutes ses chances au malade sans pour autant courir le risque de s’obstiner ? Un véritable défi dans des services soumis à de fortes contraintes : le patient n’est pas connu (ou rarement), sa famille n’est pas toujours présente et il faut agir vite… ».
Le quotidien revient en outre sur l’affaire de Bayonne, retenant que « les motivations du Dr Bonnemaison demeurent floues. S’il se défend d’être un «militant de l’euthanasie», le médecin a utilisé un curare mortel. Il aurait pris seul l’initiative d’abréger la vie de 7 patients ».
Le Monde consacre quant à lui une page aux « soutiens du Dr Bonnemaison », relevant que « les premiers à se manifester furent les collègues de l’urgentiste, très vite rejoints par les patients. […] Après cette première vague, sont arrivés les messages d’anonymes. Des personnes âgées de toute la France, «qui souhaiteraient rencontrer un Dr Bonnemaison», leur heure venue. Mais aussi des médecins, des infirmières confrontés à la fin de vie dans leur exercice ».
Le journal remarque cependant que 
« Nicolas Bonnemaison a beau être reconnu par ses pairs et être décrit comme disponible par ses patients, aux yeux du parquet de Bayonne, il est passible des assises ».

20 09 11

« Maladie d’Alzheimer : espoir et débat autour d’un médicament »
Le Parisien, La Croix
C’est ce que titre Le Parisien sur sa Une. Le journal indique ainsi sur une double page qu’
« une équipe française dévoile, à la veille de la Journée mondiale de lutte contre Alzheimer, les effets positifs d’un médicament ».
Le quotidien explique que le Pr Bruno Dubois (Pitié-Salpêtrière, Paris ; directeur de l’Institut de la mémoire et de l’Alzheimer) « dévoile des résultats étonnants. Ceux d’une étude qu’il a menée auprès de 174 personnes atteintes par la maladie à un stade précoce. Au bout d’un an, les personnes qui ont reçu [du donépézil] ont une réduction de 45% de l’atrophie de l’hippocampe, le centre de la mémoire de notre cerveau, cible de la maladie d’Alzheimer ».
Le Parisien remarque que « cette étude laisse espérer qu’on puisse enfin agir non plus uniquement sur les symptômes à un stade avancé, mais au tout début de la maladie, chez des patients plus jeunes qui pourraient voir leur maladie progresser beaucoup plus lentement ».
Le journal observe toutefois : « Ironie du sort, ce médicament de l’espoir n’est pas nouveau. C’est une molécule déjà très utilisée contre Alzheimer, que la Haute Autorité de santé, [dans le cadre d’une réévaluation de son «service médical rendu»], pourrait prochainement décider de ne plus rembourser à 100%. […] ».
« Les nouveaux résultats du donépézil contre la maladie d’Alzheimer vont-peut-être changer la donne sur cette question »,
 note le quotidien.
Le Pr Dubois remarque néanmoins qu’
« on n’a pas encore de traduction clinique de cette amélioration », Le Parisien précisant que « les personnes incluses dans cette étude n’avaient pas encore développé réellement de symptômes. Mais le neurologue estime que ce médicament, administré avant que les troubles de la mémoire ne soient trop envahissants, peut freiner considérablement le développement d’Alzheimer ».
Dans un entretien, le spécialiste déclare : « Nous voulons poursuivre à l’Institut de la mémoire nos travaux sur cette molécule. Et nous lançons un appel aux médecins pour qu’ils nous adressent des patients qui en sont encore à un stade précoce de maladie. Aujourd’hui, les généralistes ont un peu tendance à baisser les bras en se disant que les traitements ne sont pas efficaces. Il faut se mobiliser pour faire avancer la recherche ».
Le Parisien relève par ailleurs que « partout dans le monde, les équipes de chercheurs poursuivent leur course contre la maladie. De nouveaux gènes de prédisposition ont notamment été découverts, et de nombreux essais thérapeutiques sont en cours. Mais le plus grand espoir réside dans la mise en place d’un vaccin contre Alzheimer, qui montre déjà une efficacité sur les souris ».
« Actuellement, 7 ou 8 vaccins sont en préparation dans le monde et pourraient aboutir à des résultats d’ici 2 à 3 ans », 
conclut le journal.
La Croix consacre également un article à la maladie d’Alzheimer, notant que 
« des médecins regrettent le silence qui entoure les pathologies du vieillissement. […] Pour beaucoup, le témoignage de personnalités contribue à changer la représentation sociale de ces maladies ».

