04 03 16

 

Les Echos

 

« Les hôpitaux demandent un geste pour les soins de longue durée et la psychiatrie »

 

Les Echos constate que « les tarifs 2016 des établissements de santé tardent à être arbitrés dans un contexte budgétaire tendu », expliquant que « l’un des sujets les plus épineux est la « liste en sus » sur laquelle sont inscrits les médicaments innovants et coûteux que l’hôpital est autorisé à prescrire hors budget ».

Le journal remarque ainsi : « Faut-il biffer automatiquement les molécules les moins efficaces, au risque de laisser des patients sans remède ? Ou bien juger au cas par cas, comme le souhaite la ministre de la Santé ? ».

« D’un autre côté, le contexte budgétaire n’a jamais été aussi tendu pour les hôpitaux et les cliniques. Avec un objectif de progression de leurs dépenses limité à 1,75% cette année, soit une enveloppe de 78 milliards d’euros, il n’y a quasiment pas de marge de manœuvre », relève le quotidien.

Les Echos précise que « le budget total des établissements continuera à augmenter. Mais la progression « naturelle » de leurs coûts est estimée entre 3 et 3,5% par an. La facture s’alourdit toute seule, […] du fait de l’avancement des carrières […], de l’inflation, du progrès technique et du développement des pathologies chroniques ».

Le quotidien note donc que « les hospitaliers ne se font guère d’illusions sur les sacrifices à venir, après une baisse des tarifs de 1% dans le public et de 2,5% dans le privé en 2015 ».

Les Echos indique toutefois que la Fédération hospitalière de France « voudrait sauvegarder deux enveloppes dans son périmètre. Elle milite pour une augmentation de la dotation des établissements d’hospitalisation de longue durée, de soins de suite et de rééducation, et de psychiatrie ».

Le journal rappelle que « contrairement aux autres hôpitaux, [ces établissements] ne facturent pas à l’activité. Ils tournent uniquement avec des crédits votés chaque année. Or ces crédits sont devenus au fil du temps la variable d’ajustement financière du système de santé : quand l’administration estime que les objectifs budgétaires risquent de ne pas être tenus, ils sont confisqués ».

Cédric Arcos, directeur général adjoint de la FHF, note qu’« alors que les besoins de ces établissements croissent mécaniquement, les gels de crédit annulent quasiment l’augmentation annuelle des dotations ». « Pour remédier à cette paupérisation du secteur, le directeur général adjoint de la FHF réclame plus de dotations et, surtout, moins de gels », remarque Les Echos.

Le quotidien indique enfin que la FHF souhaite « une augmentation de 1% des « missions de service public ». Cette enveloppe de 6,3 milliards d’euros en 2015 alimente quasi exclusivement les hôpitaux, ce qui hérisse les cliniques ». Cédric Arcos déclare ainsi qu’« on ne peut pas réaffirmer l’importance du service public hospitalier à travers la loi santé et mettre ce dernier à la diète ! ».

 

09 03 16

 

Le Parisien

 

« Le secret médical pourrait s’envoler pour les pilotes »

 

Le Parisien note en effet qu’« un an après le crash de l’A320 de la Germanwings, le Bureau d’enquêtes et d’analyses a livré ses recommandations. Il plaide pour la levée du secret médical ».

Le journal remarque qu’il s’agit de « tout faire pour éviter que le scénario du crash de la Germanwings ne se reproduise », rappelant que « le 24 mars 2015, le copilote allemand Andreas Lubitz, qui souffrait de dépression, précipitait délibérément l’avion A320 au sol dans les Alpes françaises. Cent cinquante personnes trouvaient la mort ce jour-là ».

Le quotidien indique que « les experts du BEA, qui confirment la responsabilité du copilote dans le crash, recommandent donc de renforcer le contrôle des pilotes et plaident pour la levée du secret médical en cas de problèmes psychologiques ».

Rémi Jouty, directeur du BEA, a ainsi déclaré que « le principe du secret médical devrait être brisé pour que les médecins puissent transmettre certaines informations aux autorités compétentes quand ils pensent qu’il y a un danger à court terme ».

