06 02 14

« Des médecins s’alarment de la hausse des tentatives de suicide chez les jeunes filles »
Le Monde , Le Parisien

Pascale Krémer note dans Le Monde que « la revue de formation médicale Le Concours médical […] dévoile les premiers résultats d’une enquête épidémiologique menée conjointement par la faculté de médecine et l’Institut universitaire de santé public de Poitiers et l’Observatoire régional de la santé d’Alsace ».
La journaliste explique que l’enquête a été menée en juin 2012 auprès de 
« 1.817 jeunes de 15 ans tirés au sort, dans 171 établissements scolaires des régions Poitou-Charentes et Alsace, [qui] ont répondu à un long questionnaire de 88 questions sur la santé ». Pascale Krémer évoque des « résultats inquiétants », soulignant qu’« à 15 ans, près de 21% des filles et près de 9% des garçons ont déjà tenté de se suicider ».
Le Dr Philippe Binder, généraliste, responsable d’une consultation pour adolescents à l’hôpital de Rochefort (Charente-Maritime), et maître de conférences à l’université de Poitiers, déclare que « 
le niveau atteint, au dessus de la barre des 20%, et l’augmentation des tentatives de suicide chez les jeunes filles est très impressionnante. Je peux vous dire que je n’ai pas bien dormi le jour où j’ai eu ces résultats. Imaginez, sur 5 jeunes filles que vous croisez dans la rue, l’une d’entre elles a tenté de mettre fin à ses jours… ».
Le psychiatre Xavier Pommereau, qui 
« dirige le pôle aquitain de l’adolescent, au CHU de Bordeaux, et a coordonné ce numéro du Concours médical consacré à la dépression de l’adolescent »,remarque quant à lui que ces résultats « confirment les données hospitalières d’augmentation des admissions d’adolescentes pour tentatives de suicide. Leur âge moyen ne cesse de diminuer. Dans mon service, il est passé de 17 ans à 15 ans en vingt ans ».
Pascale Krémer rappelle que 
« lors d’études précédentes comparables, les adolescentes de 15 ans avaient été 9%, en 1993, à auto-déclarer une TS [tentative de suicide], et 14,6% en 1999. Chez les jeunes garçons, la progression (4% en 1993, 7,5% en 1999, 8,8% en 2012) est plus lente et semble plafonner ».
La journaliste souligne toutefois que 
« ces nouveaux chiffres doivent être maniés avec précaution, avertissent les auteurs de l’enquête. Ils suscitent en effet autant de craintes que d’interrogations. La part des moins de 24 ans dans les suicides reste faible – 4,8%, selon l’Inserm. En 2011, sur les 10 524 morts par suicide en France, 508 avaient moins de 24 ans ».
« 
Que signifie réellement vouloir mourir à 15 ans ? Quels actes sont considérés par les jeunes comme devant, pouvant mener au décès ? », s’interroge Pascale Krémer. Le Dr Binder note ainsi :« Une jeune fille avale une boîte entière de DolipraneMourir, dormir, elle ne sait pas bien ce que ça donnera… ».
La journaliste ajoute que «
 la représentation du suicide est elle-même peut-être en train d’évoluer, les jeunes filles déclarant davantage leurs scarifications profondes comme relevant d’une volonté suicidaire. Cependant, dans le questionnaire, une question sur les scarifications était posée avant celle sur le suicide, qui devait permettre au répondant d’opérer le distinguo – presque un tiers des jeunes filles ont d’ailleurs répondu qu’elles avaient déjà tenté de se blesser volontairement, par coupures, coups ou griffures… ».
«
 Quoi qu’il en soit, il est urgent, à en croire le Dr Binder, de lancer une étude spécifique », poursuit Pascale Krémer. Le praticien remarque que « ces jeunes filles ont, en tous cas, vécu une détresse telle à un moment donné qu’elles sont capables, a posteriori, de dire qu’elles ont essayé de mourir. Que ce soit vrai ou imaginaire, cela traduit quelque chose, qu’il faut creuser ».
Pascale Krémer note enfin : «
 Tentatives de suicide, scarifications, comas éthyliques… Toutes ces pratiques se répandent, s’alarme [le Dr Pommereau], et sont de plus en plus banalisées par les adultes. […] Face à cette poussée inquiétante des passages à l’acte chez les tout jeunes, le psychiatre lance un appel aux parents. Ils doivent aider leurs adolescents à se sentir exister en leur confiant des responsabilités, en les rendant plus acteurs ».
Le Parisien constate aussi qu’« 
une adolescente sur cinq déclare avoir déjà tenté de se suicider ». Le journal parle de « chiffres qui font froid dans le dos » et souligne : « Symptômes d’une société en état de stress, ces chiffres sont également pour Xavier Pommereau le résultat d’une certaine «banalisation» des gestes de désespérance par les adultes. Et le docteur de dénoncer «cette croyance erronée selon laquelle celui qui n’est pas mort ne voulait pas vraiment se tuer» ».

