« Burn-out, dépression, suicide : la médecine est-elle pathogène ? »

La Croix

La Croix publie dans son cahier « sciences & éthique » un texte du Dr Anne-Laure Boch, neurochirurgienne, praticienne hospitalière, docteur en philosophie, qui s’interroge : « Burn-out, dépression, suicide : la médecine est-elle pathogène ? ».
La praticienne note en effet qu’
« à l’initiative de l’intersyndicale nationale des internes, plusieurs syndicats représentant les jeunes et futurs médecins ont réalisé une enquête sur la santé mentale des jeunes médecins. Menée par autoquestionnaire sur des étudiants, des internes et des chefs de clinique, l’enquête a concerné 21.768 répondants ».
Elle souligne que 
« les résultats sont inquiétants. L’anxiété affecte 66% des sondés, la dépression 28%, les idées suicidaires 24% dont 6% dans le mois précédant l’enquête. Ces chiffres corroborent ceux d’autres études, effectuées sur des médecins plus âgés : selon le conseil de l’Ordre, près de 8% des décès des médecins en activité sont dus à un suicide, soit 2 fois plus que dans la population générale. Quant au burn-out, il menace 30% des médecins, et même 40% des chirurgiens ! ».
Le Dr Boch remarque qu’
« il y a certainement des causes essentielles, qui tiennent au contact quotidien avec des personnes en détresse physique, morale ou sociale. […] Mais le stress professionnel a aussi des causes conjoncturelles, liées aux conditions d’exercice de la médecine, qui se dégradent actuellement. Éparpillement des tâches, tensions dans les équipes, harcèlement moral, absence de reconnaissance sociale, pression administrative… ».
La praticienne observe ainsi que 
« parmi les facteurs possibles, l’enquête pointe en particulier la surcharge horaire, responsable de fatigue, voire d’épuisement. 46% des internes et chefs de clinique ne peuvent pas respecter le repos de sécurité après leurs gardes. Plus de 40% d’entre eux déclarent travailler entre 49 et 60 heures par semaine, 28% entre 61 et 80 heures et 5% plus de 80 heures. Quant aux étudiants des premier et deuxième cycles, «rescapés» du concours de première année, ils endurent un cursus « placé sous le signe de la souffrance» ».
Anne-Laure Boch s’interroge :
 « Est-il bien nécessaire d’infliger de tels tourments pour former de bons médecins ? N’est-ce pas plutôt contre-productif ? La perte d’efficience au travail menace ceux qui craquent sous la pression. Et c’est bien ce que les pouvoirs publics redoutent, non sans cynisme. La souffrance au travail n’est-elle un problème que parce que les professionnels exténués cessent, tôt ou tard, «d’en faire trop» ? Ou parce qu’ils ont plus de risques de commettre des erreurs ? ».
« Mais qu’on se rassure : une étude menée chez des médecins généralistes en proie au burn-out montre non seulement qu’ils ne font pas plus d’erreurs que les autres, mais même qu’ils sont plus attentifs aux problèmes psycho­logiques de leurs patients ! De là à conclure que le burn-out du médecin peut profiter au malade… », continue 
la praticienne.
Elle conclut que
 « ce triste tableau est symptomatique de la société de consommation où les intérêts du travailleur sont sacrifiés à ceux du client. Pour que le client (ici le patient) soit roi, il faut paraît-il que le travailleur (le producteur de soins, c’est-à-dire le médecin) soit esclave. À charge pour lui de se rattraper dans un autre secteur de sa vie, quand il s’installera à son tour dans le rôle de client ».

