04 03 14

« Burn-out : bataille autour des diagnostics »
Le Parisien

Le Parisien évoque sur sa Une un « bras de fer sur les arrêts maladie ». Le journal constate en effet que « les arrêts de travail liés aux risques psychosociaux provoquent de plus en plus de conflits entre employeurs et médecins », et publie une enquête. Le quotidien note ainsi sur deux pages que « médecins du travail et syndicats tentent de faire reconnaître les risques psychosociaux comme maladies professionnelles. En vain, jusqu’ici ».
Le Parisien souligne qu’« 
en France, 3,2 millions de personnes sont exposées «à un risque élevé de burn-out», alerte une récente étude du cabinet d’experts Technologia. Le hic ? Les pathologies psychiques liées au travail ne sont pas reconnues comme maladies professionnelles ».
« Un «anachronisme et une lenteur coupable des employeurs à prendre en considération le problème», déplorent plusieurs syndicats. Les entreprises refusent de s’engager sur cette voie car les conséquences financières pourraient être extrêmement lourdes pour elles »
, continue le journal.
Le quotidien observe en outre qu’« 
un nombre croissant d’employeurs attaquent les médecins du travail ayant attesté sur certificat d’un lien entre l’état de santé psychique d’un patient et ses conditions de travail. Une dizaine de médecins – un record – font l’objet de plaintes devant le Conseil national de l’Ordre des médecins ».
« Un chiffre sans doute en deçà de la réalité, selon l’association Santé et Médecine au travail, qui déplore que «90% des plaintes n’arrivent aux oreilles de personne» »
, poursuit Le Parisien.
Le journal remarque en outre que «
 les syndicats cherchent des parades », note que « les entreprises sont de plus en plus nombreuses à mettre en place des numéros verts ou des cellules de prévention », ou encore publie un entretien avec Dominique Huez, médecin du travail retraité, qui « a été condamné à un avertissement et au paiement de 35 € pour avoir rédigé un certificat mettant en cause les conditions de travail d’un salarié ». L’ancien médecin déclare notamment que « de nombreux médecins renient leurs certificats, effrayés par la possibilité d’un blâme, craignant d’être stigmatisés comme des praticiens non respectueux de l’éthique ».

05 03 14

« Ces addictions qu’on nous vend »
L’Humanité

C’est ce que titre L’Humanité, qui observe que « les industries du tabac et de l’alcool débordent de moyens et d’énergie pour attirer de nouveaux consommateurs. Un phénomène décrypté par une enquête rendue publique hier ».
Le journal relate ainsi les travaux de Karine Gallopel-Morvan, professeure des universités à l’Ecole des hautes études en santé publique, qui, pour la Mildt, «
 a passé au peigne fin les moyens des industriels pour créer et perpétuer les addictions. Bilan – sans surprise : tout est fait pour transformer les plus jeunes en consommateurs. […] Les nouvelles technologies sont utilisées à fond par les industriels. Quant aux réseaux sociaux, […] ils regorgent de pages proposant des jeux-concours autour des marques. Les produits sont aussi habilement placés dans les grosses productions audiovisuelles ».
L’Humanité souligne que 
« Karine Gallopel-Morvan établit un «lien significatif» entre les stratégies marketing et «l’initiation et la continuité de la consommation d’alcool et de tabac». Face aux industriels qui renouvellent constamment leur communication, «les campagnes de prévention n’ont pas d’effet, voire sont contre-productives» ».
Danièle Jourdain-Mennionger, présidente de la Mildt, annonce ainsi «
 suspendre toute nouvelle production de brochures, pour développer des outils de prévention adaptés et interactifs ».
« Enfin, la législation et son application sont jugées trop faibles par la chercheuse 
», continue le journal.

10 03 14

« Une semaine du cerveau pour mobiliser des fonds pour la recherche »
La Croix , Le Figaro , Le Parisien

