07 01 14
« La première carte corporelle des émotions »
Le Figaro
Pauline Fréour indique dans Le Figaro que « des chercheurs finlandais ont détaillé les effets physiques du bonheur, de la peur, de la tristesse et d’autres sentiments. […] Leurs travaux, publiés dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences américaine (PNAS), confirment notamment que les principales émotions humaines que sont la peur, la tristesse ou le bonheur sont ressenties physiquement de la même façon pour tous, quelle que soit la culture d’origine de l’individu ».
La journaliste explique que « l’équipe du Dr Lauri Nummenmaa, de la faculté des sciences d’Aalto, s’est appuyée sur les témoignages de 701 volontaires à qui étaient présentées des images ou vidéos éveillant une émotion spécifique. Les participants devaient représenter sur une silhouette humaine les parties de leur corps qui se trouvaient suractivées, ou, au contraire, dont l’activité diminuait ».
Le Pr Nummenmaa déclare : « Nous avons été surpris de constater qu’à chaque émotion correspondait une combinaison précise de sensations, et que celle-ci était reproduite spontanément par la majorité des participants, qu’ils viennent de Finlande, de Suède ou de Taïwan ».
Pauline Fréour relève ainsi qu’« à la plupart des émotions dites «primaires», comme la colère, la peur ou la surprise, était associée une augmentation de l’activité au niveau de la poitrine, «caractérisant vraisemblablement une accélération des rythmes respiratoires ou cardiaques», notent les auteurs ».
« À l’inverse, la tristesse se distingue par un affaiblissement de l’activité des membres supérieurs. Les sensations gastro-intestinales et de la gorge sont propres au dégoût. À noter : le bonheur est la seule émotion à se traduire par une élévation de l’activité de l’ensemble du corps », poursuit la journaliste.
Pauline Fréour remarque que pour Jean-Louis Millot, professeur en neurosciences à l’université de Franche-Comté, « cette topographie inédite pourrait faire avancer la recherche dans la compréhension des mécanismes émotionnels encore mal connus ». Le Pr Millot observe en effet que « la méthode pourrait par exemple être appliquée à des anorexiques, dont on sait qu’ils souffrent d’une perception perturbée d’eux-mêmes ».
08 01 14
« Les médecins ne parlent pas assez de sexualité avec les ados »
Le Figaro
Jean-Luc Nothias constate dans Le Figaro que « les médecins manquent une occasion importante de transmettre des informations sur le sexe et les comportements sexuels en n’abordant pas assez le sujet lors de leurs consultations avec des adolescents ». Le journaliste relaie ainsi une étude américaine de chercheurs de l’école de médecine de l’université Duke, publiée dans Jama Pediatrics.
Jean-Luc Nothias explique que les auteurs « ont enregistré de manière anonyme les conversations de 253 adolescents et de leurs médecins, âgés de 12 à 17 ans, lors de leur check-up annuel dans 11 centres hospitaliers de Caroline du Nord ».
« Moins de deux tiers des conversations durant les visites abordaient la sexualité et la durée moyenne sur le sujet était de moins de une minute », note le journaliste, qui rappelle que « dans ses recommandations, l’Académie américaine de pédiatrie demande aux médecins de parler aux adolescents du tabac, de l’alcool ou de l’importance du port de la ceinture, mais aussi de la sexualité ».
Stewart Alexander, qui a mené l’étude, relève ainsi que « les praticiens passent en moyenne 22,4 minutes avec chaque patient. Dans les cas où la sexualité est abordée (65% des cas), la discussion sur le sujet est en moyenne de 36 secondes. Cet échange est trop limité pour répondre aux besoins de prévention de la santé sexuelle des adolescents ».
Jean-Luc Nothias précise que selon ce travail, « quand le médecin aborde la question en premier, seuls 4% des adolescents ne répondent pas que par des oui ou des non mais participent plus. Avec une différence de taille, les filles sont 2 fois plus nombreuses que les garçons à le faire, même si, regrettent les chercheurs, les filles ont plus de curiosité sur les questions de contraception et d’une manière générale de prévention de la grossesse ».
Le journaliste ajoute que « plus la visite a été longue et confidentielle […], plus la sexualité a été abordée (4 fois plus). De même, les adolescents les plus âgés parlent plus facilement de sexualité que les plus jeunes ».
09 01 14
« Anxiolytiques : du calme ! »
Le Parisien
C’est ce que titre Le Parisien, qui relève que l’ANSM « s’alarme d’une reprise de la consommation des benzodiazépines, utilisés contre l’anxiété et l’insomnie, et veut mieux encadrer leur prescription ».
Le journal explique que « cette « reprise de la consommation » est « confirmée » dans une actualisation d’un rapport, publié en janvier 2012, sur la consommation de cette famille de médicaments et des molécules apparentées ».
« Selon ce document, 131 millions de boîtes de médicaments contenant des benzodiazépines ou apparentées ont été vendues en France en 2012 (dont 53,2% d’anxiolytiques et 40,5% d’hypnotiques, c’est-à-dire de somnifères). Environ 11,5 millions de Français ont consommé au moins une fois une benzodiazépine en 2012 : 7 millions pour l’anxiété, 4,2 millions pour des troubles du sommeil et 0,3 million ont pris un médicament de cette famille, le clonazépam […] dont les conditions d’accès ont été restreintes », observe le quotidien.
Le Parisien précise que « les consommateurs ont en moyenne 56 ans et sont, pour près des 2/3, des femmes. Un tiers des femmes de plus de 65 ans prennent une benzodiazépine contre l’anxiété et près d’une sur cinq pour dormir ».
