05 06 15

« Cameron, 14 ans, vit sans l’hémisphère droit de son cerveau »

L'Express

 

L’Express observe que « la plasticité du cerveau est longtemps restée sous-estimée. Le cas de Cameron Mott, une petite Américaine à qui l’on a ôté un hémisphère, reste exemplaire ».
Le magazine explique qu’« 
à 3 ans, Cameron souffrait de crises d’épilepsie d’une rare violence, qui la clouaient au sol pendant plusieurs minutes – parfois plus de dix fois par jour. […] Le diagnostic tombe après trois années de cauchemar : Cameron souffre du syndrome de Rasmussen, une maladie neurodégénérative extrêmement rare détruisant peu à peu les tissus cérébraux ».
L’Express indique que 
« le mal touche l’hémisphère droit du cerveau de la petite fille, qui envoie à la partie gauche de son corps de puissantes décharges électriques responsables des crises et des chutes à répétition. Pour les médecins, la seule chance de survie consiste à pratiquer une hémisphérectomie : ôter l’hémisphère malade et le remplacer par du fluide cérébro-spinal afin de combler le vide ».
Le magazine évoque toutefois «
 une opération exceptionnelle, sans garantie de succès ». Le neurochirurgien George Jallo, qui a opéré la jeune fille au centre Johns Hopkins de Baltimore, précise en effet que « le risque principal est d’abîmer la partie du cerveau de l’enfant non endommagée et que celui-ci ne se réveille pas après la très lourde anesthésie ».
L’Express relève que « l’opération, effectuée en 2007, dure 7 heures. Cameron débute une rééducation prodigieuse. Au bout de 3 semaines seulement, elle quitte l’hôpital en marchant seule. […] Aujourd’hui, Cameron a 14 ans. Elle vit presque comme les autres adolescentes de son âge, suit un cursus normal 
».
Sa mère, Shelly, précise : 
« Elle se fatigue juste plus vite que ses camarades et il lui faut un peu plus de temps pour assimiler certaines connaissances ».
Le magazine note qu’«
 elle n’a pas non plus retrouvé l’usage intégral de son bras gauche. Comment en serait-il autrement, avec un demi-cerveau en moins? Chez l’enfant les connexions neuronales sont capables de se régénérer bien plus rapidement que chez l’adulte : plus le cerveau est jeune, plus la plasticité cérébrale est grande ».
L’Express rappelle enfin que «
 dans les annales de médecine, une hémisphérectomie très tardive a déjà été réalisée sur une jeune femme de 35 ans. Si celle-ci a survécu à l’opération, elle reste lourdement paralysée. Contrairement à la petite Cameron qui a pu retrouver la plupart de ses capacités physiques grâce à son jeune âge au moment de l’intervention ».

 

 

08 06 15

« Publicité pour l’alcool, la nouvelle polémique »

Le Parisien

 

