02 09 16

« Les jeunes actifs férus de petites pilules pour supporter le stress »

Le Monde

C’est ce que constate Catherine Quignon dans Le Monde, relevant : « Obligation de la performance, stress chronique, sentiment de ne plus pouvoir faire face… La pression au travail conduit une part non négligeable des jeunes actifs à recourir à des psychotropes, somnifères et tranquillisants ».
Jean-Claude Delgènes, directeur général du cabinet Technologia, spécialisé dans l’évaluation et la prévention des risques professionnels, précise que «
 20% à 25% de jeunes diplômés en prennent pour réussir leurs examens ou faire face à l’anxiété au travail ».
Catherine Quignon rappelle notamment qu’« 
alors que la France affiche l’un des plus hauts niveaux de productivité horaire au monde, selon les statistiques de l’OCDE, sa population est l’une des plus stressées des pays développés. La part de la population totale ayant pris un psychotrope sur un an est 2 fois supérieure à la moyenne des pays européens frontaliers, selon un rapport sur « Le bon usage des psychotropes » de l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé publié en 2006 ».
Concernant «
 la difficulté de la jeune génération à s’insérer sur le marché du travail », Jean-Claude Delgènes remarque : « Pour conserver son premier emploi, il y a l’obligation d’être performant. Dans une de nos études sur l’impact du travail dans la vie privée, 30% des jeunes interrogés considéraient qu’ils devaient se montrer disponibles 100% de leur temps pour leur employeur ! ».
Catherine Quignon précise que « 
pour se donner un coup de fouet, les jeunes actifs se tournent vers les psychostimulants. En premier lieu, des compléments alimentaires ou des boissons énergisantes à base de caféine. Mais quelques-uns utilisent aussi les médicaments détournés de leur usage, comme la Ritaline et le Modafinil, [des] produits réputés booster les capacités intellectuelles ».
La journaliste souligne ainsi que «
 la consommation de ces médicaments, surnommés « smart drugs », se banalise dans le monde anglo-saxon. Si en France, leur usage détourné reste très minoritaire, pas moins d’un tiers des jeunes étudiants en médecine y ont déjà eu recours, selon une étude menée en 2015 par un groupe de médecins ».
Catherine Quignon relève par ailleurs que «
 selon l’OFDT, la moitié des psychotropes consommés par des jeunes de 17 ans n’ont pas été prescrits par un médecin ! Le premier fournisseur reste « la pharmacie familiale », souligne le Dr William Lowenstein, président de l’association SOS Addictions. Dans 27% des cas, c’est même l’un des parents qui propose le psychotrope à son enfant ».
La journaliste rappelle enfin que « 
les effets secondaires des psychotropes restent mal évalués. Durant l’été 2015, des chercheurs d’Oxford ont créé la polémique en annonçant que le Modafinil était dépourvu d’effets secondaires à court terme chez les sujets sains. […] Les médecins s’accordent pourtant pour constater des troubles de l’attention, de l’humeur et des risques de pharmacodépendance ».

 

12 09 16

« Stop la clope ! »

