01 12 15
« L’usage intensif du web nuit-il à notre cerveau ? »
C’est ce que se demande Anne Lefèvre-Balleydier dans Le Figaro. La journaliste relève que « pour l’éditorialiste américain Nicholas Carr, auteur de « Internet rend-il bête? » (éditions Robert Laffont, 2011), pas de doute : le web a des effets pervers sur le cerveau en diminuant notre capacité de concentration et de réflexion ».
« De leur côté, en comparant par IRM l’activité cérébrale de différentes catégories d’internautes, un psychiatre californien et son équipe ont constaté, voilà 6 ans, que les plus assidus sollicitaient davantage de régions cérébrales. Finalement, tout le monde est plus ou moins d’avis qu’une pratique régulière de la navigation sur internet modifie effectivement le fonctionnement du cerveau. Reste à dire si c’est en bien ou en mal », remarque Anne Lefèvre-Balleydier.
La journaliste explique qu’« en 2011, des psychologues de l’université Columbia ont demandé à des étudiants de lire puis de saisir sur l’ordinateur de courtes phrases, tout en avertissant la moitié d’entre eux que ces saisies seraient conservées dans la mémoire de la machine. Résultat : ceux qui pensaient que l’ordinateur se chargeait de mémoriser leurs textes avaient tendance à les oublier très vite, alors qu’ils venaient à peine de les taper »
« Pour les chercheurs, cela montre comment internet, ou plus globalement l’outil informatique, agit sur notre mémoire à court terme : économe de ses efforts, notre cerveau ne stocke pas l’information, il se contente de mémoriser la manière de la retrouver », indique Anne Lefèvre-Balleydier.
La journaliste évoque une « autre question beaucoup discutée : le web augmente-t-il notre aptitude à être «multitâches» ? […] La réponse est négative si l’on en croit une étude menée par des psychologues américains sur 260 étudiants : ceux qui ont l’habitude de sauter d’une page à l’autre sur le web sont plus facilement distraits par des notions sans importance ».
Francis Eustache, neuropsychologue, estime cependant qu’« on peut se demander si les internautes ne vont pas développer de nouvelles compétences leur permettant de rendre plus performante leur mémoire de travail dans ce type de situation ».
Anne Lefèvre-Balleydier relève en outre que « la pratique de la lecture est bouleversée par internet. Les travaux en neurosciences montrent en effet, grâce à l’IRM, que la lecture d’une page imprimée sur du papier n’active pas les mêmes zones du cerveau qu’une page web. Dans le premier cas, elle fait appel aux aires du langage, de la mémoire et du traitement visuel. Dans l’autre, ce sont les régions liées à la prise de décision et à la résolution de problèmes qui travaillent ».
04 12 15
« Abus de télévision : risque de problèmes cérébraux chez les 18-30 ans »
Le Point note en effet que « trop de télévision nuit à la santé. Une étude révèle même que les 18-30 ans risquent de développer des problèmes cérébraux au cours de leur vie, s’ils regardent trop le petit écran ». Le magazine révise que « l’étude a été publiée mercredi [dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Psychiatry] après le suivi de plus de 3 000 personnes durant 25 ans. Mais ses conclusions sont contestées ».
Le Point explique que « les participants qui regardaient la télévision plus de 3 heures par jour quand ils étaient de jeunes adultes courent 2 fois plus de risques d’avoir des problèmes cognitifs plus tard dans leur vie que ceux qui étaient plus actifs et passaient moins de temps devant leur écran ».
« Les chercheurs ont évalué leurs performances cognitives après 25 ans en utilisant trois tests destinés à évaluer la rapidité de réflexion, les fonctions d’exécution et la mémoire verbale », poursuit l’hebdomadaire.
