06 06 2016

« L’aide médicale à mourir fait l’objet d’un projet de loi au Canada »

La Croix

 

Le quotidien note que « l’aide médicale à mourir sera accessible au Canada aux « adultes consentants et responsables, souffrant d’une maladie grave, incurable et irréversible, et dont la mort est raisonnablement prévisible », comme l’a précisé la ministre libérale de la justice, Jody Wilson-Raybould.
« 
Ce sont désormais les sénateurs qui examinent le projet » poursuit La Croix qui précise que ces derniers, « devront en particulier se prononcer sur l’expression de « mort raisonnablement prévisible »qui exclut notamment les personnes atteintes d’une maladie dégénérative.
La Croix souligne que pour le ministre de la santé du Québec, Gaétan Barrette, il s’agit là d’une notion « médicalement impraticable ».
Certains sénateurs estiment que le dispositif prévu est trop restrictif, d’autres qu’il ne l’est pas assez. 
« Si le projet de loi ne touche que les mourants et qu’on laisse de côté les souffrants, je vais voter contre », a assuré le sénateur indépendant Pierre-Hugues Boisvenu. « Il y aura des amendements, notamment pour élargir la portée de C-14 à des personnes non mourantes, et pour offrir la possibilité aux médecins de suivre leur conscience et de refuser ce service, affirme pour sa part la sénatrice indépendante Diane Bellemare, favorable au projet de loi initial.
Du côté de L’Église catholique du Canada, on est fermement opposé au projet de loi.
Mgr Noël Simard, évêque du diocèse de Valleyfield au Québec « 
craint que l’adoption de C-14 n’entraîne « des abus et des dérapages »« Le droit à l’euthanasie va devenir un devoir et cela va mettre beaucoup de pression sur les personnes âgées et les plus vulnérables », note La Croix.
Le quotidien précise que « 
l’évêque redoute aussi une baisse de subventions consacrées aux soins palliatifs« On le voit déjà au Québec avec l’adoption de la loi 52 »assure-t-il. La loi 52 permet de mettre fin à leurs jours à des personnes atteintes de maladie incurable et en fin de vie, pour lesquelles les soins palliatifs ne suffisent plus. «Si C-14 est adopté, nous aurons à faire un gros travail pour démontrer que ce qui est légal n’est pas forcément moral» »
Enfin, 
La Croix note que Mgr Simard a déclaré que « l’Église catholique n’était pas favorable à un acharnement thérapeutique. « Il faut éliminer la souffrance, mais pas la personne qui souffre », a-t-il conclu.

 

 

07 06 2016

« L’alcool n’est plus à la fête »

Le Parisien

 

« C’est une tendance de fond (…). Boire n’est plus tendance. La «faute» pêle-mêle à la crise… et aux attentats », révèle la journaliste Florence Méréo dans Le Parisien.
« 
Les traditionnelles soirées foot arrosées (…) sont-elles devenues l’exception qui confirme la règle ? », s’interroge le journal. « Selon le baromètre de la consommation des boissons alcoolisées 2016*, (…) de plus en plus de consommateurs adoptent la devise «un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts». Si 96% des foyers continuent en effet à se procurer de l’alcool (71,3 l achetés par an), moins de 10% des sondés déclarent en boire tous les jours », fait-il savoir.
« 
Pour la première fois depuis quatre ans, le budget annuel des ménages consacré à l’achat de bouteilles alcoolisées dans les supermarchés a baissé. Leur ticket de caisse s’est allégé de près de 6 €, leurs placards personnels ont accueilli 1,9 litre de moins que l’an passé », résume l’article.
« 
Cette étude illustre une tendance de fond et une évolution des cultures, marquée aussi par la baisse de fréquentation dans les bars et cafés », note Alexis Capitant, directeur général d’Avec modération !, association regroupant une quinzaine de producteurs de boissons alcoolisées qui a commandé le baromètre.
« 
L’effet crise joue beaucoup. Quand le porte-monnaie des Français va mal, ils ont tendance à enlever ce qui est sucré et l’alcool. Deux autres choses influent sur leur façon de consommer : le moral et la météo. Or, 2015 est l’année des attentats et le climat n’a pas été au beau fixe », décrypte Pascale Hébel, directrice du pôle consommation du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).
« 
Il s’agit d’une étude de consommation, pas de santé. Cela ne veut pas dire que des personnes ne boivent pas trop ou mal », reprend cependant Alexis Capitant. « Le volume global baisse, en grande partie celui du vin. C’est très bien, mais une partie des Français, et notamment les jeunes, consomment dorénavant à l’anglo-saxonne : trop et trop rapidement. Il y a encore beaucoup de prévention à faire », confirme Viêt Nguyen Thanh, responsable de l’unité addiction à l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes)
« 
Notre mode de vie est davantage raisonné », estime pour sa part Ludovic Gaussot, sociologue spécialiste de la consommation d’alcool et auteur de « Modération et sobriété. Etude sur les usages sociaux de l’alcool » (Ed. l’Harmattan).
« 
Pour ce maître de conférences en sociologie à l’université de Poitiers (Vienne), l’alcool est en train de sortir du quotidien des Français », indique l’article. « Pourquoi consommons-nous moins d’alcool ? », se demande Le Parisien. « Dans les années 1960, le vin, le cidre, la bière étaient considérés comme des boissons «hygiéniques» et étaient consommés au quotidien. Aujourd’hui, que ce soit dans les bars ou au domicile, la consommation se resserre autour des moments festifs ou de convivialité. Or, la fête commence à se dissocier des synonymes d’ébriété, voire d’abus systématiques. Pour des raisons économiques mais aussi d’image », répond Ludovic Gaussot.
« 
La société se transforme. La présentation de soi à l’autre est plus importante qu’avant. Ce qui est excessif, comme une consommation non modérée d’alcool, est perçu comme dérangeant, voire choquant. Notre mode de vie a aussi tendance à être davantage raisonné, plus tourné vers la santé publique. Cela est vrai dans les assiettes, avec le bio ou le manger local, comme dans les verres ! Nous sommes dans une utopie de la santé parfaite et de la longévité maximale », explique le sociologue.
Concernant la baisse de consommation qui 
« a été particulièrement significative l’an passé, y compris à domicile », le journal avance « la conséquence des attentats ». « Dans un climat morose, les gens sortent moins, mais ils ont aussi tendance à moins recevoir ou à le faire de manière moins festive. S’il y a moins de raisons sociales de consommer, mécaniquement, le nombre d’achats diminue », confirme le sociologue. « La baisse est régulière d’une année à l’autre, mais on est loin, très loin, du niveau zéro. La France reste un pays où on consomme beaucoup d’alcool », met-il en garde en conclusion.
*Baromètre pour l’association Avec modération ! réalisé entre février et avril 2016 par un groupe de travail constitué de l’Ifop (1 001 personnes interrogées par téléphone), et les panélistes Kantar Worldpanel (12 000 foyers suivis en ligne) et Crest (14 000 personnes en ligne).

08 06 2016

 

« De nouveaux espoirs contre l’anorexie mentale »

La Croix

 

