02 11 2016

« Traitement expérimental prometteur contre Alzheimer »

Le Parisien

Le Parisien annonce en effet qu’« un traitement expérimental contre la maladie d’Alzheimer s’est révélé potentiellement prometteur et sans effets toxiques, selon les résultats d’un petit essai clinique » parus dans Science Translational Medicine. Le quotidien ajoute que l’étude « a ouvert la voie à deux essais cliniques plus étendus qui sont en cours avec près de 3.000 participants ».
Le journal rappelle que 
« dans la maladie d’Alzheimer, une dégénérescence neurologique incurable liée au vieillissement, ces protéines forment des plaques en s’agglutinant, ce qui altère le fonctionnement des neurones, affectant les capacités cognitives dont notamment la mémoire ».
Le Parisien explique donc qu’
« une molécule, appelée verubecestat, développée par les laboratoires américains Merck, réduit la présence de protéines toxiques beta-amyloïdes dans le cerveau en bloquant une enzyme appelée BACE1 ».
Le quotidien note que 
« les 32 participants […] souffraient de la maladie d’Alzheimer à des stades précoces et modérément avancés. Contrairement aux autres molécules neutralisant l’enzyme BACE1 développées et testées précédemment, la verubecestat n’est pas toxique.  Elle n’a ainsi pas provoqué d’effets secondaires hépatiques et neurologiques sévères ».
Le Parisien précise que 
« les chercheurs ont mesuré les effets de cette molécule et constaté qu’une ou plusieurs doses de verubecestat pouvaient abaisser les niveaux nocifs de bêta-amyloïde. Ces mêmes chercheurs avaient précédemment observé qu’une seule dose de cette molécule réduisait les taux de cette protéine chez des rats et des singes sans toxicité ».
Il ajoute que 
« les deux essais cliniques internationaux en cours, dits de phase 3, pour évaluer l’efficacité clinique du verubecestat seront terminés en juillet 2017. Si les résultats sont probants, ce traitement sous forme de comprimés pourrait être mis sur le marché d’ici 2 à 3 ans ».
Le quotidien relève par ailleurs que 
« deux autres molécules permettant de réduire les plaques amyloïdes, – le solanezumab, des laboratoires américains Eli Lilly, et l’aducanumab, de la firme Biogen Inc -, font également l’objet d’essais cliniques de phase 3, dernière étape avant la mise sur marché. Mais leur mécanisme d’action diffère. Il s’agit d’anticorps destinés à déclencher une réaction immunologique contre la protéine bêta-amyloïde ».

 

04 11 2016

« Ce qu’il faut savoir pour aider les autres à avoir un enfant »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui constate que « pour la 3ème Journée nationale de l’infertilité organisée aujourd’hui par l’association Maia et le magazine « Famili Magicmaman », tous les regards sont tournés vers les potentiels donneurs de gamètes ».
Le journal explique ainsi que cette Journée « 
veut sensibiliser d’éventuels donneurs et donneuses de gamètes », rappelant qu’« en France, selon l’Agence de biomédecine, 3 000 couples sont actuellement dans l’attente pour pouvoir entreprendre une assistance médicale à la procréation (AMP). En 2014, 245 donneurs et 501 donneuses ont permis la naissance de 1 326 enfants ».
Le Parisien en profite pour s’interroger : 
« Il faut déjà être parent pour donner ses gamètes ? FAUX. Mais c’était vrai il n’y a pas si longtemps. Pour encourager une augmentation du nombre de donneuses et de donneurs, le ministère de la Santé, par un décret du 15 octobre 2015, a autorisé le don des personnes n’ayant jamais eu d’enfant ».
Le journal note ainsi que « 
depuis 5 ans, le don d’ovocytes a augmenté de plus de 40% et celui de spermatozoïdes est resté stable. Pour répondre aux besoins des couples touchés par l’infertilité, il faudrait recruter 300 nouveaux donneurs et 900 donneuses de plus ».
Le quotidien rappelle en outre que
 « chez les hommes aussi il y a une limite d’âge (45 ans) au-delà de laquelle le don de spermatozoïdes n’est plus accepté », ou encore souligne que « même si la question de la levée de l’anonymat est posée par des associations d’enfants nés du don, en France, il est toujours anonyme. Un enfant issu d’un don ne peut pas connaître l’identité de la personne qui a permis sa naissance, sauf en cas de nécessité thérapeutique ».