Les auteurs écrivent ainsi que « les participants avec les habitudes de vie les moins actives, c’est-à-dire avec peu d’activité physique et beaucoup de télévision, étaient les plus susceptibles d’avoir de mauvais résultats à ces tests cognitifs ». Le Point note toutefois que « la mémoire verbale ne semble pas être affectée par une overdose de télévision ».
Le magazine livre en outre les propos d’Andrew Przybylski, psychologue à l’Université d’Oxford, qui réagit à cette publication : « Premièrement, leurs données sont entièrement fondées sur une mesure faite par les participants eux-mêmes du temps passé devant la télévision, ce qui peut être problématique ».
Le Point ajoute que le psychologue souligne que « les participants n’avaient pas effectué de tests cognitifs au début de l’étude, ce qui aurait permis d’avoir des données de référence. Et « près d’un participant sur trois n’est pas allé au bout de l’étude », regrette encore Andrew Przybylski, ce qui affaiblit d’autant les conclusions de ces travaux ».
07 12 15
« Quand le patient donne son avis, son médecin le soigne mieux »
Delphine Chayet note en effet dans Le Figaro que « la décision médicale partagée permet de meilleurs choix thérapeutiques et favorise la bonne observance du traitement ».
La journaliste explique que « des chercheurs australiens viennent de démontrer que l’implication du patient dans le choix de son traitement permet à elle seule d’éviter les abus. [Ils ont] examiné les résultats d’une dizaine d’études menées en Europe auprès de 1.100 médecins généralistes et 492.000 patients. La revue, publiée en novembre, est réalisée par la collaboration Cochrane ».
Les auteurs écrivent ainsi que « le recours à une décision médicale partagée réduit de 40% la prescription d’antibiotiques dans le traitement des infections respiratoires ».
Delphine Chayet souligne que « l’enjeu est loin d’être anecdotique. Toux aiguës, otites et maux de gorge comptent parmi les principaux motifs de consultation hivernale et donnent lieu, en France, à 70% des prescriptions d’antibiotiques par les médecins de ville. Or l’antibiothérapie est souvent inutile dans ces affections ».
Elle « expose les patients à des réactions allergiques et à d’autres effets indésirables gênants: diarrhée, candidose, douleurs abdominales, etc. », poursuit la journaliste.
Delphine Chayet note que « dans l’étude Cochrane, les médecins ont pris le temps de communiquer ces données à leurs patients avant d’engager un dialogue sur le traitement approprié. Bilan : 29% des malades impliqués ont reçu une antibiothérapie dans les 6 semaines, contre 47% dans le groupe des consultations «normales» ».
La journaliste observe que « la démarche intéresse la HAS, qui a détaillé ses bénéfices dans un rapport rendu en 2013 ». Le Dr Cédric Grouchka, membre du collège de la Haute Autorité de santé, remarque ainsi : « La décision médicale partagée consiste à dépasser la relation paternaliste entre le praticien et son patient, afin de mieux tenir compte des attentes et valeurs de ce dernier. […] Il est démontré que les patients sont mieux informés et plus confiants dans la décision médicale prise en commun. Leur niveau d’anxiété est significativement plus bas, 1 mois après la consultation ».
Delphine Chayet relève qu’« une bonne communication aurait aussi un impact sur la sécurité des soins à l’hôpital. Selon une étude menée aux États-Unis, le risque de survenue d’un événement indésirable évitable est moins élevé chez les malades qui estiment avoir participé aux décisions durant leur hospitalisation. D’autres recherches indiquent que certains actes (comme des chirurgies de la hanche et du genou) pourraient être évités par la mise en œuvre de ce dialogue ».
La journaliste souligne toutefois qu’« il n’est pas facile de changer les mentalités. Selon une enquête internationale de 2011, 37% des Français estiment avoir été associés au choix thérapeutique lors d’une consultation avec un spécialiste, contre 80% des Suisses et 64% des Australiens. En consultation, un patient qui décrit ses symptômes serait interrompu au bout de 18 secondes en moyenne, selon une autre étude ».