La Croix rappelle que « la 14e campagne nationale du Neurodon est lancée [aujourd’hui] pour sensibiliser les Français à l’importance de la recherche sur les maladies du cerveau. Cet événement est aussi l’occasion, pour les associations, de réclamer la mise en place d’un grand plan de santé de publique pour lutter contre ces maladies qui touche 1 personne sur 3 en France », observe le quotidien.
Le journal cite la Fondation pour la recherche sur le cerveau (FRC), qui note que 
« les chercheurs manquent cruellement de ressources pour constituer des équipes performantes, s’équiper de petit matériel ou de techniques de pointe. Il devient donc urgent de les aider à poursuivre leurs travaux visant à comprendre le cerveau et son fonctionnement afin de trouver des traitements plus efficaces, préventifs et curatifs qui guériront un jour prochain les maladies du cerveau ».
« Alors que le nombre de malades risque de doubler entre 2020 et 2040, ces maladies du cerveau ne sont pas au centre des préoccupations des autorités de santé », 
poursuit la FRC, qui « réclame la mise en place d’un Plan cerveau par les pouvoirs publics », indique La Croix.
La Fondation observe en outre qu’
« en Europe, le montant engagé pour les recherches sur le cerveau et les maladies cérébrales s’élève à 4,1 milliards d’euros, dont 78% proviennent des investissements industriels, 17% des fonds gouvernementaux et 5% des fondations caritatives. Par comparaison, les États-Unis dépensent 3 fois et demie plus pour leur recherche sur le cerveau (14,5 milliards d’euros) que les Européens ».
Le journal souligne que «
 cette course à deux vitesses se retrouve aussi au niveau de la production scientifique, dont plus de 25% dans le domaine des neurosciences est américaine ». La FRC note que « même si la France tient son rang en termes de brevets et de publications, elle est nettement distancée par le Royaume-Uni et l’Allemagne et pour le reste du monde, outre les États-Unis, par la Chine et le Japon ».
Le Figaro note aussi que 
« c’est parti pour la Semaine du cerveau. Du 10 au 16 mars, la Société des neurosciences vous invite, dans plus de 30 villes de France, à découvrir cet organe dans toutes ces circonvolutions et à prendre conscience de l’urgence qu’il y a à percer ses mystères. Corollaire indispensable, la Fédération pour la recherche sur le cerveau organise le Neurodon, une campagne destinée à recueillir des fonds pour aider la recherche ».
Le journal relève également que 
« le siège de nos pensées est le mal-aimé de la recherche française, à entendre la FRC », et évoque ces « trois objectifs : d’abord, lancer une alerte en demandant un «Plan Cerveau», sur le modèle du plan Cancer. Mais aussi informer et sensibiliser le public. […] Interrogés par la FRC, les chercheurs en neurosciences regrettent que leur discipline soit méconnue du public comme des décideurs institutionnels ou économiques. Troisième objectif, recueillir des fonds pour mieux répondre aux besoins des laboratoires de recherche ».
Le Parisien conseille quant à lui : « 
Bichonnez votre cerveau », notant qu’« on a un peu tendance à négliger notre encéphale ». Le journal évoque l’ouvrage du Pr Bernard Sablonnière (Le cerveau : les clés de son développement et de sa longévité, Ed. Jean-Claude Gawsewitch), relevant que « contrairement aux idées reçues, le poisson n’est pas un aliment plus indispensable qu’un autre »,ou encore soulignant que « le cerveau ne se détériore pas aussi vite qu’on le pense : on ne perd que 5% de neurones au cours de sa vie d’adulte, sauf en cas de maladie d’Alzheimer ».