Le quotidien ajoute que « les principaux prescripteurs sont des médecins libéraux (90%), et notamment les médecins généralistes qui « prescrivent près de 90% » de ces anxiolytiques et somnifères », et souligne que l’ANSM « relève des durées de traitement souvent trop longues, et même « une proportion importante de patients qui les prennent en continu sur plusieurs années » ».
Le journal rappelle que « ces médicaments exposent à des risques neuropsychiatriques, ainsi qu’à des risques d’abus, de dépendance et de sevrage. Ils accroissent également le risque d’accidents de la route. Chez le sujet âgé, ils peuvent « favoriser les chutes et perturber la mémoire », ajoute l’ANSM qui évoque un « lien potentiel entre ces substances et la survenue d’une démence » d’après de récentes études ».
Le Parisien observe que « l’ANSM avoue en creux l’échec des «actions mises en place depuis 20 ans» » et indique qu’« un nouveau plan d’actions va donc être proposé par les autorités sanitaires courant 2014 pour mieux encadrer ces prescriptions et mieux informer professionnels de santé et patients sur leurs risques ».
10 01 14
« Les Français n’arrivent pas à se passer de psychotropes »
Le Figaro
Anne Prigent note à son tour dans Le Figaro que « malgré les alertes qui se multiplient depuis 20 ans, les Français consomment toujours énormément de benzodiazépines, ces molécules utilisées contre l’anxiété ou l’insomnie. En 2012, 11,5 millions de personnes ont acheté 131 millions de boîtes de Xanax, Tranxène, Lexomil, Stilnox, Imovane, Valium… selon le dernier bilan de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé ».
La journaliste ajoute que « non seulement les Français ne diminuent pas leur consommation de ces médicaments, mais ils les avalent sur de trop longues périodes. Ainsi, l’utilisation annuelle atteint 5 mois alors que la durée maximale de prescription recommandée est de 12 semaines pour les anxiolytiques, et 4 semaines pour les somnifères ».
Anne Prigent relève en outre que « le consommateur de benzodiazépines est une femme, âgée en moyenne de 56 ans. Après 65 ans, 1 femme sur 3 est concernée ! ». L’ANSM souligne cependant que « chez la personne âgée les risques de chute et de perturbation de la mémoire sont particulièrement élevés et le risque d’accumulation accroît le risque de surdosage et d’effets indésirables ».
La journaliste rappelle que ces molécules « peuvent entraîner somnolence, amnésie, état confusionnel, agitation ou encore pharmacodépendance. Certaines études épidémiologiques suggèrent même un lien entre la consommation de benzodiazépines et la survenue de démences séniles ! ».
Anne Prigent observe que « face à ce bilan, une fois de plus alarmant, l’ANSM annonce de nouvelles actions. Pourtant, ce ne sont pas les plans, recommandations et référentiels qui manquent sur le sujet. […] Or force est de constater que les efforts entrepris n’ont guère porté leurs fruits. Pour de multiples raisons. Tout d’abord, une absence de volonté politique. […] Par ailleurs, ces molécules sont redoutablement efficaces. Lors de leur mise sur le marché dans les années 1960, elles sont apparues comme révolutionnaires car bien plus sûres que les barbituriques, qui sont très toxiques ».
Le Dr Patrick Lemoine, psychiatre, déclare ainsi : « Les médecins, dont la formation thérapeutique est insuffisante, se contentent de l’efficacité et ne se préoccupent pas des mécanismes d’action et des effets secondaires ».
« Enfin, les patients eux-mêmes sont très demandeurs de ces petites pilules qui vont les aider à surmonter leur angoisse, soulager un mal-être ou tout simplement éviter une nuit trop courte. Mais qui ne pourront ensuite plus se passer de leur béquille chimique », continue la journaliste.
Anne Prigent évoque « l’alternative de la psychothérapie », mais le Pr Michel Lejoyeux, psychiatre à l’hôpital Bichat, remarque : « Nos querelles d’écoles empêchent la psychothérapie de se banaliser. La prescription massive des benzodiazépines signe un dysfonctionnement d’une prise en charge des troubles anxieux ».
13 01 14
La ministre des Droits des femmes « propose un kit de prise en charge et de suivi des victimes » de viol
Libération
Libération indique sur une double page qu’« un groupe de travail a été constitué pour réfléchir à la création d’un «kit de constatation en cas de viol», dans le cadre du plan de lutte contre les violences faites aux femmes qui sera débattu le 20 janvier à l’Assemblée nationale ».
Le journal souligne qu’« environ 120.000 femmes sont victimes de viol chaque année en France. Seulement 9% portent plainte. C’est l’autre combat de la ministre [Najat Vallaud-Belkacem] qui voudrait, notamment grâce à la mise en place du kit de constatation, réduire la pénibilité des démarches. A l’origine, il y a «l’alerte» lancée par le médecin Patrick Pelloux, inquiet de voir à quel point les internes des services d’urgences sont «désemparés» face aux victimes de viol ».
Emmanuelle Piet, médecin et présidente du Collectif féministe contre le viol, déclare ainsi : « Il arrive encore souvent qu’une victime de viol se fasse soigner aux urgences gynécologiques, pour une déchirure par exemple, et qu’elle reparte sans qu’on lui ait posé une seule question, ni donné aucune information sur la plainte, le soutien psychologique. Les internes ne savent pas quoi leur dire, alors ils ne disent rien. Pourtant, il vaudrait mieux n’importe quoi plutôt que le silence ! ».
