02 03 15
« Violences sexuelles : trop peu dépistées, si mal soignées »
Le Figaro note en effet que « trop peu dénoncées, les violences sexuelles ne sont pas assez dépistées et surtout très mal prises en charge par le corps médical », selon un rapport de l’association Mémoire traumatique et victimologie.
Le journal explique que « l’association […] a interrogé, avec le soutien de l’Unicef, 1.214 d’entre elles (dont 1.153 femmes) âgées de 15 à 72 ans. Il ne s’agissait pas tant d’en dresser le «portrait-robot», que de mieux connaître les séquelles, tant psychiques que somatiques, dont elles souffraient même très longtemps après les faits. Et de constater que ni la justice, ni le système de santé ne sont à la hauteur de leur douleur », indique le quotidien.
Le Figaro relaie notamment ce « constat, qui confirme ce que l’on s’obstine à ignorer : la victime «type» de viol n’est pas une jeune femme agressée par un inconnu dans une sombre ruelle. La réalité est bien plus terrifiante : 81% des personnes ayant répondu étaient enfants lors des premières violences, la moitié avait moins de 11 ans, et les agresseurs étaient en majorité des proches ».
« S’il est difficile de disposer de chiffres fiables en se basant sur les seuls dépôts de plainte, près de 260.000 personnes seraient chaque année victimes de viols ou tentatives, dont plus de 125.000 filles et 32.000 garçons de moins de 18 ans, selon l’Observatoire national des violences faites aux femmes », note le journal.
Le quotidien remarque que « peu de victimes portent plainte (31% des répondants de cette enquête l’ont fait, soit 3 fois plus que pour l’ensemble de la population victime de ces faits), mais l’on pourrait au moins espérer que celles-ci sont correctement prises en charge. Or Mémoire traumatique et victimologie dénonce «une situation d’urgence sanitaire et sociale» ».
Le Figaro évoque « des soins médicaux insuffisants et inadaptés. […] L’association dénonce de graves «insuffisances». Trop peu de victimes reçoivent une prise en charge rapide et celle-ci n’est pas toujours satisfaisante. Ainsi, seules 18% des victimes interrogées ont bénéficié d’une prise en charge médicale rapide après les violences, les gestes médicaux n’ont été expliqués qu’à 5% d’entre elles et… 6% seulement ont reçu des soins de leur état de stress post-traumatique ».
« Le rapport regrette «le manque de formation de ces professionnels, la méconnaissance des concepts de mémoire traumatique et de conduite dissociante, la propension au déni vis-à-vis des violences sexuelles et de leur prévalence». Un constat qui rejoint douloureusement celui dressé, en novembre 2013, par une enquête nationale auprès des étudiants en médecine : moins d’un sur cinq indiquaient ainsi avoir déjà reçu «un cours ou une formation» sur les violences sexuelles, quand plus d’un tiers y avaient été confrontés lors de leurs stages à l’hôpital », poursuit le quotidien.
Le journal continue : « Le rapport dresse la longue litanie des pathologies somatiques associées aux violences sexuelles. […] Plusieurs études scientifiques ont montré qu’avoir subi de tels faits serait un facteur de risque, parfois plusieurs décennies après, de maladies cardio-vasculaires, pulmonaires, endocrines, auto-immunes, neurologiques, de problèmes de sommeils et de douleurs chroniques, voire d’atteintes épigénétiques qui peuvent être transmises à la descendance des victimes ».
« Mais surtout, les ravages sur la santé mentale sont sans commune mesure avec d’autres types de trauma. Ainsi, 80% des victimes de viol (et 87% lorsque ce viol est subi durant l’enfance) présentent un état de stress post-traumatique, contre «seulement» 24% des victimes de traumatismes, tous trauma confondus. Le viol se porte ainsi à la hauteur de… la torture », relève Le Figaro.
Le quotidien note que « 34% des victimes souffrent d’amnésie traumatique, qui peut durer de très longues années ce qui complique le dépôt de plainte pour des faits frappés par la prescription. Les symptômes intrusifs, avec la réminiscence incontrôlable d’images insupportables, touchent 60% des répondants, accompagnés de conduites d’hyper-vigilance et d’évitement et des troubles de l’addiction (alcool, drogue), alimentaires, de mise en danger et d’automutilation, etc. ».