Le Parisien

Le Parisien, qui inaugure aujourd’hui sa nouvelle formule ainsi qu’un nouveau cahier santé, observe qu’« ils sont nombreux en ce moment à vouloir arrêter la cigarette ». Le journal remarque ainsi que « près de 6 fumeurs sur 10 ont envie de se passer de leur paquet, selon le baromètre santé Inpes. Et beaucoup choisissent septembre pour passer à l’acte ». 
Le quotidien livre « 
les meilleures méthodes », à commencer par « les plus courantes » : « Patchs, comprimés, gommes à mâcher, inhalateurs, sprays… Les substituts nicotiniques obéissent tous au même principe ». Olivier Smadja, responsable de la plate-forme Tabac Info Service, explique qu’« ils libèrent de la nicotine de manière lente et régulière dans l’organisme, ce qui permet au fumeur de déshabituer progressivement son cerveau du tabac. Le tout en lui évitant à la fois de ressentir les symptômes du sevrage et d’absorber toutes les substances toxiques contenues dans la fumée ». 
«
 Le traitement peut durer, selon les cas, de six semaines à six mois. Avec, à la clé, des résultats souvent probants », relève Le Parisien. Le Pr Yves Martinet, pneumologue au CHU de Nancy et président du Comité national contre le tabagisme, note ainsi que « quand le dosage est bien adapté, les substituts multiplient par 2, voire 3 les chances de succès à un an ». 
En ce qui concerne les médicaments, le journal observe : «
 Délivrée uniquement sur ordonnance, la varénicline, plus connue sous le nom de Champix, est un médicament oral qui reproduit les effets de la nicotine sur les récepteurs neuronaux et ainsi apaise, voire supprime, les symptômes de manque. Selon les estimations, elle permettrait à 44% des fumeurs d’arrêter le tabac au bout de trois mois ». « Prudence toutefois. Accusé d’effets secondaires importants, notamment psychiatriques, ce traitement reste contre-indiqué chez les mineurs et les femmes enceintes », précise l’article.
Le Parisien évoque enfin la méthode «
 la plus douce », relevant que « la mésothérapie peut s’avérer une bonne option ». Le Dr André Walter, directeur d’enseignement de mésothérapie à la faculté de médecine de Clermont-Ferrand, explique qu’« on commence par un entretien d’environ 25 minutes au cours duquel on interroge le patient sur son parcours de fumeur et ses motivations à arrêter la cigarette ».
« Puis on lui pose des petites aiguilles au niveau des six points d’acupuncture de désintoxication situés autour des oreilles et du nez et on y injecte une microdose de procaïne, un anesthésiant local, et de vitamine B1. Ce mélange a l’avantage de provoquer le dégoût de la cigarette sans créer l’envie de grignoter 
», indique le praticien. Le journal observe qu’« en principe, une seule séance suffit ».


« Suicides en entreprise : la France en retard en matière de prévention »

Les Echos

Les Echos relate un « triste record. Une étude de l’Ifop pour la fondation Jean-Jaurès, sous l’égide du psychiatre et professeur de médecine Michel Debout, confirme que la France s’accroche à son rang de champion d’Europe des… suicides ». 
Le journal observe ainsi : «
 Que ce soit en mesurant le pourcentage de la population qui y a déjà pensé vaguement (19%) ou sérieusement (15%), ceux qui ont fait une tentative ayant provoqué une hospitalisation (5%) ou qui ont un proche passé à l’acte (30%), l’Hexagone dépasse à chaque fois l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne ». Le quotidien ajoute que « malgré le manque de chiffres fiables à l’échelle nationale, Jean-Claude Delgenes, fondateur et directeur du cabinet spécialisé Technologia, chiffre entre 10.000 et 11.000 le nombre de cas chaque année ».
Les Echos indique que concernant les entreprises, 
« là encore, les statistiques manquent. Le chiffre de 500 par an circule mais est sans doute sous-estimé. Et chacun s’accorde pour considérer que la situation ne s’arrange pas, faute de prévention ». Le quotidien remarque que « le sujet, très complexe, renvoie à des causes plurielles. Mais avec la montée de la précarité ou du stress, le brouillage entre vie professionnelle et personnelle à l’heure du numérique triomphant, sans oublier les situations de harcèlement, le lieu de travail favorise les contextes porteurs ou les éléments déclencheurs ».
Les Echos souligne en outre que 
« les salariés ne sont pas les seules victimes. Boulangers, pharmaciens, agriculteurs… les travailleurs indépendants de tous ordres et les petits patrons ne sont pas épargnés par le phénomène, en raison des semaines de travail sans fin, des droits sociaux réduits et des risques de perte de leur patrimoine ».


13 09 16

« Le stress prénatal affecte l’espérance de vie »