« Une étude publiée hier dans Translational Psychiatry bouscule les connaissances sur l’anorexie mentale, qui s’expliquerait moins par la crainte de prendre du poids que par le plaisir d’en perdre. Ce changement de paradigme ouvre de nouvelles voies pour soigner les malades », rapporte la journaliste Marine Lamoureux dans La Croix.
Cette « 
étude de l’Inserm, de l’université Paris-Descartes et du centre hospitalier Sainte-Anne, tend à remettre en cause les critères internationaux de diagnostic (DSM5) de cette maladie, qui toucherait de 0,9 à 1,5% des femmes (et de 0,2 à 0,3% des hommes), selon la Haute Autorité de santé », poursuit-elle. Actuellement, ces critères sont au nombre de trois : « une restriction alimentaire menant à la perte de poids »,« une perception déformée du poids » et « une peur intense de grossir », rappelle l’Inserm.
« 
L’étude dirigée par le professeur Philip Gorwood, chef de service de la clinique des maladies mentales et de l’encéphale, à Sainte-Anne, interroge la véracité du dernier critère. Ses recherches montrent en effet que les patientes ressentent le plaisir de maigrir plutôt que la peur de grossir », souligne la journaliste.
« Certes, dans les deux cas, cela conduit à la perte de poids. Pourtant, cette découverte est loin d’être anodine. Il s’agit en réalité d’un changement de paradigme qui pourrait avoir un réel impact dans la prise en charge. On passe en effet du registre de la phobie à celui de l’addiction, qui n’implique pas les mêmes circuits cérébraux », insiste le médecin.
« 
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont mesuré, grâce à des tests de « conductance cutanée » (mesure très fine des taux de sudation), l’émotion suscitée par certaines images de personnes en surpoids ou, au contraire, maigres à l’extrême. Les visions du surpoids n’ont pas provoqué de réactions différentes entre sujets malades et sujets sains », explique l’article.
« 
À l’inverse, face aux images corporelles de maigreur, les patientes ont eu des émotions évaluées comme positives », indique l’Inserm. « Nous avons montré, que les circuits cérébraux de la récompense sont impliqués chez les personnes anorexiques, qui survalorisent la maigreur et entrent dans le cercle vicieux de la perte de poids, où la perte d’un kilo appelle la perte d’un autre kilo, etc. », complète Philip Gorwood.
« 
Plus intéressant encore, les recherches montrent que ces réactions sont « génétiquement influencées »notamment via le gène BDNF », remarque La Croix. « L’augmentation de la transpiration face aux images de maigreur corporelle s’explique par la présence d’une forme spécifique de (ce) gène », note encore l’Inserm.
« 
Le directeur de l’étude rappelle ainsi que l’anorexie est due pour 70% à des facteurs de vulnérabilité génétique. Tout en prenant soin de préciser que cette maladie est multifactorielle, l’effet récompense n’étant qu’une facette parmi d’autres », poursuit l’article. Le médecin rappelle qu’« à l’heure actuelle,  il n’existe pas de traitement de l’anorexie », alors qu’il s’agit de la maladie psychiatrique entraînant le taux de mortalité le plus élevésoit « 1% des patients chaque année, par suicide ou dénutrition », selon lui. « Il y a donc urgence à envisager de nouvelles voies thérapeutiques », résume le journal.
« 
Première piste : remédier à la perte de flexibilité cognitive dont souffrent les patients, pris au piège du cercle vicieux « perte de poids-récompense ». Certaines approches ont montré leur efficacité, comme la remédiation cognitive ou la thérapie de pleine conscience, qui permet de lutter « contre les pensées automatiques » », explique l’article. « À plus long terme, les chercheurs misent aussi sur d’éventuels médicaments pour lutter contre les réflexes d’addiction », ajoute-t-il. Mais, « pour l’instant, nous manquons d’études à grande échelle pour envisager ce type de traitements » », conclut Philip Gorwood.

« Les ados et l’alcool, attention danger »

 

La Croix

 

« Même absorbé de façon ponctuelle, l’alcool a des effets dangereux sur la santé des jeunes. Consommé régulièrement, il peut trahir une souffrance », rappelle La Croix.
« 
Depuis plusieurs décennies, la consommation d’alcool ne cesse de diminuer en France. Mais les jeunes boivent de plus en plus tôt, et on voit se développer des alcoolisations aiguës, ponctuelles, intenses (API) chez les jeunes adultes et les adolescents. Pour eux, boire tous les jours, c’est ringard. Désormais on boit pour faire la fête, pour s’amuser. Quatre ou cinq verres d’alcool fort, avalés rapidement pour atteindre l’ivresse : c’est le « binge-drinking », une nouvelle façon de consommer, intense et non quotidienne. Mais, en réalité, cela va parfois jusqu’à trois fois par semaine, du jeudi au samedi… », explique l’article.
« 
Face à l’augmentation de la consommation d’alcool chez les jeunes, notamment chez les filles, François Bourdillon, médecin et directeur de l’Agence nationale de santé publique, s’inquiète du relâchement des politiques publiques et de la pression publicitaire des alcooliers dans un contexte d’assouplissement de la loi Evin », indique l’article.
« 
On assiste à une « banalisation de l’alcool », trop souvent associée à l’idée d’un plaisir convivial. Et on observe une « attitude de déni » par rapport à ses dangers », souligne le médecin. « La consommation d’alcool ralentit les réflexes, provoque des troubles du comportement. À une certaine dose, elle provoque des désinhibitions pouvant entraîner des violences physiques et sexuelles. Elle peut aussi avoir de graves conséquences sur le plan hépatique et neurologique. Chez les jeunes dont le cerveau est en plein développement, cette neurotoxicité peut être à l’origine de troubles d’apprentissage et de mémorisation », rappelle-t-il  « D’autant que plus l’initiation est précoce, plus les dommages sont importants », insiste La Croix.
« 
Confrontés à ces situations nouvelles, les parents doivent s’adapter, se donner les moyens de surveiller leur adolescent, afin de l’accompagner dans sa découverte de l’alcool, qui arrivera un jour ou l’autreApprendre à contrôler ses réactions, à gérer sa consommation ne se fait pas du jour au lendemain », souligne Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien et président de la Fédération Addiction. « Les règles fixées seront partagées, non intrusives mais encadrantes. L’objectif étant de faire comprendre à son enfant le principe éducatif suivant : « Plus tu me montres que tu te contrôles, plus je te fais confiance, plus je te laisse aller tout seul » », résume l’article.
« 
À la maison, l’alcool ne doit pas être un objet de consommation banalisé, ni un sujet tabou. Il faut être à l’aise pour en parler. Sans être des « abstinents », les parents doivent surtout se montrer cohérents. Être capable d’expliquer leur plaisir d’adulte, la recherche d’un plaisir gustatif plutôt que l’effet psychotrope », estime La Croix.
« 
L’alcool est le produit psychotrope le plus répandu et, pourtant, il est celui qui suscite le moins de consultations en France », souligne l’article. « En cas d’abus de consommation réguliers (une fois par semaine), ayant entraîné des pertes de contrôle, il est conseillé aux parents de jeunes de moins de 17 ans de s’adresser à leur médecin généraliste. Ils peuvent aussi proposer à l’adolescent de l’accompagner dans une « consultation jeunes consommateurs ». Si l’adolescent refuse d’y aller, ses parents sont d’abord reçus seuls par un éducateur puis, selon les cas, un pédopsychiatre ou un addictologue. Une thérapie individuelle ou familiale peut alors être envisagée », précise La Croix.
Selon Olivier Phan, addictologue au centre Pierre-Nicole à Paris, 
« il y a fréquemment une souffrance familiale à l’origine de l’alcoolisation d’un jeune : absence des parents qui placent l’enfant dans une sorte d’« abandon doré », conflits de couple… », et « les parents sont souvent à l’origine du problème mais ils sont aussi le remède », « L’addictologue (…) s’efforce de renouer le dialogue parents-enfants lorsque celui-ci a été rompu », résume le journal.
La Croix donne également quelques repères chiffrés : 
« Le « binge-drinking » s’observe majoritairement chez les plus jeunes : 14% des 15-24 ans s’y sont adonnés dans l’année.
17,5% des collégiens et 61% des lycéens disent avoir déjà connu une ivresse alcoolique. 80% des élèves de troisième ont expérimenté l’alcool », note-t-il. « Pour ces ados, l’augmentation du risque de dépendance à l’alcool à l’âge adulte est multipliée par deux », souligne-t-il.
Source : Baromètres Santé Inpes 2014

 

 

09 06 2016

Un régime hypocalorique à long terme est bon pour l’humeur et la santé

 

Par Mme Aude Rambaud (Boulogne)

Une restriction calorique améliore santé et qualité de vie chez les personnes non obèses adoptant ce régime pendant deux ans. C’est ce que montre une étude parue dans le Jama of Internal Medicine.


Quels sont les effets des restrictions caloriques sur l’humeur, la qualité de vie, le sommeil et la santé sexuelle d’adultes non obèses et en bonne santé ? Telles sont les questions que se sont posées des chercheurs désireux d’évaluer l’impact de ce modèle alimentaire réputé allonger l’espérance de vie chez de nombreuses espèces et censé réduire le risque de maladies chroniques.
Pour cela, ils ont effectué l’essai clinique CALERIE 2 (
Comprehensive Assessment of Long-term Effects of Reducing Intake of Energy Phase 2) incluant 218 adultes dont 70% de femmes âgées en moyenne de 38 ans et ayant un IMC moyen de 25 compris entre 22 et 28. Deux tiers d’entre eux ont accepté une réduction de 25% des apports caloriques pendant deux ans et un tiers suivait le régime alimentaire de son choix pendant la même période (groupe contrôle).
Les chercheurs ont ensuite évalué plusieurs paramètres ; humeur, qualité de vie, sommeil et activité sexuelle à un an puis à deux ans à l’aide d’échelles sous forme de questionnaires remplis par les participants eux-mêmes.
A l’issue du suivi, les personnes s’étant imposé une restriction calorique avaient perdu en moyenne 7,6 kilos contre seulement 0,4 kg pour les autres. Cette diminution importante s’est accompagnée d’une amélioration du score de l’humeur, de la durée de sommeil, de l’activité sexuelle, d’une réduction de la tension et d’une meilleure santé générale ressentie.