Le Parisien observe que « plusieurs médecins privés avaient détecté les troubles psychiques d’Andreas Lubitz, et l’un d’entre eux avait même recommandé un traitement en hôpital psychiatrique 15 jours avant le crash. Si le syndicat allemand de pilotes Cockpit a réagi hier, jugeant « équilibrées » ces recommandations de l’aviation civile française, la levée du secret médical ne convainc pas tout le monde », relève toutefois le journal.

Yves Deshayes, vice-président du Syndicat national des pilotes de ligne, estime que « c’est une mauvaise idée. Cela pourrait pousser les pilotes à ne plus se soigner par peur que le médecin révèle leurs troubles psychologiques. Ou bien ça pourrait les conduire à ne plus dire qu’ils sont pilotes et, dans ce cas, les traitements ne seraient pas adaptés au pilotage d’un avion, ce qui serait très dangereux ».

Le Parisien indique que « d’autres recommandations sont au contraire bien plus appréciées des pilotes, comme le renforcement du suivi médical et les mesures de soutien à un pilote qui perdrait sa licence ». Yves Deshayes souligne ainsi que « tous les ans, les pilotes rencontrent un médecin qui n’est ni psychiatre, ni psychologue pendant 10 minutes pour obtenir le renouvellement de leur licence, précise. Il faut que ces entretiens soient beaucoup plus poussés ».

Le quotidien précise que le BEA « recommande des «mesures destinées à atténuer les risques socio-économiques liés à une perte de licence pour raison médicale», comme une assurance spécifique ». Yves Deshayes ajoute qu’« il ne faut pas que le suivi psychologique ou la perte temporaire d’une licence soient vécus comme une action punitive. Il faut rassurer les pilotes ».

 

15 03 16

« Faut-il lever le secret médical face à un pilote de ligne dépressif ? »

La Croix

C’est ce que se demande Pierre Bienvault dans La Croix, relevant : « Un médecin qui soigne un pilote pour des problèmes psychologiques doit-il se délier du secret médical s’il estime que son état présente un danger ? ».
Le journaliste note en effet que 
« dans son rapport […] sur le crash de la Germanwings, le Bureau enquête et analyse (BEA) plaide pour une levée du secret médical en cas de problème psychiatrique d’un pilote présentant un danger pour le public ».
Pierre Bienvault observe qu’«
 en proie à des problèmes psychiques, le pilote avait volontairement projeté son appareil contre une montagne, entraînant la mort des 144 passagers et des six membres d’équipage ».
« Un an après, le rapport du BEA prend clairement position, en estimant que des médecins devraient avoir l’obligation d’informer les autorités si l’état de santé d’un de leur patient «a de fortes chances d’affecter la sécurité publique» », 
remarque le journaliste.
Pierre Bienvault ajoute que «
 le directeur du BEA a indiqué qu’en cas de danger «à court terme», le «principe du secret médical devrait être brisé». Pour cet organisme, il serait même nécessaire que l’OMS élabore des lignes directrices en ce sens pour permettre à chaque pays de définir des «règles claires» sur le sujet ».
Le journaliste observe que «
 même si les médecins privés d’Andreas Lubitz ont refusé de répondre, le BEA a pu retracer le parcours médical du pilote », expliquant notamment qu’« entre 2010 et 2014, son certificat a été renouvelé chaque année sans que les médecins aéronautiques, informés de ses antécédents de dépression, n’aient détecté de contre-indication psychologique ou psychiatrique. Pourtant, à partir de décembre 2014, Lubitz est retourné consulter plusieurs médecins sans en informer son employeur. En février 2015, l’un d’eux a diagnostiqué un trouble psychosomatique et un trouble de l’anxiété ».
« En février et mars, un psychiatre lui a prescrit des somnifères et des antidépresseurs. Et le 10 mars, soit 14 jours avant le crash, un médecin a diagnostiqué une possible psychose et recommandé un traitement psychiatrique en milieu hospitalier 
», note Pierre Bienvault.
Le journaliste souligne qu’« 
aucun de ces praticiens n’a informé une autorité de l’aviation de l’état mental du pilote. […] Pour le BEA, les médecins de Lubitz auraient dû se délier du secret et donner l’alerte ».
Jean-François Dupont, du Syndicat national des pilotes de lignes, déclare cependant que «
 se délier du secret médical est une fausse bonne idée. Si à l’avenir, un pilote sait que son médecin peut le dénoncer à son employeur, il risque de ne plus aller le consulter et renoncer à se soigner. Ou alors, il ira voir un médecin mais sans dire qu’il est pilote de ligne ou en inventant une autre profession ».
Pierre Bienvault ajoute que 
« de son côté, l’Ordre des médecins reste prudent », le Dr Jean-Marie Faroudja, en charge de la section éthique et déontologie, indiquant que « le secret médical est la pierre angulaire de la relation médecin-patient. Sans secret, il n’y a plus de confiance possible ».
« Pour nous, il n’est pas nécessaire de légiférer. L’article 122-7 du code pénal permet déjà à un médecin, confronté à un état de nécessité absolue, de lever le secret 
», souligne le praticien.


