04 04 16
« L’alcoolisation fœtale, un danger trop peu connu »
Soline Roy se penche dans Le Figaro sur « le syndrome d’alcoolisation fœtale, qui associe dans sa forme la plus grave une dysmorphie faciale, un retard de croissance et un déficit mental chez l’enfant. Mais les troubles liés à l’exposition du fœtus à l’alcool pendant la grossesse et l’allaitement restent mal connus », note la journaliste.
Elle constate ainsi que « 20% [des futures mères] boivent durant leur grossesse (enquête Périnatale 2010 de l’Inserm). Une analyse du discours de 42 femmes enceintes sur des forums Internet, menée en 2007 par la sociologue Stéphanie Toutain (université Paris-Descartes), montrait qu’elles comprenaient mal le risque (distinction entre alcools dits «doux» et alcools dits «forts», croyance que seul le 1er trimestre de grossesse était à risque), et en avaient une perception amoindrie après avoir vu leurs mères ou leurs amies consommer de l’alcool sans dommage pour leur bébé ».
« De leur côté, les médecins peinent à identifier les symptômes et rechignent à interroger leurs patientes, tant l’alcoolisme féminin reste un sujet tabou », relève Soline Roy.
La journaliste indique que « l’Académie de médecine, dans un rapport adopté le 22 mars, lance donc «un seul mot d’ordre : tolérance zéro alcool pendant la grossesse». Cette intransigeance s’explique : l’alcool ingéré par la femme enceinte traverse le placenta. Le fœtus a le même taux d’alcoolémie que sa mère, mais il est incapable de métaboliser l’éthanol, facteur toxique de l’alcool ».
« Difficile en revanche de préciser à quel moment de la grossesse, ni à partir de quelle quantité, l’alcool devient dangereux. Et pour des raisons mal élucidées, certains fœtus seraient plus susceptibles que d’autres d’être atteints », remarque Soline Roy.
Le Pr Philippe Deruelle, responsable du service d’obstétrique au CHRU de Lille et secrétaire général du Collège national des gynécologues et obstétriciens, souligne ainsi que « des données laissent penser qu’un verre de temps en temps n’a probablement pas d’effet. Mais on ne connaît pas le seuil à partir duquel l’alcool peut poser un problème, mieux vaut donc ne pas boire du tout, d’autant que l’alcool n’est pas un produit nécessaire ».
Soline Roy remarque toutefois que « le message peut être vécu comme infantilisant par bien des femmes qui, faut-il le rappeler, ont toute liberté de décider de leur attitude, même pendant la grossesse ».
La journaliste explique que « les recommandations des académiciens tiennent en peu de mots : mieux informer le public et les femmes, dépister l’alcoolisme maternel (pendant la grossesse avec des auto-questionnaires et des biomarqueurs, à la naissance par l’analyse des premières selles de l’enfant). Développer un réseau de prise en charge des enfants atteints. Et développer la recherche ».
« Car force est de constater que les connaissances sur l’alcoolisation fœtale restent très parcellaires. Chaque année en France, nous disent les académiciens, 1% des enfants (soit 8.000) naîtraient avec un syndrome d’alcoolisation fœtale, dont 800 avec une forme grave. Mais ce chiffre est l’extrapolation d’une étude menée en 1991 à la maternité de Roubaix. Depuis, aucun travail épidémiologique n’a été mené pour évaluer la fréquence réelle de ce trouble ! », constate Soline Roy.
05 04 16
« Le suivi psychiatrique en prison laisse toujours à désirer »
La Croix indique que dans un rapport dévoilé aujourd’hui, l’ONG Human Rights Watch « déplore la prise en charge médicale encore insuffisante des détenus souffrant de troubles psychotiques ».
Le journal note ainsi : « Quel sort réserve-t-on aux détenus souffrant de troubles «psy», qui représentent près du quart de la population carcérale ? […] Human Rights Watch s’est fait ouvrir les portes de 8 prisons en 2015 ».
Le quotidien explique que « l’organisation a eu carte blanche pour interroger des dizaines de détenus, mais aussi de directeurs de prison, de psychiatres, de surveillants, etc. Son bilan est plutôt sombre ». Izza Leghtas, auteure de l’enquête, souligne en effet : « Nous avons malheureusement constaté que cette population, très vulnérable, ne faisait pas l’objet d’un suivi médical adéquat ».
La Croix évoque le « manque de personnel. Les délais d’attente pour rencontrer un psychiatre se comptent parfois en mois. C’est la critique récurrente des détenus et du personnel d’encadrement. Le directeur de la maison d’arrêt de Nanterre reconnaît ainsi n’avoir que «l’équivalent de 1,5 poste de psychiatre à temps plein»… pour 999 détenus ».
« Autre motif de récrimination : la surconsommation de médicaments. Faute de temps, le corps médical se cantonne souvent à la prescription de neuroleptiques, anxiolytiques et autres somnifères en lieu et place d’un suivi psychologique. Les services du Contrôleur des prisons dénoncent eux aussi un «surdosage médicamenteux» », relève le journal.
