06 02 12
« La stimulation du cerveau aide à garder «toute sa tête» »
Le Figaro
C’est ce que remarque Damien Mascret dans Le Figaro, ajoutant que « l’entraînement cognitif pourrait aider à lutter contre la maladie d’Alzheimer ».
Le journaliste s’interroge : « Est-il vraiment utile de stimuler son cerveau ? Le précepte anglais «use it or lose it» («utilisez-le ou perdez-le») s’applique-t-il aux fonctions cérébrales ? Les travaux les plus récents permettent de répondre par l’affirmative à ces deux questions ».
Damien Mascret explique que « le concept de «réserve cognitive» s’est aujourd’hui imposé pour expliquer un phénomène qui a beaucoup intrigué les chercheurs. Pourquoi observe-t-on parfois des lésions cérébrales typiques de la maladie d’Alzheimer (plaques amyloïdes) dans le cerveau de patients décédés sans avoir jamais eu de symptômes de la maladie ? ».
Le journaliste cite notamment deux neuropsychiatres de l’université du New South Wales (Australie), Valenzuela et Sachdev : « Les personnes qui ont une grande réserve cognitive n’ont pas seulement un large répertoire de stratégies cérébrales conscientes ou inconscientes pour effectuer des tâches complexes, ils ont aussi un plus grand nombre de circuits neuronaux susceptibles de maintenir celles-ci, même lorsque le cerveau est agressé ».
« Autrement dit, un cerveau actif n’évite pas complètement la maladie d’Alzheimer, mais il y résiste plus longtemps, le cas échéant », précise Damien Mascret.
Le journaliste relève que « les scientifiques mettent beaucoup d’espoir dans les nouvelles technologies et les jeux cognitifs, dont le développement est exponentiel. […] De plus, les jeux permettent aussi parfois d’associer activité physique et mentale. Intéressant, lorsque l’on sait que le moyen le plus efficace à ce jour pour réduire le risque de déclin cognitif et de maladie d’Alzheimer est l’activité physique régulière ».
Damien Mascret rappelle ainsi qu’« une étude américaine publiée le 17 janvier dernier montrait même que faire du cybercyclisme – du vélo d’appartement devant un paysage obligeant à suivre une route tout en tentant de doubler d’autres cyclistes virtuels – était encore plus efficace que le vélo d’appartement classique pour lutter contre le déclin cognitif ».
Le journaliste ajoute que « le 23 janvier dernier, ce sont des chercheurs de l’université de Berkeley (Californie) qui franchissaient une étape supplémentaire en montrant que ceux qui avaient exercé toute leur vie des activités stimulantes pour le cerveau avaient moins de dépôts amyloïdes, donc de risque de maladie d’Alzheimer ».
« La dépression influencée par le niveau d’étude des parents »
Le Figaro
Le Figaro fait savoir qu’« un nouvel élément vient de s’ajouter à la liste déjà longue des phénomènes pouvant favoriser [la dépression] : la santé mentale à l’âge adulte serait influencée par le niveau d’études… des parents ».
Le journal relate ainsi un article publié dans Social Science & Medicine : « Amélie Quesnel-Vallée, médecin et sociologue à l’université McGill de Montréal (Canada) et Mike Taylor, sociologue à l’université d’État de Floride (États-Unis), ont passé au crible les données recueillies lors d’une vaste étude américaine, la National Longitudinal Survey of Youth 1979 ».
Le quotidien explique que cette étude « s’est intéressée à 12.686 hommes et femmes qui avaient entre 14 et 22 ans au moment de leur entrée dans l’étude en 1979. Ils ont eu un entretien annuel jusqu’en 1994, puis des rencontres biennales par la suite ».
« Les chercheurs se sont intéressés à quatre critères: le niveau d’étude des parents, celui des enfants, les revenus familiaux et les symptômes dépressifs. Résultat, plus le niveau d’éducation parental est élevé, moins leurs enfants à l’âge adulte risquent de souffrir de pathologies mentales », poursuit Le Figaro.
Amélie Quesnel-Vallée précise toutefois : « Nous avons aussi trouvé que ce résultat pourrait aussi être dû au fait que les parents avec un niveau élevé d’études tendaient à avoir des enfants eux aussi avec un bon niveau d’études, donc avec des métiers bien rémunérés ».