17 03 16

 

La Croix , Le Figaro

 

« Des dérives inacceptables dans un établissement psychiatrique »

 

Pierre Bienvault évoque dans La Croix un « rapport sidérant. Le récit de violences ordinaires, presque banalisées, contre des personnes atteintes de pathologies psychiatriques ».

Le journaliste explique qu’« un rapport du Contrôleur général des lieux de privations de liberté […] dénonce des graves dérives dans le recours à l’isolement et la contention dans un établissement de l’Ain ».

Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté, indique ainsi que « jamais par le passé nous n’avions constaté une telle atteinte des droits fondamentaux dans un hôpital ».

Pierre Bienvault note que celle-ci « a rendu publiques [hier] les recommandations qu’elle a faites « en urgence » en février au ministère de la Santé à propos du centre psychothérapique de l’Ain. Un établissement de 412 lits implanté en périphérie de Bourg-en-Bresse ».

Le journaliste relève effet que « les contrôleurs ont constaté de très graves restrictions dans la liberté d’aller et venir des patients et un recours fréquent à la contention. […] Dans cet établissement, il s’agissait d’une pratique généralisée et sans contrôle. En particulier dans l’unité pour malades agités et perturbateurs (Umap), dotée de 21 chambres. Des espaces nus équipés d’un seul lit central permettant la contention, d’un lavabo et d’un WC ».

Le rapport observe qu’« aucun espace n’est à l’abri du regard extérieur. Les douches, une pour deux chambres, sont des cabines sans porte ni rideau, imposant aux patients de se laver sous la surveillance directe des soignants ».

Pierre Bienvault souligne qu’« en principe réservée aux crises, cette unité accueillait, lors du contrôle, 10 patients au long cours, dont 3 étaient présents depuis la date de son ouverture en 2010 ».

Le journaliste note que « la contention était aussi une pratique généralisée dans les chambres d’isolement », le document précisant que « certains jours, 35 patients sont contenus sur un lit. Ainsi, dans l’une de ces unités, une personne est isolée, attachée, depuis une date indéterminée. Chacun des soignants […] interrogé sur le début de cette mesure a répondu n’avoir jamais vu cette personne ailleurs que dans la chambre d’isolement ».

« La contention était aussi fréquente pour des patients en « soins de suite » enfermés dans des chambres ordinaires », continue Pierre Bienvault. Le rapport indique que « les contrôleurs ont constaté que cet enfermement, qui dépasse souvent 20 heures par jour, pouvait être prolongé pendant plusieurs mois. Il peut s’y ajouter une contention au lit ou au fauteuil jusqu’à 23 heures par jour, pour certains patients pendant des mois également, voire des années ».

Le journaliste fait savoir que « le ministère de la Santé indique avoir reçu le directeur et le président de la commission médicale d’établissement qui en 48 heures, ont « fourni une liste de correctifs d’application immédiate ». Avec l’obligation de mettre en place un plan d’action à moyen et long terme ».

Le Figaro note également qu’« un centre psychiatrique [est] accusé de se livrer à des pratiques d’un autre âge ». Le journal indique que « les contrôleurs venus visiter l’établissement, qui compte 46 chambres d’isolement, ont dressé une longue liste de «restrictions disproportionnées» des libertés. «On n’a pas l’impression d’être des barbares», estiment les responsables ».

Le quotidien cite Adeline Hazan, qui précise notamment : « On a constaté le cas d’une jeune femme qui était depuis un an en chambre d’isolement, les quatre membres attachés, mais qui, par contre, était autorisée à rentrer chez elle tous les week-ends où elle vivait normalement, allait chez le coiffeur ».