Izza Leghtas observe en outre que « certains détenus faisaient l’objet de menaces du seul fait de se rendre en consultation ». La Croix note qu’« une psychiatre raconte notamment que certains détenus renoncent aux soins de peur d’être étiquetés comme «vulnérables» par les caïds qui les forcent ensuite «à faire les mules», c’est-à-dire à faire entrer de la drogue lors des parloirs. Nombre de détenus racontent être régulièrement «rackettés» pour leurs anxiolytiques, un produit très prisé derrière les barreaux ».
Le journal remarque enfin que « ce rapport ferait presque faire oublier les efforts déployés par la pénitentiaire. À tort. Car ils n’ont pas manqué. Ainsi, un plan de lutte contre le suicide a été mis en place en 2009 avec des résultats plutôt probants, grâce notamment à la mise en place des «détenus de soutien» ou l’ouverture de «cellule de protection d’urgence» ».
« L’ouverture régulière de nouvelles unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) est, elle aussi, à saluer. Leur vocation : accueillir les détenus nécessitant des soins psychiatriques. Mais, là encore, le dispositif butte sur le manque de moyens. L’état de santé de certains détenus mériterait un séjour longue durée au sein de ces unités, ce qui est impossible, faute de lits en nombre suffisant », conclut La Croix.
06 04 16
« A quoi êtes-vous accro ? »
C’est ce que titre Le Parisien, qui observe que « pour la première fois, un site Internet propose des tests pour connaître une éventuelle dépendance que ce soit à l’alcool mais aussi aux jeux d’argent ou au travail. Il est lancé aujourd’hui par des psychiatres ».
Christine Mateus remarque ainsi : « «Je préfère faire les choses moi-même plutôt que de demander de l’aide.» «Je ne supporte pas les erreurs même les plus anodines»… Devant l’écran, les 25 questions défilent. A chacune d’elle, le verdict que je rends vient ajouter une pièce à mon portrait d’éventuelle «addict» au travail. Résultat du test Wart (work addiction risk test) ? Mon score de dépendance est de 59 et, à ma grande surprise, je suis «une personne en danger d’addiction» », indique la journaliste.
Christine Mateus note que « des tests comme celui-ci, il y en a beaucoup d’autres sur le site www.addictaide.fr, lancé aujourd’hui par le fonds Actions addictions, présidé par Michel Reynaud, professeur de psychiatrie et d’addictologie à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (AP-HP) ».
La journaliste observe que « ce portail est un vrai village des addictions qui met ainsi à la disposition du grand public un support d’information, de prévention, d’orientation et de soins pratique sur un très vaste panel de la dépendance physique et psychique ».
« Association de patients et de professionnels, structures de soins et d’accompagnement… tout y est. Ainsi que ces fameux tests qui font une première évaluation des addictions les plus connues (tabac, alcool, drogues…) aux plus confidentielles (achats compulsifs, jeux…), en passant par les comportements alimentaires problématiques ou l’addiction au sexe », continue Christine Mateus.
La journaliste observe que « faire un test, c’est déjà être prêt à recevoir une réponse qui ne sera pas forcément flatteuse ». Le Pr Reynaud remarque ainsi que « la difficulté dans le domaine des addictions, c’est que le principal concerné pense souvent que son comportement ne pose pas de problème ».
Christine Mateus en profite pour rappeler que « chaque année en France, 20% de la mortalité et 50% des faits de délinquance sont liés aux addictions. Les plus meurtrières : le tabac et ses 79.000 victimes par an, ainsi que l’alcool qui entraîne 49.000 décès annuels ».
« Suicide à Pompidou : ouverture d’une information judiciaire »
Le Figaro fait savoir que « le suicide du Pr Megnien à l’hôpital Pompidou ne restera pas sans suite : le parquet a décidé de désigner un juge d’instruction. C’est Fabienne Bernard, vice-présidente au tribunal de grande instance de Paris, qui aura en charge de mener à bien l’information judiciaire ouverte pour harcèlement moral concernant la mort de ce médecin », annonce le journal.
Le quotidien rappelle que « le 17 décembre dernier, le Pr Jean-Louis Megnien, père de 5 enfants, se donnait la mort en sautant par la fenêtre de son bureau situé au 7e étage de l’hôpital européen Georges Pompidou, surnommé le navire amiral de de l’AP-HP ».
« Le cardiologue était revenu 3 jours plus tôt après un arrêt-maladie de plusieurs mois pour dépression. Depuis plusieurs années, ce praticien de 54 ans se plaignait de harcèlement de la part de sa hiérarchie et de la directrice de l’hôpital, Anne Costa », relève Le Figaro.
Le quotidien ajoute que « Martin Hirsch, le patron de l’AP-HP, avait également été alerté, à plusieurs reprises, de la gravité de la situation (traitements humiliants et répétés) par des personnes extérieures. Enfin, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait été, elle aussi, informée de ces maltraitances professionnelles ».
Le Figaro observe que « ce suicide avait plongé l’hôpital Pompidou dans une profonde crise, sur fond de règlements de compte entre praticiens et de guerre de chefs. La fusion entre Boucicaut (15e), Broussais (14e) et Laennec (7e) qui a donné naissance à l’hôpital Pompidou n’ayant jamais réellement pris ».