Le Figaro

Le Figaro observe que « le placenta n’arrête pas le stress. Et lorsqu’une future mère vit un événement difficile durant sa grossesse, le bébé qu’elle porte semble en subir les conséquences, parfois jusqu’à en perdre des mois de vie », selon une étude présentée hier au congrès annuel de la Société européenne d’endocrinologie pédiatrique, à Paris.
Soline Roy indique ainsi que «
 sous la direction du pédiatre et professeur d’endocrinologie Pierre Bougnères et avec l’épidémiologiste Alain-Jacques Valleron, Nicolas Todd, épidémiologiste à l’Inserm, a scruté pour sa thèse des dizaines de registres de naissance parisiens et bordelais. Il a pu identifier les enfants nés entre août 1914 et décembre 1916 ayant reçu la qualité de «pupille de la nation», leur père étant décédé, gravement blessé ou tombé malade au service de la France ».
Nicolas Todd précise : 
« Nous en avons recensé 5671, et avons associé à chacun l’enfant non pupille de la nation le plus proche sur le registre, donc né au même endroit et au même moment, du même sexe, et dont la mère avait le même âge que celle du pupille ».
La journaliste relève qu’« 
en croisant ces données avec une base recensant 1,4 million de militaires français décédés entre 1914 et 1919, les chercheurs ont pu distinguer ceux dont le père avait été rendu invalide par la guerre de ceux dont le père était mort, et pour ces derniers savoir si le décès avait eu lieu avant ou après la naissance. Objectif : découvrir si l’espérance de vie à l’âge adulte était réduite en cas de stress psychologique subi par la mère durant la grossesse ».
Soline Roy constate que «
 les enfants déclarés pupilles de la nation ont vécu en moyenne, après contrôle pour le milieu social d’origine, 1,1 année de moins que leurs alter ego non pupilles ; l’écart était maximal pour les enfants ayant perdu leur père avant de naître, leur durée de vie étant réduite de 2,2 ans par rapport aux non-pupilles associés ».
Nicolas Todd souligne que selon ces résultats, 
« le stress psychologique vécu par la mère et transmis à l’enfant a un effet suffisamment fort pour agir sur la mortalité. Un ou deux ans de différence, cela semble très court. Mais en réalité c’est important, car il en faut beaucoup pour faire bouger l’espérance de vie d’une population ».
Soline Roy observe que 
« la littérature médicale montre bien que le stress vécu par la mère durant la grossesse affecte le développement chez le fœtus, en particulier son système de réponse au stress. […] Des études ont montré que les personnes exposées in utero à une situation traumatique (en Israël lors de la guerre des Six Jours) ou à une famine (en Chine en 1959) avaient davantage de risque de développer une schizophrénie à l’âge adulte ».
« Dans l’étude française, l’espérance de vie semblait en revanche moins affectée lorsque le père mourait après la naissance de son enfant 
», note la journaliste, relevant que « les seuls facteurs socio-économiques ne peuvent pas être l’explication principale de ces différences dans l’espérance de vie, plusieurs mécanismes permettant de compenser les pertes financières liées au décès ou à l’incapacité du père (aide de la famille ou d’institutions charitables, pensions, remariage…) ».
Nicolas Todd indique enfin que 
« la prochaine étape serait de déterminer la cause de la mort de ceux devenus orphelins avant de naître, pour renseigner les mécanismes impliqués ».

 

16 09 16

« La sieste oui, mais pas trop »

Le Parisien

Le Parisien observe que « les bienfaits de la sieste – y compris pour la performance au travail – sont régulièrement mis en avant. Pas question de s’oublier sous la couette la moitié de l’après-midi pour autant, si l’on en juge par l’étude dévoilée la semaine dernière au congrès de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD) en Allemagne ».
Le journal indique ainsi qu’
« une équipe de chercheurs japonais y a révélé qu’au-delà d’une heure le petit somme diurne pourrait augmenter le risque de déclarer un diabète de type 2 ».
« Et pas qu’un peu : ce risque supplémentaire de voir son organisme devenir incapable de réguler le taux de sucre dans le sang est évalué à 45% selon cette enquête, qui n’a toutefois pas encore passé le cap de la publication dans une revue scientifique », 
relève le quotidien.
Le Parisien souligne ainsi que ce travail 
« a été accueilli avec réserve par les experts. Si les scientifiques nippons ont compilé 21 études, portant sur 300.000 personnes au total, leur étude démontre juste une association entre sieste et diabète, mais ne prouve pas à coup sûr un lien de causalité entre les deux. Celui-ci doit être étudié ultérieurement, précisent les Japonais ».