De son côté, le directeur de l’établissement, Pascal Vassalo, déclare : « On trouve que le rapport est très sévère. On ne reconnaît pas le fonctionnement de notre établissement ».

 

18 03 16

« La dépression, parlons-en »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui remarque : « Ils font peur et parfois à tort. Et pourtant, les troubles mentaux concerneront une personne sur cinq en 2020. Les Semaines de la santé mentale, organisées jusqu’au 27 mars, permettent de s’informer ».
Le journal indique ainsi : «
 Regardez autour de vous, vous en connaissez forcément une. Une personne qui a été (ou qui est actuellement) victime d’un trouble mental. Vous-même en avez peut-être déjà souffert. Dépression, anorexie, schizophrénie, trouble obsessionnel compulsif (TOC)… dans 4 ans, selon l’OMS, 1 personne sur 5 dans le monde sera touchée au moins une fois dans sa vie par l’un d’entre eux ».
Le Parisien souligne que «
 si l’armée de patients ne cesse de grossir, la parole autour de ces maladies ne s’est pas libérée pour autant, même si certaines stars commencent à évoquer ouvertement leur épisode dépressif. C’est d’ailleurs l’une des missions des Semaines de la santé mentale qui se déroulent jusqu’au 27 mars : casser les préjugés négatifs encore très présents dans l’imaginaire collectif lorsqu’est évoquée la souffrance psychique ».
Le quotidien observe que 
« cette année, les liens entre la santé mentale et la santé physique sont au cœur des débats. Pourquoi les cas augmentent ? Selon l’OMS, si des facteurs individuels comptent […], la situation socio-économique pèse de manière déterminante ».
L’OMS remarque ainsi :
 « Première cause mondiale de handicap d’ici à 2020, ces malades impacteront en profondeur notre société : invalidité, poste important de la dépense hospitalière, marginalisation… ».

 

 

Le Monde

 

« 130 médecins demandent l’assouplissement des lois encadrant la reproduction assistée »

 

Le Monde relaie « une initiative éthique et médicale inédite, un geste civique et politique majeur ».

Le journal explique qu’« emmenés par le gynécologue René Frydman, plus de 130 médecins et biologistes de la reproduction reconnaissent avoir «aidé [et] accompagné des couples et des femmes célibataires dans leur projet d’enfant dont la réalisation n’était pas possible en France» ».

« Par cet aveu, ils s’exposent en théorie à des poursuites judiciaires. Mais cet «outing» collectif s’est imposé à eux afin de placer la France devant ses responsabilités et ses «incohérences». Trop de blocages, expliquent-ils, empêchent l’aboutissement d’un désir d’enfant qui gagne des couples différents et des femmes plus âgées que par le passé », note le quotidien.

Le Monde relève que « René Frydman reconnaît que cette démarche est à la fois réfléchie et transgressive. […] Si leurs propositions étaient validées, reconnaît celui qui initia le programme de fécondation in vitro en France, elles marqueraient une nouvelle «étape décisive» de la liberté des femmes à disposer de leur corps ».

Le journal observe notamment que « parmi les mesures revendiquées par les signataires, l’ouverture de la procréation médicalement assistée (aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels infertiles) à toutes les femmes est celle qui a le plus cristallisé les débats en France depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande. Elle faisait partie des promesses de campagne du candidat. Il n’a depuis cessé de reculer sur le sujet ».

Le Monde relève qu’« un changement de pied de l’exécutif apparaît improbable, tant est forte la volonté de ne pas rejouer l’affrontement qui a entouré l’adoption de la loi sur le mariage pour tous, en mai 2013 ».

« Par contamination, le gel de ce dossier a atteint tous les sujets relatifs à la famille et à la bioéthique, malgré des attentes fortes du monde médical », continue le journal, qui note que « pour pallier la pénurie de donneuses d’ovocytes en France, le gouvernement a tout de même autorisé, en octobre 2015, les femmes sans enfants à effectuer un don, avec la possibilité de garder une partie de leurs ovules pour elles-mêmes en vue d’une grossesse future ».