« D’où l’importance, estime-t-elle, de favoriser, pour toutes les couches de la population, l’accès à l’éducation », relève le journal.
08 02 12
« La hausse des suicides liés à la crise, une réalité ignorée »
Le Monde
Pascale Krémer se penche sur le sujet dans Le Monde. La journaliste note que « pour le Pr Michel Debout, psychiatre et professeur de médecine légale, il faut imputer à l’augmentation du chômage entre 2008 et 2011 un surcoût de 750 suicides et 10 780 tentatives ».
Pascale Krémer indique que « ces chiffres ne sont pas officiels. Ils n’ont pourtant rien de fantaisiste. Ce sont des estimations établies par le meilleur spécialiste en France du suicide ». Le Pr Debout précise à propos de ces « 750 suicides » : « Un chiffre très minoré, car je ne tiens compte que du facteur chômage. Or la crise a d’autres effets, précarité, surendettement, divorces, qui augmentent aussi le risque de passage à l’acte ».
Pascale Krémer observe que « si le Pr Debout a concocté ses propres statistiques, c’est qu’il est «très en colère» face à l’inaction des pouvoirs publics. Les chiffres les plus récents de l’Inserm sur le suicide datent de 2009, et ont été collectés en 2008. Ils dénombraient 10 500 suicides. […] Surtout, ces statistiques révélaient une inquiétante inversion de tendance ».
La journaliste explique qu’« alors que le nombre de décès par suicide baissait depuis 1987, les années 2008 et 2009 ont marqué un redémarrage à la hausse. […] Et ensuite ? Les chiffres 2010 ? 2011 ? Rien ».
Pascale Krémer note que « les statistique 2010 ne seront disponibles qu’à l’automne » et souligne que « pour le Pr Debout, il est temps de se mobiliser autour des «dégâts humains» de la crise ».
« Travailler trop nuit à la santé mentale »
Le Figaro
Le Figaro remarque que « le travail a un effet protecteur sur la santé mentale, mais dans certaines limites seulement ».
Le journal indique en effet qu’une étude britannique publiée dans Plos One « révèle que le surmenage n’est pas favorable à la santé mentale. Le risque de dépression est doublé chez ceux qui travaillent au moins 11 heures par jour par rapport à ceux qui y consacrent «seulement» entre 7 et 10 heures ».
Le quotidien explique que « les chercheurs ont analysé les réponses de plus de 2.000 employés de la cohorte britannique Whitehall II qui avaient répondu à des questionnaires détaillés à la fin des années 1990. Ils ont ensuite observé la survenue d’épisodes dépressifs chez ces derniers ».
Le Figaro précise qu’« au départ, aucun n’avait a priori de problème psychiatrique ni de trouble de l’humeur. […] Les résultats semblent robustes pour deux raisons. Tout d’abord, les chercheurs ont tenu compte d’autres facteurs de risque de dépression connus tels que l’âge, le statut marital, la consommation d’alcool ou le statut socio-économique ».
« Par ailleurs, ils confirment […] les conclusions de chercheurs norvégiens qui, en 2008, avaient retrouvé un taux élevé de dépression et d’anxiété chez 1.350 travailleurs surmenés. Une étude canadienne plus ancienne avait également montré un surcroît d’épisodes dépressifs chez les femmes (pas les hommes !) qui travaillaient plus de 41 heures par semaine par rapport à celles travaillant moins », poursuit le journal.
Le Figaro observe : « Autre culture, autres mœurs, des travaux menés par des compagnies d’assurances au Japon n’ont pas découvert de risque accru de souffrance mentale même avec des temps de travail déraisonnablement prolongés ».
Le journal relève qu’« en réalité, il semble que ce ne soit pas seulement le temps de travail qui influence le risque, mais également le type de labeur effectué. L’étude française de 2006, qui s’est penchée sur les liens entre type d’activité professionnelle et dépression, témoignait d’un risque un tout petit peu accru d’épisodes dépressifs pour les employés et les ouvriers par rapport aux cadres.
« Par ailleurs, le fait que l’exclusion du monde du travail aggrave les risques dépressifs n’est pas tellement surprenant : les sociologues ont bien démontré la valeur intégratrice et créatrice de lien social du travail », souligne le quotidien.
09 02 12
« Autisme : la neurobiologie discrédite la psychanalyse »
Le Figaro
Martine Perez note en effet dans Le Figaro que « grâce aux neurosciences, des stratégies de soins se dessinent, loin des concepts freudiens totalement dépassés ».
