01 07 15
« Le burn-out comme maladie professionnelle : Touraine favorable »
Le Point note en effet qu’« alors que le Sénat avait retiré le burn-out de la liste des maladies professionnelles, la ministre de la Santé souhaite « réintroduire » cette disposition ».
Marisol Touraine a ainsi déclaré hier sur France Inter que « le burn-out, c’est un enjeu tout à fait important. L’inscrire dans la loi comme maladie professionnelle, cela supposera un travail, des modalités de reconnaissance… Moi, je souhaite que cette avancée soit réintroduite dans la loi ».
Le Point rappelle que « les députés avaient adopté un amendement socialiste, identique à un autre du gouvernement, disposant que «les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladies d’origine professionnelle» aux mêmes conditions que les autres affections ».
« La prise en compte de ces pathologies devait se faire via le système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles, l’inscription dans le tableau des maladies professionnelles n’étant pas adaptée à la spécificité et à la complexité de ces pathologies », poursuit le magazine, qui note que « la commission des Affaires sociales de la Haute Assemblée a retiré cet amendement et les sénateurs, à majorité à droite, ont rejeté des amendements de rétablissement déposés par la gauche et le gouvernement ».
07 07 15
« Une journée d’hôpital sur dix liée à l’alcool »
Le Parisien constate sur près d’une page que « l’alcoolisme est une des premières causes d’hospitalisation, selon une étude publiée aujourd’hui. Cela pourrait être évité si les patients étaient détectés plus tôt ».
Le journal aborde en effet une étude parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, publié par l’Institut de veille sanitaire : « Les Prs François Paille et Michel Reynaud, addictologues respectivement au CHRU de Nancy et à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, […] confirment que l’alcool à trop forte dose est une des toutes premières causes d’hospitalisation ».
Le Parisien explique qu’« on lui doit 580.000 séjours dans les services dits MCO (médecine, chirurgie, notamment), mais également 700.000 journées en psychiatrie ainsi que plus de 2 millions de journées en soins de suite et de réadaptation ».
« Au total, l’alcool est donc à lui seul responsable de 10,4% des journées d’hospitalisation », précise le quotidien.
Le journal évoque « une forte hausse », notant qu’« entre 2006 et 2012, le nombre de patients hospitalisés a bondi de 16,5%, pour atteindre 316.824 patients. La cause essentielle, selon les auteurs, en revient au développement «en France du phénomène de binge drinking» : environ 15% des hospitalisations sont liées à des intoxications alcooliques aiguës ».
Le Parisien aborde aussi le « coût élevé » : « En 2012, les hospitalisations liées à cette addiction ont coûté 2,64 Mds€. Un montant sûrement sous-estimé, ni les urgences ni les complications indirectes – cancers, troubles cardio-vasculaires, pathologies psychiatriques – n’étant prises en compte ».
Le quotidien indique par ailleurs que « les patients hospitalisés pour alcoolisation aiguë ont en moyenne 43,5 ans. Ceux qui le sont pour le traitement de leur dépendance ont en moyenne 47,9 ans. Les patients finalement hospitalisés pour une complication liée à leur alcoolisme sont en moyenne âgés de 56,7 ans. Autrement dit, si on avait agi plus tôt pour sortir ces personnes de leur addiction, on aurait évité l’aggravation de leur état ».
Le Parisien évoque « des complications évitables » : « Il y a 5 fois plus de patients hospitalisés pour des complications liées à l’alcool (246.000) que de patients traités pour dépendance (48.000). Cela confirme l’insuffisance de traitement de cette addiction en France, que dénoncent régulièrement le médecins ».
Le quotidien note en outre que « près de 50.000 décès (dont 15.000 par cancers) sont imputables chaque année à l’alcool, selon les médecins. Sachant qu’il a également sa part dans 20% des accidents du travail et 40% des accidents mortels sur la route ».
Le Figaro aborde également « la lourde facture de l’alcool à l’hôpital », retenant que selon cette étude, « les hospitalisations liées à la consommation d’alcool révèlent l’insuffisance de la prévention ».