Le quotidien remarque que « cette mesure ne tarira cependant pas le flux des patientes qui font le voyage en Espagne pour bénéficier d’un don d’ovule ou congeler leurs propres gamètes ». René Frydman remarque que « donner et protéger sa propre fertilité sont deux démarches différentes. Il faut préserver beaucoup d’ovocytes pour avoir de bonnes chances d’obtenir une grossesse ultérieure. En liant le don et l’autoconservation, on diminue les chances de la donneuse car elle conserve moins ».

Le Monde précise en outre que « les médecins signataires ne se prononcent pas pour autant en faveur d’une rétribution du don d’ovules mais pour le lancement de campagnes plus incitatives, par exemple par l’intermédiaire de sages-femmes. […] En revanche, la possibilité pour les femmes de «mettre de côté» leurs gamètes en vue d’une grossesse future est de nature à susciter un vif débat ».

« L’analyse génétique de l’embryon avant son implantation dans l’utérus, pour déceler des maladies génétiques graves, est également un sujet polémique. […] Les médecins plaident pour un fort encadrement de cette mesure, mais la proposition risque tout de même de relancer les accusations d’eugénisme de ses opposants », continue le journal.

 

23 03 16

Attentats à Bruxelles : « Des symptômes de stress post-traumatique peuvent être réactivés »

Le Monde

Le Monde comme le reste de la presse aborde longuement les attentats terroristes survenus hier à Bruxelles, et remarque notamment : « Quel impact peuvent avoir les attentats de Bruxelles sur les victimes de janvier 2015, à Paris, et novembre 2015, à Paris et Saint-Denis, dont certains vivent dans la crainte permanente de revivre de tels événements ? ».
Le journal interroge le Pr Thierry Baubet, responsable de la cellule d’urgence médico-psychologique de Seine-Saint-Denis, hôpital Avicenne (AP-HP), et professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (université Paris-XIII et Inserm), qui « 
explique comment un événement traumatique peut en raviver un autre ».
Le Pr Baubet souligne ainsi que
 « les attentats de Bruxelles ravivent les choses et peuvent les aggraver. Il faut faire la distinction entre les Parisiens qui ont été exposés aux attentats de novembre, ou endeuillés, chez qui les événements de Bruxelles peuvent réactiver les symptômes, et la population générale ».
« Des victimes des attentats de novembre, et même des attentats de janvier 2015, m’ont appelé, elles ont une impression de violent retour en arrière, une forte réactivation des émotions », 
indique le psychiatre.
Le praticien précise que 
« les séquelles psychiques de tels événements, principalement l’état de stress post-traumatique (ESPT), peuvent être nombreuses. Le principal symptôme de l’ESPT consiste en la reviviscence de l’événement traumatisant, de certaines perceptions intervenues durant la scène traumatique. Cela peut être des flash-back, des sons (bruits, cris, rafales), des odeurs (de sang, de poudre… une impression sensorielle qui revient sans cesse et qui provoque la même détresse qu’au moment de l’événement ».
Il ajoute que « 
ces personnes développent une stratégie d’évitement. Par exemple, elles ne prennent plus le métro, sont en état d’alerte permanente, etc. Ces symptômes peuvent entraîner des troubles du sommeil, des troubles cognitifs, de la mémoire par exemple, des troubles anxieux ».
Le Pr Baubet observe qu’«
 outre la douleur de l’événement, les répercussions des attentats de novembre peuvent être majeures : des conséquences sur la santé physique et mentale, mais aussi sur la vie sociale, professionnelle, affective des personnes, sans parler d’un risque développemental pour l’enfant ou l’adolescent ».
Le praticien souligne par ailleurs qu’
« il y a un message important à faire passer, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour aller consulter. Il est toujours temps. On a constaté que, plus on s’éloigne dans le temps, moins on ose aller demander de l’aide, alors que les troubles peuvent être graves ».