Le journal remarque que « plusieurs médecins amis de Jean-Louis Megnien avaient mené une fronde contre la directrice et demandé son départ », et ajoute que « l’inspection du travail s’intéresse elle-aussi à ce suicide ».
Le Figaro note enfin que « la famille du Pr Megnien entend bien demander l’élargissement de l’instruction à l’homicide involontaire ».
08 04 16
« Des rats dépressifs guéris grâce à des parcs d’attraction »
L’Obs
L’Obs note en effet qu’« on peut soigner des rats même prédisposés à ce mal du siècle grâce à une simple « psychothérapie » ludique. Et pourquoi pas nous ? ».
Véronique Radier indique ainsi que « tout rongeur plongé dans un bain de rigolade en ressort guéri de la dépression. […] C’est grosso modo ce qu’une chercheuse américaine vient de démontrer. Une cure de quelques semaines dans un environnement stimulant et ludique a ainsi arraché à la déprime des rongeurs pourtant spécialement prédisposés à cette maladie ».
La journaliste explique que « pour ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques, Eva Redei, chercheuse en psychiatrie à l’université de médecine de Northwestern, près de Chicago, a spécialement élevé des rats afin de les rendre potentiellement dépressifs. Sur une trentaine de générations, elle a sélectionné et fait se reproduire des animaux porteurs d’un maximum de gènes y prédisposant. Jusqu’à donner naissance à une lignée quasi prédestinée ».
La chercheuse écrit : « Au cours de travaux précédents, j’ai pu mettre en évidence des marqueurs biologiques de l’état dépressif présents à la fois dans le sang et le cerveau de ces animaux. On les trouve sur des brins d’ARN, l’acide ribonucléique qui, à l’intérieur de chacune de nos cellules, permet l’expression des informations pertinentes à celle-ci ».
Véronique Radier relève que « l’ARN est souvent présenté comme le messager des informations génétiques, et chez les rats, les marqueurs découverts par cette chercheuse sont, estime-t-elle, clairement associés à certains gènes ».
La journaliste note donc que « grâce à une « psychothérapie », ces rats si mal dotés ont tout de même retrouvé la joie de vivre ». Eva Redei indique ainsi : « Nous les avons placés dans un environnement très stimulant, avec des jouets, des objets qu’ils pouvaient mordre, des parcours pour grimper ».
Véronique Radier constate : « Miracle ! Un mois de ce régime à base de parc d’attraction a suffi pour changer la donne (certes, il faut ramener cette durée à la longévité moyenne de ces rongeurs, 2 à 3 ans environ) ». Eva Redei précise que « la plupart des signes d’abattement ont disparu, et les marqueurs sanguins biologiques ont eux aussi fortement diminué ».
La journaliste remarque qu’« à l’inverse, les rats « témoins », placés à leur tour dans des situations stressantes, ont développé les signes et les marqueurs biologiques de la dépression », Eva Redei indiquant : « Je cherche maintenant à établir si en intervenant de façon chimique sur ces marqueurs, avec un médicament, on parvient à obtenir des effets sur la dépression, ce qui constituerait une piste pour de nouveaux médicaments ».
Véronique Radier s’interroge toutefois : « Pour les rats seulement ? On sait combien le modèle animal, et en particulier la souris, a conduit à des espoirs ensuite déçus en raison des différences trop importantes avec notre espèce ».
La chercheuse répond que « la partie du cerveau affectée par la dépression présente de grandes similarités entre humains et rongeurs. Et il ne me semble pas hors de propos de comparer l’effet d’une psychothérapie qui permet de mieux interagir avec son environnement avec le bénéfice d’un environnement agréable et stimulant pour les animaux ».
12 04 16
« La discrète grève des experts psychiatres »
La Croix note en effet que « des experts psychiatres sont en grève depuis le début de l’année, désorganisant les juridictions, pour protester contre leur faible rémunération ».
Flore Thomasset remarque ainsi : « Daniel Zagury est en colère. Le célèbre psychiatre qui a expertisé les plus grands tueurs en série, de Guy Georges à Michel Fourniret, ne mâche pas ses mots ». Il déclare que « le système qui régit l’expertise pénale est à peu près aussi efficace que l’étaient les kolkhozes dans l’agriculture soviétique. Il encourage le vice aux dépens de la vertu. Dans les congrès internationaux, nous sommes ridicules. C’est une honte nationale ».
La journaliste précise : « Dans sa ligne de mire : la tarification de l’expertise pénale, fixée à 277,50 €, avec une majoration de 20 € dans les affaires de violences sexuelles. Pour cette somme, un expert requis par un juge doit étudier le dossier et les éventuels scellés, rencontrer la personne mise en cause, souvent en prison et parfois à plusieurs reprises, élaborer une analyse puis la rédiger ».
Flore Thomasset souligne que « l’enjeu est de taille : déterminer le degré de responsabilité d’un individu, ce qui l’a poussé à agir et son niveau de dangerosité. Puis l’expert doit se rendre devant la cour d’assises pour expliquer son analyse et répondre aux questions. Le tout pour la coquette somme de… 41 € ».
