« Autisme : dépistage dès 18 mois et changement de méthode »
Le Parisien , Le Monde , La Croix , Le Figaro
Le Parisien publie un entretien avec la ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, qui « présente le 3ème plan Autisme (2014-2017), préconisant notamment un dépistage dès 18 mois et une orientation vers les méthodes éducatives et non plus psychanalytiques ».
Marie-Arlette Carlotti déclare ainsi : « On sait que plus [le dépistage] est précoce, meilleure est la prise en charge. Donc à partir du premier trimestre 2015, profitant de la refonte du carnet de santé, nous y inclurons une grille de dépistage des premiers signes, dès l’âge de 18 mois ».
Le Parisien ajoute que « la ministre annonce la création de 350 places dites « de répit », permettant des placements de courte durée. […] Mme Carlotti annonce également 700 places pour les petits en unité d’enseignement en maternelle, la formation de 5.000 professionnels du secteur médico-social aux méthodes éducatives et 1.500 places d’accueil en plus pour les adultes autistes ».
« Le plan prévoit par ailleurs une plus grande intégration des familles, via des comités d’usagers et la nomination d’un « référent autisme » au sein du comité interministériel du handicap », relève le quotidien, qui précise que « le budget de ce plan est de 205,5 millions d’euros, en progression de 18 millions d’euros par rapport au précédent plan ».
Le journal note enfin que « la ministre souhaite à travers ce plan que « la France s’oriente vers une autre méthode dans la prise en charge de l’autisme » et met clairement en cause la méthode psychanalytique qui prévalait jusqu’ici ».
Le Monde évoque aussi ce 3ème plan Autisme, relevant qu’« alors que la France accuse un retard de plusieurs décennies sur la prise en charge de l’autisme, [Marie-Arlette Carlotti] admet que ce nouveau plan s’est fait attendre car « on a voulu jouer la concertation, et il y avait des arbitrages budgétaires à faire » ».
La ministre ajoute : « En France depuis 40 ans, l’approche psychanalytique est partout, et aujourd’hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d’autres méthodes pour une raison simple : ce sont celles qui marchent, et qui sont recommandées par la HAS. […] Que les choses soient claires, n’auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler ».
De son côté, La Croix brosse le portrait de « Lilia, 8 ans, autiste et camarade de classe ». Le journal observe que la petite fille « parvient à créer du lien avec les autres depuis qu’elle est scolarisée, à Paris, dans une classe ordinaire, grâce au soutien de son auxiliaire de vie scolaire et de son enseignante ».
07 05 13
« L’enfant hyperactif : la prise en charge en question »
La Croix
Le quotidien La Croix rappelle que le « trouble du déficit de l’attention – hyperactivité (TDAH) touche entre 3 et 5 % des enfants en France ». Il évoque un trouble «mal compris et mal accepté par la société ». Concernant la prise en charge, « à Robert – Debré, en cas de suspicion de TDAH, le délai d’attente est de deux ans », déplore François Delage. Pour Christine Gétin, de l’association TDAH France, « les choses s’améliorent doucement et « certaines régions commencent à être relativement bien pourvues, autour de Montpellier, Marseille, Bordeaux et Paris » pour effectuer une prise en charge efficace. Le journal ajoute que l’hyperactivité est « la conséquence d’une angoisse profonde que l’enfant dissipe en s’agitant », et qu’outre la prise en charge médicamenteuse, elle « nécessite une approche thérapeutique plurielle, adaptée à chaque enfant ».
10 05 13
« Le régime méditerranéen préserve la mémoire »
Le Figaro
Le quotidien révèle que « la plus vaste étude menée sur le sujet confirme les bienfaits psychiques » du régime méditerranéen. Réalisée par l’Université d’Alabama à Birmingham (Etats-Unis) et publiée dans Neurology, la revue de l’Académie américaine de neurologie, cette nouvelle étude montre que « ce type d’alimentation permet de mieux préserver la mémoire et les facultés cognitives », rapporte Le Figaro. « 30239 personnes âgées de 45 ans et plus ont été suivies entre janvier 2003 et octobre 2007. Depuis, elles sont aussi suivies pour les changements de leur état de santé », explique le journal. Parmi elles, « le régime alimentaire de 17 478 personnes, Afro-Américains et Caucasiens, d’une moyenne d’âge de 64 ans, a été étudié avec soin », poursuit-il. Résultat ? Ceux dont « l’alimentation se rapprochait le plus de la diète méditerranéenne étaient 19 % moins enclins à développer des problèmes de mémoire ou intellectuels » et ce, « sans aucune différence entre les Afro-Américains et Caucasiens », précise le quotidien. En agissant sur le régime alimentaire, « on peut contribuer à limiter les altérations cognitives et mémorielles dues à l’âge, surtout en l’absence de traitement contre les démences », explique Georgios Tsivgoulis, neurologiste à l’université d’Alabama et à l’université d’Athènes en Grèce, l’un des auteurs de l’étude. En conclusion, Le Figaro rappelle que l’on sait déjà que ce type de régime alimentaire permet « de réduire de 30° % le risque d’accident cardio-vasculaire ou d’améliorer les chances de grossesse lors d’une fécondation assistée ».