Référence :
Corby K. Martin 
et al.
Effect of Calorie Restriction on Mood, Quality of Life, Sleep, and Sexual Function in Healthy Nonobese Adults. The CALERIE 2 Randomized Clinical Trial
JAMA Intern Med. 2016;176(6):743-752

 

« Seropram et Seroplex, deux antidépresseurs de plus à éviter »

Le Point

 

« Le citalopram (Seropram dans le commerce et génériques) et l’escitalopram (Seroplex et génériques) ne doivent plus être proposés aux patients souffrant de dépression ou d’anxiété, recommande la revue indépendante Prescrire [Mai 2016, n° 391] », fait savoir Jérôme Vincent dans Le Point. « En effet, ils exposent à des risques cardiaques plus élevés que les autres antidépresseurs de la même famille, appelée « inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine » », explique l’article.
« 
Ce nouvel épisode s’ajoute à la saga déjà très longue de ces deux molécules très consommées : plus de 12 millions de boîtes ont été vendues en France en 2015. Le citalopram a été mis sur le marché dans les années 90, et, (…) au début des années 2000, sa parfaite réplique, l’escitalopram, est lancée. Pourtant, en termes d’efficacité et d’intérêt pour le patient, Seroplex n’est pas meilleur que Seropram, ni que les génériques de Seropram. En dépit de ce fait, il lui est attribué le taux de remboursement le plus avantageux », souligne Le Point.
« 
En 2011 et 2012, les Agences du médicament américaine, puis britannique et française alertent sur un risque d’anomalie de l’activité électrique du coeur associé à ces deux médicaments, qui expose à un trouble du rythme du ventricule cardiaque parfois mortel. Plusieurs études, américaine et néerlandaise, ont établi que ce risque est plus élevé avec ces deux molécules qu’avec les autres antidépresseurs de la même famille », précise le journaliste.
« 
Une étude danoise a également montré un lien entre la prise de citalopram et la survenue d’un arrêt cardiaque. Enfin, les enfants et les adolescents prenant l’un de ces deux antidépresseurs courent un risque plus fréquent de troubles du rythme ventriculaire, d’arrêt cardiaque ou de mort subite que ceux prenant un autre antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine », alerte Le Point.
Il ajoute que « 
constatant la convergence de ces informations, le Dr Bruno Toussaint, directeur éditorial de Prescrire, est très net » : « Les accidents sont rares, mais, ces deux médicaments n’ayant aucun avantage par ailleurs, leur emploi est difficile à justifier». « Il est plus prudent de les écarter des soins et de choisir un autre antidépresseur de cette famille », conclut Le Point.

« Les antidépresseurs sont peu efficaces contre la dépression de l’enfant et de l’adolescent »

 

Le Monde

 

Pascale Santi remarque dans Le Monde que « la prise en charge de la dépression de l’enfant et de l’adolescent est souvent compliquée. Une étude parue dans The Lancet […] relève que la plupart des antidépresseurs disponibles ne sont guère efficaces et ne sont pas supérieurs au placebo ».
La journaliste explique que 
« cette méta-analyse porte sur 34 études incluant 5.260 participants de 9 à 18 ans. Une vingtaine de spécialistes de plusieurs pays ont scruté plusieurs bases de données d’essais cliniques publiés, portant sur le traitement aigu du trouble dépressif majeur chez les enfants et les adolescents, en comparant les effets de 14 antidépresseurs sur 4 semaines de traitement ».
« Conduite par les Prs Andrea Cipriani (université d’Oxford) et Xinyu Zhou (université de Chongking, Chine), cette étude est financée par le Programme national de recherche fondamental chinois », 
précise Pascale Santi.
Elle souligne que «
 sur les 14 antidépresseurs, seule la fluoxétine (Prozac) a été plus efficace (plus d’avantages que de risques) que le placebo pour soulager les symptômes de la dépression ».
Le Pr David Cohen, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), co-auteur l’étude, rappelle ainsi qu’«
 il est admis depuis une dizaine d’années que les traitements médicamenteux n’ont que peu d’effets sur les dépressions de l’enfant et l’adolescent ».
Pascale Santi note que « 
seule la fluoxétine est autorisée en France pour la dépression de l’enfant et du jeune adolescent. La Haute autorité de santé (HAS) notait cependant fin 2014 que le rapport efficacité/effets indésirables de la fluoxétine était mal établi dans la dépression de l’enfant ».
La journaliste ajoute qu’«
 il y a consensus pour dire que la psychothérapie reste le traitement de première intention », mais constate que « dans les faits, c’est plus compliqué, notamment en France ».
Le pédopsychiatre Bruno Falissard (Inserm, Maison de Solenn) observe en effet : « 
Les antidépresseurs sont-ils des outils de première ligne, la réponse est non, le traitement de premier recours devrait être la psychothérapie. [Mais] les psychothérapies ne sont généralement pas remboursées hors de l’hôpital, les délais d’attente sont souvent de plusieurs mois dans les centres médico-psychologiques ».
Pascale Santi continue : 
« Malgré cela, les antidépresseurs sont largement utilisés, constatent les auteurs. Selon des études, la proportion d’enfants et d’adolescents américains prenant des antidépresseurs a augmenté de 1,3% à 1,6%, entre 2005 et 2012 et au Royaume-Uni de 0,7% à 1,1% ».
«
 La sertraline (Zoloft) est l’antidépresseur le plus prescrit aux Etats-Unis. En France, en revanche, cette proportion a baissé de 17% de 2007 à 2014 avec 0,28% des moins de 18 ans traités par antidépresseurs, selon les données de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) », poursuit la journaliste.
Pascale Santi souligne par ailleurs que 
« les effets secondaires des antidépresseurs sont souvent pointés du doigt, notamment sur le risque de suicide. Un tiers des adolescents souffrant de dépression ferait une tentative de suicide, précise la HAS. L’étude montre que le venlafaxine (Effexor) est lié à des risques accrus de pensées suicidaires ».
« Les auteurs de l’étude mettent toutefois en garde sur le biais de certaines de ces études, notamment la difficulté de lier de façon certaine pensées suicidaires ou passage à l’acte avec une prise de médicament. Dans tous les cas, la prise de médicament doit être étroitement encadrée »
, précise la journaliste.

10 06 2016

 

« Samedi, les ‘fous’ défileront dans Paris »

Le Figaro

 

« En organisant la troisième Mad Pride samedi à Paris, Philippe Guérard, président du collectif Mad Pride et de l’association Advocacy » entend« exacerber le cliché pour le condamner », reprenant ainsi « la recette qui a fait le succès de la Gay Pride pour défendre les personnes atteintes de troubles psychiques », indique Le Figaro.
Face à la stigmatisation des malades, Philippe Guérard rappelle que « 
99% des crimes sont commis par des gens sains d’esprit » et « 75% des personnes ayant vécu un trouble mental sont stabilisées et non hospitalisées ». « Et heureusement ! Un quart de la population sera confronté au cours de sa vie à la souffrance psychique. Cela ferait beaucoup de personnes hospitalisées », poursuit-il.
« 
Pour lutter contre les stéréotypes, les « fous » défileront donc dans les rues de Paris le samedi 11 juin. Déguisements de clowns, chapeaux à clochettes et autres signes d’excentricité sont les bienvenus pour la parade qui partira à 14 heures de l’hôpital Saint-Antoine, direction la place de la République, où se tiendra un forum », détaille l’article. Il précise que « l’an dernier, plus de 500 personnes avaient pris part à la fête mêlant patients, professionnels de santé, députés ou curieux ».
Le président de la Mad Pride, lui-même ancien patient, se réjouit d’une 
« tendance au progrès dans le domaine de la santé mentale » : « Dans la loi de 1975, nous n’étions que des numéros. Dans celle de 2005, nous sommes devenus des personnes en situation de handicap mental. Des personnes ! C’est important comme terme ». « Malheureusement, la psychiatrie a pris un virage sécuritaire en 2011 avec les réformes de Nicolas Sarkozy », et « la loi du 5 juillet 2011 qui (…) a facilité l’enfermement sans consentement », affirme-t-il.
« 
Beaucoup de progrès restent donc à faire », selon les organisateurs de la Mad Pride. « Sensibiliser le public à ces questions de respect des droits fondamentaux des malades est une des priorités de cette manifestation. Mais le cortège entend aussi faire passer ses revendications, notamment une meilleure prise en charge des malades dans la vie de tous les jours », poursuit l’article.
« 
À la gare, une personne amputée d’un membre va recevoir de l’aide pour monter dans le train, soulever ses bagages et s’installer à sa place. Un usager qui fait un épisode panique et se retrouve complètement désorienté ne recevra, lui, aucune aide. Pour remédier à cette injustice, la meilleure solution serait de former le personnel », estime Philippe Guérard.
« 
Cette volonté d’intégration est chère à la Mad Pride. Avant d’être un diagnostic, un schizophrène est un citoyen », défend le président du collectif. « Mais les clichés ont la vie dure, et faire son « coming out mental » n’est pas une évidence », souligne Le Figaro.
« 
Malgré un poste fixe dans une société, Joan continue ainsi de dissimuler sa situation à ses collègues » :« Il faut que je trouve des excuses pour cacher que je vais voir un psychiatre toutes les semaines à la même heure… », explique celui pour qui « la Mad Pride va d’abord être une grande fête. Le fou n’existe que dans la tête des autres ».