Delphine Chayet remarque ainsi que « la crainte de perdre du temps en consultation est souvent invoquée par les médecins, même si plusieurs études indiquent que cette inquiétude est infondée. Les spécialistes mettent aussi en cause la priorité donnée au contrôle des connaissances dans les études de médecine ».
08 12 15
« Schizophrénie : la piste auto-immune »
Pauline Fréour remarque dans Le Figaro que « la psychiatrie est le parent pauvre de la recherche médicale, alors même que les maladies mentales sont extrêmement répandues – un Français sur 5 sera concerné au cours de l’année ».
La journaliste note qu’« en réaction à cette sous-dotation, le prix Marcel Dassault récompense chaque année depuis 4 ans deux chercheurs pour leurs travaux prometteurs dans ce domaine ».
Pauline Fréour fait savoir qu’hier, « pour l’édition 2015, la Fondation fondaMental, réseau de coopération scientifique qui élit les gagnants en s’appuyant sur un jury international, a décerné le prix du «projet innovant» à Laurent Groc, directeur de recherche CNRS à l’Institut interdisciplinaire de neurosciences (Université de Bordeaux) ».
La journaliste explique que ses travaux « explorent les «liaisons dangereuses» entre le système immunitaire et certaines schizophrénies, schématise le chercheur. Les scientifiques ont observé récemment que certains patients schizophrènes présentent dans leur flux sanguin des «autoanticorps», signe d’un emballement de leur système immunitaire qui s’est, à un moment de leur vie et pour des raisons encore mal connues, retourné contre leur organisme ».
Laurent Groc précise que « ces autoanticorps ont initialement été observés chez des personnes atteintes d’encéphalite (une inflammation du cerveau, NDLR) dont les premiers stades de la maladie étaient des troubles psychotiques similaires à ceux des schizophrènes ».
Pauline Fréour indique ainsi qu’« en utilisant des méthodes d’imagerie très perfectionnées, le chercheur et son équipe ont observé que ces autoanticorps avaient pour effet d’immobiliser certains récepteurs neuronaux (appelés NMDA) mobiles chez les personnes en bonne santé. Une anomalie qui pourrait expliquer de 10 à 20% des schizophrénies ».
La journaliste note que « le prix Dassault (230.000 €) permettra de poursuivre les recherches dans deux directions : mettre au point une méthode de diagnostic rapide pour identifier les malades concernés, et mieux comprendre le mécanisme d’action de ces autoanticorps, avec en ligne de mire, «à court terme», l’expérimentation sur des patients de différentes immunothérapies déjà prescrites dans d’autres pathologies ».
Pauline Fréour ajoute que « le prix du chercheur de l’année (15.000 €) a été attribué au Pr Philip Gorwood (hôpital Sainte-Anne, Paris) pour ses travaux sur l’identification de la vulnérabilité génétique aux addictions ».
« Ses recherches ont permis d’identifier des marqueurs génétiques qui augmentent de 36% le risque d’addiction chez les personnes qui en sont porteuses », précise la journaliste.
09 12 15
« A 39 ans, elle ressent de la douleur pour la première fois ! »
Sciences et Avenir relève en effet qu’« une patiente norvégienne atteinte d’une insensibilité congénitale à la douleur vient, sous l’effet d’un médicament, d’éprouver une sensation douloureuse ».
Le magazine explique que « cette patiente norvégienne avait 32 ans quand, en 2009, des médecins portèrent définitivement le bon diagnostic : « insensibilité congénitale à la douleur ». Durant son enfance et son adolescence, elle fut fréquemment traitée pour des ecchymoses et coupures. Elle subit l’ablation de l’appendice à titre préventif à l’âge de 2 ans. Durant l’intervention chirurgicale, le chirurgien ne nota aucune modification de la pression artérielle lors de la traction du péritoine, ce qui signait déjà une incapacité totale ou partielle à ressentir une douleur d’origine viscérale ».