Le Parisien titre sur sa une : « Menace sur la loi Evin ». Le journal indique que « les députés examinent [aujourd’hui] un amendement qui faciliterait la publicité sur l’alcool. Claude Evin, père de la loi du même nom, s’insurge ». Le quotidien souligne en effet : « Danger méconnu, l’alcool tue. Massivement ».
Le Parisien remarque ainsi sur une double page : 
« Un ancien ministre de la Santé, Claude Evin, qui alerte dans nos colonnes sur les dangers d’une libéralisation de la publicité en faveur de l’alcool. Des associations vent debout contre un amendement jugé scélérat, qui mobilisent en urgence députés et sénateurs. C’est une contre-offensive de taille que le monde de la santé publique a décidé de mener ».
« La cause de leur inquiétude ? Elle trouve sa source […] dans un petit amendement qui s’est faufilé dans le projet de loi Macron examiné aujourd’hui à l’Assemblée 
», relève le quotidien.
Le journal explique que «
 d’apparence technique, les quelques lignes en cause viseraient de facto à «lever toute contrainte à la publicité sur les alcools», alertent les quelque 35 organismes du Fonds Actions Addictions dans leur courrier aux élus ».
« Père de la loi homonyme, Claude Evin va plus loin : si ce texte passait, ce serait la mort de «sa» loi, qui, depuis 25 ans, encadre sans l’interdire la publicité en faveur de l’alcool. Dramatique, selon lui, alors que l’alcool est la deuxième cause de mortalité en France 
», observe Le Parisien.
Le président du Fonds et professeur d’addictologie, Michel Reynaud, souligne ainsi que 
« dans les services hospitaliers, nous voyons désormais des jeunes de 20 à 25 ans atteints de pancréatites ou d’hépatites, alors que ces pathologies frappaient après 50 ans ».
Le quotidien remarque qu’« 
au-delà de l’amendement en question, l’enjeu pour les professionnels de santé public est plus large : lever un tabou et donner à l’alcoolisme au sens médical du terme la place qui devrait être la sienne, loin de toute passion ou jugement de valeur : celle d’une pathologie qu’il faut soigner ».
Le Pr Reynaud note ainsi que «
 les Français surestiment la dangerosité des produits illicites, et sous-estiment celle de l’alcool. Or, l’alcool est à la fois le produit le plus agréable et le plus dangereux : pertes d’emploi, accidents, viols, agressions, etc. D’un point de vue social, notamment, c’est de loin le pire ».
Et dans un entretien, Claude Evin, qui dirige l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, se dit « 
très [inquiet] ! Même s’il semble technique, cet amendement libérera de facto la possibilité de faire de la publicité en faveur de l’alcool, et ce quasiment sans limite. On pourra faire n’importe quoi en matière de pub. Ce sera la fin de la loi Evin ».
L’ancien ministre de la Santé déclare qu’avec cet amendement, «
 une association (par exemple) qui attaquera une publicité pour l’alcool devant les tribunaux devra, pour obtenir gain de cause, à la fois prouver que la personne faisant la promotion (même indirecte ou subtile) du produit y a un intérêt, mais aussi que cette «opération de communication» est «susceptible d’être perçue comme un acte de promotion par un consommateur d’attention moyenne» ».
« Passons sur le fait que cette dernière phrase ne veut rien dire. Dans les faits, réunir ces deux critères sera impossible ! Du coup, les tribunaux se concentreront sur le fait de savoir s’il s’agissait, ou non, d’une publicité, sûrement sans parvenir à trancher, oubliant le vrai débat : le produit lui-même 
», remarque Claude Evin.

 

 

10 06 15

« Les polluants entrainent retards et malformations chez l’enfant »

Le Monde La Croix

 