Date de publication : 4 Juillet 2017

« Une séquence de «Fort Boyard» émeut les associations de malades mentaux »

Libération

Libération note en effet que « dans le premier épisode de la saison du jeu télé de France 2, l’épreuve «l’Asile» a déclenché l’émoi dans le milieu de la santé mentale, qui juge la caricature grossière et le propos psychophobe ».
Le journal explique que 
« les règles de «l’Asile» sont en effet particulières : le candidat se retrouve dans un sas, où l’animateur Passe-Muraille lui enfile une camisole de force. Comme à un fou furieux. Sur le vêtement sont accrochées plusieurs petites balles blanches et rouges. Le candidat se positionne alors sur une porte à bascule automatique, qui l’envoie directement dans une salle capitonnée fortement éclairée, avec uniquement des caméras de surveillance ».
« Pour ressortir du lieu, une cellule qui ressemble fortement à une chambre d’isolement d’un service psychiatrique, le candidat doit se secouer, se contorsionner et se frotter contre les murs, afin de décrocher les balles rouges présentes sur sa camisole. Lorsqu’il y parvient, il doit saisir avec la bouche chacune des balles rouges tombées au sol afin de les placer dans des tuyaux répartis à différents endroits de la cellule », 
note le quotidien.
Libération cite un membre d’une association de malades mentaux, qui remarque : 
« Dans cette salle capitonnée sans porte de sortie, les candidats deviennent fous rapidement ». « Image effrayante de la folie et des fous, devenus des pantins ridicules », poursuit le journal.
Le quotidien note que
 « depuis quelques jours, circule une pétition demandant l’arrêt de cette épreuve. Plus de 1000 personnes l’ont signée, ainsi que plusieurs associations de malades mentaux », et publie des extraits du blog de Joan, animateur du site Comme des fous, « très actif pour demander la suppression de cette séquence ».
Il écrit notamment :
 « Je refuse de fermer les yeux sur cette épreuve initialement nommée « l’Asile » où les candidats sont mis sous camisole de force dans une cellule capitonnée avec des inscriptions aux murs du plus mauvais effet : « no future », « help », « SOS », « why ? » En tant qu’usager de la psychiatrie, il est très difficile d’être audible auprès des médias et c’est aussi pour cela que j’ai créé mon propre site. Puisque les médias ne parlent jamais de folie, ni du handicap psychique, sauf sous l’angle des faits divers, c’est de notre responsabilité de porter le sujet sur la place publique ».
« L’épreuve de Fort Boyard a le mérite de cristalliser toutes les représentations négatives de la folie véhiculées par le cinéma et les médias depuis plus de 50 ans. Elle nous donne l’opportunité de parler d’un sujet tabou qui reste souvent cantonné aux murs des hôpitaux et sur lequel la société dans son ensemble préfère fermer les yeux. Mais c’est quand même une claque quand on découvre pour la première fois cette séquence de Fort Boyard. Parce qu’elle stigmatise ouvertement la psychiatrie. Mais surtout parce que c’est une discrimination d’une partie de la population sur le service public », 
continue le jeune homme.

Date de publication : 5 Juillet 2017

« Le valproate interdit aux femmes enceintes bipolaires »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir que « les médicaments à base de valproate utilisés en psychiatrie – Dépakote et Dépamide – sont désormais interdits aux femmes enceintes bipolaires pour éviter les risques de malformations et de troubles du développement de leur enfant », selon une décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Le journal précise que 
« ces médicaments sont uniquement destinés à traiter les troubles bipolaires. Le valproate de sodium est également utilisé pour soigner l’épilepsie sous le nom de Dépakine. Sous cette forme, il peut encore être délivré aux femmes enceintes pour lesquelles il n’existe pas d’alternative médicamenteuse efficace ou bien tolérée ».
Le Dr Dominique Martin, directeur général de l’ANSM, souligne ainsi que 
« dans le cas des troubles bipolaires, il y a toujours une alternative de traitement au valproate pendant la grossesse, alors que dans l’épilepsie, il y a des cas où l’on ne peut pas s’en passer ».
Le Figaro rappelle que
 « pris pendant une grossesse, le valproate augmente de 10% les risques de malformations congénitales et jusqu’à 30 ou 40% les risques de trouble neuro-développemental chez l’enfant à naître ».
Le quotidien ajoute que 
« l’ANSM a annoncé que Dépakote et Dépamide étaient désormais également contre-indiqués chez les patientes bipolaires en âge de procréer et n’ayant pas une contraception efficace. Toutes ces mesures s’appliquent à partir [d’aujourd’hui] ».
Le Figaro précise que 
« chez les patientes bipolaires en âge de procréer, un test de grossesse, sur prélèvement sanguin effectué en laboratoire, sera dorénavant obligatoire avant de commencer le traitement prescrit par un psychiatre. Le médecin devra s’assurer que la patiente dispose d’une «contraception efficace» (stérilet ou autre). La vérification du fait que la femme n’est pas enceinte devra ensuite se faire régulièrement en cours de traitement ».
« Chez ces femmes, Dépakote et Dépamide ne pourront de toute façon être prescrits qu’en dernier recours, en cas d’inefficacité des autres traitements ou d’intolérance de la part des patientes », 
relève le quotidien.
Le journal note en outre que 
« la mention «Dépakote» ou «Dépamide + grossesse = interdit» et un pictogramme représentant une femme enceinte entourée par un rond rouge barré figureront sur les boîtes de ces médicaments. Ces avertissements seront accompagnés de la mention «Ne pas utiliser chez les femmes en âge de procréer et sans contraception efficace, ou enceintes» ».