 

 

« Trop d’idées fausses sur les malades psychiatriques »

Le Figaro

 

« Un sondage réalisé en 2014 pour la Fondation FondaMental révélait que la moitié des Français ont un ou plusieurs proches affectés par une maladie mentale. Malgré cette proximité, il est courant d’associer les pathologies psychiatriques à un comportement violent : 45% des personnes interrogées à cette même occasion pensaient que les patients atteints de pathologies psychiatriques sont dangereux pour les autres », révèle la journaliste Pauline Fréour.
« 
Un préjugé dans lequel les médias ont leur part de responsabilité », dénonce une étude américaine publiée dans la revue Health Affairs. « Les auteurs ont analysé 400 articles et reportages tirés au hasard parmi les milliers de sujets diffusés sur le thème de la maladie mentale entre 1995 et 2014 par 11 grands médias américains (7 quotidiens nationaux ou régionaux, la plus grande chaîne d’information continue du pays et le journal du soir de 3 chaînes télévisées) », précise la journaliste.
« 
Ils observent que 55% des sujets dont le titre mentionne « maladie mentale » ou un terme associé (schizophrénie, bipolaire, anxiété, hyperactivité…) portent sur des faits de violence. Ce type d’article ou de reportage est plus fréquent que ceux traitant de pistes thérapeutiques (47 %). Loin derrière, les contributions véhiculant un message optimiste comme un traitement efficace ou une guérison (14% seulement) », détaille l’article.
« 
Distiller l’idée que les troubles mentaux décuplent les accès de violence contredit pourtant les faits », souligne Le Figaro. « La plupart des gens ayant une maladie mentale ne sont pas violents envers autrui et la plupart des violences ne sont pas en lien avec des maladies mentales », déplore l’auteur principal de l’étude, Emma McGinty. « Les personnes souffrant de troubles mentaux ne sont que rarement impliquées dans une violence faite à des tiers : tous types de violence confondus, 3 à 5% seulement des actes violents seraient dus à des personnes souffrant de troubles mentaux  », écrivait en 2011 la Haute Autorité de santé. Si cela constitue « une augmentation réelle du risque de violence (…) par rapport à celui de la population générale non malade  », en valeur absolue cela représente très peu de personnes : « le risque de passage à l’acte chez ces malades est plus fortement lié à l’abus ou la dépendance à l’alcool ou aux drogues que dans la population générale », soulignait son rapport.
« 
Mais plutôt qu’agresseurs, les malades psychiatriques sont très souvent victimes : 7 à 17 fois plus que la population générale, selon les études. Maltraitance, harcèlement, viol sont favorisés par l’isolement social qui est souvent leur lot. Les malades retournent aussi, dans une proportion non négligeable, la violence contre eux-mêmes (12 à 15% des schizophrènes ou bipolaires se suicident) », fait savoir la journaliste.
« 
Puisqu’il est essentiel de bien connaître un ennemi pour le vaincre, des chercheurs de l’Institut du cerveau et de la moelle lancent une application visant à sonder les représentations du grand public sur les troubles mentaux. Consultable en ligne, la « crazy app  » (www.crazyapp.fr) combine des témoignages de malades et d’experts. Les données seront ensuite analysées par des chercheurs », indique Le Figaro.
« 
En améliorant notre connaissance des perceptions négatives, nous saurons où et comment agir pour les combattre  », résume la sociologue Margot Morgiève, l’une des instigatrices du projet (ICM/Cermes). « Au premier rang des améliorations espérées, réduire l’autostigmatisation », note Le Figaro. « Les malades eux-mêmes intègrent les représentations négatives de la société, même si elles sont fausses. Cela peut les conduire à fuir les soins pour ne pas être étiquetés, ou à mal suivre leur traitement », met en garde la sociologue.

 

 

13 06 2016

« Une marche pour les fous »

Le Journal du Dimanche

 

Le JDD revient sur « la [3ème] Mad Price, organisée [samedi] à Paris » par « une dizaine d’associations de malades et de familles », pour « dénoncer les préjugés et les discriminations à l’encontre des personnes atteintes de troubles psychiques ». « Parmi elles, la difficulté à mener une carrière, entre trous noirs dépressifs et phases d’hospitalisation », poursuit-il.
« 
Avoir une utilité sociale, c’est pourtant vital pour tout le monde », insiste la psychologue Aude Caria, directrice du Psycom, organisme public d’information sur la santé mentale. Christophe Lançon, professeur de psychiatrie à Marseille, abonde : « Les malades psychiatriques veulent un chez-soi, une famille, un travail. Ils ont les mêmes aspirations que tout le monde ».
Le journal révèle pourtant que « 
la vie en entreprise vire souvent en cauchemar. Des études montrent qu’au moins 80 %  des malades y sont en difficultés ».Il évoque « la stigmatisation de leur entourage professionnel, qui méconnait la pathologie ». Par ailleurs, les malades ont « une mauvaise image d’eux-mêmes, une tendance à s’autostigmatiser, à douter de leurs compétence », décode Christophe Lançon. « Pour certains, en phase d’excitation, les journées sont tout bonnement impossibles dans l’espace confiné d’un bureau. Leur attitude agace, ils peuvent se retrouver placardisés », dénonce Annie Labbé, présidente de l’association Argos2001, qui défend les malades atteints de troubles bipolaires. Pourtant, « à condition de cacher sa maladie, le travail est un lieu privilégié pour se rétablir », estime Christophe Lançon, dont le « service au CHU de Marseille est partenaire d’une expérience pilote visant à appliquer le modèle IPS de soutien à l’emploi », note l’article. « Inventé aux Etats-Unis et testé dans une dizaine de villes en France, ce programme nourri par des réseaux d’entraide, est basé sur un soutien individualité », explique le JDD. Mais «  après avoir décroché un job, il faut pouvoir le garder », souligne l’article. La Psychologue Aude Caria, qui « effectue des actons de sensibilisation en entreprise, croit déceler « une évolution favorable » », évoquant « certaines directions des ressources humaines [qui] se mobilisent » et des actions pour « adapter le poste de travail ou les horaires, sensibiliser les collègues », rapporte l’article. Annie Labbé « plaide pour un coup d’œil du côté du Québec, où le tabou a volé en éclats », avec notamment le site straégiesdesantémentale.com qui « propose aux directeurs des pistes pour mieux travailler avec les personnes malades : gestion des émotions, des conflits, du rendement, etc. ».  « Malades ou bien portants, on a tous besoin d’un monde du travail plus humain », conclut Nathalie Maunoury, présidente de France Dépression.

14 06 2016

 

« Les régimes, inefficaces et dangereux ? »

La Croix

 