La journaliste revient sur « les premières recherches sur l’héritabilité de l’autisme menées dans les années 1970 », relevant qu’ainsi « la base des origines génétiques était jetée, anéantissant les théories psychanalytiques qui faisaient de l’enfant autiste la victime d’un trouble de la communication maternelle ».
Martine Perez rappelle que « depuis, plusieurs équipes dans le monde, notamment celle de Thomas Bourgeron en France, ont découvert une centaine de gènes en cause dans cette maladie aux multiples facettes et observé qu’un certain nombre d’entre eux induisaient des altérations de la transmission neuronale au niveau du système nerveux central ».
« Malgré cette évolution conceptuelle majeure au cours des dernières années, […] la France reste le dernier bastion des psychanalystes dans le domaine de l’autisme », observe la journaliste, ajoutant que « les thérapies comportementales, les stratégies éducatives, les soutiens psychologiques devraient désormais faire partie intégrante des soins ».
Martine Perez relève notamment que « pour le Dr Julie Grèzes, du laboratoire de neurosciences cognitives (Inserm) de l’École normale supérieure, il est plus que temps de tourner la page ». La praticienne déclare : « Cela fait 20 ans que l’on sait qu’il y a une racine biologique à l’autisme. Il y a suffisamment d’éléments neuroscientifiques pour arrêter de culpabiliser les mères ! ».
La journaliste se penche en outre sur les travaux du Pr Ouriel Grynszpan (Pitié-Salpêtrière, Paris), qui « travaille avec de nouvelles technologies de stimulation cognitive destinées à aider les enfants autistes à déchiffrer le jeu des expressions faciales subtiles, riches en informations, qui se passent dans la région des yeux ».
Martine Perez s’interroge : « Pourquoi la théorie de l’enfant autiste prisonnier de lui-même à cause de sa mère […] ne perdure-t-elle qu’en France? La réponse est à chercher d’abord chez les psychanalystes, rétifs à toute évaluation de leur pratique. Beaucoup sont restés sourds à la mise en évidence d’une forte composante génétique de la maladie qui, sans percer le mystère de ses causes, discréditait les modélisations psychanalytiques ». La journaliste précise toutefois que « quelques-uns restent ouverts à cette évolution ».
10 02 12
« La stimulation électrique du cerveau dope la mémoire »
Le Figaro
C’est ce que titre Le Figaro. Le journal observe en effet que des neurologues américains « viennent de réussir à doper la mémoire de 7 personnes en stimulant une zone précise de leur cerveau à l’aide d’électrodes implantées », selon des travaux publiés dans le New England Journal of Medicine.
« Ce concept n’est pas totalement nouveau, mais ces résultats sont très encourageants », relève le quotidien.
Le Figaro revient sur des travaux antérieurs réalisés chez des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, avec « une amélioration possible ou une réduction du déclin des fonctions cognitives pour certains patients », puis note que les chercheurs qui publient dans le NEJM « ouvrent une nouvelle étape en montrant que cette stimulation cérébrale peut aussi améliorer les processus de mémorisation y compris en l’absence de démence ».
Le journal explique qu’ils « ont travaillé avec 7 personnes atteintes d’épilepsie. Celles-ci étaient équipées d’électrodes situées dans l’hippocampe et/ou le cortex entorhinal, afin de comprendre l’origine de leurs crises convulsives ».
« Afin de tester l’impact d’une stimulation de ces zones, les chercheurs ont proposé à ces patients un jeu vidéo simulant des déplacements virtuels dans une ville avec des points de rendez-vous. Pendant que les patients se déplacent dans les rues, ils reçoivent des décharges électriques de très basse intensité, imperceptibles via les électrodes à certains moments du jeu. Au terme de l’exercice, ils sont invités à rejouer », indique le quotidien.
Le Figaro remarque que « les déplacements sont plus rapides et plus faciles pendant les phases où les patients ont été stimulés. Ils sont même capables de trouver des raccourcis montrant une amélioration de leur mémoire spatiale. Ces progrès sont perceptibles seulement en cas de stimulation du cortex entorhinal et n’ont pas été retrouvés avec l’hippocampe ».