Le journal souligne que « les auteurs s’indignent plus spécifiquement du paradoxe mis en lumière par leur travail. En un an, sur 580.000 séjours en hôpital (essentiellement public), seuls 93.000 concernaient des sevrages alcooliques, le reste relevant du traitement des ivresses et des maladies induites par l’alcool ».
« Il ne fait pourtant aucun doute qu’il est bénéfique – et moins coûteux – de soigner une personne en amont de l’apparition des complications », observe le quotidien.
Le Figaro ajoute que « certes, l’augmentation des séjours en hôpital entre 2006 et 2012 de l’ordre de 6% traduit «une meilleure reconnaissance dans les hôpitaux de l’alcoolo-dépendance», retombée positive vraisemblable du plan addiction 2007-2011, écrivent les auteurs. Mais elle reste «encore très insuffisante pour en diminuer les complications», poursuivent-ils ».
Le Pr Paille indique que « pour mieux repérer les personnes concernées, il faut améliorer la formation en alcoologie dans les services qui accueillent ces patients (neurologie, urgences, médecine interne…, et fournir aux établissements des équipes de liaison d’addictologie. Les Agences régionales de santé, notamment dans les régions les plus touchées (Nord, Normandie, Réunion, Picardie, côte atlantique) doivent insuffler une dynamique pour pousser les hôpitaux à prendre le problème à bras le corps ».
08 07 15
« Anxiolytiques : des mises en garde sans effet auprès des patients »
Anne Prigent constate dans Le Figaro que « malgré les mises en garde qui se succèdent depuis des années, la consommation de benzodiazépines ne diminue pas vraiment [en France]. En 2014, près de 7 millions de Français ont pris au moins une fois une benzodiazépine anxiolytique ».
« Et il est peu probable que le dernier avis émis par la Haute Autorité de santé, qui reconnaît l’intérêt médical de ces molécules dans l’anxiété tout en mettant en garde contre une utilisation prolongée, modifie en profondeur les habitudes de consommation », observe la journaliste.
Anne Prigent souligne ainsi qu’« un traitement par anxiolytique ne devrait pas dépasser 12 semaines de traitement. Or, selon les données de l’Assurance-maladie, la moitié des patients prend des benzodiazépines plus de 4 mois et 16% d’entre eux ont même été traités en continu avec une durée médiane d’exposition d’environ 6 ans ! ».
La journaliste explique que « le consommateur de benzodiazépine est le plus souvent une femme (67% des consommateurs), l’âge médian des patients est de 55 ans, un tiers d’entre eux étant âgés de plus de 65 ans et 10% de plus de 80% ».
Anne Prigent évoque « des populations âgées plus vulnérables », rappelant notamment que « ces molécules augmentent notamment le risque de tomber. […] Autres effets indésirables, la perturbation de la mémoire à court terme, un ralentissement dans l’apprentissage d’une nouvelle information, mais aussi un risque de déclin cognitif ».
La journaliste relève que Le Dr Patrick Lemoine, psychiatre, « s’inquiète, pour sa part, des liaisons dangereuses entre benzodiazépines et apnée du sommeil », déclarant que « c’est sans doute la contre-indication la plus fréquente aux benzodiazépines, potentiellement mortelle et pourtant jamais mentionnée ».
Anne Prigent note enfin qu’« on ne peut pas dire que les autorités ne sont pas conscientes des dangers inhérents à ces molécules. Elles émettent régulièrement des recommandations pour en améliorer l’usage. Mais sans grand succès ».
Le Dr Lemoine déclare que « ce type de recommandations faites de bons sentiments n’a aucun intérêt tant que ne seront pas retirées du marché les benzodiazépines inutiles, donc toutes à l’exception du Séresta, la seule benzodiazépine à demi-vie courte et sans métabolite actif, à l’exception du Xanax, mais qui est très addictif ».
« Une mesure radicale qui n’est pas à l’ordre du jour », remarque Anne Prigent.
10 07 15
« Leur fille n’était pas maltraitée mais… malade »
Le Figaro se penche sur « un couple, séparé 3 ans de sa fille, accusé à tort de maltraitance ». Le journal explique que « la petite fille est en réalité atteinte d’une maladie génétique rare dont les symptômes ressemblent à des traces de coup. Les parents ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Nancy le 22 juin, 3 ans après que l’enfant leur a été enlevé ».
