04 02 13
« La recherche sur l’embryon pourrait être autorisée dès le printemps »
La Croix
Marine Lamoureux relève dans La Croix que « la proposition de loi sénatoriale levant le principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon sera discutée le 28 mars à l’Assemblée. La députée Dominique Orliac, nommée rapporteur, estime qu’un vote conforme est «possible», ce qui conduirait à une adoption rapide du texte ».
La journaliste note qu’« on observe un silence assourdissant sur ce qui représenterait pourtant un bouleversement important de notre droit de la bioéthique. […] Que dit le texte ? Il lève tout d’abord le principe de l’interdiction – assortie de dérogations – jusque-là en vigueur afin de respecter la spécificité de l’embryon humain, qui ne peut être assimilé à un matériau de laboratoire. Il précise que la recherche sur l’embryon ou les cellules souches embryonnaires peut être autorisée si le projet a une «pertinence scientifique», une «finalité médicale» et que, en l’état actuel des connaissances scientifiques, la recherche ne peut être menée autrement ».Dominique Orliac évoque ainsi « de larges espoirs thérapeutiques, aussi bien en cancérologie que pour les maladies dégénératives ou le diabète ».
Marine Lamoureux note que « si les députés optent pour un vote conforme à celui du Sénat, le texte pourra être définitivement adopté au printemps », et livre la réaction de la Fondation Jérôme-Lejeune, qui estime pour sa part qu’une « transgression majeure touchant le respect de l’être humain sera gravée dans le marbre »
05 02 13
« Suicide, une prévention en panne »
La Croix
C’est ce que note La Croix, qui relève sur une page que « pour le lancement des 17es Journées nationales de prévention du suicide, aujourd’hui, l’Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS) a choisi le thème du «rôle des entourages». Elle déplore le manque de volonté politique et de moyens financiers pour mettre en place une stratégie de prévention efficace ».
Le journal constate ainsi que « contrairement aux autres morts violentes, sur la route notamment, ni le nombre de suicides (environ 10.500 par an) ni celui des tentatives (200.000 par an) n’ont baissé ces dernières années ». Françoise Facy, présidente de l’UNPS, remarque qu’« on sait ce qui marche. Mais ce sont des stratégies complexes à mettre en place. Il n’y a pas de boîte à outils ni de solutions toutes faites ».
La Croix relève qu’« actuellement, les associations assument l’essentiel de la prévention. […] Elles sont connues du grand public et ont développé un véritable savoir-faire pour aider les personnes vulnérables. […] En associant les communes, les médecins et les associations, les Centres locaux d’information et de coordination ont permis de relayer les messages de santé publique et de prendre en charge des personnes en souffrance ».
« Pourtant, déplore Philippe Carette, psychothérapeute et directeur du centre Recherche et rencontres, beaucoup de Clic ont fermé ces dernières années », note le journal. Françoise Facy déclare ainsi : « On a tellement peu le souci de la prévention du suicide et de culture de l’évaluation que, même quand quelque chose marche, on ne le pérennise pas ». « La faute, selon elle, à un manque de volonté politique », poursuit La Croix, qui ajoute que « l’UNPS réclame en vain, depuis des années, la création d’un comité interministériel de lutte contre le suicide et son corollaire : le déblocage de moyens ».
Le quotidien précise enfin que « deux grands types de besoins apparaissent insuffisamment pris en compte. La formation des professionnels médico-sociaux [et la prévention de la récidive]. Car les taux de récidive de suicide sont importants : en moyenne, 22% des hommes et 35% des femmes ayant fait, un jour, une tentative de suicide recommencent plus tard dans leur vie ».
06 02 13
« Drogue : Matignon donne son feu vert à une salle de consommation à Paris »
Le Parisien , Le Figaro , La Croix
Le Parisien indique en effet que le Premier ministre « a donné son feu vert pour tenter l’expérience d’une salle de consommation de drogue à Paris ». Le journal note que « c’est la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies) qui est chargée de la mise en place de cette expérimentation, avec le ministère de la Santé. Matignon n’a toutefois pas précisé de calendrier de mise en œuvre, ni le lieu d’implantation de cette salle dans la capitale ».