Sciences et Avenir ajoute que « son insensibilité à la douleur lui valut par la suite plusieurs complications infectieuses osseuses, faute de pouvoir alerter à temps les médecins. De même, une infection oculaire survenue après un traumatisme entraîna une chute de la vision et nécessita finalement une greffe de cornée, là encore du fait d’une absence totale de douleur pouvant donner l’alerte ».
« Elle souffrit en outre de multiples fractures, qui ne furent reconnues que lorsqu’elles provoquèrent craquements, instabilité et luxation ! Elle confia même n’avoir jamais eu mal à la tête, ni de douleurs lors de ses deux accouchements. L’examen neurologique ne révéla qu’une anosmie bilatérale, autrement dit une perte quasi-totale de l’odorat », précise Sciences et Avenir.
L’article explique qu’« en 2009, des généticiens norvégiens rapportèrent la cause de son insensibilité congénitale à la douleur : la présence de deux mutations sur le gène SCN9A, qui gouverne la production d’un canal aux ions sodium, baptisé Nav1.7. Ce canal sodique se trouve notamment à la surface de neurones sensitifs du système nerveux périphérique ainsi que sur les neurones olfactifs ».
Sciences et Avenir décrit ces travaux publiés dans Nature Communications : « L’équipe de James Wood de l’University College London a conduit des expériences sur des rongeurs génétiquement manipulés, dont l’expression du gène SCN9A a été abolie. Ces souris mutantes, qui n’expriment donc pas le canal sodique Nav.1.7, présentent une insensibilité congénitale à la douleur comparable à celle observée chez l’être humain ».
« Les chercheurs ont montré que l’absence du canal Nav.1.7 entraîne dans les neurones sensoriels des rongeurs une augmentation de production d’enképhalines, sortes de morphines naturelles. Il existe chez ces souris mutantes une surproduction de substances naturelles anti-douleur. Il […] existe un lien direct entre une perte totale de la fonction des canaux sodium Nav.1.7 chez les souris mutantes et une suractivation du système opioïde de l’organisme, qui aboutit à une inhibition des messages douloureux provenant de neurones de la moelle épinière », explique le magazine.
Sciences et Avenir note que « les chercheurs ont ensuite évalué l’impact de l’administration de nalaxone, un médicament qui s’oppose à l’action des substances agissant dans l’organisme comme des morphiniques, un « antagoniste des morphinomimétiques » dans le langage des spécialistes ».
« L’administration de naloxone […] a eu pour conséquence de considérablement diminuer l’insensibilité à la douleur de ces animaux, et de restaurer les seuils douloureux thermiques et mécaniques. Les chercheurs ont également montré l’excitation de neurones sensitifs de la moelle épinière en réponse à des stimulations normalement douloureuses chez les souris mutantes recevant de la naloxone », indique l’article.
Le magazine indique donc que les chercheurs « ont cherché à déterminer quel pouvait être l’effet de la naloxone chez la patiente norvégienne. […] Ils ont constaté que cette femme pouvait ressentir, uniquement lorsqu’elle recevait de la naloxone, une douleur thermique lors de l’application sur la peau de brèves impulsions thermiques issues d’un laser. Par ailleurs, elle s’est alors plaint, pour la première fois, de douleurs dans une jambe qui avait été le siège de multiples fractures ! ».
Sciences et Avenir retient que « selon les chercheurs, une perte totale de flux d’ions sodium s’avère nécessaire (chez la patiente norvégienne ou chez les souris mutantes) pour entraîner une suractivation de la production de molécules anti-douleur naturelles par le système opioïde endogène. […] Ils en déduisent, a contrario, qu’une association d’agents capables de bloquer de façon sélective le canal sodique Nav.1.7 et de médicaments opioïdes pourrait s’avérer utile dans le traitement de douleurs chroniques ».