Libération explique qu’« au cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, on veut s’inspirer d’une «boîte» existant à New York et en Belgique. A l’intérieur, du matériel nécessaire aux prélèvements et soins d’urgence (prises de sang, trithérapie, contraception…) et de la documentation sur les démarches judiciaires et les associations d’aides ».
Le quotidien ajoute que « le kit devrait être expérimenté d’ici quelques mois à Paris et en zone rurale ».
« Le café stimule la mémoire visuelle selon une étude »
Le Parisien
Le Parisien note que « le café stimulerait la mémoire visuelle, selon une nouvelle étude américaine sur les vertus de la boisson, publiée dans Nature ». Le journal indique ainsi qu’« une équipe de l’Université Johns Hopkins de Baltimore a constaté que la caféine améliore certains souvenirs sur une durée d’au moins un jour alors que les preuves d’un effet dopant du café sur la mémoire étaient jusqu’à présent limitées ».
Le Parisien précise que « cette équipe conduite par le Pr Michael Yassa a demandé à 73 volontaires de regarder des images représentant des objets. Ensuite, la moitié du groupe a reçu une dose de 200 milligrammes de caféine, l’équivalent de deux tasses de café, et l’autre moitié a reçu un placebo ».
« Le lendemain, on a demandé aux deux groupes de regarder une autre série d’images. Certaines étaient les mêmes que celles de la veille, d’autres nouvelles, et quelques-unes étaient similaires mais avec des différences », ajoute le quotidien.
Le journal constate que « les deux groupes ont réussi de la même façon à distinguer les anciennes des nouvelles images. Mais ceux qui avaient reçu de la caféine ont été plus facilement capables de distinguer les différences sur les images similaires ». Le Pr Yassa observe que « si nous avions utilisé un travail de mémoire standard sans ces articles +similaires+ difficiles à distinguer, nous n’aurions trouvé aucun effet de la caféine ».
Le Parisien souligne que « dans le cas des images similaires, le cerveau doit faire une tâche « plus difficile » que les scientifiques appellent un travail de « séparation du modèle ». C’est précisément ce processus qui semble « renforcé par la caféine », explique le Pr Yassa ». Ce dernier remarque en outre que « la caféine est associée à la longévité en bonne santé et peut avoir des effets protecteurs du déclin cognitif comme la maladie d’Alzheimer ».
16 01 14
« Les hommes qui boivent trop d’alcool perdent plus vite la mémoire »
Le Parisien
Le Parisien fait savoir que « les hommes qui boivent régulièrement trop d’alcool entre 40 et 60 ans s’exposent à un déclin accéléré de la mémoire par la suite, avec diminution de l’attention et de la concentration ». Le journal rend ainsi compte d’une étude publiée dans Neurology, « conduite par des chercheurs de l’Inserm et de l’University College London (Royaume-Uni) chez 5 054 hommes et 2 099 femmes ».
Le quotidien explique que « les participants ont été interrogés trois fois en 10 ans sur leur consommation d’alcool. Les chercheurs ont étudié leurs capacités de mémorisation et leurs fonctions exécutives, c’est-à-dire les capacités d’attention et de raisonnement utilisées pour atteindre un objectif. Le test de mémoire consistait à se rappeler en 1 minute du plus de mots possibles dans une liste de 20 mots ».
« Les fonctions exécutives étaient évaluées à partir de trois tests : un test de raisonnement logique avec 65 questions et deux tests de «fluence verbale» où il fallait écrire, en une minute, le plus de mots commençant par S et le plus de mots d’animaux », continue Le Parisien.
Le journal précise que « les participants avaient 56 ans en moyenne lors des premiers tests, qui ont été répétés deux fois à 5 et 10 ans d’intervalle. Il en ressort que le risque de déclin cognitif accélère chez les hommes buvant plus de 36 g (plus de 3,5 verres) d’alcool par jour. Chez les hommes, aucune différence dans le déclin de la mémoire n’a été observée entre ceux qui ne boivent pas, les anciens buveurs, et les buveurs légers à modérés ».
« Mais les gros buveurs montrent un déclin de la mémoire et des fonctions exécutives plus rapide. Cette différence correspond, selon les tests, à l’équivalent d’un vieillissement intellectuel («cognitif») de 1,5 à 6 années supplémentaires », souligne le quotidien.
Le Parisien relève enfin que « l’impact d’une forte consommation n’a pu être évalué chez les femmes, car trop peu d’entre elles buvaient de grandes quantités d’alcool. Il semble toutefois qu’il y ait un déclin plus rapide des fonctions exécutives chez celles buvant plus de deux verres d’alcool par jour ».
21 01 14
Inceste : « Les médecins seraient obligés d’alerter »
Le Parisien
Le Parisien fait savoir que « des associations veulent que le mot inceste intègre le Code pénal afin qu’il soit enfin reconnu en tant que tel ». Le journal relaie ainsi le message de ces associations : « Notre droit pénal n’est pas adapté à l’inceste. Aujourd’hui, seul le viol peut être retenu, avec circonstance aggravante s’il s’agit d’un proche ».
Le Parisien cite notamment Isabelle Aubry, présidente de l’Association internationale des victimes d’inceste, qui déclare que « tout le problème, c’est qu’on traite les enfants comme des adultes, en leur demandant s’ils étaient d’accord. Mais on ne devrait même pas se poser la question ! Qu’un mineur n’ait pas envie d’avoir des relations sexuelles avec un adulte, a fortiori avec un membre de sa famille, tombe sous le sens. Pourtant, ce n’est nulle part dans la loi ».