« La stimulation cérébrale profonde à l’assaut de la psychiatrie »
Les Echos

Les Echos constate en effet sous sa rubrique « sciences » qu’« inventée en France à la fin des années 1980, la stimulation cérébrale profonde a amélioré le traitement de la maladie de Parkinson. Aujourd’hui, elle intéresse les psychiatres ».
Yann Verdo explique ainsi que 
« c’est dans le champ de la psychiatrie que les recherches autour de la SCP font depuis peu flèche de tout bois, notamment en France. Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), qui handicapent gravement 2% de la population, sont les premiers à avoir bénéficié de cette technique ».
Le journaliste relève qu’« 
à l’origine des TOC, les chercheurs estiment qu’il y a probablement un dysfonctionnement de la métacognition (ou introspection : la capacité de notre conscience à se prendre elle-même pour objet). Ce dysfonctionnement se traduit par l’hyperproduction de signaux d’erreur et un doute pathologique, lesquels engendrent à leur tour une anxiété intolérable qui ne peut être soulagée (momentanément) que par la compulsion : l’acte de revérifier pour la énième fois qu’on a bien fermé la porte derrière soi, par exemple ».
Yann Verdo poursuit : « 
Les ganglions de la base, en plus de leur rôle important dans la motricité, sont aussi impliqués dans ce processus, puisque ce sont eux qui gèrent tout ce qui relève de la routine (soit 99% de la vie mentale d’un individu). Deux zones des ganglions de la base sont principalement ciblées par les chercheurs ».
Le journaliste indique qu’« 
à Bordeaux, où l’équipe de neurologues constituée autour de Pierre Burbaud (Emmanuel Cuny, Dominique Guehl) travaille en collaboration avec le psychiatre Bruno Aouizerate, les électrodes sont posées sur le striatum. A Paris, où le Pr Luc Mallet dirige une équipe Inserm à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, c’est une zone encore plus profonde des ganglions de la base, le noyau sous-thalamique, qui est stimulé. Les deux protocoles ont donné des résultats très encourageants, les personnes traitées par SCP finissant pour certaines par se débarrasser complètement de leur TOC ».
Bruno Aouizerate précise qu’« 
une vaste étude associant 14 CHU est en cours pour déterminer laquelle de ces deux cibles, striatum ou noyau sous-thalamique, est la plus efficace ».
Yann Verdo ajoute que 
« depuis près d’une dizaine d’années, deux autres équipes, à Rennes et Grenoble, étudient parallèlement l’intérêt de la SCP pour ce mal du siècle qu’est la dépression ; les résultats sont moins avancés que pour les TOC, mais là encore les résultats sont encourageants ».

11 03 14

Fukushima : « Autour de la centrale, la dépression fait plus de victimes que la radioactivité »
Les Echos , Le Monde

Les Echos publie une enquête sur la catastrophe de Fukushima, au Japon, « trois ans après ». Le journal relève entre autres que « les 160.000 personnes évacuées des villages autour de la centrale sont touchées par des pathologies liées au stress ».
Le journal indique ainsi : «
 Une poussée d’alcoolisme, de suicides ou des décès prématurés. De multiples études montrent le grand désarroi psychologique des 160.000 personnes déplacées. […] En refusant d’admettre que certains villages étaient totalement condamnés, le gouvernement a maintenu des dizaines de milliers d’habitants dans l’incertitude, suscitant un profond découragement au sein des populations locales ».
Le quotidien explique que 
« dans des statistiques compilées le mois dernier par la police locale, la préfecture de Fukushima estimait que 1.656 personnes étaient décédées en 3 ans des suites de maladies liées notamment au stress. Un chiffre supérieur au nombre de décès provoqués par des blessures physiques liées aux catastrophes de mars 2011 ».
Les Echos ajoute que «
 si le décompte ne distingue pas l’origine des populations, une large partie des victimes auraient été recensées parmi les habitants qui avaient dû abandonner tous leurs biens autour de la centrale. La hausse du taux de mortalité est particulièrement élevée chez les personnes âgées qui ont perdu tous leurs liens de socialisation. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux vivent encore dans des logements dits «temporaires» ».
Le journal relève en outre que « 
les études sur l’impact de la radioactivité restent contradictoires et nourrissent l’angoisse des habitants. Si l’OMS et la plupart des études japonaises ont exclu toute explosion significative du nombre de cancers dans la région, une étude de la Fukushima Medical University a semé le doute dans l’esprit des parents ».
« Elle montre une augmentation du nombre de cas de cancer de la thyroïde chez les enfants de moins de 18 ans. Après avoir testé 254.000 enfants, les médecins ont découvert 33 cas de cancers avérés. Mais ils estiment que cette hausse statistique est essentiellement alimentée par une modernisation et une systématisation de leurs tests, et n’est donc pas liée aux rejets de la centrale détruite »
, observe le quotidien.
Le Monde fait aussi un « 
retour dans les villes mortes de Fukushima », observant que « 3 ans après le séisme et la catastrophe nucléaire, les territoires contaminés sont tombés dans l’oubli ».