11 12 15
« Certains antidépresseurs auraient un effet ‘anti-âge’ »
Science et Vie s’interroge : « Les antidépresseurs pourraient-ils, outre leur effet sur la dépression, rallonger notre durée de vie ? Une équipe de chercheurs germano-américaine vient de montrer qu’un certain type d’antidépresseur se révèle également être, par effet collatéral, une possible “pilule anti-âge” agissant en profondeur, c’est-à-dire à l’échelle des gènes eux-mêmes ».
Le magazine remarque que « le phénomène avait été identifié statistiquement en 2007 : une population de vers Caenorhabditis elegans (ou C. elegans) soumise à une substance antidépressive nommée miansérine (antidépresseur tétra-cyclique noradrénergique et sérotoninergique spécifique), voyait le temps de vie moyen de ses sujets augmenter de 30 à 40%. Mais on en ignorait la cause. Désormais on la connait : elle est génétique », indique le mensuel.
Science et Vie explique « le mécanisme identifié aujourd’hui par les chercheurs : […] la molécule de miansérine agit sur un groupe de quelque 3000 à 6000 gènes, en préservant et protégeant leur état d’activation individuel. En effet, un gène peut être actif (il s’exprime), ou inactif. Ainsi, d’une certaine manière, la drogue maintient le schéma des interrupteurs de ce groupe de gènes, phénomène qui n’est pas lié à la fonction antidépressive de la substance ».
« Là où intervient l’aspect “anti-vieillissement”, c’est que ce groupe de gènes est impliqué dans des processus de sénescence. Son schéma d’activation-désactivation est programmé pour garder en bon état les tissus et organes, ce qui évite l’apparition de pathologies ou défauts qui, en s’accumulant, conduisent à la sénescence et à la mort », précise le magazine.
L’article note que « si ce schéma reste plus ou moins inchangé durant l’enfance et le début de l’âge adulte, les diverses agressions subies au cours du temps par les gènes conduisent ceux-ci à inverser leur état d’activation – un mécanisme connu de la génétique, nommé “dérive transcriptionnelle”. Aussi, le groupe de gènes perd sa cohérence fonctionnelle globale ce qui l’empêche d’assurer sa fonction de préservation ».
Science et Vie indique qu’« en expérimentant avec des milliers de vers C. elegans soumis à de la miansérine durant différentes étapes de leur vie, […] les chercheurs ont constaté que la molécule de miansérine administrée à des vers ayant encore leur schéma d’activation en bon état (enfants et jeunes adultes) pérennise cet état au-delà du temps habituel. […] Leur corps demeure biologiquement jeune plus longtemps, retardant d’autant la sénescence et prolongeant ainsi l’espérance de vie de l’individu ».
Le magazine note que « les chercheurs attribuent cet effet anti-âge à la spécificité de l’antidépresseur, à savoir sa fonction d’antagoniste de la sérotonine (un neurotransmetteur du système nerveux central), dont l’action inattendue sur les gènes demande encore à être pleinement compris. Néanmoins, d’autres antidépresseurs aux fonctions semblables pourraient également avoir cet effet anti-âge ».
Science et Vie relève enfin que « le modèle animal utilisé par les chercheurs est usuel dans les études pharmacologiques, présageant d’une possible similitude des effets de cet antidépresseur tétra-cyclique antagoniste de la sérotonine. Les chercheurs prévoient donc de tester leur hypothèse sur des souris, avant de passer, le cas échéant, à l’homme ».
« Un tiers des jeunes médecins souffrent de dépression »
Le Parisien note en bref que « 29% des médecins débutants [américains] seraient en dépression ou présenteraient des symptômes dépressifs »,selon une étude parue dans le Journal of the American Medical Association.
Le journal relève que « les jeunes médecins en internat seraient 3 fois plus nombreux que le reste de la population à présenter un état dépressif, selon cette enquête effectuée sur plus de 50 ans ».