Le journal évoque en outre une « longue errance thérapeutique », observant que ces troubles « sont mal diagnostiqués par les médecins, et «trop souvent mis sur le compte de troubles de la personnalité, de dépressions, voire même de psychoses comme c’est le cas pour 17% des répondants» ».
Le Parisien relaie pour sa part « les chiffres chocs de la maltraitance des enfants », indiquant que « plus d’un Français sur dix déclare en avoir été victime et, quand ils sont témoins, ils ne savent pas comment agir. L’association l’Enfant bleu, qui publie ces résultats aujourd’hui, veut briser le tabou ».
06 03 15
« Quand l’épouse est malade, le divorce menace »
Le Parisien note en effet qu’« un mariage a plus de risques de se terminer en divorce quand l’épouse, et non l’époux, tombe gravement malade », selon une étude américaine parue dans le Journal of Health and Social Behavior.
Le journal souligne que l’étude « montre qu’un divorce est à 6% plus probable quand l’épouse tombe gravement malade que quand elle est en bonne santé. En revanche, s’il s’agit de l’époux qui tombe malade, la probabilité de divorce reste la même ».
Le Parisien explique que « l’étude conduite par Amelia Karraker, professeur à l’université Iowa State, a décortiqué 2.701 mariages ayant duré 20 ans avec un conjoint n’ayant pas moins de 51 ans. 32% se sont terminés par un divorce et 24% par un veuvage ».
Le quotidien relève que « la maladie pèse souvent sur un couple, notamment pour des raisons financières, et peut amener au divorce, indique la sociologue. Mais quand la malade est une femme, « la qualité des soins apportés est un autre facteur », dit-elle. Les « femmes sont généralement moins contentes que les hommes des soins qui leur sont prodigués » parce que les hommes, souvent âgés, n’ont pas été éduqués comme les femmes pour cela ».
Le Parisien ajoute que selon Amelia Karraker, « les cas concernés ne précisent pas qui de l’homme ou la femme a décidé du divorce mais l’étude « montre la vulnérabilité des gens quand ils sont malades » ».
09 03 15
« Cerveau : de nouveaux types de cellules découverts »
Le Figaro indique que « grâce à une nouvelle méthode sophistiquée d’analyse permettant d’examiner sous toutes les coutures une cellule unique et de voir quels gènes fonctionnent, des chercheurs suédois ont pu découvrir des types cellulaires présents dans le cerveau de souris que l’on ne connaissait pas », selon une étude parue dans Science.
Le journal explique que les auteurs « ont mis en évidence qu’il y avait 9 grandes classes de cellules réparties en 47 sous-classes. Ils ont ainsi caractérisé un nouveau type de cellules nerveuses dans la couche la plus superficielle du cortex ou de nouveaux types d’oligodendrocytes, ces cellules qui fabriquent la myéline, l’isolant électrique des prolongements des neurones. Ils ont également pu déterminer pour chaque type de cellules quels étaient les gènes qui fonctionnaient, ou pas ».
L’un des auteurs de ces travaux, Sten Linnarson, du Karolinska Institutet, écrit : « Si vous comparez le cerveau à une salade de fruits, vous pourriez dire que les méthodes précédentes pour son étude étaient de mettre la salade dans un mixeur et de noter la couleur du mélange en fonction de la zone du cerveau concernée. Aujourd’hui, on peut individuellement regarder chaque morceau de fruit, analyser ce qu’il contient et comment il interagit avec les autres ».
Le Figaro ajoute que « ces travaux ont également apporté des renseignements sur l’architecture cérébrale, confirmant par exemple que les cellules pyramidales du cortex cérébral sont bien organisées en couches successives ».
Jens Hjerling-Leffler, autre co-auteur, évoque « un nouvel outil puissant pour étudier ces différents types de cellules dans des modèles de maladies. Cela pourra nous aider à mieux comprendre comment les cellules cérébrales répondent aux maladies ou aux blessures ».
« Un spray à l’hormone de l’amour pour lutter contre l’obésité masculine ? »
Le Parisien note en effet qu’« un spray nasal renfermant de l’ocytocine de synthèse […] a permis de réduire l’appétit d’un groupe d’hommes qui a pris part à une étude à Boston ».
Le journal indique que « pour tester ce spray nasal, autorisé en Europe, mais pas aux États-Unis, les chercheurs ont fait appel à 25 hommes bien-portants âgés de 27 ans en moyenne. Treize d’entre eux affichaient un poids normal, alors que les 12 autres étaient en surpoids ou obèses ».