Le Parisien remarque que « Bertrand Delanoë, le maire de Paris, s’est «réjoui» du feu vert donné par Matignon. Rémi Féraud, le maire du Xe arrondissement favorable à l’ouverture d’une salle de consommation près de la gare du Nord, s’en est également félicité ». Thierry Brigaud, président de Médecins du Monde, déclare pour sa part que « c’est une très bonne nouvelle, on va se mettre au travail. […] Une étude de l’Inserm montre que ces salles sont nécessaires, et en Espagne, à Bilbao, MDM a montré que c’était un dispositif intéressant pour les usagers et le voisinage ».
Le journal note toutefois que « du côté des riverains de l’«Association Vivre Gares du Nord et Est», c’est l’inquiétude qui prédomine face aux risques de regroupement «du trafic, des dealers» ».
Le Figaro constate également que « le gouvernement veut ouvrir une salle de shoot à Paris ». Le quotidien indique qu’« un premier site expérimental pourrait être créé près de la gare du Nord », mais remarque que « la polémique s’annonce violente ». Le journal évoque l’exemple suisse, qui « ne fait pas l’unanimité en France chez les médecins en charge d’addiction, de toxicologie ou de psychiatrie. Certains estiment que ce type de centres s’inscrit dans le cadre de la réduction des risques sanitaires, en limitant la propagation du VIH et de l’hépatite C. Faux, répondent d’autres médecins. […] Par ailleurs, les salles de shoot posent des questions en terme de droit. Des médecins s’interrogent sur la responsabilité du personnel encadrant les salles en cas de décès d’un toxicomane après un surdosage ».
« Autre question, comment justifier juridiquement la mise en place de structures autorisant la consommation d’un produit sur un lieu donné, alors que partout ailleurs, cette même substance est illicite ? », poursuit Le Figaro, qui évoque en outre des « riverains inquiets et des élus d’opposition en colère ».
La Croix évoque également le sujet, rappelant qu’« actuellement illégales en France, ces salles de consommation sont destinées aux toxicomanes de rue, précarisés et en rupture. Elles doivent leur permettre de consommer leurs propres produits dans de bonnes conditions d’hygiène et sous supervision de personnels de santé et de réduire les troubles à l’ordre public ».
« Marisol Touraine avait promis l’an dernier de telles expérimentations. Plusieurs villes, de gauche comme de droite, s’y étaient montrées favorables ou avaient même déposé des dossiers complets : Paris, mais aussi Grenoble, Marseille, Bordeaux ou Nancy. Les noms de Toulouse ou Strasbourg avaient aussi été évoqués », continue le journal.
07 02 13
« Bipolaire – Le nouveau mal du siècle »
Le Nouvel Observateur
C’est ce que titre Le Nouvel Observateur sur sa Une. Le magazine publie un dossier sur le sujet, constatant que « ces troubles de l’humeur sont de plus en plus répandus. Et envahissent les films, les séries télé et Internet ». L’hebdomadaire parle de « nouveau mal de l’époque, le « bipolaire style ». De Jim Carrey à Winona Ryder en passant par Kim Novak ou Catherine Zeta-Jones, certaines stars font leur « coming out » psychiatrique. […] Comme s’il était question d’une fantaisie de l’humeur, source de talent, les internautes multiplient les diagnostics post mortem : Napoléon, Van Gogh, Nietzsche… ».
« Certains décrivent par le menu leurs fluctuations d’humeur sur des sites dédiés au sujet, ils se déclarent bipolaires, c’est mieux qu’avouer sa peine, son instabilité. D’autres s’en vantent, comme s’il s’agissait d’une chance. Ainsi promus, « les troubles bipolaires sont devenus un mode d’existence », dit le psychiatre Thierry Haustgen », continue Le Nouvel Observateur.