Le quotidien évoque en outre « l’autre objectif du projet », expliquant que « le texte ferait obligation aux médecins d’alerter le procureur dès qu’ils ont un soupçon, à charge pour la police et la justice d’étayer ou non ces doutes ».
Le journal relève en effet que « les chiffres sont implacables : ils ne sont que 2%, selon une étude de 2003, à faire des signalements de maltraitance dont celle-ci, si particulière. Pourquoi cette frilosité ? ». Catherine Bonnet, pédopsychiatre, remarque que « peu de médecins ont appris à reconnaître les effets de l’inceste sur la santé. Beaucoup pensent aussi qu’avant de lever le secret médical il faut des preuves ».
Claude Leicher, président du syndicat MG France, note quant à lui que « pour un médecin de famille, c’est délicat. Si l’on pose trop de questions, on prend le risque de voir disparaître la famille ». Le Parisien indique que le responsable « plaide pour l’instauration du médecin traitant pour les enfants. […] Car très souvent les familles changent de praticien pour mieux brouiller les pistes… sans que personne ne s’en aperçoive ».
« Catherine Bonnet martèle, elle, que c’est bien dans le cabinet du généraliste, du pédiatre ou du pédopsychiatre qu’on peut détecter les symptômes qui doivent alerter : troubles du sommeil, changements de comportement, idées suicidaires… », note le journal.
Le quotidien ajoute que « dans le système actuel, regrette un psychothérapeute parisien, les blocages viennent aussi des services sociaux chargés de recueillir les signalements », le praticien remarquant : « Ils veulent des preuves béton. Forcément, ça prend beaucoup plus de temps ».
Le Parisien souligne enfin que « ce que craignent surtout les médecins, ce sont les représailles. Comme une centaine d’autres médecins, Catherine Bonnet a vu sa carrière brisée, en 1999, pour avoir fait remonter des suspicions d’inceste. Elle a été sanctionnée par le Conseil de l’Ordre, poursuivie au pénal, avant d’être réhabilitée des années plus tard ».
Le journal précise donc que « le texte prévoit une protection juridique complète (pénale, civile, disciplinaire) pour les médecins qui signalent de bonne foi ».
22 01 14
« La ministre de la Santé veut «faire évoluer» la loi sur la fin de vie »
Le Parisien , Libération , Le Figaro , La Croix
Le Parisien observe qu’hier lors de ses vœux à la presse, Marisol Touraine « a évoqué l’affaire Vincent Lambert, ce jeune homme tétraplégique et en état de conscience minimale hospitalisé au CHU de Reims, dont l’épouse a donné son accord au corps médical pour mettre fin au traitement ».
« Une décision du tribunal administratif de Chalons-en Champagne, saisi par les parents du patient, s’est opposée le 16 janvier à cette euthanasie passive envisagée par les médecins », rappelle le quotidien.
Le journal observe que « la ministre de la Santé est revenue sur ce cas qui soulève à nouveau la question de la fin de vie, en indiquant que si l’épouse de M. Lambert fait appel devant le conseil d’Etat, le CHU fera également appel ». Le Parisien relève que pour Marisol Touraine, « l’appel du CHU serait une marque de soutien moral envers Mme Lambert, mais «il ne s’agira pas de défendre un point de vue ou un autre». L’idée, c’est aussi de «disposer d’une jurisprudence» du conseil d’Etat sur ce cas particulier ».
Le quotidien ajoute que « la ministre a rappelé qu’un projet de loi était en gestation, qui devrait être présenté en conseil des ministres cet été, après qu’elle aura reçu l’avis du Comité consultatif national d’éthique qu’elle a sollicité ».
« Pour la ministre, l’affaire Lambert est «une affaire particulière qui ne doit pas être instrumentalisée dans la cadre de la nouvelle loi». Une nouvelle loi qui doit venir compléter la loi dite Leonetti »,continue le journal. Marisol Touraine a ainsi déclaré : « Nous devons faire évoluer la loi pour permettre à chacun de mieux mourir ».
Le Parisien indique par ailleurs que « l’Académie de médecine s’est prononcée sur le thème de la fin de vie, réitérant son opposition à l’euthanasie active impliquant des médecins et jugeant globalement suffisante l’actuelle loi Leonetti ». Le journal relève que l’Académie « indique « souhaiter ne pas être tenue à l’écart du débat » annoncé par le gouvernement pour l’élaboration de la nouvelle loi promise par François Hollande pour légaliser « une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité » ».
« Pour l’Académie, il convient avant tout de distinguer les situations de fin de vie, avec celles « d’arrêt de vie » qui répond « à une demande volontaire à mourir alors que la vie en elle-même n’est ni irrémédiablement parvenue à son terme ni immédiatement menacée » », poursuit le quotidien. Le Parisien ajoute que l’Académie « admet toutefois que « les questionnements les plus délicats surgissent des situations telles que celle de Vincent L. » et qu’il « devient nécessaire de faire progresser dans notre société la notion et l’expression des directives anticipées » ».
La Croix lance pour sa part une « alerte sur la fin de vie des personnes âgées », expliquant que « le dernier rapport de l’Observatoire national de la fin de vie […] est très critique sur la prise en charge des personnes âgées. 13 000 d’entre elles meurent chaque année aux urgences ; et les trois quarts des personnes qui finissent leur vie en maison de retraite n’avaient pas choisi d’y vivre ».
Le journal relaie ainsi le « constat accablant de l’Observatoire national de la fin », qui estime que« la fin de la vie des personnes âgées pourrait devenir un véritable naufrage social ». La Croix relève que selon ce rapport, « de nombreux droits […] sont trop rarement respectés s’agissant des personnes âgées : le droit de choisir son lieu de vie […], le droit d’arrêter les traitements ou d’exprimer ses souhaits par avance, notamment en cas de maladie d’Alzheimer ».