« On leur a demandé de s’administrer à l’aveugle une seule pulvérisation d’ocytocine (ou d’un placebo) puis, une heure plus tard, de commander et manger un petit-déjeuner copieux. Lors d’une visite suivante, les chercheurs ont échangé les placebos et l’ocytocine pour pouvoir comparer les résultats », poursuit le quotidien.
Le Parisien note que « les sujets avaient dû prendre note de ce qu’ils avaient consommé au cours des 3 jours précédant l’expérience. Les chercheurs ont remarqué que les participants avaient mangé les mêmes quantités de nourriture avant les deux différentes expériences (sous placebo ou ocytocine) ».
« La pulvérisation à l’ocytocine réduisait leur apport calorique en moyenne de 122 calories et leur apport en graisses baissait de 9 grammes lorsque les chercheurs comparaient l’alimentation des sujets après les deux petits-déjeuners », souligne journal.
Le Parisien observe que selon les chercheurs, « sous l’effet de l’ocytocine, la graisse corporelle des sujets se transformait en carburant pour produire de l’énergie. En revanche, les effets sur l’apport calorique n’étaient pas clairs à leurs yeux, car les sujets n’avaient pas noté de différence d’appétit entre les deux expériences ».
Elizabeth Lawson, professeur-assistant à la Harvard Medical School de Boston, qui a mené ce travail, indique que « de plus amples recherches sont nécessaires, mais je pense que l’ocytocine est un traitement prometteur contre l’obésité et ses complications métaboliques ». Le quotidien ajoute que la chercheuse « n’a pas noté d’effets secondaires importants à l’utilisation du spray à l’ocytocine, que des effets mineurs comme ceux rencontrés lors de l’utilisation du placebo ».
11 03 15
« L »affinity therapy’, une approche des autistes fondée sur leurs passions »
Damien Mascret remarque dans Le Figaro : « L’«affinity therapy», ou thérapie par affinité, va-t-elle révolutionner la prise en charge de l’autisme? L’idée est sans doute prématurée, mais l’espoir, lui, est bien réel. Comme chaque fois qu’une nouvelle approche apparaît ».
Le journaliste indique que « le premier colloque international sur l’«affinity therapy» qui s’est tenu en France, à l’université de Rennes, les 5 et 6 mars, a tenté d’en tracer les contours, mêlant témoignage de parents et de professionnels. Psychanalystes et comportementalistes de bonne volonté pourraient bien y retrouver leurs petits ».
Damien Mascret explique que « cette fois la méthode ne vient pas d’une quelconque chapelle mais de Ron et Cornelia Suskind, les parents d’un enfant alors âgé de 3 ans atteint d’autisme régressif, Owen, aujourd’hui âgé de 23 ans. [Ils] ont eu l’idée de s’appuyer sur l’intérêt de leur enfant pour les dessins animés pour le soigner ».
« Ron et Cornelia décident de se servir de cet intérêt particulier de leur fils afin de renouer avec lui les fils d’un contact devenu impossible. Ils racontent cette aventure sous la plume de Ron dans un livre publié en avril 2014 aux États-Unis (Life Animated). […] Inventer une langue ou apprendre celle de l’enfant ? C’est la deuxième hypothèse que retient Ron Suskind », continue le journaliste.
Ron Suskind, journaliste au Wall Street Journal et lauréat du prix Pulitzer, écrit ainsi : « Nous avons développé la thérapie par affinité après avoir réalisé qu’à 6 ans et demi, Owen avait appris par cœur des dizaines de dessins animés de Disney ».
Damien Mascret relève que « l’idée de s’appuyer sur les passions d’un enfant autiste n’est évidemment pas nouvelle, mais en faire la colonne vertébrale de la prise en charge l’est indéniablement », et cite notamment Jean-Claude Maleval, professeur de psychopathologie et de psychologie clinique.
Le spécialiste observe que « Ron Suskind fait le même constat que Kristine Barnett (auteur de L’Étincelle) : montrer à un enfant que l’on prend sa passion au sérieux et que l’on veut partager avec lui est le plus puissant catalyseur au monde. […] S’il est une originalité dans la “Disneythérapie”, elle réside dans le savoir inhérent à la passion d’Owen pour les films de Disney car ils se prêtent à l’apprentissage du langage et des relations sociales ».