19 09 16

« Suicide à l’hôpital Pompidou : l’IGAS pointe des ‘manquements’ »

Le Monde

François Béguin remarque dans Le Monde que « le conflit entre médecins hospitaliers qui a conduit au suicide du cardiologue Jean-Louis Mégnien, le 17 décembre 2015, à l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), n’a pas été correctement géré par les autorités médicales et administratives de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ».
Le journaliste indique en effet que «
 c’est le constat sévère que dresse l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) dans la synthèse d’un rapport publiée vendredi 16 septembre par le ministère de la Santé ». François Béguin explique que « la mission de l’IGAS liste «cinq manquements de portée inégale» dans le traitement du conflit qui avait débuté en 2012, l’année où M. Mégnien avait vu lui échapper le poste de chef de service du centre de médecine préventive cardio-vasculaire, qu’il estimait lui avoir été promis ».
« Au fil des mois, le praticien hospitalier a progressivement fait l’objet d’une «mise à l’écart médicale», relève l’IGAS. Un médecin senior de l’hôpital décrivait ainsi au Monde en janvier la «descente aux enfers» vécue par son confrère, les infirmières et secrétaires du service ayant par exemple reçu pour consigne de ne pas lui adresser la parole »
, remarque le journaliste.
Il souligne que «
 l’IGAS constate l’absence ou le retard dans le signalement et l’évaluation de cette situation à risque, l’absence d’alerte de la médecine du travail, l’absence de réunion avec l’ensemble des protagonistes ou encore la «non structuration de la gestion du conflit» au sein de l’AP-HP et l’université », ajoutant qu’« une première enquête commandée par la direction de l’AP-HP avait déjà conclu en février à l’existence de «dysfonctionnements» en «série» dans ce dossier ».
François Béguin précise qu’«
 alors qu’une information judiciaire pour «harcèlement moral» a été ouverte par le parquet, les inspecteurs de l’IGAS ne désignent aucun responsable. Ils regrettent simplement une «prise en compte insuffisante de l’implication du président de la commission médicale d’établissement locale», c’est-à-dire le représentant élu des médecins au sein de l’hôpital, protagoniste direct du conflit ».
Le journaliste observe cependant qu’«
 après la défenestration du cardiologue, des médecins de l’HEGP avaient dénoncé la «collusion» entre la directrice de l’hôpital et le chef de service de M. Mégnien face à cette situation de «maltraitance» ».
François Béguin note que «
 l’association Jean-Louis Mégnien de lutte contre la maltraitance et le harcèlement au sein de l’hôpital public, dont font partie certains de ces médecins, regrette que les inspecteurs de l’IGAS n’aient pas voulu «envisager l’hypothèse du harcèlement moral, sans doute pour protéger les personnes mises en causes des conséquences pénales de leurs actes» ». « L’association réclame la publication intégrale du rapport et souhaite demander à Marisol Touraine quelles suites, «notamment disciplinaires», elle entend donner à ce rapport », poursuit le journaliste.
François Béguin observe par ailleurs que « 
la ministre de la Santé avait annoncé vendredi qu’elle demandait à l’AP-HP de mettre en œuvre «sans délai l’intégralité» des 28 recommandations formulées par l’IGAS «pour améliorer la détection et la prévention des risques psychosociaux, y compris des personnels hospitalo-universitaires» ».

 

20 09 16

« La vie avec la maladie d’Alzheimer »