Le quotidien indique notamment que l’Observatoire « suggère d’encourager les équipes mobiles de soins palliatifs à intervenir dans ces établissements et de rendre obligatoire un module «accompagnement de la fin de vie» dans le cursus de médecin coordinateur en Ehpad ».
Libération se penche également sur ce rapport qui « détaille les failles de la prise en charge des personnes âgées sur le point de mourir. […] Pour autant, le rapport se montre confiant, notant que la situation s’est améliorée, comme par exemple sur la prise en charge de la douleur ».
Le Figaro retient de son côté « la désespérance des seniors en maisons de retraite », observant que « leurs paroles, poignantes, laissent entrevoir un fragment de la fin de l’existence des 90.000 aînés qui meurent chaque année en maison de retraite. Loin du tumulte médiatique des affaires d’euthanasie ».
23 01 14
« Les incroyables bienfaits des aquariums dans les hôpitaux »
Le Figaro
C’est ce que titre Le Figaro, qui relève : « Constatant l’effet bénéfique des poissons sur les malades, leurs proches et le personnel soignant, un nombre croissant d’établissements médicaux s’équipent d’aquariums plus ou moins gros ».
Le journal explique en effet que « les patients isolés sortent de leur chambre pour observer les changements dans l’aquarium, ils entrent en contact avec d’autres patients, avec les familles en visite. L’aquarium devient un lieu de rendez-vous, de promenade, d’observation d’un biotope ».
Le Pr Maurice Mimoun, chef du service de chirurgie plastique et des grands brûlés de l’hôpital Saint-Louis (Paris), remarque ainsi : « La vie de l’aquarium rythme la vie des patients comme un journal, ils se retrouvent autour de lui comme on se rassemble autour d’une cheminée. […] L’aquarium offre la possibilité de prendre le temps d’observer la vie des poissons avec un effet apaisant apporté par l’eau elle-même ».
Le Figaro indique qu’« il existe peu d’études sur ce type d’expérience, car les effets sont difficilement quantifiables. Plusieurs équipes ont cependant réussi à mesurer les effets d’un aquarium sur la tension artérielle : en 20 minutes d’observation, elle chute de manière significative, avec un effet résiduel pendant plusieurs heures ».
Le quotidien relève en outre qu’« une étude américaine a démontré que la présence d’un aquarium dans un service gériatrique augmentait la prise alimentaire des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Certains services ont pu observer une réduction des escarres pour les patients alités pendant de longues périodes car l’aquarium les encourage à se lever plus souvent. À l’hôpital Robert-Debré, à Paris, l’aquarium est utilisé en pédopsychiatrie pour aider les patients atteints de troubles alimentaires, notamment en les laissant nourrir les poissons ».
Le Figaro ajoute que « les effets bénéfiques s’étendent aux familles des patients et au personnel du service. […] Le personnel n’est plus soumis à la frustration des familles qui engagent plutôt la conversation sur les habitudes des poissons que sur la durée de leur attente ».
Le journal évoque toutefois « un dispositif salvateur mais contraignant », et s’interroge : « Faut-il installer un aquarium dans tous les services hospitaliers ? ». Le Pr Raphaël Vialle, chef du service de chirurgie orthopédique et réparatrice de l’enfant de l’hôpital Armand-Trousseau (Paris), répond :« Peut-être au moins un simple bocal avec des poissons rouges, mais sans doute pas un aquarium tropical qui demande un minimum d’expertise et un investissement important, sur le plan financier mais également en temps ».
« Plus de 3 millions de Français au bord du burn-out »
Le Monde , Le Parisien , L’Express
Le Monde indique que « plus de 3 millions d’actifs ont un risque élevé de faire un burn-out, selon une étude publiée par le cabinet Technologia ». Le journal note que « ce cabinet de prévention des risques professionnels lance un appel pour la reconnaissance par les autorités de ce syndrome d’épuisement professionnel ».
Le Monde explique que le cabinet « s’est fondé sur un sondage mené auprès de 1 000 actifs. Il en ressort que 12,6% d’entre eux encourent un burn-out, ce qui, rapporté à l’ensemble de la population, porte le nombre de personnes concernées à 3,2 millions d’actifs ».
« Le cabinet d’experts […] relève que le risque de burn-out, caractérisé par un travail excessif et compulsif, est particulièrement élevé chez les agriculteurs (23,5%), devant les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (19,7%) et les cadres (19%). Viennent ensuite les ouvriers (13,2%), les professions intermédiaires (9,8%) et les employés (6,8%) », précise le journal.
Le quotidien ajoute que « cette affection touche des personnes sans antécédents psychiques et les pathologies «ne concernent que la sphère professionnelle», écrit Technologia. Selon ces experts, le lien «direct et essentiel» avec le travail est établi. Or, le cabinet note que ces affections sont «très difficilement reconnues» vu le flou sur la définition clinique de ce syndrome et l’absence de tableaux de maladies professionnelles spécifiques ».
Le Monde souligne ainsi que « le burn-out peut être reconnu au titre de l’article L 461-1 du code de la Sécurité sociale, mais uniquement si la maladie justifie une incapacité permanente de travail de plus de 25% et si un lien «direct et essentiel» avec le travail a été mis en évidence par un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. Seules quelques dizaines de cas sont reconnus chaque année ».