13 05 13
« Psychiatrie : faut-il ranger les malades dans des «cases» ? »
Le Figaro , Les Echos
C’est ce que se demande Le Figaro, qui note que « de nombreux psychiatres remettent en cause le «dictionnaire» officiel d’évaluation des maladies psychiques. Le journal relève que « la labellisation des troubles psychiques, l’inflation des étiquettes, «dépressif», «phobique», «cyclothymique», voilà sans doute l’une des premières causes des reproches adressés par une grande partie des professionnels du psychisme au DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) ».
« Cette bible médicale internationale, éditée par l’American Psychiatric Association depuis les années 1980, égraine des listes de symptômes et de comportements «ineptes» sur lesquelles les cliniciens sont censés s’appuyer pour poser leur diagnostic. Ce mois-ci, c’est une nouvelle version de ce manuel qui sera publiée (le DSM 5), publication qui suscite de nombreuses controverses, que ce soit outre-Atlantique ou en Europe », observe le quotidien.
Le Pr Maurice Corcos, auteur de L’Homme selon le DSM.Le nouvel ordre psychiatrique (Éditions Albin Michel), remarque : « Ce catalogue ne donne aucune chance d’évoluer aux patients. Une liste de symptômes n’est qu’une photographie figée de la vie psychique. Cette labellisation rapide a été créée pour servir dans un premier temps l’industrie pharmaceutique américaine – à chaque trouble sa molécule miracle – et aujourd’hui, chez nous, elle permet aux généralistes de pouvoir établir un diagnostic de dépression en 7 minutes ». Le Figaro note toutefois que « de nombreux patients confient le soulagement ressenti lorsque le mal dont ils souffrent est enfin nommé ».
Le journal continue : « Pour de nombreux professionnels, notamment ceux formés à l’approche psychanalytique, quelques symptômes cochés sur une liste ne peuvent servir d’unique référence ». Le Pr Corcos remarque ainsi qu’une « personne qui présente les signes d’un trouble à un moment donné ne saurait être réduite à cela. Il faut l’envisager avec son histoire, même si l’on n’est pas obligé de repartir dans de grandes narrations, comme dans une analyse ».
Le Pr Pierre Bovet, médecin chef au service psychiatrique de l’hôpital de Cery (Suisse), indique pour sa part que « la classification rigoureuse présentée dans le DSM est surtout essentielle pour la recherche et les communications internationales entre professionnels, et nul ne peut contester cette utilité, qui a indirectement aidé les patients. De plus, elle a permis que le savoir ne soit plus le monopole des médecins ». « Cependant, pour ces professeurs de psychiatrie, l’important est que leurs jeunes collègues s’attachent d’abord à la relation humaine, à la «rencontre psychique» avec un patient », poursuit Le Figaro.
Les Echos relève également que « la cinquième édition du DSM, bible des psychiatres américains, sort la semaine prochaine aux Etats-Unis. Un manuel dangereux pour certains cliniciens, qui appellent au boycott ». Le journal parle de « livre qui rend fous les psychiatres. […] Une partie de la psychiatrie française fait flèche de tout bois dans les médias pour appeler au boycott du fameux manuel de diagnostic. Ce qui peut paraître étonnant, vu que le DSM ne s’applique pas en France, où c’est la Classification internationale des maladies, édictée par l’OMS, qui a seule cours légal », observe le quotidien.
Les Echos cite le psychiatre et psychanalyste Patrick Landman, président-fondateur du mouvement Stop-DSM, qui déclare que « la « pensée unique DSM » s’est répandue partout. Avec la CIM-10, qui date de 1992, l’OMS s’est complètement alignée sur le DSM. […] Seules 10% des personnes qui pénètrent dans mon cabinet souffrent de maladies mentales avérées. Si j’appliquais à la lettre les critères du DSM, ce taux serait de 100% ».