Stéphane Foucart indique dans Le Monde que « deux études françaises soulignent les effets de la pollution chimique sur le développement infantile ».
Le journaliste évoque ainsi «
 des manifestations allant de l’altération des capacités intellectuelles à la fréquence de certaines malformations congénitales. La première [étude], publiée dans Environment International, a consisté à chercher les effets de l’exposition à une famille courante d’insecticides – les pyréthrinoïdes – sur les facultés cognitives de jeunes enfants ».
Stéphane Foucart note que « 
ces travaux, conduits par Jean-François Viel (CHU de Rennes, Inserm) et Cécile Chevrier (Inserm), ont utilisé les données d’une cohorte d’environ 3.500 couples mère-enfant suivis depuis 2002. Les auteurs ont d’abord tenté de mettre en relation le niveau d’exposition de la mère à des pyréthrinoïdes, au cours de sa grossesse, avec les capacités intellectuelles de l’enfant à l’âge de 6 ans ».
Cécile Chevrier indique 
: « Nous avions une hypothèse assez forte sur un lien entre l’exposition prénatale de l’enfant et son développement neuropsychologique, mais nos données ne montrent rien de tel ».
Stéphane Foucart explique que 
« le lien apparaît lorsque les pyréthrinoïdes sont recherchés chez les enfants eux-mêmes, à l’âge de 6 ans. […] Les enfants les plus exposés à ces insecticides présentaient des capacités de mémorisation et de compréhension verbale significativement inférieures aux autres ».
Le journaliste s’interroge : 
« D’où proviennent ces expositions ? L’étude ne le dit pas ». Cécile Chevrier note ainsi que « le lien est souvent fait avec l’agriculture, mais plusieurs travaux suggèrent que l’environnement domestique est une source importante d’exposition à ces produits, qui entrent dans la composition d’insecticides ménagers, de lotions antipoux, de produits antiparasitaires pour les animaux domestiques, etc. ».
Stéphane Foucart ajoute que « 
dans une étude […] publiée dans European Urology, une autre équipe de chercheurs et de cliniciens, menée par Nicolas Kalfa et Charles Sultan (CHU de Montpellier), a cherché à évaluer l’impact des pollutions environnementales sur le risque d’hypospadias ».
« Cette malformation congénitale du pénis est un défaut de positionnement de l’urètre, qui nécessite un acte chirurgical peu après la naissance. Elle toucherait environ 3 garçons sur 1.000, avec de fortes disparités régionales ; sa fréquence tend à augmenter 
», rappelle le journaliste.
Les auteurs écrivent que «
 l’augmentation de l’incidence de l’hypospadias, dans certaines régions ou certaines périodes, a conduit à suspecter que des polluants environnementaux puissent nuire au développement de l’appareil génital masculin pendant la vie fœtale ».
Stéphane Foucart explique donc que 
« les chercheurs ont comparé les données familiales de 300 enfants ayant été atteints d’hypospadias, à 300 enfants non touchés. La profession des parents a été relevée, de même que le lieu du domicile ».
« 
Les enfants dont la mère est exposée, dans le cadre de son travail, à des perturbateurs endocriniens (PE) […] ont un risque 3 fois supérieur de présenter un hypospadias à la naissance, par rapport aux autres. L’exposition du père à ces substances de synthèse est également un facteur de risque, mais moindre », relève le journaliste.
Stéphane Foucart souligne que «
 les professions féminines les plus à risque sont les femmes de ménage, les coiffeuses, les esthéticiennes, les techniciennes de laboratoire. Du côté des pères, les travailleurs agricoles, les mécaniciens et les peintres ont également un risque accru de voir leur enfant touché par un hypospadias ».
Le journaliste note enfin que « 
les chercheurs ont ajouté une dimension géographique à leur analyse. Ils ont relevé, dans un rayon de 3 km autour du domicile de chaque famille enrôlée dans l’étude, la présence d’une zone industrielle, d’une zone d’agriculture intensive ou d’un incinérateur. L’effet sur l’hypospadias existe, mais il est inférieur à celui d’une exposition directe des parents à des PE. Cependant, les risques se cumulent ».
La Croix relève aussi que « 
selon une étude de l’Inserm, l’exposition à certains insecticides aurait un impact sur le développement cognitif de l’enfant », et cite ses auteurs.
Cécile Chevrier souligne que « 
ces observations doivent être reproduites par d’autres études afin de pouvoir conclure définitivement, mais elles pointent déjà la responsabilité potentielle, même à faibles doses, des pyréthrinoïdes, dont un en particulier, la deltaméthrine ».
Tandis que Jean-François Viel indique que «
 les conséquences d’un déficit cognitif de l’enfant sur ses capacités d’apprentissage et son développement social constituent un handicap pour l’individu et la société. Les efforts de recherche doivent se poursuivre afin d’identifier des causes qui puissent faire l’objet de mesures de prévention ».

 

 

12 06 15

« La toxoplasmose à l’origine des maladies psychiatriques ? »

Le Point

 