Le Pr Bruno Dubois, directeur de l’Institut de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer à Paris, parle de « résultats intéressants. Ils précisent les structures impliquées dans l’acquisition de la mémoire et montrent que la stimulation pendant l’apprentissage favorise l’encodage de l’information c’est-à-dire son entrée dans le cerveau ».
Le quotidien ajoute que « pour les auteurs, ces données, bien que très préliminaires et reposant sur un faible nombre de patients, ouvrent la voie à de nouvelles solutions contre les troubles mnésiques. Elles suggèrent notamment que pour doper la mémoire, il faut privilégier la stimulation pendant les apprentissages et non de façon continue. Ces travaux pourraient être utiles notamment chez les patients débutant une maladie d’Alzheimer ».
13 02 12
« Autisme : les psys réduits au silence »
Libération
Libération remarque que « dans un rapport à paraître, la Haute autorité de santé retoque les pratiques psychanalytiques [dans la prise en charge de l’autisme]. Une première ».
Eric Favereau cite ainsi ce rapport, qui indique notamment que « l’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle ».
Le journaliste parle d’une « véritable bombe clinique », d’une « prise de position inédite », et observe que « la psychanalyse a toujours eu un rôle clé pour tenter de comprendre cette énigme humaine, et aider ces enfants – puis ces adultes -. […] Voilà que la psychanalyse, théorie de la parole, se voit condamnée au silence »,ajoutant que « la méthode clinique du «packing» est, elle, «interdite» ».
Eric Favereau note que « les qualificatifs ne manquent pas dans la planète psy pour dénoncer cette position des experts de la HAS », puis relève que « la HAS savait que ses recommandations étaient attendues, l’autisme étant devenu, depuis quelques années, un champ de bataille. Des associations de parents, se sentant maltraités et culpabilisés à outrance, ont lancé une offensive. Avec pour seul objectif : casser tout lien entre autisme et psychiatrie ».
« La HAS a choisi. Reconnaissant que la quasi-totalité des prises en charge ne sont pas évaluées, elle a décidé néanmoins d’en exclure certaines. Quitte à mettre le feu dans un univers qui a pourtant sacrément besoin d’écoute et d’accompagnement », continue le journaliste.
« L’alchimie de la conscience bientôt dévoilée »
Les Echos
Alain Perez note dans Les Echos que « les chercheurs commencent à décrypter les mécanismes biochimiques qui façonnent les comportements chez les animaux et les humains ».
Le journaliste se penche sur « la publication dans Science de travaux, accompagnés d’une vidéo spectaculaire, [qui] ont obtenu un franc succès dans la communauté des neuroscientifiques et un triomphe dans la confrérie des rats de laboratoire. Tom est le premier rongeur du monde ayant spontanément volé au secours de son prochain sans en tirer aucun profit ».
« Le rat altruiste est devenu un héros sur Internet », poursuit Alain Perez, qui note que cette expérience, dans laquelle le valeureux Tom délivre son camarade enfermé dans une cage en verre, « démontre que les rats ressentent le malheur des autres ».
Le journaliste indique que « le singe reste le meilleur modèle pour comprendre la biologie des émotions et des sentiments. Récemment, des chercheurs de l’université Duke en Caroline du Nord ont réalisé une expérience sur des macaques qui laisse songeur. En administrant par voie nasale de l’ocytocine à des bébés singes, ils ont déclenché chez ces derniers des réactions d’affections touchantes ».
« Cet essai démontre également que l’hormone de l’amour est capable de voyager du nez au cerveau, ce qui simplifie considérablement son usage thérapeutique éventuel. Les chercheurs envisagent maintenant de traiter certains troubles du comportement, comme l’autisme ou la schizophrénie, avec cette hormone médicament. Les patients sélectionnés disposeront de nébulisateurs individuels et pourront renifler «l’hormone du bonheur social» en cas de crise », relève Alain Perez.
Le journaliste s’interroge : « Qu’en est-il chez l’homme, qui doit gérer une centaine de types différents de neurones ? Pour le biologiste Jean-Pierre Changeux, il «existe une carte chimique de notre cerveau et chaque cellule nerveuse possède sa propre signature». Pour le chercheur Idan Segev, de l’université hébraïque de Jérusalem, connu pour ses travaux sur le cerveau artificiel (programme Blue Brain), c’est simple : «Nous sommes des machines. N’oubliez pas cela, des machines électriques et chimiques» ».
« La route est encore longue pour comprendre ces phénomènes », remarque toutefois Alain Perez.