07 02 14

« Alcool, cannabis : les jeunes sont plus sensibles aux addictions »
Le Figaro , Le Parisien , L’Humanité , La Croix , Le Monde

Le Figaro relate les résultats d’une expertise collective que vient de publier l’Inserm, selon laquelle « les adolescents de 17 ans qui n’ont jamais touché un verre d’alcool, fumé un joint ou une cigarette font figure d’exception. A cet âge, près de 95% des jeunes Français ont expérimenté au moins un de ces trois produits ».
« Tous ne vont pas pour autant devenir dépendants, mais une première expérience positive avec des substances psychoactives peut favoriser des consommations régulières. […] En effet, le cerveau adolescent, encore en développement, est bien plus vulnérable à ces drogues que celui des adultes 
», note le quotidien.
Le Figaro souligne notamment que 
« l’alcool est la première substance psychoactive expérimentée par les jeunes. A 11 ans, près de 6 enfants sur 10 ont déjà bu un verre d’alcool. Et ils connaissent leur première ivresse à 15 ans en moyenne. […] Les premières expérimentations [de cannabis] interviennent à la fin du collège. Un élève sur 10 en quatrième, 1 sur 4 en troisième et 1 sur 2 en seconde a déjà fumé un joint. La consommation globale est stable depuis 2005, mais la France reste parmi les pays où la consommation chez les adolescents reste la plus élevée ».
Le journal s’interroge : «
 Comment prévenir, ou au moins retarder, l’âge de la consommation de ces substances ? Pour les experts de l’Inserm, il est nécessaire de renforcer, sans dramatiser, les messages décrivant l’impact durable sur la santé de ces produits, et de s’appuyer sur les parents mais aussi les adolescents eux-mêmes ».
« Ils recommandent également que l’achat de tabac et d’alcool s’accompagne systématiquement de la présentation de papiers d’identités indiquant l’âge de l’acheteur », 
ajoute le quotidien.
Le Parisien se penche aussi sur ce rapport qui 
« propose de cibler alcool, tabac et cannabis […] dans les campagnes de prévention auprès des jeunes ». Le journal relève que « le rapport souligne notamment l’augmentation des phénomènes de prise ponctuelle et excessive d’alcool ou « binge drinking » (au moins 5 verres en une seule occasion) chez les ados. Or ils sont plus sensibles que les adultes aux effets neurotoxiques de l’alcool, ainsi qu’à ceux du cannabis, car « le cerveau poursuit d’importantes étapes de maturation entre 15 et 25 ans » ».
La Croix titre sur une page : 
« Alcool, tabac, cannabis : les ados risquent gros », et retient que selon ce rapport de l’Inserm, demandé par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), « les niveaux de consommation d’alcool, de tabac et de cannabis «demeurent élevés» chez les jeunes ».
Le Monde relaie aussi ce travail de l’Inserm : «
 S’il y avait un seul message à retenir ? ». L’addictologue Olivier Phan, coauteur, répond : « La dangerosité vient de la précocité de la consommation : on ne peut pas comparer celle des adultes et celle des adolescents ».

« Autisme : utilisation bénéfique d’un traitement diurétique »
Le Parisien , Le Figaro , La Croix