Damien Mascret note que « la thérapie d’Owen et ses échanges se sont fortement appuyés sur l’utilisation des dialogues, des situations et des personnages de ses dessins animés préférés. Notamment en rejouant des scènes avec lui ! Le psychologue de Silver Spring (Maryland), Dan Griffin, qui suit Owen depuis qu’il a 13 ans, raconte avoir perçu un changement de comportement spectaculaire: «C’était comme le jour et la nuit comparé à mes autres interactions avec lui.» Et surtout cette constatation saisissante: «Quand il jouait un rôle, il semblait totalement vivant et présent» ».
Le journaliste continue : « De là à y voir la remise en cause des approches comportementalistes, cela semble bien présomptueux. Ne serait-ce qu’en considérant leurs succès visant à réduire les comportements problématiques ou à améliorer l’autonomie. À l’inverse, les comportementalistes auraient tort de rejeter cette nouvelle approche au seul motif que les analystes s’y intéressent. […] À charge pour les experts de définir rapidement le champ et l’intérêt de cette thérapie, pour éviter le désenchantement ».
12 03 15
« Pourquoi le stress fait grossir »
Anne Jeanblanc note dans Le Point qu’« alors que le stress aigu entraîne la perte brutale de l’appétit, un stress moins intense et plus durable aboutit au résultat contraire chez 70% des personnes concernées ».
La journaliste indique que « dans son dernier numéro, Food Today, le bulletin mensuel d’information de l’EUFIC (The European Food Information Council) fait état des connaissances actuelles ainsi que des études en cours ».
« Les auteurs de cet article rappellent, tout d’abord, que toute menace de danger immédiat entraîne un stress aigu, à l’origine d’une chaîne de réactions bien particulières dans notre cerveau. Cela commence par l’envoi d’un signal à plusieurs systèmes, dont le système hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS), et l’activation d’hormones spécifiques. Ce qui déclenche une cascade d’événements en vue de préparer le corps à l’action », explique Anne Jeanblanc.
La journaliste ajoute qu’« au niveau des hormones, l’adrénaline et le cortisol augmentent rapidement, là encore pour aider l’organisme à faire face. Mais dès le danger écarté, elles retombent aussi vite à leur taux de base ».
« En revanche, lors de stress chronique, la menace est toujours présente, ou vécue comme telle. Le cortisol reste sécrété à un niveau supérieur à la normale « et l’organisme peut ne pas revenir à un état d’homéostase [c’est-à-dire un état sain de repos] », précisent les spécialistes. Cela peut avoir de graves conséquences pour la santé. Les systèmes immunitaire, cardiovasculaire et central nerveux sont particulièrement concernés », note Anne Jeanblanc.
La journaliste observe que « les répercussions sont aussi réelles sur le poids, et cela pour une raison simple : le système HHS de réaction au stress partage les mêmes voies nerveuses que le contrôle des apports alimentaires ».
Les auteurs de ce travail écrivent ainsi que « les hommes et les femmes en bonne santé ayant une réactivité accrue du cortisol en réaction au stress présentent une obésité abdominale plus importante, tout comme les personnes ayant des niveaux plus élevés de cortisol matinal, par rapport aux sujets témoins ».
Anne Jeanblanc s’interroge : « Le fait de diminuer son niveau de stress pourrait-il permettre de combattre les problèmes de surpoids ? Les auteurs de cet article ne sont pas loin de le penser. Pour eux, les programmes de pleine conscience, basés sur des techniques qui interrompent les schémas de pensée, les émotions et les comportements habituels, aident « les personnes à percevoir leurs signaux internes [en reconnaissant la faim et la satiété, les émotions et les signaux externes], plutôt que de s’appuyer sur des réponses apprises » ».
Les auteurs écrivent que « non seulement cette approche peut améliorer les choix alimentaires et aider à maîtriser son poids, mais elle réduit également le stress sous-jacents ».
« Fin de vie : les députés votent la mort par ‘sédation profonde et continue’ »
Le Parisien note en effet que « l’Assemblée nationale a approuvé mercredi soir l’article central de la proposition de loi UMP-PS sur la fin de vie, autorisant dans certains cas le recours à «une sédation profonde et continue» jusqu’au décès ».
Le journal précise que « cette possibilité de «dormir avant de mourir pour ne pas souffrir», selon l’expression d’un des deux auteurs du texte, Jean Leonetti (UMP), sera réservée à des malades atteints «d’une affection grave et incurable», et dans des situations précisément décrites par la proposition de loi ».