14 02 12
« Une équipe soignante au chevet des enfants violents »
La Croix
La Croix publie un reportage au CHU de Saint-Étienne, notant que Maurice Berger, à la tête du service de pédopsychiatrie, « vient de publier un livre sur la prise en charge de jeunes enfants au comportement particulièrement violent ». (Soigner les enfants violents, éditions Dunod)
Le journal indique que « créée en 1998, l’unité d’hospitalisation à temps complet accueille actuellement six enfants de 7 à 11 ans. Ceux-ci, très tôt victimes de maltraitances, tentent ici de se reconstruire ».
La Croix explique ainsi que « la prise en charge de ces enfants victimes devenus bourreaux est le fruit d’un long travail de recherche, nourri de l’expérience clinique de personnels aguerris. […] Elle se fonde sur une approche individualisée : 16 infirmières se relaient jour et nuit auprès des enfants qui restent, en moyenne, 1 an dans l’unité. Pour chacun d’entre eux, le médecin et l’équipe – où travaillent aussi des psychologues, des orthophonistes, des psychomotriciens -, établissent un «cadre thérapeutique» qui fixe «les limites ainsi que les possibilités ou les interdits signifiés à l’enfant au cours de son hospitalisation» », selon Maurice Berger.
Ce dernier ajoute : « Quand j’ai créé l’hôpital de jour, en 1979, seul 1% des enfants suivis ici étaient violents. Aujourd’hui, ils sont 30% ». La Croix relève ainsi que le praticien, « convaincu que le problème va croissant, appelle à une refonte du système de la protection de l’enfance ».
« Autisme : les psys évincés par la HAS »
L’Humanité, Libération
C’est ce que titre L’Humanité, qui constate à son tour que « dans son dernier rapport, la HAS rallie le camp des comportementalistes ».
Le journal évoque le « mauvais film auquel assistent depuis quelques mois, désemparés, les défenseurs d’une prise en charge plurielle de l’autisme. Les tensions qui les opposent aux partisans du «tout comportemental» ne datent pas d’hier, mais le débat scientifique cède aujourd’hui la place à une tentative d’éradication pure et simple de la psychothérapie institutionnelle et de la psychanalyse ».
L’Humanité se penche ainsi sur ces associations de parents d’autistes, qui « font du lobbying auprès des pouvoirs publics en saturant le débat médiatique ».
Le quotidien livre la réaction du Collectif des 39, qui estime que « le scientisme est à l’œuvre » et évoque « une forte offensive idéologique pour ramener la psychiatrie dans la champ de la neurologie et faire disparaître cette autonomie acquise en 1968 ».
Libération revient sur le sujet et livre les propos de Daniel Karlin, qui a réalisé dans les années 1970 la série documentaire « Un autre regard sur la folie », et qui note que « l’énigme de l’autisme a toujours suscité de violentes réactions ».
Le réalisateur ajoute : « Je n’ai jamais entendu Bettelheim dire qu’il fallait interdire aux neurologues ou aux biologistes de s’intéresser à l’autisme. […] On risque d’aller vers de graves déconvenues, à exclure ainsi une thérapie qui a amélioré le sort de millions d’êtres humains ».
Suite à son article d’hier, Libération livre par ailleurs la réaction de la HAS, qui « a regretté sans pour autant les démentir, que «les phrases citées se révèlent hors contexte ou inexactes au regard de la version actuelle du document» ».
16 02 12
« Un rapport alerte sur la sexualité des adolescents »
La Croix, Le Parisien, Libération, Les Echos
La Croix observe en effet qu’« en 2009, près de 12 000 IVG ont été enregistrées chez les 15-17 ans. Un rapport remis ce matin à Jeannette Bougrab, la secrétaire d’État à la Jeunesse, dénonce une «irresponsabilité collective» ». Le quotidien précise que le texte paraît également en librairie. (Et si on parlait de sexe à nos ados ?, éditions Odile Jacob)
Le journal note que « le constat est sévère. […] Le rapport est un cri d’alarme sur la question de la sexualité des adolescents ».
La Croix relève en outre que ses auteurs, les gynécologues Israël Nisand et Brigitte Letombe et la psychologue Sophie Marinopoulos, constatent que « la pornographie éduque nos enfants. […] Près de 3 garçons sur 4 et plus d’une fille sur 2 ont commencé à consommer de la pornographie avant l’âge de 14 ans ».