Le Point relève en effet que « la schizophrénie et les troubles bipolaires seraient imputables à ce parasite et le combattre réduirait les symptômes de ces affections ».
Le magazine note ainsi qu’« 
il est des associations qui semblent improbables aux yeux des non-scientifiques et dont la mise en évidence permettrait, pourtant, d’améliorer grandement la santé de malades jusqu’à présent difficiles à soigner. Celle du protozoaire Toxoplasma gondii (transmis notamment par les chats) et des maladies psychiatriques de type schizophrénie et troubles bipolaires en fait partie ».
« Elle semble de plus en plus évidente aux yeux des chercheurs qui viennent de publier […] deux nouvelles études allant dans ce sens. La seconde suggère même que la présence de ce parasite pourrait influencer le choix des traitements »
, remarque l’hebdomadaire.
Le Point constate que «
 43% de la population française a déjà été en contact avec ce parasite (souvent sans s’en rendre compte), mais la proportion varie de 60 à 90% chez les patients atteints de schizophrénie ou de troubles bipolaires. C’est le résultat de l’analyse d’une cinquantaine d’études sur les pathologies psychiatriques. Cette infection est également plus fréquente chez les personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs ».
Guillaume Fond, coordonnateur du réseau des Centres experts schizophrénie de France, co-auteur de ces travaux, remarque que «
 ce résultat resserre le lien entre infection et maladie psychiatrique. Les analyses ont montré que les gènes de susceptibilité associés à ces maladies sont impliqués dans le système immunitaire : tout porte donc à croire que des facteurs infectieux ou inflammatoires interviennent dans l’étiologie de ces maladies psychiatriques ».
Le Point explique qu’« 
après avoir circulé dans l’organisme, Toxoplasma gondii peut rester longtemps au repos dans certaines cellules du cerveau impliquées dans le circuit de la dopamine, lui-même associé à des affections psychiatriques ».
L’Inserm souligne ainsi que «
 ce phénomène est susceptible d’induire une inflammation chronique, en particulier chez des sujets ayant un système immunitaire peu efficace. Cette inflammation favoriserait alors la survenue de maladies, notamment la schizophrénie, en association avec d’autres facteurs de risque comme la consommation de cannabis ».
Le magazine remarque en outre que «
 le fait de lutter contre la toxoplasmose en même temps que la maladie psychiatrique améliore les symptômes de cette dernière. Cela s’explique aisément : certains médicaments prescrits dans la schizophrénie et les troubles bipolaires agissent aussi sur le parasite de la toxoplasmose ».
« 
Même si ces résultats doivent être confirmés par d’autres études, les chercheurs jugent ces données « suffisamment parlantes » pour dépister désormais systématiquement la toxoplasmose chez les patients présentant un trouble psychiatrique », conclut Le Point.

 

 

15 06 15

« Garder son calme pour rester en bonne santé, une étude le prouve »

Le Parisien

 

Le Parisien note que « garder son calme même lorsqu’on doit faire face à des situations stressantes pourrait contribuer à rester en bonne santé sur le long terme », selon une étude américaine publiée dans Health Psychology.
Le journal explique que «
 les personnes qui réagissent négativement aux petits désagréments du quotidien affichent un taux d’inflammation élevé. […] De telles éruptions sont des réactions naturelles du corps pour se protéger en recrutant le système immunitaire, mais l’inflammation chronique, sur le long terme, peut avoir des conséquences néfastes sur la santé. […] Elle a déjà été associée à l’obésité, aux maladies cardiovasculaires et au cancer ».
Le quotidien relève que «
 les preuves s’accumulent sur les implications sanitaires de la réponse émotionnelle, ce que les scientifiques appellent « la réactivité affective », aux facteurs de stress quotidiens ».
Le Parisien précise que « 
ce n’est pas la fréquence de ces facteurs qui importe, mais bien la réponse du sujet », selon le Pr Nancy Sin, de l’Université de l’État de Pennsylvanie.
Le journal observe que « 
pour mener ces recherches, qui ont souligné que les femmes présentaient un risque plus accru de maladies découlant du stress que les hommes, l’équipe de chercheurs a travaillé avec 872 adultes américains qui avaient pris part à la National Study of Daily Experiences ».
« Les participants ont rapporté leurs facteurs de stress quotidiens et leurs réactions émotionnelles pendant 8 jours d’affilée. En parallèle, les chercheurs ont effectué des prélèvements sanguins pour noter les signes d’inflammation », indique le quotidien.
Le Parisien explique que 
« les situations de stress étaient très diverses, elles pouvaient concerner des querelles ou le fait d’éviter des conflits à l’école, chez soi ou au travail, mais aussi des faits de discrimination ou d’autres types de situations qui ont tendance à stresser n’importe qui comme le retard d’un train par exemple ».
Le journal note que « 
les chercheurs se sont entretenus par téléphone avec les participants chaque jour. Ces derniers devaient évaluer leurs émotions, dire si elles avaient été positives ou négatives et dire si elles leur avaient procuré du stress ou non ».
Le Pr Sin indique : « 
Nous avons calculé des scores de réactivité pour voir comment les participants réagissaient généralement aux facteurs de stress. Nous avons ensuite utilisé ces scores pour prédire deux marqueurs d’inflammation ».
Le Parisien retient donc que 
« la gent féminine est plus susceptible de réagir négativement aux facteurs de stress quotidiens que les hommes. Le Pr Sin tient à préciser que ces résultats soulignent la nécessité d’adopter une attitude positive dans les situations de stress inévitable ».
La chercheure remarque ainsi que «
 les émotions positives et leur manière d’aider les personnes en cas de stress sont beaucoup trop négligées ». Le quotidien ajoute qu’elle « précise que son étude est la première à établir un lien entre les biomarqueurs de l’inflammation et les réponses positives aux simples facteurs de stress quotidien ».