La Croix

Dans La Croix et à la veille de la Journée mondiale Alzheimer, Pierre Bienvault publie un reportage à Rennes, où « une association accueille tous les mercredis dans un café des personnes touchées par des maladies de la mémoire ou leurs proches. Un lieu « neutre », non médical, pour créer du lien social et mieux lutter contre une maladie souvent difficile à vivre au quotidien pour les familles ».
Le journaliste remarque ainsi que 
« l’ambiance est plutôt calme à la « Marmite Sénégauloise ». C’est dans ce café-restaurant du centre de Rennes que se réunit tous les mercredis après-midi l’association du Bistrot mémoire. […] Chacun peut venir et repartir quand il le veut. Il suffit de pousser la porte du café et de s’asseoir avec les autres. Même sans rien dire, juste pour écouter ».
« Aujourd’hui, un psychologue doit venir faire une conférence sur l’entrée en maison de retraite, sur le thème : « est-ce un choix ? ». Selon Marie-Hélène Le Breton [psychologue], le sujet devrait faire venir du monde », 
observe Pierre Bienvault.
Marie-Hélène Le Breton souligne que 
« c’est important d’accueillir les gens dans un lieu simple, convivial, chaleureux. Dans un endroit où ils peuvent venir juste pour le plaisir d’être ensemble ».
Le journaliste précise que 
« c’est en 2004 qu’a été créé ce Bistrot mémoire, le premier du genre en France. Depuis, l’idée a fait son chemin et on en recense une quarantaine en France, tous animés par un psychologue et des bénévoles formés ».
Il indique qu’«
 à chaque fois, le principe est le même : accueillir dans un lieu neutre, non médical, des malades mais aussi leurs proches. Les maris, les épouses, les enfants, tous ceux qui au jour le jour, accompagnent une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Ces fameux « aidants », terme désormais utilisé à longueur de colloques et de discours officiels. Ces « héros du quotidien » dont ministres et médecins ne cessent de célébrer les mérites en en faisant les premiers remparts contre la maladie ».
Pierre Bienvault observe que 
« c’est une assemblée pleine de sourires, de complicités et de paroles bienveillantes. Mais il suffit de gratter un peu pour, très vite, découvrir un océan de détresse ». Agnès déclare ainsi : « Je ne sais plus quoi faire avec mon mari. Aujourd’hui, il ne parle plus, il ne mange plus tout seul. Pour la toilette, j’ai des personnes qui viennent m’aider. Mais pour le reste, je gère tout toute seule. Et parfois, je craque. Je m’énerve, je crie, je m’en vais prendre l’air. Puis je reviens évidemment ».
Le journaliste souligne que 
« de table en table, ce sont les mêmes récits qui reviennent. Les mêmes paroles de désarroi face à cette maladie qui emporte tout sur son passage. La vie d’avant, les souvenirs communs, la complicité de tant d’années. Mais tous ces proches le disent, Alzheimer, c’est aussi tout le reste. La dépression et les idées noires de l’être aimé, d’un seul coup devenu si différent. La mauvaise humeur et les colères pour des broutilles. Cette agressivité si difficile à canaliser ».

21 09 16

« Alzheimer, le risque individuel baisse »