07 11 2016

 

« Le mal-être des jeunes au cœur d’une bataille entre les ‘psys’ »

La Croix

Pierre Bienvault note à son tour dans La Croix que « l’Assemblée nationale vient de voter une expérimentation visant à permettre à des psychologues de ville de recevoir des jeunes de 6 à 21 ans avec un remboursement de la Sécurité sociale ».
Il indique que 
« ce projet est destiné à favoriser une prise en charge rapide de jeunes en situation de mal-être. Mais il suscite la fronde des psychiatres, qui estiment que les psychologues n’ont pas la formation nécessaire pour assumer cette mission ».
Pierre Bienvault remarque ainsi que 
« c’est une bataille qui promet d’être rude entre psychologues et psychiatres. «Un combat corporatiste», disent les uns. «Une volonté de mieux prendre en charge de jeunes patients», rétorquent les autres ».
Michèle Delaunay, députée PS de Gironde et rapporteure du texte à l’Assemblée nationale, précise que 
« notre but n’est pas d’opposer les professions entre elles. Nous souhaitons trouver une solution au problème des listes d’attente souvent très longues en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent ».
Pierre Bienvault rappelle que 
« selon un rapport de 2013 du député PS Denys Robiliard, 500.000 enfants sont suivis chaque année en pédopsychiatrie. Un chiffre qui a doublé en 15 ans. Dans une immense majorité, la prise en charge de ces jeunes se fait dans des centres médico-psychologiques (CMP). Les enfants et les ados peuvent aussi être accueillis dans des centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) ou dans des maisons des adolescents, structures apparues au milieu des années 2000. Dans ces trois lieux, il est possible de consulter un psychologue sans rien payer ».
« Le problème est que ces lieux restent difficiles d’accès. Selon le rapport Robiliard, dans 55% des secteurs, le délai minium d’attente est d’un mois pour une première consultation avec un médecin de CMP », 
note le journaliste.
Pierre Bienvault relève donc que 
« l’expérimentation doit démarrer au 1er janvier pour 4 ans dans 3 régions : Île-de-France, Pays de la Loire et Grand Est. Au départ, les jeunes devront être vus par un généraliste ou un médecin scolaire ».
Michèle Delaunay indique que 
« c’est ce médecin qui décidera de l’orientation du patient. S’il diagnostique ou soupçonne un trouble psychiatrique, des risques suicidaires ou des symptômes psychotiques, le jeune sera orienté vers un psychiatre ».
« Si le médecin repère une simple souffrance psychique, il pourra adresser le patient vers un psychologue clinicien libéral. La « Sécu » financera alors un forfait de 10 séances pour le jeune et de deux séances pour les titulaires de l’autorité parentale », 
poursuit le journaliste.
Jacques Borgy, secrétaire général du Syndicat national des psychologues, déclare : 
« Beaucoup de familles n’ont pas les moyens de financer des séances en libéral. […] Nous avons une formation en psychopathologie qui nous permet de faire des diagnostics et de prendre en charge des pathologies qui ne nécessitent pas la délivrance de médicaments. Et nous sommes capables d’orienter vers le psychiatre tous les patients qui le nécessitent ».
Le Dr Jacques Bensoussan, président du Syndicat des psychiatres français, remarque quant à lui :
 « C’est la santé de jeunes qui est menacée. Nous n’avons rien contre les psychologues. Nous leur adressons régulièrement des patients, mais à partir d’un diagnostic qui doit continuer à être posé par un psychiatre. L’adolescence est une période cruciale où l’on voit apparaître des pathologies graves ».
Pierre Bienvault ajoute que «
 pour Michèle Delaunay, le but de l’expérimentation est aussi de mieux identifier le rôle que peuvent jouer les différents professionnels », la députée indiquant : « On veut simplement adresser de façon plus ciblée aux psychiatres des jeunes avec des pathologies relevant de leur expertise. Et pas des ados avec un simple mal-être ».