Le magazine relève que « présentés ainsi, ces troubles psychiatriques deviennent tendance », le Dr Haustgen notant que « les personnes bipolaires ont maintenant leurs associations, leurs fondations, leur marketing pharmaceutique, leurs programmes de recherche, leurs manuels de savoir-vivre. […] On parle carrément de 5 à 10% de la population touchée ». Le psychiatre estime toutefois que « seul 1%, soit 500.000 personnes [en France], est véritablement atteint ». « Et, selon lui, 30% d’entre elles ont tenté de se suicider, alors que 10% y sont parvenues », indique l’hebdomadaire.
Le Nouvel Observateur rappelle que « les mots ont changé en 1980. Quand le «DSM», «Manuel diagnostique et statistique des Troubles mentaux» (publié par la Société américaine de psychiatrie), a remplacé le terme de «psychose maniaco-dépressive» par «troubles bipolaires». Dans cet emballage, la maladie euphémisée pouvait renaître. L’industrie pharmaceutique se tenait dans les starting-blocks avec ses nouveaux médicaments prêts à «stabiliser» nos humeurs ». « On parle désormais d’un large «spectre bipolaire» pour recouvrir des troubles qui vont du syndrome maniaco-dépressif à la cyclothymie en passant par un prétendu «trouble bipolaire subliminaire». Le risque de psychiatrisation de tous nos tremblements d’âme est donc bien là », continue l’hebdomadaire.
Le Nouvel Observateur livre des témoignages de patients, et s’interroge : « Maladie réelle ou dérive ? Certains psychiatres s’acharnent aujourd’hui à débusquer la maladie chez les bébés et les vieillards… Un surdiagnostic préoccupant. […] Sous la pression de l’industrie pharmaceutique, ce concept de bipolarité infantile s’est répandu, au moins aux Etats-Unis. […] Or il se trouve que la plupart des innovations chimiques concernant le trouble bipolaire sont inutiles, voire nuisibles : leur efficacité est semblable à celle des placebos, ne s’en distinguant que par leurs effets secondaires. De l’avis de nombreux médecins, le seul médicament efficace reste le vieux carbonate de lithium ».
Le magazine évoque aussi le sous-diagnostic, qui « constitue un problème dans la mesure où davantage de précocité permettrait d’appliquer des thérapies préventives », ou encore publie un entretien avec Christian Gay, psychiatre à la clinique de Garches, qui rappelle qu’« un bipolaire peut mener une vie normale ».
« «Salles de shoot» : les leçons des expériences étrangères »
Le Figaro , Libération , La Croix
Le Figaro revient sur le « feu vert [du gouvernement] pour tenter l’expérience d’une salle de consommation de drogue à Paris », et se penche sur « les leçons des expériences étrangères. […] Six pays européens, l’Australie et le Canada ont mis en place des lieux permettant aux usagers de drogues par injection de se piquer dans de bonnes conditions d’hygiène. Avec des résultats plus ou moins concluants ».
Le journal note qu’« il existe dans le monde un retour d’expérience important depuis la mise en place de la première structure de ce type, en Suisse, en 1986. Entre la fin des années 1980 et le début des années 2000, l’Allemagne, les Pays-Bas puis l’Espagne développent petit à petit un réseau de centres. […] En 2004, on dénombre un total de 62 centres dans ces 4 pays. En 2005, la Norvège met en place à Oslo son premier service d’injection supervisée, suivi l’année suivante par le Luxembourg ».
Le Figaro précise que « ces campagnes sont différentes dans leurs objectifs […] et dans leurs conditions d’application. […] Les nombreux rapports existants permettent toutefois d’apporter quelques réponses rassurantes aux grandes interrogations liées aux conséquences de leur implantation. Tout en soulevant quelques doutes quant à leur efficacité ».