Le quotidien précise en effet qu’« en novembre 2012, la petite est emmenée chez le pédiatre par ses parents. Le bébé de quelques mois d’alors est somnolent et refuse de téter. Le pédiatre décide de l’hospitalisation de l’enfant, car elle ne réagissait pas aux stimulis ».
« Une fois arrivée à l’hôpital des enfants de Nancy-Brabois, la petite fille présente des traces de coup sur tout le corps. Inquiet, le personnel médical alerte l’Aide sociale à l’enfance. La petite est immédiatement placée en famille d’accueil », continue le journal.
Le Figaro souligne qu’« aucun coup n’avait été administré à la fillette. Elle est atteinte d’une maladie génétique très rare, l’angiœdème héréditaire. La mère de Louna […] en est aussi atteinte et fait régulièrement des crises ».
L’avocate du couple, Me Strohmann, remarque ainsi que « tout au long de l’instruction, Sabrina Dietsch va demander à ce que soit pratiqué un examen sanguin sur son enfant, sachant que cette maladie peut provoquer bleus, gonflements et contusions ».
Le journal constate cependant que « les deux [parents] perdent la garde de l’enfant et se retrouvent en garde à vue, puis mis en examen pour violences volontaires sur mineur de moins de 15 ans avec plusieurs circonstances aggravantes ». L’avocate souligne que « personne n’a voulu croire à la version des faits du couple. Il a fallu que les parents, lors d’un droit de visite, emmènent en douce la petite se faire tester au CHU pour prouver qu’elle était bien malade ».
Le Figaro précise que « l’enfant avait déjà subi des examens médicaux ayant conclu à une absence de maladie lors de l’instruction, mais aucun examen sanguin approfondi n’avait été effectué. Une spécialiste de la maladie du CHU de Grenoble a ainsi expliqué que les traces sur le corps de l’enfant étaient dues à une crise d’œdèmes déclenchée par une infection et non des violences ».
Le quotidien indique que « les parents ont finalement été acquittés par le tribunal correctionnel de Nancy le 22 juin dernier. La petite Louna n’est pas revenue vivre avec eux pour autant », Me Strohman notant que « cela fait 3 ans qu’elle vit en famille d’accueil, elle s’est attachée. Il serait bien trop brutal de la changer du jour au lendemain d’environnement. Petit à petit, elle va passer davantage de temps avec ses parents et à terme vivre avec eux ».
Le Figaro observe enfin que « les parents envisagent de porter plainte contre les services sociaux et le CHU de Brabois. Mais leur toute première priorité est de vivre à nouveau avec leur fille ».
Le Parisien se penche également sur ce couple et leur fillette qui « n’était pas maltraitée mais…malade ». Le journal constate que « Yoan et Sabrina ont dû batailler pendant plus de 3 ans pour faire entendre aux services sociaux et à la justice qu’ils ne maltraitaient pas leur fille mais qu’elle souffrait d’une maladie génétique rare ».
Le quotidien souligne que « Sabrina, porteuse de cette maladie orpheline, a signalé à maintes reprises que Louna souffrait de la même pathologie. Elle l’a dit et répété aux médecins, aux policiers, aux magistrats, aux services sociaux. Personne ne l’a crue ».
17 07 15
« L’hospitalisation des détenus, une forme « d’humiliation » »
Le Figaro remarque qu’« Adeline Hazan, la contrôleure des prisons, a émis [hier] une série de recommandations pour améliorer les conditions d’accès aux soins des détenus. Des propositions sur lesquelles les syndicats pénitentiaires ont du mal à s’entendre ».
Le journal note ainsi que « la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) dénonce l’atteinte aux «droits fondamentaux des détenus» lors de leur prise en charge à l’hôpital. Dans un avis […] publié au Journal officiel, l’autorité administrative pointe du doigt les mauvaises conditions d’accès aux soins des détenus en France et émet plusieurs recommandations ».