07 11 2016

« Schizophrène meurtrier : sursis requis contre un psychiatre »

Le Parisien Libération

Le Parisien constate qu’« il y a presque 8 ans, un schizophrène poignardait au hasard un étudiant : 18 mois de prison avec sursis ont été requis mardi devant le tribunal correctionnel de Grenoble contre le médecin qui avait la charge du malade et une amende de 100.000 € avec sursis contre l’hôpital psychiatrique ».
Le journal observe que 
« l’affaire a été mise en délibéré au 14 décembre, au terme d’une audience où les échanges avec le praticien hospitalier, le Dr Lekhraj Gujadhur, poursuivi pour homicide involontaire – une première en France au pénal -, ont été laborieux ».
Le Parisien évoque ainsi 
« le surréaliste témoignage [du] psychiatre », notant que le praticien « poursuivi pour avoir laissé s’échapper un dangereux schizophrène devenu meurtrier a raconté à la barre qu’il n’avait jamais vu son patient. […] Ainsi, à l’en croire, ce médecin ne connaissait même pas le passé, pourtant jalonné d’agressions, du meurtrier, Jean-Pierre Guillaud, schizophrène réputé dangereux ».
Le quotidien note cependant qu’
« au sein de l’hôpital de Saint-Egrève, parmi les infirmières, tout le monde semblait connaître la dangerosité du schizophrène ».
Le Parisien revient sur ce drame, rappelant que 
« le 12 novembre 2008, Jean-Pierre Guillaud, 56 ans, atteint de psychose délirante chronique depuis près de quatre décennies et déjà auteur d’agressions à l’arme blanche, s’enfuit sans difficulté du Centre hospitalier de Saint-Egrève (Isère). Il prend le car pour le centre de Grenoble à une dizaine de kilomètres, achète un couteau et tue le premier venu, Luc Meunier, 26 ans, qui finissait un doctorat en génie mécanique ».
Le Parisien indique que 
« le procureur Olivier Nagabbo a retenu la faute caractérisée à l’encontre du médecin, maintenant septuagénaire et à la retraite. « Ce n’est pas la psychiatrie qui est jugée mais la désinvolture et le désintérêt du Dr Gujadhur qui a failli à sa mission », a estimé le magistrat. Il a aussi souligné que le praticien, exerçant depuis 1974 à Saint-Egrève, n’avait pas pris connaissance du dossier de ce patient dangereux en hospitalisation d’office depuis 2 ans ».
Libération indique également qu’
« un psychiatre et un hôpital [sont] jugés pour homicide involontaire à Grenoble. […] C’est une procédure inédite en France. Il y a bien eu une affaire similaire à Marseille : une psychiatre avait été condamnée en 2012 à de la prison avec sursis. Mais la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait abandonné les poursuites en 2014 pour cause de prescription des faits et la psychiatre exerçait en libéral ».
Le journal observe en outre que 
« cette procédure renvoie aussi à un contexte particulier. Nicolas Sarkozy, président de la République au moment des faits, avait rebondi sur ce fait divers et tapé du poing sur la table […], dans un discours à l’hôpital d’Antony. Lançant un plan de «sécurisation des hôpitaux psychiatriques» ».
« Ce fait divers et la réaction présidentielle avaient donné une justification publique à un glissement généralisé des pratiques d’enfermement dans les hôpitaux psychiatriques. Pour autant, Nicolas Sarkozy n’avait pas tort sur toute la ligne. Notamment quand il affirmait «que la fatalité avait bon dos» »,
continue Libération.


« Des électrodes pour rendre le cerveau plus performant »