 

 

16 06 15

« Les ‘psys de l’urgence’ ne veulent pas être instrumentalisés »

La Croix

 

La Croix indique que « dans un livre très offensif, la psychologue Hélène Romano dénonce certaines dérives dans l’utilisation des cellules d’urgence médico-psychologiques » (CMUP). (« Je suis victime, l’incroyable exploitation du trauma », Ed. Philippe Duval)
Le journal rappelle que «
 ces unités ont vocation à intervenir dans les catastrophes collectives ou les attentats pour éviter les stress post-traumatiques. Mais certains responsables politiques sont parfois enclins à les déclencher «pour tout et n’importe quoi» ».
La Croix constate que «
 le livre fait débat au sein des Samu », et note qu’il « compte quelques signataire de renom, comme le neuropsychiatre Boris Cyrulnik ou le Dr Xavier Emmanuelli, le fondateur du Samu social de la Ville de Paris ».
Le quotidien cite Hélène Romano, psychologue clinicienne spécialisée dans le psychotraumatisme, qui écrit entre autres : « 
Alors qu’elles étaient au départ réservées à des évènements catastrophiques collectifs, les CMUP sont aujourd’hui activées pour tout et n’importe quoi. Dès qu’ils sont confrontés à un évènement face auquel ils n’ont pas de réponse et qui mobilise les médias, les politiques n’ont désormais qu’un réflexe : activer la cellule psy ».
Le Dr Nathalie Priéto (CMUP Rhône-Alpes au Samu de Lyon) observe pour sa part : «
 Il est arrivé qu’on nous demande d’intervenir par exemple auprès de personnes qui faisaient une grève de la faim. On a refusé car on n’est pas là pour psychiatriser un fait social ou un mouvement revendicatif ».
La Croix indique que « 
selon Hélène Romano, mettre des cellules «psys» pour tout et rien, c’est faire croire aux personnes impliquées que tout évènement douloureux de la vie est susceptible d’être psychiatriquement à risque ».

 

 

18 06 15

« DSM : l’addiction aux jeux aussi grave que celle à l’héroïne ! »

Le Point

 

C’est ce que titre Le Point, qui observe que « 2 ans après sa publication aux États-Unis, le DSM 5 (Diagnostic and Statistical Manual) arrive aujourd’hui en France. Il risque de susciter bien des controverses, comme à chaque réactualisation de ce fameux DSM – la « bible » des psychiatres américains depuis plus de 60 ans ».
Le magazine indique que « 
dans chaque domaine de la psychiatrie, de très nombreux spécialistes, réunis en groupes de travail, « planchent » sur les thèmes qu’ils connaissent le mieux », puis interroge le Pr Marc Auriacombe, psychiatre, addictologue à l’université de Bordeaux, qui « fait partie des rares médecins étrangers (15 à 20% du total) à avoir été sollicités, en raison des multiples publications de son équipe de recherche ».
Le Pr Auriacombe explique notamment que «
 dans le domaine des addictions, les études sont nombreuses, ce qui a amené à faire des propositions importantes. De mon point de vue, la principale nouveauté est celle qui établit une similitude entre les addictions avec et sans substance ».
« C’est la même pathologie, elle fait intervenir les mêmes mécanismes cérébraux. Une fois qu’ils sont installés, il est possible de passer d’une addiction à l’autre, qu’il s’agisse de tabac, d’alcool, de drogue, de jeux vidéo ou de jeux d’argent. Cela implique la nécessité de traiter tous les sujets addicts avec la même bienveillance 
», poursuit le psychiatre.
Le Pr Auriacombe précise en outre que 
« le processus du DSM est assez long et les décisions doivent s’appuyer sur un consensus des experts, mais aussi sur des preuves partageables et documentées. […] Ce manuel est un outil qui aide les psychiatres à établir des diagnostics et qui constitue un langage commun entre les différents médecins. Ça leur permet aussi de réaliser des études sur l’épidémiologie ou sur l’efficacité des différents types d’intervention en utilisant les mêmes données. Plus que de dire la vérité, l’objectif du DSM est d’être clair et de fournir une base globale de travail ».