Le Figaro évoque « les différents points que la contrôleure générale souhaiterait améliorer », relevant tout d’abord que « faute d’avoir un nombre suffisant de spécialistes intervenant directement en milieu carcéral, de nombreux détenus sont obligés de quitter la prison pour aller dans un établissement de santé de proximité. Sauf qu’il n’est pas toujours possible de les y conduire ».
« Que ce soit par manque de personnels pouvant les escorter ou à cause du plan Vigipirate, de nombreuses extractions médicales sont finalement annulées ou reportées, déplore la contrôleure générale. […] Elle préconise de renforcer la présence des spécialistes dans les unités sanitaires et d’avoir davantage recours à la télémédecine pour éviter les extractions médicales », indique le journal.
Le quotidien évoque une « autre solution envisagée : autoriser le détenu à se rendre tout seul à la consultation, comme c’est déjà le cas dans un établissement de la région des Pays-de-la-Loire où 47 permissions de sortie ont été accordées en 2014 ».
Emmanuel Gauthrin, secrétaire général de FO pénitentiaire, réagit : « Ce genre de proposition est inquiétante », et « juge les propositions de la contrôleure générale «déconnectées de la réalité» ». De son côté, Alexis Grandhaie, secrétaire national de la CGT pénitentiaire, « estime que cette solution est adaptée aux petites peines de moins d’un an », note le journal. Le responsable déclare : « Il suffit d’évaluer le profil du détenu et de prévenir les services de santé qui le prendront en charge ».
Le Figaro relève par ailleurs que « les conditions d’escortes [ne sont] pas toujours adaptées. Lors des transferts médicaux, les détenus sont menottés ou entravés en fonction de leur niveau de dangerosité, évalué de 1 à 4. Mais «dans les faits, les personnes sont quasi systématiquement menottées», remarque la contrôleure générale ».
Emmanuel Gauthrin déclare que « le transfert médical est un moment sensible. […] On a eu des cas de prisonniers qui simulaient des maladies dans l’espoir de se rendre à l’hôpital et de s’évader grâce à des complices ».
Le journal constate en outre que « le droit des détenus au secret médical [est] peu respecté », et indique qu’« Adeline Hazan insiste sur la nécessité de préserver le secret médical et recommande que les consultations se déroulent hors de la présence d’une escorte au regard du droit au respect de l’intimité. Elle s’étonne ainsi que des médecins acceptent la présence d’un agent «au motif que ce dernier est soumis au secret professionnel ou du fait de la dangerosité potentielle des patients détenus» ».
Emmanuel Gauthrin déclare cependant que « les agents sont raisonnables, soumis à un devoir de réserve et plient aux exigences des médecins. […] Nous sommes là pour contrôler les chambres, les fenêtres et les portes et nous faisons en sorte de ne pas assister à la consultation ».
Le Figaro évoque un « dernier écueil : les conditions d’hospitalisation dans les chambres sécurisées sont plus restrictives que celles observées en détention, «la logique de sécurité prévalent trop souvent sur la logique de soins», déplore la contrôleure des prisons ».
Libération constate également que « la contrôleure générale des lieux de privation de liberté s’alarme des conditions de la prise en charge des détenus malades », et publie un entretien avec cette dernière.
A la question « Les détenus sont-ils bien soignés en prison ? », Adeline Hazan répond : « Malheureusement non. Il y a eu une amélioration depuis que la prise en charge de la santé des détenus a été rattachée au ministère de la Santé et non pas à celui de la Justice. Mais la loi de 2009 a posé le principe d’égalité des soins entre les personnes détenues et les autres et, 6 ans après, on en est encore très loin ».
La contrôleure générale observe que « dans les établissements pénitentiaires, il existe des unités sanitaires où travaillent des infirmières à temps plein et des médecins qui effectuent des vacations. Mais les détenus attendent parfois longtemps avant d’obtenir un rendez-vous. D’abord parce qu’il n’y a pas assez de médecins par rapport au nombre de détenus. […] Mais il y a aussi un problème de recrutement. Le parc pénitentiaire a implanté une grande partie de ses nouveaux établissements dans des lieux reculés où l’offre sanitaire était déjà en difficulté et cela n’incite pas les praticiens à se porter volontaires pour soigner loin de chez eux ».