 

 

25 03 16

« Violences sexuelles sur les enfants : le déni des adultes »

Le Monde

Le Monde observe en effet que « parents ou médecins n’entendent souvent pas les alertes des enfants ».
Le journal note ainsi : «
 «Cela devait être par gentillesse.» Voilà ce que la mère d’une victime présumée du père Bernard a répondu quand son fils de 11 ans lui a confié, en 1991, que le curé l’avait «embrassé». C’est ce prêtre qui est à l’origine de l’affaire de pédophilie qui secoue le diocèse de Lyon et fragilise le cardinal Barbarin ».
Le quotidien souligne que «
 le cas est loin d’être isolé. Parmi les victimes d’agressions sexuelles commises par des prêtres récemment dévoilées, certaines n’ont jamais rien dit à leurs parents. D’autres l’ont fait, mais sans être entendues ».
Le Monde constate que « 
ce comportement ne surprend pas les spécialistes », et cite notamment Muriel Salmona, psychiatre spécialisée et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, qui relève : « Presque tous mes patients ont parlé des violences qu’ils avaient subies autour d’eux, sans déclencher de réaction adaptée des adultes. Les enfants utilisent des circonvolutions, c’est déjà très difficile pour eux, ils ont tellement de doutes. On leur répond : “Ce n’est rien”. Les adultes n’ont pas envie de savoir, surtout quand ça touche des personnes proches ou importantes ».
De son côté, Alice Debauche, sociologue, maître de conférences à l’université de Strasbourg, constate qu’«
 il y a en France une méconnaissance totale de la réalité de ces violences et de leur impact sur la vie des victimes », tandis que Muriel Salmona souligne que « c’est un problème de santé publique majeur. Les violences sexuelles sont les plus traumatisantes à long terme ».
« Les victimes, si elles ne sont pas correctement traitées, ont des risques plus importants de suicide, de développer des maladies cardiovasculaires et respiratoires, du diabète, de l’obésité, des troubles psychiatriques, des addictions, des troubles du sommeil et de l‘alimentation, des douleurs chroniques invalidantes… »,
 continue la psychiatre.
Le Monde relève en outre que 
« les professionnels attentifs sont peu nombreux. Les médecins, en première ligne, n’entendent parler de violences faites aux enfants que 4 heures sur leurs 10 années d’études ».


« Voilà comment fonctionne une salle de shoot »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui indique sur une double page que « la première structure de ce type va voir le jour en France d’ici à l’automne, au grand dam des riverains ». Le journal publie un « reportage au Luxembourg, où une salle de shoot est ouverte depuis dix ans ».
Le Parisien relève ainsi qu’« 
Abrigado est un centre d’aide pour les toxicomanes qui comprend, notamment, une salle de consommation à moindre risque autrement appelée « salle de shoot ». Un dispositif récemment adopté en France par la loi de santé et qui va être expérimenté à Paris et à Strasbourg pendant 6 ans. Ouverture prévue : automne 2016 ».
Le journal explique que « 
chez les Luxembourgeois, la salle existe depuis 2005 et l’association Gaia, qui va gérer l’équipement parisien, est régulièrement en contact avec eux. «Chaque consommation qui est faite ici est une consommation qui n’est pas faite dehors», insiste Patrick Klein, le chargé de direction d’Abrigado. 4 000 par mois, précisément, sont réalisées dans cette enceinte. Ce qui ne veut pas dire que 4 000 personnes franchissent les portes du discret bâtiment blanc ».
Le Parisien précise que « 
certains viennent plusieurs fois dans une même journée », et cite Claude, consommateur d’héroïne, 53 ans : « Plus besoin de se cacher dans des lieux insalubres, de se protéger de la police, nous avons à disposition du matériel propre, c’est aussi un lieu de rencontre, des assistants sociaux sont là pour nous aider… Pour celui qui le veut, ce dispositif peut être un tremplin vers un sevrage ».
Le journal continue : « 
Patrick Klein martèle les trois missions de la structure : outre une réduction des risques liés aux injections (VIH, hépatite C…) et une amélioration de l’accès aux soins pour les plus marginalisés, cette salle a aussi pour objectif une diminution des nuisances dans l’espace public ».
Le Parisien explique entre autres que 
« dans la salle dédiée, seuls deux produits, que les usagers se seront préalablement procurés à l’extérieur, sont « autorisés » à être consommés : l’héroïne (pour 80% des usagers) et la cocaïne ».
Patrick Klein souligne ainsi que 
« salle de shoot ne veut pas dire école de shoot. Elle n’a pas engendré de nouveaux consommateurs. D’ailleurs, les interventions policières ont baissé, la mortalité des consommateurs aussi ».
Le quotidien publie en outre un entretien avec Marisol Touraine, qui « 
soutient ce programme de salles de consommation de drogues » et « révèle que l’arrêté stipulant [leur fonctionnement] est publié ce vendredi au « Journal officiel » ».
La ministre de la Santé déclare notamment : « 
J’ai porté ce projet avec conviction et j’y crois. Je suis pour accompagner les toxicomanes au lieu de simplement les exclure. Ce lieu s’adresse à des personnes en situation de précarité, de rupture et de dépendance absolue. Elles se droguent et elles le font dans des conditions très dangereuses pour elles, mais aussi pour les autres. […] Notre responsabilité collective n’est pas de nous voiler la face, mais d’agir ! ».
Marisol Touraine ajoute que « 
l’objectif est de réduire le nombre d’accidents de surdose mortelle, en favorisant aussi l’orientation des usagers de drogues vers des structures de soins et de traitement de la dépendance. La question de la pérennisation de ces salles se posera à l’issue de l’expérimentation ».
Le Parisien relève toutefois que «
 le milieu médical [est] partagé. […] Si l’Inserm recommande l’expérimentation, tout le monde n’est pas d’accord. Le Conseil national de l’Ordre des médecins, sans la rejeter totalement, a rendu un avis en décembre 2012 émettant de nombreuses réserves, notamment sur la levée de l’interdit de l’usage de drogues ».
« L’Académie de médecine s’est, elle, clairement prononcée contre la création de ces salles. Elle met notamment en avant les résultats mitigés des expérimentations menées dans ce type de salles à l’étranger »,
 poursuit le journal.