« La sédation pourra être décidée par l’équipe médicale lorsque la souffrance du malade, « dont le pronostic vital est engagé à court terme », ne peut être apaisée par des traitements analgésiques. Elle pourra aussi être mise en œuvre lorsque le patient décide, comme la législation actuelle lui en donne déjà le droit, d’arrêter tout traitement, et que cette décision « engage son pronostic vital à court terme ». Elle sera également possible «lorsque le patient ne peut pas exprimer sa volonté», et que le médecin a arrêté les traitements, comme il en a déjà actuellement le droit, car il refuse une « obstination déraisonnable » à le maintenir artificiellement en vie », continue Le Parisien.
Le quotidien ajoute que « les opposants à l’euthanasie peuvent se réjouir. […] Les députés ont rejeté des amendements qui autorisaient «une assistance médicalisée active à mourir» ».
Le Monde souligne aussi que « l’aide médicalisée active à mourir, dont une partie des députés de la majorité considérait qu’il s’agissait d’une promesse de campagne de François Hollande, ne sera pas autorisée en France. Les trois amendements qui en proposaient la légalisation ont été rejetés à l’Assemblée [hier] par 89 voix contre 70 ».
La Croix relève de son côté que « les directives anticipées font débat ». Le journal observe que « la ministre de la Santé a annoncé […] sa volonté de créer un Registre national informatisé des directives anticipées, qui permettent à toute personne d’exprimer ses souhaits sur sa fin de vie. La proposition de loi UMP-PS prévoit que ces directives pourront s’imposer au médecin, ce qui inquiète certains parlementaires. […] La volonté du patient sera déterminante pour l’issue de sa vie, mais il faut aussi que le médecin connaisse son souhait précis ».
Libération observe également que « les députés rejettent «l’aide à mourir». L’Assemblée a décidé de ne pas aller plus loin que la sédation profonde et continue », tandis que Le Figaro titre un article : « L’amendement «euthanasie» écarté du texte sur la fin de vie ».
13 03 15
« Une greffe de neurones pour réparer le cerveau abîmé »
Le Figaro observe que « des chercheurs français et belges ont pu remplacer une zone lésée du cortex. Une prouesse réalisée chez la souris, qui ouvre de nouveaux espoirs pour soigner l’homme ».
Le journal cite ainsi Afsaneh Gaillard, responsable de recherche au Laboratoire de neurosciences expérimentales et cliniques (Inserm, université de Poitiers), à la tête d’une équipe de l’Inserm et de l’Institut de recherche interdisciplinaire en biologie humaine et moléculaire (Bruxelles) : « Nous sommes les premiers à montrer que l’on peut réparer du cortex, en l’occurrence du cortex visuel ».
Le Figaro explique que les chercheurs « ont pu greffer des neurones dans le cortex visuel lésé de souris adultes, et observer le rétablissement neuroanatomique et fonctionnel de la zone cérébrale. Une première mondiale racontée dans la revue «Neuron», et réalisée grâce à une arme : la thérapie cellulaire ».
« Ils ont d’abord dû obtenir les bons neurones à partir de cellules souches embryonnaires cultivées in vitro. Une centaine de types de neurones différents peuplent le cortex, organisés en six couches et en aires cérébrales distinctes. Puis les chercheurs ont greffé les cellules obtenues et ont observé, 12 mois durant, leur comportement », poursuit le quotidien.
Le Figaro note ainsi que « la greffe avait «pris» chez 61% des animaux. Six greffons sur 47 contenaient une large proportion de cellules non neuronales, ce qui pourrait indiquer la formation d’un tératome, type de tumeur formé par des cellules non correctement différenciées ».
« L’étude suggère aussi que, pour qu’un cortex puisse bénéficier d’une greffe neuronale, celle-ci doit être réalisée avec des neurones correspondant à la zone lésée. Ainsi, les mêmes progéniteurs de neurones visuels, greffés sur une lésion du cortex moteur, n’ont pas permis de la réparer ; à l’inverse, des neurones moteurs ne seront pas efficaces dans une zone visuelle », relève le journal.
Afsaneh Gaillard souhaite « pouvoir obtenir d’autres types de neurones, en particulier des neurones moteurs. Nous allons aussi tester ces greffes chez des singes, qui sont plus proches de l’homme ».