Le Parisien explique que « de janvier 1963 à septembre 2015, 17.560 internes ont été étudiés, via des enquêtes et des entretiens effectués par des psychiatres et des psychologues. 4.969 d’entre eux présenteraient des signes de dépression, liés à la mauvaise qualité des soins apportés aux patients traités et à l’accroissement du nombre d’erreurs médicales ».
14 12 15
« La musique est une thérapie pour stimuler la mémoire et la bonne humeur »
Le Parisien fait savoir qu’« une étude finlandaise, publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease, révèle les bénéfices du chant et de la musique sur les facultés cognitives et émotionnelles de notre cerveau et apporte du bien-être social ».
Le quotidien explique en effet que « les chercheurs de l’université d’Helsinki en Finlande ont suivi pendant 9 mois 89 binômes composés d’un soignant et d’un patient atteint de démence légère à modérée, répartis en deux groupes ».
« Le premier groupe a participé à un programme musical de dix semaines à base de chant et d’écoute de chansons familières. Le second groupe a poursuivi les soins habituels. À l’issue des 9 mois, les patients ont passé des tests neuropsychologiques et d’évaluation de l’humeur », précise le journal.
Le Parisien constate que « les activités musicales permettent d’améliorer différentes compétences cognitives, comme la mémoire de travail, les fonctions exécutives et de l’orientation, et soulagent aussi les symptômes de dépression significativement plus que le traitement standard ».
Le journal souligne que « les bénéfices du chant sont plus marqués chez les personnes atteintes de démence légère et plus jeunes (moins de 80 ans). En revanche, les bienfaits de l’écoute de chansons ou de musique sont plus significatifs chez les personnes à démence plus sévère. Les deux activités musicales influent au mieux sur l’humeur chez les personnes à déficience cognitive légère ou atteintes de maladie d’Alzheimer ».
Le Parisien conclut que « la musique peut donc être considérée comme une thérapie alternative qui permet non seulement de maintenir et de stimuler les capacités cognitives et émotionnelles, mais aussi d’apporter du bien-être social aux personnes âgées et déficientes ».
15 12 15
« Depakine : délivrance sous haute surveillance pour les femmes »
Soline Roy relève en effet dans Le Figaro que « de nouvelles conditions de délivrance de cet antiépileptique entreront en vigueur en janvier pour les femmes en âge de procréer. Mais les autorités sanitaires peinent à diffuser l’information ».
La journaliste remarque ainsi que « les pharmaciens pourraient être placés devant un choix difficile à partir du 1er janvier : de nouvelles conditions de délivrance du valproate de sodium (Depakine ou génériques), un antiépileptique très utilisé mais dangereux pour le fœtus, seront imposées aux femmes en âge de procréer. Mais l’information peine à passer alors que, de l’aveu même de l’Agence national de sécurité du médicament (ANSM), ce médicament est essentiel pour un certain nombre de patientes ».
Soline Roy rappelle que « vendu en France depuis les années 1960, le valproate est utilisé contre l’épilepsie et les troubles bipolaires. Mais pris pendant une grossesse, il augmente de 10% les risques de malformations congénitales et jusqu’à 30 ou 40% les risques de trouble neuro-développemental chez l’enfant à naître ».
La journaliste souligne que « plusieurs études scientifiques ont, dès les années 1980, évoqué ces dangers. Mais les familles touchées accusent les autorités sanitaires et l’industrie d’avoir tardé à lancer l’alerte ; la justice s’est saisie du dossier. Les dangers restent en outre mal connus des non-spécialistes ; en 2014, 75.000 à 80.000 femmes en âge de procréer étaient encore sous valproate, selon l’ANSM ».
Soline Roy explique notamment qu’« en mai, l’agence sanitaire indiquait qu’il ne devait plus être prescrit «chez les filles, les adolescentes, les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes, sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives médicamenteuses». La prescription doit désormais être faite au moins une fois par an par un spécialiste (neurologue, psychiatre ou pédiatre) et la patiente restant sous valproate doit signer un accord de soins prouvant qu’elle est informée des risques ».