Adeline Hazan souligne ainsi qu’« il y a un gros problème de recrutement de spécialistes, surtout de kinésithérapeutes et de dentistes. Or, la population carcérale est en majorité une population défavorisée qui entre en prison avec de graves problèmes bucco-dentaires. Résultats, de nombreux détenus attendent plusieurs semaines voire plusieurs mois avec une rage de dents ou un abcès avant de pouvoir consulter. C’est inadmissible ».
La contrôleure générale souligne par ailleurs qu’« il n’y a aucune confidentialité. Dans la grande majorité des cas, un surveillant assiste à la consultation alors qu’un médecin ne devrait pas examiner un patient en présence d’un tiers et le surveillant n’a pas à connaître l’état de santé du détenu. C’est une atteinte évidente à la dignité des personnes et même à l’intervention chirurgicale. […] Même les détenus d’un niveau qui ne représente pas de dangerosité consultent souvent avec un surveillant présent dans le cabinet médical ».
« Les smartphones pourraient être utilisés pour révéler une dépression »
Le Parisien note qu’« une équipe de chercheurs américains a prouvé que les habitudes d’utilisation du smartphone chez un individu pouvaient indiquer un éventuel état dépressif. Des résultats étonnants qui ouvrent de nouvelles voies de recherche pour le diagnostic ».
Le quotidien relève ainsi qu’« une étude réalisée par une équipe de chercheurs de la Northwestern University de Chicago (Etats-Unis) parue dans le « Journal of Medical Internet Research » a mis en évidence que les données du smartphone pouvaient prédire avec 86,5% de précision si une personne montrait des symptômes de dépression ».
L’auteur principal, David Mohr, directeur du centre des technologies de l’intervention comportementale à la Northwestern University Feinberg School of Médicament, indique : « Nous avons constaté que plus les gens passent de temps sur leur téléphone, plus ils sont susceptibles d’être déprimés ».
Le Parisien explique que les chercheurs « ont recruté 40 personnes à partir du site de petites annonces Craigslist. Un questionnaire, pour mesurer les symptômes dépressifs, leur a été fourni. En parallèle, tous ont téléchargé sur leur téléphone une application ».
« Son rôle : déterminer leur position par GPS toutes les 5 minutes, le nombre d’endroits fréquentés et le temps passé au téléphone. Puis, elles ont été suivies pendant 15 jours. Au bout de 2 semaines, seules 28 d’entre elles pouvaient fournir des données exploitables », précise le journal.
David Mohr remarque que « les gens qui ont tendance à rester plus de temps dans seulement un ou deux endroits, par exemple à la maison puis au travail pour revenir ensuite à la maison, contrairement à celles dont les mouvements sont beaucoup plus importants, sont plus susceptibles d’avoir des scores élevés de dépression, précise ».
« Nous avons également établi que les personnes déprimées ont utilisé en moyenne leur téléphone pendant 68 minutes tandis que celles sans symptômes de dépression ne passaient que 17 minutes environ en ligne », relève le chercheur.
Les auteurs soulignent toutefois : « Nous ne pouvons tirer de conclusions définitives car les symptômes de dépressions issus des questionnaires – de légers à sévères, étaient autodéclarés par les participants donc susceptibles d’être soit exagérés, soit sous-estimés. Par ailleurs, la taille de l’échantillon était trop petite. Néanmoins, cette étude ouvre la voie d’une nouvelle génération de technologies d’intervention pour suivre la dépression ».
20 07 15
« Toxoplasmose et maladie mentale : un lien troublant »
Le Figaro s’interroge : « La toxoplasmose joue-t-elle un rôle dans l’apparition de certaines maladies psychiatriques ? L’hypothèse, si incongrue qu’elle puisse paraître, fascine les scientifiques depuis une dizaine d’années. Elle vient d’être relancée par deux études présentées en juin par un psychiatre français ».
Le journal relate ainsi « les recherches conduites par le Dr Guillaume Fond, affilié à la Fondation FondaMental, [qui] confirment l’existence d’un lien statistique troublant entre la toxoplasmose et certaines maladies mentales ».