Daniel Zagury observe : « Que ce soit médiocrement payé, c’est une chose. Mais le vrai scandale, c’est que le prix soit fixe, quel que soit le dossier. Concrètement, cela signifie que plus on travaille, plus on y passe de temps, et moins bien on est payé ». Flore Thomasset note que « comme d’autres collègues, il s’est donc mis en grève au début de l’année ».
La journaliste explique qu’« à l’origine du mouvement : la publication, le 30 décembre 2015, d’un décret qui exclut les psychiatres de la liste des « collaborateurs occasionnels de la justice » pour les rattacher au régime social des indépendants. Conséquence : des tracasseries administratives en plus et des cotisations sociales à soustraire aux 277,50 € ».
Flore Thomasset relève que « dans les juridictions, cette grève, peu médiatisée, est une « catastrophe », explique Virginie Duval, de l’Union syndicale des magistrats (USM) », qui fait savoir que « dans certains ressorts, on ne trouve plus d’experts. Donc quand l’expertise est obligatoire, les dossiers à l’instruction sont bloqués et les audiences reportées ».
La journaliste note que « la situation des experts psychiatres n’est pas nouvelle. […] La situation continue de se dégrader, dans un contexte de justice « sinistrée », comme [le garde des Sceaux] Jean-Jacques Urvoas l’a répété récemment ».
« Faute de rémunération correcte, la liste des experts se vide : les psychiatres ne seraient plus que 400 à 480, contre 800 il y a encore quelques années », continue Flore Thomasset.
Daniel Zagury souligne ainsi que « le problème, c’est que les juges ont besoin des expertises, si ce n’est pour le fond, au moins pour la forme, car la loi le leur impose dans un certain nombre d’affaires. Faute de psychiatres, les magistrats font donc appel à des gens qui ne sont pas spécialistes : des généralistes, des médecins étrangers, des gens qui font de l’abattage en rendant des rapports de 5 pages après avoir passé 10 minutes avec le détenu ».
La journaliste indique enfin qu’« à la Chancellerie, on temporise, assurant qu’un « projet de décret rectificatif réintégrant la plupart des experts » à la liste des « collaborateurs occasionnels » « a fait l’objet d’un consensus interministériel ». La revalorisation des barèmes, elle, sera un autre chantier ».
13 04 16
« L’activité physique, même après 65 ans, préserve la matière grise »
Le Figaro fait savoir qu’« il est probablement possible de retarder l’apparition des symptômes [de la maladie d’Alzheimer] grâce à l’activité physique et, pour les personnes déjà malades, de ralentir le déclin cognitif. Même après 65 ans ! ».
Le journal explique que « c’est ce que viennent de démontrer le Dr Cyrus Raji de l’université de Californie à Los Angeles, et ses collègues des universités de Pittsburgh, Washington et Adélaïde en Australie, dans le Journal of Alzheimer’s Disease ».
Le quotidien indique qu’« ils ont analysé les résultats obtenus par 876 patients de plus de 65 ans, enrôlés dans une vaste étude, la Cardiovascular Health Study, lancée en 1989 auprès de 6.000 patients. Des volontaires âgés de 78 ans en moyenne et qui devaient passer chaque année des tests cognitifs pour vérifier les performances de leur cerveau, mais aussi répondre à des questionnaires sur leur niveau d’activité physique et, surtout, passer des IRM pour évaluer leur quantité de matière grise ».
« Un reflet du nombre de neurones, que les chercheurs américains ont en particulier scruté dans les zones de la mémoire et des opérations mentales complexes, qui sont celles touchées en priorité par la maladie d’Alzheimer », note Le Figaro.
Le quotidien relaie les résultats de ces travaux, qui « confirment effectivement une meilleure préservation neuronale pour le quart des patients les plus sportifs. Les activités allaient de la marche au tennis, en passant par la natation, le vélo, la danse, le golf ou le jardinage ».
« Sur une période de 5 années, ceux qui avaient augmenté leur niveau d’activité et vu leur quantité de matière grise s’accroître en conséquence, avaient même moins de risque de présenter des troubles de la mémoire ou une maladie d’Alzheimer », observe Le Figaro.
Le journal souligne ainsi que « tous les déclins cognitifs ne sont pas dus à la maladie d’Alzheimer. […] Cela signifie que l’activité physique peut avoir un effet bénéfique sur le déclin cognitif, même si elle n’agit pas directement sur la maladie d’Alzheimer elle-même, qui continue de progresser ».
« Ainsi, en réduisant les lésions cérébrales causées par l’hypertension artérielle grâce à un bon traitement anti-hypertenseur, on atténue la sévérité des symptômes cognitifs de la maladie d’Alzheimer. Même chose probablement avec l’activité physique régulière et une bonne hygiène de vie. En stimulant la circulation sanguine dans le cerveau », remarque le quotidien.
Le Figaro ajoute que « ceux dont la réserve cognitive est la plus importante, grâce à une activité intellectuelle soutenue par exemple, verront se manifester les premiers signes de déclin cognitif bien plus tard, même s’ils n’y échappent pas ».