 

 

25 06 15

« Le Sénat estime que le burn-out n’est pas une maladie professionnelle »

Le Monde Le Parisien

 

Le Monde annonce en effet que « le Sénat a retiré [hier] le burn-out de la liste des maladies professionnelles ». Le journal rappelle qu’« à l’occasion du débat en première lecture, l’Assemblée nationale avait inscrit dans le projet de loi sur le dialogue social que les maladies psychiques pouvaient être reconnues comme maladies professionnelles ».
Le quotidien explique que « 
selon l’amendement socialiste adopté par les députés, la prise en compte de ces pathologies devait se faire via le système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles, l’inscription dans le tableau des maladies professionnelles n’étant pas adaptée à la spécificité et à la complexité de ces pathologies ».
Le Monde constate donc que 
« la commission des affaires sociales de la Haute Assemblée a retiré cet amendement et les sénateurs, en majorité à droite, ont rejeté des amendements de rétablissement déposés par la gauche et le gouvernement ».
Le journal relève que « 
François Rebsamen, le ministre du Travail, a souligné que le gouvernement est «très attaché» à cette disposition qui constitue «un progrès important dans la reconnaissance de situations de burn-out, qui s’accompagnera d’un accent très fort mis sur la prévention» ».
Le Parisien indique également que « 
le Sénat retire le burn-out des maladies professionnelles ». Le journal précise que « l’examen du texte, prévu jusqu’à vendredi au Sénat, sera suivi d’un vote solennel le 30 juin. Une commission mixte paritaire (CMP, 7 députés, 7 sénateurs) sera ensuite chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d’échec, c’est l’Assemblée qui aura le dernier mot ».
Le quotidien rappelle en outre qu’«
 actuellement, aucune maladie psychique n’est reconnue dans les tableaux de 98 maladies professionnelles. Selon plusieurs études, il est donc impossible de faire reconnaître la responsabilité de son employeur dans un burn-out ».

 

 

29 06 15

« Un anxiolytique ? Trois mois, pas plus ! »

Le Parisien

 

Le Parisien note sous sa rubrique « santé » que « la Haute Autorité de santé confirme l’intérêt des benzodiazépines, mais préconise de ne pas les prendre plus de 90 jours ».
Le journal souligne en effet que «
 7 millions de Français ont eu recours en 2014 à la prise d’un anxiolytique. Pour 16% d’entre eux, ce n’était pas la première fois qu’ils en avalaient. Le geste est devenu une indispensable béquille, et le cachet de Xanax ou de Lexomil un compagnon quotidien, dont ils imaginent d’autant moins se passer que l’arrêter expose à des symptômes de sevrage réels (du cortège maux de tête-cauchemars-irritabilité aux plus graves hallucinations) ».
« Sans le savoir au départ peut-être, sans le vouloir sans doute : ils sont devenus accros, comme on l’est à une drogue. La dépendance aux médicaments dits benzodiazépines […] est un vrai problème, auquel les autorités de santé tentent de s’attaquer depuis… les années 1990 
», constate Le Parisien.
Le quotidien relève donc que « 
la HAS s’attaque en ce début d’été aux anxiolytiques, qui représentent la classe la plus consommée de cette grande famille des benzodiazépines. La commission de la transparence de la HAS dévoilera ce matin son rapport évaluant l’intérêt thérapeutique de 11 de ces médicaments vendus en France, prescrits pour venir à bout de l’anxiété, en agissant sur le système nerveux central ».
« Pas de déremboursement en vue cette fois : l’avis émis par la HAS reconnaît que ces molécules ont un intérêt thérapeutique qui n’a pas à être «remis en cause» », 
souligne le journal.
Le Parisien précise toutefois que 
« leur consommation chronique au long cours pose un réel problème de santé, soulignent les experts. Troubles de la mémoire, baisse de vigilance (sans parler de somnolence), risque accru de chutes chez les personnes âgées : ces benzodiazépines, dont on n’arrive plus à décrocher, ont des effets indésirables loin d’être négligeables, qui augmentent au-delà de quelques semaines ».
« 
Leur utilisation doit dès lors être limitée à 12 semaines (réduction de doses comprise), souligne la HAS, qui assortit son rapport d’une fiche de bonnes pratiques destinée aux médecins traitants. Dès l’instant où ils rédigent leur ordonnance, estimant le traitement nécessaire pour l’un de leurs patients, ils devraient lui expliquer à la fois les effets secon­daires et déjà parler sevrage. […] Mais, entre ces recommandations et la réalité du vécu des patients, il y a un fossé difficile à combler », observe le journal.