Le journal relève que « parmi les quelques nouvelles catégories introduites par le DSM-V, certaines paraissent très contestables et ont déjà fait couler des flots d’encre. Ainsi du trouble explosif de l’humeur (« disruptive mood dysregulation disorder »), visant les enfants faisant au moins trois grosses colères par mois ».
« Un autre point d’achoppement concerne la dépression, pour laquelle les critères ont été assouplis. Jusqu’à présent, toute personne ayant connu un deuil depuis moins de 2 mois ne pouvait être diagnostiquée dépressive. Ce délai d’exclusion a été ramené à 15 jours dans le DSM-V. Ce qui va mécaniquement entraîner une hausse des diagnostics de dépression, et donc des prescriptions d’antidépresseurs », remarque Les Echos, qui note toutefois que « la France n’a pas eu besoin du DSM pour être la championne de ces psychotropes ».
16 05 13
« Les psychiatres se divisent face au DSM-5 »
La Croix
La Croix note à son tour que « le congrès de l’Association américaine de psychiatrie s’ouvre samedi 18 mai à San Francisco dans un climat tendu. Cette association a rédigé le DSM5, un nouveau manuel qui classifie les diagnostics des maladies mentales ». Le journal titre sur sa Une : « Maladies mentales, des frontières floues », évoquant la « controverse [qui] entoure la sortie du nouveau manuel ».
La Croix explique ainsi sur une double page que « la planète «psy» est de nouveau en ébullition. Et c’est sur un ton solennel que plusieurs de ses représentants dénoncent un mouvement, venu des États-Unis, qui risque selon eux de «psychiatriser» divers comportements relevant de la plus parfaite normalité. Avec pour principale réponse thérapeutique la délivrance de médicaments psychotropes plutôt que l’écoute de la personne ».
Le quotidien cite de nombreux professionnels, dont le Dr Patrick Landman, psychiatre et psychanalyste, qui remarque que « ce n’est pas une querelle d’experts. L’enjeu est de savoir si nous voulons une société qui “fabrique” des fous et étiquette comme maladies mentales certaines réactions normales comme la tristesse après un deuil ». Le Pr Maurice Corcos, chef du département de psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte à l’Institut mutualiste Montsouris, estime qu’« en voulant délimiter le normal et le pathologique, on ne cesse d’élargir les catégories de la maladie mentale. […] En France, la formation initiale des médecins à la psychiatrie reste largement sous l’influence du DSM. Et il ne faut pas oublier que 80% des psychotropes sont prescrits par des généralistes qui sont très sollicités par les laboratoires pharmaceutiques dont les études sont faites avec les classifications issues de ce manuel ».
De son côté, Pascal Diethelm, ancien fonctionnaire de l’OMS, déclare : « Cette inquiétude se fonde sur des constats souvent fallacieux et surfe sur la théorie très en vogue du grand complot de l’industrie pharmaceutique qui inventerait de nouvelles maladies pour vendre des médicaments ». Le Pr Viviane Kovess-Masfety, psychiatre, épidémiologiste et enseignante à l’École des hautes études en santé publique, note pour sa part : « Il peut arriver que des personnes développent d’authentiques dépressions après la perte d’un proche. Et dans ce nouveau manuel, il y a en fait tout un chapitre qui explique précisément la différence entre les symptômes normaux du deuil et ceux d’un épisode dépressif majeur. Le but est bien d’éviter de faire la confusion. [Le DSM-5] est juste un outil de diagnostic qui n’empêche pas le médecin de garder son libre arbitre et de ne pas prescrire un médicament s’il estime que cela n’est pas justifié ».
21 05 13
« On peut désormais prédire le devenir de certains patients dans le coma »
La Croix
Marine Lamoureux constate en effet dans La Croix que « des travaux menés en France permettent aujourd’hui d’affiner le pronostic des personnes dans le coma après un arrêt cardiaque ou un traumatisme crânien. Grâce à l’IRM, dans un nombre croissant de cas, on pourra prédire si le patient va se réveiller et avec quelles séquelles. Un progrès de nature à changer l’approche médicale et éthique de ces patients, ainsi que les relations avec leur famille ».
La journaliste évoque ainsi « l’étude «IRM Coma», menée par l’unité de neuroréanimation de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris en partenariat avec le service de neuroradiologie (Dr Damien Galanaud) et l’Inserm. Celle-ci, qui a impliqué 10 centres de réanimation en France et en Belgique, vient de donner lieu à deux publications dans Anesthesiology ».