Le journal se penche ainsi sur « les aspects positifs » : « pas d’augmentation de l’utilisation de drogues », « diminution des nuisances sans augmentation de la délinquance autour des centres », « impact positif sur les pratiques d’injection », et sur « les doutes soulevés » : « pas d’incidence avérée sur la réduction du nombre d’usagers touchés par le VIH ou l’hépatite C », « difficulté de mise en place et d’acceptation par la collectivité », « développements ponctuels de trafics à petite échelle ».
Le Figaro retient donc que « le retour d’expérience européen montre un impact globalement positif des centres d’injection supervisée. Pour autant, les médecins français n’en veulent pas. Le Conseil national de l’Ordre a notamment fait part en avril 2011 de sa réserve en prenant position contre les salles d’injections supervisées qui «lèveraient un interdit» et «cautionneraient l’utilisation de drogues illicites par le corps médical». L’Inserm note de son côté qu’ils ne peuvent constituer qu’«une mesure complémentaire» devant répondre à «des besoins identifiés» ».
La Croix note aussi qu’« une première salle de consommation de drogue va ouvrir à Paris », et remarque que « ce dispositif, qui divise les élus comme les professionnels de santé, provoque la colère des riverains du 10è arrondissement de Paris ». Libération relaie pour sa part les « réactions très vives dans l’opposition », citant des propos de responsables politiques : « défaire morale », « empoisonnement assisté », « dénaturation totale de la société »...
11 02 13
« Bien manger pour mieux dormir »
Le Figaro
Le Figaro fait savoir que « pour la première fois, une vaste étude américaine montre qu’une alimentation diversifiée favorise une bonne quantité de sommeil ». Le journal précise que ce travail a été mené auprès de « 4 500 Américains soumis à une enquête nationale réalisée en 2007 et 2008 », et relève que « c’est parmi le groupe de personnes dont la durée de sommeil est optimale (7 à 8 heures par nuit) que l’alimentation est la plus variée. […] L’étude montre que les très petits dormeurs ont aussi tendance à manger moins de glucides (pains, pâtes, pommes de terre…) et de lycopène (un micronutriment présent dans la tomate) que les autres ».
Le Pr Michael Grandner, qui a coordonné ce travail au Centre d’étude du sommeil et de neurobiologie circadienne à l’université de Pennsylvanie, indique ainsi que« la première conclusion que l’on peut tirer de cette étude est tout simplement que nos habitudes alimentaires et de sommeil sont liées ».
Marta Garaulet, professeur de physiologie à l’université de Murcie (Espagne), note pour sa part : « On sait que les petits dormeurs mangent plus. D’abord parce qu’ils sécrètent davantage de ghréline, une protéine qui stimule l’appétit. Mais aussi parce qu’ils ont plus d’occasions de manger. L’insomnie est souvent associée à la consommation de sucreries ou de chocolat ». Le Figaro ajoute qu’« une étude japonaise réalisée en 2010 avait pointé les mauvaises habitudes alimentaires des petits dormeurs: préférence pour les aliments gras, tendance au grignotage et à sauter le petit déjeuner ».
Le journal continue : « Bien sûr, être gros ou petit dormeur peut avoir de multiples causes (habitudes, contraintes, génétique…) mais l’étude de Pennsylvanie est jugée suffisamment probante par le Pr Jean-Michel Lecerf, qui dirige le service de nutrition de l’Institut Pasteur de Lille, «pour inclure désormais la quantité de sommeil dans les études que nous faisons sur l’obésité. Ce n’est pas parce que l’on va mieux manger que l’on va forcément mieux dormir mais le sommeil est vraisemblablement un marqueur du comportement alimentaire» ».
12 02 13
« Alcoolisme : une révolution dans les traitements »
Le Nouvel Observateur
Le Nouvel Observateur fait savoir qu’« alors qu’il n’y a pas eu de nouveau médicament contre l’alcoolisme depuis 1995, les spécialistes attendent l’arrivée de trois nouveaux traitements dans les prochaines années ».