Le Figaro Le Parisien Libération

C’est ce qu’indique Le Figaro en cette Journée mondiale dédiée à la maladie. Le journal observe qu’« habituellement, les statistiques concernant la maladie d’Alzheimer et autres troubles neuro-dégénératifs, les démences, sont assez déprimantes puisque le nombre de malades ne cesse d’augmenter en France et dans le monde ».
Le quotidien livre les conclusions d’une étude menée par le Dr Catherine Helmer et ses collègues de l’Isped (Institut de santé publique d’épidémiologie et de développement) à l’université de Bordeaux, en collaboration avec le centre mémoire du CHU de Bordeaux, parue aujourd’hui dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.
Les chercheurs indiquent ainsi qu
’« en France une baisse de l’incidence de la démence à dix ans d’intervalle est retrouvée pour les femmes uniquement ».
Le Figaro explique qu’
« à partir d’une cohorte issue de la communauté urbaine de Bordeaux en 1999-2000 et suivie régulièrement depuis sur le plan cognitif, ils ont observé une diminution significative de l’incidence de la démence entre les années 1990 et les années 2000 ».
Les auteurs observent qu’
« il est difficile de préciser s’il s’agit d’une réelle diminution de l’incidence ou d’un décalage dans l’âge de survenue de la maladie. Cependant aux âges élevés, un gain de quelques années permet souvent de ne pas développer la maladie, les personnes décédant d’une autre cause ».
Le Dr Helmer souligne qu’
« après 65 ans, on a 3 fois plus de risque de décéder que de développer une démence ». « C’est pourquoi, en attendant un médicament curatif qui guérirait de la maladie, les médecins sont tout aussi intéressés par un traitement qui ralentirait l’évolution de la maladie. Et pourquoi pas avant même les premiers symptômes puisque l’on sait que la maladie commence, biologiquement, 15 à 20 ans avant qu’elle ne soit visible », continue Le Figaro.
Le Pr Philippe Amouyel, directeur général de la Fondation plan Alzheimer, indique qu’
« autour de 80 ans, la probabilité de décéder est de 30 à 40% par an, donc il suffirait que l’on parvienne à reculer l’âge d’apparition de la maladie d’Alzheimer de seulement 5 années pour que l’on ait 2 fois moins de malades au total (prévalence) ».
Concernant l’étude parue aujourd’hui, le Dr Helmer remarque : 
« Il semble qu’à un âge donné, le risque de démence ait tendance à baisser aujourd’hui, on peut dire qu’il y a une amélioration apparente mais on ne sait pas ce qui va se passer ensuite ».
« Parmi les facteurs qui peuvent expliquer cette tendance, il y a l’amélioration du niveau d’éducation, explique la chercheuse. Et ce sont les femmes qui en ont le plus bénéficié. Ensuite une amélioration globale de la prise en charge des facteurs de risque cardio-vasculaire : diabète, tabagisme, hypercholestérolémie, hypertension artérielle, etc. », 
continue la chercheure.
Libération publie pour sa part un reportage à Cesson (Seine-et-Marne), dans un établissement qui
« prend en charge des patients de moins de 60 ans atteints par cette maladie mal connue, et pour laquelle il n’y a aucun traitement ».
Le journal évoque ainsi un 
« foyer pour ne pas les oublier » : « Depuis un an existe désormais un endroit, bizarrement appelé «le Chemin». Un lieu planté dans un lotissement flambant neuf de Cesson : c’est un établissement de 50 places, unique en France, destiné à accueillir des personnes touchées précocement par la maladie d’Alzheimer, c’est-à-dire avant 60 ans. Le patient le plus jeune a 37 ans ».
« On pénètre dans les lieux avec précaution. Un peu partout, il y a des caméras et une lourde grille qui rend l’accès très contrôlé. A l’intérieur, les bâtiments sont couverts de couleurs vives, comme s’il fallait réveiller le regard. Puis suivent des cours ou des jardins pour déambuler », 
poursuit le quotidien. Libération précise que « ce projet a mis longtemps à prendre forme. Au départ, il ne devait accueillir que des malades précoces d’Alzheimer, mais les autorités doutaient de sa pertinence et du besoin. Finalement, «des personnes souffrant de lésions cérébrales», la plupart à la suite d’AVC ou d’accidents crâniens, sont également accueillies ». 
Le Parisien titre quant à lui : 
« Les malades d’Alzheimer ont aussi leur mot à dire ». Le journal remarque ainsi : « En cette Journée mondiale, si on donnait la parole à ceux que l’on n’écoute jamais sous prétexte que leur mémoire s’enfuit ? C’est le principe d’ateliers innovants à Paris et en région ».
Le quotidien cite notamment Jean-Luc Noël, psychologue clinicien, qui observe que 
« dans les colloques, on disserte sur la façon de gérer une crise d’agressivité. Or tous les malades n’en développent pas. En revanche, la majorité d’entre eux a pendant longtemps la capacité de s’exprimer sur ce qu’ils vivent ».
Le Parisien remarque en outre :
 « Qui mieux que le malade est à même d’éclairer les chercheurs sur son mal ? Si l’idée d’un «patient expert» a largement fait son chemin dans de nombreuses pathologies, la voix de ceux qui souffrent de troubles de la mémoire, prémices de démence ou de maladie d’Alzheimer, était jusqu’ici muette ».

 

« Une information ‘fiable’ et ‘indépendante’ sur les médicaments du psychisme »