14 04 16
« Traiter l’anxiété et la dépression, ça rapporte gros ! »
Anne Jeanblanc observe dans Le Point que « les maladies psychiatriques ont certes un coût, mais leur bonne prise en charge peut rapporter gros : 4 fois la somme investie, selon une nouvelle étude dirigée par l’OMS publiée dans The Lancet Psychiatry ».
La journaliste précise ainsi que « chaque dollar dépensé pour le traitement de la dépression et de l’anxiété en rapporte 4, «sous forme d’une amélioration de la santé et de la capacité de travail» », et note que « ce résultat devrait donner de puissants arguments aux services de santé mentale dans tous les pays pour investir davantage ».
Anne Jeanblanc souligne en effet que « selon l’OMS, près de 10% de la population mondiale est affectée et les troubles mentaux représentent 30% de la charge de morbidité mondiale. Cette proportion ne cesse de progresser. Entre 1990 et 2013, le nombre de personnes souffrant de dépression et/ou d’anxiété a augmenté de près de 50%, passant de 416 millions à 615 millions, toujours selon l’agence onusienne ».
La journaliste relève qu’« à l’échelle mondiale, le coût actuel de la dépression et des troubles de l’anxiété est estimé à 1 000 milliards de dollars par an. Une somme colossale qui ne doit pas masquer tous les problèmes quotidiens, toutes les souffrances engendrées par ces maladies, au niveau tant individuel que familial ».
Le Dr Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, a déclaré lors de la présentation de cette étude : « Nous savons que le traitement de la dépression et de l’anxiété se justifie pleinement pour la santé et le bien-être ; cette nouvelle étude confirme également son bien-fondé au niveau économique. Nous devons désormais trouver des moyens pour veiller à ce que l’accès aux services de santé mentale soit une réalité pour tous ».
Anne Jeanblanc explique que les auteurs ont « calculé les coûts des traitements et les résultats sanitaires dans 36 pays à revenus faibles, intermédiaires ou élevés pour les 15 années de 2016 à 2030. […] Les coûts du développement des traitements, principalement le conseil psychosocial et la prescription de médicaments antidépresseurs, se montent à 147 milliards de dollars ».
« Les retours sur cet investissement dépassent cependant de loin ces dépenses. Une progression de 5% de la participation et de la productivité de la main-d’œuvre rapporterait 399 milliards, et l’amélioration de la santé aurait aussi un rendement de 310 milliards », note la journaliste, qui conclut que ces résultats « devraient vraiment pousser les autorités sanitaires à aider la psychiatrie à se défaire de son étiquette de « parent pauvre » de la médecine ».
19 04 16
« Les malades d’Alzheimer perdent leur ‘perception holistique’ des visages »
Román Ikonicoff évoque dans Science et Vie « un pas important que des neurologues canadiens ont fait dans la compréhension de la maladie d’Alzheimer. Car si l’on sait que ces malades perdent peu à peu la capacité à reconnaître le visage de leurs proches, les médecins associaient jusqu’ici ce symptôme à la perte générale des capacités mémorielles ».
Le journaliste explique que « des chercheurs de l’Université de Montréal et du Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal ont montré […] que le phénomène est bien plus subtil que cela : il affecte une capacité de haut niveau particulière de la vision, la “perception holistique” des visages, sans toucher à d’autres capacités liées à la vision ».
« Une “nuance” qui permettrait de mieux cibler les traitements de la maladie », relève Román Ikonicoff.
Le journaliste note ainsi que « selon les auteurs […], c’est cette capacité, dite de perception holistique, qui est affectée en premier lorsque le malade ne reconnaît plus ses proches ou des visages familiers ».
Román Ikonicoff indique que « les chercheurs ont soumis à des tests visuels 25 patients en phase moyenne de développement de la maladie d’Alzheimer, âgés de 54 à 85 ans, et 23 volontaires sains de 65 à 87 ans ».
Le journaliste relève que « chaque personne a été soumise à un test de visionnage de 144 images représentant des visages, des visages inversés (tête en bas), des voitures et des voitures inversées. Or de nombreuses études préalables en psychologie expérimentale ont montré que le cerveau possède une compétence spécifique à reconnaître un visage quand celui-ci se présente de manière normale, compétence qui n’est pas sollicitée pour la reconnaissance d’autres objets. En particulier, le cerveau n’active pas cette compétence à la vue d’un visage inversé – ce qui explique qu’on a plus de mal à reconnaître un proche sur une photo montrée à l’envers ».
Román Ikonicoff poursuit : « Chaque test consistait à afficher à l’écran d’un ordinateur un groupe de trois images représentant l’une des 4 possibilités (visages, visages inversés, voitures, voitures inversée) ».
« Pour chaque groupe de 3 images, les personnes devaient dire le plus vite possible laquelle des deux images situées en bas correspondait à celle représentée en haut, en appuyant sur la touche “S” du clavier si c’était l’image du bas à gauche, ou la touche “L” si c’était celle de droite. Les paramètres enregistrés par les chercheurs étaient le temps de réponse et le taux d’erreur », continue le journaliste.
Román Ikonicoff note que « si de manière générale, l’erreur et le temps de réponse étaient supérieurs chez les malades que chez les personnes saines, les statistiques ont montré surtout une différence qualitative entre, d’une part, l’exercice avec des visages présentés normalement, et d’autre part, les trois autres exercices ».