Le magazine relève qu’« il y a bien sûr le Baclofène, ce décontractant musculaire qui est déjà fréquemment prescrit hors AMM dans le traitement de la dépendance alcoolique. D’ores et déjà, les témoignages de patients «guéris» de leur alcoolisme et même ceux des médecins qui le prescrivent avec succès ne manquent pas. Deux essais cliniques sont actuellement menés en France à la fois en médecine de ville et à l’hôpital pour valider l’efficacité et la tolérance de ce traitement ».
« Bien que moins médiatisé, un autre médicament est également dans sa dernière phase de test dans le sevrage alcoolique, l’oxybate de sodium, ou Alcover. Un traitement qui a quasiment le même mécanisme d’action que celui du Baclofène et qui supprime le désir d’alcool. Vingt centres français participent à [son] évaluation clinique », note Le Nouvel Observateur.
Le Pr Henri-Jean Aubin, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, explique ainsi : « On n’est pas dans une logique commerciale de concurrence, on teste les deux médicaments chez nous. Au final, en tant que médecin, plus on aura de solutions, plus on aura de possibilités thérapeutiques pour aider correctement nos patients ». Le magazine précise que « les résultats de l’étude sur l’Alcover seront connus d’ici 1 an et demi environ, mais les investigateurs sont déjà assez confiants car ils avancent en terrain connu. Ce produit est déjà commercialisé dans l’indication du sevrage alcoolique depuis 15 ans en Italie et en Autriche. Malgré cela, pour valider une mise sur le marché européenne, il est nécessaire de refaire toutes les études d’efficacité et de tolérance avec les exigences sanitaires actuelles ».
Le Nouvel Observateur ajoute qu’« une autre molécule est encore plus près d’être sur le marché français. Le Nalméfène vient d’obtenir son autorisation européenne de mise sur le marché. Les spécialistes espèrent qu’il sera sur le marché français au plus tard fin 2013. C’est un produit qui s’adresse à des adultes dépendants à l’alcool, à consommation élevée, […] qui ne sont pas disposés à s’engager dans l’abstinence totale mais qui souhaitent réduire leur consommation ».
Le magazine souligne toutefois que « malgré tous ces espoirs dans le traitement de l’alcoolisme, certains spécialistes tirent la sonnette d’alarme et rappellent que pour guérir de l’alcool, il est rare que le traitement médical suffise ».
« Les suicides des jeunes ont diminué de 50% en 25 ans »
Le Figaro
Le Figaro relate « des chiffres qui bousculent les idées reçues. En un quart de siècle, le nombre de décès par suicide a baissé de 20% en France. Cette baisse atteint 50% chez les adolescents «grâce à des stratégies ciblées» », selon un avis du Conseil économique, social et environnemental. Le journal relève que le texte, « intitulé «Plaidoyer pour une prévention active», fait le point 20 ans après la première étude du Conseil, qui avait consacré le suicide «grande cause de santé publique» ».
Le Figaro note cependant que « loin de se satisfaire de cette évolution encourageante, l’avis relève qu’avec plus de 10.000 morts et 220.000 tentatives par an, la France reste un «mauvais élève» par rapport à ses voisins européens ». Didier Bernus, rapporteur du projet d’avis du CESE pour la section des affaires sociales et de la santé, remarque ainsi que « le taux de décès par suicide en France – 14,7 pour 100.000 habitants en 2010 – se situe largement au-dessus de la moyenne européenne de 10,2 pour 100.000 habitants ». Selon le CESE, « il reste beaucoup à faire en matière de prévention », indique le quotidien.
Didier Bernus déclare qu’« il faut aller contre l’idée reçue que le suicide est une fatalité. Avec une prise de conscience et une volonté politique forte, la prévention peut faire baisser les chiffres ». Le Figaro ajoute que « la politique de prévention, tout particulièrement axée sur la prise en charge des jeunes lors des derniers plans suicide, permet d’obtenir des résultats », le rapporteur notant que « le gros du travail a été réalisé par les médecins psychiatres spécialisés dans la prise en charge des adolescents, et le travail effectué sur la récidive s’avère déterminant ».