28 09 11

« Maladies mentales : les oubliées de la médecine et des pouvoirs publics ! »
Pour la Science, septembre 2011
C’est ce que note Pour la Science, qui relaie les résultats d’une étude du Collège européen de neuropsychopharmacologie (ECNP) sur 
« l’étendue, la gravité et le coût des maladies du cerveau ».
Michel Hamon, professeur de neuropharmacologie à l’Université Pierre et Marie Curie, à Paris, écrit que « les conclusions sont préoccupantes : plus de 30% des Européens souffrent d’une pathologie touchant le cerveau, et la prise en charge est notablement insuffisante. La société, les personnels de santé, les pouvoirs publics et les décideurs politiques doivent l’admettre : les maladies du cerveau représenteront le principal enjeu de santé publique du XXIe siècle ».
Le spécialiste précise « les principales pathologies identifiées » : « Les troubles liés à l’anxiété (et avec elle les différents types de phobie) sont les plus fréquents (14%), puis viennent les insomnies qui touchent 7% de la population, la dépression grave (6,9%), les troubles psychosomatiques (6,3%), la dépendance à l’alcool et aux drogues (4%), les troubles de l’attention avec hyperactivité (5% de la classe d’âge la plus jeune) et les démences (1% des 60-65 ans et 30% des plus de 85 ans) ».
Michel Hamon souligne en outre qu’« un tiers seulement des malades, toutes pathologies confondues, sont traités. Malgré l’existence de traitements pharmacologiques et psychothérapeutiques efficaces, la prise en charge est notablement insuffisante. On constate qu’un tiers des personnes concernées consultent un médecin, que moins de 20% consultent un médecin spécialisé dans les maladies du cerveau et que moins de 10% reçoivent un traitement adapté. Les maladies neurologiques sont les mieux traitées de toutes celles qui ont été répertoriées ».
« On constate aussi – et il serait pourtant aisé de modifier cet état de fait – qu’il se passe souvent plusieurs années (jusqu’à 20 ans) avant que le patient ne consulte un médecin pour la première fois »,
 continue le professeur de neuropharmacologie, qui en appelle à « une prise de conscience par la société et les pouvoirs publics que les recherches sur le cerveau, son fonctionnement normal et ses anomalies, doivent devenir une des priorités, si ce n’est la priorité ».