Le Parisien évoque également ce « mal de notre siècle », notant que « peu de grandes entreprises y échappent ». Le journal indique que « Technologia lance un appel pour la reconnaissance par la Sécurité sociale du «burn-out» via la création de 3 nouveaux tableaux de maladies professionnelles : dépression d’épuisement, état de stress répété et anxiété généralisée. Une pétition rassemblant encore peu de signatures a été lancée sur le site appel-burnout.fr ».
De son côté, L’Express consacre un dossier au burn-out « et comment l’éviter ». Le magazine note que « c’est un choc d’autant plus violent que les victimes d’épuisement professionnel n’ont, en général, rien vu venir. Infirmières débordées, profs sous tension, cadres surinvestis… Ils sont de plus en plus nombreux à craquer. Les entreprises prennent enfin conscience du risque. Les salariés aussi, qui doivent apprendre à se protéger ».
L’hebdomadaire relève que « le voile s’est progressivement levé sur cette pathologie des temps modernes. Observée d’abord chez le personnel soignant et chez les enseignants elle a envahi les entreprises. Les cadres en premier lieu, mais aussi les salariés « de contact » – services clientèle, grande distribution… – et, phénomène récent, « les services à la personne et les travailleurs indépendants », s’inquiète Isabelle Burens, de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail ».
L’Express interroge le Dr Agnès Martineau-Arbes, médecin du travail et consultante pour Technologia, qui note que « l’essentiel, c’est de comprendre ses propres mécanismes de défense qui font que l’on a trop de narcissisme – ou pas assez d’estime de soi – pour admettre que l’on ne parviendra pas à satisfaire une exigence irréalisable ».
Le magazine cite en outre le Dr François Baumann, auteur de Burnout, quand le travail rend malade(éd. Josette Lyon), qui évoque « quelques pistes pour changer son rapport au travail : éviter les collègues toxiques ; lutter contre l’individualisme ; positiver « à l’américaine » ; et, bien sûr, prendre de la distance en trouvant la solution qui nous correspond le mieux – méditation, sport, sorties entre amis ».
« Sauf que… tous les spécialistes en conviennent, ces conseils sont en général voués à l’échec si, « en face », rien ne change. Et c’est là qu’interviennent les cabinets de conseil en management », continue L’Express.
24 01 14
« Schizophrène meurtrier : deux médecins mis en examen pour homicide involontaire »
Le Parisien
Le Parisien fait savoir que « deux médecins de l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève (Isère) ont été mis en examen pour homicide involontaire, 5 ans après le meurtre d’un étudiant grenoblois par un schizophrène qui s’était échappé de l’hôpital ». Le quotidien ajoute qu’« un troisième médecin et l’hôpital de Saint-Egrève sont convoqués [aujourd’hui] par la juge d’instruction en charge de l’affaire en vue d’une mise en examen ».
Le Parisien explique que « ces mises en examen font suite à un arrêt de la cour d’appel de Grenoble, rendu le 6 novembre 2013, ordonnant un supplément d’information aux fins de mise en examen des médecins et de l’hôpital ».
« Dans cet arrêt, la cour pointait « un défaut d’appréciation de la dangerosité » de Jean-Pierre Guillaud. Ce dernier, déjà auteur de plusieurs agressions à l’arme blanche, avait mortellement poignardé Luc Meunier, 26 ans, à Grenoble le 12 novembre 2008, après s’être échappé de l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève », poursuit le journal.
La cour avait remarqué que les médecins « n’ont pas su prendre en compte à leur juste mesure les antécédents et les signes précurseurs du passage à l’acte de Jean-Pierre Guillaud, qui auraient dû leur faire considérer ce malade comme potentiellement dangereux et les amener à mieux encadrer ses permissions de sortie ».
« Elle reprochait par ailleurs à l’hôpital de n’avoir pas réévalué « un dispositif de sécurité (…) manifestement défectueux » et de n’avoir pas pris « les mesures nécessaires à la prévention des fugues de patients manifestement dangereux » », continue Le Parisien.
Le journal précise que « M. Guillaud avait été déclaré pénalement irresponsable de cet acte en septembre 2011 et hospitalisé en unité pour malades difficiles. Une information judiciaire avait cependant été ouverte pour homicide involontaire afin de déterminer les éventuelles responsabilités des médecins, à la suite d’une plainte contre X de la famille Meunier ».
27 01 14
« Comment repérer les jeunes addicts »
Le Parisien
Le Parisien note que « prévenir et détecter les conduites à risques des ados, c’est l’une des mesures phares du plan de lutte contre la drogue et les addictions présenté aujourd’hui ».
Le journal remarque en effet qu’« à 17 ans, seuls 6,6% des jeunes n’ont jamais touché à l’alcool, au tabac ou au cannabis. La Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) a fait de ces ados consommateurs une des cibles privilégiées des 130 actions prévues dans le premier volet du plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les conduites addictives ».
Danièle Jourdain Menninger, présidente de la Mildt, précise : « Tout en rappelant l’interdit, nous misons sur la prévention et une intervention précoce, qui passe par le repérage des conduites addictives chez les adolescents ».
Le Parisien explique que « cela repose sur une meilleure formation en addictologie des professionnels de santé, et plus généralement des adultes qui sont en contact avec les jeunes (animateurs, éducateurs sociaux, professeurs…) ».
« Ils devront être capables de percevoir les conduites à risque et d’orienter ce jeune public vers des structures adaptées, souvent sous-utilisées. C’est le cas des consultations jeunes consommateurs (CJC) », poursuit le quotidien, qui indique que « pour mener les jeunes usagers jusqu’à ces consultations, le plan compte sur le «réflexe CJC» que les médecins traitants devront adopter ».