Le quotidien précise qu’« alors que ce taux de récidive est maximum dans les 4 à 6 mois qui suivent une tentative de suicide, l’avis du CESE donne en exemple deux programmes de recherches conçus pour enrayer ce risque. Au CHU de Lille, un dispositif de veille permet de proposer au suicidant, après une hospitalisation dans un service d’urgence souvent brève, un appui pendant une période de 6 mois. […] Au CHU de Brest, une hospitalisation brève est proposée aux jeunes de 17 à 25 ans dans une structure qui favorise une réflexion sur le geste, lors d’une courte période d’isolement total. […] Cette prise en charge a permis une diminution de 50% du nombre de récidives ».
Didier Bernus indique enfin que « le suicide, ce n’est pas un coup de tête mais un processus avec des éléments apparents et cachés. Une crise suicidaire peut être minimisée, confondue avec un mal-être. L’accès à des professionnels pendant et après la crise suicidaire est donc primordial pour interrompre ce processus ». Le Figaro note que le rapporteur « recommande de renforcer les structures d’accompagnement et de soins psychiatriques mais de multiplier les passerelles entre le plan de lutte contre le suicide et le plan psychiatrie et santé mentale. […] Le CESE ne propose cependant pas de politique spécifique. […] L’avis du CESE conclut à la nécessité de créer un Observatoire national des suicides, régulièrement évoqué, jamais réalisé ».
13 02 13
« La prise d’acide folique réduit le risque d’autisme »
Le Figaro
Le Figaro annonce qu’« une étude norvégienne montre, dans le Journal of American Medical Association, qu’un apport en acide folique, 4 semaines avant la conception puis pendant les 8 premières semaines de grossesse, permettrait de diminuer le risque d’autisme de 40% ».
Le journal rappelle que « l’acide folique, encore appelé folate ou vitamine B9, est un élément essentiel au bon fonctionnement de l’organisme, impliqué notamment dans la synthèse de l’ADN et le renouvellement cellulaire. Une carence chez la femme enceinte est connue pour augmenter le risque de malformation du système nerveux chez le fœtus ». « Pour diminuer ce risque, la Direction générale de la santé recommande depuis l’an 2000 aux futures mamans de prendre 400 microgrammes par jour d’acide folique 4 semaines avant la date de la conception et pendant les 2 premiers mois de la grossesse », poursuit le quotidien.
Le Figaro explique que « les chercheurs norvégiens ont étudié, dans une population de 85.000 enfants suivis depuis leur naissance, les liens entre cette supplémentation et l’incidence de syndromes autistiques ». « La prise d’acide folique divise par 2 le nombre d’enfants autistes. La proportion d’autisme était de 0,21% dans le groupe des mères n’ayant pas pris d’acide folique, et seulement de 0,10% dans le groupe des femmes ayant eu recours à une supplémentation dès la 4e semaine avant la conception », observe le journal.
Le Dr Richard Delorme, pédopsychiatre à l’hôpital Robert-Debré (Paris), estime que « cette étude par sa qualité scientifique va faire date et nous permettra d’avoir des arguments pour la mise en œuvre de politiques de santé publique ». Le Figaro relève en effet que « le praticien regrette que pour l’instant les recommandations concernant la prise d’acide folique soient si mal suivies. La dernière enquête périnatale de l’Inserm montre qu’en 2010 seulement 25% des futures mamans avaient pris des comprimés d’acide folique durant la période cible ». Le Dr Delorme indique : « Il faut maintenant que tous les professionnels de santé soient sensibilisés à l’importance de cette supplémentation, des médecins généralistes aux sages femmes. Il faut que les femmes qui ont des projets de grossesse aient accès à l’information ».