La Croix

Pierre Bienvault fait savoir dans La Croix que « pour mieux informer les patients et les médecins, le site Psycom vient de publier des brochures réalisées avec la revue Prescrire. Le but est de limiter les mauvais usages des antidépresseurs et des neuroleptiques ».
Le journaliste note ainsi qu’«
 il est difficile de trouver des informations fiables et de qualité sur les antidépresseurs pourtant répandus », et indique que « l’objectif est ambitieux : délivrer une information «fiable» et «indépendante» sur les antidépresseurs et les neuroleptiques. L’initiative émane de Psycom, un organisme public sur la santé mentale qui, via notamment son site Internet (1), fait un excellent travail d’information et de lutte contre les stigmatisations ».
Pierre Bienvault rappelle que 
« selon une enquête de l’Ordre des médecins, 71% des Français consultent Internet pour rechercher des informations sur leur santé ». Aude Caria, directrice de Psycom, indique cependant que « très souvent, ils ne vérifient pas la source des informations ».
« Le risque, alors, est de tomber sur des données largement influencées par l’industrie pharmaceutique ou sur des discussions de forum de patients où circulent parfois des propos assez fantaisistes », 
observe le journaliste.
Il remarque que «
 l’enjeu est considérable. En 2014, plus de 5,8 millions de personnes se sont fait rembourser au moins une boîte d’antidépresseurs. Un chiffre important, alors que plusieurs études ont mis en évidence le fait que ces médicaments sont souvent mal utilisés. Ils sont d’abord délivrés à des personnes qui ne souffrent pas de dépression réelle, mais de simple déprime passagère ».
Pierre Bienvault explique que 
« la brochure détaille les symptômes de la dépression. […] Élément essentiel : il faut, pour poser le diagnostic de dépression, que ces symptômes soient présents pendant «pratiquement toute la journée, presque tous les jours et pendant plusieurs semaines». Le problème étant que certains patients vraiment dépressifs ne sont pas traités, ou pour des durées trop courtes ».
Le journaliste souligne en outre que 
« les neuroleptiques sont largement prescrits contre les troubles bipolaires mais aussi, en dehors des indications de l’autorisation sur le marché (AMM), pour des troubles anxieux, de l’humeur ou des démences ».
« Et les chercheurs de l’Inserm constatent un «phénomène paradoxal» : les risques des molécules anciennes sont «perçus comme rédhibitoires même s’ils sont bien documentés et relativement bien maîtrisés». Alors que les «risques liés à l’usage des nouvelles molécules sont minimisés et leur prescription banalisée» », 
poursuit Pierre Bienvault.

 

30 09 16

« La souffrance ordinaire des soignants en maison de retraite »

La Croix

Pierre Bienvault indique en effet dans La Croix qu’« une enquête montre le vécu parfois douloureux des personnels qui s’occupent de résidents de plus en plus âgés et dépendants. Malgré le sentiment d’être «devenus des machines» «sous la pression de la pendule», ces soignants aiment ce métier au service des plus fragiles ».
Le journaliste remarque ainsi :
 « Travailler dans une maison de retraite ? C’est d’abord ce cri du cœur d’une infirmière. «J’ai beaucoup d’affection pour les résidents. Je les aime les petits vieux moi.» […] C’est aussi, et parfois en même temps, une autre réalité, plus douloureuse. Une souffrance face à un métier qui a changé au fil des ans ».
Une aide-soignante déclare : 
« On essaie de faire notre travail du mieux qu’on peut mais quelque part, on est devenu des machines », tandis qu’une infirmière observe : « On a le sentiment d’être tout le temps débordé, d’être oppressé par le temps ».
Pierre Bienvault indique que 
« c’est cette double réalité que met en évidence une enquête passionnante que vient de rendre publique la Drees, un service du ministère des Affaires sociales. Une enquête riche en témoignages, conduite dans 30 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ».
Le journaliste évoque ce 
« premier constat : depuis quelques années, le maintien à domicile est devenu la priorité des politiques publiques. Résultat, l’entrée en établissement apparaît «comme la dernière étape du parcours de vie, lorsque les possibilités du maintien à domicile sont épuisées». En conséquence, les personnes arrivent en Ehpad à un âge de plus en plus avancé (84 ans et 5 mois en moyenne en 2011), en étant de plus en malades et dépendantes. Elles cumulent en moyenne 6 pathologies différentes, notamment une maladie d’Alzheimer pour la moitié d’entre elles ».
Pierre Bienvault ajoute que 
« la maladie rend parfois [les résidents] agressifs ». Brigitte, une aide-médico-psychologique (AMP), relève ainsi qu’« il y a de plus en plus de violence. Les coups, c’est terrible, c’est pire que les insultes, parce qu’on est atteint ».
La Drees observe que 
« les missions des professionnels se sont au fil du temps davantage concentrées sur des tâches de soin, de nursing et d’hygiène de base au détriment, en proportion, de l’accompagnement relationnel, humain et du maintien des capacités ».
Le journaliste explique qu’
« au quotidien, les soignants sont de plus en plus accaparés par des gestes techniques ou répétitifs, sous «la pression de la pendule», comme le confie un aide-soignant ». Il s’interroge : « Cela entraîne-t-il une «déshumanisation» du travail en Ehpad ? L’enquête reste prudente, relevant des écarts entre les établissements. […] Mais ce qui frappe, c’est l’idée de «travail empêché» qui revient dans les propos de ces professionnels ».

 

 

 


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