« Las, le message peine à passer auprès des pharmaciens mais surtout des patientes, selon un sondage mené fin octobre par Vivavoice pour l’ANSM. Sur 202 officines interrogées, 77% étaient au courant des changements de conditions de délivrance. Du côté des patientes, 62% étaient peu ou pas informées, 94% n’avaient pas signé d’accord de soin et 55% n’avaient pas d’ordonnance de spécialiste, les trois quarts d’entre elles ignorant qu’elles en auraient besoin », relève la journaliste.
Soline Roy note qu’« en l’absence des documents normalement exigés, l’agence de santé préconise aux pharmaciens de délivrer quand même le médicament et de prendre contact en urgence avec le prescripteur. Car même si la patiente est enceinte ou envisage une grossesse, le médicament ne doit en aucun cas être «arrêté brutalement» ».
« Les antidépresseurs pendant la grossesse augmentent de 87% le risque d’autisme »
Le Parisien indique que « la prise d’antidépresseurs pendant la grossesse accroîtrait de 87% le risque d’autisme pour l’enfant, selon une vaste étude canadienne publiée » dans le Journal of the American Medical Association, Pediatrics.
« Or, 6 à 10% des femmes enceintes se voient prescrire des antidépresseurs pour traiter une dépression, soulignent les chercheurs qui ont analysé les données médicales portant sur 145.456 grossesses dans la province de Québec », relève le journal.
Le Parisien cite le principal auteur, le Pr Anick Bérard, de l’Université de Montréal et du Centre Hospitalier Universitaire Sainte-Justine, qui remarque que « les diverses causes de l’autisme demeurent incertaines, mais des travaux ont démontré que la génétique et l’environnement pouvaient être des facteurs de risque ».
« Notre recherche a permis d’établir que le fait de prendre des antidépresseurs, surtout ceux agissant sur la sérotonine (un neurotransmetteur) pendant les deuxième et troisième trimestres de grossesse, double quasiment le risque d’autisme chez l’enfant », précise la chercheure.
Le quotidien explique que « le Pr Bérard et son équipe ont suivi 145.456 enfants de leur conception à l’âge de 10 ans, ainsi que la prise d’antidépresseurs par leur mère enceinte, étudiant également un ensemble d’autres facteurs pouvant contribuer à l’autisme ».
Le journal souligne que « certaines personnes sont ainsi génétiquement prédisposées à ce trouble si elles ont des antécédents familiaux. L’âge de la mère et la dépression sont également potentiellement liés à l’apparition de l’autisme, tout comme certains facteurs socioéconomiques telle la pauvreté ».
Le Pr Bérard précise : « Nous avons défini l’exposition aux antidépresseurs comme correspondant à au moins une ordonnance prescrite à une femme enceinte pendant le deuxième ou troisième trimestre de grossesse ».
Le Parisien note que la spécialiste « explique avoir choisi cette période car elle correspond au moment où le cerveau du bébé franchit une étape cruciale de son développement. Parmi les enfants sur lesquels portait l’étude, les chercheurs ont ensuite retenu ceux chez qui une forme d’autisme avait été diagnostiquée en vérifiant les dossiers médicaux de leur mère ».
Le journal indique que « 1.054 enfants ont été diagnostiqués à l’âge de 4,5 ans en moyenne, soit 0,72% de l’échantillon étudié. L’incidence de l’autisme chez les enfants a augmenté, passant de 4 pour 10.000 enfants en 1966 à 100 pour 10.000 aujourd’hui ».
« Bien que cet accroissement puisse être attribuable à une meilleure détection de l’autisme ainsi qu’à des critères plus étendus de diagnostic, les chercheurs estiment que des facteurs environnementaux jouent aussi un rôle », relève Le Parisien.