Le journaliste souligne ainsi que « les malades avaient tendance (statistiquement) à avoir des temps de réponse et des taux d’erreur similaires dans les tests avec les visages normaux que dans les autres trois tests, alors que les personnes saines montraient une meilleure compétence dans ce premier exercice que dans les trois autres ».
Román Ikonicoff retient que « selon les chercheurs, le cerveau des personnes atteintes d’Alzheimer traite les informations visuelles des visages présentés normalement de la même manière qu’il traite celles des objets (ou des visages inversés), ce qui indique que leur fonction de “perception holistique” des visages est atteinte ».
« Ce résultat pourrait conduire à développer des traitements ciblant cette fonction particulière du cerveau – pour en atténuer l’évolution. Il permettrait aussi de concevoir des stratégies particulières pour l’entourage d’un malade permettant à celui-ci de le reconnaître par d’autres voies que la perception holistique », remarque le journaliste.
21 04 16
« Hôpital : troublante amnésie après une nuit de garde »
Marc Gozlan remarque dans Sciences et Avenir que « 4 cas cliniques, aussi étranges qu’effrayants, sont publiés par des médecins britanniques dans la très sérieuse revue Cortex. Ils concernent la survenue d’une amnésie chez des médecins hospitaliers exténués par une nuit de garde ».
Le journaliste explique que « le premier cas est celui d’une gériatre qui s’occupe en pleine nuit d’un patient qui fait un grave œdème pulmonaire. Elle consigne dans le dossier du malade cet événement clinique et le traitement mis en œuvre. Le lendemain matin, lorsque son patient se présente à elle, elle confie n’avoir aucun souvenir de l’avoir vu, ni d’avoir pris de notes à son sujet ».
« Le deuxième cas concerne une clinicienne qui regagne sa chambre au petit matin après une nuit de garde mouvementée. Elle est cependant très vite réveillée pour un patient qui vient de faire un arrêt cardiaque. La prise en charge sera agitée et éprouvante, car ce patient aura droit à une injection intracardiaque d’adrénaline ! De tout cela, le médecin ne gardera aucun souvenir le lendemain matin », relève Marc Gozlan.
Le journaliste ajoute que « les deux autres cas rapportés par les Drs Sonali Dharia (hôpital nord de Bristol) et Adam Zeman (université d’Exeter) concernent un bactériologiste et un pédiatre », puis observe que « fort heureusement, ces 4 médecins fatigués, qui ont donc présenté une amnésie transitoire, n’ont commis aucune erreur médicale ».
Marc Gozlan précise que « les auteurs soulignent que ces épisodes amnésiques se sont produits durant les «bad old days» de la médecine britannique, une époque où travailler 80 heures par semaine est fréquent. Selon eux, les trous de mémoire de ces médecins témoignent d’une forme d’oubli accéléré, par laquelle la trace de la mémoire d’événements normalement acquise s’efface à une vitesse bien plus rapide qu’en temps ordinaire ».
Le journaliste continue : « Comment expliquer ce syndrome neurologique que les auteurs ont dénommé «amnésie de fatigue» ? Ils rappellent que l’on peut observer un épuisement ou une saturation de la plasticité synaptique en cas de sollicitation itérative. Les connexions entre neurones ne parviennent alors plus à changer sur les plans morphologique et fonctionnel et à se renforcer en fonction des sollicitations ».
« Autre facteur à prendre en compte : le manque de sommeil. On sait que la consolidation mnésique s’opère lorsque l’on dort. Au total, l’épuisement de la plasticité synaptique par une veille prolongée, couplé à un travail nécessitant une activité intellectuelle intensive et exigeante, pourrait avoir entraîné un dysfonctionnement mnésique transitoire », note Marc Gozlan.
Il souligne en outre que « ces cas cliniques montrent l’intérêt de garder une trace de toute décision ou intervention thérapeutique dans le dossier du malade. Ils soulignent aussi l’importance d’instaurer un véritable repos compensateur pour ces médecins qui travaillent sans relâche pendant de longues heures au cours desquelles leur activité intellectuelle est intensive et exigeante ».
25 04 16
« Des défaillances dans la prise en charge de l’autisme »
Pierre Bienvault remarque dans La Croix : « Comment améliorer le diagnostic et la prise en charge des personnes autistes en France ? Cette question importante est au cœur d’un rapport rendu public […] par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) ».
« Un rapport qui dresse un constat sans concession des nombreuses défaillances qui continuent à exister en France dans l’accueil et le suivi des enfants, des adolescents et des adultes concernés par des troubles envahissants du développement (TED) », observe le journaliste.
Pierre Bienvault souligne en effet que « ce rapport montre que la situation conflictuelle entre les associations de parents et les défenseurs des approches psychanalytiques sont loin d’être apaisées. Et que les recommandations des autorités sanitaires ont du mal à se diffuser de manière large et sereine ».
Le journaliste explique que le document « est consacré aux 26 Centres de ressources autisme (CRA) qui existent en France. Mises en place à partir de 1999, ces structures jouent un rôle essentiel dans l’accueil et le diagnostic des personnes autiste ».