Le Parisien observe que « les niveaux de chlore anormalement élevés dans les neurones du fœtus pendant l’accouchement sont déterminants dans l’apparition de l’autisme et peuvent être réduits par l’administration précoce d’un médicament diurétique, selon une étude sur l’animal » parue dansScience.
Le journal note ainsi que 
« le Pr Yehezkel Ben-Ari, directeur de recherche émérite à l’Inserm et son équipe de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée (INMED) […] viennent de franchir un cap dans la compréhension de ce trouble du développement ».
Le Parisien explique que 
« les chercheurs ont enregistré pour la première fois l’activité des neurones embryonnaires et des neurones immédiatement après la naissance afin d’observer les modifications des taux de chlore (plus précisément de ions chlorure). Alors que ces niveaux chutent lors de l’accouchement chez les souris saines, ils restent anormalement élevés chez leurs congénères atteints de deux formes d’autisme, l’une génétique et l’autre provoquée par l’injection à la rate gestante d’un produit, le valproate ».
Le quotidien relève que «
 l’administration à la mère, peu avant la mise à bas, du diurétique, le bumétadine, restaure une activité cérébrale quasi normale et corrige le comportement « autiste » chez les descendants ».
Le Parisien indique que les auteurs «
 montrent également l’implication de l’hormone qui déclenche le travail de l’accouchement, l’ocytocine, qui agit normalement comme le diurétique en abaissant le taux de chlore dans les cellules nerveuses du cerveau. En revanche, l’hormone reste inopérante sur les fœtus animaux prédisposés et le chlore s’accumule à des concentrations anormales dans leurs neurones. Et si l’on bloque cette hormone chez des souris gestantes normales, leurs portées présentent des taux de chlore élevés et un comportement autistique ».
Le journal souligne que 
« cette étude valide les essais cliniques utilisant ce diurétique chez des personnes atteintes d’autisme, estime le Pr Ben Ari en évoquant un essai concernant plus d’une cinquantaine d’enfants, âgés de 11 à 13 ans, dont les résultats ont été publiés en décembre 2012 ».
« Ce traitement a permis, pour les trois quarts des enfants traités, d’atténuer la sévérité de leurs troubles grâce à l’amélioration de leurs capacités d’échanges avec l’entourage. Mais à l’arrêt du traitement, les troubles réapparaissent. […] A présent, un essai complémentaire est en cours sur 80 autistes, dont les résultats devraient être disponibles en 2015 au plus tard 
», note le quotidien.
Le Parisien remarque qu’« 
il n’est pas envisagé de traiter la femme avant la naissance, faute de moyen pour dépister l’autisme chez le fœtus humain. Mais selon le Pr Ben Yari, un diagnostic précoce associé à un médicament comme le bumétamide ou d’autres agents régulateurs capables de réduire l’activité aberrante du cerveau qui perturbe celle des neurones sera probablement un traitement d’avenir ».
Le journal souligne enfin que 
« le Pr Ben Ari, co-fondateur d’une start-up Neurochlore, bien que soutenu par l’Inserm, dit n’avoir pas trouvé de financement en France et s’être tourné vers un fonds américain qui a apporté 3 millions d’euros pour la poursuite des recherches ».
Le Figaro relève également que 
« l’ocytocine protègerait le cerveau du nouveau-né » contre l’autisme et cite le Pr Ben Ari, qui indique : « Il faut étudier davantage le cerveau. On sait qu’il y a des mutations génétiques présentes dans l’autisme. Notre étude montre que le problème de fond est lié à la cascade d’altérations que ces mutations entraînent ».
La Croix remarque de son côté que 
« ces données incitent à s’intéresser de plus près aux accouchements et à la façon dont ils se passent. Des accouchements compliqués avec par exemple des épisodes d’absence d’oxygénation prolongée ou des complications pendant la grossesse telles que des infections virales sont souvent citées comme facteurs de risque. Il est aussi important de se pencher sur les césariennes, notamment les césariennes de confort dont la proportion dans certains pays semble exploser ».