20 03 15
« Dormir une heure de plus booste la libido des femmes »
Le Figaro indique que « la fatigue est peut-être l’excuse anti-sexe la plus utilisée avec la migraine, mais pas sans raison : le manque de sommeil aurait un fort impact sur le désir sexuel féminin, selon une étude parue dans The Journal of Sexual Medicine ».
« Pour le docteur en psychologie David Kalmbach, auteur de l’article, ce lien avait été beaucoup trop négligé jusqu’ici. Un rapport qui, s’il est confirmé, pourrait être d’importance puisque 18% des Français dormiraient moins de 6 heures par nuit, selon une étude de l’INPES, et 26% seraient insatisfaits sexuellement d’après un sondage Ifop », souligne le journal.
Le Figaro explique que « les chercheurs ont analysé la quantité de sommeil de 171 Américaines pendant 14 nuits successives. Ces femmes étaient en couple, devaient limiter leur consommation d’alcool et ne pas être sous l’emprise d’antidépresseurs. Elles remplissaient chaque jour un questionnaire sur leur ressenti sexuel, que l’équipe a interprété en fonction du temps qu’elles avaient consacré au sommeil la nuit précédente ».
« Il en ressort que pour les femmes, chaque minute de sommeil compte : dormir seulement une heure de plus augmenterait de 14% les chances de faire l’amour le jour suivant, ce que les chercheurs ont assimilé à une hausse du désir sexuel. Ces résultats sont d’autant plus impressionnants qu’ils sont complètement indépendants de facteurs comme l’âge ou la fatigue journalière », observe le quotidien.
Le journal précise que « les patientes aux nuits les plus longues ont aussi rapporté un éveil vaginal plus rapide et une meilleure lubrification que celles qui sacrifiaient une partie de leur repos ».
Le Figaro conclut que « les auteurs soulignent que le désir sexuel est dépendant de nombreuses variables, comme l’humeur, le comportement du partenaire et la qualité de la relation. Mais selon eux, ce lien entre une bonne nuit de repos et l’appétit charnel doit être impérativement connu des spécialistes et surtout des premières concernées, les femmes ».
23 03 15
« Apologie de l’anorexie, les députés au cœur du débat »
Dans La Croix, Pierre Bienvault revient sur une page sur le fait que « plusieurs députés souhaitent interdire, dans le cadre du projet de loi santé, le recrutement de mannequins trop maigres ou les sites qui font l’apologie de l’anorexie ».
« Mais pour certains chercheurs, la censure de ces sites serait inefficace et même nuisible », observe le journaliste.
Pierre Bienvault explique que « c’est à partir du 31 mars que ce texte doit arriver en séance publique. Mais la semaine dernière, il a déjà été examiné en commission des affaires sociales. [Le député PS] Olivier Véran a présenté un amendement visant à interdire aux agences de recruter des mannequins dénutris. Il a été rejeté, une majorité des députés ayant estimé que cela pouvait constituer une discrimination à l’embauche ».
Olivier Véran déclare que « le débat n’a pas vraiment eu leu et on représentera l’amendement dans l’hémicycle ».
Pierre Bienvault évoque cet « autre amendement visant à créer le délit d’incitation à la maigreur excessive », mais remarque que « s’ils déplorent que des filles, parfois de 12 ou 13 ans, fréquentent ces sites, les médecins insistent sur le fait qu’ils ne provoquent pas la maladie ».
Le Pr Xavier Pommereau (CHU de Bordeaux) remarque ainsi : « Ce n’est pas sur les sites, ni sur les podiums de mannequins qu’on bascule dans l’anorexie mentale. C’est l’inverse. Ce sont les filles, déjà concernées par le problème, qui sont actives sur ces sites ou rêvent devant le corps de certains mannequins ».
Pierre Bienvault relève en outre qu’« au début des années 2000, il y a eu diverses tentatives pour faire disparaitre ces sites, sans véritables succès », et souligne que « pour certains chercheurs, la censure de ces sites serait même «inefficace et nuisible» ».
Le journaliste évoque une étude de 2012 menée notamment par le CNRS et l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Antonio Casilli, sociologue, maître de conférences à Telecom ParisTech et chercheur à l’EHESS, remarque : « Les jeunes qui fréquentent ces sites ne sont en général pas désocialisés. […] Au contraire, ceux qui sont atteints d’un trouble alimentaire sont en général très bien suivis, par plusieurs professionnels de santé », notant que ces sites « peuvent être des lieux d’entraide et de soutien », mais ajoutant que « certains sites sont problématiques ».