Date de publication : 7 Juillet 2017

« Autisme, un quatrième plan… et enfin du concret ? »

Libération

Dans Libération, Eric Favereau observe que « les pouvoirs publics adorent s’engager sur l’autisme, mais cet engagement a été jusqu’ici souvent limité ». Le journaliste rappelle que « lors de la campagne, le candidat Macron a eu des mots forts », déclarant : « Ce sera l’une des priorités de mon quinquennat, parce qu’aujourd’hui il y a des dizaines de milliers de nos concitoyens qui sont sans solution, livrés à eux-mêmes, à un quotidien auquel on n’apporte aucune réponse ».
Eric Favereau évoque donc 
« la réunion de lancement [hier à l’Elysée] du quatrième plan autisme, présidée par Emmanuel Macron, en présence de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, de la secrétaire d’Etat en charge des Personnes handicapées, Sophie Cluzel… et de Brigitte Macron. Ce plan doit prendre le relais du précédent qui, pour 2013-2017, avait été doté de 205 millions d’euros ».
Le journaliste relève qu’
« avant de quitter son ministère, Marisol Touraine avait rendu public un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l’autisme en France, lequel dressait un bilan très mitigé. La prise en charge a été longtemps marquée par des clivages profonds entre ceux qui voient dans ce trouble la manifestation d’un handicap, et ceux qui mettent en avant l’aspect psychique ».
« Aujourd’hui, aux yeux de tous, il s’agit d’un trouble du neurodéveloppement qui apparaît dans les toutes premières années de la vie. Il se manifeste par des difficultés à établir des liens sociaux, mais aussi par des troubles comportementaux plus ou moins sévères. Tout le monde considère que les causes sont multifactorielles, certains insistant néanmoins sur l’importance du facteur génétique », 
observe Eric Favereau.
Le journaliste continue : «
 L’Igas rappelle d’abord que les données épidémiologiques sont faibles, et souvent les chiffres annoncés sont démesurés, évoquant parfois 600.000 cas en France. La Haute Autorité de santé parle d’un cas sur 150 naissances. Ce qui signifierait qu’environ 100.000 des moins de 20 ans seraient atteints ».
« Deuxième constat, la prise en charge est délicate, douloureuse, et souvent très inégalitaire selon les lieux de résidence. Quant au pilotage au niveau régional, il a été rendu difficile par les réorganisations territoriales », 
observe Eric Favereau.
Le journaliste souligne que 
« le plus inquiétant reste l’éclatement des prises en charge de l’autisme, avec «des résultats très hétérogènes». Aujourd’hui, note l’Igas, c’est le désordre. On échoue «à mettre en œuvre un repérage des troubles du neurodéveloppement en proximité. […] Les parcours des familles demeurent très heurtés dans un paysage éducatif, sanitaire, social et médico-social éclaté» ».
Eric Favereau note donc qu’
« afin «d’éviter le gâchis humain actuel», «le quatrième plan autisme doit être résolument opérationnel», insiste l’Unapei, association de personnes handicapées mentales et de leurs familles. «La santé, la scolarisation, la vie sociale, le logement, le travail doivent être adaptés», conclut l’association, souhaitant un «financement à la hauteur des enjeux» ».