11 02 14

Sexualité : « Les fumeuses de joints se protègent moins »
Le Parisien

Le Parisien relève en effet que « drogue et contraception ne font pas bon ménage », selon une enquête menée sur la sexualité des étudiants par le réseau de mutuelles Emevia.
Le journal souligne que 
« les étudiantes qui fument modérément ou régulièrement du cannabis sont 2 fois plus nombreuses à avoir recours à la pilule du lendemain (54,2%) que les autres (23,6%). Et elles sont 4 fois plus nombreuses à subir une interruption volontaire de grossesse : 5,6% contre 3% pour la totalité des étudiantes interrogées et 2,7% pour l’ensemble des 20-24 ans ».
Laurent Karila, psychiatre addictologue à l’hôpital Paul-Brousse (Villejuif), observe que 
« c’est un comportement addictif qui fait que les fumeuses de cannabis prennent plus de risques. Mais c’est valable pour toutes les drogues ».
Le Parisien constate en outre que cette enquête «
 révèle que les consultations pour un examen gynécologique des étudiantes sont en baisse en 2013. Elles ne sont plus que 48% à avoir fait cette démarche, contre 52,1% en 2011. Quant au dépistage [des infections sexuellement transmissibles], seulement 50% des étudiants ayant déjà eu une relation sexuelle ont réalisé un test ».
Emevia souligne ainsi que « 
l’accès aux soins des étudiants s’est fortement aggravé en 2 ans. Il est important de renforcer l’information sur ce sujet ».
Le quotidien note par ailleurs que 
« si le cannabis mène facilement au sexe (90,6% des fumeurs de joints ont déjà eu des rapports sexuels, contre 73,8% pour l’ensemble des étudiants interrogés), les jeux vidéo et les réseaux sociaux entraînent une vie de moine : 44% des joueurs n’ont jamais eu de rapports sexuels, et ce chiffre monte à 76% pour ceux qui ont un compte Facebook ! ».

12 02 14

Maladie d’Alzheimer : « Il faut aussi se mobiliser pour les proches »
La Croix , L’Humanité

La Croix indique que « l’association France Alzheimer a rendu public [hier] un Manifeste visant à réclamer un certain nombre de mesures adaptées « aux besoins concrets de familles » confrontées à la perte d’autonomie d’un proche ».
Le quotidien constate ainsi que «
 France Alzheimer dénonce la « précarisation » des familles confrontées à la perte d’autonomie », et publie les propos de sa présidente, « alors que le premier ministre Jean-Marc Ayrault doit présenter [aujourd’hui] les principales dispositions du projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement ».
Marie-Odile Desana remarque notamment qu’
« il y a une immense attente des familles, dont beaucoup sont dans une situation de précarisation croissante. Aujourd’hui, le montant moyen de l’APA est de 450 € par mois, ce qui ne permet pas de couvrir les frais des aides à domicile ou une place en accueil de jour. Pour nous, la priorité est donc une diminution du reste-à-charge aussi bien pour le domicile qu’en établissement ».
La responsable observe qu’«
 en 2010, nous avons réalisé une étude qui montrait que ce reste-à-charge s’élevait en moyenne à 1 000 € par mois pour le domicile. C’est considérable pour ces familles qui s’investissent sans compter pour prendre en charge leur proche. En moyenne, les aidants déclarent passer 157 heures par mois pour s’occuper de leur parent, soit 5 heures par jour. Il y a donc vraiment urgence à soutenir ces aidants qui, pour certains, finissent par se couper du monde extérieur en s’enfermant dans un quotidien consacré quasiment à 100 % à la maladie de leur parent ».
« En établissement, le reste à charge s’élève lui, en moyenne, à 2 300 € par mois alors que le montant moyen des retraites en France est d’environ 1 200 € par mois », 
continue Marie-Odile Desana.
La présidente de l’association relève en outre que 
« dans certains départements, il y a manifestement une volonté de réduire les coûts liés à l’APA [allocation personnalisée à domicile]. Résultat, nous voyons aujourd’hui des disparités de traitement dans l’évaluation du niveau de perte d’autonomie des personnes d’un département à l’autre ».
L’Humanité note pour sa part que « 
pour France Alzheimer, le compte n’y est pas ». Le journal évoque lui aussi le projet de loi sur l’autonomie des personnes âgées, et constate que l’association « a estimé que le financement prévu n’est pas à la hauteur et a lancé un manifeste contenant plusieurs revendications ».