« Dépendance à l’alcool : osons en parler ! »
Claudine Proust remarque sous la rubrique « santé » du Parisien que « 2 millions de Français ont des problèmes avec l’alcool. Mais cette pathologie reste encore souvent taboue, déplorent les médecins ».
La journaliste rappelle notamment que « la dépendance à l’alcool est une pathologie neurologique. Une vraie maladie. Ce qui suppose qu’elle soit médicalement prise en charge. Plus personne n’en doute ou presque, comme en attestent les chiffres de l’étude des Journées de la Société française d’alcoologie », qui ont eu lieu la semaine dernière à Paris.
Claudine Proust indique que selon cette étude, « réalisée pour le laboratoire Lundbeck, médecins et patients estiment à 89% que c’est une maladie. L’alcoolisme concerne 2 millions de Français, en tue au moins 49.000 chaque année et provoque 800.000 hospitalisations annuelles ! ».
« Problème, derrière cette reconnaissance théorique, […] la situation concrète ne change guère. Au pays du vin, 92% des dépendants à l’alcool ne sont pas pris en charge et vivent leur enfer enfermés dans la solitude et le tabou », constate la journaliste, qui publie le témoignage d’une « quinquagénaire, mariée et mère de grands enfants », puis explique « à qui s’adresser ».
24 03 15
« L’hypnose médicale, nouvelle alliée contre la douleur »
La Croix constate dans son cahier « sciences & éthique » qu’« après avoir été bannie par la médecine pendant un siècle, l’hypnose est de plus en plus utilisée pour éviter l’anesthésie générale ou apaiser les douleurs chroniques ».
Le journal se penche notamment sur l’Institut Curie (à Paris) : « Dans ce centre de cancérologie réputé, l’« hypnosédation » est devenue depuis 5 ans une pratique de plus en plus souvent proposée pour les mammectomies, les curages axillaires, la chirurgie des glandes thyroïdes ».
Le Dr Aurore Marcou, médecin anesthésiste, remarque ainsi qu’« elle convient particulièrement aux personnes qui ont besoin de récupérer rapidement, ou pour qui l’anesthésie comporte des risques importants. On a pu ainsi enlever récemment une tumeur à une dame de 100 ans, qu’on n’aurait pas pu endormir. L’un des grands avantages de l’hypnose est qu’elle permet d’éviter les effets indésirables de l’anesthésie générale : troubles de la mémoire, fatigue, hypotension…».
La Croix relève que « mise au point par l’équipe du Pr Faymonville à Liège en 1991, cette technique douce d’« hypnosédation » a séduit les blocs opératoires un peu partout dans le monde. Depuis quelques années, les hôpitaux français y forment de plus en plus leur personnel : chirurgiens, anesthésistes, infirmières, sages-femmes ».
« Elle est pratiquée, en complément d’une anesthésie locale, pour les actes chirurgicaux qui ne touchent pas les organes « profonds » : coloscopies, hystérographies, ablation d’une thyroïde ou d’une hernie linguale. Plusieurs maternités la proposent aussi pour éviter la péridurale », continue le journal.
Pierre-François Descoins, médecin anesthésiste à l’hôpital de Niort, précise que « malheureusement, on ne peut pas la proposer à tous les patients, car elle demande de la disponibilité et un environnement calme pour les intervenants. Mais elle change l’atmosphère d’un bloc, crée entre le patient et le médecin une alliance de confiance, bénéfique pour tout le monde ».
Le quotidien observe que « l’hypnose est de plus en plus utilisée aussi dans le traitement des douleurs chroniques, que l’arsenal de la médecine classique peine à vaincre : environ la moitié des centres spécialisés l’ont intégrée, en complément d’autres approches (acupuncture, sophrologie, psychothérapie…) ».
La Croix note qu’« à ces techniques qui sollicitent l’imaginaire, les enfants sont particulièrement sensibles. Édith Gatbois, pédiatre, a commencé à s’y intéresser dès 2004, quand elle travaillait en hémato-cancérologie et constatait que «les médicaments ne suffisaient pas à soulager les enfants». Certains, terrorisés, arrivaient même à développer des phobies du soin ».