« Le psychiatre a analysé une cinquantaine d’études menées depuis 50 ans et montre que la toxoplasmose est bien plus fréquente chez les personnes atteintes de schizophrénie et de maladies bipolaires que dans la population générale. Quelques travaux esquissent aussi une association avec les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et les addictions », indique Le Figaro.
Le Dr Fond écrit qu’« on pourrait imaginer que ces maladies psychiatriques favorisent l’exposition au parasite, mais l’étude montre que la contamination par Toxoplasma gondii précède le déclenchement des troubles. Cela nous invite à penser que la toxoplasmose est un facteur de risque de schizophrénie ».
Le quotidien souligne que « près de la moitié de la population française est porteuse de ce parasite, qui se transmet principalement par l’ingestion de fromage non pasteurisé, de crudités et de viande mal cuite ».
Mohamed-Ali Hakimi, directeur de recherches à l’Inserm, précise que « dans l’immense majorité des cas, le système immunitaire neutralise le parasite, qui se met en sommeil et s’enkyste dans le cerveau et dans les muscles ».
« Ce phénomène provoquerait une inflammation cérébrale chronique susceptible de favoriser, chez certains sujets prédisposés, l’apparition d’une schizophrénie. L’hypothèse, intellectuellement séduisante, demande cependant à être confirmée », continue le journal.
Le Figaro ajoute que « s’il se confirme un jour, le scénario offrira l’espoir de traitements plus ciblés. Dans une seconde étude, Guillaume Fond montre que certains médicaments psychotropes, qui ont pour propriété secondaire de bloquer la réplication du parasite, semblent traiter plus efficacement la maladie mentale chez les personnes infectées ».
Le quotidien note que « le valproate, prescrit aux patients atteints de troubles bipolaires, réduirait ainsi davantage la fréquence des épisodes dépressifs des patients séropositifs à la toxoplasmose ».
Le Figaro observe enfin que « des études montrent [que le parasite] entraîne une modification du comportement chez les animaux infectés. L’aversion du rat pour le chat semble ainsi être abolie lorsqu’il est porteur de Toxoplasma gondii. Le rongeur ressent même une attirance fatale pour son prédateur… Une déviance que les scientifiques expliquent par l’augmentation de la quantité de dopamine libérée dans le cerveau des rats contaminés ».
« Des expériences menées récemment laissent penser que les hommes infectés seraient plus introvertis et enclins à la méfiance, tandis que les femmes se montreraient à l’inverse plus ouvertes et conviviales. […] Le mécanisme reste en grande partie mystérieux, mais les psychiatres espèrent que cette piste permettra un jour de mieux expliquer l’apparition de certaines maladies mentales », conclut le journal.
24 07 15
« L’État français condamné pour ses manquements face à l’autisme »
La Croix observe en effet que « condamné par le tribunal administratif de Paris pour ses «carences» dans la prise en charge des enfants autistes, l’État reconnaît son «retard». Pour l’association Vaincre l’autisme, à l’origine des plaintes, il faut changer d’approche ».
Le journal revient sur ce « combat de longue haleine », expliquant que 7 familles « ont obtenu gain de cause le 15 juillet dernier devant le tribunal administratif de Paris : l’État a été condamné à leur verser plus de 240.000 € de dommages ».
« Deux familles ont notamment obtenu réparation pour «préjudice moral» «tenant à l’éloignement de l’enfant» : faute de pouvoir trouver une place en établissement spécialisé, elles avaient dû envoyer leur enfant en Belgique », précise le quotidien.
La Croix indique que « ces condamnations par la justice française sont des premières, mais la France a déjà été condamnée plusieurs fois par le Conseil de l’Europe. La secrétaire d’État aux personnes handicapées Ségolène Neuville a indiqué que l’État ne ferait pas appel de la décision ».Cette dernière a déclaré : « Je ne suis pas étonnée. En France nous avons un retard historique dans la prise en charge des enfants autistes ».