C’est ce que se demande La Croix, qui observe dans son cahier « sciences & éthique » qu’« alors que les régimes drastiques sont de plus en plus décriés par les scientifiques, des médecins estiment que toutes les diètes forcées devraient être abandonnées ».
Le journal livre notamment les propos du Dr Jean-Philippe Zermati, qui « 
se bat depuis des années pour convaincre ses patients d’arrêter les régimes. Il ne vise pas seulement les régimes hypocaloriques, mais aussi ceux qui semblent plus inoffensifs car moins restrictifs ».
Le médecin déclare que « 
toutes ces diètes ont pour point commun de ne pas être performantes sur la durée. Tant qu’on impose un contrôle mental, cela ne peut pas tenir et il y aura des rebonds pondéraux ».
La journaliste Lauriane Clément explique ainsi que
 « les conclusions des scientifiques laissent peu de place au doute : les régimes sont aussi bien inefficaces que dangereux. Pour résumer, si les diètes vident le contenu des cellules de gras, celles-ci ne disparaissent pas de notre organisme. Elles se remplissent à nouveau dès les premiers excès alimentaires ».
Elle relève qu’« 
une étude réalisée en 2010 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) montre également que «l’amaigrissement ne se fait pas uniquement aux dépens des réserves de masse grasse mais conduit rapidement à la perte des masses musculaire et osseuse, quel que soit le niveau d’apport protéique. […] Plus on fait de régimes, plus on favorise la reprise pondérale (effet yo-yo)» ».
Le Dr Zermati ajoute que «
 plus le régime est court, plus le contrôle est important, plus la reprise de poids sera rapide. Mais au bout du compte, le résultat est le même ».
Le Dr Alain Delabos, qui «
 a élaboré en 1986 le principe de la chrono-nutrition, selon lequel il faut consommer un aliment ou un autre en fonction du moment de la journée où ils sont les plus utiles », déclare quant à lui : « La chrononutrition sert à soigner, elle n’a rien à voir avec les régimes amaigrissants. Je suis là pour réapprendre aux gens comment manger, avec des règles, mais ce n’est pas un régime. Certains de mes patients viennent à mon cabinet depuis vingt ans et n’ont jamais repris un gramme ».
« Néanmoins, les faits sont là : 80% des régimes aboutissent à un échec au bout d’un an, selon le rapport de l’Anses 
», poursuit Lauriane Clément, qui indique que « Jean-Philippe Zermati a basé sa pédagogie sur l’alimentation intuitive. Ce concept, imaginé en 1995 par deux nutritionnistes américaines, Evelyn Tribole et Elyse Resch, invite à se sustenter en écoutant davantage ses sens que sa tête. Le mangeur intuitif n’a donc aucun interdit alimentaire, il doit simplement manger quand il a faim, et écouter ses signaux de rassasiement pour s’arrêter ».
La journaliste note que «
 le discours de Jean-Philippe Zermati et des scientifiques n’est pas vendeur pour les personnes désirant maigrir à tout prix, dans une société qui continue à prôner la minceur »
De son côté, Gérard Apfeldorfer, psychiatre et président du Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids (Gros), déclare que 
« le corps médical est très embêté. Scientifiquement, il ne peut plus défendre les régimes mais il n’a rien d’autre à proposer. C’est pareil du côté du gouvernement : on veut sauver le soldat régime car on ne peut pas dire qu’il n’y a rien à faire contre les problèmes de poids ».

16 06 2016

 

« Alcool : l’Etat accusé d’être trop ‘tolérant’ »

Le Monde

 

François Béguin note en effet dans Le Monde que « la France ne se donne pas les moyens de lutter avec efficacité contre les consommations nocives d’alcool. Dans un rapport publié lundi 13 juin, les magistrats de la Cour des comptes fustigent une «tolérance générale» vis-à-vis de la consommation de boissons alcoolisées, dont les «effets négatifs sont largement sous-estimés» ».
Le journaliste continue : « 
Pris en étau entre un héritage «social et culturel» et le poids d’un secteur-clé dans l’économie du pays, l’Etat «ne s’est pas donné les moyens d’infléchir les comportements à risque» et n’a pas fait de ce sujet une «priorité de l’action publique» ».
François Béguin souligne que « 
pour dresser ce réquisitoire sévère, la Cour s’appuie sur un bilan sanitaire déjà connu. Avec 49.000 décès par an – dont 15.000 par cancer – l’alcool est la deuxième cause de mortalité évitable en France, juste derrière le tabac et les 72.000 morts qu’il provoque ».
« Des millions de personnes sont atteintes de pathologies ou de complications liées à ce produit. Et, même si la consommation a enregistré une forte baisse depuis 50 ans, la France affiche une consommation moyenne de 12 litres d’alcool pur par an et par habitant de plus de 15 ans, de 30% supérieure à la moyenne européenne 
», poursuit le journaliste.
La Cour des comptes remarque notamment que « 
la France sous-estime largement les coûts sanitaires [de la consommation nocive d’alcool], n’isole pas ses coûts de prévention et ne mesure pas de manière incontestable ses coûts économiques et sociaux. [La fiscalité] ne vise ni des objectifs de rendement, le vin, boisson la plus consommée, étant très peu taxé, ni des finalités de santé publique ».
François Béguin observe qu’« 
appelant à une «prise de conscience collective», elle préconise de relever les textes [taxes ?] sur les boissons alcoolisées, de modifier le code du travail «pour interdire totalement l’introduction d’alcool sur le lieu de travail» ou encore d’appliquer à tous les supports numériques les restrictions de publicité prévues par la loi Evin ».

« Les ultrasons au secours des traitements du cerveau »

 

Le Parisien

 

Claudine Proust relate dans Le Parisien « une première pleine de promesses, made in France, dont les résultats sont publiés […] dans Science Translational Medicine ».
La journaliste évoque en effet «
 une méthode novatrice testée par des équipes de l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris depuis l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) à la Pitié-Salpêtrière, menées par le Pr Alexandre Carpentier : des ultrasons peuvent venir au secours des médecins pour mieux traiter les tumeurs (primitives) au cerveau ».
Claudine Proust explique qu’« 
en rendant momentanément la barrière encéphalique perméable, ils permettent en effet de mieux diffuser les médicaments, ce qui ouvre également la voie à un espoir pour d’autres maladies, Alzheimer en tête ».
La journaliste rappelle que «
 le traitement des tumeurs cérébrales malignes repose aujourd’hui d’abord sur une opération délicate pour les extraire. Une chirurgie forcément suivie de séances de chimiothérapie et de radiothérapie, parfois menées en même temps. […] Le problème, c’est que le cerveau est… trop bien conçu. La nature l’a mis bien à l’abri derrière une barrière hémato-encéphalique ».
Alexandre Carpentier, neurochirurgien, souligne ainsi que « 
99% des médicaments qui existent ne passent pas. Ou au mieux à un pourcentage très faible. […] Pour atteindre la toxicité suffisante contre les cellules tumorales, il faudrait augmenter la dose de chimio de 300%, ce qui serait absolument impossible à supporter pour le patient ».
Claudine Proust note donc qu’il s’agit de 
« percer momentanément une barrière étanche pour que le traitement atteigne son but. […] A condition de pouvoir le faire pour un laps de temps seulement, sauf à mettre le cerveau en danger. Cela avait déjà été rendu possible chez des souris ».
« Les résultats de l’essai clinique mené sur 20 patients en récidive de tumeur maligne […] montrent pour la première fois que c’est aussi possible – et sans danger – chez l’homme. Et ce grâce au dispositif ultrasonore SonoCloud® développé par la start-Up CarThéra, hébergée à l’ICM »,
indique la journaliste.
Claudine Proust explique qu’«
 une sonde est implantée dans l’épaisseur du crâne et activée pour délivrer des ultrasons. Deux minutes suffisent à perméabiliser la barrière hémato-encéphalique pendant 6 heures, le temps de dispenser sa chimiothérapie classique par intraveineuse au patient ».
Elle ajoute :
 « «L’homme ne sent rien de ces 2 minutes d’ultrasons», dont les chercheurs ont vérifié pendant, avec eux, puis après, par IRM, que cela n’atteignait aucune fonction cérébrale importante. La diffusion des molécules de chimio se révélait en revanche 5 fois plus importante que d’habitude. L’étude doit se poursuivre pour juger de l’amélioration de la survie des malades ».
La journaliste relève enfin que
 « les chercheurs voient déjà des applications bien plus vastes. Notamment dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, sans traitement efficace à ce jour et où les anticorps n’arrivent pas à franchir la barrière du cerveau. Les chercheurs de la Pitié-Salpêtrière doivent donc prochainement demander l’autorisation des autorités sanitaires pour mener un essai similaire sur cette maladie neurodégénérative ».

« Une étude critique sur les soins palliatifs à l’hôpital »

 

La Croix

 

La Croix constate que « seules 20% des personnes dont l’état le requiert bénéficient de soins palliatifs. C’est peu, plus de 15 ans après le vote de la loi de 1999 censée en garantir l’accès. Et encore, ce chiffre serait surestimé ».
« C’est la conclusion d’une étude qui doit être présentée [aujourd’hui] devant 2.500 personnes réunies à Dijon, à l’occasion du congrès de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) »,
 indique le journal.
Le quotidien précise que «
 cette enquête, réalisée par Édouard Ferrand, responsable de l’équipe mobile de soins palliatifs de l’hôpital Foch, à Suresnes, concerne les lits identifiés de soins palliatifs. Un dispositif créé en 2002 pour diffuser la culture palliative dans tous les services confrontés à la fin de vie. La France en compte plus de 5 000. Problème, selon Édouard Ferrand : le cahier des charges de ces lits, fixé par une circulaire de 2008, serait rarement respecté par les hôpitaux ».
La Croix explique que «
 le médecin a sollicité plus de 180 équipes mobiles intervenant dans 320 services disposant de tels lits. Première lacune : la moitié seulement dispose d’un référent chargé d’assurer la bonne marche de ces lits identifiés. Autre faille : dans 73% des cas, les équipes mobiles considèrent que les personnels sont insuffisamment formés aux soins palliatifs, voire pas du tout ».
« Dernier point noir, les réunions multidisciplinaires sont loin d’être systématiques alors que, rappelle l’auteur, « la collégialité est cruciale lorsqu’il s’agit de patients vulnérables ». Dans 44% des services, il n’y aurait jamais, ou alors très rarement, de réunions de ce type »,
 continue le journal.
La Croix conclut qu’« 
Édouard Ferrand devrait demander une vraie « stratégie d’évaluation » du dispositif, qui ouvre à d’importants crédits pour les établissements concernés ».