Israël Nisand ajoute : « C’est un véritable drame que l’on ne veut pas voir », La Croix évoquant les « conséquences de ce contact précoce à la pornographie : difficulté à construire une relation amoureuse stable, bouleversement du rapport homme-femme […] ».
Le journal note que « parmi les 18 propositions du rapport, les auteurs préconisent qu’aucune image pornographique ne puisse être visionnée sans donner son numéro de Carte bleue. Ils se prononcent également pour une forte taxation de l’exploitation et de la vente ».
Libération consacre une page à ce rapport. Le journal observe que « le nombre d’IVG [est] toujours en hausse chez les mineures, faute de prévention » et indique que Jeannette Bougrab « propose la gratuité et la confidentialité de la contraception ».
Le Parisien livre un entretien avec Israël Nisand, qui remarque aussi que « les mineurs doivent avoir accès à une contraception gratuite » et note que « la situation est extrêmement préoccupante et les politiques d’une frilosité effrayante ».
Les Echos relève de son côté : « Rendre la contraception gratuite pour les mineurs, le sujet fait débat au gouvernement ». Le journal note en effet que « le ministère de la Santé estime qu’il « n’est pas nécessaire de passer par la loi », a indiqué l’entourage de la secrétaire d’Etat Nora Berra ».
Le quotidien relaie en outre des précisions de la chercheuse Nathalie Bajos (Inserm), qui « nuance quelque peu les choses. D’une part, les chiffres ont un peu baissé depuis 2006. De plus, « ces chiffres en eux-mêmes n’ont pas grand sens. Ce qu’il faut regarder, ce sont les taux d’IVG car tout dépend du nombre de femmes concernées » : on comptait 10,4 avortements pour 1.000 jeunes de 15 à 17 ans en 2009, contre 11,2 en 2006 et 9 en 2001. […] Quant au rôle de la pornographie, elle estime que « ce n’est pas si simple » car « les jeunes savent que c’est du cinéma » ».
20 02 12
« A Créteil, la justice débordée par l’afflux de patients en psychiatrie »
Les Echos
Les Echos relève en effet qu’« à Créteil [Val-de-Marne], la justice est débordée par l’afflux de dossiers d’hospitalisations sans consentement, depuis le vote d’une loi qui contraint tribunaux et hôpitaux à une union forcée ». Bernard Seltensperger, juge des libertés et de la détention, déclare ainsi que « la situation est devenue intenable ».
Le quotidien explique que « depuis juillet, les patients internés en psychiatrie à la demande d’un tiers ou du préfet doivent être systématiquement présentés avant le 15e jour de leur hospitalisation à un JLD, qui peut maintenir la mesure, prononcer une mainlevée ou requérir une expertise ».
« Contestée lors de son adoption, la réforme se heurte aujourd’hui à des obstacles. Certains hôpitaux ne peuvent assurer le transport de patients parfois dangereux vers les tribunaux. De leur côté, des juridictions déjà surchargées croulent sous de nouvelles audiences », note Les Echos.
Le journal indique que « le premier président de la Cour d’appel de Paris Jacques Degrandi a écrit au Garde des sceaux en octobre pour certifier que le tribunal n’était pas « en mesure de fonctionner de manière efficiente ». La raison est simple : le Val-de-Marne abrite 7 établissements psychiatriques, dont l’un des principaux en France, l’hôpital Paul-Guiraud de Villejuif. « J’ai parfois jusqu’à 17 dossiers par jour », déplore le juge Seltensperger entre deux dossiers ».
De son côté, Me Kristel Lepeu qui, « avec d’autres confrères, espère aller en cassation pour faire préciser la jurisprudence », remarque : « Les juges statuent sans avoir vu les patients. C’est contraire à l’esprit de la loi et aux règles du contradictoire ».
Les Echos ajoute que « c’est au nom du « processus de soin » que l’hôpital Paul-Guiraud refuse de transférer les patients ». Son directeur, Henri Poinsignon, note que « la première réaction quand ils arrivent au tribunal c’est « mais je n’ai rien de fait de mal ». Les conséquences sont imprévisibles ». Le journal relève que « selon lui, la solution réside dans les « audiences foraines », délocalisées dans les hôpitaux, qui ont déjà cours dans certains départements ».