Date de publication : 7 Juillet 2017

« L’activité physique ne semble pas réduire le risque de démence »

Le Figaro

Damien Mascret relaie dans Le Figaro « une mauvaise nouvelle pour ceux qui espéraient réduire leur risque de maladie d’Alzheimer ou autres types de démence (déclin des fonctions cognitives) grâce à l’activité physique ».
Le journaliste fait savoir que 
« les résultats de l’étude «Whitehall II», lancée en Angleterre à la fin des années 1980, montrent qu’il n’en est rien. L’analyse publiée dans le British Medical Journal révèle en revanche un phénomène inattendu qui pourrait expliquer pourquoi les chercheurs se sont fourvoyés depuis des années : les futurs malades ont tendance à réduire spontanément leurs activités physiques dans les années qui précédent le diagnostic ».
Séverine Sabia, chercheuse Inserm au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP) et principal auteur, indique ainsi : 
« Les données scientifiques étaient discordantes mais nous avions remarqué que les études qui montraient un effet protecteur de l’activité physique par rapport au risque de démence étaient généralement de durée inférieure à dix ans ».
Damien Mascret parle d’
« un délai un peu court pour estimer le poids des facteurs protecteurs dans une maladie, qui selon les neurologues débute au niveau cellulaire des décennies avant l’apparition des premiers symptômes ».
Séverine Sabia relève en outre que 
« bien souvent les personnes étaient interrogées assez tardivement sur leur niveau d’activité physique, parfois même à l’âge où survient habituellement la maladie. […] Grâce à l’étude Whitehall nous avions la chance d’avoir des données sur près de trois décennies ».
Le Pr Philippe Amouyel, professeur d’épidémiologie au CHU de Lille et directeur de la fondation Plan Alzheimer, réagit : «
 C’est en effet une étude de référence, basée sur le suivi de plus de 10.000 fonctionnaires de Londres âgés de 35 à 55 ans au début de l’étude ». Il ajoute que « cette nouvelle analyse est excellente, mais le fait qu’il s’agit d’une population sélectionnée et d’un niveau d’éducation élevé peut tout de même introduire un petit biais ».
Séverine Sabia indique qu’
« il y a quelques années, l’University College avait montré que si la population des fonctionnaires de l’étude Whitehall avait en effet un peu moins de comportements à risque pour la santé que les autres, les associations avec le risque cardiovasculaire allaient cependant dans le même sens que pour le reste de la population ».
Damien Mascret explique que 
« si les épidémiologistes s’intéressent d’aussi près au profil cardiovasculaire dans les recherches sur la démence, c’est pour une bonne raison ». Le Pr Jacques Blacher, cardiologue et chef du Centre de diagnostic et de thérapeutique de l’Hôtel-Dieu (AP-HP), précise ainsi que « l’hypertension artérielle (HTA) est un facteur de risque de démence démontré. […] Il est dommage que les analyses statistiques par ailleurs très sophistiquées et robustes n’aient pas tenu compte du niveau précis de pression artérielle, mais simplement de l’existence ou non d’une HTA ».
Séverine Sabia souligne donc que 
« l’activité physique a tendance à décliner de façon accélérée dans les 9 années qui précèdent le diagnostic de démence ».
« Un signal qu’il conviendrait donc d’ajouter désormais à d’autres modifications précoces déjà identifiées, comme l’augmentation des troubles de la mémoire, des difficultés dans la vie quotidienne ou encore la survenue de dépressions », 
continue Damien Mascret.
Le Pr Bruno Dubois, chef du service des maladies cognitives et comportementales à La Pitié-Salpêtrière (AP-HP), observe quant à lui que 
« cette étude est un peu décevante car on avait l’impression d’agir favorablement sur le vieillissement cognitif en améliorant les facteurs de risque cardiovasculaire, mais il n’en reste pas moins que l’activité physique est essentielle pour l’espérance de vie et la qualité de vie ».
Il ajoute : 
« Il y avait une vision un peu angélique à penser qu’il suffisait de faire du sport pour éviter la maladie d’Alzheimer. Or il y a des lésions très particulières de vieillissement neuronal pathologique ».
Séverine Sabia évoque en outre 
« une hypothèse [qu’elle] ne peut écarter » : « Il faut vivre assez longtemps pour pouvoir développer une démence, mais si les patients sont décédés trop tôt, on ne pourra pas voir d’effet protecteur de l’activité physique ». Damien Mascret ajoute que « le nombre de démences dans l’étude n’est finalement que de 329 et à cette échelle un petit effet bénéfique aurait pu passer inaperçu ».