17 06 2016

 

« L’art-thérapie a le vent en poupe »

Le Figaro

 

C’est ce que constate Le Figaro, qui observe : « Épousant de nouvelles formes, aidant de nouveaux publics, cette discipline longtemps marginale se diffuse avec force ».
Le journal explique ainsi que « 
faire un collage pour libérer sa colère, improviser au théâtre à partir d’un souvenir familial, dessiner ce que serait son horizon sans dépression… Il semble bien loin le temps où des artistes du macramé ou de «l’expression libre sur toile» venaient animer des ateliers dans les services de psychiatrie lourde ».
« Désormais, la médiation artistique s’immisce partout : auprès des personnes atteintes de troubles autistiques, des délinquants, des endeuillés… mais aussi auprès de chacun d’entre nous. L’arrivée massive de «journaux créatifs» et autres «carnets d’expression artistique» chez nos libraires en atteste ; le succès des ateliers «collages» ou «aquarelle» aussi. La créativité, ressource potentielle en chacun de nous et qui ne demanderait qu’à être réveillée, apparaît comme le dernier sésame anticrise 
», observe le quotidien.
Le Figaro relève que « 
pour l’art-thérapeute Laurence Bosi, fondatrice des Médecins de l’imaginaire en cancérologie et du Laura Lab – agitateur de créativité -, c’est là le premier effet tangible d’une plongée dans une expression artistique : offrir une bulle à celui qui peut alors sortir de son mal-être ».
Laurence Bosi déclare : «
 Nous l’observons bien auprès des malades, notamment les enfants confrontés aux traitements lourds ou à l’hospitalisation : dessiner ou visualiser leur permet d’échapper un instant à leur réalité présente. Créer, c’est d’abord être dans un état différent ».
Le quotidien ajoute que « 
lorsque la personne a trouvé son «truc», cette activité qui la recentre en lui faisant éprouver du plaisir, elle peut même expérimenter le «flow» – ou flux. Théorisé en psychologie positive, cet état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction se caractérise par une absorption totale dans l’occupation ».
Le journal observe ainsi que « 
l’art-thérapie, parce qu’elle confirme et permet d’appliquer les découvertes récentes en neurosciences, psychologie positive ou mindfulness, retrouve, en tant que soin de support ou accompagnement au changement, de belles couleurs ».
Le Figaro souligne que « 
cette production artistique explorée en séance ne se limite pas à quelques objets qui finiront sur une étagère. […] Ce qui se vit en séance d’art-thérapie, ce cheminement qui entraîne la personne, dans un cadre précis, à expérimenter sa liberté créatrice a des répercussions tangibles dans sa vie ».
Laurence Bosi indique ainsi qu’« 
à travers ce parcours artistique, on réalise que chaque jour est un peu comme une nouvelle page blanche. On peut toujours repartir de zéro, créer à partir du vide et, si on s’est trompé à un moment, faire quelque chose de ses erreurs ! L’art-thérapie est en ce sens une école de la plasticité et de l’adaptation. Elle enseigne, bien mieux que les mots seuls, que la vie est malléable ».
Le quotidien évoque enfin un « 
autre apport majeur : la possibilité de pratiquer en groupe et ainsi rencontrer des pairs, mais toujours singuliers, à un niveau différent du lien social ou affectif habituel ».

 

 

« Les amis, c’est bon pour la santé »

Le Point

 

Le Point relaie la « conclusion d’une étude, que publie la revue Scientific Reports, conduite par Katerina Johnson et Robin Dunbar, deux psychologues de l’université d’Oxford », selon laquelle « les amis, c’est bon pour la santé ».
Le magazine indique en effet que «
 la sociabilité atténue la douleur physique, elle amoindrit le taux d’hormones du stress dans le sang et, par conséquent, retarde la calcification des artères. Elle réduit également les risques d’attraper un rhume ou une infection urinaire ».
Le Point explique que «
 pour vérifier que la présence à ses côtés d’un cercle d’amis chers augmente la production d’endorphines dans le corps – des hormones aux effets euphorisants et antalgiques –, les universitaires ont prié cent étudiants, disposant de la même condition physique, de se tenir le dos au mur en pliant les genoux à 90 degrés ».
« Une position qui, au bout d’un temps certain, fait très mal, quand bien même aurait-on obtenu la médaille d’or au Championnat d’Europe de culturisme. Ceux qui sont parvenus à tenir le plus longtemps dans cette position sont ceux qui disposent du plus large cercle d’amis »,
 observe le magazine.
Le Point ajoute que « 
les solitaires, les isolés, les ermites ont ressenti plus tôt et plus vivement leurs muscles douloureux. Les expérimentateurs concluent qu’avoir des contacts amicaux solides et réguliers augmente le taux d’endorphines, dont l’effet antidouleur serait comparable à celui des opiacés ».
Il précise enfin que «
 selon l’équipe d’Oxford, est comptabilisé comme ami proche une personne avec laquelle on entre en contact et échange physiquement au moins une fois par mois », et note que cette étude « invite à réfléchir aux conséquences des liens virtuels, ces amis avec lesquels on se contente de communiquer via les réseaux sociaux ».

 

 

20 06 2016

« Anorexie : le plaisir de maigrir »

Le Parisien

 

Le Parisien s’interroge : « Et si on s’était trompé depuis des années sur l’anorexie mentale ? Le plaisir de perdre du poids et non la crainte de grossir serait à l’origine de cette maladie qui touche 0,5% de la population, notamment les jeunes filles. C’est la conclusion de l’étude menée par le centre hospitalier Sainte-Anne, en collaboration avec l’Inserm et l’université Paris-Descartes, dont les résultats ont été publiés dans Translational Psychiatry ».
Philip Gorwood, qui a mené ce travail, indique que «
 les femmes atteintes d’anorexie mentale ressentent qu’elles doivent perdre du poids pour aller mieux. Elles sont dans une sorte de quête désespérée : maigrir un peu plus pour moins souffrir. Et leur cerveau leur indique que la réponse au mal-être, c’est la restriction alimentaire ».
Le quotidien relève donc que 
« l’anorexie relèverait d’un processus addictif », et explique que « le chef de service de la clinique des maladies mentales et de l’encéphale à l’hôpital Sainte-Anne à Paris et son équipe ont fait passer un test à 71 patientes atteintes d’anorexie mentale et à 20 femmes non malades. Des électrodes ont été placées sur leur peau pour mesurer leur taux de sudation. Celui-ci augmente lorsque le sujet ressent une émotion ».
« Une fois ce dispositif mis en place, les chercheurs ont montré aux jeunes femmes des images de personnes en surpoids et des photos de femmes en sous-poids. A la vue de ces corps maigres, une sensation de plaisir a été détectée chez les sujets malades »
, continue Le Parisien.
Philip Gorwood remarque qu’«
 il s’agit de l’effet récompense de la maigreur ». « Et la génétique, qui explique l’anorexie à 70%, n’est pas étrangère à ce phénomène », observe le quotidien.
Le Parisien précise que « 
les médecins ont ainsi mis en lumière l’importance du gène BDNF dans le processus addictif. Mais ce gène reste un acteur parmi d’autres. Ces découvertes ouvrent en tout cas de nouvelles perspectives en matière de traitement, aucune solution thérapeutique n’existant pour le moment ».
Le journal souligne enfin que « 
pour Philip Gorwood, la gymnastique cognitive est l’une des pistes à explorer. Il s’agirait de faire travailler le cerveau avec des jeux informatiques et, plus précisément, de stimuler certaines fonctions déficientes du circuit de la récompense pour qu’il gagne en souplesse ».