Le Figaro

Pauline Fréour évoque dans Le Figaro les résultats d’une étude de l’US Air Force, parue dans Frontiers in Human Neuroscience, « visant à tester l’efficacité de la stimulation électrique transcrânienne (TDCS) sur des volontaires en bonne santé. L’enjeu ? Permettre à des personnes soumises à plusieurs tâches simultanées de maintenir un niveau d’attention élevé ».
La journaliste explique ainsi qu’
« une vingtaine de militaires trentenaires de la base aérienne de Wright-Patterson, dans l’Ohio, ont été équipés d’une électrode sur la tête, au niveau du cortex préfrontal dorsolatéral gauche, région du cerveau qui participe à la prise de décision, à la mémoire de travail et à l’attention ».
« La moitié recevait un courant de basse intensité (2 milliampères) pendant 30 minutes tout en se soumettant à des tests simulant la complexité du travail d’un pilote d’avion ou de drone qui doit en même temps suivre un signal, écouter des consignes, être attentif à ce qui se passe à l’extérieur et prendre des initiatives. L’autre groupe ne recevait qu’une stimulation électrique de 30 secondes au début du test, puis plus rien », 
précise Pauline Fréour.
La journaliste constate que 
« les membres du premier groupe voyaient leur capacité à traiter plusieurs informations simultanées s’améliorer significativement par rapport à l’autre groupe », et s’interroge : « Effet durable ? ».
Le Pr Emmanuel Haffen (université de Franche-Comté) remarque que 
« ces résultats concordent avec des expériences déjà conduites qui montrent une amélioration des performances cognitives lors de la stimulation de cette région cérébrale ».
Il explique que 
« le courant active de façon plus importante le réseau de neurones impliqué dans les facultés d’attention, ce qui permet d’en inhiber d’autres qui pourraient être des facteurs de perturbation ».
Pauline Fréour souligne toutefois que 
« des questions subsistent ». Le Pr Emmanuel Poulet (CHU de Lyon) relève ainsi qu’« outre le petit nombre de volontaires qui réduit la force statistique des conclusions, l’étude ne permet pas de savoir si l’effet observé sera durable après la stimulation ».
Le Pr Haffen ajoute quant à lui que 
« globalement, la TDCS n’induit pas d’effets indésirables notables ». La journaliste note cependant que « ces observations sont issues d’essais thérapeutiques sur des personnes malades, où l’exposition est réduite au maximum (pas plus de deux séances par jour, des séries limitées) ».
Elle poursuit : 
« À ce jour, la TDCS fait l’objet d’essais dans quelques domaines prometteurs : la dépression, la schizophrénie, certains troubles alimentaires ou addictions, la récupération après un AVC ».
« Mais ces électrodes, faciles à bricoler par soi-même, sont aussi utilisées depuis quelques années par des particuliers pour améliorer leurs performances à l’école ou aux jeux vidéo. Et là, l’usage, tant en intensité qu’en durée, n’est pas du tout régulé », 
note Pauline Fréour.

 

10 11 2016

« Des singes retrouvent le contrôle de leurs membres paralysés »

Le Parisien

Le Parisien fait savoir que « des singes ont recouvré le contrôle de leurs membres inférieurs paralysés grâce à un système composé de deux implants, qui agissent comme une passerelle court-circuitant la lésion de la moelle épinière », selon un article paru dans Nature.
Grégoire Courtine, professeur en neurosciences de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse), a indiqué que 
« « c’est la première fois qu’une neurotechnologie » permet à des singes partiellement paralysés, de remarcher ».
Le Parisien ajoute qu’
« une étude clinique de faisabilité a commencé à l’hôpital universitaire de Lausanne (CHUV) afin de tester ce système chez les personnes atteintes d’une lésion de la moelle épinière ».
Le quotidien explique ainsi qu’«
 en juin 2015, deux singes, en l’occurrence des macaques rhésus, partiellement paralysés à la suite d’une lésion de la moelle épinière, ont recouvré le contrôle d’un membre inférieur grâce à un système appelé « interface cerveau-moelle épinière », composé de deux implants reliés entre eux par un système sans fil. ».
« L’un des implants est fixé dans le cerveau et sert à enregistrer et décoder les intentions motrices, et l’autre est fixé sous la lésion et transmet les mouvements commandés par le cerveau », 
précise Le Parisien. Il note que « l’un des singes a retrouvé une partie de l’usage de sa patte paralysée dès la première semaine suivant la pose des implants, sans aucune thérapie. Le deuxième singe a eu besoin de 2 semaines pour arriver au même résultat ».
Erwan Bezard (université de Bordeaux), 
« qui a supervisé les expériences sur les primates », a précisé que« le primate a pu marcher immédiatement, dès que l’interface cerveau-moelle épinière a été activée. Aucune physiothérapie ni entraînement n’ont été nécessaires ».
Jocelyne Bloch, neurochirurgienne à l’hôpital universitaire de Lausanne, a pour sa part indiqué :
 « Le lien entre le décodage du cerveau et la stimulation de la moelle épinière de manière à ce que cette communication existe est complètement nouveau. […] Pour la première fois, je peux m’imaginer un patient complètement paralysé être capable de remuer ses jambes grâce à l’interface cerveau-moelle épinière ».