Date de publication : 12 Juillet 2017

« Le détournement des médicaments à base de codéine par les adolescents et jeunes adultes inquiète »

Le Monde

Le Monde constate que « de plus en plus d’adolescents consomment du purple drank, autrement appelé codé-sprite, lean, syzzurp, un cocktail euphorisant et qui «fait planer». De la codéine, utilisée en sirop (Euphon, Néo-Codion…) ou en comprimé comme le Codoliprane, diluée dans du soda, et détournée pour se droguer. De la grenadine ou des bonbons sont parfois ajoutés ».
L’ANSM souligne ainsi que 
« le nombre de cas graves est en augmentation depuis septembre 2015. Depuis janvier, cinq cas d’intoxication ont été répertoriés dont deux décès d’adolescents ».
Le journal relève que 
« ce mélange est parfois associé à un antihistaminique, pour contrer les effets secondaires de la codéine (nausées, démangeaisons). Des produits en accès libre à la pharmacie, même pour les mineurs, puisque aucun texte n’interdit la vente de médicaments aux moins de 18 ans ».
Dans une note publiée hier, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies précise :
 « Repérées pour la première fois en 2013, des demandes suspectes de délivrance de codéinés, des cas d’abus voire de dépendance chez des adolescents et jeunes adultes ont continué de faire l’objet de signalements avec une multiplication de cas à partir de 2015. […] La question est suffisamment importante pour qu’on décide de rendre publique cette synthèse qui témoigne de la visibilité croissante de ces pratiques ».
Le Monde précise que 
« cette note recense les informations des 8 sites locaux du dispositif «Tendances récentes et nouvelles drogues» (Trend), qui vise à rendre compte des phénomènes émergents. «On a pu constater sur le terrain l’extension du phénomène depuis 2013», explique le médecin de santé publique Agnès Cadet-Taïrou, qui pilote ce dispositif ».
Le journal relève ainsi que 
« des boîtes de ces médicaments ont par exemple été trouvées dans les poubelles de camping sur la côte Aquitaine en 2015. Et des détournements de la consommation ont été signalés depuis à Paris, Lyon, Marseille et Rennes. Dans les fils de discussion les plus populaires sur Internet, des recettes et échanges de «bons plans» circulent ».
Le quotidien ajoute : 
« Fait marquant, cette vogue touche essentiellement «un public jeune et inséré, lycéens, étudiants, jeunes actifs», explique Agnès Cadet-Taïrou. Loin des rave-parties mais plutôt dans des soirées « entre potes». Ces mélanges sont souvent associés à de l’alcool, selon l’OFDT, et peuvent aussi devenir une alternative pour ceux qui n’en consomment pas, y compris pour des raisons culturelles. Filles et garçons en sont adeptes ».
Le Monde souligne en outre que 
« les alertes viennent en continu du terrain, des pharmaciens d’abord, qui pour certains refusent de vendre ces médicaments à des adolescents, parfois des mineurs de 14 ou 15 ans. «L’un vient chercher un sirop contre la toux, l’autre arrive peu de temps après pour demander un antihistaminique, prétextant une allergie», relate un pharmacien marseillais ».
Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, précise : 
« Nous avons averti toutes les pharmacies sur le risque de mésusage grâce au dispositif d’alerte du dossier pharmaceutique ».
Le journal note par ailleurs qu’
« alors que les premiers signalements ont été rapportés au réseau d’addictovigilance de l’ANSM en 2013, l’Agence avait adressé en mars 2016 une mise en garde. Difficile pour autant de savoir combien de jeunes consomment du purple drank. Des études sont en cours à l’OFDT ».
« Une concomitance de signaux qui a conduit le ministère de la Santé à se saisir du dossier. Il devrait annoncer prochainement la restriction de l’accès à ces médicaments codéinés, en les vendant uniquement sur ordonnance. Une des deux solutions proposées par la commission des stupéfiants et psychotropes de l’ANSM, le 29 juin, l’autre étant l’interdiction de vente aux mineurs, ce qui nécessite un texte de loi », 
poursuit Le Monde.
Le quotidien souligne en effet que 
« comme pour toutes les drogues, les jeunes n’ont pas forcément conscience des dangers, et encore moins dans ce cas puisqu’il s’agit de médicaments. […] Une altération du sommeil, des problèmes de transit, des démangeaisons sont souvent rapportés. Plus grave, des passages aux urgences allant jusqu’à l’overdose. De même, l’association codéine et paracétamol peut, à dose élevée, être toxique et endommager le foie ».