La secrétaire d’Etat a ajouté que « les 205 millions d’euros du troisième plan autisme (2013-2017) sont justement là pour rattraper ce retard. [Il doit permettre] d’améliorer la prise en charge des enfants et adultes autistes ».
Patrick Gohet, adjoint au Défenseur des droits en charge de la lutte contre les discriminations, remarque quant à lui que « que d’importants progrès ont été faits. […] Ces condamnations ne peuvent que contribuer à l’accélération de la mise en place des mesures nécessaires afin que la France comble son retard ».
M’Hammed Sajidi, président de Vaincre l’autisme, déclare toutefois qu’« il n’y a pas de politique de lutte contre la maladie, on ne fait que créer des places qui sont selon nous inadaptées. Il faut légiférer pour faire reconnaître les besoins spécifiques des personnes autistes, mais aussi garantir leur droit à vivre avec les autres ».
La Croix précise que « l’association a l’intention de poursuivre sa «stratégie» en encourageant d’autres familles à déposer plainte. […] Une quarantaine de dossiers sont en cours et une centaine de familles se seraient déjà manifestées pour poursuivre l’action judiciaire ».
De son côté, Libération s’interroge : « La condamnation de l’Etat va-t-elle changer les choses ? ». Le journal souligne que « cette condamnation s’ajoute à une longue série », expliquant que « l’Etat a déjà été condamné à plusieurs reprises pour manquement dans la prise en charge de personnes handicapées. A chaque fois, le scénario est le même : le juge reconnaît la défaillance de l’Etat, l’enjoint à verser des dommages et intérêts aux familles… Mais l’histoire s’arrête là, la justice ne pouvant pas obliger l’administration à trouver une solution de prise en charge ».
« Le seul moyen juridique existant est la procédure d’urgence du référé-liberté, en cas de danger imminent. C’est ce qu’avaient tenté, à l’automne 2013, les parents d’Amélie Loquet, une jeune femme très lourdement handicapée, sans solution de prise en charge. Cette affaire avait fait (un peu) de bruit à l’époque, nourrissant surtout l’espoir d’autres familles, et forçant l’Etat à agir (un peu) », observe Libération.
« Alzheimer : résultats prometteurs pour un traitement expérimental »
Le Parisien indique en effet que « si un remède miracle [contre la maladie d’Alzheimer] n’est pas à l’ordre du jour, les laboratoires américains Eli Lilly pourraient retarder l’avancement de cette dégénérescence mentale grâce à Solanezumab, un médicament en cours d’expérimentation ».
Le journal observe que « les premiers résultats dévoilés en 2012 n’avaient pourtant pas été probants. Mais après une analyse approfondie, les chercheurs ont découvert que si leur médicament était administré à un stade suffisamment précoce de la maladie, il permettait un ralentissement de 34% du déclin mental de ces malades, et de 18% de leur perte de capacités à exécuter leurs tâches quotidiennes sur les 2000 patients suivis pour l’expérience ».
« Après 2 ans d’essais, la différence avec les patients à qui il était donné un placebo est significative », note le quotidien.
Le Parisien explique que « le Solanezumab est un anticorps injecté aux patients pour combattre l’avancée de la maladie sur les zones du cerveau qui gèrent notre mémoire. Si le médicament continue à montrer de tels résultats au cours des prochaines années, il pourrait devenir le premier médicament jugé efficace pour ralentir les symptômes de cette dégénérescence neurologique irréversible ».
Le quotidien ajoute que « le laboratoire va approfondir ses recherches en se concentrant uniquement sur des patients atteints d’une forme peu ou modérément avancée de la maladie pour communiquer leurs nouvelles découvertes dans 18 mois ».
Le journal relève toutefois que « la communauté scientifique appelle à la prudence. Car même si ce médicament […] pourrait améliorer la vie des patients, nous sommes encore très loin de trouver un remède miracle ».
Peter Roberts, professeur retraité de pharmacologie de l’Université britannique de Bristol, souligne ainsi que ces résultats « montrent seulement un petit effet statistiquement significatif dans un sous-groupe de malades atteints d’une forme modérément avancée de la maladie ».