« Alzheimer : la piste de la stimulation cérébrale »
Le Figaro
Delphine Chayet note en effet dans Le Figaro que « l’envoi d’impulsions électriques dans le cerveau à un stade précoce de la maladie semble donner des résultats positifs, bien que limités dans le temps ».
La journaliste remarque que la stimulation magnétique transcrânienne « a fait ses preuves dans le traitement des dépressions sévères résistantes, des idées hallucinatoires chez les schizophrènes. Mais les neurologues et psychiatres, persuadés que cette stimulation cérébrale n’a pas encore dévoilé tout son potentiel thérapeutique, l’expérimentent dans d’autres domaines ».
« Parmi eux, les séquelles d’un accident vasculaire cérébral, la maladie de Parkinson ou encore Alzheimer, dont les médecins espèrent contenir certains symptômes grâce à cet outil », indique Delphine Chayet.
La journaliste cite notamment le Pr Emmanuel Haffen, psychiatre au CHU de Besançon, qui rappelle que « le principe de la TMS est de moduler l’activité de régions du cerveau qui fonctionnent anormalement afin d’obtenir une amélioration de certaines fonctions ».
Delphine Chayet relève que « l’objectif n’est pas de traiter la cause de la maladie, encore moins de la guérir, mais de ralentir le déclin inéluctable des fonctions cognitives. […] En France, c’est à l’hôpital de Besançon que la stimulation cérébrale superficielle est expérimentée. Dix séances de 30 minutes sont proposées aux patients inclus dans ce projet de recherche. Une évaluation est réalisée un mois plus tard ».
Le Pr Haffen précise : « Nous obtenons des résultats positifs dans 3 tests qui mesurent la mémoire visuelle, la mémoire verbale antérograde et l’efficience cognitive. Les aidants rapportent, en outre, un retentissement au quotidien sur la qualité de vie ».
Delphine Chayet souligne toutefois que « même si elle semble prometteuse, la recherche demeure à un stade très préliminaire. Pour aller au-delà, des études portant sur un nombre plus important de patients seront nécessaires. Des interrogations subsistent par ailleurs sur la durée des effets positifs, qui paraissent éphémères dans la plupart des travaux menés, et sur le mode d’action de la TMS ».
« La molécule qui donne l’oreille absolue »
Le Figaro
Le Figaro rappelle qu’« en devenant adulte, [le] cerveau a perdu une bonne part de sa plasticité, et les facilités d’apprentissage qui vont avec. C’est pourtant cette plasticité qu’une équipe internationale de chercheurs est parvenue à restaurer, provisoirement et pour une fonction cognitive bien précise : l’oreille absolue ».
Le journal explique que « les neuroscientifiques appellent «période critique» ce moment où le cerveau, vierge de routes constituées, est capable de (presque) tout apprendre. Et c’est précisément pour cette «période critique» que Judit Gervain, du laboratoire de psychologie de la perception au CNRS et à l’université Paris-Descartes, s’est intéressée à l’oreille absolue », selon un article paru dans Frontiers in Systems Neuroscience.
Le quotidien note que « l’oreille absolue, capacité d’identifier sans point de référence la note correspondant à un son entendu, a cette particularité de ne pouvoir se développer que dans l’enfance ».
Le Figaro indique qu’un « entraînement idoine a été dispensé à de jeunes adultes, et la possibilité de tracer de nouveaux chemins neuronaux leur a été rendue grâce au valproate, une molécule antiépileptique et thymorégulatrice ».
« Durant 15 jours, 24 jeunes hommes ont pris les uns du valproate, les autres un placebo. Lors de la deuxième semaine ils ont appris à associer 6 notes à des prénoms ; au 15e jour, ils devaient nommer des notes entendues, et les participants sous valproate se sont révélés bien plus performants que ceux sous placebo », note le journal.
Le quotidien ajoute qu’« après quelques semaines de pause, deuxième manche : ceux qui avaient pris du valproate lors des premiers tests ont reçu un placebo et inversement, et d’autres prénoms étaient associés aux notes. Cette fois-ci, les participants sous valproate ont à peine fait mieux que lors de la première manche, lorsqu’ils étaient sous placebo ».
Le Figaro explique que selon les chercheurs, « en restaurant la neuroplasticité, le valproate a permis de rouvrir une fenêtre d’apprentissage… sans forcément aider la mémoire à se fixer ». Judit Gervain remarque ainsi : « Notre hypothèse, c’est qu’avec le valproate il est plus facile d’apprendre, mais aussi plus facile d’oublier ou de confondre puisqu’il y a plus de plasticité ».
Le journal continue : « On ne connaît pas encore tous les mécanismes du valproate, mais «on sait qu’il rend certaines parties du cerveau modifiables», dit Judit Gervain. En agissant sur des protéines appelées histones, le valproate «déplie» l’ADN et facilite ainsi son expression, selon les auteurs. Par ailleurs, il empêche le fonctionnement du neurotransmetteur GABA, «un système inhibiteur du cerveau», détaille Arnaud Norena, chercheur en neurosciences au CNRS. Chez l’adulte, quand le gaba se fixe sur un neurone, il l’inhibe ; durant le développement au contraire, ce même GABA active les neurones ».
Le quotidien relève en outre que « les auteurs assurent que les fonctions cognitives globales des participants n’ont pas été affectées par la prise de valproate ». Stéphane Auvin, neuropédiatre à l’hôpital Robert-Debré, remarque toutefois que « les tests utilisés ne sont pas les plus pertinents ».