« Des molécules antialcool »

 

Le Journal du Dimanche

 

Le Journal du Dimanche se penche sur « un tabou français. Un sévère rapport de la Cour des comptes, publié lundi [dernier], pointe les faiblesses de la politique contre l’alcool. Au cœur de ce réquisitoire : la faillite de la lutte contre l’alcool au volant et celle de la prévention mais aussi le faible dynamisme de la recherche, sous-financée ».
Le journal indique que
 « malgré ces obstacles, ils sont quelques dizaines à explorer cette thématique. Parmi eux, des spécialistes de la biologie du cerveau tentent d’élucider les mécanismes à l’origine de la dépendance ».
Le Pr Mickaël Naassila, physiologiste à l’université d’Amiens, 
« à la tête du seul laboratoire français consacré à l’alcool », précise que « l’idée, c’est d’éclairer ce qui explique la prise compulsive d’alcool et pourquoi certains basculent vers un comportement addictif ».
Le Journal du Dimanche explique ainsi que 
« comme toute drogue, cette substance donne du plaisir, c’est-à-dire active le circuit cérébral de la récompense. Plus précisément, elle libère de la dopamine, un messager chimique sur lequel portent de nombreuses recherches. […] Très vite, le cerveau s’adapte afin de pouvoir fonctionner malgré la présence d’un produit qui désorganise son architecture. La dopamine est également impliquée dans ce phénomène de sensibilisation ».
Le journal évoque une «
 double perversité : l’alcool est plus complexe à modéliser que les autres drogues. Alors que la plupart ont des effets spécifiques sur certains récepteurs, l’éthanol, de petite taille et qui se dissout dans l’eau et les graisses, s’insinue partout ».
Le Pr Naassila souligne ainsi que «
 l’alcool perturbe beaucoup le système de neurotransmission ».
Le Journal du Dimanche explique que «
 le laboratoire d’Amiens planche sur plusieurs pistes à partir d’expériences menées sur des rats. À la clé, espèrent les chercheurs, des médicaments efficaces. L’une des plus avancées porte sur l’adénosine ».
Le Pr Naassila indique que «
 ce récepteur est une protéine très exprimée dans le circuit de la récompense qui incite et motive une personne à faire une action. En agissant sur lui, il est possible de réduire l’envie de boire d’un rongeur ».
Le journal observe qu’« 
une autre recherche cible, elle, les récepteurs de l’histamine susceptibles de moduler la transmission de la fameuse dopamine. «C’est assez efficace chez le rat à de très faibles doses : la consommation d’alcool diminue pendant le sevrage, ainsi que la motivation à consommer et le risque de rechute.» Reste à tester la molécule chez des patients alcoolodépendants. Un essai clinique est en préparation ».
Bertrand Nalpas, alcoologue et chercheur à l’Inserm, précise de son côté que « 
l’industrie pharmaceutique travaille sur de nombreux essais mais beaucoup sont au final décevants ».
Le Journal du Dimanche note par ailleurs que «
 le neurobiologiste Jean-Pol Tassin a travaillé sur le circuit de la récompense et la dopamine avant de conclure que ces travaux le conduisaient dans une impasse. Aujourd’hui, il propose une révolution conceptuelle discutée par les partisans du tout dopamine ».
Le chercheur explique que 
« l’idée est d’intervenir sur les conséquences de la prise d’alcool, sur le dérèglement neuronal que ça entraîne, sur le mécanisme de l’addiction ». « Pour lui, l’origine de l’addiction serait plutôt la dérégulation, en amont de la libération de la dopamine, de deux systèmes couplés entre eux, deux neurotransmetteurs chargés de percevoir l’environnement (noradrénaline) et de contrôler les impulsions (sérotonine) », continue le journal.
Jean-Pol Tassin observe ainsi que «
 lorsque l’on prend de façon répétée des drogues, leur lien disparaît, l’individu perd le contrôle de ses émotions ».
Le Journal du Dimanche poursuit : « 
Jean-Pol Tassin et ses collègues ont cherché des produits capables de bloquer à la fois les deux messagers chimiques. Leurs conclusions prometteuses ont été publiées en mars dans la revue Plos One ». Le chercheur déclare que « c’est spectaculaire : chez la souris, notre mélange de deux composés fait disparaître en une dizaine de jours la dépendance à l’alcool ».
Le journal précise que «
 ce médicament, qui va être testé chez l’homme, pourrait marcher pour d’autres drogues (tabac, cocaïne) puisqu’il ne vise pas des cibles spécifiques », puis souligne qu’« en attendant de trouver la molécule miracle, les chercheurs s’accordent sur un point : la chimie vient en complément à la prise en charge psychothérapeutique ».

 

 

21 06 2016

« L’alcool provoque-t-il la violence ? »

La Croix

 

C’est ce que se demande La Croix, qui relève sous sa rubrique « sciences & éthique » que « les affrontements entre hooligans à Marseille [le 13 juin dernier avant un match de football de l’Euro] posent le problème du lien entre la violence et une forte consommation d’alcool. Un lien avéré mais qui dépend du contexte social et culturel ».
Pierre Bienvault observe que «
 certains commentateurs ont repris l’expression «d’alcooliganisme» forgée en Grande-Bretagne ». Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale à l’université Grenoble-Alpes, remarque toutefois : « On sait que la recherche d’excitation collective est accentuée par l’alcool, alors utilisé comme un moyen de faciliter la violence. Ce terme d’alcooliganisme, plus journalistique que scientifique, pourrait laisser entendre que l’alcool serait nécessaire aux hooligans ».
« En réalité, sa consommation peut être un aspect très secondaire au regard de la recherche d’adrénaline par la violence en meute. Cela ne signifie pas que la régulation préventive de l’accès à l’alcool soit inutile pour certains hooligans. Mais cela est évidemment très insuffisant »,
souligne le chercheur.
Pierre Bienvault explique que « 
selon Laurent Bègue, le lien entre alcool et violence est d’abord lié à certains effets pharmacologiques sur le cerveau ». Le spécialiste indique ainsi que « l’alcool perturbe notamment la capacité à inhiber les impulsions, tout en focalisant l’attention du buveur sur les incitations les plus fortes d’une situation, au détriment d’éléments correctifs ou de la prise en compte du long terme : c’est la “myopie alcoolique”. Résultat, nous sommes plus euphoriques après avoir bu si notre entourage l’est. Mais nous sommes aussi plus agressifs si d’autres sont hostiles avec nous ».
Le journaliste ajoute que « 
selon lui, de nombreuses études montrent que l’alcool est la substance la plus fortement liée aux violences dans la société. «Dans un tiers à deux tiers des cas d’homicides, selon les études et les pays, la victime, l’auteur ou les deux sont alcoolisés.» L’alcool joue aussi un rôle crucial dans les violences conjugales ».
Laurent Bègue indique que selon une étude menée auprès de femmes confrontées à ces violences, « 
la probabilité d’une agression physique augmentait de 8 fois les jours où l’homme buvait de l’alcool. La probabilité d’agressions graves était multipliée par 11 les jours de consommation. Et plus de 60% des épisodes agressifs se produisaient dans les deux heures qui suivaient la prise d’alcool ».
Pierre Bienvault précise cependant que 
« boire beaucoup ne rend pas automatiquement violent ». Laurent Bègue note ainsi qu’« une étude anthropologique a été menée sur plusieurs dizaines de sociétés traditionnelles différentes. Son auteur a conclu qu’à travers tous les contextes culturels étudiés, l’ébriété masculine était une constante. Mais que, dans seulement la moitié des cultures, des bagarres s’ensuivaient ».

22 06 2016

 

« Alerte sur les dangers du travail de nuit pour la santé »

Le Monde

 