« Aujourd’hui, au centre anti-douleurs de l’hôpital Trousseau, elle fait appel à l’hypnose pour soigner des enfants atteints de céphalées, fibromyalgies, ou douleurs séquellaires du cancer. Après un examen neurologique classique, sa consultation […] débute par une conversation au cours de laquelle elle explique à l’enfant comment fonctionne la douleur », poursuit le journal.
Le Dr Franck Bernard, anesthésiste au CHP Saint-Grégoire à Rennes, note quant à lui que « la médecine toute technicienne a un peu perdu ses lettres de noblesse. Et si les médecins sont si nombreux à se former à l’hypnose aujourd’hui, c’est parce qu’ils ont besoin d’une médecine plus humaine, plus proche du patient. L’hypnose permet une relation plus riche et une satisfaction plus grande ; et nos patients très souvent nous en remercient ».
30 03 15
« Le suivi psychologique des pilotes n’est pas infaillible »
Les Echos revient sur le crash de l’Airbus de la compagnie Germanwings, et évoque « la problématique du suivi psychologique d’une profession à la fois très encadrée réglementairement mais aussi relativement isolée au quotidien ».
Le journal constate en effet que « l’environnement professionnel se résume à la salle de préparation des vols et à la cabine de pilotage, durant une quinzaine de jours par mois. De retour chez eux, souvent loin de leur base, beaucoup d’entre eux retrouvent une seconde vie bien distincte. Autant de facteurs qui n’aident pas à la détection des problèmes personnels et psychologiques ».
Le quotidien livre la réaction du médecin chef du Centre de médecine aéronautique, qui « explique le dispositif de suivi des pilotes d’Air France, suffisant selon lui ».
Le Dr Jean-François Paris indique ainsi : « Nous voyons tous les pilotes chaque année, et tous les 6 mois à partir de 60 ans. Durant une matinée, nous réalisons les examens cliniques pour évaluer leur aptitude physique. Mais c’est aussi l’occasion de les interroger sur les difficultés rencontrées pendant l’année, les troubles éventuels du sommeil, les médicaments qu’ils pourraient prendre et, éventuellement, de déceler certains troubles ».
Les Echos note qu’« en cas de doute, le pilote peut être orienté vers le psychiatre du centre ou déclaré inapte pour quelques jours ou quelques mois, sans qu’il soit nécessaire de diagnostiquer un problème précis ». Le Dr Paris ajoute qu’« on ne met jamais un pilote de force dans un avion. Si un pilote se dit fatigué, nous pouvons l’arrêter, même si son médecin traitant n’a pas jugé nécessaire de le faire ».
Le journal remarque que « les cas d’inaptitude restent relativement rares : «de l’ordre de 1% à 2% des pilotes examinés», précise le Dr Paris. La fatigue est le problème le plus courant. Certains pilotes (5% environ) ne se font pas au rythme anticircadien du long-courrier. La prise de psychotropes ou d’antidépresseurs est une cause d’inaptitude ».
« Toutefois, rien n’oblige à dire toute la vérité sur son état de santé, même s’il faut répondre à un long questionnaire. Et l’entreprise n’a évidemment pas accès à son dossier médical », continue Les Echos.
Le Dr Paris souligne néanmoins que « le fait de se revoir tous les ans permet de nouer une relation de confiance et de dire pas mal de choses. Un suivi médico-psychologique spécialisé, régulier, systématique, n’empêcherait pas un problème de surgir éventuellement entre deux examens ».
Le Journal du Dimanche interroge pour sa part le Dr Sami Mekhloufi, médecin du travail à l’aéroport Saint-Exupéry, à Lyon, qui note : « Je dois voir une dizaine de personnes au bout du rouleau, de burn-out « avoués » par an. La moitié concerne les pilotes. C’est plus qu’auparavant car la profession a beaucoup évolué. Je constate une dégradation très sensible des conditions de travail. La pression exercée par les directions est de plus en plus prégnante, le rythme des rotations plus rapide. Les pilotes sont de plus en plus fatigués. Le manque de sommeil et le surcroît de travail peuvent favoriser les dépressions ».
Le praticien remarque en outre que « la grande majorité des pilotes s’épanche en cas de soucis, ils sont conscients des dangers et de leurs responsabilités. Mais peut-être pas tous. Car si cela débouche sur un arrêt maladie, ils devront être revus par mes soins ou par un médecin d’un centre d’expertise médicale du personnel navigant (CEMPN). Quelques pilotes, craignant l’intransigeance de certains centres, préféreront ne pas avouer leur pathologie par peur de perdre leur licence ».