29 09 11

« Suicide des enfants : comprendre l’impensable »
Libération, La Croix, Le Parisien, Le Point numéro 2037
C’est ce que titre Libération, qui indique sur une double page qu’
« un rapport du neuropsychiatre Boris Cyrulnik, rendu aujourd’hui [au secrétariat d’Etat à la jeunesse], propose des pistes pour prévenir un mal tabou ».
Le journal note ainsi qu’« entre 30 et 100 enfants de moins de 15 ans se suicident chaque année, d’après les statistiques. Un nombre inférieur à la réalité, explique Cyrulnik : la force du tabou conduit à interpréter un certain nombre de passages à l’acte comme des «accidents» ».
Le quotidien ajoute que « l’âge de la première tentative s’abaisse. Chez les 16-25 ans, le suicide est la deuxième cause de mortalité », puis note que « le suicide reste lié à une impulsion plus qu’à une réflexion. Pulsion de mort, pas désir de mort. […] Impossible d’avoir la même prévention que pour les adultes, martèle Cyrulnik. Les médicaments psychotropes, très efficaces chez les adultes et même chez les adolescents, ne le sont pratiquement pas chez les enfants. Et les mécanismes du passage à l’acte sont incomparables ».
Libération explique notamment que « Boris Cyrulnik est partisan d’une approche systémique, sollicitant tous les domaines », ou encore note que « la plupart du temps, écrit Cyrulnik, «l’enfant à risque n’exprime qu’un ou deux indices à peine signifiants». Ces indices existent cependant : «Un très bon élève devient mauvais, une fille entourée d’amies s’isole dans sa chambre […]. Ils expriment des plaintes somatiques confuses : «Mal au ventre… mal à la tête» ».
« Pour que ces signaux ne passent plus inaperçus, Boris Cyrulnik insiste sur la mise en place de formations spécifiques, dans les métiers de la petite enfance. Et à l’école, où la souffrance est «fréquente» : 12% des enfants y sont très malheureux, et 18% ne s’y plaisent pas », 
poursuit le journal.
Le Parisien se penche aussi sur ce « premier rapport officiel sur le suicide des 5-12 ans », et publie un entretien avec Boris Cyrulnik, qui note que « le suicide chez l’enfant de moins de 12 ans est un phénomène sous-estimé et en augmentation ».
Le journal livre en outre la réaction du pédopsychiatre Marcel Rufo, qui se montre « très critique vis-à-vis du rapport ». Le spécialiste déclare : « La première chose sur laquelle nous ne sommes pas d’accord, c’est sur le concept de petite enfance. Un enfant de 6ème est déjà un préado. Si l’on englobe, comme il le fait, les suicides des enfants de 12 ans, alors les chiffres explosent. […] Mais si l’on parle du suicide chez le petit enfant, c’est-à-dire avant le collège, il n’y en a pas plus de 8 par an. Et dans ce cas, fallait-il faire un rapport gouvernemental ? Cela va faire peur inutilement aux parents ».
Le Point publie également un entretien avec Boris Cyrulnik, qui indique notamment que « les filles font 10 fois plus de tentatives, les garçons aboutissent plus »,tandis que Christian Flavigny, pédopsychiatre et psychanalyste, déclare dans La Croix qu’« il faut sensibiliser à la dépression de l’enfant ».

« Un lien entre somnifères et Alzheimer »
Le Figaro, Le Parisien
Le Figaro fait savoir que 
« le magazine Sciences et Avenir révèle que la consommation chronique de benzodiazépines (tranquillisants, somnifères) augmente le risque d’entrée dans la maladie d’Alzheimer, selon les premiers résultats d’une étude française » qui « a porté sur 3.777 sujets de 65 ans et plus, qui ont pris des BZD pendant 2 à plus de 10 ans ».
« Chaque année, en France, 16.000 à 31.000 cas d’Alzheimer seraient ainsi attribuables à ces traitements par benzodiazépines ou apparentés, et leurs génériques », 
note le journal.
Le Figaro souligne d’abord qu’
« environ 120 millions de boîtes sont vendues par an. La France consomme 5 à 10 fois plus de somnifères et d’anxiolytiques que ses voisins européens », puis indique que « le responsable de l’étude à paraître, le Pr Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste (Inserm/université de Bordeaux), estime que «cette affaire est une vraie bombe. Les autorités doivent réagir». D’autant que «cela fait 9 études, avec la nôtre, dont la majorité (6) va dans le sens d’une association entre la consommation sur plusieurs années de tranquillisants et somnifères et la maladie d’Alzheimer» ».
Le chercheur ajoute que « contrairement aux chutes et fractures occasionnés par ces traitements, les effets cérébraux ne sont pas immédiatement perceptibles, mais il faut attendre quelques années ».
« Si en épidémiologie, il est difficile d’établir un lien direct de cause à effet, dès qu’il existe une suspicion, il paraît normal d’agir et d’essayer de limiter les nombreuses prescriptions inutiles »,
 poursuit le Pr Bégaud.
Le quotidien précise que 
« la majoration du risque, 20 à 50%, peut paraître minime à l’échelle individuelle, mais pas à l’échelle de la population du fait de la consommation de ces traitements par les personnes âgées ».
Le Figaro note que « selon le Pr Bégaud, en gros 30% des plus de 65 ans consomment des BZD, ce qui est énorme, et le plus souvent de façon chronique. Or les prescriptions sont normalement limitées à 2 semaines pour les hypnotiques et 12 semaines pour les anxiolytiques. Pour autant, la façon dont agiraient les BZD sur le cerveau pour augmenter ce risque de démence reste un mystère ».


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