 

29 03 16

« Etre bipolaire, c’est une vraie maladie »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui indique que « le 30 mars, jour de la naissance de Van Gogh qui en souffrait, ce sera la Journée mondiale de la bipolarité, un mal méconnu ».
Le journal observe ainsi que «
 c’est devenu l’adjectif utilisé à toutes les sauces pour qualifier trop vite la banale cyclothymie qui nous fait parfois vivre des jours avec et des jours sans. On ne se dit plus soupe au lait mais bipolaire, comme on traitera méchamment un être craintif de parano. Au risque de heurter tous ceux qui en souffrent ».
Le Parisien cite le Pr Marion Leboyer, responsable du pôle psychiatrie du CHU Henri-Mondor à Créteil et directrice de la fondation de recherche FondaMental, qui note que «
 le mot, galvaudé, véhicule toujours de fausses représentations ».
De son côté, Annie Labbé, présidente de l’association Argos 2001, indique : «
 Je résumerais la bipolarité comme un trouble de l’humeur qui fait alterner les périodes de profonde mélancolie à des périodes d’exaltation. […] Il y a 15 ans, on n’en parlait pas du tout ».
Le Parisien explique en outre : 
« Pour ce que l’on sait aujourd’hui de ce trouble, qui touche hommes et femmes à égalité et dont l’intensité et les manifestations varient selon les personnes, il débute entre «15 et 25 ans». A l’origine : un mélange encore complexe à débroussailler, de fragilité génétique, d’hérédité et de facteurs environnementaux (infections, stress élevés, manque de vitamine D) semblable à ce qui est à l’œuvre dans les maladies auto-immunes, explique le Pr Leboyer, soulignant l’importance de la recherche pour tenter d’identifier des biomarqueurs ».
Le quotidien ajoute que 
« le problème de ce trouble […] est le retard de diagnostic. […] Les malades errent en moyenne 8 à 10 ans avant qu’on ne pose un nom sur une souffrance qui leur aura souvent […] fait perdre plus d’un emploi, dévasté l’entourage et les relations sociales, sans parler des maux parallèles ».
Le journal relève que
 « le risque suicidaire est le plus spectaculaire (15% des patients), mais le bipolaire, qui s’expose aussi plus que d’autres aux addictions, risque aussi de vivre 10 à 20 ans de moins, à cause de maladies somatiques, mal soignées, «sous-tendues par le terrain inflammatoire», explique Marion Leboyer. 30 à 50% souffrent de troubles cognitifs, et «20% de problèmes métaboliques (obésité, hypertension, diabète, maladies cardiovasculaires) soit 2 fois plus que la population générale» ».