14 03 14

« Alcoolisme : le baclofène bientôt disponible »
Le Figaro

Damien Mascret indique en effet dans Le Figaro qu’« il sera bientôt possible de prescrire le baclofène pour aider les patients alcoolodépendants à réduire leur consommation, voire arrêter de boire ».
Le journaliste annonce que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) «
 a accordé, jeudi 13 mars, l’ultime feu vert nécessaire à l’agence du médicament (ANSM) pour délivrer une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) du baclofène dans l’alcoolisme, valable 3 ans ».
Damien Mascret rappelle que 
« l’aide au sevrage grâce au baclofène a été popularisée par le livre du Dr Olivier Ameisen, en 2008, qui racontait comment il s’était lui-même libéré de son addiction grâce à ce médicament. Dans les 4 études les plus sérieuses réalisées jusqu’alors, le traitement s’avère effectivement efficace pour 60 à 70% des malades, dans 3 études menées à des doses allant de 30 à 60 mg/jour. La quatrième avait des résultats négatifs à 30 mg/jour ».
Le journaliste souligne que «
 la question de la posologie nécessaire est cruciale, […] car l’ANSM envisageait, lors de la commission d’évaluation du 4 juillet 2013, de ne pas autoriser la prescription à plus de 200 mg/jour. Une dose qui serait suffisante pour 90% des patients mais certains patients ont besoin de posologies plus élevées pour décrocher, sans qu’il soit possible de deviner lesquels au départ ».
Damien Mascret indique ainsi que 
« des études sont en cours jusqu’à 400 mg mais si la limite de la RTU est fixée à 200 mg, les prescriptions entre 200 et au-delà n’alimenteront plus le «portail de suivi des traitements pour la RTU Baclofène», le registre que vient précisément d’autoriser la Cnil ».
Le journaliste remarque que 
« le besoin d’informations plus complètes est pourtant vif chez les addictologues. Le Dr Ivan Berlin (Pitié-Salpêtrière, Paris) craint par exemple que l’on se soit jusqu’ici focalisés sur les succès ». Le praticien déclare que « la situation actuelle est spéculative, avec un risque d’ignorer les échecs et de sous-estimer les effets indésirables ».
« D’autant que même les effets indésirables, parfois graves, relevés par les centres de toxicovigilance sont à mettre en balance avec les effets catastrophiques de l’alcoolisme », 
continue Damien Mascret.
Le journaliste ajoute qu’« 
on connaîtra la position définitive de l’ANSM dès qu’elle diffusera officiellement la RTU, ce qui est désormais imminent », puis note que « c’est la première fois qu’un médicament pourra être prescrit suivant cette procédure issue de la loi Bertrand de 2011, destinée à encadrer et améliorer les connaissances sur les médicaments prescrits hors-AMM, parfois à juste titre ».

18 03 14

« La psychiatrie s’interroge face à la banalisation de l’isolement et de la contention »
La Croix

C’est ce que note Pierre Bienvault dans La Croix, qui indique que « deux rapports alertent sur le développement de la contention et de l’isolement en psychiatrie. Des soignants s’inquiètent de ce recours à ces pratiques ».
Le journaliste s’interroge ainsi : 
« Dans quelles conditions est-il légitime de placer à l’isolement ou d’attacher des patients dans des services de psychiatrie ? Et assiste-on aujourd’hui à un développement de ces pratiques, parfois nécessaires sur un plan thérapeutique, mais aussi potentiellement attentatoires aux libertés individuelles ? ».
Pierre Bienvault remarque que 
« même si elles ne font pas la une de l’actualité, ces questions sensibles se retrouvent une nouvelle fois au cœur du débat public ». Le journaliste explique que « coup sur coup, deux rapports viennent de tirer la sonnette d’alarme. Le plus récent, publié la semaine dernière, est le rapport annuel du contrôleur général des lieux de privation de liberté ».
Jean-Marie Delarue écrit ainsi : 
« Il n’est pas question de discuter le fait que certains patients particulièrement agités, dangereux pour eux-mêmes et pour les autres, puissent nécessiter le recours à l’isolement voire à la contention. Il n’en reste pas moins qu’une telle décision devrait répondre à des critères précis et des conditions déterminées, ce qui n’est pas toujours le cas. […] Les malades peuvent être entravés, sanglés à leur lit par une main et un pied ; le moindre geste de la vie quotidienne […] place alors la personne dans des conditions humiliantes ».
Pierre Bienvault ajoute que 
« dans son rapport sur la santé mentale, rendu public à la fin de l’année [2013], le député PS de Loir-et-Cher, Denys Robiliard, dénonce lui aussi «un recours problématique» à la contention et à l’isolement ». Ce dernier remarque que « c’est un phénomène difficile à appréhender car il n’existe aucune statistique. Mais nous avons interrogé de nombreux professionnels qui, de manière majoritaire, nous ont dit que cela était en développement ».
Le journaliste remarque que «
 pour certains psychiatres, tout cela n’est pas sans lien avec l’émergence d’un «climat sécuritaire» », ou encore note que « pour [Denys Robiliard], plusieurs facteurs doivent être pris en compte. Le premier est la diminution du nombre de soignants dans les équipes ».
Pierre Bienvault évoque en outre l’hôpital Ambroise-Paré (Boulogne-Billancourt), qui 
« a mis en place des outils de formation interne pour éviter le recours à la contention chez les patients âgés »,avec notamment « un film pour sensibiliser les soignants ».