14 02 14

« Le nouveau jeu qui fait boire »
Le Parisien

Le Parisien constate que sur Internet, « des jeunes se poussent à consommer de grandes quantités d’alcool. Les médecins, consternés, alertent sur la dangerosité de ces comportements ».
Le journal relève que 
« sur Facebook, la page française de ce défi dangereux [Neknomination] a recueilli 20 000 «J’aime» depuis dimanche et de nombreuses participations. […] Venu d’Australie, le phénomène a déjà fait plusieurs victimes en Grande-Bretagne et en Irlande ».
Le Parisien explique que « 
ce jeu inquiétant […] consiste à boire cul sec un ou plusieurs verres d’alcool et à défier ses amis d’en faire autant en moins de 24 heures. Le tout posté sur Internet pour épater la galerie ».
« Un concept encore plus inquiétant que le phénomène du «binge drinking», qui consiste à boire 4 ou 5 verres en moins de 2 heures. Dans Neknomination, ce niveau peut être atteint en quelques minutes 
», observe le quotidien.
Le Parisien ajoute que «
 si les jeunes Français se contentent pour l’instant de boire de l’alcool, leurs cousins anglo-saxons vont plus loin en réalisant leurs défis en conduisant ou en sautant par les fenêtres… En Grande-Bretagne et en Irlande, au moins 3 jeunes sont décédés après avoir joué » à ce « jeu ».
Le quotidien livre la réaction du psychiatre Philippe Batel, chef du service du traitement des maladies addictives de l’hôpital Beaujon de Clichy : 
« Ce genre de jeu est très inquiétant car il banalise complètement l’alcool. Les jeunes rigolent en visionnant ces vidéos et se poussent à la surenchère. […] Boire une telle quantité d’alcool en aussi peu de temps est très dangereux. La tension artérielle augmente, les risques d’accidents vasculaires aussi ».

18 02 14

« Faut-il épargner la prison aux détenus atteints de maladies mentales ? »
Le Figaro

C’est ce que se demande Le Figaro, qui note que « deux rapports se penchent sur la situation de ces prisonniers ».
Le journal évoque ainsi des 
« chiffres inquiétants : selon le groupe de travail santé-justice, […] commandé il y a plus d’un an par les ministres de la Santé et de la Justice, de 20 à 30% des détenus souffriraient de troubles psychotiques. La Cour des comptes va même plus loin, puisque, dans son rapport annuel, elle dénonce «une prévalence très forte des maladies psychiatriques et infectieuses. Au moins un trouble psychiatrique est identifié chez 8 détenus sur 10, le taux de détenus atteints de schizophrénie étant 4 fois plus élevé que dans la population générale» ».
Le Dr Cyrille Canetti, chef du service médico-psychologique régional de la Santé et vice-président de l’Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire, explique qu’« 
il existe deux types de population souffrant de troubles psychiatriques en prison : celles qui auront été mises en détention alors qu’elles étaient déjà malades et qui n’ont pas forcément commis d’infraction en relation avec leur pathologie, et celles dont les troubles psychiatriques sont nés de la détention. Dans les deux cas, le problème est que ces personnes vont sortir de prison au bout de leur peine sans être soignées et dans un très sale état. Et pour le coup, c’est la société tout entière qui se trouverait exposée à ces dernières ».
Le Figaro note qu’il s’agit d’«
 une manière pour le psychiatre de plaider pour que «ceux des détenus qui relèvent de l’hôpital soient à l’hôpital». Car l’une des dispositions phares de ce rapport en cours d’arbitrage dans les deux ministères concernés est d’étendre les suspensions de peine pour raison médicale aux maladies mentales ».
Le Figaro ajoute que 
« l’idée de sortir les malades mentaux de prison séduit les syndicats de surveillants, qui dénoncent la présence sous les verrous de ces détenus particulièrement difficiles. Mais à quelle institution les confier ? La question reste entière – les établissements psychiatriques manquant cruellement de places, comme de dispositifs de sécurité », observe le quotidien.
Le journal précise que 
« le gouvernement laisse prospérer une proposition de loi portée par les sénatrices Europe-Écologie-Les Verts Hélène Lipietz et Esther Benbassa sur l’extension des suspensions de peine dans le cadre de la détention provisoire. […] Ainsi, «les personnes atteintes de troubles mentaux doivent être considérées comme des malades comme les autres et bénéficier de suspensions de peine comme celles qui souffrent de troubles somatiques» ».
Le Figaro continue : 
« De même, dans le cadre d’une hospitalisation sous contrainte, «les personnes atteintes de troubles mentaux pourraient continuer à être juridiquement considérées comme des personnes détenues, afin que la privation de liberté dont elles font l’objet dans le cadre de la mesure d’hospitalisation sans consentement puisse être imputée sur la durée de la détention provisoire et, le cas échéant, sur la durée de la peine d’emprisonnement ou de réclusion restant à accomplir» ».