L’Igas relève notamment qu’« une des difficultés majeures vécues par les parents d’enfants autistes concerne l’établissement du diagnostic. (…) La formulation du diagnostic est essentielle car elle répond au besoin des parents de se repérer et de comprendre ».
Pierre Bienvault indique que « le rapport évoque des «délais d’attente qui peuvent atteindre entre 1 et 2 ans». Le rapport dénonce en particulier «le retard pris par la France» en ce qui concerne les autistes adultes «encore moins diagnostiqués que les enfants ou mal diagnostiqués. La prise en charge peut, dès lors, se révéler inadaptée. Il est urgent de se saisir de cette question» ».
« Autre constat : il existe une extrême hétérogénéité des CRA sur le territoire », continue le journaliste, l’Igas indiquant que « certains centres sont composés d’experts de l’autisme reconnus tant par leurs pairs que par les associations d’usagers. À l’autre extrémité, se trouvent des CRA qui sont toujours en construction ».
Pierre Bienvault souligne qu’« il s’agit là d’un enjeu majeur. En effet, le troisième plan autisme (2013-2017) prévoit que ces centres ressources doivent jouer un rôle d’accélérateur dans la diffusion des bonnes pratiques ».
« Or, à l’évidence, c’est encore loin d’être le cas. Pour comprendre le contexte, il convient de rappeler que, pendant longtemps, en France, la prise en charge des enfants autistes a été assurée très largement par des pédopsychiatres très influencés par la psychanalyse », poursuit le journaliste.
Pierre Bienvault rappelle que « 2012 marque un tournant important avec une prise de position forte de la HAS. Cette instance sanitaire a estimé que les approches psychanalytiques étaient «non consensuelles». Et elle a donné la priorité aux approches éducatives et comportementales ».
Le journaliste constate cependant qu’actuellement, « de nombreuses familles ont le sentiment que les professionnels du secteur sanitaire et médico-social font de la résistance et n’appliquent pas les recommandations de la HAS ».
L’Igas remarque en outre que « la plupart des intervenants dans le domaine de l’autisme expriment la volonté d’aborder ces troubles par une approche transdisciplinaire ». « Mais, en pratique, cette volonté se heurte à de nombreux obstacles avec des «rivalités disciplinaires», des «désaccords concernant les choix thérapeutiques» ou des «tensions entre les familles et entre les soignants» », remarque Pierre Bienvault.
L’Igas souligne que « ces conflits représentent un frein à l’élaboration de réponses constructives et la mise en œuvre de plans d’actions partagées entre les acteurs. Ils participent également d’un mouvement plus général de disqualification des professionnels intervenant auprès des personnes autistes, ce qui conduit à une perte de confiance mutuelle ».
« La solitude accroît de 30% le risque de maladies cardiaques »
Le Parisien constate en effet que « d’après une étude américaine, le sentiment de solitude est lié à un risque accru de développer une maladie coronarienne ou d’être victime d’un AVC (accident vasculaire cérébral) ».
Le journal relate ce travail paru dans la revue Heart : « Les scientifiques de l’université de New York ont examiné 23 études déjà publiées dans des revues spécialisées. Toutes portaient sur le stress et les maladies cardiaques ».
« En tout, 181.000 adultes en bonne santé ont été suivis. Parmi eux, 4.600 ont souffert d’une maladie coronarienne, soit une obstruction des artères due à une accumulation de cholestérol. Également, 3.000 autres ont subi un AVC », note le quotidien.
Le Parisien indique ainsi qu’« une personne seule a un risque accru de 29% de souffrir d’une crise cardiaque ou d’une angine de poitrine et 32% plus de risque d’être victime d’un AVC. Hypertension artérielle, taux élevé de cholestérol, diabète… Les chercheurs notent que la solitude affecte le style de vie. Une personne seule aura tendance à moins se dépenser, à plus fumer, à manger de manière moins équilibrée ».
Le quotidien conclut que « les auteurs suggèrent que le manque d’interactions réelles peut être un facteur à prendre en compte pour évaluer l’état de santé de leurs patients »
« Cancer : la tentation de l’interprétation psychologique »
Le Figaro constate que « quand bien même l’influence du psychisme sur la maladie n’est pas démontrée, la plupart des patients cherchent à donner du sens au mal qui les frappe ».
Le journal relève ainsi : « Tous les soignants l’observent. À l’annonce du diagnostic, la question revient presque systématiquement : «Pourquoi moi ?» Une tumeur au sein, une lésion au foie… Quel que soit le couperet, il sidère le patient et lui paraît absurde, incompréhensible. D’ailleurs, à ce jour, les médecins n’ont pas de réponse précise à donner. Multifactorielle, singulière à chaque fois, […] la maladie cancéreuse reste opaque quant aux causes exactes de son apparition ».
Le Figaro continue : « Bien sûr, la psycho-neuro-immunologie investigue du côté de l’immunité, bien sûr on a identifié des liens entre dépression et récidive, bien sûr on peut dire à un fumeur invétéré que son cancer du poumon est probablement dû à son tabagisme, mais qu’en est-il de cette jeune femme atteinte d’un cancer des ovaires, de cet adolescent qui «fait» une leucémie ? ».