« Le principe est le suivant : comparer, grâce à un logiciel informatique sophistiqué (Comasoft), les résultats d’IRM du patient qui arrive en réanimation à ceux d’une banque de données mise en place à partir de centaines de personnes gravement accidentées dont on connaît le pronostic à 1 an. En étudiant les paramètres anatomiques (quelles zones du cerveau sont touchées et à quel degré), fonctionnelles (comment ces zones communiquent entre elles) et métaboliques, le pronostic s’éclaire », note Marine Lamoureux.
Le Pr Louis Puybasset, coauteur de l’étude, précise qu’« il y a un double enjeu. Le premier, c’est de ne pas baisser les bras trop tôt, en se donnant le maximum d’outils pour évaluer les chances réelles qu’a un patient de s’en sortir ». La journaliste note que « l’autre enjeu, […] c’est d’éviter l’obstination déraisonnable. Car certains patients ont des lésions cérébrales si graves qu’ils sont condamnés à une vie végétative, sans espoir de retour à la conscience ».
« Néanmoins des questions éthiques demeurent, dont la plus difficile à appréhender : quelles séquelles accepter ? Jusqu’où la vie vaut-elle d’être vécue ? »,continue Marine Lamoureux.
27 05 13
« Alzheimer : une étude à jeter aux oubliettes »
Libération , Le Monde
Libération note que « l’an dernier, la très respectée revue américaine Science publiait une étude révélant les effets positifs sur les souris d’un médicament anticancéreux dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer ». Le journal rappelle qu’« une équipe de chercheurs américains prétendait que ce traitement à base de bexarotène inversait les symptômes d’Alzheimer comme la perte de la mémoire. Une publication qui avait suscité d’immenses espoirs dans l’univers médical et au-delà ».
Libération constate qu’« un an plus tard, la même revue apporte un démenti cinglant. Quatre équipes de chercheurs internationaux ont tenté de reproduire l’expérience sans y parvenir. […] L’avancée médicale qu’avait laissé espérer l’étude de 2012 n’existe pas ».
« Depuis longtemps, l’Alzheimer est instrumentalisée par des lobbys qui tentent de faire émerger des traitements qui se révèlent au final inopérants, sauf pour le chiffre d’affaires des laboratoires pharmaceutiques. Les études publiées par les 4 équipes de chercheurs sonnent comme une mise en garde pour les médecins qui seraient tentés de prescrire le fameux bexarotène », poursuit le journal.
Le quotidien note en effet que « cette molécule, plus connue sous le nom de Targretin, utilisée pour lutter contre le cancer de la peau, peut provoquer de graves effets secondaires ».
Le Monde évoque également cette « étude sur Alzheimer invalidée » et cite David Borchelt, professeur de neurosciences à l’université de Floride, qui explique : « Nous voulions reconstituer cette étude, pour voir si nous pouvions l’exploiter, mais nous n’avons pas réussi. Peut-être devrait-on prendre certaines précautions avant de poursuivre, pour la sécurité des patients ».
Le journal note lui aussi que la molécule est « utilisée par les médecins pour traiter leurs patients atteints d’Alzheimer, alors même qu’elle peut provoquer de graves effets secondaires, regrette Robert Vassard, professeur de biologie cellulaire et moléculaire à l’école de médecine de l’université Feinberg, qui a appelé « à mettre un terme à cette pratique immédiatement » ».
29 05 13
« Hyperactivité : l’étonnant succès de la Ritaline »
Le Parisien
C’est ce que titre Le Parisien, qui constate sur une page que « la consommation de [ce médicament], prescrit aux enfants, bondit alors que ses vertus divisent les médecins ». Le journal remarque ainsi : « On la surnomme Kiddy Coke ou drogue des enfants ! La Ritaline, cousine des amphétamines, classée parmi les stupéfiants, est indiquée pour soigner les troubles de l’attention associés à l’hyperactivité chez les enfants et les ados. Dans les années 1990, de graves dérives avaient été dénoncées aux Etats-Unis où 10% des enfants âgés de 9 à 12 ans étaient traités au méthylphénidate ».