19 02 14

« Les médecins se mobilisent contre le burn-out »
Le Figaro , Le Parisien , L’Humanité

Le Figaro note que « le burn-out ou épuisement professionnel menacerait 1 médecin sur 2, d’après l’Union française pour une médecine libre (UFML) », et indique que « le jeune syndicat, qui compte 1 an d’existence et 4500 membres, organisait [hier] une journée «noire» pour alerter la ministre de la Santé sur les risques psychosociaux encourus par la profession ».
Le journal relève ainsi que 
« les médecins étaient invités à couvrir leur plaque de crêpe noir pour sensibiliser le grand public et «rompre le silence» sur la question. Car ce silence est souvent entretenu par les praticiens qui n’osent pas demander de l’aide ou qui ne savent pas vers quelle structure se tourner ».
Le Figaro rappelle que «
 le burn-out survient quand une personne ne peut plus faire face à une demande professionnelle trop importante ou exigeante », et note que « les médecins sont très touchés : on compte 2,5 fois plus de suicides au sein de cette profession que dans le reste de la population ».
Le quotidien souligne ainsi que « 
chaque année, 45 praticiens tentent de se suicider en France. […] Les causes principales évoquées par les professionnels de santé sont «la surcharge administrative, le conflit avec des patients pressants, le manque de reconnaissance et les situations de violence et d’insécurité», rapporte le Dr Jean Thevenot, président du conseil départemental de l’Ordre des médecins de la Haute-Garonne ».
Le journal explique que 
« même si les médecins exercent par vocation, ils ont de plus en plus le sentiment d’être peu reconnus par la société. C’est notamment vrai pour les plus jeunes praticiens. Après une dizaine d’années d’études parfois «très violentes et peu pédagogiques», d’après le Dr Théo Combe, président du Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), ils ne sont pas suffisamment préparés à assumer les responsabilités administratives, la relation médecin malade qui peut être compliquée voire tendue ».
Le praticien déclare : «
 On travaille en moyenne 60 heures par semaine, […] la charge de travail est importante et les demandes des patients sont parfois abusives ». Le Figaro ajoute que « pour ce dernier, les situations de détresse et de suicide chez les jeunes médecins viennent de «l’érosion de l’idéal quand il est confronté à la réalité, quand l’image du super-héros s’écroule» ».
Le Dr Philippe About, président de l’association MOTS (Médecins-Organisations-Travail-Santé), note pour sa part que 
« le médecin est un patient comme un autre ». Le responsable de cette association qui « soutient des médecins confrontés à des maladies psychologiques, des addictions, des conflits ou des difficultés financières », précise : « On essaie de rattraper les dizaines d’années de retard qu’a la France sur le Canada ou l’Espagne. Ils ont compris bien avant nous que soigner et aider et les confrères en difficultés était dans l’intérêt des patients ».
Le journal indique que 
« pour inciter les médecins à se faire aider, le dispositif mis en place est confidentiel et permet aux médecins de se faire soigner dans une autre région que la leur. En 3 ans et demi, MOTS a aidé plus de 200 praticiens en Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et dans le Limousin. Âgés en moyenne de 50 ans, la moitié des médecins étaient généralistes. Prochainement, la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur rejoindra le dispositif ».
Le Parisien indique quant à lui qu’
« une vingtaine de médecins en colère ont mimé des suicides devant le ministère de la Santé pour lancer un cri d’alarme sur les risques de surmenage et de suicides qui menacent, selon eux, la profession ».
« Masque blanc sur le visage et corde autour du cou, les médecins alignés, vêtus de leurs blouses blanches et portant charlottes ou stéthoscopes, se sont effondrés l’un après l’autre sans un mot, mimant le suicide, à chaque coup d’un gong venu sonner le glas de la profession 
», note le quotidien.
Le journal relève que Jérôme Marty, président de l’UMFL, «
 souhaite faire du 18 février une date symbolique. « Nous voulons être entendus et chaque année, nous serons là », a-t-il affirmé. L’action du jour n’était « pas une manif », mais une « image de ce qui se passe » en coulisses ».
L’Humanité, qui titre son article : 
« Vague noire au sein des professions médicales », souligne lui aussi que « chez les médecins, le taux de suicide représente plus du double de la moyenne nationale. Une tendance lourde et silencieuse ».