20 03 14

« Comment le cerveau répond à la violence »
Le Figaro

Damien Mascret note dans Le Figaro que « les progrès de la neurobiologie et des techniques sophistiquées d’imagerie cérébrale éclairent d’un jour nouveau ce qui se passe dans le cerveau lors d’une agression et la constitution, ensuite, d’une mémoire traumatique. Pourquoi n’ai-je pas crié ? Pourquoi ne me suis-je pas débattu ? ».
« Contrairement à ce que pensent de nombreuses victimes qui n’ont pas eu la présence d’esprit de réagir et la chance de bénéficier d’une aide spécialisée ultérieure, le choix ne leur appartenait pas. Dans un réflexe de survie psychique, leur cerveau a tout simplement choisi de les paralyser 
», remarque le journaliste.
Le Dr Muriel Salmona, psychiatre-psychothérapeute et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, a ainsi expliqué lors d’un colloque de la chaire santé de Sciences Po vendredi à Paris : 
« L’agresseur qui isole, terrorise la victime va créer chez elle un sentiment de frayeur, de perte de repères, parfois même un sentiment de danger de mort qui la sidère. Cette sidération empêche de contrôler le stress extrême éprouvé, et le cerveau va disjoncter puisqu’il ne parvient pas à moduler la réponse émotionnelle ».
Damien Mascret évoque un 
« deuxième mécanisme de survie psychique, la dissociation, autrement dit la déconnexion émotionnelle. Se dissocier permet d’être spectateur des violences que l’on subit, de s’en détacher. Mais les conséquences vont bien au-delà. […] Lorsque l’on n’exprime pas d’émotions sur son visage, les autres ne les ressentent pas ».
« Ce qui explique aussi que des médecins ou des policiers peu expérimentés aient parfois l’impression que l’agression est anodine, voire peu probable, puisque la victime semble si bien la supporter. Mais c’est précisément parce que l’agression est insoutenable que la dissociation se produit
 », relève le journaliste.
Damien Mascret continue : 
« Troisième processus, certaines victimes vont se retirer de la plupart de leurs activités d’«avant» et adopter des conduites d’évitement, de contrôle de leur environnement. Mais ce retrait risque au contraire de renforcer la mémoire traumatique ». Le Dr Salmona a ainsi précisé qu’« elle transforme l’espace de vie en terrain miné ».
« Pourtant, une prise en charge spécialisée permettrait de transformer cette mémoire toxique en une mémoire autobiographique, où l’on est capable de raconter ce qui est arrivé »,
 note le journaliste. « C’est pourquoi il ne faut pas tout miser sur une résilience spontanée », a remarqué le Dr Salmona. 