« La polémique pourrait rebondir dans l’Hexagone où les ventes de ce médicament aux effets secondaires non négligeables connaissent une hausse phénoménale sans raison apparente », observe le quotidien. Le Parisien relate une étude du laboratoire de recherche Celtipharm, qui « observe en continu l’activité de 3.004 pharmacies » et selon laquelle « le nombre de boîtes [de méthylphénidate] vendues a bondi de 70% en 5 ans, passant de 283.700 boîtes en mars 2008 à 476.900 en mars 2013 ». Le journal précise que « plus de la moitié (55%) sont vendues sous la marque Ritaline (Novartis), devant Concerta (Janssen Cilag), 24,5%, et Quasyn (20,1%) produit par Shire France ».
« Etonnamment, l’augmentation du nombre de consommateurs est encore plus forte : +83% en 5 ans et même +114% chez les moins de 20 ans. Et l’âge médian des utilisateurs est tombé de 15 ans à 13 ans alors que le produit se consommant plusieurs années, la moyenne d’âge devrait augmenter », continue le journal. Le quotidien s’interroge : « Pourquoi cette envolée de ce médicament dont la prescription initiale est réservée aux seuls spécialistes hospitaliers ? […] Rien de nouveau sur le plan scientifique ne la justifie et ce produit ne doit être prescrit qu’en seconde intention selon les recommandations express de la HAS ».
« Ce bond de la consommation suscite d’autant plus d’interrogations que, le 3 octobre 2012, la HAS a estimé que «des incertitudes demeurent sur les effets à moyen et long terme du méthylphénidate, notamment en termes d’événements cardiovasculaires, neurologiques et psychiatriques» », rappelle Le Parisien. Le quotidien ajoute que « les experts de l’Autorité évoquaient «un risque d’usage détourné, de mésusage ou d’abus» ».
Le journal constate que « la molécule fait polémique » et interroge le Dr Louis Véra, psychiatre hospitalier et enseignant à l’université Paris-V, qui déclare qu’« en France, les prescriptions sont très inférieures à ce qu’elles devraient être : moins de 1% de la population est traitée alors que le trouble touche entre 5 et 6% de la population générale. […] Soixante ans de recul et de nombreuses études nous montrent son innocuité ».
Le Pr Maurice Corcos, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Institut mutualiste Montsouris, observe pour sa part : « Il y a en France une énorme surprescription de Ritaline. On s’aperçoit d’ailleurs que la Ritaline n’a pas réglé, comme certains le prédisaient, les problèmes de délinquance, de drogue et d’abandon scolaire chez les adolescents. […] Ce produit, comme toute amphétamine, entraîne une dépendance psychique et physique. […] On prescrit la Ritaline très souvent pour soigner une hyperagitation, ce qui n’a rien à voir. […] Dire qu’il y a des conflits d’intérêts avec les laboratoires est une évidence », ajoute le praticien.
« Drogues de synthèse, alcool, cocaïne, herbe…, les pratiques des Français s’européanisent »
Le Monde
Le Monde fait savoir que l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) « publie «Drogues et addictions, données essentielles», un panorama de la décennie passée en matière de consommation, dommages, saisies, soins… Autant de diagnostics dont devra tenir compte le gouvernement dans le plan de lutte contre les addictions qu’il doit dévoiler bientôt ».
Le journal remarque entre autres que « la moitié des jeunes de 17 ans déclarent avoir bu au moins 5 verres en une même occasion au cours du dernier mois. Ce phénomène, que les Français appellent les « alcoolisations ponctuelles importantes » (API), et les Anglo-saxons le « binge drinking », s’est développé dans l’Hexagone depuis 2005. C’est un indice parmi d’autres d’une France qui s’européanise en matière d’addiction. Pour beaucoup sous l’impulsion des jeunes », qui publie en outre un dossier sur cette « génération «biture express» ».
Le Monde note que « parmi les évolutions marquantes, les nouveaux produits de synthèse figurent en bonne place. […] On aurait pu croire qu’il y aurait là une exception française ; que la France serait épargnée parce que les sites de vente étaient, du moins au départ, tous anglophones. Cela n’a pas empêché les Français, un peu après les Anglais, les Irlandais ou les Polonais, d’adopter ces produits ».
« Pour la cocaïne également, la France se rapproche des pratiques de ses voisins. Longtemps, sa consommation était considérée comme faible. Mais elle a augmenté dans les années 2000. Le taux de personnes âgées de 18 à 64 ans en ayant consommé dans l’année est passé de 0,3% à 0,9%. Chez les jeunes de 17 ans, de 0,9% à 3%. En parallèle, dans les pays les plus consommateurs comme l’Espagne et le Royaume-Uni, la consommation a reculé », poursuit le quotidien.
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