Date de publication : 12 Juillet 2017

Automutilation : des adolescents plus vulnérables à l’âge adulte

Automutilation : des adolescents plus vulnérables à l'âge adultePar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Les adolescents qui s’automutilent présentent plus souvent des problèmes mentaux et sociaux à l’âge adulte. Néanmoins après de multiples ajustements sur les risques accrus associés à cette période de la vie, seul le risque de consommation hebdomadaire de cannabis à l’âge de 35 ans est resté significativement associé. Ces travaux sont parus dans The Lancet Child and Adolescent Health.

Les adolescents qui pratiquent l’automutilation sont plus exposés à des problèmes psychosociaux à l’âge adulte mais après de nombreux ajustements, seul le risque de consommation hebdomadaire de cannabis à l’âge de 35 ans est resté significativement associé à l’automutilation à l’adolescence.
Ces risques psychosociaux accrus sont donc davantage corrélés aux risques de maladies mentales et de comportements à risque accrus à l’adolescence. C’est ce que montre une étude parue dans The Lancet Child and Adolescent Health et qui apporte de précieuses informations sur le devenir de ces patients à priori vulnérables.
Ces travaux ont été menés à l’aide de la cohorte 
Victorian Adolescent Health : 1802 adolescents issus de 44 établissements scolaires dans la ville de Victoria en Australie ont été interrogés sur une éventuelle pratique d’automutilation, et cela à plusieurs reprises au cours de l’adolescence. L’étude a démarré en 1992 et s’est achevée en 2014 par une évaluation des comportements psychiques et sociaux de ces jeunes devenus adultes.
Les résultats montrent que 8% des participants s’étaient automutilés au moins une fois au cours de l’adolescence et qu’ils souffraient davantage de problèmes sociaux, mentaux et addictifs à l’âge adulte que ceux qui ne s’étaient pas adonnés à cette pratique à l‘adolescence.
Le risque relatif de chômage était augmenté de 34%, celui de problèmes financiers de 88%, celui de dépression de 61%, celui d’anxiété de 92%, celui d’usage de drogue de type amphétamines ou encore cannabis de 36% à 39%, le risque de consommation quotidienne de tabac était doublé et celui de dépendance tabagique augmenté de 72%. Quant au risque de dépendance au cannabis, il était presque triplé.
Néanmoins, après ajustement sur les troubles mentaux associés à l’adolescence ou encore sur le risque de pratiques à risque augmenté à cet âge, les associations précédentes s’étaient toutes atténuées. Seul le risque de consommation hebdomadaire de cannabis à 35 ans est resté significativement associé à l’automutilation à l’adolescence.