14 11 2016

« Des chercheurs se penchent sur la mémoire du 13 novembre »

La Croix

La Croix révèle que « 150 chercheurs, historiens, neurologues et sociologues, [réunis dans le programme « 13 Novembre », coordonné par le CNRS et l’Inserm, vont étudier la mémoire des attentats, celle des rescapes comme celle des citoyens plus éloignes de l’événement ». « Une recherche interdisciplinaire inédite, pilotée par l’historien ­Denis Peschanski et le neuropsychologue Francis Eustache », souligne le journal.
« L’idée générale est de voir comment à partir d’un événement traumatique, le souvenir se construit au fil du temps, sans jamais s’effacer complètement mais en se modifiant en fonction du contexte qui concerne la personne : sa vie personnelle, professionnelle mais aussi le monde social qui l’entoureC’est un processus très subtil », explique Francis Eustache.  
« Ce sont l’articulation et les interactions entre mémoire individuelle et mémoire collective qui intéressent les chercheurs », analyse La Croix. « Mille entretiens filmés ont été réalisés. Les personnes ont été réparties en quatre groupes : les survivants, proches des victimes et intervenants sur les lieux, les habitants des quartiers visés, ceux des quartiers périphériques et enfin ceux de différentes villes de province. Elles seront réinterrogées après deux, cinq et dix ans », détaille l’article.
 « L’idée est de suivre l’évolution des mémoires en distinguant l’évolution du vécu traumatique – pour le premier cercle des témoins directs – du souvenir des personnes plus éloignées », précise le neurologue
En effet, l’évolution des souvenirs de ces deux catégories de personnes est 
« presque diamétralement opposée », poursuit-il. Pour les victimes directes, le « souvenir traumatique reste comme une espèce de kyste » : « Le stress aigu vécu au moment où le cerveau encode l’information fait qu’il ne s’intègre pas normalement à la mémoire. Il reste au présent et revient en boucle », explique le spécialiste. « C’est le syndrome de stress post-traumatique », résume La Croix.
« 
À l’inverse, pour les personnes plus éloignées, si le souvenir du moment où on apprend la nouvelle reste vif – chacun se souvient de ce qu’il faisait quand il a eu connaissance des attaques », note le journal. « Il s’agit d’une photographie non pas de l’événement lui-même mais de son contexte, explique le neurologue. Le souvenir de l’événement lui-même “vit sa vie”, si je puis dire, il rentre dans notre mémoire, est contextualisé, s’intègre à nos connaissances », explique le neurologue.  
Ainsi, il « se retrouve modifié par notre évolution mais aussi par le récit qu’en font les autres autour de nous, par les médias ou les politiques (points sur lesquels l’INA a été associé) », souligne La Croix.
Quel est l’enjeu de ces recherches ? 
« Le programme intéresse la recherche fondamentale, l’histoire et la sociologie bien sûr, mais aussi la psychologie ou la neuropsychologie. Une étude biomédicale sera en effet conduite sur 180 des 1 000 personnes, avec des applications diverses », répond le journal.
« L’enjeu est de mieux connaître le syndrome de stress post-traumatique, très peu étudié en France. Il s’agira de comprendre les mécanismes qui conduisent au syndrome et ceux qui le compensent. C’est déterminant pour aider les victimes », conclut le neuropsychologue. « L’impact des prises en charge psychiatriques et psychologiques pourra ainsi être analysé, en partenariat avec l’AP-HP et l’Agence nationale de santé publique », ajoute La Croix.

16 11 2016

« Sciences : du bon usage de l’échec »