20 02 14

« Actionner un bras à distance par la pensée »
Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui indique que « le bras paralysé d’un macaque a pu bouger grâce au cerveau d’un autre animal ».
Le journal décrit ainsi cette 
« expérience pionnière d’un avatar contrôlé par la pensée d’un autre » :« le primate est artificiellement paralysé et les signaux moteurs, c’est-à-dire les ordres de mouvements qui partent du cerveau, ne proviennent pas du sien mais d’électrodes implantées dans sa moelle épinière au niveau des cinquième et sixième vertèbres cervicales. Plus étonnant encore, les impulsions provenaient du cerveau d’un autre macaque sur lequel l’activité cérébrale était enregistrée ».
« On estime que la moitié des traumatisés de la moelle épinière qui survivent à leur accident ont des lésions situées au-dessus des cinquième et sixième vertèbres cervicales, ce qui entraîne une tétraplégie (paralysie des bras et des jambes). Le moindre mouvement récupéré constituerait un formidable progrès pour leur vie quotidienne »,
 souligne le quotidien.
Le Figaro note ainsi que cette « 
expérience de Mme le Pr Maryam Shanechi, ingénieur en informatique à la Cornell University d’Ithaca (États-Unis), réalisée avec l’aide des neurochirurgiens de Harvard Rollin Hu et Zuv Williams, publiée dans Nature Communication, constitue bien un espoir. Elle montre qu’il est possible d’enregistrer des programmes d’action potentiellement utilisables pour générer un mouvement, alors même que la connexion entre le cerveau et la moelle épinière a été accidentellement interrompue ».
Le Pr Lee Miller, professeur de neurosciences à la Northwestern University de Chicago, remarque toutefois qu’« 
il n’est pas évident que l’on puisse étendre cette technique à des mouvements plus compliqués que ceux, très élémentaires, de l’expérience ».

26 02 14

« L’hypocondrie est-elle le mal du siècle ? »
Le Figaro

Anne Prigent remarque dans Le Figaro qu’« en incarnant un malade imaginaire dans le film Supercondriaque, le comique Dany Boon nous fait rire avec une véritable maladie ». La journaliste relève toutefois que « plus d’un Français sur dix serait concerné par cette peur d’avoir une maladie ou d’en développer une alors qu’aucun signe n’est présent, selon une étude Ifop-Capital image. Mais attention, chez les vrais hypocondriaques, cette obsession entraîne une véritable souffrance ».
Le Pr Michel Lejoyeux, psychiatre à l’hôpital Bichat (Paris), souligne ainsi que 
« la question de santé n’a jamais été aussi angoissante. Aujourd’hui, toutes les données sur la santé sont contradictoires. Le modèle étant l’information sur les vaccins : si je me fais vacciner, il y a des dangers, si je ne le fais pas, aussi ».
Anne Prigent observe que
 « la peur de la maladie est également alimentée par la médiatisation des campagnes de santé publique ». Le Pr Vincent Renard, président du Syndicat des enseignants de médecine générale, note ainsi que « lors d’une campagne sur les accidents vasculaires cérébraux ou sur la spondylarthrite ankylosante, de nombreux patients viennent consulter, persuadés d’être victimes de ces pathologies ».
La journaliste relève toutefois que 
« le médecin aura beau faire, il ne parviendra pas à tranquilliser ces patients particuliers. Persuadés d’être malades, les hypocondriaques sont à la recherche d’examens de plus en plus sophistiqués pour confirmer leur diagnostic ».
Le Pr Renard constate en outre que 
« le développement des technologies et leur survalorisation médiatique entraînent une demande de plus en plus forte de la part des patients ». « Et il est souvent difficile pour le médecin de résister à la pression des patients. Avec le risque d’une escalade d’examens extrêmement coûteux et qui, paradoxalement, peuvent devenir la source de nouvelles craintes », continue Anne Prigent.
Le Pr Lejoyeux remarque enfin que 
« l’hypocondriaque ne sait pas investir sur autre chose que sur sa santé. Il faut donc faire de la thérapie de la concurrence pour lui apprendre à réactiver des désirs positifs ».