Jacky Nizard, gynécologue-obstétricien à la Pitié-Salpêtrière (Paris), observe de son côté que « le véritable problème, c’est la nécessité de prendre l’acide folique déjà avant la conception. Or la plupart des femmes viennent consulter quand elle découvre qu’elles sont enceintes ». Le quotidien retient que « l’objectif est désormais de mener des campagnes d’information pour les jeunes femmes, afin de leur faire connaître l’importance de cette supplémentation ».
18 02 13
« Le suicide des enfants, mais comment en parler ? »
Le Parisien
C’est ce que se demande Le Parisien, qui évoque « un drame que personne n’arrive à comprendre. Une fillette de 10 ans s’est donné la mort samedi. Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, décrypte l’impensable ». Le journal rappelle sur une page qu’« en France, entre 40 et 100 enfants de moins de 12 ans se suicident chaque année. Le sujet est délicat, le phénomène tabou. D’autant que les spécialistes ont peur de mettre en lumière ces passages à l’acte ».
Le Parisien note qu’« afin de mieux appréhender ce fléau, de nombreux experts ont lancé un appel pour lancer un observatoire des suicides. Mardi, Marisol Touraine a fait part de sa volonté de se doter d’un tel oubli pour mieux cibler les actions de prévention. Car, en France, 11 000 personnes mettent fin à leurs jours chaque année ».
Concernant le suicide d’un enfant, Boris Cyrulnik évoque notamment les « déclencheurs » : « Cela peut être n’importe quoi, une dispute, une mauvaise note… Quelque chose d’anodin pour un adulte, mais qui sera vécu très différemment par un enfant qui n’a pas appris à gérer ses émotions ». Pour « parler de la mort à un enfant », le neuropsychiatre déclare en outre qu’« avant 3 ans, un petit ne peut pas comprendre la signification du mot jamais. Aux alentours de 7 ans, oui. Ce qui compte, c’est la manière de le dire. On peut parler des animaux domestiques, des plantes quand elles meurent, pour qu’il comprenne. […] La mauvaise solution, c’est de présenter la mort comme quelque chose de terrifiant ou de ne pas en parler du tout ».
De son côté, le psychiatre Michel Debout déclare que « pour refuser la fatalité du suicide des enfants, il faut plus communiquer sur la prévention que sur le suicide », évoquant « ces signes qui doivent alerter » : « Un enfant qui change d’attitude brutalement et durablement est souvent victime de mal-être. Cela peut se manifester par une volonté d’isolement ou au contraire lorsqu’un petit devient colérique et se montre constamment sur l’offensive ».
20 02 13
« A quand un plan cerveau ? »
Le Parisien
C’est ce que se demande Daniel Rosenweg dans Le Parisien, notant qu’« un Français sur 4 souffre d’une maladie dont l’origine se trouve dans sa tête. Des médecins réclament des moyens pour stimuler la recherche ».
Le journaliste relève ainsi : « Doublement des malades neurologiques, triplement des cas de démence dont, bien sûr, Alzheimer… Les 30 prochaines années qui vont voir notre espérance de vie gagner encore 7 années, seront aussi celles de la croissance inexorable des pathologies liées au cerveau. […] Les perspectives préoccupent d’autant les spécialistes que la recherche avance à pas comptés, victime d’une insuffisance des moyens et d’une absence de réelle volonté politique ».
Daniel Rosenweg indique que « la discrète Fédération pour la recherche sur le cerveau tire la sonnette d’alarme. Le président de son conseil scientifique, le Pr André Nieoullon, enseignant à l’institut de biologie de Marseille-Luminy, appelle même à la création en urgence d’un «plan cerveau, pour coordonner toutes les actions». Des actions jugées «peu nombreuses et de plus en plus éparpillées» ».