Référence :
Dr Rohan Borschmann 
et al.
20-year outcomes in adolescents who self-harm: a population-based cohort study
The Lancet Child and Adolescent Health 2017 DOI: http://dx.doi.org/10.1016/S2352-4642(17)30007-X
[Retrouvez l’abstract en ligne]

Date de publication : 19 Juillet 2017

« Traitement de l’alcoolisme : l’agence du médicament interdit le baclofène à hautes doses »

Le Monde

Le Monde observe que « l’agence du médicament (ANSM) a annoncé mardi 25 juillet avoir divisé par 3 la dose maximale de baclofène pouvant être administrée pour traiter l’alcoolisme, «compte tenu du risque accru d’hospitalisation et de décès» lié à l’utilisation à haute dose de ce médicament ».
Le journal rappelle que 
« le baclofène est un relaxant musculaire prescrit depuis une quarantaine d’années, mais autorisé depuis 2014 seulement pour traiter la dépendance à l’alcool, alors qu’il était déjà utilisé par des dizaines de milliers de patients à ces fins ».
« Le médicament était autorisé pour des doses pouvant aller jusqu’à 300 mg/jour, dans le cadre d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU). L’ANSM abaisse cette dose maximale à 80 mg par jour, tout en soulignant que la réduction doit être «progressive» », 
note le quotidien.
Le Monde relève en outre que 
« début juillet, l’ANSM a publié une étude réalisée entre 2009 et 2015 sur les patients traités au baclofène, et estimant qu’au-delà de 180 mg/jour, le risque d’hospitalisation augmentait fortement (de l’ordre de 50%), ainsi que celui de mourir, par rapport aux traitements contre l’alcoolisme disposant d’une autorisation de mise sur le marché ».

Date de publication : 26 Juillet 2017

« Une puce dans le cerveau pour retrouver la vue et l’audition »

Sciences et Avenir

Sciences & Avenir fait savoir que « des ingénieurs américains de l’Université Rice, dans le Texas, planchent sur un projet très ambitieux : une puce électronique implantable dans le cerveau et capable de restaurer la vue ou l’audition ».
Le magazine observe que 
« pour le développer, la somme se chiffre forcément en millions de dollars… Heureusement pour ces scientifiques, la DARPA (l’Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense) vient de leur octroyer 4 millions de dollars sur 4 ans ».
Sciences & Avenir précise qu’
« encore au stade de prototype, la puce s’implantera au niveau du cortex, la couche la plus externe du cerveau, afin de stimuler des milliers, voire des millions de neurones. Contenant des dizaines d’électrodes, cet implant sera capable de recevoir les informations visuelles et auditives et de les transmettre directement aux zones du cerveau capables de les traiter ».
L’article observe qu’«
 implanter des électrodes pour stimuler certaines zones du cerveau, le principe n’est pas nouveau : nommé « stimulation cérébrale profonde », il est notamment utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson. Mais « ce sont des systèmes à seulement 16 électrodes, bien trop limités pour restaurer la vue ou l’audition », explique Jacob Robinson, qui fait partie du projet intitulé FlatScope ».
Le magazine ajoute qu’
« à cette puce devrait être intégré un microscope miniature, développé par une autre équipe de l’Université Rice. Pendant que FlatScope sera activé, ce microscope observera et enregistrera l’activité cérébrale de l’organe qui demeure encore très mystérieux pour les neuroscientifiques ».
« Là encore, le projet est ambitieux : il consiste à observer plus d’un million de neurones simultanément ! Le système devra posséder des centaines d’électrodes, et les neurones devront être rendus visibles grâce à des protéines bioluminescentes », 
relève Sciences & Avenir.
Ashok Veeraraghavan, co-auteur du projet, indique que 
« comme le microscope enregistrera des images en 3D, nous pourrons voir la surface du cerveau mais aussi une certaine profondeur. À ce stade nous ne connaissons pas encore les limites mais nous espérons voir au moins au-delà de 500 microns ».

Date de publication : 27 Juillet 2017

 


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