Le quotidien remarque que « ne supportant pas cette absence de réponse, certains n’hésitent pas, de manière «sauvage», à invoquer des raisons d’ordre psychologique », et indique qu’« agacée par cette tendance rapide à «interpréter la maladie de l’autre», l’éditrice et auteure Pascale Leroy livre un témoignage acéré sur ce qu’elle a dû entendre durant la maladie de sa sœur aînée, atteinte au cerveau d’une tumeur agressive, du même type que celle qui avait tué leur mère 25 ans auparavant (Cancer et boule de gomme, Éd. Robert Laffont) ».
Pascale Leroy observe : « J’ai eu droit à toutes sortes d’explications psychologisantes assénées avec certitude, du type : «Il n’y a pas de hasard» ou «Un glioblastome ? Oh, ça, c’est dû à un non-dit», ou des proches faisant des références à son divorce, etc. Le pire étant quand même venu d’une gastro-entérologue résumant le destin de notre lignée féminine : «Oui, évidemment, toutes des femmes de tête !» ».
Le Figaro note que l’auteure « ne rejette pas l’approche psychosomatique. Simplement, elle déplore «des interprétations un peu faciles». Le plus souvent, cette tentation vient des proches, les amis du malade, les médecins, eux, restant plutôt vigilants à ne pas diffuser de fausses explications ».
Le Dr Laurent Zelek, directeur du département oncologie à l’hôpital Avicenne de Bobigny, remarque ainsi : « C’est un sujet explosif. Car si l’on sait que les patients recevant un soutien psychologique vont mieux et rechutent un peu moins, aucune preuve n’a été faite de l’influence d’une dépression ou d’un traumatisme sur la genèse d’un cancer. D’autre part, nous, médecins, nous vivons dans le présent, la recherche de traitements adéquats en médecine somatique. Face à un nouveau patient, nous n’en sommes pas à nous poser la question du pourquoi ».
Élise Ricadat, psychanalyste, note pour sa part que « cette question du «pourquoi j’ai un cancer ?» touche à une dimension fondamentale dans notre approche, la culpabilité. Or il est tout à fait différent d’explorer ce sentiment de culpabilité ou d’absurdité dans le cadre d’une psychothérapie et lorsqu’elle vous est assénée de l’extérieur. Ce qui aurait pu être l’objet d’un travail de symbolisation essentiel risque alors d’être contre-productif ».
Le quotidien ajoute que pour Pascale Leroy, « les vraies motivations à trouver des causes psychologiques au cancer sont aussi ailleurs : dans le refus très contemporain d’accepter le mystère. Mystère de la vie, de la mort, et de notre condition si vulnérable ».
29 04 16
« Vers une détection de la psychose par une simple prise de sang ? »
Lise Loumé observe en effet dans Sciences et Avenir que « touchant particulièrement les jeunes, les troubles psychotiques seraient déclenchés par des modifications dans l’expression des gènes, détectables par prélèvement sanguin », selon une étude parue dans Molecular Psychiatry.
La journaliste explique : « Qu’est-ce qui provoque l’émergence de cette maladie ? […] La principale explication biologique avancée jusqu’à présent par les scientifiques repose sur des perturbations de la sécrétion d’un neurotransmetteur, la dopamine, au niveau cérébral ».
« Mais une équipe française dirigée par le Pr Marie-Odile Kreb (Inserm/Université Paris Descartes) a mis en évidence un autre type de modifications biologiques, dites épigénétiques, qui accompagnent l’émergence d’un épisode psychotique chez des jeunes à risque. Des modifications épigénétiques détectables par simple prélèvement sanguin », relève Lise Loumé.
Elle note ainsi que « les chercheurs ont analysé les changements du profil de méthylation, modification épigénétique mesurable grâce à une prise de sang, de 39 sujets à risque âgés de 15 à 25 ans, dont 14 ont développé une transition psychotique dans l’année qui a suivi leur entrée dans la cohorte. Les analyses ont porté sur plus de 400.000 sites de méthylation, répartis sur l’ensemble du génome ! ».
« Les chercheurs ont comparé ces profils épigénétiques avec ceux d’un groupe contrôle adapté, composé de jeunes ayant sollicité des soins ou une aide psychologique mais n’atteignant pas les critères de « sujets à risque » », continue la journaliste.
Lise Loumé relève que « chez les personnes qui vont développer une psychose dans l’année suivante, [les chercheurs ont constaté] une hyperméthylation des gènes GSTM5 et GSTP1 ainsi qu’une hypométhylation du promoteur du gène GSTT1. Trois gènes impliqués dans la protection contre le stress oxydatif ».
Les chercheurs précisent que « d’autres modifications significatives ont été constatées au niveau de gènes liés à l’inflammation et au guidage des neurones dans le cerveau ».
La journaliste conclut que « ces résultats permettent donc de relier la survenue d’une psychose à un stress inflammatoire ou oxydatif rompant l’équilibre (homéostasie), « déjà fragilisé par une vulnérabilité génétique, environnementale ou neuro-développementale » ».
« Retour à la revue de presse.