27 03 14

« L’autisme résulterait d’anomalies dans la formation cérébrale du fœtus »
Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, selon une découverte de neurologues américains « qui pourrait contribuer à détecter ce syndrome de façon bien plus précoce ». Le journal note ainsi que « l’étude montre une désorganisation de l’architecture cérébrale chez des enfants autistes. Si elle est confirmée par d’autres recherches, « on pourra en déduire que cela reflète un processus qui se produit longtemps avant la naissance », explique le Dr Thomas Insel, directeur de l’Institut américain de la santé mentale (NIMH) qui a financé ces travaux publiés dans le New England Journal of Medicine ».
Le Dr Eric Courchesne, directeur de l’Autism Center of Excellence à l’Université de Californie à San Diego, principal co-auteur de cette recherche, précise : « 
Le développement du cerveau d’un fœtus pendant la grossesse comprend la création d’un cortex – ou écorce cérébrale – formé de six couches distinctes de neurones. Nous avons découvert, par endroits seulement, des anomalies dans le développement de ces couches corticales chez la majorité des enfants autistes ».
Le Parisien explique que 
« les médecins ont analysé des échantillons de tissu cérébral post-mortem provenant de 11 enfants autistes âgés de 2 à 15 ans au moment de leur décès. Ils les ont comparés à des prélèvements sur un groupe témoin de 11 autres enfants qui n’étaient pas autistes ».
« Les chercheurs ont analysé une série de 25 gènes qui servent de biomarqueurs pour certains types de cellules cérébrales formant les six différentes couches du cortex. Ils ont constaté que ces biomarqueurs étaient absents dans 91% des cerveaux des enfants autistes contre 9% dans le groupe témoin 
», note le quotidien.
Le Dr Courchesne indique que «
 les signes de désorganisation des cellules cérébrales apparaissaient sous forme de tâches de 5 à 7 mm de longueur à divers endroits dans les différents couches du lobe frontal et temporal du cerveau. Ces régions cérébrales sont le siège des fonctions sociales, des émotions, de la communication et du langage qui connaissent des dysfonctionnements chez les autistes ».
Le chercheur estime que cette découverte 
« a le potentiel non seulement d’identifier quand et où ces anomalies se développent mais aussi leur cause, ouvrant peut-être la voie à une détection beaucoup plus précoce de l’autisme ».
Le Parisien ajoute que «
 le fait que ces anomalies soient clairsemées et n’affectent pas l’ensemble des couches du cortex devrait permettre au cerveau de reconstituer ces branchements défectueux en utilisant des tissus corticaux sains ». Le journal note que « le Dr Courchesne suppute que le mécanisme responsable de cette désorganisation des structures corticales est un dysfonctionnement des réseaux de gènes qui contrôlent la production de cellules cérébrales et la formation des six différentes couches du cortex ».

« Le gouvernement se penche sur le burn-out »
La Croix , Le Parisien

La Croix fait savoir qu’« un groupe de travail sur la prévention du burn-out professionnel, composé de médecins et psychologues, a été mis en place par le ministère du Travail ».
Le journal souligne que 
« la mission de ce groupe, constitué par la direction générale du Travail (DGT), est de «clarifier ce que recouvre le burn-out dans l’objectif de donner des recommandations pour mieux prévenir ce syndrome», a précisé le ministère. […] En revanche, «il n’a pas vocation à traiter des questions de reconnaissance et de réparation» ».
La Croix explique que 
« le groupe est composé de médecins et psychologues du travail, d’experts de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) et d’experts de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). Une première réunion était organisée mercredi pour auditionner des représentants d’entreprises et des médecins hospitaliers ».
« Le groupe étudiera aussi les actions menées dans les pays de l’Union européenne, notamment les Pays-Bas. Selon le ministère, à l’issue de leurs travaux, les experts publieront «des recommandations pour mieux prévenir ce syndrome, à l’été 2014» », 
poursuit le quotidien.
Le Parisien relaie également la « 
création d’un groupe de travail sur le burn-out professionnel », et rappelle que « selon une étude publiée en janvier par le cabinet de prévention des risques professionnels Technologia, plus de 3 millions d’actifs ont un risque élevé de faire un burn-out. Caractérisé par un travail excessif et compulsif, ce syndrome est particulièrement élevé chez les agriculteurs, les artisans, les commerçants, les chefs d’entreprise et les cadres ». 

28 03 14

« Un enfant américain sur 68 est autiste, soit 30% de plus qu’en 2012 »
Le Monde

Le Monde observe que « selon la dernière estimation des autorités sanitaires, […] 1 enfant sur 68 est autiste aux Etats-Unis, un chiffre qui a augmenté de 30% par rapport à 2012 ». Le journal rappelle en effet qu’« il y a 2 ans, 1 enfant sur 88 souffrait de troubles du spectre autistique (TSA) »,et note que ce nouveau rapport des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) « fait état de 14,7 enfants de 8 ans atteints de ce syndrome pour 1 000 enfants ».
Le quotidien précise que 
« la répartition géographique du nombre d’enfants autistes est irrégulière, allant de 1 enfant sur 175 en Alabama (sud), à 1 sur 45 dans le New Jersey (nord-est). Ces chiffres continuent à montrer que l’autisme est près de 5 fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles, avec 1 garçon sur 42, contre 1 fille sur 189. Il y a également plus d’enfants blancs que d’enfants noirs ou hispaniques atteints d’autisme ».
Le Monde souligne en outre que «
 les capacités intellectuelles sont très variables parmi ces enfants, allant d’un handicap lourd à une intelligence moyenne et au-delà. L’étude montre que la proportion d’enfants autistes avec un quotient intellectuel plus élevé augmente. Ainsi, près de 50% des jeunes autistes ont un quotient intellectuel moyen (85) ou au-dessus. Ils n’étaient que 30% il y a dix ans ».
« Le rapport révèle aussi que la plupart des enfants autistes sont diagnostiqués après l’âge de 4 ans, et ce malgré le fait que ce syndrome peut être détecté dès 2 ans », 
ajoute le quotidien. Le Dr Coleen Boyle, directrice du Centre national des défauts de naissance et des handicaps du développement des CDC, a déclaré : « Nous devons faire davantage pour diagnostiquer les enfants plus tôt. Une détection précoce de l’autisme est l’outil le plus efficace dont nous disposons actuellement pour faire une différence dans la vie de ces enfants ».