Le Figaro

« La moitié des molécules testées lors d’essais cliniques ne sont jamais mises sur le marché, et 60% de ces échecs ne donnent jamais lieu à publication. Une perte d’informations regrettable, voire risquée pour les volontaires de futurs essais. Des chercheurs en viennent à créer des revues pour valoriser les « résultats négatifs » de la science », fait savoir Soline Roy dans Le Figaro.
En matière de recherche scientifique et de développement de médicaments, « 
l’échec devrait y être une force motrice, l’ignorance une vertu supérieure… », remarque-t-elle. Un point de vue partagé par Stuart Firestein, enseignant en neurosciences et directeur du département de biologie à l’université Columbia (New York).  « Dans un laboratoire de recherche, une expérience qui rate, c’est une hypothèse invalidée. Donc une réponse à la question que se posait l’expérimentateur », poursuit la journaliste.
« 
Seuls les scientifiques comprennent la valeur de l’échec. Elle n’est jamais enseignée à l’école, ce qui donne à la plupart des gens une image déformée de la science. Mais on tire souvent plus de leçons d’une erreur que d’un résultat d’expérience concluant, et l’échec est la source des plus grandes découvertes ! », assène Stuart Firestein. « Encore faut-il savoir que l’échec a eu lieu ! Or, en matière de recherche médicale, les résultats des essais thérapeutiques négatifs ne sont que trop peu publiés », confirme une étude publiée par des chercheurs de l’université d’Harvard (États-Unis) dans la revue Jama Internal Medicine.
« 
Les auteurs ont passé en revue les résultats de 640 essais cliniques de phase 3 (…), organisés pour tester de nouvelles thérapeutiques entre 1998 et 2008. Plus de la moitié d’entre eux (344, soit 54%) n’ont pas donné lieu à commercialisation de la molécule testée, principalement à cause d’un manque d’efficacité (pour 57% des thérapeutiques qui n’ont pas été mises sur le marché), de problèmes de sécurité, en particulier des effets secondaires graves (17%), ou pour raisons commerciales (22%). Or seuls 40% de ces 344 échecs (soit 138) ont fait l’objet d’une publication relue par les pairs dans une revue spécialisée », détaille l’article.
« 
Une perte d’information dommageable [que] regrettent les auteurs : même lorsque l’agent testé ne démontre pas son efficacité ou sa sécurité, les essais menés génèrent une information précieuse », rapporte Le Figaro. « Outre l’éthique, l’argent aussi plaide pour la publication des échecs, y compris ceux des recherches menées in vitro ou sur l’animal », note la journaliste. « En biologie, une année de travaux coûte en moyenne 60 000 euros (…). Ce n’est pas négligeable, et cela mérite de ne pas dupliquer la même expérience pour rien », écrivent dans The Conversation les chercheurs en biologie, Rémi Thomasson (Université Paris-Descartes) et Antoine Muchir (Université Pierre-et-Marie-Curie).
« 
Pour mettre fin au gâchis, ils viennent de créer Negative Results, une revue en ligne « exclusivement dédiée » aux travaux de recherche de biologie du vivant ayant abouti à des résultats négatifs », précise l’article.
« 
Lorsque nous élaborons une hypothèse, on le fait à partir des données déjà existantes. Mais il nous manque une grosse part des résultats, et l’on risque de tester des hypothèses déjà invalidées par d’autres. Les cartes routières indiquent bien les culs-de-sac, on n’oblige pas les conducteurs à tous les tester pour s’apercevoir qu’ils ne débouchent sur rien ! Publier les résultats négatifs, c’est permettre aux chercheurs de travailler avec les deux yeux ouverts », explique Rémi Thomasson.
« 
Un médicament inefficace dans un domaine ou dangereux chez certains patients, peut par exemple être exploité « dans de nouvelles indications », stipulent les auteurs de la publication du Jama Internal Medicine. Ils citent ainsi « l’exemple de la thalidomide : utilisé à partir des années 1950 pour le traitement des nausées des femmes enceintes, ce médicament fut retiré du marché à cause de gravissimes effets tératogènes… avant de connaître une nouvelle vie contre la lèpre ou le myélome multiple ».
« 
Tout publier permet d’avoir une vision globale de ce qui existe sur une molécule », estime Rémi Thomasson. « Le mouvement pro-résultats négatifs est « en plein essor » », se réjouit Stuart Firestein. AllTrials, une initiative conjointe menée par le chercheur britannique Ben Goldacre et plusieurs revues ou organismes scientifiques, a ainsi lancé un appel pour que « tous les essais cliniques passés et présents soient enregistrés, leurs protocoles et résumés des résultats publiés », indique Le Figaro.
« 
Les autorités sanitaires progressent vers la transparence : aux États-Unis, un registre public recense depuis 2007 tous les essais cliniques autorisés, et une loi fédérale oblige à rapporter tous les résultats des essais menés sur le territoire américain ; l’Agence européenne du médicament a entrepris en octobre de publier l’ensemble des résultats livrés par les laboratoires dans leurs demandes d’autorisation de commercialisation », souligne le journal.
« Mais les promoteurs des essais ne jouent pas tous le jeu. Depuis fin octobre, un « trials tracker » mis au point par les créateurs d’AllTrials recense les essais cliniques enregistrés aux États-Unis et dont les résultats ont été publiés au moins partiellement. Et le décompte laisse pantois : sur 25 927 études achevées entre janvier 2006 et 2014, plus de 11 700, 45% du total, n’ont jamais fait l’objet d’une publication ! », révèle-t-il.
« 
L’industrie pharmaceutique est loin d’être le plus mauvais élève. Ainsi, GlaxoSmithKline, plus gros « contributeur » avec 809 essais enregistrés, n’affiche « que » 22,6% de résultats non publiés ; Shire en compte 0% pour 96 essais enregistrés. Les institutions publiques, elles, sont loin d’être exemplaires : le National Cancer Institute américain, troisième plus gros promoteur avec 558 essais cliniques enregistrés, affiche un piètre score de 34,8% de résultats manquants… », explique l’article.
« Les grandes revues scientifiques « commencent à prendre conscience de l’intérêt des résultats négatifs », estime Rémi Thomasson. « Notamment parce qu’elles se rendent compte que dans la course à la publication qui conditionne l’obtention de subventions de recherche, « de plus en plus de chercheurs s’orientent vers la triche, et modifient un peu leurs résultats pour qu’ils ne soient pas négatifs » », conclut Le Figaro.