Le journaliste explique qu’« en France, les dépenses de santé […] liées à ces maladies la plupart du temps chroniques sont déjà estimées à 60 milliards d’euros par an. A côté, dénonce André Nieoullon, les 3 300 chercheurs en neurosciences doivent se partager chaque année 200 millions d’euros », le responsable évoquant« un maigre budget ». Daniel Rosenweg ajoute que le président de la FRC, Arnaud Brunel, « dénonce le peu d’intérêt des laboratoires pharmaceutiques pour les maladies du cerveau, «considérées comme des niches», donc peu rentables. Il s’inquiète aussi du retard que prend la France, alors que d’autres pays se dotent de vrais moyens ».
Le Pr Nieoullon déclare en outre : « Je réclame depuis longtemps une année du cerveau ». Daniel Rosenweg note toutefois qu’« il devra pour l’heure se satisfaire d’une «semaine» sur ce thème. Elle aura lieu du 11 au 17 mars et sera l’occasion pour chacun de participer au Neurodon ».
25 02 13
« L’hyperactivité chez l’enfant trop souvent ignorée »
Le Figaro
C’est ce que note Delphine Chayet dans Le Figaro, ajoutant que « nombre de médecins passent à côté de ce syndrome synonyme de souffrance ». La journaliste relève ainsi qu’« en France, un enfant hyperactif est diagnostiqué 30 mois en moyenne après l’apparition de ses premières difficultés. Dans ce laps de temps, sa souffrance scolaire et familiale aura empiré. Il aura sans doute redoublé ou été exclu d’une école impuissante à le canaliser. Il aura rencontré les mouvements de rejet de ses instituteurs et de ses camarades. Ses parents, eux, auront frappé à bien des portes de psychologues ou de pédopsychiatres, sans que son mal n’ait été nommé ».
« Alors que les études scientifiques montrent que certaines thérapies peuvent soulager l’enfant et son entourage au moment crucial des premiers apprentissages, le système de soins français semble incapable de poser un diagnostic à temps », poursuit Delphine Chayet, qui rend compte d’une note de la HAS publiée la semaine dernière. Celle-ci souligne que « les professionnels de santé sont peu ou pas formés à ce syndrome. Ils ont souvent des difficultés à répondre aux questions des familles et à leur proposer une orientation adaptée ».
La journaliste rappelle que « le trouble du déficit de l’attention-hyperactivité (TDAH) touche entre 3 et 5% des enfants scolarisés. Décrit depuis la fin du XIXe siècle, il a longtemps été très controversé. Malgré une médiatisation récente, il reste aujourd’hui mal connu du grand public car il se présente sous des formes diverses ».Le Pr Diane Purper-Ouakil, pédopsychiatre à l’hôpital Saint-Eloi (Montpellier), explique notamment que « les filles ont une présentation moins voyante avec plus de troubles de l’attention. Elles sont souvent autoritaires et impulsives, mais elles font plus d’efforts pour être acceptées socialement, ce qui complique le repérage ».
Delphine Chayet relève que « l’enfant est anxieux, démoralisé et se dévalorise. D’où l’importance d’une prise en charge spécialisée, qui combine différentes stratégies. Un traitement médicamenteux (le méthylphénidate) […] peut ainsi être proposé à partir de 6 ans. Mais seuls 5% des enfants hyperactifs prennent, en France, ce psychotrope dont l’efficacité à court et moyen terme est démontrée ».
La journaliste ajoute qu’« aujourd’hui, le diagnostic d’hyperactivité se fait principalement à l’hôpital, seul autorisé à prescrire le méthylphénidate pour la première fois. À ce stade, les familles doivent encore prendre leur mal en patience : 2 ans d’attente pour un premier rendez-vous à Robert-Debré, plusieurs mois à Montpellier, etc. ».
Delphine Chayet note enfin qu’« à la demande de la Direction générale de la santé, la HAS doit maintenant définir une série de recommandations pour améliorer le repérage de ces enfants par les médecins généralistes, les pédiatres et les enseignants. Et faire évoluer l’image d’enfants mal élevés et insupportables qui leur colle encore à la peau ».
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