« Le douloureux ‘point du mari’ pour un ‘vagin de jeune fille’ après l’accouchement »
L’Express

C’est ce que titre L’Express, qui explique que « cette pratique rare post-accouchement dénoncée cette semaine par une sage-femme, Agnès Ledig, consiste lors de la suture d’un périnée déchiré, ou d’une épisiotomie, à faire un dernier point supplémentaire. Objectif : resserrer l’entrée du vagin pour un plaisir accentué du mari pendant l’acte ».
Le magazine note ainsi : 
« « C’est son mari qui va être content, un vrai vagin de jeune fille ». Cette réflexion, Caroline [sage-femme] l’a entendue il y a 5 ans dans la bouche d’un gynécologue à la sortie d’une salle d’accouchement. Le spécialiste venait de suturer une toute jeune maman de manière « serrée » ».
L’Express observe que 
« dans un billet relayé par la féministe Isabelle Alonso, la sage-femme Agnès Ledig a dénoncé cette pratique et provoqué des réactions en chaîne très variées ».
« Décision parfois imposée sans le consentement de la mère, douleurs possibles ensuite lors de rapports sexuels, plaisir de la femme qui passe après celui de l’homme… cette pratique, même si elle s’avère rare, a fait bondir de nombreuses femmes et féministes à la lecture du texte d’Agnès Ledig »,
 poursuit le magazine.
L’Express livre le témoignage d’Emilie, qui «
 a connu un accouchement difficile il y a 5 ans. Episiotomie et déchirure à la clé. Et une grande douleur au moment où le gynécologue l’a recousue ». La jeune femme déclare : « Je ne peux pas vous dire combien de points il a fait mais il y en a eu beaucoup. Je les sentais tous car l’anesthésie ne faisait pas effet ».
Le magazine indique qu’Emilie «
 a attendu 8 semaines avant d’avoir à nouveau des relations sexuelles ». Elle précise : « J’ai découvert avec surprise que c’était plus serré qu’avant l’accouchement, et je me suis dit que ça l’était peut-être même plus qu’avant ma première fois. C’était très douloureux. J’avais l’impression d’être vierge à nouveau ».
L’Express s’interroge : «
 Cette pratique est-elle répandue dans les maternités ? Fort heureusement, elle semble relativement rare même si plusieurs témoignages notamment de sages-femmes nous sont parvenus ». Agnès Ledig remarque que « personne n’a de statistiques. C’est quelque chose qui ne se claironne pas. Mais il y a des témoignages, donc ça existe. Je pars du principe qu’il faut croire les femmes. C’est peut-être anecdotique. Même si elles ne sont que dix, cela reste insupportable. Je veux juste dénoncer les violences médicales ».
L’hebdomadaire note que 
« le Dr Jean Marty, président du Syngof, rejette en bloc cette idée, dénonçant ces « histoires que l’on raconte et qui font monter des fantasmes dans l’esprit des gens, alors qu’elles ne reposent sur aucun fondement » ». Le praticien remarque que « le seul élément que j’ai pu constater en 40 ans de carrière est plutôt l’inverse : des femmes qui avaient parfois des douleurs avant l’accouchement et qui ont une plus grande tolérance après ».
L’Express ajoute que 
« sans aller jusqu’au « point du mari », ce débat soulève la question des conséquences d’accouchement difficiles ayant provoqué déchirures et/ou épisiotomie sur la sexualité des femmes. La reprise des premiers rapports sexuels survient en moyenne 6 à 8 semaines après l’accouchement. Dans cette période sensible et fragile dans la vie d’un couple, retrouver ses marques peut s’avérer délicat ».


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