 

28 11 2016

« Stress au réveil, ce n’est pas une fatalité »

Le Parisien

Le Parisien observe sous sa rubrique « santé » que « les Français sont les champions européens du stress. Et ce dès le matin. Comment combattre ce fléau ? ».
Le journal indique en effet que 
« selon une étude européenne [réalisée par le cabinet de recrutement PageGroup], près de 40% des Français se disent anxieux dès que le réveil sonne. Et les conséquences sur la santé sont nombreuses : maux de dos, troubles intestinaux, prise de poids et un risque plus important d’AVC ».
Le Parisien conseille notamment :
 « Préparez des nuits relaxantes. Pour être sûr de bien vous reposer, voici quelques règles fondamentales. Ne laissez pas vos volets ouverts. «La clarté modifie les rythmes biologiques», assure Jean-Claude Delgenes, fondateur et directeur de Technologia, cabinet d’expertise des risques professionnels. Baissez le radiateur à 17 ou 18°C. Attention, une pièce surchauffée empêche l’organisme de bien se régénérer ».
Le journal continue : 
« Eloignez les portables de votre table de nuit à cause des champs électromagnétiques. Et, surtout, «rangez vos ordinateurs à partir de 20 heures», conseille le fondateur de Technologia ».
Le quotidien évoque en outre 
« une technique de détente très efficace. Si, une fois au lit, vous commencez à penser aux transports bondés ou à votre réunion de 16 heures, mettez-vous à compter de 100 à 0. Respirez lentement et imaginez-vous descendre à l’intérieur de vous-même. C’est une méthode pour se recentrer ».
« Une fois arrivé à 0, visualisez un événement qui vous angoisse, par exemple un entretien d’embauche prévu le lendemain. Imaginez le recruteur qui se montre grincheux et hostile. Puis votre aisance à l’oral, votre bonhomie commencent à le détendre. Il est alors séduit par votre candidature. Cette projection heureuse permet d’endiguer le stress, qui se traduit par la peur de ne pas y arriver », 
explique Le Parisien.
Le journal relève en outre que selon ce sondage
, « cette anxiété ne faiblit pas, une fois sur la route. 56% des Français estiment les transports en commun «très stressants». Près de 85% d’entre eux s’inquiètent des potentiels problèmes techniques, pannes et ralentissements sur leur trajet. L’affluence est aussi un facteur clé du stress suivi de la contrainte des horaires, de la saleté et des incivilités ».
Le journal souligne enfin que
 « la question du bien-être au bureau a longtemps été ignorée dans l’Hexagone ». Le psychiatre Patrick Légeron, fondateur de Stimulus, cabinet d’experts de la santé au travail, constate ainsi que « les Danois ont signé leur premier accord pour sensibiliser et dépister le stress au travail en 1977, les Français en 2008. Il faut attendre une vague de suicides pour s’intéresser aux problèmes, on anticipe peu ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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