Le Pr Bérard observe qu’« il est plausible que les antidépresseurs engendrent l’autisme s’ils sont utilisés pendant la période de développement du cerveau du fœtus, puisque la sérotonine entre en jeu dans de nombreux processus développementaux prénataux et postnataux, y compris la division cellulaire ».
La chercheure ajoute que « certaines catégories d’antidépresseurs agissent en inhibant la production de sérotonine, qui entrave la capacité du cerveau de se développer entièrement dans l’utérus. […] Mieux cerner les répercussions de ces médicaments est une priorité en matière de santé publique, compte tenu de leur utilisation répandue ».
17 12 15
« Après les attentats de novembre, les services psy saturés de victimes qui ‘pensaient aller bien’ »
C’est ce que constate Le Monde, qui évoque « un contrecoup «classique après un tel traumatisme», observe Nicolas Dantchev, responsable du service de psychiatrie de l’Hôtel-Dieu, qui accueille un centre de consultation médico-psychologique d’urgence pour les victimes des attentats de Paris ».
Le praticien explique ainsi que « certains reprennent leur vie comme avant, retournent au travail, et puis les symptômes de traumatisme – flash-back, troubles du sommeil, scènes choquantes qui tournent en boucle – apparaissent plus tard. On parle alors de “troubles différés” ».
Le Monde souligne que « ces signaux peuvent apparaître jusqu’à 3 mois après le choc. […] C’est ainsi que les consultations n’ont pas cessé à l’Hôtel-Dieu, depuis le 13 novembre. Elles ont diminué, bien sûr, loin des 80 rendez-vous des premiers jours. Mais, quotidiennement, les psychiatres reçoivent encore entre 10 et 15 nouveaux patients. Et, chaque jour, «on en voit dont c’est la première consultation psychologique», poursuit Nicolas Dantchev ».
Thierry Baubet, responsable de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) de Seine-Saint-Denis, précise quant à lui qu’« il y a plusieurs profils de personnes que l’on reçoit pour la première fois. […] Il y a des blessés, ou les proches de personnes décédées, qui ont été occupés à d’autres choses depuis les attaques… ».
« Mais il y a aussi ceux qui ne sont pas allés consulter tout de suite, non pas parce que «ça allait», mais parce qu’ils étaient déjà très atteints, sans forcément le savoir », poursuit le quotidien. Thierry Baubet indique que « ces personnes ont tout fait depuis les attentats pour éviter d’évoquer les événements traumatisants ».
« C’est ce que l’on appelle l’évitement », remarque Nicolas Dantchev. Le Monde remarque que « les victimes désertent alors les lieux publics très fréquentés comme les transports en commun, ou les lieux qui leur rappellent les traumatismes, territoires où elles se sentent oppressées. […] Pour ceux-là, une simple séance de débriefing psychologique ne suffira pas à apaiser les troubles ».
Le journal explique que « ces patients sont d’habitude orientés vers des services de psychiatrie spécialisés en psychotraumatologie », mais Nicolas Dantchev relève qu’« en Ile-de-France, toutes les structures sont débordées et saturées. En temps normal, on a déjà du mal à trouver des consultations pour les victimes de viols ou de violences, qui ont besoin de ce genre de soin. Dans le contexte actuel, c’est encore plus compliqué ».
Le Monde observe que « selon Thierry Baubet, qui a bâti sa consultation en psychotraumatologie à Bobigny «sans moyens publics supplémentaires», «il faut que les pouvoirs publics se posent la question de renforcer l’aide» dans ce domaine de la psychiatrie ».
Le quotidien note que « la direction générale de la santé précise que ces questions seront abordées dans le cadre des «retours d’expérience» sur la mise en place du dispositif de prise en charge des victimes des attentats, dont elle promet que «les résultats, attendus mi-janvier, permettront son amélioration» ».
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