Le Figaro ajoute que « le valproate pris au long cours entraîne, détaille le Dr Auvin, «des atteintes sur l’attention et le comportement. Un enfant sur deux développe un trouble cognitif ou comportemental, et on a du mal à penser qu’il n’y a pas d’effet chez les adultes». Sans compter les risques de prise de poids et perte des cheveux, et les dangers pour le fœtus dont la mère est sous valproate… ».
Le journal fait savoir qu’« une seconde étude est en préparation », mais cite en conclusion Arnaud Norena : « Si le cerveau termine une période critique, il y a des raisons. Imaginons que l’on rouvre la plasticité, il y aura peut-être des effets secondaires, notamment sur la mémoire ».
28 01 14
« Burn-out : pourquoi les soignants sont en première ligne »
L’Express
C’est ce qu’explique Vincent Olivier dans L’Express. Le journaliste note que « toutes les études concordent : quel que soit le métier exercé (généraliste, interne, hospitalier, infirmière, sage-femme…), le taux de burn-out approche, voire dépasse les 40% parmi les professionnels de santé ».
Vincent Olivier indique que « plusieurs facteurs spécifiques expliquent ce niveau inquiétant – le plus élevé de tous les métiers », selon une étude de Sarah Dauchy, psycho-oncologue à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif.
Le journaliste évoque ainsi « une charge émotionnelle très forte, des horaires changeants qui pèsent sur la vie familiale et sociale, un rythme de travail excessif et une forte tension, « surtout pour les non-décideurs qui sont soumis à des décisions changeantes et parfois contradictoires » ».
Vincent Olivier précise qu’« il faut ajouter aussi des risques d’erreur aux conséquences dramatiques, des traitements qui peuvent se révéler toxiques, et un « idéal du soin » à la fois personnel et collectif, qui se heurte aux réalités des limites de la médecine ». Sarah Dauchy remarque ainsi que « dans une société qui rêve de zéro douleur et de zéro détresse, les notions de « soigner », de « guérir » doivent être réexaminées ».
Le journaliste ajoute qu’« il y a également des exigences de rentabilité fortes, notamment à l’hôpital, un manque de reconnaissance des patients et des conflits éthiques récurrents. […] Difficile, dans ces conditions, d’éviter un double écueil : le surinvestissement d’un côté ou, à l’inverse, la prise de distance vis-à-vis des malades pour se protéger soi-même. D’autant que les professionnels ont souvent du mal à reconnaître leurs propres difficultés ».
Vincent Olivier explique en effet que « la « ligne verte » [que Sarah Dauchy] a initiée à l’Institut Gustave Roussy pour les soignants n’a reçu, en 6 mois, que… deux appels en tout et pour tout ! ».La psycho-oncologue précise : « Non pas que le personnel se sente peu concerné, mais il a tendance à penser que c’est forcément pour les autres ».
Pour « se prémunir du burn-out », Sarah Dauchy indique qu’« il faut tout d’abord se reconnaître comme potentiellement vulnérable et savoir que le travail que l’on fait est associé à un risque. […] Cela suppose d’être conscient de son état de souffrance individuelle, de passer de la plainte générale (« C’est dur pour tout le monde ») à l’approche personnelle (« Je vais mal »). Ensuite, il faut trouver ses propres solutions : relaxation, méditation, thérapies cognitivo-comportementales ».
La psycho-oncologue ajoute que cela exige « un vrai travail réflexif sur ses propres priorités, car on peut accepter de souffrir sur certains points non gérables, mais à condition de conserver ses priorités. [Il est important de] se parler dans l’équipe, de communiquer sur ses propres attentes. Et, surtout, de hiérarchiser ses attentes ».
« Prématurité : les bénéfices du ‘peau à peau’ sont durables »
Le Figaro
Delphine Chayet note dans Le Figaro que « le «peau à peau», instauré pour favoriser le lien entre la mère et son bébé prématuré, est désormais presque banal dans les services de néonatologie »,et fait savoir qu’« une étude publiée dans Biological Psychiatry montre que ce soin distille ses bienfaits bien au-delà des premiers mois de vie ».
La journaliste relève en effet que « des chercheurs de l’Université Bar Ilan, en Israël, ont observé son impact positif chez des enfants âgés de 10 ans. Ceux-ci présentent de meilleures capacités d’apprentissage, un sommeil mieux organisé et une meilleure réponse au stress ».
Delphine Chayet explique que « les chercheurs israéliens se sont intéressés au devenir de ces bébés. Ils ont suivi pendant 10 ans quelque 150 grands prématurés, dont la moitié avait bénéficié d’un peau à peau, 1 heure par jour pendant 14 jours, tandis que les autres étaient restés en couveuse ».
« Au bout de 6 mois, les scientifiques ont constaté que les mères du groupe «kangourou» étaient plus sensibles aux besoins de leur bébé et manifestaient un comportement plus maternel. Leurs enfants, testés à sept reprises pendant 10 ans, montraient quant à eux de meilleures capacités cognitives et de réalisation des tâches complexes, telles que lire ou écrire – des domaines dans lesquels les enfants prématurés ont parfois des difficultés », indique la journaliste.
Le Pr Jacques Sizun, pédiatre et chef de service de néonatologie au CHU de Brest, réagit : « On peut imaginer l’ampleur des bénéfices si cette méthode est mise en œuvre de façon plus intense que dans l’étude».
Delphine Chayet souligne en outre que « pour les spécialistes, la formation des équipes médicales est cruciale pour lever d’éventuelles réticences concernant la sécurité des nourrissons. Cela nécessite aussi des moyens matériels afin que les services soient en mesure d’accueillir cet échange mère enfant confortablement, et dans l’intimité ».
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