Le Point indique également que « les spécialistes réunis cette semaine à Washington pour l’Alzheimer’s Association International Conference (AAIC) ont une raison d’espérer. Il faut dire que les bonnes nouvelles en matière de maladie d’Alzheimer sont rares, surtout concernant les patients chez qui les symptômes sont bien présents ».
« Le traitement qui retient actuellement leur attention ne s’adresse pas à ces derniers, mais aux patients aux premiers stades de la maladie. Il n’empêche, si son efficacité est démontrée, ce serait un progrès pour l’avenir », retient le magazine.
Le Point souligne que « l’efficacité réelle de ce médicament ne sera pas scientifiquement établie avant fin 2019. Il faut espérer que, d’ici là, les médecins disposent de biomarqueurs fiables permettant de faire le diagnostic précoce de la maladie (cela semble en bonne voie) ainsi que de thérapies efficaces sur les formes plus avancées (ce qui est nettement moins probable) ».
31 07 15
« Suivre vos paramètres physiologiques à l’écran pourrait diminuer votre stress… ou bien l’augmenter »
Science et Vie constate que « le phénomène de “quantified-self” (soi-quantifié) prend de l’ampleur : il y a de plus en plus de personnes adeptes du suivi à écran de leurs propres paramètres physiologiques. Un phénomène propulsé par la multiplication des capteurs à bas coût (inclus parfois dans les vêtements) et par la profusion des Applis gratuites ou payantes proposées aux possesseurs de smartphones et tablettes ».
Le magazine s’interroge toutefois : « Que sait-on de l’effet de cette pratique sur notre bien-être mental ? Garder son corps sous surveillance cela ne peut-il pas être… stressant ? ».
Science et Vie fait ainsi savoir qu’« une équipe de chercheurs de l’université de technologie d’Eindhoven (Pays-Bas) s’est penchée sur ces questions. […] Selon leur étude, l’une des premières du genre, l’effet stressant ou au contraire apaisant du soi-quantifié est fonction de la personnalité de celui qui s’y adonne et de la situation dans laquelle il se trouve – fonction savamment évaluée et chiffrée par les chercheurs à l’aide de modèles et méthodes statistiques ».
Le magazine précise que « l’étude, qui a mobilisé 36 femmes et 38 hommes volontaires de 18 à 67 ans (27 ans de moyenne) et s’est concentrée sur le seul monitoring de la fréquence cardiaque, nous apprend d’abord un fait inédit : les personnes ont une petite tendance à régler leur état de stress ou de bien-être suivant les données relayées par l’écran… Ce qui peut avoir du bon et du mauvais ».
Science et Vie relève que « c’est mauvais dans une situation stressante, par exemple un calcul arithmétique à faire de tête (exercice demandé par les scientifiques). Les volontaires ayant accès à un écran à leur fréquence cardiaque ont noté leur stress avec des niveaux supérieurs à ceux de volontaires soumis à la même tâche mais sans accès à leurs données ».
« Dans une situation plutôt tranquille, par exemple durant l’écoute d’un morceau de jazz doux, c’est l’effet inverse qui a dominé : les volontaires du premier groupe notaient un état de bien-être (ou de manque de stress) supérieur à celui de l’autre groupe », note le magazine.
Science et Vie indique selon les auteurs, « ce résultat […] pourrait s’interpréter de deux manières : soit le monitoring de soi met les gens plus à l’écoute de leur corps, soit les gens croient aux chiffres mesurés aveuglément, ou du moins sans être plus à l’écoute du corps… ».
Le magazine ajoute que ce travail « intègre des données sur certains traits de personnalité des volontaires », et retient que « pour les personnalités de type très névrotique, qui ont une forte tendance à ressentir les choses négativement, les chiffres ont montré que l’accès à leur monitoring cardiaque les apaisait plutôt ».
« Les chercheurs supposent que cela est lié à la vision négative qu’ils ont d’eux : pessimistes, ils sont rassurés quand ils constatent que leur rythme cardiaque n’est pas aussi élevé qu’ils le craignaient. Mais pour les personnalités anxieuses, l’effet serait inverse : l’accès au monitoring augmente le stress », observe Science et Vie.