« C’est totalement inenvisageable à Créteil alors que la réforme se fait pour le moment à moyens constants », observe pour sa part Gilles Rosati, le président du tribunal, « qui songe à utiliser la visio-conférence ».
Les Echos remarque qu’« à Créteil, la surcharge d’activité oblige également à quelques subterfuges. Quand les délais de saisine sont dépassés, le juge n’a d’autre choix que de prononcer des mainlevées qu’il faut aussitôt neutraliser par une nouvelle décision d’internement ».
Le journal note qu’« à la Chancellerie on assure que la réforme constitue un « progrès incontestable » pour les patients », Bruno Badré, porte-parole du Garde des Sceaux, déclarant : « On est conscient qu’il faut des moyens supplémentaires mais nous sommes dans une phase transitoire ».
« Subsiste la question de la difficile cohabitation entre justice et hôpitaux », poursuit le quotidien.
23 02 12
« Le chien est vraiment le meilleur ami de l’homme »
Les Echos
« Laissez tomber les antalgiques et passez du temps avec un chien », remarque Les Echos. Le journal indique en effet que selon une étude parue dans Pain Medicine, « la présence d’un chien dans la salle d’attente pour les consultations de douleurs chroniques réduit la perception de cette dernière de 2 points sur l’échelle de 0 à 10 qui la mesure chez 25% des patients ».
« Leur niveau de stress mesuré par les hormones associées est aussi en chute avec une hausse corrélative des niveaux d’endorphines. Enfin, une baisse de 20% de la fatigue a aussi été rapportée », indique le quotidien.
Les Echos précise que « ces résultats ont été obtenus en comparant l’état de 295 patients souffrant du dos ou de fibromyalgie ayant interagi avec le chien présent dans la salle d’attente comparés à 95 patients installés dans une salle d’attente classique ».
Les auteurs de l’étude écrivent que « la présence d’un chien ne résout pas tout mais c’est une configuration qui devrait être beaucoup plus systématiquement exploitée ».
« Les antidépresseurs chez l’enfant en débat »
Le Figaro
Le Figaro note que « depuis quelques années, la prescription [d’antidépresseurs] chez les enfants fait l’objet d’une mise en garde sérieuse, certaines études ayant mis en évidence un risque de suicide accru chez ceux ainsi traités ». Le quotidien indique cependant qu’« une nouvelle étude américaine publiée le 6 février dans The archives of General Psychiatry se veut plus rassurante ».
Le journal explique que « les auteurs ont réétudié quatre essais cliniques portant sur l’administration de fluoxétine chez des enfants et des adolescents et montrent […] qu’il n’y a finalement pas de relation significative entre ce traitement et les idées et comportements suicidaires chez les 7-18 ans, même en cas d’efficacité du médicament sur les symptômes dépressifs ».
Le Figaro retient ainsi qu’« aucune étude ne permet aujourd’hui de prouver le lien de cause à effet entre un antidépresseur et le risque suicidaire ».
Le Pr Marie-Michèle Bourrat (Limoges), présidente de la Société française de psychiatrie de l’enfant, de l’adolescent et des disciplines associées, précise néanmoins qu’« il est déconseillé de prescrire un antidépresseur en première intention à un mineur, notamment en raison des effets indésirables de ces molécules : risque cardiaque, céphalées, insomnies, désinhibitions, etc. ».
Le Pr Jean-Philippe Raynaud, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Toulouse, note de son côté que « c’est tout un ensemble de mesures de soins et d’accompagnement, pouvant inclure le traitement antidépresseur, qui va créer des conditions de sécurité et de confiance, pour essayer de prévenir au mieux les éventuels risques de passage à l’acte ».
Le Figaro observe toutefois que « cette nouvelle étude ne serait pas dénuée de critiques » et cite le Pr Maurice Corcos, chef du département de psychiatrie de l’adolescent à l’institut Montsouris (Paris), qui remarque : « C’est une erreur scientifique d’intégrer dans un même échantillon des jeunes de 7 à 18 ans. Les enfants et les adolescents ont des comportements et des réponses très différentes aux traitements et chaque individu réagit lui-même de façon indépendante à la maladie ou à sa prise en charge au sein de chaque tranche d’âge. Chez la personne âgée, la dépression est un facteur de risque majeur de suicide mais chez l’adolescent c’est beaucoup plus complexe. Les facteurs individuels psychologiques et environnementaux sont prédominants ».