27 02 14

« Les enfants de pères âgés ont plus de risques de troubles psychiatriques »
Le Parisien

Le Parisien note en effet que « les enfants dont les pères sont âgés auraient plus de risques de souffrir de troubles psychiatriques et de problèmes d’apprentissage, selon une vaste étude américano-suédoise » publiée dans le Journal of the American Medical Association Psychiatry.
Le quotidien explique que «
 ces chercheurs de l’Université d’Indiana (Etats-Unis) et de l’Institut Karolinska à Stockholm ont analysé des données médicales portant sur toutes les personnes nées en Suède entre 1973 et 2001 ».
« Ils ont constaté un lien très fort entre l’âge avancé du père à la naissance des enfants et un éventail de pathologies psychiatriques dont l’autisme, le déficit d’attention, le trouble bipolaire, la schizophrénie, des tentatives de suicide et des problèmes de drogues ainsi que d’échec scolaire et des résultats faibles aux tests de quotient intellectuel », 
souligne Le Parisien.
Le journal précise que «
 comparé à un enfant né quand le père avait 24 ans, celui dont le père avait 45 ans à sa naissance avait 3,5 fois plus de risque de souffrir d’autisme et 13 fois plus de probabilité d’avoir des troubles de l’attention. Le risque d’être bipolaire était aussi 25 fois plus grand tandis que la probabilité d’avoir un comportement suicidaire et des problèmes de drogue était 2,5 fois plus élevé ».
Brian D’Onofrio, professeur adjoint de psychologie à l’Université d’Indiana et coauteur de l’étude, remarque : 
« Nous avons été choqué par les résultats de cette étude. Les liens spécifiques entre l’âge paternel étaient beaucoup plus marqués que dans les études précédentes ».
Brian D’Onofrio ajoute que «
 bien que les résultats de cette étude ne signifient pas que tous les enfants nés d’un père plus âgé auront ces problèmes, ils s’ajoutent à un nombre croissant de recherches indiquant qu’une paternité à un âge plus avancé accroît le risque de troubles graves pour les enfants ».
Le Parisien souligne que 
« depuis 1970, l’âge des femmes devenues mères pour la première fois a augmenté de 4 ans, passant de 21,5 ans à 25,4 ans et pour les pères l’âge moyen est 3 ans de plus, à 28,5 ans ».

28 02 14

« Les filles mieux armées face à l’autisme »
Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui indique que « le cerveau féminin serait plus résistant que celui des hommes pour contrer les mutations génétiques », selon une « analyse génétique menée sur deux grandes populations de patients atteints de troubles neurodéveloppementaux, et publiée dansAmerican Journal of Human Genetics ».
Le journal observe ainsi : «
 Retard mental, épilepsie, hyperactivité ou autisme : ces troubles du développement cérébral ont en commun de toucher plus de garçons que de filles. Cette différence peut être très élevée, comme pour l’autisme à haut potentiel. Dans ce cas-là, les garçons sont diagnostiqués 6 fois plus que les filles ».
Le Figaro retient que cette étude, menée par Sébastien Jacquemont, médecin et professeur assistant à l’université de Lausanne, «
 montre que les filles présentent beaucoup plus d’atteintes génétiques que les garçons. Et pourtant, la répercussion dans leur comportement est moins importante. Ces résultats suggèrent donc que le cerveau des filles serait plus résilient que celui des garçons ».
Le journal explique que 
« les chercheurs suisses en collaboration avec des collègues américains ont analysé les génomes de plus de 15.000 patients présentant différents types d’atteintes neurodéveloppementales. Ils ont aussi analysé le patrimoine génétique d’enfants autistes, inclus dans la cohorte Simons Simplex Collection (SSC) ».
« 
Les scientifiques ont recherché certaines variations génétiques, appelées CNV et SNV. Ils ont choisi les plus rares, celles qui touchent de larges zones de l’ADN, et en particulier des gènes importants pour le développement cérébral. Au total, un peu plus de 1.300 gènes ont été étudiés. Les résultats montrent qu’il y a significativement plus de CNV et de SNV dans l’ADN des filles que dans celui des garçons », relève le quotidien.
« 
Cela suggère qu’à nombre d’atteintes génétiques égal, les filles s’en sortiraient mieux que les garçons. Leur cerveau serait en quelque sorte mieux armé pour faire face et “compenser” certaines mutations », souligne Sébastien Jacquemont.
Catalina Betancur, directrice de recherche Inserm de l’équipe Génétique de l’autisme, note pour sa part que « 
ces résultats ne sont pas une preuve irréfutable d’une meilleure résistance du cerveau féminin, mais ils corroborent des hypothèses qui existent depuis déjà un certain temps. […] Rien n’est sûr, mais ce biais de sex-ratio est probablement le résultat d’interactions entre différents paramètres, biologiques, génétiques ou encore sociologiques ».


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