 

 

30 06 15

« Alcool : la réalité virtuelle pour soigner la dépendance ? »

Sciences et Avenir

 

C’est ce que se demande Lise Loumé dans Sciences et Avenir, relevant que « des chercheurs sud-coréens ont testé l’efficacité de la réalité virtuelle sur des patients alcooliques. Leurs résultats sont prometteurs ».
La journaliste note ainsi que « 
dans le domaine de la santé, les idées d’applications de la réalité virtuelle se sont multipliées ces derniers mois. Les projets les plus avancés consistent à soigner certaines phobies (la peur du vide, de la foule, des araignées, etc.) ou encore le stress post-traumatique ».
Lise Loumé indique que « 
des chercheurs sud-coréens de l’hôpital universitaire Chung-Ang de Séoul, viennent de tester une thérapie innovante basée sur la réalité virtuelle sur 12 patients traités pour une dépendance sévère à l’alcool. D’après leur étude publiée dans le Journal of Studies on Alcohol and Drugs, les bénéfices de ce traitement ont été constatés au bout de 5 semaines seulement ».
La journaliste explique que «
 pendant une semaine, les 12 participants ont suivi un programme de désintoxication avant de tester la nouvelle thérapie : deux fois par semaine pendant 5 semaines, les patients étaient invités à visionner trois scénarios sur des écrans en 3D ».
« Le premier était centré sur des images apaisantes, afin de les relaxer. Le deuxième déclenchait une envie de boire de l’alcool car il plongeait les patients au cœur d’un restaurant où des personnes consommaient de l’alcool autour d’eux. Enfin, le troisième court-métrage était bien plus anxiogène puisqu’il montrait aux participants de l’étude des images, des sons et des odeurs de patients malades à cause d’une consommation excessive d’alcool 
», précise Lise Loumé.
La journaliste relève qu’«
 avant et après cette thérapie, tous les patients ont été soumis à deux examens d’imagerie médicale : une tomographie par émission de positons (examen qui permet de visualiser l’activité cérébrale) et la tomodensitométrie (technique qui permet de visualiser les structures cérébrales) ».
« Les chercheurs ont constaté des changements métaboliques dans le cerveau des patients avant et après les séances de réalité virtuelle : avant, leur système limbique, considéré comme le siège des émotions et du comportement, avait un métabolisme plus rapide que des personnes « en bonne santé ». Ce qui veut dire que les patients présentaient une sensibilité accrue à des stimuli comme l’alcool 
», souligne Lise Loumé.
Doug Hyun Han, principal auteur de ce travail, indique qu’« 
après les séances, la situation a changé : le métabolisme du système limbique avait fortement diminué, au point de rejoindre celui des patients « en bonne santé », ce qui suggère que leur envie de consommer de l’alcool a été freiné ».
La journaliste remarque que « 
bien que testée sur un petit nombre de patients, cette thérapie serait prometteuse pour le traitement de la dépendance à l’alcool. […] Reste à évaluer sur le long terme si la réalité virtuelle permet aux patients de rester abstinent et d’éviter les rechutes ».

 

 

 


« Retour à la revue de presse.