 

30 03 16

« La piste inflammatoire pour expliquer certaines dépressions »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir que « l’étude d’une maladie rare, la mastocytose, révèle qu’un mécanisme inflammatoire peut être à l’origine de certaines dépressions résistantes. Un espoir en matière de nouveaux traitements ».
Le journal indique ainsi qu’«
 une étude, menée au sein des hôpitaux Necker de l’APHP, Sainte-Anne et de l’institut Imagine, chez des patients atteints de mastocytose, une maladie inflammatoire rare, montre qu’un mécanisme au niveau du cerveau peut être à l’origine des symptômes dépressifs et anxieux présents chez 50% d’entre eux ».
Le Figaro explique que «
 la mastocytose est caractérisée par l’accumulation de mastocytes, des cellules de l’immunité innée résidant dans les organes, responsables entre autres de l’allergie. Ces cellules s’activent en l’absence d’allergène ou d’agression par un agent étranger et libèrent ainsi spontanément des molécules dont certaines sont médiatrices de l’inflammation ».
« Les résultats obtenus par les Drs Sophie Georgin-Lavialle, spécialiste en médecine interne, et Daniela Moura, spécialiste en psychologie, publiés dans Molecular Psychiatry, montrent que l’activation des mastocytes induit une diminution de la formation de la sérotonine, connue pour être basse en cas de dépression 
», relève ainsi le journal.
Le Figaro précise que «
 les patients atteints de mastocytose présentent des symptômes physiques comme des «boutons», des troubles osseux, respiratoires, digestifs et hépatiques qui sont calmés par des médicaments régulant l’activité des mastocytes et bloquant les effets des molécules de l’inflammation libérés. En revanche, […] 50% des patients restent très handicapés par des symptômes neuropsychiatriques. Dépression, fatigue, angoisse ou amnésie transitoire résistent aux traitements antidépresseurs classiques ».
Oliver Hermine, professeur en hématologie à Necker et coordinateur du centre de référence de la mastocytose, remarque ainsi que «
 pour beaucoup, tout acte de la vie quotidienne leur demande un effort de concentration très important à tel point que parfois le patient a l’impression que le courant est coupé ».
« De sa volonté de soulager les patients, alliée aux résultats de précédentes études évoquant le lien entre inflammation et dépression, naît l’idée d’explorer la piste inflammatoire et le rôle des mastocytes au niveau cérébral comme origine des troubles psychiques afin de trouver des cibles pour de nouveaux médicaments »
, explique le quotidien.
Le Figaro indique qu’«
 il lance donc […] une étude pour examiner l’influence de la surproduction de molécules messagères de l’inflammation par les mastocytes du cerveau sur la sérotonine, connue pour être basse en cas de dépression. Les chercheurs analysent le sang et les symptômes dépressifs de 54 patients atteints de mastocytose et les comparent à 54 patients sains ».
Le Pr Raphaël Gaillard, professeur de psychiatrie et chef de pôle à l’hôpital Sainte-Anne, observe que 
« plus les symptômes dépressifs sont sévères chez les patients, plus les taux sanguins de sérotonine et de son précurseur le tryptophane, acide aminé apporté par l’alimentation, sont bas ».
« Dans le même temps, le taux d’une molécule neurotoxique pouvant être aussi synthétisée à partir du tryptophane est très élevé 
», poursuit le journal. Le Dr Georgin-Lavialle relève que « les molécules médiatrices de l’inflammation détournent la transformation du tryptophane en sérotonine vers celle d’un composé neurotoxique, l’acide quinolénique, ce qui est à l’origine des symptômes neurologiques et dépressifs ».
Le Figaro souligne enfin que « 
cette découverte ouvre des perspectives pour développer de nouveaux médicaments antidépresseurs qui permettraient de réguler l’activité des mastocytes ou de bloquer l’action de son dérivé neurotoxique, l’acide quinolénique. Ceci chez les patients atteints de mastocytose mais aussi chez des patients sains résistants aux traitements antidépresseurs classique dont les mastocytes pourraient être suractivés même en dehors de toute mastocytose. D’autres molécules de l’inflammation pourraient aussi être la cible de ces futurs médicaments ».

 


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