C’est ce qu’indique Pierre Le Hir dans Le Monde. Le journaliste observe que « le projet de loi «visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs» en discussion au Parlement, auquel ses détracteurs reprochent de saper les règles encadrant l’emploi des salariés, donne une actualité particulière au rapport d’expertise publié, mercredi 22 juin, par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ».
Il indique qu’« 
à la demande de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), celle-ci a conduit «une évaluation des risques sanitaires pour les professionnels exposés à des horaires de travail atypiques, notamment de nuit» ».
« Ses conclusions dressent un tableau clinique alarmant : les risques de troubles du sommeil et de troubles métaboliques sont «avérés» et il existe des risques «probables» de cancer, d’obésité, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de troubles psychiques », 
relève Pierre Le Hir.
Le journaliste rappelle que
 « les dangers des horaires décalés ont déjà été relevés par plusieurs études », cependant Gérard Lasfargues, directeur général adjoint scientifique à l’Anses, précise que « c’est la première fois qu’une agence de sécurité sanitaire se penche sur l’ensemble des risques sanitaires, à court et à long terme, liés au travail de nuit ».
Pierre Le Hir explique ainsi qu’« 
une vingtaine d’experts de plusieurs disciplines (médecine, épidémiologie, sciences humaines et sociales) ont passé en revue, pendant 4 ans, l’ensemble des données scientifiques récentes, en coopération avec des spécialistes européens et américains ».
Il note que «
 ce rapport prend d’autant plus de poids que le travail nocturne […] s’est considérablement développé au cours des dernières décennies. En 2012, la population française concernée, de façon régulière ou occasionnelle, s’élevait à 3,5 millions de personnes, soit 15,4% des salariés, selon le ministère du Travail ».
Pierre Le Hir retient que le travail de nuit a «
 des impacts sanitaires en cascade, en raison de perturbations des rythmes biologiques ». Les experts écrivent ainsi que « sur le plan physiologique, il se produit une désynchronisation entre les rythmes circadiens […] calés sur un horaire de jour et le nouveau cycle imposé par le travail de nuit. Cette désynchronisation est favorisée par des conditions environnementales peu propices au sommeil : lumière du jour pendant le repos, température plus élevée qu’habituellement la nuit, niveau de bruit plus élevé dans la journée… ».
« 
Il en résulte des effets négatifs avérés sur la durée et la qualité du sommeil des employés, ainsi que sur leur somnolence. Mais aussi sur le syndrome métabolique (caractérisé par l’association de plusieurs symptômes comme le surpoids, l’hypertension artérielle ou les troubles lipidiques) », continue le journaliste.
Il ajoute que « 
d’autres effets sont considérés comme probables. C’est le cas pour le cancer, en particulier du sein chez la femme, l’obésité, le diabète de type 2, les maladies coronariennes (ischémie coronaire et infarctus du myocarde), les performances cognitives et la santé psychique. Enfin, certains effets sont classés comme seulement possibles : hypertension artérielle, accidents vasculaires cérébraux ischémiques, dyslipidémies ».
Gérard Lasfargues souligne que 
« les grandes fonctions biologiques, métabolique, cellulaire ou immunitaire, sont régies par une horloge interne dans le cerveau humain, qui est calée sur un cycle de 24 heures. La perturbation de ce rythme biologique par le travail de nuit peut altérer ces fonctions et, par exemple, affecter la division cellulaire, ce qui peut entraîner un processus de cancérogenèse ».
Pierre Le Hir indique enfin que l’Anses «
 préconise […] de limiter le recours [au travail de nuit] «aux seules situations nécessitant d’assurer les services d’utilité sociale ou la continuité de l’activité économique». Ce que prévoit […] le code du travail actuel. Elle prône […] «l’optimisation des modes d’organisation du travail de nuit, afin d’en minimiser les impacts sur la vie professionnelle et personnelle des salariés» ».
Le journaliste note qu’« 
elle recommande de réaliser «un état des lieux des pratiques de terrain visant à protéger la santé des travailleurs de nuit (durée maximale de travail quotidienne, temps de pause, repos quotidien minimal, repos compensateur…)», afin de promouvoir les meilleures pratiques ».
« L’agence conseille en outre «d’évaluer les coûts sociaux associés au travail de nuit (arrêts de travail, maladie professionnelle, absentéisme…) au regard des bénéfices potentiels». Enfin, elle pose la question de l’inscription au tableau des maladies professionnelles de pathologies imputables au labeur nocturne 
», relève Pierre Le Hir.

28 06 2016

 

« Le jeu d’échecs, outil thérapeutique ? »

Le Figaro

 

C’est ce que se demande Le Figaro, qui note que « de nombreuses pistes ont été ouvertes lors des premières rencontres «Health & Chess» à Paris ».
Le Dr Alexandre Alcaïs, chercheur en génétique humaine (université Paris Descartes), a ainsi remarqué que 
« ce qui est formidable avec les échecs, c’est que pendant que vous jouez vous oubliez la maladie. […] Cela vous oblige à vous projeter dans l’avenir de façon concrète, en vous fixant des objectifs et en mettant en œuvre des stratégies pour les atteindre. C’est utile quand on lutte contre la maladie ».
Le Pr Francis Brunelle, ancien patron du service de radiologie de l’hôpital Necker (Paris), a quant à lui souligné que 
« quand un joueur joue, le réseau cérébral est focalisé sur une tâche précise ».
Le Figaro ajoute que 
« d’autres processus cérébraux sont activés : perception visuo-spatiale, mémoire de travail, prise de décision. Bref, un exercice mental particulièrement exigeant, quel que soit le niveau auquel on joue ».
Le Pr Brunelle a souligné que 
« c’est justement l’activation des réseaux cognitifs qui permet leur survie. Les échecs pourraient probablement devenir un outil de rééducation après un accident vasculaire cérébral au même titre que la musicothérapie ».
Le journal évoque une «
 même perspective d’une action bénéfique pour retarder, sinon éviter, le déclin cognitif lié à l’âge ». Stéphane Escafre, président de la Fédération française des échecs, a ainsi remarqué : « Je ne connais pas de grands maîtres qui ont eu la maladie d’Alzheimer ! ».
« Toutefois, les études scientifiques manquent encore pour confirmer cette intuition. Étonnant pour un jeu dont les bases sont vieilles de plusieurs milliers d’années ! Comme si les deux univers – échecs et santé – ne se côtoyaient que le temps d’examiner le cerveau des grands maîtres à grand renfort d’IRM fonctionnelles ou autres Pet-scan 
», relève le quotidien.

29 06 16

 

« Etudiants en médecine et jeunes médecins en état de ‘souffrance avérée’ »

Le Monde

 

Le Monde fait savoir que « l’Ordre des médecins a sondé 8.000 étudiants en 2e et 3e cycles ou jeunes praticiens. Près d’un tiers d’entre eux estiment leur état de santé «moyen ou mauvais» ». L’Ordre souligne ainsi que « la souffrance des étudiants [en médecine] et des jeunes médecins est avérée ».
Le journal détaille « 
ce constat alarmant » : « Santé dégradée, surmenage, automédication, usage d’anxiolytiques, idées suicidaires… Le diagnostic qu’ils posent sur eux-mêmes est celui d’un état de santé «moyen ou mauvais» pour 24,2% des répondants, qui dépassent même 30% pour les étudiants de 2e cycle (externes) ».
Le quotidien explique que «
 la quasi-totalité (95%) dit avoir été soumise à des situations stressantes au cours des 3 mois précédant les entretiens. La plupart évoquent des horaires insensés : 64% travaillent plus de 48 heures par semaine. 16% sont mobilisés entre 60 et 70 heures et 8% déclarent même travailler plus de 70 heures hebdomadaires, souvent jusqu’à l’épuisement ».
Le Monde ajoute que «
 l’extrême fatigue émotionnelle est l’un des trois symptômes du burn-out qui a touché 67% des sondés. Ce facteur, ajouté à une «perte du sentiment d’accomplissement personnel», est évoqué par 49% des sondés. Une dépersonnalisation des relations avec le patient est évoquée par un quart des soignants interrogés ».
Le journal indique que 
« le conseil de l’Ordre reconnaît une situation «préoccupante» et la nécessité pour l’institution de «s’emparer» d’un problème «sociétal» touchant «les jeunes générations en cours de formation» ».
« Il y a urgence. En effet, l’étude révèle un autre chiffre alarmant : 14% des sondés reconnaissent «avoir eu des idées suicidaires» », 
souligne Le Monde.
Le quotidien relève en outre que «
 l’automédication est quasi généralisée parmi les jeunes médecins et les étudiants en médecine : si 80% des sondés prennent des antalgiques légers, ils sont près d’un tiers à s’autoadministrer des produits à base de morphine, 20% s’autorisent des antidépresseurs et 26,5% des somnifères ».
« Ils consomment donc beaucoup de médicaments, mais hors de tout contrôle extérieur : 78% des étudiants sondés n’ont en effet pas consulté de médecin généraliste au cours des 12 derniers mois »,
 constate le journal.
Le conseil de l’Ordre estime qu’« 
on devra inéluctablement s’interroger sur les raisons de cet état de santé préoccupant ».
Le Monde s’interroge : 
« Comment cette filière d’excellence qu’est la médecine en est-elle arrivée là ? Les anciens avancent des pistes : la dégradation des conditions d’études ? Une «moindre résilience» des nouvelles générations de médecins – dont la majorité sont aujourd’hui des femmes –, comparée à celle de leurs aînés ? ».
Baptiste Boukebous, président de l’Intersyndicat national des internes, note que « 
depuis 10 ans, les jeunes médecins connaissent la surspécialisation de leurs compétences et même une industrialisation de la médecine pour une recherche d’une plus grande efficacité. Parallèlement nous devons nous battre pour être payés à la hauteur de nos compétences, obtenir des horaires de travail humains et maintenir des conditions de formations de qualité ».
Le journal évoque « 
son diagnostic d’une nécessité de renforcer la notion de compagnonnage, colonne vertébrale de la formation médicale en France. Le lien qui unit un externe à un interne, et un interne à un chef de clinique, doit dépasser celui du contrôle professionnel pour devenir également «un accompagnement psychosocial, avec des rendez-vous réguliers. Des moments où apprenti et aînés font ensemble un point global sur les compétences universitaires mais aussi sur le projet humain et professionnel» »

 

 

 


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